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 Des bouteilles, des toits, des personnes [Kioshi]

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Konoha
Aburame Mira
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Message(#) Sujet: Des bouteilles, des toits, des personnes [Kioshi] Des bouteilles, des toits, des personnes [Kioshi]  EmptyDim 25 Jan 2015 - 22:23

Elle ne savait pas quoi exactement mais quelque chose clochait chez son maître ces derniers jours. En fait, tout « clochait » au sein de l’équipe Miira. Kibo était sur un vrai petit nuage et ne semblait avoir que le mot « mariage » en bouche et Kioshi adoptait une allure étrangement détachée vis-à-vis d’elle. Elle ne comprenait pas le bonheur du premier, ne croyant pas comme lui aux valeurs pures et traditionnelles de l’amour et du mariage – elle n’avait pas eu de grands et merveilleux modèles à ce jour - . Quant au second, elle était curieuse de savoir ce changement d’attitude soudain, passant d’un maître surprotecteur à un rôle de maître Lambda . Cherchait-il à la punir de quelque chose ou alors méritait-elle une quelconque distinction ?

La journée avait été assez « calme » et elle l’avait entièrement dépensé à tenter de « méditer ». Son médecin – ou psychologue plutôt – qui lui avait été assigné obligatoirement et contre son gré ne cessait de lui proposer de nouvelles activités pour se détendre. Aujourd’hui, il avait opté pour une activité « spirituelle ».

La première fois qu’il lui avait dit cela, elle avait failli lui rire au nez. Comment voulait-il qu’elle se détende en restant statique à longueur de journée, à réfléchir encore et encore sur plusieurs événements traumatisants ? Comment voulait-il qu’elle reste immobile dans une seule position sans se crisper suite aux nombreuses décharges électriques que ses bracelets lui envoyaient au moindre pique d’émotion accompagnée de pique de chakra ?

« Il est drôle lui ! Me concentrer sur l’énergie qui m’entoure alors que je suis privée de mon énergie. Ou encore réfléchir sur mes derniers actes, comme si c’était MES actes décidés. Je ne sais même pas pourquoi j’ai agi la moitié du temps depuis mon retour » critiquait-elle mentalement, gardant les yeux fermés dans son petit logement.

Elle pouvait parler et critiquer, toujours est-il que dans le fond, elle appréciait cet instant « réflexion ». Personne pour la déranger, personne pour lui dire quoi que ce soit, personne qui la polluait avec sa présence … Personne. Juste elle et ses sentiments incontrôlables. Juste elle et son monde étrange et inconnu. A réfléchir, malgré toute ses années de « solitude », elle n’avait jamais « médité ». Elle avait couru, elle avait feint … Mais jamais elle ne s’était posée un court instant pour s’interroger, pour réfléchir sur sa journée, sur son être, sur son monde.

Sauf qu’elle était encore jeune et novice dans l’art. Elle se refusait d’admettre encore certains échecs ou certaines peurs, ou encore accepter le fait qu’elle avait été insolente ou encore injuste vis-à-vis de plusieurs personnes qui ne l’avaient pas mérité. Elle n’avait pas encore la force de faire face à tous ses démons.

Elle finit par abandonner sa méditation et se décida à arpenter les rues de Suna. Il se faisait assez tard et il y avait très peu de monde dehors, hormis quelques voyous, traînards, fêtards, clochards et gamins des rues dont une grande majorité était le petit espion de Shinji – et indirectement d’elle. Par acquis de conscience, elle se dirigea vers deux enfants pour leur demander ce qu’ils avaient grappillé. Telle voisine apprécié les caresses de sa voisine, un homme venait de dépenser tout le salaire de la journée dans une partie de carte, un Shinobi semblait avoir un gros penchant pour quelques plats, un semblait chercher querelle avec un autre, un petit groupe de Kawaguchi gênait un autre, un –ou une – Kestueki avait aspiré le sang de son petit copain dans un coin de rue avant de l’emmener chez lui.

- Et le chef du kakumeigun est bourré comme un trou ! Enfin il va l'être vu les bouteilles qu'il avait en main! Il fait toujours ça lui hein ! Des bouteilles et hop, dans le toit. Tropppp cool rigolèrent les deux gamins un tantinet trop fureteur.
- Hein ?

Ainsi donc Yamada Kioshi était bourré ou se préparait à être bourré. C’était impossible. Il avait une technique pour enlever tous les effets d’alcool … mais s’il était bourré, en était-il capable ? S’en souvient-il ? Le désirait-il ? Allait-il bien ? Pourquoi s'isoler avec des bouteilles sur un toit? ETait-il seul ? Avec quelqu'un ? Tant de question et pas de réponse. Il fallait qu'elle vérifie d'elle-même.

- Et il s’est exilé sur un toit ! Dommage … il était drôle.

Elle glissa une petite somme dans la main pour aussitôt arpenter les toits de Suna. Elle avait assez de chakra – une petite quantité à vrai dire – pour escalader un petit mur. Elle devait toujours prendre appui quelque part avant de se relancer mais toujours est-il qu’elle pouvait encore escalader sans être complètement essoufflée.

Malgré tout, c’est à bout de souffle qu’elle arriva devant Kioshi. Il semblerait qu’il était temps pour qu’elle se remette à ses entraînements, mais en les adaptant à sa nouvelle condition.

- Maître Kioshi … Est-ce que vous allez bien ? finit-elle par demander, un tantinet inquiète.

Il n’allait pas bien. Il était vraiment bourré. Mais contrairement aux festivités de Kibo, il ne riait pas et n’était pas une boule d’énergie. Il semblait extrêmement déprimé … Que se passait-il ? Que s’était-il passé ?

- Est-ce que je peux vous aider ? demanda-t-elle naïvement, loin de savoir qu’elle avait été un des sujets de déception parmi de nombreux autres.
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Suna
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Message(#) Sujet: Re: Des bouteilles, des toits, des personnes [Kioshi] Des bouteilles, des toits, des personnes [Kioshi]  EmptyLun 26 Jan 2015 - 18:39

    Malgré mon humeur, je demeurais consciencieux, allant me réfugier sur un toit, à l’abri des regards, pour ne pas donner une mauvaise image des ninjas à la société. Ainsi, sitôt les bouteilles obtenues, j’étais parti me dissimuler sans en boire une goutte avant. On pouvait donc croire que ce n’était pas que pour moi…

    L’ironie de la situation ? Par le passé, il y eut une période où je me saoulais tous les soirs. J’avais enfin surmonté ça, que me voilà dans cet état en plein milieu de la journée cette fois. Cependant, bien que le résultat était le même, le principe différait. Avant, le but recherché était d’oublier le passé, les souvenirs. Zanshi qui était partie, Ao Kuroi qui s’était sacrifié, …

    Puis je devins amnésique, et au cours du rétablissement, j’appris à chérir mon histoire. Aussi bien les rêves que les cauchemars. J’avais fini par les accepter, n’ayant plus besoin d’alcool pour oublier. Mais dans ce cas, pourquoi buvais-je de nouveau ?

    Pour oublier le présent. Il y eut l’attentat contre les conseillers, où nous n’avons pas encore désigné de coupables malgré que Yogan soit le parfait suspect. La confiance des civils en nos capacités s’effrite peu à peu, menaçant le village de l’éclatement d’une guerre civile à tout moment. Une sacrée pression… Ils sont à l’affut du moindre faux pas. Zanshi dont l’esprit est parasité par l’homme qui avait pris son contrôle, ce qui avait abouti par sa trahison… L’ennemi se trouvant à l’intérieur d’elle, j’hésitais à me confesser, à me confier à elle. Et comme il s’agissait d’un secret, je devais garder mes doutes et mes peurs, prendre sur moi… Pour améliorer le tout, il y avait des problèmes de toute part : l’amnésie d’Oniri, la maladie de Yami, les nombreuses attaques contre ma statue… Et dernièrement, Tsukiko.

    Trois bouteilles étaient déjà vides à mes côtés, au moment où j’ouvris la quatrième pour reprendre une gorgée de rhum. Je m’allongeais sur le toit, observant le ciel. J’avais beau avoir un entourage, je n’avais personne, au fond. J’étais seul. En couple, mais sans confident… Comme d’habitude, il n’y avait aucun nuage à l’horizon. Juste une large surface bleue, comportant un grand point brillant. Un soleil là, qui voyage chaque jour, toujours le même chemin, sans jamais rattraper la lune. Toujours seul.

    « On dirait qu’on se ressemble… »

    Une boule de chaleur irradiante et bienfaitrice pour les autres, mais au fond ô combien seul.

    Une voix familière interrompit ma compassion pour l’astre. Je me redressais lentement pour constater qu’il s’agissait de Tsukiko. Il faut croire que je n’avais pas encore bu suffisamment, car je me rappelais d’elle. Elle qui ne confie jamais ses problèmes, qui ne dit jamais rien de ce qu’elle ressent, qui arbore toujours un masque, comme si elle ne me faisait pas confiance. Et elle le dit bien : maître Kioshi, et non l’ami Kioshi.

    « Non… Va-t’en… »

    Une voix froide sans grande force. Je laissais retomber mon buste en arrière, reportant mon regard vers ce vide céleste, ramenant la bouteille à mes lèvres.
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Konoha
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Message(#) Sujet: Re: Des bouteilles, des toits, des personnes [Kioshi] Des bouteilles, des toits, des personnes [Kioshi]  EmptyLun 26 Jan 2015 - 21:14

Le ton était froid et l’ordre sans appel. Elle ne pouvait dire exactement pourquoi mais cet accueil avait été un vrai coup de poignard dans ce cœur déjà bien meurtri au fil des années. Est-ce que le fait de boire justifier une telle attitude à son égard ? Ou alors avait-elle fait quelque chose au point de s’attirer ce courroux incompréhensible ? Avait-elle détruit ce lien alors qu’elle se démenait comme un beau diable pour le préserver ? C’était bien impossible … Elle n’avait rien fait de répréhensible.

« Si ? » se demanda-t-elle en faisant demi-tour, la tête baissée. Elle arpentait à nouveau les rues, en lançant de temps en temps des coups d’œil sur la maisonnée dont le toit abritait le chef du Kakumeigun un tantinet – ou beaucoup – pompette.

« Qu’est-ce que je fais ? Il ne m’aurait jamais laissé seul … Si j’avais été dans cette situation, il serait resté avec moi. Il aurait tenté de comprendre ». Mais elle ne lui aurait rien dit. Comme à son habitude. Ne rien dire, tout cacher pour soi, tout gérer par elle-même … Une vielle habitude qui l’avait maintenu debout jusqu’à aujourd’hui.

Elle ne tarda pas à prendre sa décision.

Elle s’engouffra dans le premier bar de la ruelle et commanda à son tour quelques bouteilles de Rhum. Elle n’aimait pas trop cet alcool mais il semblerait qu’un certain blond aux yeux rouges «l'adorait » lors de journées déprimantes. A peine sortie du bar, elle s'empressa de faire demi-tour pour rejoindre le Yamada solitaire et se poser à ses côtés avec les nouvelles bouteilles.

- Je vais vous tenir compagnie.

Elle ne lui laissait pas le choix comme il ne lui en aurait pas laissé le choix. Sans tarder, elle débouchonna la première bouteille et lança un regard aux environs comme au ciel.

- Belle journée. Belle vue. , conclut-elle en savourant un court instant la brise fraîche.

Elle ne craignait pas de rester des heures à l’extérieur. D’une elle était protégée sa tenue "militaire" la protégeant de toute insolation. De deux, elle « comptait » sur le pouvoir héréditaire de son maître – à moins qu’il n’est l’idée de rendre l’air ambiant encore plus glacial ou plus ardent pour la faire fuir ! .

- M’en voulez-vous ? demanda-t-elle de but en blanc. Si oui … pourquoi ?

Avant de vraiment s’aventurer sur une quelconque autre contrée ou sujet de discussion, il serait déjà bon de savoir en quel terme ils étaient exactement. Son impression que leur relation avait changée n’était plus seulement une « sensation » mais une certitude. Il fallait qu’elle prenne en compte ce changement … pour savoir sur quel pied danser.

Malgré tout, elle ne pouvait s’empêcher d’espérer qu’elle se faisait des idées et que tout était comme avant, que rien n’avait changé …
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Suna
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Message(#) Sujet: Re: Des bouteilles, des toits, des personnes [Kioshi] Des bouteilles, des toits, des personnes [Kioshi]  EmptyLun 26 Jan 2015 - 23:09

    Tsukiko s’en alla, et je laissais échapper un profond soupir alors que je reprenais à boire. Tant mieux, je n’aurais pas peur de la blesser par mes propos à cause de mon état… Mais bordel ! Pourquoi m’inquiétais-je encore pour ça ? Une fois ! Une seule fois, ne pouvais-je pas penser à moi, et uniquement à moi ? Pourquoi dois-je penser au bien être des autres avant le mien ? Je ne suis que son maître ! Son maître… C’était peut-être parce que nous n’avons pas la même définition de ce mot…

    Mais elle revint à la charge, avec des bouteilles. Sa façon de se faire pardonner ? Chouette, elle vient boire avec moi… N’avais-je pas dit que je voulais être seul ? Du calme, tentons de rester posé…

    « Je ne suis pas sûr que ce soit conseillé avec ton état. »

    L’alcool et son instabilité mentale. Cela suffira-t-il à la convaincre de s’en aller ? Non mais si elle s’y met également, ça risque de monter très vite haut dans les tons. Je n’étais pas forcément en situation d’être chaleureux et courtois avec elle. Aussi, quand elle parla d’un beau ciel, ça m’a échappé.

    « Sont-ce tes pensées ou ton hypocrisie qui dit ça ? »

    Parce qu’entre la vraie Tsukiko et le masque qu’elle porte… Depuis que j’ai remarqué qu’elle ne se confiait jamais, je me demande si une seule fois elle a été vraiment vraie avec moi. Porter un masque est une forme d’hypocrisie quelque part. Et l’alcool se faisant, je m’arrêtais à la première pensée, ma bouche n’allait pas plus loin dans la réflexion. La preuve, je ne pus m’empêcher de rire à sa question.

    « Si je t’en veux ? Parce qu’on a le droit de parler de nos sentiments à présent ? Moi qui pensais qu’il fallait les enfouir à l’intérieur, bien bien profond, pour qu’ils ne sortent jamais. »

    Elle était drôle. Tsukiko ne disait jamais rien, mais je devais répondre à la question, purement et simplement ? Ne dit-on pas de ne pas faire aux autres ce qu’on ne veut pas qu’on nous fasse ? Et bien, si elle n’aime pas ce type de réponse, elle n’aura qu’à s’en prendre à elle-même. Ce n’était que le juste retour des choses. Mon rire se tut, laissant place à un soupir légèrement colérique, frustré plutôt.

    « Moi qui voulais oublier, l’alcool n’a pas l’air de suffire… »

    Ou bien était-ce parce que Tsukiko était présente et insistait pour que je pense à l’un des points me déprimant ? Je me levais, quittant ma place allongée et m’éloignant de la demoiselle pour m’approcher du bord du toit. Je regardais le sol.

    « Un seul pas, et j’oublierais alors définitivement tout ça… »

    Machinalement, je ramenais la bouteille à mes lèvres, pensif, avant de finir par ajouter.

    « Mais ce n’est sans doute pas assez haut pour m’achever… Et je n’ai pas de kunaï sur moi non plus. Je n’ai que vous, mes chers amis… »

    Mes chers amis renvoyaient aux bouteilles, et notamment au rhum dans ma main.
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Konoha
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Message(#) Sujet: Re: Des bouteilles, des toits, des personnes [Kioshi] Des bouteilles, des toits, des personnes [Kioshi]  EmptyMar 27 Jan 2015 - 21:24

Tsukiko fut surprise par les paroles acerbes et accusatrices de Kioshi. Elle était habituée à ce qu’il lui fasse la morale mais toujours sur un ton calme, avec une approche pédagogique. Or aujourd’hui, sous ce merveilleux ciel bleu, le ton était tout autre. Il n’était pas l’homme qu’elle avait connu ces dernières années – deux avaient tout de même passé depuis son entrée dans l’équipe.

Elle resta interdite tout le long de ce rire ironique, perdue dans ses pensées. Etait-il esclave de ce Rhum, racontant n’importe quoi, ou alors était-il extrêmement sincère ? S’il était sincère, comment n’avait-elle pas pu « comprendre » ou « voir » tout cela bien avant ? A cet instant, elle ne pouvait s’empêcher de constater un gouffre entre eux, une distance qu’elle n’avait jamais vu jusqu’à maintenant.

« J’ai été égoïste » conclut-elle.

Le chef du Kakumeigun avait ses propres problèmes mais malgré tout, cela ne l’avait jamais empêché de supporter la Kawaguchi. Et elle, qu’avait-elle fait? Rien si ce n’est continuer à croire qu’elle était le centre de ce petit monde. Evidemment, elle ne l’était pas et des vies continuaient à vivre, qu’elle vive ou non, et avaient à affronter des épreuves. Une profonde honte s’empara d’elle et elle n’osait plus regarder Kioshi.

- Un seul pas, et j’oublierais alors définitivement tout ça…


Tsukiko releva la tête, curieuse de ce fameux « seul pas ». La scène qui s’offrit à ses yeux eut le don de la faire pâlir, de la paralyser complètement et d’assécher sa délicate gorge. L’homme était au bord du toit, fixant le sol tout en buvant son alcool.

- Arrêtez. S’il vous plaît. Vous avez une famille, vous avez des amis. Vous avez également une femme qui vous aime. Zanshi, Kibo … même si vous ne voulez pas croire, moi aussi. On est là, pour vous.

Avait-elle employé les bons mots ? Il faut dire, ce n’était pas Tsukiko à qui il fallait faire appel quand il était question de sentiments, surtout ces temps-ci. Elle ne cessait de cacher ce qui l’agaçait et récemment, elle ne cessait de brider ces fameux sentiments néfastes. Parlant de sentiments, sa panique et sa peur atteignirent à nouveau des niveaux des plus hauts, au point de déclencher presque en continue ces petites décharges électriques. Au vu du nombre de décharge, elle se serait couchée sagement sur ce toit mais les circonstances ne s’y prêtaient pas.

- Je vais partir si vous promettez de vous éloigner de ce toit.

Cependant, à peine avait-elle senti un mouvement de la part de Kioshi – qu’il recule ou avance, qu’importe -, elle se jeta sur lui pour le pousser en arrière. Elle le prit par le col afin de lui lancer un regard des plus noirs.

- NOUS SOMMES LA ! QUE VOUS LE CROYEZ OU PAS ! Vou…

Elle se crispa, supportant de moins en moins les décharges. Elle inspira et expira profondément, finissant par enfouir sa petite tête dans le creux entre les épaules et le cou de Kioshi tout en l’enlaçant fermement de ses bras. Elle ne le laisserait pas partir aussi aisément pour commettre à nouveau des bêtises.

Cependant, elle ne pouvait pas non plus continuer comme « avant ». Les choses changeaient à une vitesse folle ces derniers temps et peut-être était-il temps également de changer cette relation. Détruire le lien ou l’approfondir … elle ne savait pas. Le mieux serait d’y couper vu qu’elle ne semblait apporter que malheur et déception mais … elle ne voulait pas. Elle voulait continuer à avoir Kioshi à ses côtés.

- Vous aviez déjà oublié une fois. Etiez-vous heureux de ne plus vous rappeler de qui vous étiez ? Vous dites … mourir ? Savez-vous le nombre de personnes que vous abandonnez derrière ? Le plus dur n’est pas pour ceux qui partent mais pour ceux qui restent. Un vide qui jamais, jamais ne se comble. Je ne veux pas avoir à pleurer à chaque fois qu’on évoquera votre nom ! Je vous l’interdis !

Ne croyait-il toujours pas qu’elle tenait à lui ? elle ne savait pas trop en quel autre terme elle pourrait lui faire comprendre ? « Je vous apprécie » ? « Je vous aime » ? « Je vous respecte » ?

- Je suis nulle pour parler de mes sentiments ou de mes problèmes. Ma dernière confession remonte à mes dix ans exactement. Voir moins.

Si les confidences étaient un gage de confiance pour le Yamada, alors elle se confiera. Peut-être même qu’il était temps de déballer ces dix années de silence et de solitude ? Peut-être « guérira-t-elle » plus vite ? Et peut-être que cela aidera cet homme ? Pour ce dernier cas, elle ne savait pas exactement comment mais qui ne tente rien n’a rien n’est-ce pas ?

Elle s’écarta un tantinet de lui et le regarder.

- Si vous souhaitez toujours m’écouter … je suis prête à me confier. A être plus que jamais sincère. Si cela peut nous aider …

« Nous » et non « lui » ou « elle ». L’un comme l’autre avait besoin de quelque chose et si les confidences étaient la solution, alors elle était prête.

- Je pense … avec du recul … que j’en ai autant besoin que vous.

Cependant, contrairement à elle, il avait du monde à qui se confier. Kibo, Zanshi et la famille …

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Suna
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Message(#) Sujet: Re: Des bouteilles, des toits, des personnes [Kioshi] Des bouteilles, des toits, des personnes [Kioshi]  EmptyMer 28 Jan 2015 - 17:57

    Au bord du toit, j’écoutais les paroles de la demoiselle. Mais cela n’avait pour effet que de me crisper. Mes muscles se tendirent. Si je m’écoutais, j’aurais jeté la bouteille sur Tsukiko. Mais elle n’était pas encore vide, et j’avais encore besoin de son contenu. Surtout pour oublier les absurdités que la demoiselle débiter.

    « Si je ne veux pas croire… Je ne veux pas croire… Je l’ai toujours cru, c’est juste que j’ai fini par ouvrir les yeux… »

    Ce n’était pas ma foi qui était le problème, mais bien le comportement de la demoiselle envers moi. Elle qui n’aimait pas les Kawaguchi, pourquoi le chef de son clan en savait plus d’elle que moi ? Tsukiko se jeta sur moi malgré le fait que je reculais…

    « Et on dirait que tu ne me fais pas confiance non plus… »

    A quoi cela servait de laisser le choix, si on obligeait ensuite de prendre une décision précise ? Il n’y avait pas de colère dans mes propos, ce n’était qu’une froide constatation, encore une fois… Tsukiko stoppa subitement son discours, tremblant par à-coup. Les décharges des bracelets…

    « Enlève-les, tu n’en as pas besoin avec moi. De toute façon, tu ne peux me blesser davantage… »

    Je pensais que nous étions amis, et son comportement m’avait prouvé le contraire. Elle ne pouvait faire pire. Les blessures psychiques sont bien plus fortes que celles physiques. Alors qu’elle m’enlaçait, je demeurais impassible, les bras toujours le long du corps, ne répondant pas à son geste. J’écoutais seulement, serrant les dents…

    « Je sais très bien ce que c’est de perdre quelqu’un… Mais je sais aussi ce que signifie être quelqu’un pour les autres. Tu n’en connais pas le sens… Être nulle pour parler de ses sentiments ? C’est ça ton excuse ? Trouve autre chose… Selon toi, que signifie être ami, être proche ? Vu ton comportement, quelle est la différence entre moi et un inconnu ? Aucune. Tu portes un masque dans les deux cas… »

    Apprécier, aimer ou respecter l’autre, il ne suffit pas de le dire. Il faut le faire ressentir à l’autre. Tout à coup, Tsukiko semblait prête à devenir sincère. Normal, elle ne voulait pas me perdre. Elle disait peut-être ça pour que je ne saute pas. Si elle l’avait dit d’elle-même, sans que je n’aie à me plaindre, cela aurait eu un bien meilleur impact. Je laissais échapper un soupir, déposant ma main libre sur sa tête, regardant son visage d’un air triste.

    « Pourquoi n’es-tu comme ça que lorsqu’on te bouscule ? Il faut que je râle, que tu boives, ou que je te répète plusieurs fois de me dire ce qui se passe pour qu’enfin tu deviennes honnête… Depuis combien de temps nous connaissons-nous… Et tu as encore besoin de porter un masque ? Si vraiment je compte à tes yeux, tu ne dois pas le montrer uniquement quand tu es contrainte à le faire… Donne-moi une seule preuve que tu tiens à moi. »

    Les paroles, on peut les manipuler à sa guise. Mais les actes, eux, ne mentent pas. Or, en prenant le quotidien en compte, je n’étais qu’une personne parmi tant d’autres qu’elle avait croisée dans sa vie. Comme elle dissimule tout ce qui lui est personnel, c’était comme si j’étais un simple passant… Je relâchais un soupir. Mes propos n’étaient pas tendres, mais ça devait sortir. Je vidais mon sac, à elle de voir ce qu’elle en ferait. Ne réalisait-elle ce trait de son caractère qu’à présent également ? Je me laissais tomber par terre, m’asseyant en tailleur, ramenant encore une fois le liquide à mes lèvres avant de laisser échapper un :

    « Parles maintenant que tu veux parler… »
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Konoha
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Message(#) Sujet: Re: Des bouteilles, des toits, des personnes [Kioshi] Des bouteilles, des toits, des personnes [Kioshi]  EmptySam 31 Jan 2015 - 1:00

- Une preuve que je tiens à vous ? finit-elle par demander d’une voix soudainement froide. Je ne sais pas si c’est une bonne idée que je montre quoi que ce soit. Kibo ne me parle plus … parce que je me suis inquiétée pour lui. J’ai pas dû utiliser les bons termes. Et puis …

Elle se tut afin de ravaler les larmes qui menaçaient de couler. Elle devrait montrer ses sentiments effectivement mais elle ne voulait pas à cet instant. Elle voulait terminer sa phrase. Elle voulait « expliquer ».

- C’est trop je suppose. J’aurais dû me confier bien, bien avant … c’est ça ? Quoi que je dise, rien ne changera. Vous aussi … je vous ai perdu.

Et elle ne put retenir les larmes et encore ce flot d’émotions. Tous les visages revenaient avec force dans son esprit et tous les souvenirs s’enchaînaient. Face à tant d’émotions, le système des bracelets s’emballa, pompant plus que nécessaire son chakra, tapant dans ses dernières réserves, et déballant une trop forte décharge. Si forte qu’elle était visible à l’œil nu sous forme d’éclair traversant ses deux bras puis tout son corps.

Elle s’effondra, le cœur battant au ralenti et le regard livide. Elle ne ressentait plus rien, physiquement comme moralement. Le système se calma aussitôt. Il semblerait que des améliorations étaient à prévoir mais ce n’était pour le moment pas son « problème » majeur. Son vrai problème était son immobilité. Un court instant, elle avait cru que son cœur s’était arrêté de battre. Etait-ce qu’une impression ou avait réellement expérimenté ce que l’on appelait une crise cardiaque ?

Les souvenirs qui avaient soudainement afflués dans son esprit avaient été peut-être ce « déroulement de la vie » avant de sombrer dans les ténèbres de la mort ? Ou peut-être n’était-ce que des souvenirs oubliés qui remontaient à la surface ? Quelle que soit la raison … ils étaient remontés, tous, dans leur totalité, même ceux qu’elle pensait avoir oublié.

Le choc passa au bout d’une demi-heure, avec une dizaine de minute où elle ne cessait d’envoyer de terribles coups de jus à tous ceux qui la touchaient, et elle put à nouveau bouger ce visage soit la mâchoire ou encore les paupières. Le corps, c’était une autre histoire, encore trop engourdie. La décharge n’avait pas été trop puissante peut-être bien ... Enfin, qu’en savait-elle exactement ?

- La dernière fois que je me suis confiée, j’ai fini comme voleuse, détruisant des vies entières. J’avais pas d’argent et pas vraiment de famille. J’avais une tante mais … elle était occupée avec ses enfants et avec son mari qui n’était pas un tendre. Et puis … je n’étais pas une Hyo. Je n’étais qu’un morceau rattaché au clan … rien d’autre. Sur les « conseils » de ces amis, j’ai commencé à voler dans les poches. Et puis on a fini dans des maisons. J’ai arrêté le jour où j’ai vu une des familles cambriolées à la rue. J’ai récupéré de la « bourse » de ces « amis » pour le redonner à cette famille. C’était peu mais c’était déjà ça. J’ai arrêté après ça.

La vision de cette heureuse famille à la rue avait été un électrochoc à l’époque. Elle n’était pas vraiment fière il faut avouer mais que pouvait-elle dire ? Elle préférait épargner la fin de l’histoire. Ces petits voleurs n’avaient pas du tout apprécié ce qu’elle avait fait et elle s’était faite gentiment ruée de coups. Elle avait dû se cacher des jours entiers après cela, voire des semaines.

- Ma mère ne m’écoutait pas. Elle avait 18 ans quand je suis née, elle a passé sa vie dans les conflits de clan et elle est morte quand j’avais 6 ans. Elle n'était pas très patiente et était souvent épuisée par les journées et les combats. De même pour mon grand père. Tout le monde voulait que je souris car ils aimaient voir ce sourire. Je souris plus par habitude que réelle envie.

Elle réfléchissait à d’autres points.

- Du vivant de ma famille, j’avais à gérer moi-même mes problèmes car tout le monde était occupé avec les histoires d’alliances, de Senju, d’Uchiha, de conflits. Suite à leur mort, j’étais seule et tout le monde pensait forcément à lui-même ou sa propre famille. J’avais à gérer, toujours, moi-même ma vie.

Elle parlait au fur et à mesure que les souvenirs remontaient à la surface. Toutes ces choses qu’elle avait voulu oublier au profit d’autres souvenirs bien plus charmants et chaleureux. Des visages aimants et non sanglants ou préoccupés, des paroles douces et non dures et militaires.

- J’ai jamais connu la stabilité. Si c’est ce que vous voulez entendre. J’ai passé dix ans de ma vie à arpenter le pays du Feu, cinq autres années à être une petite voleuse dans Konoha et cinq autres années à tenter de devenir une personne correcte et respectable à Suna. Je ne sais pas quelle est la prochaine étape … Je vais déménager encore ? Vous voulez que je vous dise que j’ai peur d’avoir à quitter Suna pour je ne sais quelle raison ? Peur d’en être rejetée pour mes racines d’étrangère ou pour mes relations ? Vous vous voulez que je vous dise que j’ai découvert que mon cousin que j’aimais plus que tout est maintenant un déserteur de Konoha ? Vous vous voulez aussi que je vous dise que j’ai peur d’avouer que je m’inquiète pour lui ? Que j’ai peur qu’on me rejette parce qu’il est … ce qu’il est ? Il a ses idéaux, il est déserteur, j’ai les miennes et je suis sunajin. Mais on le comprendra, dans Suna, vous croyez ?

Ce n’était pas des questions mais plus des accusations … à son égard. A elle-même. Plusieurs questionnements qui ne cessaient de la hanter jour et nuit ces derniers temps.

- Je n'ai pas l'habitude de me confier car j'ai peur que cela se retourne contre moi mais surtout car j'ai abandonné de croire qu'un jour, j'aurais des personnes prêtes à m'écouter. Je ne comprends pas pourquoi vous voulez tant que cela que je me confie car cela me semble impensable qu'on veuille m'écouter pour autre chose que les missions, mon sunaton ... un simple outil qu'on utilise quand il y a besoin.

Elle n’avait jamais représenté grand-chose à qui que ce soit depuis des années. Pourquoi serait-elle soudainement importante pour quiconque ?

- Je n’ai pas mérité votre confiance ni votre attention.

Elle aurait voulu se lever et partir. Ou alors pleurer. Mais non, elle était immobile, tentant de reprendre contrôle de ce corps inerte, les yeux complètement à sec. Il semblerait qu’elle n’avait plus de larmes à revendre. Etait-ce une bonne chose ou non ?

- Kibo était venu avec Yuki chez moi. Visite surprise, dit-elle ironiquement. Soit-disant elle voulait rencontrer les amis à Kibo … sauf que Kibo sait bien le fond de ma pensée sur cette union. Je suis contre car cela n’apportera que des ennuis pour lui, ou cela va l’éloigner de Suna. Il n’avait pas aimé mes arguments. .. mais il était quand même là, avec elle. Et puis … je ne sais pas. J’ai perdu mon sang froid suite à une phrase. Lorsque j’ai demandé pourquoi Yuki n’avait pas d’escorte shukajin ou sunajin, il m’a répondu que « elle n’avait pas besoin d’escortes, contrairement à d’autre ». j’ai … repensé à ma disparition. Je lui ai dit de partir. J'ai peut-être trop réagi et j'ai peut-être été odieuse, je l'admets ... mais malgré tout, je n'arrive pas à le lui pardonner cela. Il aurait pu enfoncer un Kunai en plein coeur, cela aurait été moins douloureux je pense. Je ne veux pas le voir ... mais je ne peux m'empêcher de m'inquiéter. Je n'arrive pas à regretter quoi que ce soit ou culpabiliser, ce qui m'effraie un peu. Est-ce que j'ai raison de me sentir "innocente" ou alors j'ai perdu toute faculté de savoir si j'ai bien agi ou pas?

Elle soupira. Un premier vrai souffle.

- Je ne sais pas trop ce que je fais, ce que je pense, ce que je ressens. C'est effrayant. J'ai l'impression d'être au bord d'un gouffre perpétuellement. Mais quelque chose me retient, quelqu'un qui me donne une raison de me traîner dans ces missions, de tenter de retrouver le contrôle de tout cela ... Mon équipe. Vous.

Comprenait-il ?

- Si je pars de Suna pour une mission, je sais qu'au retour j'aurais vous qui me direz "bienvenue à la maison". Cependant, maintenant, je me dis que je me suis trompée. Vous avez vos ennuis. Votre vie. Qui me dit que vous serez toujours là pour m'accueillir ? Si je m'éloigne prochainement du pays du Vent, lorsque je reviens, aurais-je droit à un village fantôme où peu de gens me connaissent? Vous dites que je ne dis rien et pourtant, de tout Suna, vous êtes celui qui me connait le mieux, le seul à m'avoir pris dans les bras plusieurs fois, le seul à avoir posé une main bienfaisante sur mon épaule, le seul à vraiment me faire la morale, le seul à me protéger. Je cherchais une famille en venant à Suna, au lieu de la trouver auprès de mon père, c'est auprès de vous, de l'équipe que je l'ai trouvé.

Ses propos étaient décousus sans logique mais elle avait parlé au fur et à mesure que ses sentiments remontés à la surface.

- Lorsqu'on était à l'Oasis, j'ai apprécié votre présence, votre chaleur ou le battement de vos cœurs.

On aurait pu croire à une déclaration d'amour et peut-être était-ce le cas mais pas aux yeux de Tsukiko. Comme elle l'avait dit, elle n'arrivait plus vraiment à mettre un nom à tous ses sentiments et réagissait impulsivement, sans réfléchir, et sans comprendre.

- Vous mourrez, je serais à nouveau seule.
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Suna
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Message(#) Sujet: Re: Des bouteilles, des toits, des personnes [Kioshi] Des bouteilles, des toits, des personnes [Kioshi]  EmptySam 31 Jan 2015 - 13:14

    Malgré tout, elle hésitait… Elle n’arrivait toujours pas à comprendre. A me comprendre… Puis, sans prévenir, ses bracelets se mirent à étinceler, et elle finit par tomber. Surpris, médusé, je demeurais là, quelques secondes, regardant Tsukiko au sol. Elle ne bougeait plus… Automatiquement, je me mis à effacer toute trace d’alcool dans mon organisme. Lâchant la bouteille qui se brisa sur le toit, son contenu s’échappant dans un râle cristallin. Et au fur et à mesure que je retrouvais ma sobriété, les larmes me montèrent aux yeux. Qu’avais-je dit ? Qu’avais-je fait ? Si elle s’était écroulée, c’était de ma faute. Forcément…

    Je me jetais sur la demoiselle, m’écorchant les genoux en me plaçant brutalement à ses côtés. Je la retournais sur le dos, ignorant les décharges que je me prenais aux mains. Je les plaçai au niveau de sa poitrine, paume sur paume, avant d’appliquer une pression en rythme. Toutes les dix secousses, je venais pincer le nez de la demoiselle avant d’appliquer mes lèvres sur les siennes et de lui léguer un peu de mon souffle. Reprenant le processus jusqu’à ce que son cœur se remette à battre convenablement et qu’elle commence à reprendre ses esprits.

    Je m’assis à ses côtés, les doigts engourdis, les genoux écorchés, le souffle court. Tsukiko se mettait à parler, continuant sur sa lancée d’avant comme si rien ne s’était passé. Réalisait-elle au moins qu’elle venait de frôler la mort ? Et c’est elle qui me dit de ne pas mourir… Elle disait de ne pas mériter mon attention et ma confiance… S’en était trop pour mes nerfs. Ma main, malgré l’électricité, fusa sur sa joue. Puis, réalisant immédiatement, je la redressais et la pris dans mes bras, la serrant très fort contre moi, les larmes aux yeux.

    « Pardon… Je ne voulais pas… Mais… Je suis désolé pour tout ce que je t’ai dit… »

    Il y a les personnes à qui on parle, et la façon dont on le dit. J’avais réalisé tout ce que je lui avais dit. Tous ces mots perçants, alors qu’elle était également en état de détresse… Pourquoi avais-je bu ? Pourquoi n’avais-je pas simplement pris sur moi ? Pardonne-moi Tsukiko…

    « Jamais je ne me retournerais contre toi… Que tu aies peur ou que tu sois forte, tu demeureras toujours mon élève… »

    Je ravalais tout ce que je lui avais dit. Même si je pensais tout, que c’était vrai, je le regrettais. J’avais blessé Tsukiko… Quel maître indigne je faisais. J’essayais de la réchauffer de mon corps, de mon don, de mon être. Mais ma chaleur suffira-t-elle à la rassurer ?

    « Tu es une ninja parfaite… »

    En référence à son comportement habituel, le masque qu’elle porte à tout instant. Elle ne dévoile jamais rien, et même là, c’est parce qu’elle se trouve dans un état de choc. Et moi, je ne peux que la garder contre moi. Par simple réflexe, aucun raisonnement logique. Je ne pouvais la laisser partir à cet instant. J’avais failli la perdre, sous mes yeux, par ma faute…

    « Mais je ne suis qu’un piètre ninja… Si tu me demandes de t’attendre, je t’attendrais… Tu n’as jamais été mon outil, ni une arme. Tu as toujours été mon élève, ma petite Tsukiko… »

    Tu n’es pas obligée de parler à tout le monde, de te dévoiler à Suna. Mais à tes proches… Si tu as peur, choisis les biens. Si je suis le seul, choisis-moi. Mais pourquoi ne dois-je être présent qu’une fois que tu craques, qu’il est trop tard ? Tout ce que tu viens de dire, pourquoi ne pouvais-tu pas le faire avant ?

    « Moi, j’ai peur de te perdre… Je ne veux pas être qu’un simple professeur pour toi… Mais peut-être dois-je accepter le fait que tu ne t’ouvres pas ? »

    Ou seulement quand on t’y oblige… Une main dans ton dos, l’autre dans tes cheveux, derrière la tête, je te maintenais toujours contre moi. Peut-être pour que tu ne remarques pas les larmes sur mes joues ? J’avais vraiment cru t’avoir perdue. Tu ne respirais plus… Peut-être parce que je veux te garder contre moi, avec moi, éternellement ? Peut-être parce que je tiens à toi ? Pour toi, le temps s’était arrêté. Mais pour moi, les secondes étaient des heures, les minutes des jours…
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Message(#) Sujet: Re: Des bouteilles, des toits, des personnes [Kioshi] Des bouteilles, des toits, des personnes [Kioshi]  EmptyDim 1 Fév 2015 - 0:04

Il disait que c’était une parfaite Shinobi comparée à lui mais elle n’était pas du même avis. Elle avait toujours été piètre dans ses entraînements et elle n’avait cessé de faire de mauvais choix. Il suffisait de voir ses « derniers » exploits … Rien que d’y penser, elle eut un rictus ironique. Dans ce manque total de confiance tant en elle-même que pour les autres, elle oublia plusieurs choses essentielles.

Elle était persistante. Elle n’avait cessé de s’entraîner durement durant des années pour rattraper en un temps « record » tout le retard pris dans l’entraînement du Sunaton.

Elle était courageuse. Elle pouvait prétendre être une fuyarde mais elle n’avait cessé de prendre les plus rudes et difficiles décisions pour constamment chercher le « meilleur ». Quitter Konoha, Accepter les anciennes traditions inhumaines des Kawaguchi, rester malgré tout auprès de son équipe … elle continuait à se battre à sa façon mais en cherchant toujours une solution.

Elle était maîtresse de ses sentiments. On pourrait croire qu’elle n’en était pas, prompt à la colère, bien souvent tête en l’air … mais qui l’avait réellement percé à jour jusqu’à aujourd’hui ? Qui savait exactement ce qu’elle avait derrière la tête ? Qui connaissait parfaitement les forces et faiblesses de la demoiselle ? Qui pouvait voir tout son potentiel ou prévoir exactement ses futurs actes ? Elle était un mystère encore … Sauf pour elle-même.

Doucement mais sûrement, elle commençait à comprendre ce dont elle avait besoin. Ce n’était pas d’un clan, d’une équipe ou d’un quelconque « rôle prédéfini » dont elle avait besoin mais de quelque chose d’autre, de bien plus profond et de plus propre à elle.

- Vous n’êtes pas simplement un professeur. Vous êtes un homme important pour moi, se contentait-elle de répondre à Kioshi en croisant son regard avec détermination. Mon tuteur de Sunaton est un simple professeur. Un homme qui n’obtiendra rien de moi, malgré tout ce qu’il puisse dire ou faire.

Hormis les entraînements, ils ne parlaient de rien. Il pouvait être un ange avec elle ou encore la torturer mais elle ne se confiera pas. C’était ainsi qu’elle était. Une tête de mule pour plus d’un sujet, et surtout sur le sujet des sentiments.

Elle se laissa à nouveau bercer par le battement de cœur de Kioshi. Malheureusement, il n’était en rien régulier. Il était trop rapide, bien trop saccadé … Sans parler que son corps était crispé. Elle ne put s’empêcher de poser une main sur la joue, de replonger le regard dans le sien et de s’arrêter là aussi soudainement.

Son regard avait glissé sur le torse à moitié découvert de Kioshi. Elle put remarquer quelques cicatrices. Des cicatrices qui la laissèrent sans voix, lui asséchant complètement la gorge et l’obligeant à s’éloigner un tantinet de Kioshi, soudainement gênée. Dans un rêve – qui peut-être n’était pas un rêve – elle avait cru avoir eu un rapport avec ce cher blond. Elle n’avait cessé de se persuader que ce n’était pas réel, que ce n’était qu’un simple rêve dont elle oublierait volontiers – l’adultère était définitivement la chose qu’elle ne supportait pas – mais il fallait accepter une chose, peut-être que ce n’était pas un rêve.

Jusqu’à ce jour, elle n’avait jamais aperçu ces cicatrices sur le torse du Yamada. Dans ce fameux « rêve », elle avait aimé prétendre avoir imaginé. Mais … rêve et réalité, les cicatrices étaient exactement les mêmes.

L’avait-elle fait ? Elle n’osait demander. Elle avait peur de la réponse. Elle avait peur de découvrir qu’elle empruntait le même chemin bancal que sa défunte mère. Pour une fois dans son existence, elle ne désirait pas connaître la vérité.

- Vous en avez … des cicatrices, se contenta-t-elle de dire, la gorge nouée.

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Suna
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Message(#) Sujet: Re: Des bouteilles, des toits, des personnes [Kioshi] Des bouteilles, des toits, des personnes [Kioshi]  EmptyDim 1 Fév 2015 - 14:40

    La chemise blanche pratiquement totalement ouverte, pour bronzer et boire paisiblement, Tsukiko semblait s’être figée. Ses paroles… Je les avais déjà entendues quelque part. Mais où ? Exactement la même phrase, et la même voix. Mais pas ici, c’était la nuit, dans un bureau sombre… Subitement, l’image d’une Tsukiko complètement nue me vint en tête. Et j’étais là, contre elle, en elle… Nous l’avions fait !

    A mon tour, je devenais rouge, et elle devait alors comprendre que j’avais le même sentiment qu’elle. Cependant, l’impression de l’avoir presque perdue était plus grande que cette culpabilité. Sobre, je réfléchissais plus vite. Tsukiko allait sans doute plus s’en vouloir pour ça, et la peur de me perdre ne l’enlèvera peut-être pas. Je me dépêchais de bien la serrer contre moi, l’empêchant de s’échapper.

    « Ne t’enfuis pas, car je n’aurais pas la force de te courir après… »

    Déjà. Car à tous les coups, elle cherchera à fuir. Peut-être qu’en lui demandant de rester, elle m’écoutera ? Mais par sécurité, je la maintenais dans mes bras.

    « Ca te rassurera peut-être pas, mais c’est la plus grande preuve que tu m’aies jamais donné… »

    Même si elle était saoule. Elle n’avait pas agi ainsi avec Kibõ lorsqu’ils étaient allongés l’un contre l’autre dans le bureau. Et quelque part, ce n’était pas uniquement physique. C’était également doux, et non bestial. Ce baiser qu’elle m’avait donné quand on avait fini… Il n’avait rien d’un simple désir charnel.

    « Si je te laisse partir maintenant, tu ne reviendras plus… Et tu ne l’as peut-être pas réalisé, mais ton cœur s’était arrêté de battre avant… Ecoute le mien. »

    Tu le sens battre non ? Même si le corps agit différemment de temps en temps, lui a toujours battu de la même façon. Il était rapide là, de peur de te perdre entièrement, par la mort. Il battait également de cette façon quand il avait peur de te perdre mentalement, quand il a su que tu pourrais devenir folle au point de te suicider. Il a toujours été soucieux de ton bonheur.

    « Est-ce qu’un seul acte suffit à balayer tout le reste ? Si tu ne peux le supporter, dis-le-moi et je disparaîtrais, à jamais. Mais ne t’en va pas sans mot dire… »

    Car malgré tout, à ce moment-là, avec elle, je m’étais réellement senti soulagé, apaisé. Même si l’alcool l’avait un peu poussée, pour un soir elle était à moi, sans masque, sans retenu, allant jusqu’à me tutoyer…
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Message(#) Sujet: Re: Des bouteilles, des toits, des personnes [Kioshi] Des bouteilles, des toits, des personnes [Kioshi]  EmptyDim 1 Fév 2015 - 20:53

Kioshi rougissait soudainement des plus belles, ne confirmant que davantage les soupçons de la blonde. On aurait pu croire que les bracelets allaient à nouveau s’activer mais ce n’était guère le cas car le « choc » était si grand qu’elle était tout bonnement incapable de réfléchir. Tout son corps s’était engourdi et tout son esprit s’était soudainement vidé, à croire qu’il n’y avait plus ni muscle, ni nerf, ni âme sous cette chair dorée.

Elle entendait à peine les paroles de Kioshi, sentait à peine son odeur ou encore sa présence. Elle avait tout bonnement l’impression de nager dans un cauchemar éveillé, que rien n’était réel. Elle priait pour que rien ne soit réel, que tout ceci ne soit encore – et à nouveau – le pur fruit de son imagination. Malheureusement non.

Tout était réel.

- Ca te rassurera peut-être pas, mais c’est la plus grande preuve que tu m’aies jamais donné…

Elle aurait voulu lui demander s’il se moquait d’elle ou non. Comment pouvait-il encore dire de telle chose devant « l’horreur » de leur acte ? Cherchait-il, futilement, à alléger la conscience de Tsukiko ou la sienne ? L’adultère … un acte qu’elle n’avait que très rarement pardonné à ses parents et auquel elle s’était juré de ne jamais s’adonner. Et elle s’y était donnée. Le pire ? Dans le bureau même de la femme trompée en question.

- Lâche moi, dit-elle en murmurant, le poussant doucement et sans aucune force au départ pour augmenter au fur et à mesure ses coups. LACHE MOI !

Elle repoussa violemment. Fuyait-elle ? Non. Pleurait-elle ? Non. Elle était en colère contre le monde entier, contre lui … et surtout contre elle-même.

- Je me demande si mon père a aussi dit ça quand il trompait sa femme, ma belle-mère, avec sa maîtresse, ma mère. LA PREUVE DE QUOI ? La preuve que je n’amène que des ennuis ? La preuve que je ne mérite la confiance de personne ? La preuve que je suis le portrait craché de ma mère ?

A chaque cri ou question, elle ne pouvait s’empêcher de donner un coup de poing sur le torse du blond. Ce n’était pas fort et c’était clairement un acte désespéré. L’acte d’une femme perdue, ne sachant sur qui déverser sa colère. Elle s’en voulait elle-même … Elle avait été dans le déni au départ, se cachant derrière l’excuse d’un rêve, mais ce n’était pas le cas. Il fallait accepter. ET c’était le plus dur.

- Comment ai-je … Comment ? C’est … Oh mon dieu
, conclut-elle en mettant ses mains devant son visage et inspirant profondément. Nous avons … eu tort. Et aucune phrase ne pourra excuser ça ni alléger ma conscience. Zanshi … est une femme forte et formidable. Je l’admire… et .

Et elle avait traîné l’homme de cette dernière dans ses bras.

Dès que Kioshi tentait de l’approcher, elle le repoussa, le retenant loin d’elle.

- J’aurais vraiment voulu dire que c’était merveilleux … mais, comment dire, voilà des bribes de souvenirs teintés de culpabilité. Des souvenirs empoisonnés. Une relation empoisonnée. On ne peut pas non plus prétendre que rien ne s’est passé … si ?

Elle aurait voulu dire qu’elle avait aimé l’échange, qu’elle avait apprécié les caresses ou baisers attentionnés de ce dernier ou encore qu’elle souhaiterait à nouveau être dans ses bras. Mais c’était impossible. Il était en couple … ils avaient « péché » selon la morale commune. Ce simple souvenir avait tout bonnement empoisonné tant d’autres. La simple idée d’être à nouveau dans ses bras lui donnait des crampes au ventre. Ce n’était plus un acte innocent, pas après ce qu’ils avaient fait.

- Disparaître ne servira à rien … Mes parents ont bien tenté d’oublier mais voilà, l’erreur a été belle et bien commise. Et puis … si une personne a à disparaître, c’est bien moi. Je n’ai pas de famille ou de petit ami m’attendant quelque part, contrairement à toi. Je ne peux pas prétendre « oublier », ni assumer totalement.

Voilà l’impasse. Elle ne voulait pas prétendre que rien ne s’était passé – elle ne voulait plus se leurrer quand la vérité était devant elle – mais il était tout autant hors de question de le crier sur tous les toits. C’était une faute à expier seule, voilà le prix des actes de trahison, quel qu’en soit le domaine.

Son père vivait-il continuellement cette culpabilité ? Elle ne pouvait s’empêcher de penser à lui soudainement et d’être presque … compatissante. Elle évita d’y penser, se refusant de se déconcentrer. Il y avait une affaire urgente à régler.

- Je n’arrive pas à t’en vouloir complètement.

Il ne fallait pas se leurrer la face. Elle l’avait plus que tenté et elle l’avait plus qu’entrainé dans cet acte. Il n’avait pas été celui à avoir susurré des paroles magiques à l’oreille ni celui à l’avoir embrassé avec un désir brûlant en premier. Ce n’était pas lui qui avait le tentateur, mais bel et bien elle.

- Mais je ne peux pas me pardonner. Comment suis-je censée la regarder dans les yeux dorénavant ? Ou … accepter qu’elle me confie des missions, qu’elle me félicite pour les missions, qu’elle me fasse confiance alors que je l’ai trahi … ? termina-t-elle avec une petite voix, consciente de sa grande culpabilité.

Trahir Zanshi, pousser Kioshi dans cet acte infâme, être odieuse avec Kibo, avoir été faible … tant d’erreurs qu’elle ne pouvait se pardonner.

- Et toi ?


Toi dans tout cela, que pensais-tu ?
Les paroles portaient tous à confusion. Qu'elle ait inconsciemment frôler la mort excusait-il tout? Un regard aux bracelets et une folle envie la prit : elle devait s'en débarrasser. A tout prix. Si rage, qu'elle s'exprime.
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Suna
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Message(#) Sujet: Re: Des bouteilles, des toits, des personnes [Kioshi] Des bouteilles, des toits, des personnes [Kioshi]  EmptyLun 2 Fév 2015 - 17:42

    Tsukiko criait et frappait de plus en plus fort. Mais je n’avais ni la force de la contredire, ni la force de l’arrêter. Je la laissais s’exprimer, exploser. Elle me repoussa comme si j’étais devenu un monstre, un ennemi… Même si ses coups n’avaient rien de mortels, chaque frappe me faisait mal, au fond. C’était comme si elle s’éloignait un peu plus à chaque fois.

    « La preuve que je compte un tant soit peu à tes yeux… »

    Un murmure. Je n’avais pas le courage d’hausser la voix, de me mettre au niveau de la demoiselle. C’était pourtant tout ce que je lui demandais. C’était de ça qu’on parlait juste avant. Je ne demandais qu’un peu d’attention, et non l’indifférence et l’impassibilité dont elle faisait habituellement preuve.

    « Est-ce donc si mal de vouloir se sentir apprécié, et non juste utile ? »

    Un professeur est utile, un ami est apprécié, un amant est aimé. Mais l’être et le ressentir sont deux choses tout à fait différentes. Même si ce n’est pas réel, je ne demandais qu’à avoir cette impression.

    « Je t’ai toujours attendu… »

    Même si je n’étais ni de la famille, ni un petit ami. J’étais son maître, mais au-delà de ça j’étais présent à chaque retour de ses missions. J’étais présent pour lui porter secours dans le désert. J’étais présent quand elle ne mangeait plus rien et ne dormait plus. Une erreur m’effaçait-elle de son histoire ?

    Elle continuait toujours de me repousser, comme si j’étais un démon. Comme si je l’avais tout de même perdu… J’espérais surtout que ses bracelets ne se remettent pas à assaillir son cœur. Elle tenait Zanshi en haute estime. Peut-être trop d’ailleurs. Si seulement elle savait… Qu’elle lui fasse confiance alors qu’elle l’avait trahie ?

    « Il te suffit de prendre exemple sur elle… »

    Non, Zanshi n’est pas aussi formidable et parfaite qu’elle le pense. Je fixais le sol, le regard dans le vide. En avais-je peut-être trop dit ? Fallait-il que je continue ?

    « Tu n’es pas la seule raison pour laquelle je me trouvais ici… Ces cicatrices dont tu parlais, elle y a participé… »

    Mes yeux passèrent d’abord sur mes pieds portant encore des marques de brûlures. Le test que j’avais eu à passer pour rejoindre le Kakumeigun. Mais surtout mon flan, une cicatrice présente à la fois à l’avant et à l’arrière. Une lame qui m’avait transpercé de part en part. Tsukiko m’avait demandé ce que j’en pensais ? Alors voilà :

    « Quelle est la plus grande faute ? Tromper son aimée, ou tuer son aimé ? »

    Elle m’avait laissé pour mort, pensant donc vraiment m’avoir tué. Mais elle avait également assassiné l’homme qu’elle aimait à cette époque-là. Certes, elle était sous le contrôle d’un Genjutsu. D’ailleurs, n’avions-nous pas agi dans une illusion également ? Ce n’était donc pas une réelle tromperie…

    « Je ne demande qu’à la pardonner, mais ces images me resteront toujours en tête. Son visage me rappellera toujours ce qu’elle a été, ce qu’elle a pu faire, ce qu’elle pourrait refaire… »

    Des cauchemars qui se faisaient plus fréquents depuis que j’avais appris que la cause de sa première trahison existe toujours encore dans son esprit. Mais elle voulait que je garde le secret à ce sujet… J’avais toutes les raisons du monde pour la détester, pour lui faire du mal, mais je ne pouvais m’y résoudre. Au fond, j’étais faible.

    « Tout ce que je demandais, c’était de me sentir aimé, que ce soit vrai ou non… Comme je te demandais de me donner l’impression d’être plus qu’un simple passant… Disparais, et j’aurais la preuve qu’avoir des états d’âme, des sentiments, n’est en fait qu’une malédiction… »

    Un ninja ne peut-il donc pas être humain ?

    Après m’avoir annoncé qu’Akuraï se trouvait encore dans son corps, elle me rassurait de la même façon que l’aurait fait un inconnu. Elle était froide, comme s’il l’influençait déjà. Pourtant, il existe de multiples preuves d’affection : dire je t’aime, embrasser, jouer avec les cheveux, tenir la main, prendre dans ses bras, … Mais rien du tout. Et toi, tu me chasses à présent. Demander de l’attention provoque-t-il l’effet inverse ?

    Malgré tout, ton corps me repousse, mais ta bouche a laissé tomber la barrière, la distance imposée par le vouvoiement. Je n’en fis pas la remarque, mais peut-être qu’au fond, tu ne voulais tout de même pas partir ?

    « Des souvenirs et une relation empoisonnée n’empêche pas de vivre. J’en suis la preuve vivante… »

    Vivre en se disant que tu as trompé la personne en face de toi, tu sauras bien vite ce que ça fait. Mais sourire et s’efforcer d’aimer le visage même qui a voulu ta mort, et qui risque de le refaire, est une toute autre paire de manche. Les cauchemars sont là pour te rappeler ce que tu veux oublier.

    Pensais-tu être la seule à avoir des raisons de frapper et de crier contre la cruauté du monde ?
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Message(#) Sujet: Re: Des bouteilles, des toits, des personnes [Kioshi] Des bouteilles, des toits, des personnes [Kioshi]  EmptyMar 3 Fév 2015 - 2:19

- Je ne veux pas avoir à te montrer que je t’apprécie ou que tu es important pour moi en te trainant dans de la trahison. Peut-être que ce n’est pas le cas pour toi mais ça l’est, malgré tout.

Il pouvait prétendre qu’il n’y avait aucune trahison – sous-entendant que la relation avec l’Ecarlate ne volait guère haut – mais il y avait trahison. Qu’il le veuille ou non, Zanshi était très présente dans la vie de Kioshi. Il suffisait d’entendre son timbre de voix ou encore voir les traits de son visage. Tout était douleur et amour, quoique le premier sentiment semblait prédominer.

- Je vous ai déçu. Mais elle vous a encore plus déçu. Qu’a-t-elle fait qui vous mette dans cet état après tant et tant d’épreuves ?

Elle avait failli le tuer, il ne cessait d’y repenser dès qu’il la voyait mais il était resté malgré tout. Il avait toujours été à ses côtés, fidèle à sûrement quelques promesses susurraient ici et là dans leur prime jeunesse. Mais maintenant ? Que s’était-il passé pour que tout cet amour soit remis en cause, qu’il ose prétendre qu’il ne regrettait en rien l’acte avec son élève et qu’il s’isole seul dans un toit au lieu de parler et de se confier auprès de Zanshi ?

Où était-elle ? Où était-il ? Où en étaient-ils ?

- Vouloir être aimé au point d’accepter une illusion ?


Comment pouvait-on vouloir se leurrer la face sur une telle notion volatile et mystérieuse ? Pourquoi désirait-il aussi ardemment ressentir ce sentiment, quitte à vivre dans le mensonge et non la vérité ? Elle ne comprenait pas, elle qui ne cessait de courir derrière les vérités ces dernières années. Aucune amitié ou aucun lien familial ne semblait rivaliser avec ce désir et cet amour propre à un couple aimant. Un sentiment qu’elle n’avait jamais vu, connu ou ressenti. ET elle ne risquait guère en l’état des choses, bridé de tout sentiment et de tout pouvoir, brisé de tout part, doctriné depuis sa plus tendre enfance.

Doucement, ses barrières tombèrent. Elle finit par s’approcher de Kioshi et de l’enlaçer. Faisait-elle bien ? Faisait-elle mal ? Elle ne savait plus, anesthésiée de tout sentiment, incapable de dire ce qui était bon ou mal. Elle agissait spontanément, sans comprendre la logique ou la cohérence des actes. Demain, elle s’interrogera. Mais c’était demain, et non aujourd’hui et maintenant.

- Ressentir est humain … ne perd pas cela. Nous avons besoin d’hommes et non de machines, de personnes sachant faire la différence entre le bien et le mal ou encore apte à aimer ou à ressentir la douleur d’autrui mais aussi les siennes, et non des machines se jetant dans la gueule du loup sans un regard en arrière.

Petit à petit, elle se rendit compte d’une chose étonnante : sa famille qu’elle aimait tant et tant citer ne l’avait pas vraiment tenu loin des conflits. « Garde le sourire Tsukiko », « Ne te confie pas Tsukiko », « un ninja ne doit jamais montrer ses vrais sentiments Tsukiko », « Si mourir peut aider ta communauté, n’hésites pas Tsukiko », « mourir n’est qu’une fin comme une autre, à toi de décider comment » … tant de réflexions ou petites phrases qu’on n’avait cessé de lui marteler depuis l’enfance pour en faire une parfaite petite arme froide et sans cœur, se leurrant dans un semblant de libre-arbitre. Tout ce qui lui avait manqué à l’époque était le tranchant et la force de la lame mortelle, deux caractéristiques qu’elle avait obtenu ici même, en travers du Sunaton.

Et maintenant ?
Elle n’était plus « humaine ». Elle fonçait tête baissée à la mort, elle ne parlait que peu de ses états d’âme, elle ne cessait de vivre pour ses entraînements et ses missions … quand était-elle sortie pour un simple verre ? Quand avait-elle ri innocemment avec des amis ? Quand avait-elle apprécié la « vie » ? Jamais. Conflits, survie, combat. Voilà trois mots qui résumaient parfaitement son existence.

- Pour montrer que je t’apprécie, ai-je à te trainer dans cette trahison ? Dois-je prétendre une illusion ou une réalité ? Je ne peux pas aimer comme tu le souhaites ou attends. Je ne peux pas être cette présence constante et rassurante.

Voilà leur différence. Kioshi était un homme, un humain comme un autre, recherchant une ame-sœur aimante et chaleureuse au quotidien. Tsukiko n’était plus qu’une machine logique et froide, dont le cœur était emmuré quelque part, au plus profond de son âme.

Elle ne pouvait pas lui offrir aujourd’hui ce qu’il souhaitait. Elle ne pouvait pas confier un cœur, amical ou aimant, non pas par manque de confiance ou envie mais parce qu’elle ne savait pas où était ce cœur. Respirait-il ? Battait-il encore ?

- Je n’apporte rien de bon à mon entourage et pourtant je ne veux pas le voir disparaître. C’est vous tous … c’est toi qui me rappelait encore que je dois revenir vivante des missions, que je dois survivre, que quelqu’un m’attend quelque part, que le lendemain sera peut-être meilleur …

Elle respira longuement.

- Que puis-je faire pour te rendre heureux sans tout briser à nouveau ? A l’instant, ai-je encore brisé quelque chose ? Penses-tu qu’il vaut mieux que chacun rentre, réfléchisse ? Que faire ?

Elle ne savait plus quoi faire. La machine était perdue dans cette situation inédite : le cœur s’emballait, au plus profond de son âme, à l’idée de perdre un autre ami, et l’esprit ne savait que penser de cette relation.

Son regard s’égarait sur l’horizon. Le désert s’étendait à perte de vue, doré … l’appelant. Rêvait-elle ou entendait-elle vraiment le sable l’appeler en travers de battement de cœur de plus en plus rapide? Avait-il une solution à proposer à celle qui était autrefois sa plus fidèle servante et maîtresse ? Etait-il le gardien de ce cœur et de ses sentiments ? S’était-elle privé l’accès à ces choses essentielles en coupant tout contact avec « son » monde ?

- Les beaux Shinobis que nous sommes … Regardez Kibo. Il a su trouver celle qui l’aimera. Continuez à le regarder … et ne perdez pas espoir d’être aimé. Sincèrement. Comme vous le souhaitez. Par Zanshi ou une autre.

Zanshi ou une autre …

- Quel que soit l’avenir … je serais toujours aux côtés des personnes qui me sont chers à Suna, et vous êtes sûrement l’une des plus importantes.

Quelle preuve ? Quelle parole ?
Elle n’en savait pas. Elle était lasse, fatiguée, lessivée … elle voulait la paix. Elle voulait quitter ces ténèbres. Elle voulait en finir avec le passé et ses interrogations. Il était plus que temps de changer, de faire face à son destin, d’accepter ses qualités et défauts … Il fallait changer. Loin de Suna. Et de Konoha.

Contrairement à ce dernier village, elle ne quittera pas définitivement Suna. Elle ne l’abandonnera que temporairement, le temps de retrouver un contrôle sur sa vie, à devenir la femme qu’elle voulait – ou la machine parfaite nécessaire à exercer la fonction de Shinobi – et à être une Kawaguchi forte et puissante.

Elle posa son front sur celui de Kioshi, souffle chaud contre souffle chaud, paupières closes qui s’ouvrirent finalement.

- Je promets que tout cela va changer. En bien. Chacun de nous va trouver ce que l’on recherche malgré tous les obstacles passés, actuels et futurs. Jusqu’à là, nous devons combattre. La vie saura nous récompenser le moment venu. Promet-moi de tenir jusqu’à là ? Promet-moi que nous allons fêter cette victoire autour d’une table un jour, le sourire aux lèvres et les cœurs légers ?

Un nouvel éclat encore inconnu d'elle et de son entourage brilla au fond de ses pupilles. Une flamme brillante et brûlante qui semblait être un mélange de détermination, de force et de courage. Il était temps d'arrêter d'agir inconsciemment et de détruire son entourage et soi-même, d'ignorer ses démons du passé ou encore fermer les yeux sur des vérités cachées n'attendant qu'à être découvert.

- Finalement, Nous devrions rentrer. Nous reposer. Repenser à tout cela à tête reposée.
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Message(#) Sujet: Re: Des bouteilles, des toits, des personnes [Kioshi] Des bouteilles, des toits, des personnes [Kioshi]  EmptyMer 4 Fév 2015 - 18:05

    « Tu n’as qu’à apprendre à le montrer en-dehors des cas extrêmes ! »

    Elle ne voulait pas avoir à me montrer son affection en commettant une trahison. Mais était-ce de ma faute si elle ne pouvait le montrer autrement ? Je ne disais pas que je ne regrettais pas ce moment, ou si. C’était trop récent pour que je puisse prendre le recul nécessaire. Le cœur de Tsukiko s’était arrêté ! Je ne raisonnais donc pas par rapport à mes actes envers Zanshi, mais envers elle. Or, c’était la première fois qu’elle avait abandonné complètement son masque, qu’elle ne dissimulait rien. Durant cette nuit, tous nos problèmes s’étaient envolés l’espace d’un instant. Ca, elle ne pouvait le nier.

    Tsukiko me demandait, en quelque sorte, comment vouloir être aimé plus que vouloir la vérité. Pourtant, elle devait être la plus à même de comprendre cela.

    « C’est toi qui me demande ça ? Ose me dire que tu n’as jamais voulu que ton père mette de côté ses ressentiments pour te prendre dans ses bras. J’ai grandi dans un monde sans frontière, dans une grande famille où tout le monde comptait sur l’autre, tout le monde se soutenait. Ici, il y a des murs partout, des masques sur les visages… »

    Dans le désert. Chasser ensemble, manger ensemble, dormir ensemble, grandir ensemble. Tout se savait, les rumeurs circulaient très vite. Il n’y avait aucune barrière. Et même si certains avaient des problèmes des fois, même si on pouvait être en colère parfois, on demeurait avec les autres, on continuait à s’enlacer et à rire ensemble, jusqu’à ce que ça passe. On ne pouvait partir, car en tant que nomades on n’aurait pas forcément retrouvé le foyer, et seul dans le désert, il n’était pas certain qu’on y survivrait.

    J’ai grandi dans un milieu d’entente, de soutien, de cohabitation, d’amitié et d’amour. Mais ici, c’est chacun chez soi, derrière des murs, derrière sa porte. Toi, la batarde qui cherchait une famille, qu’aurais-tu préférer ? Que ton père soit vrai comme il l’est à présent, ou qu’il prenne sur lui et te berce de ses bras, même s’il ne s’agit que d’une illusion de bonheur ?

    L’alcool avait fait tomber tes barrières. Et ? L’apaisement, la nuit passée ensemble était-elle une illusion pour autant ? Avais-tu détesté cet instant ?

    Tsukiko m’avait enlacé. Sans doute que les ressentiments, les pensées se bousculaient. Nous avions plus besoin d’une étreinte physique et chaleureuse qu’autre chose. Encore une fois, un geste sincère de sa part, sans retenu… Encore une fois, dans un état de choc, pas dans le quotidien.

    « Donc je dois continuer à ressentir, à être humain, mais toi tu peux devenir une machine et ne pas tenter de tendre vers l’humain ? »

    Elle me demandait que faire pour me rendre heureux…

    « Cette proximité… Ces mots… Pourquoi n’en es-tu capable que lorsque tu es bousculée ? Ôte ce masque. Tu n’as pas à jouer la batarde dure et solide avec moi ! Quand le comprendras-tu ? »

    Avant Suna, quand nous n’étions qu’entre Yamada, quand nous étions dans le désert, sans bâtiment, sans mur, tout paraissait si simple… Mais le passé est toujours plus beau. Justement, parce qu’il est passé. Tsukiko semblait perdue également, passant du tutoiement au vouvoiement sans y faire attention. Comme si elle s’interrogeait sur notre relation.

    « Et toi, qui regardes-tu ? »

    Elle m’avait demandé de regarder Kibõ. Mais je pouvais très bien lui retourner le même discours. Tsukiko proposa plusieurs promesses. Sans doute en avait-elle besoin pour continuer son chemin. Cependant, je n’étais pas en état de ne penser qu’à son bien à elle. Or, je ne voulais pas lui mentir non plus.

    « Promettre… Le jour où tu cesseras de porter ce masque avec moi, je te sourirais de nouveau… »

    Front contre front, elle proposa de rentrer chez soi et de réfléchir à tête reposée. N’avait-elle pas compris ce que je disais avant ? Je ne voulais pas qu’elle parte !

    « Non… Je veux rester ici, contre toi, et m’endormir la tête contre ton cœur… Mais si tu préfères partir, ne restes pas seule. Va chez quelqu’un, qu’importe qui. Pas que tes bracelets aient raison de toi encore une fois… »

    Tsukiko avait eu une crise cardiaque tout de même ! Je n’allais pas la laisser méditer toute seule, puis perdre conscience et la retrouver inerte, solitaire contre le sol…
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Message(#) Sujet: Re: Des bouteilles, des toits, des personnes [Kioshi] Des bouteilles, des toits, des personnes [Kioshi]  EmptyJeu 5 Fév 2015 - 17:24

Elle ne pouvait s’empêcher de penser que le langage du corps était bien, bien plus facile que le langage tout court. On était en colère, alors on tapait. On voulait s’excuser, alors on enlaçait. On voulait prouver son amour, alors on embrassait. Or les mots … ils étaient plus complexes. Il fallait les organiser et les mettre dans un contexte bien précis, ensuite les exprimer avec le bon ton de voix et le bon regard. Sous l’émotion, l’exercice était ardu, voire un vrai échec.

Comme à cet instant.
A ses yeux, l’un comme l’autre n’arrivait pas vraiment à accepter les paroles de l’autre ou alors à les comprendre. Par exemple, pourquoi disait-il qu’elle ne devait pas être seule ce soir ? N’avait-il pas compris que les seules personnes vers qui elle se tournait lorsque les choses allaient mal, ou bien étaient lui et Kibo ? Ne comprenait-il pas qu’elle hésitait envers lui par rapport à cette nuit, de peur que cela ne soit pas « morale » ou « correcte » ?

« Craindre quoi ? » se disait-elle, de plus en plus perdue. Rien ne garantissait que la situation tourne encore de la même manière que cette nuit-ci, mais rien ne garantissait pour autant du contraire. De quoi se souvenait-elle d’ailleurs de cette fameuse nuit ? Juste un désir et un plaisir, et non de la douleur ou de la souffrance – sentiments quotidiens.

Enfin, venons-en à l’histoire des bracelets. Pourquoi craignait-il qu’ils s’activent à nouveau ? A priori, seule, elle allait tout simplement s’étaler sur un lit, fumer ou deux trois chichas ou clopes de sa propre composition, avaler les médicaments prescrits par les médic-nins pour calmer ses « nerfs » et puis s’endormir. Un sommeil sans rêve, ni cauchemar et ni repos, réflexion faite. C’était une façon de passer le temps, à bien réfléchir.

« Mais il ne sait pas. C’est vrai » se rappela-t-elle, soupirant soudainement. S’il l’apprenait, il allait encore s’énerver. Devait-elle le lui dire et ainsi arrêter ces jeux de chien et chat ou de cache-cache ? Etait-il plus avisé d’attendre plus tard étant donné que chacun semblait sacrément secoué ?

- Hormis toi et Kibo, je n’ai personne chez qui me rendre. Et … pour les bracelets, aucun risque chez moi. J’ai des médicaments qui calment drastiquement … tout.


Il n’allait pas apprécier. Elle le savait.

- Je sais, j’aurais dû venir chez toi, parler avec toi, au lieu d’avoir recours à tout cela hein. Mais… Je ne sais pas. Je ne veux pas ajouter de problèmes ? De soucis supplémentaires ? Je le répète mais je suis juste habituée à essayer de gérer tout par moi-même.

Elle ne répondait pas non plus à la dernière phrase de Kioshi.

- Je vais revoir le Saibogu en charge de mes bracelets, je promets d’aller voir un médecin pour s’assurer que tout va bien. Demain. Et …

Parler plus … se confier plus … C’était trop d’efforts. Cela allégeait effectivement les épaules d’un certain poids mais toujours est-il qu’elle n’arrivait pas à se faire à l’idée. Elle avait l’impression qu’on l’a poussé trop à ses derniers retranchements.

- Je veux rentrer chez moi. C’est petit, bruyant, étouffant peut-être mais il y a de la vie autour au moins. Je me dis que je ne vis pas dans un tombeau de sable. Mais … j’ai un peu peur de rentrer. Est-ce que mon professeur va sauter de ce toit dès que j’aurais le dos tourné ?

Elle lui lança un petit regard inquisiteur.

- J’y réfléchis mais on n’a jamais mangé tranquillement sans parler mission ou enquête ou sans être bourré. Il y a un bon restaurant dans un coin de Suna. On peut y aller. Après ça, on verra.

Aller dans un restaurant, déguster à un plat, discuter du beau temps et du sable et ne penser à rien d’autre.

- C’est possible ?

Etait-ce encore possible d’être un peu insouciant et de s’amuser ? Elle ne voulait plus discuter de sujets lourds, elle ne voulait plus sentir ces mauvaises pensées peser au cœur. Elle en avait marre de réfléchir.
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Message(#) Sujet: Re: Des bouteilles, des toits, des personnes [Kioshi] Des bouteilles, des toits, des personnes [Kioshi]  EmptyVen 6 Fév 2015 - 15:49

    Elle prenait même des médicaments pour se calmer… Sachant qu’elle s’amusait à se saigner avant, le cumule devenait un peu gros. Mais je n’arrivais pourtant pas à m’énerver pour autant. Certes, j’avais la force pour ouvrir la bouche, faire une remarque, mais pas pour y mettre le ton. Je ne peux crier sur la personne que j’avais cru avoir perdue à jamais…

    « Utiliser des artifices n’est pas gérer un problème… »

    Car dès qu’elle arrêtera ces médicaments, que se passera-t-il ? Au moins, j’importais suffisamment à ses yeux pour qu’elle daigne m’écouter. Mais suivre mes conseils, pas encore… Comprenait-elle seulement mon point de vue ?

    « Discuter d’un problème n’en ajoute pas, c’est une façon de chercher à le résoudre plutôt. »

    Elle disait savoir qu’elle aurait dû venir en parler… Mais entre savoir et le faire, il y avait un gouffre chez elle. Etait-ce alors à moi de venir chaque jour m’informer sur son état ? Il s’agit alors d’une nourrice, pas d’un ami. L’ami, ça fonctionne dans l’autre sens aussi : rechercher le réconfort de son entourage quand ça va mal.

    Tsukiko voulait rentrer, mais elle avait peur que je ne saute si elle part… Cruel, j’aurais pu la faire chanter pour la garder auprès de moi. Elle venait de m’offrir la meilleure façon de la faire rester ici. Mais elle proposa une alternative avant que je ne dise une bêtise.

    Un restaurant… Je n’avais aucune faim. Mais accepter signifiait rester avec elle, et c’était ce que je voulais…

    « D’accord. Mais on prend à emporter… Ou on mange par terre, car je ne tiendrais pas sur une chaise. »

    M’affaler sur le sol. Demeurer assis, droit, pour manger était bien trop éprouvant physiquement vu mon état. Ne pas parler ni d’enquête ni de mission…

    « Ne pas parler de nous également ? Puis-je au moins te taquiner sur l’ancienne couleur de tes cheveux ? »

    Je me forçais à sourire à la demoiselle, tentant de détendre l’atmosphère, même si je demeurais lourd en dedans. En tout cas, je ne pourrais promettre ne pas parler de nous, ou en tout cas de son état. Car je n’aime pas mentir, et j’ignore si je serais capable de ne pas aborder le sujet. Peut-être était-ce une raison supplémentaire pour ne pas rester dans le restaurant ?

    « A toi d’ouvrir la voie donc… »
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