Enfin!

Après pratiquement quarante heures sans sommeil, je vais pouvoir me coucher. Le voyage du Shozaichi jusqu’au Village caché des Nuages prend au-dessus de trente heures à dos de vieille bourrique. Boke est exténué, lui aussi. Ensuite, passer le Sentier Perdu fut une peine terrible. J’ai dû attendre jusqu’à cinq heures avant qu’une personne daigne venir me parler. Finalement, un gentil Genin nommé Eiko m’a aidé à entrer dans l’enceinte du village où le Raikage était supposé m’attendre.

Je dois avouer être content d’apprendre qu’une tâche prioritaire avait pris le dessus. Ainsi, en route vers l’auberge que le jeune Shinobi au parapluie m’a conseillé, je sens réellement la fatigue pour la première fois depuis des années. Mon corps est lourd, mon esprit est lent et tous mes sens se mettent à lentement se ferment les uns après les autres.

« Dor… Mir… »

Sans réfléchir, avec seulement quelques indications d’Eiko, je me rends dans un hôtel nommé Hors de la Tempête. Ma chambre était déjà payée par les bons soins des hauts dirigeants de la cité. Je demande à ce qu’on s’occupe de Boke et de mon équipement en laissant un paquet de Ryus sur le comptoir. J’attrape ma clé, pratiquement par automatisme schizoïde, et je monte difficilement les marches à l’allure immense. Il me faut un effort carrément ultime pour enfin arriver jusqu’à la porte.

« Déverrouiller… »

Je fais deux pas et tombe carrément sur le plancher. Je dois user de toute ma détermination pour me retourner après avoir poussé la porte des pieds. Je rampe et tourne la serrure dans l’optique de sécurité additionnelle. Qui sait, peut-être suis-je la cible de quelqu’un!

« Verrouillée… »

Je sens un coup sur mon front qui ne produit absolument aucune douleur. La lumière disparaît, ma fatigue s’envole, mon corps devient immobile, je m’endors aussitôt.

Une nuit sans rêve.

Une nuit confortable.

Enfin.

Lorsque j’ouvre les yeux, je réalise que nous sommes déjà le lendemain matin. Toutes mes capacités me sont revenues. Enfin, je suis moi de nouveau! Souriant, je tente de me lever, mais une étrange pression m’en empêcher. Je lève ma nuque et découvre que je suis attaché au sol. Tirant sur mon bras, j’arrive à bouger un peu une des cordes, mais je ne parviens pas à l’arracher.

Sourcils froncés, je me concentre sur l’état de mes chaines. Il y a quelque chose de surnaturel. Ce ne sont pas des liens normaux. Quelque chose de puissant me retient au sol. J’entends des pas venir de derrière moi. Légèrement angoissé, je tourne mon visage et trouve moyen d’observer la source de ce bruit.

Un vieil homme ridé à la tête complètement rasé me regarde pendant un instant. Il porte une sorte de toge longue blanche ayant quelques symboles orangés et noirs. Mes dents se serrent aussitôt que je réalise qu’il n’a pas l’intention de me laisser sortir. L’homme se penche et approche ses yeux verts de mes globes oculaires.

« Bon matin! Je voulais tester quelque chose si ça ne vous dérange pas. »

Mon regard change complètement entre rage et surprise.

*Est-il complètement sot?*

« Je ne sais pas ce que c’est, monsieur! Mais, d’être attaché m’importune au plus haut point! »

À son tour, son air change radicalement. C’est comme s’il n’avait pas pris cette variable en considération. Je viens de chambouler son hypothèse. Il n’avait simplement pas pensé que j’aurais pu être dérangé par cette situation.

« Mais, mais… Mais… Monsieur! » Dit-il en enlevant les cordes. « Je suis complètement désolé! Je ne m’attendais pas à ça! »

Dès que j’ai la chance de me déplacer je le fais. Je me glisse sur le côté et me prépare à me défendre, mais je tente de ne pas être hostile malgré tout. L’espèce d’énergumène continue à m’expliquer qu’il ne voulait pas me faire de mal.

« Je ne voulais que faire quelques tests! Je ne pensais pas que vous seriez offensé! »

Un moment de silence tombe sur nous deux. Je l’observe pendant un petit moment. Son regard est si suppliant. Je souffle et baisse ma garde. Je prends place sur mon lit et lui pointe la chaise qui se trouve à l’extrémité de la chambre.

« Bon. Disons que vous ne vouliez vraiment pas me faire du mal. Que faites-vous ici? »

Il me regarde incrédule et son expression change encore. Il tourne la tête dans toutes les directions, comme s’il cherchait quelque chose. Il pousse quelques jurons avant de revenir à moi et de dire :

« Où est Huriko! C’est sur lui qu’il faut tester! »

Une situation rocambolesque, voilà ce qu’il se passe présentement! Une succession étrange d’événements absurdes mène jusqu’à la scène qui se peint présentement. Je me tiens debout, près d’une commode en bois de cerisier dans une ville dans laquelle je n’ai jamais mis les pieds auparavant. Devant moi se tiennent deux hommes. L’un d’entre eux est un vieux savant, je crois, ou un chercheur qui n’a plus toute sa tête. L’autre est plus jeune que moi. Il est petit et mince et ses cheveux en bataille bleus et noirs me font un peu penser à des éclairs. Celui-ci demande dès son entrée de connaître la raison qu’a le scientifique aux cordes de prononcer son nom ainsi. Nerveux, l’aîné de cette pièce se retourne vivement en frappant le mur de son coude tellement il est excité. Il ne bronche même pas sous la douleur.

« Huriko! » Hurle-t-il pratiquement. « Te revoilà! Le test va pouvoir recommencer! »

Figé, je tente d’élucider la raison, la logique, de tout ce qui se déroule. Je n’y arrive pas.

« Bon, enfile cette corde, jeune homme! Nous allons débuter! »

En voyant le réflexe de recul de celui qui semble se prénommer Huriko, je réalise que l’expérience ne lui plait pas. Sans attendre une seconde, je me jette vers l’avant et attrape l’avant-bras avec lequel le vieil homme tient sa corde magique. Je tire légèrement plus brutalement que désiré et le soulève tout en faisant glisser ses pieds sur le sol. Je l’installe dans la chaise au fond de la salle et me positionne directement entre eux deux.

« Restez là, monsieur! » Dis-je aussitôt sur le ton le plus autoritaire que je puisse avoir. « Jeune homme, Huriko, c’est bien ça? Allez-vous bien? Est-ce que vous connaissez cet homme? » Demande-je en pointant le scientifique qui lui, lentement, sort de son banc pour retrouver l’objet qui m’avait paralysé quelques minutes auparavant.

Les bras écartés de mon torse, prêt à bondir, je soutiens le regard de celui qui ne semble pas du tout impressionné par la puissance que je viens d’appliquer ni par l’aisance avec laquelle je l’ai utilisé. Il se lève, nonchalant, et attrape sa corde qui est tombé sur le sol. Une fois qu’il l’a, il relève la tête et m’observe, niais, avant de faire un pas et d’exprimer qu’il serait impossible de faire l’expérience si nous continuons d’agir comme nous le faisons.

Je prends à nouveau une position défensive avant de lui poser une dernière question.

« De quelle expérience parlez-vous? »

Ma position défensive laisse lentement place à une ouverture évidente. Mes bras se détendent, descendant doucement le long de mon corps et mon visage se décrispe. Il faut dire que je sentais la nécessité de protéger celui qui se nomme Huriko du vieil homme aux cordes, mais j’apprends que le jeune aux mèches bleutées est un Ninja. Reprenant plus sereinement, je change de ton et d’attitude face à toute cette situation.

« D’accord, » commence-je. « Premièrement, faisons les présentations. Je me nomme Takusanken. Vous pouvez tout deux me surnommer Taku. Je ne suis pas d’ici, de Kumo, et ne suis que de passage dans cette belle nation. »

Je m’installe sur le matelas comme sur un banc. Je retire en chemin un cure-dent d’une poche de mon pantalon et le jette dans ma bouche, jouant ainsi avec le bout de bois de mes dents et de ma langue.

« Deuxièmement, je suis ouvert à vous aider, monsieur, mais j’aurai besoin de plus d’informations sur votre expérience! En quoi consiste-t-elle? Quelles sont les étapes? Quels résultats espérez-vous obtenir? Et, au final, combien de temps croyez-vous que le tout prendra? »

Je conserve un ton neutre, mais intéressé. Lors de ma tirade, je caresse ma coiffure et y découvre un nœud. Ma main soigne cette mèche blonde qui s’était entremêlée probablement lors de mon sommeil profond. Il faut dire que je comptais prendre cette journée-ci pour faire des emplettes et obtenir de nouveaux vêtements en plus de finalement pouvoir faire une toilette complète de la tête aux pieds.

« Dernièrement, » conclue-je. « Ces cordes sont redoutables si elles peuvent bien paralyser tout utilisateur de Chakra! C’est impressionnant! Sachez, monsieur, que je peux l’utiliser que depuis peu. Mon flot était bloqué au niveau de mon ventre et un sage l’a libérer il y a de ça que quelques mois. Donc, je ne suis pas le plus grand maître de l’utilisation du Chakra. »

Je reste donc confortablement assis sur mon lit, le regard fixé dans celui du savant chauve qui semble s’être calmé depuis mon intervention. Sans le regarder, je surveille tout de même Huriko spécialement depuis que je sais qu’il est un Shinobi. Je n’avais pas remarqué son bandeau à son arrivé, mais il est vrai que ce n’est pas un de mes réflexes ce qui pourra s’avérer problématique dans le futur.

Au final, je laisse l’homme s’expliquer et le plus jeune prendre part à la conversation. Je prendrai ma décision plus tard dépendamment des réponses des deux parties. Le clan Zen’Ryou est toujours prêt à aider celui qui est dans le besoin, même au risque de notre vie, mais cette expérience ne me semble pas essentielle en comparaison à protéger des victimes des guerres entre villages cachés. Autrement dit, si les cordes du scientifique légèrement fou me semblent trop dangereuses, je risque de refuser.

Au final, le vieil homme est simplement un scientifique. Il désire tester sa nouvelle invention. Si je comprends bien, ce n’est pas pour l’argent ou la gloire, mais bel et bien pour aider sa nation. Je crois qu’il veut réellement aider les siens et, pour ce faire, il est nécessaire qu’il teste convenablement sa création dans l’optique de la peaufiner avant de pouvoir la présenter aux hauts-gradés de cette cité. Le village caché des Nuages pourra bénéficier d’un avantage considérable lors des questionnements ou des captures grâce à cet objet.

*Je ne vois pas, directement, une manière simplement agressive d’user de cette invention. Évidemment, comme toutes inventions, si ces cordes tombent entre les mains de personnes essentiellement chaotiques et mauvaises, ça pourrait rapidement tourner au vinaigre! De ce fait, il faut absolument qu’il y ait une manière de le contrôler.*

Je lance un regard plus scrupuleux une fois que cette idée passe mon esprit. Tout en restant installé dans ce lit que j’ai loué, je lève ma main devant Huriko. L’index levé vers le ciel, je le fais bouger de gauche à droite signifiant ainsi de ne pas agir hâtivement.

« Un peu de précaution, monsieur Huriko, » commence-je. « Il est important de bien prendre en considération chacune des possibilités avant de se lancer dans une aventure. Du moins, c’est ma manière de faire et je n’aime voir les gens se mettent en danger par leur impulsivité. »

Je baisse lentement ma main sans jamais lâcher le savant des yeux.

« En l’occurrence, » continue-je. « Je me demande, ici, maintenant, quels sont les systèmes de sécurité dans cette création? Y a-t-il un mot qui annule la paralysie causée par la corde ou une manière de s’en libérer au cas où ça ne fonctionne pas? »

Sans réellement laisser le temps à l’homme légèrement fou de répondre, je me lève et fais un pas dans sa direction. Toujours à bonne distance, je continue mon explication en enlever les mèches blondes qui ont tombées dans mon visage.

« C’est simple, je crois que c’est une bonne idée, cette invention. J’ai l’impression que ce sera une bonne manière d’approche la capture des criminels en évitant des blessures inutiles. Inversement, ma crainte est que cet objet tombe entre les mains d’individus malveillants. Il faut absolument une manière secrète de s’en libérer pour éviter cette situation. Je suggère que cette manière reste inconnue de tous sauf de quelques personnes clés de Kumo. Ainsi, si jamais la situation que j’ai mentionnée se déclare, il sera possible d’y remédier avec la méthode secrète! »

Je fais le reste du chemin jusqu’au vieux scientifique et je dépose ma main sur son épaule.

« Tout comme Huriko, je suis disposé à vous aider, mais il faudra penser à ce genre de choses si vous désirez mon aide. »

Je fais avec ce jeune Shinobi aux cheveux noirs et bleus comme je le fais avec mon protégé, Kennei. Je prends une place dangereusement près du danger dans l'optique d'être plus apte à réagir si besoin il y a tout en tentant de lui enseigner une leçon importante. Enfin, je fais comme Yanosa a fait pour ses élèves.

Je prends une seconde pour bien peser les bons et mauvais points d’une décision. Durant ce temps, Huriko n’hésite pas à offrir son aide une fois de plus. Ce jeune Shinobi est à la fois généreux et courageux et je m’en voudrais si quelque chose était à lui arriver. De l’autre côté, deux situations me chicotent. Dans un monde où la confiance est difficile à trouver et à conserver, il m’est complexe que d’espérer que ces personnes n’aient rien de malveillant derrière leurs esprits.

La première situation qui me dérange est la situation où je deviens paralysé et qu’il m’est impossible de bouger. Si tel est le cas, rien n’empêche le jeune et le vieux de m’attaquer ou de me voler. Peut-être sont-ils de mèche et qu’ils ont vu, plus tôt, ma collection de lames. C’est une situation à laquelle je dois faire face si je décide d’aider.

L’autre est que le vieil homme soit en fin de compte un Shinobi meurtrier qui utilise un déguisement ou une illusion pour cacher sa véritable identité. Il pourrait même être un Taku ou un Katsuo! Ce serait le comble! Je dois prévoir cette situation-là aussi si je désire aider.

La troisième, celle qui ne me dérange pas, est qu’il s’agisse réellement d’un savant et d’un petit Ninja bienfaisant. C’est évidemment pour cette éventualité que je vais me lancer à l’eau. Cette aventure m’intéresse malgré les dangers, mais je dois toujours garder en tête que je pourrais à tout moment me retrouver en danger.

Ainsi, avant de répondre, je marche jusqu’à la fenêtre et je l’ouvre. Je siffle la formule de Chokushi. Mon hibou du désert se pose au bord. Aussitôt, je lui donne une petite caresse sur la tête et un morceau de pain de la veille. Rapidement, je retire un bout de papier de ma poche et j’inscris dessus « Si je ne communique pas avec vous avant trois heures cet après-midi, c’est que j’ai besoin de vous. » Je laisse toutes les informations nécessaires, notamment l’adresse de l’hôtel et le numéro de ma chambre, avant de chuchoter à mon oiseau : « Kennei et Miyuki ».

Finalement, je me retourne sous les regards incertains du scientifique et de l’enfant aux cheveux noirs et bleus. Je hoche de la tête et je tente d’adoucir mon regard.

« Je suis nouveau, ici, dans le village. Je tente de faire attention à mes arrières, car je ne connais pas beaucoup de personnes. Inversement, je veux réellement vous aider. Donc, voici mon plan! »

J’attrape Déshonneur et je retire le sabre de mon fourreau.

« Ce sabre se nomme Déshonneur. J’aimerais l’avoir avec moi lors de nos expériences pour me défendre si jamais vous n’êtes pas qui vous dites être. Si ces conditions vous conviennent, il me ferait plaisir de débuter à l’instant! »

Lorsque j’étais sous l’effet des cordes chakratiques, j’avais tout de même la possibilité de bouger légèrement. Je suis certain que mes doigts pourront déclencher aisément les fonctions cachées de Déshonneur si les choses tournent mal. Ça me semble être une bonne solution pour tous les partis. Ainsi, je pourrai protéger Huriko lorsque je serai sous l’emprise des cordes si celui-ci est une bonne personne et si l’autre une mauvaise. Inversement, si Huriko est un criminel et qu’il attaque le savant alors que je suis paralysé, je pourrai tout de même agir, donnant ainsi le temps à l’autre de me sortir de là grâce à son mot magique. Je pourrai me sauver si les deux sont des êtres malveillants et je pourrai aider sans gêne si les deux sont de bonnes personnes.

J’écoute les paroles du petit Huriko qui semble plus sage que la moyenne des gens de son âge. Il appose ses propres conditions, ce qui est tout à fait normal, et ensuite vérifie si j’accepte toujours. Je hoche de la tête.

« Bon. Pour qu’il soit possible de se faire confiance, il faut essayer. Dans notre monde, une seule erreur peut être synonyme de mort, mais je suis prêt à tenter le coup tout de même! »

Je m’approche du vieil homme en tenant ma lame vers le bas pour ne pas l’effrayer.

« Je suppose que je m’allonge sur le sol? »

J’ai l’impression que le savant n’est pas confortable. Ses yeux bougent trop pour être quelqu’un de détendu. Je lui fais un sourire compatissant avant de continuer.

« Ne vous inquiétez pas, monsieur, » dis-je en commençant à prendre place sur le sol. « Si personne ne m’attaque, je n’aurai pas à me défendre! C’est logique. De plus, Huriko est près. »

Je m’installe finalement en position couchée directement sur le plancher. Je change lentement ma poigne sur mon sabre de manière à avoir deux de mes touches secrètes à proximité et avoir non seulement le scientifique, mais aussi le Genin en joug. Je fais signe de ma main libre à l’homme qui, au début de la journée, m’a emprisonné d’une manière similaire à celle qu’il s’apprête à utiliser.

« Bon, je suis prêt. Allez-y. »

Je tente de faire confiance au Kumojin et à son aîné alors que ce dernier s’avance vers moi. Je sens mes muscles se crisper, car je ne sais pas à quoi m’attendre. Il tient la corde enchantée au-dessus de ma tête et il la laisse glisser de ses mains jusqu’à ce qu’elle soit sur moi.

D’un coup, je me sens très faible. C’est comme si je n’avais plus la capacité de me lever. La sensation n’est pas identique à celle que j’avais eue plus tôt. Je jongle visuellement avec les deux personnes présentes, tâchant de surveiller leurs gestes, alors que je pose une question à celui qui expérimente.

« Monsieur, quelle est la prochaine étape? Est-ce que je dois faire quelque chose? »

C’est un peu comme si toute mon énergie était drainée. J’ai l’impression que quelque chose me vole carrément ma vie. La corde, en l’occurrence, semble peser environ une tonne. Je peux sentir le poids de mon propre linge! Mes vêtements sont lourds! Sérieusement, le vieux savant a découvert quelque chose de simplement irréel! Sur le plancher, tenant Déshonneur du bout des doigts, je me laisse piéger sous ses engins ingénieux qui m’empêcher d’user de mes muscles, voire même des autres fonctions motrices.

Huriko se plis lui aussi au même manège. Allongé au sol, je peux voir du coin de loin qu’il subit le même sort que moi. Deux guerriers, deux combattants, coincés sous des cordes magiques qui font de nous des cibles faciles pour quiconque voulait nous dépouiller ou, même, nous occire! Mais, rien de tel ne se passe. Au contraire, après quelques secondes qui semblent être des heures, le savant parle de nouveau. Il nous explique que pour se sortir de cette impasse et, par la même occasion, pour prouver que son expérience est un succès ou non, il faut manipuler notre Chakra de manière à le faire « jaillir » ou exploser. En fait, de ce que je comprends, il faut simplement augmenter son flux.

Je ne connais pas bien l’utilisation de cette énergie. Pour moi, c’est inconscient. Je peux rendre mes lames solides, me protéger ou bien augmenter ma défense, mais je ne sais pas comment je le fais. C’est fait automatiquement, sans ma propre volonté, par le simple fait que je connaisse bien les Arts du Sabre.

Il faut dire qu’auparavant, j’avais une condition médicale qui m’empêchait d’utiliser mon Chakra. Les portes qui permettent un flux régulier étaient bloquées au niveau de mon estomac et, ainsi, je ne pouvais acquérir quelconque habileté en lien avec cette énergie. Maintenant que j’ai rencontré l’ermite de la forêt d’Hi no Kuni, mon corps est différent, tout comme mon esprit. Ainsi, sans réellement avoir le contrôle, je peux produire ledit Chakra et, aussi, en changer légèrement la force ou le flot.

Donc, me concentrant sur cette tâche, je me mets à penser à ce que j’ai ressenti lorsque le sage caché dans les illusions a frappé et foudroyer de son esprit la plaie qui bloquait ce flot. Je me souviens à quel point je me sentais libre et faible en même temps. C’est cette émotion, ce sentiment, que je tente de maintenir alors qu’une fine aura blanchâtre apparaît telle une ligne le long de mon corps, suivant ma colonne vertébrale ou, comme d’autres personnes l’appellent, le chemin de l’énergie vitale.

Spirituellement, cette expérience est bénéfique! Je n’avais jamais réellement médité sur l’effet de l’ouverture des bloquants du flux de mon énergie. Je crois que, dans le futur, lorsque j’entrerai dans une forme de méditation plus profonde, je tenterai de répéter ce mouvement étrange dans mon corps. J’aimerais arriver à en contrôler le mouvement ou le flot.

Soudainement, une crampe s’empare de moi. La corde, finalement, se met à serrer ma poitrine. J’ouvre les yeux rapidement, surpris par la puissance de l’objet qui, aussitôt, se desserre et, ce, lentement jusqu’à ne plus produire de pression du tout. Il semblerait qu’un seul coup n’ait été donné, car, maintenant, je regagne le contrôle des membres de mon corps. J’arrive même à prendre une position assise. Je regarde autour de moi de ma vision un peu floue et je peux voir Huriko qui est encore en train de se débattre avec les cordes et le vieil homme qui s’approche de moi, le sourire aux lèvres, et qui attrape l’artéfact unique de ses mains tremblantes.

« Dites-moi, monsieur, est-ce que vous expérience a donné les résultats escomptées? »

Intrigué par mes dires, le savant s’approche de moi. Il m’explique donc que tout s’est passé comme il l’espérait. Finalement, il m’interroge sur ce que j’ai ressenti lorsque la corde s’est mise à m’étrangler, pendant cet instant si douloureux. Ensuite, il se rend jusqu’à Huriko pour lui poser les mêmes questions et vérifier si son état est bien.
Le jeune Shinobi semble avoir subi les mêmes effets que moi. Selon ses explications, le pouvoir de la corde est identique d’une personne à une autre.

« Oui, c’est ce que j’ai ressenti moi aussi! Au départ, la corde était très lourde! Je ne pouvais pratiquement pas bouger, sauf le bout de mes doigts. Ensuite, lorsque j’ai concentré mon énergie sur la voie du Chakra, j’ai senti un poids énorme. C’est comme si quelqu’un de très lourd essayait de m’étrangler. Toutefois, ça n’a duré qu’une seconde et ensuite j’ai eu de nouveau contrôle de mes mouvements. »

Je regarde Huriko et je vois qu’il est autant en sueurs que moi. Lui aussi sort d’une situation stressante. Je hoche de la tête en souriant, comme pour lui dire que je comprends, et ensuite, je retourne au vieil homme.

« Alors, qu’en dites-vous? Ça s’est bien passé? »

Je me relève et range mon Katana dans son étui, maintenant certain que les deux personnes dans la pièce ne sont pas mes ennemis. Je prends le temps de bien insérer la lame silencieusement et sans friction. Finalement, je reprends place sur mon lit et, encore souriant, je demande à Huriko s’il se sent bien.

« Et, vous, jeune homme? Comment vous sentez-vous? Vous avez été plutôt courageux! Ça en montre beaucoup sur la relève Kumojin! »

J’attrape une bouteille d’eau, en prends quelques gorgées et la lance au Ninja aux mèches bleutées. Finalement, je montre de la main une chaise aux hommes présents en espérant un débriefing.

« Donc, pour vous, monsieur, quelle est la prochaine étape? » Demande-je au scientifique du Chakra aux cordes enchantées.

Maintenant que tout est testé et que les remerciements et compliments se lèvent de parts et d’autres, le savant nous demande s’il y a quelque chose que nous aimerions. Je suppose qu’il désire nous récompenser pour nos efforts et, plus précisément, pour notre confiance. Alors que j’écris un message laissant donc savoir à mes collègues que je ne suis pas en danger, j’écoute ce que le jeune Huriko répond. Avant de me rendre à mon oiseau, je montre le papier aux deux hommes pour qu’ils puissent voir que c’est la vérité et, donc, en déduire que l’autre message était similaire. Tout en me rendant à la fenêtre et en communiquant comme je l’avais fait plus tôt dans la journée avec Chokushi, j’expose ma seule et unique idée de récompense.

« Hé bien, monsieur, sachez que j’ai fait cet expérience uniquement pour vous venir en aide. Si, toutefois, lors de vos présentation face aux hauts dirigeants de ce pays vous pouviez glisser un mot de gratification sur mon clan, le Clan Zen’Ryou, et notre objectif de paix pour le monde entier, ça pourrait nous être très utile. Cependant, si l’occasion ne se présente pas, je ne vous en serais pas outré. »

Souriant au visage, je vois bien que les personnes ici présentes n’ont aucune idée de ce dont je parle.

« Le Clan Zen’Ryou a pour but d’aider les victimes et de protéger les innocents, » continue-je. « Jusqu’à présent, nous ne sommes que trois, mais nous sommes alliés au Shozaichi et nous sommes en négociation avec ce village-ci. Notre objectif est d’avoir comme alliés tous les villages Shinobis et, ainsi, inclure dans notre équipe un ou deux représentants par cité. »

Je retourne de la fenêtre jusqu’au lit maintenant que mon hibou s’est envolé avec la missive et l’ordre de la partager à Kennei et Miyuki. Je prends une position plus décontractée alors que je discute avec ces hommes. Mes doigts trouvent finalement un cure-dent et se mettent à jouer avec comme j’en ai la déplaisante habitude.

Les hommes, tous deux, acceptent de m’aider s’ils en ont l’occasion. Pour ma part, maintenant que je suis réveillé, les tâches de ma journée commencent à apparaître dans mon esprit. Je dois encore faire des emplettes et, aussi, aller rencontrer Miyuki et Ken. J’aurai probablement à discuter avec d’autres personnes et parler de mon clan. Une grande journée s’annonce maintenant que j’ai eu le réveil le plus étrange de ma vie.

Je me lève et me dirige vers la porte. N’ayant pas encore eu la chance de faire une véritable toilette, j’aimerais un peu de calme avant de me lancer à la recherche de parchemins explosifs au marché. Une fois à la porte, que j’ouvre délicatement, je m’adresse aux deux hommes avec qui j’ai partagé l’expérience.

« Je vous suis réellement reconnaissant de bien vouloir m’aider dans ma quête! Aussi, soyez certain que vous avez ma gratitude et que si jamais vous désirez une main forte pour quoi que ce soit, vous pouvez me contacter! Vous avez entendu la petite chanson que j’utilise pour communiquer avec Chokushi? Bien, vous pouvez la reproduire pour m’envoyer des messages tant que vous le nourrissez lorsqu’il atterrit. Il viendra me rejoindre rapidement pour me donner vos missives. »

Maintenant que l’information est passée et que la porte est ouverte, je présente ma main à mes visiteurs pour qu’ils la serrent en sortant.

« Je ne veux pas vous jeter dehors, mais j’ai beaucoup à faire aujourd’hui. Je vous souhaite beaucoup de succès lors de votre présentation, monsieur, et d’autres aventures et expériences, Huriko! J’espère que nous nous reverrons prochainement! »

Alors que je les regarde se diriger vers la sortie, j’ajoute :

« Je vous rappelle, n’hésitez pas à me contacter! Il me fera plaisir de vous revoir ou d’entendre parler de vous à nouveau! Au revoir! »

Je leur fait un long sourire avant de refermer la porte. Je me change en vitesse et me rase en deux temps et trois mouvements. Je prends de longues minutes à peigner mes cheveux pour qu’ils restent lisses et doux. Finalement, je rassemble la totalité de mon équipement et remets la pièce en ordre.

Je suis maintenant prêt à poursuivre ma journée!

HRP - Conclusion: