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 Sceller le danger [Kioshi]

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Konoha
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Message(#) Sujet: Sceller le danger [Kioshi] Sceller le danger [Kioshi] EmptyDim 18 Jan 2015 - 15:32

Deux semaines qu’elle était de « retour ». Elle avait passé ses premiers jours à l’hôpital, où elle n’avait pas cessé de subir un nombre incalculable de test. Etait-elle sous l’effet d’un quelconque Genjutsu ou de Fuinjutsu ? Subissait-elle une influence quelconque en travers d’autres méthodes comme les médicamentations ? Avait-elle subi une quelconque torture de la part de déserteur ou de Shinobis ennemis pour l’obtention d’informations ? Tout le monde, sans exception, avait analysé et anticipé toute possibilité qu’elle ait éventuellement vendu des informations à des ennemis ou qu’elle puisse être sous influence. Personne n’avait l’idée de savoir ce qu’elle était « devenue ».

Sauf une personne, le chef du clan Kawaguchi. Il avait eu vent de l’état de Tsukiko et les circonstances de sa subite disparition. Avisé et sage, il ne tarda pas à se douter du vrai « danger » et dans ce but-ci, il avait rendu visite à la demoiselle. L’entretien, entre les deux, ne s’était pas très bien passé. Tsukiko s’était mise en colère contre lui et le clan en général, laissant voir – par inadvertance – à quel point sa merveilleuse maîtrise du sable était devenue instable.

L’homme était parti sans un mot. Tsukiko avait quitté l’hôpital pour reprendre son train-train de Kunoichi. Cependant, deux choses avaient grandement changés : ses missions ne volaient pas hauts et surtout, elle avait la terrible sensation d’être toujours surveillé.

Toc. Toc. Toc.

Elle se figea sur son lit, une clope en bouche et des plans sur Suna disséminaient partout dans son petit taudis qui lui servait d’appartement – c’était davantage un studio qu’autre chose en fait-. Elle n’attendait absolument pas personne d’où ce véritable bordel et sa « débauche », soit une clope aux substances douteuses et peut-être même illicites et une tenue pas très décente.

Toc. Toc. Toc.

Elle se taisait, espérant que la personne allait partir. C’était peine perdue. Elle entendit la voix en travers de la porte. C’était celui de Kioshi. Elle finit par taper sa tête contre le mur, bien consciente que cela ne servirait à rien de jouer la morte. Avec ses talents de senseurs, il avait du « détecter » sa présence depuis bien longtemps.

- Euh … Attendez-moi ! Je … dois ranger. Et m’habiller, dit-elle avec une bouche étrangement pâteuse.

Peut-être que se défoncer un jour de repos n’était pas une bonne idée. Et pourtant … Cela lui évitait tous ses incessants cauchemars où elle revoyait beaucoup de choses, beaucoup de choses qu’elle avait pensé avoir oublié. Le « test » de la vieille Kawaguchi n’avait pas seulement traumatisé la demoiselle, mais l’avait totalement détruite. Tsukiko qui tentait de voir le bon côté de la vie n’en voyait plus que les mauvais côtés. En effet, à bien réfléchir, avait-elle eu vraiment de la « chance » ? Certes elle avait des amis mais c’était également une question de temps avant qu’ils ne meurent ou qu’ils l’abandonnent. Ou qu’elle le fasse en déménageant ailleurs. Encore.

Elle avait fait le calcul. En moyenne, tous les cinq ans, elle changeait drastiquement de lieu de vie. C’était dérangeant comme constat.

« Oh putain … » se dit-elle en prenant sa tête entre ses mains devant le carnage qu’était son logis. Sans parler de l’odeur …

Elle ouvre les fenêtres aussi vite qu’elle pouvait – elle n’était pas très réactive malheureusement -, mit plus ou moins en ordre le lit, balança les nombreux vêtements dans l’armoire, prit le premier bout de tissus long qu’elle trouva et qu’elle enfila – soit une longue robe de couleur verte – et parfuma tout l’appartement en espérant que l’odeur disparaîtra. Pour clôturer, elle posa en un temps faussement ordonné tous ses plans sur sa table basse et se mit devant la porte.

« Allez … Oh non ».

Oh non ? Un petit regard dans le miroir pour voir son teint affreusement pâle. Il faut dire, elle ne mangeait guère et ne dormait guère depuis depuis deux semaines. Un autre regard sur ses doigts dont la majorité avait des pansements. La preuve de sa peur constante d’être encore dans un Genjutsu – elle ne cessait de piquer le bout d’un de ses doigts pour ressentir la douleur et voir le sang, deux éléments prouvant qu’elle était bel et bien là, à Suna, physiquement et mentalement.

Peut-être qu’elle ne devrait pas l’accueillir ainsi ? Malheureusement, elle ne pouvait plus « réfléchir », car il attendait déjà trop.

Elle entrouvrit la porte, une main sur la poignée et une autre main sur le mur, donc hors de vue de Kioshi.

- Bonjour. Quelle surprise. Je ne m’y attendais pas. Vous allez bien ? demanda-t-elle en souriant plus ou moins. Vous … souhaitez quelque chose ?

Ou indirectement, et subtilement, elle lui demandait de partir s’il ne souhaitait rien.

- C’est mon jour de repos … Je pensais me reposer.

Elle le savait : elle savait raconter de biens, biens meilleurs mensonges que ceux-là pour fuir une situation. Cependant, la fumée semblait brouiller un tantinet son esprit d’ordinaire agile.
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Suna
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Message(#) Sujet: Re: Sceller le danger [Kioshi] Sceller le danger [Kioshi] EmptyDim 18 Jan 2015 - 17:29

    Beaucoup de monde voulait s’occuper de Tsukiko. Seulement, elle était la seule à ne pas prendre soin d’elle-même. Je ne pouvais lui en vouloir, je pouvais connaître ce sentiment. Quoique, j’ignore ce qui l’avait plongé dans cet état. Car j’étais une coquille vide, mais je ne m’en prenais pas à mon propre corps, à mon identité, ce qui semblait être son cas… Comme à peu près tous les jours, je gardais un œil sur elle. Et quand je n’avais pas le temps, j’envoyais quelqu’un la surveiller. Elle s’amaigrissait… Elle oubliait de manger et ne dormait guère plus… Mais que faire pour m’occuper d’elle ? Pour lui rendre le sourire ?

    Il me suffisait de me lancer, d’essayer, et de constater par la suite ? De toute façon, ça ne pouvait pas vraiment être pire… Je demandais à Yami de bien vouloir prendre la relève au Kakumeigun afin que je puisse m’en absenter quelques instants, sans préciser la durée de mon absence.

    Je frappais donc à la porte de la demoiselle. Elle n’habitait plus avec Kibõ. Dans un sens, c’est une bonne chose qu’elle prenne en main son indépendance. Mais qu’elle reste seule avec son état, pas vraiment…

    Alors qu’elle me répondit d’attendre, j’entendis la fenêtre s’ouvrir… Non… Elle ne comptait tout de même pas s’enfuir discrètement ? Puis, elle mettait pas mal de temps pour venir ouvrir… Que faisait-elle donc ? Inquiet et curieux, je décidais de contourner le bâtiment, marchant contre le mur, afin de passer par la fenêtre tandis qu’elle allait ouvrir la porte…

    Il y avait pas mal de parfum dans la pièce, ça en devenait suspect… Je lançais un regard soupçonneux dans la salle, comme si j’allais tomber sur une drogue quelconque, mais ce n’était pas le but de ma visite. Je devais lui redonner le sourire… J’approchais vers elle, posant ma main sur son épaule alors qu’elle était toujours tournée vers la porte.

    « Pour se reposer, il faudrait peut-être songer à dormir, tu ne trouves pas ? »

    Aussitôt qu’elle se tourna, je la pris dans mes bras, la serrant contre moi. C’était plus fort que moi. J’étais déjà content qu’elle retrouve un semblant de normalité, qu’elle communique de nouveau correctement… Je me reculais alors, indiquant la table à la demoiselle.

    « Je t’ai apporté un petit quelque chose. Si je me souviens bien, c’est l’un de tes péchés mignon… »

    Une petite tarte aux fraises. Qu’elle mange un peu avant qu’elle n’ait la peau sur les os. Je remarquais également les gros cernes sous ses yeux. Ah Tsukiko… Dis-moi quoi faire ! Je te menais à cette table, je voulais qu’au moins tu prennes la peine d’en gouter un morceau… Et c’est alors que j’avisais tes mains, ou plutôt tes doigts.

    « Tsukiko… Qu’as-tu encore fait… Montre-moi ça. »

    En désignant ses doigts afin que je la soulage. Elle était dans un piteux état physiquement. Commençons par les besoins primordiaux du corps, avant d’essayer de soulager sa conscience et de la réconforter. Les besoins, puis le réconfort.

    J'avais une petite appréhension. La dernière fois, elle avait dit qu'on l'avait trompé alors qu'on venait de la libérer... Me prenait-elle toujours pour un traître ?
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Konoha
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Message(#) Sujet: Re: Sceller le danger [Kioshi] Sceller le danger [Kioshi] EmptyDim 18 Jan 2015 - 23:03

Lorsqu’elle entrouvrit la porte, elle ne vit pas la silhouette de son chef d’équipe. Elle était extrêmement surprise, s’interrogeant clairement sur la composition de son joint de toute à l’heure. Avait-elle « exagéré » sur une dose ou avait-elle fait une mauvaise acquisition au point qu’elle s’imagine des choses ? Si elle commençait à « rêver » que Kioshi débarquait à l’improviste dans son taudis, c’était grave …
 
- Pour se reposer, il faudrait peut-être songer à dormir, tu ne trouves pas ?
 

Elle sursauta devant cette voix non inconnue mais venant de son dos. Après quelques bonds rapides de son cœur, elle se décida à se retourner pour faire face - définitivement elle supposait – à Kioshi. Ce dernier avait sûrement dû se douter de quelque chose et n’avait donc guère attendu à la porte. Heureusement, il était venu assez tardivement. Elle avait pu jeter une ou deux preuves à la poubelle ou cachée entre une pile de vêtements non pliés dans l’armoire.
 
Tout ce qui pouvait la trahir était son état. Encore une fois, heureusement, il semblerait que le blond a attribué son « état » à une simple fatigue.
 
- J’essaie de dormir.
 
Elle aurait voulu dire « je dors » mais il aurait fallu expliquer alors les raisons de ce teint, des cernes, des yeux gonflés ou encore des réflexes de plus en plus lents.
 
- C’est juste que c’est compliqué. Y a les bars non loin de là et un marché chaque matin, jusqu’au soir. Et j’ai le sommeil léger donc forcément.
 
Elle ne mentait pas sur ce point. Il y avait bien tous ces éléments … C’était ces mêmes éléments qui faisaient que le logement ne coûtait presque rien. Quant au sommeil léger … elle ne l’était pas autant il y a deux semaines. Cependant, depuis son retour, elle ne cessait de ressentir au centuple chaque « sensation ». Elle pensait devenir folle et n’osait donc pas révéler à qui que ce soit cet « état ». Elle doutait un tantinet la sensorialité mais ces temps-ci, au vu des derniers événements, elle craignait d’avoir perdu la tête ou de commencer à imaginer des choses. Elle préférait attendre et voir avant de statuer ou d’en parler.
 
Soudainement, elle sentit les bras de Kioshi l’entourer. Que dire ou que faire ? Elle ne savait pas. Elle se contentait de rester immobile et silencieuse, attendant qu’il desserre cette emprise. Décidément, il était l’un des rares à l’avoir autant pris dans ses bras depuis sa naissance… Ce constat la mettait davantage mal à l’aise. Sa vie était vraiment « désertique » à l’image du désert qu’elle maniait.
 
- Une tarte … oui. Oui. Hum …. Oui j’adore ça !
 
Son esprit était plus qu’embrumé et elle avait un mal fou à se concentrer sur des propos ou s’interroger sur une ou deux choses. Elle finit par s’asseoir pour se rendre compte, au bout de quelques minutes, qu’il fallait des couverts.
 
« Des couverts, des couverts » se répéta-t-elle mentalement en farfouillant dans les placards et tiroirs. Entre temps, elle remettait ses cheveux blonds derrière ses oreilles, soupirant nerveusement devant sa recherche infructueuse.
 
- J’ai encore du mal … J’ai pas mal déménagé dernièrement. Ah voilà !
 
Elle put enfin revenir. Comme elle s’y était attendue, il lança un regard insistant sur les doigts. Elle eut une idée rapidement.
 
- Je n’avais plus l’habitude de cuisiner et euh, après l’hôpital je n’avais pas le droit de prendre tout de suite des missions alors j’ai tenté de cuisiner. Je suis pitoyable, j’ai perdu la main ou devrais-je dire les doigts !, termina-t-elle en rigolant.
 
Pour le coup, elle ne sera pas Tsukiko pleureuse mais Tsukiko dans les vapes ou Tsukiko la rieuse. La fumée, en voilà une chose magique …
 
Elle prit une première bouchée puis une seconde et puis une troisième plus rapidement. Elle ne s’était pas rendue qu’elle avait incroyablement faim. Son dernier repas devait remonter à ce matin, ou hier soir ou hier après-midi. Elle ne savait plus.
 
- C’est délicieux, dit-elle entre deux bouchées, s’essuyant tant bien que mal les miettes ou crème qui s’étalaient un peu partout. Et donc … euh … que me vaut l’honneur de votre visite ? Je pensais qu’un chef du Kakumeigun était constamment et toujours occupé.
 
Elle avait déjà fini sa part et était prête à s’attaquer à une deuxième. Cependant dès qu’il tentait une question ou une approche par rapport à ses mains, elle les retira et lui souria.
 
- Rien du tout, je vous assure. Je reprends … le cours des choses, doucement mais sûrement à mon rythme.
 
Un véritable mensonge mais il fallait qu’elle mente bien, et à elle-même histoire de ne pas perdre totalement la tête ou être prise de panique quand votre sable s’enroulait et compressait dangereusement votre bras ou jambe ou même cou. Certains réveils étaient durs … vraiment.
 
Elle se leva.
 
- Il faut vous détendre. Je me reprends. Je vous assure, dit-elle en s’approchant de lui par le dos et en posant ses mains sur ses épaules. Fermez les yeux, disait-elle avec tout doucement.
 
Elle espérait qu’il le ferait et elle espérait qu’il pensera un court instant à autre chose qu’elle et ses doigts malmenés par ses soins. Elle se mit dès lors à l'œuvre en massant délicatement les épaules du chef du Kakumeigun, lançant de temps en temps des regards sur les traits, cherchant une réponse à ses interrogations. Oubliait-il ? Allait-il encore lui remonter les bretelles?

Laissant croire que ce n'était qu'un geste inconscient, elle laissa sa poitrine frôler très légèrement le dos de Kioshi. Ce dernier allait-il réagir ? Elle était curieuse. Pourquoi faisait-elle cela ? Elle s'était seulement rendue compte, ces dernières semaines, que ses atouts féminins pouvaient l'extirper de plus d'une situation et que le corps pouvait être un bien meilleur vecteur pour troubler les esprits - et mentir - que les mots. Elle voulait découvrir, comprendre et savoir.

Elle préférait ne pas se pencher sur la moralité de la chose. Elle était Kunoichi d'une part, et elle était un tantinet dans un état second d'autre part.
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Suna
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Message(#) Sujet: Re: Sceller le danger [Kioshi] Sceller le danger [Kioshi] EmptyLun 19 Jan 2015 - 17:16

    Sommeil léger et trop de bruit dehors… Que veux-tu, il aurait fallu rester chez Kibõ ou y penser avant de s’en aller. Mais bon, nous étions au beau milieu de l’après-midi, je n’allais donc pas me mettre à la bercer et à lui chanter une mélodie. Peut-être devrais-je l’inviter à se reposer chez moi ? C’est sans doute un peu plus calme… Ou bien, la nuit venue, je l’emmènerais à l’un de mes lieux préférés ? Oui, je ferais sans doute ça.

    Tsukiko mangea la tarte avec entrain. Peut-être trop même. Ou ça faisait longtemps qu’elle n’avait pas mangé de tarte et elle adorait ça, ou ça faisait longtemps qu’elle n’avait pas mangé du tout… Dans quel état te trouves-tu Tsukiko ? Que je sois obligé de venir pour te nourrir… Mais j’essayais de faire comme si de rien n’était, répondant simplement à la question.

    « Je peux aisément déléguer pour quelques heures. Surtout si c’est pour passer du temps avec mon élève chérie. »

    Et voir comment elle se porte, surtout. Tsukiko semblait vouloir tourner le sujet autour de moi. Etais-je tendu ? Peut-être. Mais il suffisait de voir le visage de la demoiselle pour le comprendre. Elle était même si pressée de manger et de changer de sujet qu’elle avait encore quelques miettes de tarte dans le coin de la bouche.

    Je fermai les yeux, comme demandé. Mais je ne m’attendais pas forcément à ça. Un massage… N’était-ce pas à moi de prendre soin d’elle ? Cette marque d’attention était suspecte. Jamais elle ne s’était montrée si… délicate ? Il n’y avait que deux raisons possibles : soit elle cachait quelque chose, soit elle tombait amoureuse… Mais j’optais plutôt pour la première solution. Cependant, je me mis à sentir quelque chose dans mon dos. Or, ses mains étant sur mes épaules, il n’y avait aucun doute sur leur identité… La température de la pièce augmenta légèrement. A moins que ce n’était que mon corps ? Sans doute mes joues rosirent un peu. Que faire… Elle ne devait pas le faire exprès… A moins que la vraie raison était la seconde option ? Mon cœur sauta un battement alors que je fis quelques pas en avant pour me dégager de son emprise, rouvrant les yeux.

    Je gardais le dos tourné à la demoiselle, retrouvant mon calme doucement. J’allais tâter le terrain afin de connaître laquelle des deux options était la bonne.

    « Tu m’as menti… Si tu t’es remise à la cuisine, tu aurais dû savoir où se trouvent tes couverts sans avoir à chercher… »

    En effet, si les bandages de chacun des doigts étaient dus à cette pratique, elle n’avait pas cuisiné qu’une fois pour un tel résultat. Elle aurait donc dû savoir… Je me retournais alors vers elle.

    « Si tu ne veux plus que j’insiste sur tes mains, soit. Mais à une condition : j’ai besoin de ton dos. Cette fois, ce sera à moi de te masser, et je te montrerais comment on fait chez les Yamada. »

    Une proposition qui la fit ricaner. Elle se leva et se présenta devant moi, me lançant d’une petite voix :

    « Hum ? Faudrait que j'enlève ma robe alors sensei. Je ne sais pas si c'est une bonne idée... »

    Elle rigola davantage et retourna à la table pour reprendre un morceau de tarte. Décidemment, elle n’était pas dans son état normal. Et elle ratait vraiment quelque chose en plus. Reprenant mes esprits après l’avoir imaginée ôtant sa robe l’espace d’un instant, je me rapprochais d’elle, posant ma main sur son bras comme pour l’arrêter, mais pas brutalement.

    « Dans ce cas, tu ne m’en voudras pas si je vérifie tes doigts… »

    Mais elle se crispa subitement, rapidement suivi de bruits de porte. On frappait à l’entrée… Tsukiko attendait-elle quelqu’un ?
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Konoha
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Message(#) Sujet: Re: Sceller le danger [Kioshi] Sceller le danger [Kioshi] EmptyLun 19 Jan 2015 - 22:45

Tsukiko était prête à se mettre nue si on n’avait pas toqué à la porte. En effet, elle préférait cette situation « étrange » qui pourrait être « bénéfique » à bien réfléchir – qu’est-ce que les massages made in « Yamada » avaient de si exceptionnels ? – que d’avoir à montrer ses doigts meurtris et expliquer la raison des coupures nettes et claires. Ce n’était pas une simple coupure due à une mauvaise manipulation d’un couteau de cuisine et un expert habitué au Kunai depuis des années le saura bien vite.

Cependant, elle n’eut guère le temps de penser à tout cela. Suite aux dernières paroles de Kioshi, elle s’était soudainement crispée. Cette soudaine crispation n’était pas due aux paroles du chef du Kakumeigun mais bel et bien due à une soudaine « présence » non désirée. Elle avait déjà « senti » cette présence à l’hôpital, avant de sortir, et elle n’avait guère gardé un bon souvenir de cette rencontre.

Elle ne répondit pas immédiatement, ordonnant du regard à Kioshi de ne rien dire ou faire. Malheureusement, on toqua à nouveau à la porte. Elle soupira, mit les mains devant son visage, se retenant d’hurler de rage. Pourquoi personne ne voulait la laisser en paix ? A cette réflexion, les murs commençaient à se « mouvoir ». Mouvoir dans le sens où tout ce qui pouvait être du sable commençait à converger vers la demoiselle.

- Je suis ici en tant qu’ami et non ennemi jeune fille, annonça la voix du vieux chef de clan.
- Est-ce que … vous pouvez partir ? Demanda Tsukiko à l’adresse de Kioshi.

Elle ne souhaitait pas qu’il assiste à cette « réunion ». La dernière avait été particulièrement violente, verbalement. Elle n’avait jamais autant insulté et hurlé sur une personne – âgée de surcroît – de toute son existence.

Elle inspira longuement, tentant de repousser cette colère naissante. Au fur et à mesure qu’elle retrouvait un peu la « paix », le sable arrêta tout mouvement. Une fois l’immobilité parfaite de ce dernier, elle alla ouvrir la porte pour laisser entrer le patriarche ainsi que deux autres ninjas. Tsukiko ne put s’empêcher de lancer des regards noirs à ces derniers : que faisaient-ils là ? Le chef de clan n’avait pas besoin de protection … si ?

Sans tarder, le vieil homme s’asseyait à même le sol, lançant un regard tour à tour à Kioshi et Tsukiko. Se faisait-il une idée ? Seul lui le savait. Ses yeux et ses traits marqués par l’expérience et l’âge masquaient parfaitement ses profondes pensées.

- Quelle chance que le chef du Kakumeigun soit là. Il saura alors ta décision, et pourra aviser de tes futures tâches en fonction.

Elle s’énerva complètement. Elle ne voulait pas que le Yamada assiste à la réunion. Cependant, à peine avait-elle ressenti cette petite poussée de colère qu’elle sentit deux mains l’empoigner, mettre ses mains derrières son et y apposer deux bracelets métalliques. On venait de la menotter et pas avec n’importe quoi : les menottes anti-chakra de L’Ergastule. Elle lança un regard perdu tantôt au chef du clan, tantôt à Kioshi. Ce dernier était-il au courant de tout cela ?

« Non impossible … ».

- Nous ne pouvons pas discuter si tu t’énerves et déploies ton sunaton contre le premier venu.

On la força à s’asseoir.

- Que savez-vous de son état Yamada-san ?

Dès cet instant, elle devint invisible. Ce qu’elle ne voulait dire à personne allait être dévoilé à Kioshi. Elle détestait ce chef de clan et aurait voulu le faire taire malheureusement, elle était pied et poing lié. Au sens littéral comme figuré.

Connaissant Kioshi, il ne crachera pas sur une ou deux informations sur la raison de son état. Elle était très silencieuse sur les événements dans le désert auprès de la vieille Kawaguchi.

- Lorsque nous étions encore des nomades, nous avions des traditions propres. Des traditions… que j’ai bannies en raison de leur dureté ou de ce qu’elles engendraient. L’une d’elle consistait à former nos « combattants ». Nous subissions des attaques et nous perdions trop d’hommes et de femmes parce que nous n’étions pas organisés. Or, suite à un « essai », on s’est rendu compte qu’une poignée d’hommes suffiraient à assurer la survie de tous s’ils avaient une maîtrise optimale de leur sunaton.

Le vieil homme ne pouvait s’empêcher de lancer un regard bien triste vers la demoiselle s’agitant ou lançant des regards haineux à son encontre.

- Les traditions mises en place permettaient aux Kawaguchi de manier le sable selon leur volonté. Plus de signe, plus de concentration excessive de chakra … ils suffisaient d’imaginer pour « contrôler ». A l’époque, nous n’arrivions pas à créer de sable. On maniait le sable aux alentours. Nous avons commencé à créer … suite aux premières générations ayant été éduqués dans l’unique but de protéger.

Il se gratta sa joue ridée, ne sachant pas comment introduire la suite.

- Les entraînements étaient trop poussés. Certains mourraient. Et puis un ou deux membres du clan ont imaginé une alternative, sans douleur physique : le Genjutsu. Entrainer complètement les jeunes recrues dans leur tête. L’idée a été adoptée et apprécié … mais, quelques rares Kawaguchi dédiés à ce travail voyaient plus. Ils imaginaient une illusion se répétant sans cesse et sans cesse pour inculquer aux jeunes à quel point le sable pouvait être dangereux, qu’ils n’étaient pas les maîtres … A notre insu, cette poignée mis en place cet « entraînement ». Des jours les pauvres enfants se sentaient … mourir sous des tonnes et des tonnes de sable sans rien faire.

Il secoua la tête tristement.

- On pensait qu’ils n’auraient rien. Et bien … à notre surprise, ils gagnaient une maîtrise plus instinctive que les autres Kawaguchi entraînés. Mais … ils étaient plus instables. Certains mêlaient illusion et réalité, les amenant à se suicider comme pour se libérer définitivement de cette illusion. D’autres n’avaient plus de maîtrise sur leur sable. Ils s’énervaient, ils tuaient. Heureusement, c’était des jeunes recrues, on pouvait les surveiller. Prendre le temps de les « guérir ».

Kioshi comprenait-il où le chef de clan voulait en venir ? Ce dernier préférait éclaircir ses propos.

- Guna-san que Tsukiko a accompagné dans le désert était un de ces partisans de cette illusion se répétant inlassablement. Je l’ai gardé à mes côtés car elle semblait avoir accepté que certaines traditions étaient bannies au profit des nouvelles règles plus saines et plus cohérentes du village caché. Il semblerait que je me sois trompé et il semblerait qu’elle ait réitéré l’expérience sur votre élève.

Il sortit à ses mots deux bracelets en or.

- Je l’ai surveillé également toute cette semaine Yamada-san. Tsukiko n’est plus une enfant. TU n’est plus une enfant Tsukiko. Ce n’est qu’une question de temps avant que tu ne te suicides pour échapper à une illusion qui n’existe pas ou que tu ne tues au premier simple désaccord. Nous avons aidé plus d’un avant toi …mais ils n’avaient ta force et ta puissance actuelle. Ils étaient tous aspirants ou genins au mieux. Pas Chunin avec un niveau et une réserve de chakra étendu. Ecoute ton monde : tu ne sens plus rien, tu es en paix.

Tsukiko le regarda droit dans les yeux et fit ce qu’il disait. Elle écoutait. Elle ne « sentait » rien. Elle avait retrouvé ses sens traditionnels.

- Leur sensorialité se développe soudainement après leur "épreuve", ce qui les met souvent à fleur de peau. Surtout s'ils sont dans le désert. Pour ceux n’arrivant pas à manier leur sens, on les lie à un pacte. L'invocation est souvent d'une grande aide. Cependant, et si Tsukiko veut bien, je propose qu’elle scelle son chakra le temps qu’elle se maîtrise et qu’elle soit à nouveau « apte » à choisir.

Elle tendit les bracelets droits vers la blonde.

- Ce n’est qu’une question de temps avant que tu ne commettes une erreur irréparable. Ces deux bracelets ont été faits par un ami Saibogu. Grâce à un fuinjutsu basique, tu ne pourras pas les enlever. Avec un fuinjutsu basique, n’importe qui peut t’en débarrasser. Ce n’est pas aussi sophistiqué et fatiguant et éprouvant qu’un fuinjutsu à même le corps. Enfin … au moindre excès de colère, souvent à l’origine de mauvaises techniques mortelles, une petite décharge électrique te sera envoyée, pour te calmer.

C’était peut-être radical mais nécessaire au sens du vieux.

- N’es-tu pas plus en paix sans cette peur constante que ton sable peut être traître ? Et puis … sans chakra, pas d’illusion. Tu pourras reprendre contrôle sur beaucoup de choses Tsukiko. N'êtes-vous pas de mon avis Yamada-san ?

Le vieil homme était curieux.
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Suna
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Message(#) Sujet: Re: Sceller le danger [Kioshi] Sceller le danger [Kioshi] EmptyMar 20 Jan 2015 - 0:39

    La demoiselle me demanda de m’en aller, alors que d’étranges phénomènes se produisaient. L’immeuble semblait trembler, et pourtant Tsukiko ne réagissait pas à ce fait. Peut-être parce qu’elle en était l’auteure ? La même chose qu’au repère de brigands allait-elle se produire ? Une instabilité dans le contrôle du sable qui se met à n’en faire qu’à sa tête. Elle avait bien éraflé mes bras. Et à aucun moment, elle ne semblait éprouver de regrets pour quoique ce soit, même pas lorsqu’elle assassina l’un des brigands d’une manière horrible. Bon, Kibõ les a tous carbonisés avec sa foudre… Mais s’il ne l’avait pas fait, je l’aurais fait. Regardez dans quel état ils ont mis ma petite Tsukiko !

    Mais l’homme qui allait tout me dévoiler était celui qui venait de frapper à la porte, et il semblait vouloir que je reste. Aussitôt, ses deux hommes de main entravèrent Tsukiko. Surpris, je n’avais rien fait pour les arrêter. Je leur jetais un bref regard avant de diriger mes yeux remplis de questions vers le vieil homme, serrant le poing, prêt à me défendre s’il le faut ou s’ils comptent faire quoique ce soit à mon élève. Mais il semblait dire que c’était pour pouvoir discuter convenablement. Il me demanda alors ce que je savais. En réalité, pas grand-chose, hormis ce que j’avais vu. Mais plutôt que de prouver mon ignorance alors que j’aurais dû savoir, je lui retournais la question :

    « Et vous, que savez-vous ? »

    Une habitude d’interrogatoire. Connaître avant d’agir, l’information est capitale. Son histoire commença tranquillement, par le côté général, avant de préciser de plus en plus autour de Tsukiko. Celle-ci jetait des regards de haine autour d’elle… Qu’est-ce qu’on lui avait donc fait ? Au fur et à mesure que le Kawaguchi parlait, mes poings se crispèrent. Je tentais de garder mon calme pour le laisser finir, tout savoir avant d’agir… C’était l’une de mes maximes. Mais là… C’était plus dur que je ne pensais. Ma jugulaire ressortait sur mon cou tant je serrais les dents. Je sentais mes muscles se contractaient un à un et une petite boulle de chaleur se former dans ma poitrine. Mon bras tremblait presque tant je voulais l’envoyer vers l’homme. Je n’écoutais plus qu’à moitié ce qu’il disait.

    Il commit l’erreur de me demander mon avis… Mon avis ? Je ne me retins pas plus longtemps. Tsukiko avait la colère dans son regard, moi elle consumait tout mon corps. Je me jetais vers le Kawaguchi, le prenant par le col et le plaquant contre le mur. Il semblait se laisser faire pourtant… Comme s’il s’y attendait.

    « Je vous interdis de parler de sa mort avec un tel calme ! Je vous interdis de lui parler de la sorte ! »

    Les deux autres hommes tendirent un kunai, chacun d’un côté, en direction de ma gorge. Mais je ne desserrais pas ma prise pour autant.

    « Vous êtes le chef de clan ! Tout ça relève de votre responsabilité ! Vous ne parlez pas d’un simple membre de votre clan… Vous parlez de mon élève ! De Tsukiko ! Si vous avez banni ces pratiques, c’est de votre devoir de veiller à ce qu’elles ne se reproduisent plus ! »

    Il parlait comme si Tsukiko allait inéluctablement mourir… Et il en parlait comme si de rien n’était, comme s’il parlait de la pluie et du beau temps. Comment pouvait-il ? Comment osait-il ? C’est parce qu’il s’agit d’une bâtarde qu’il témoigne de si peu de compassion ? Ce n’est pas un vulgaire objet ! J’affirmais mon emprise sur sa gorge et les deux hommes se firent plus insistants alors. Mon sang commença à perler au bout de leur kunaï. Vous voulez jouer à ça ? Assassinez donc le chef du Kakumeigun qu’on rigole !

    « Trouvez cette femme ! Et donnez-la la sanction qu’elle mérite ! Dérogez à vos responsabilités, et chef de clan ou non, je reviendrais à vous ! Maintenant partez ! »

    Je relâchais mon emprise. Tout le long, il n’avait pas paniqué, il demeurait impassible. Il s’attendait à cela ? Ou il savait que je n’attenterais pas à sa vie, pas ici… Les deux autres hommes baissèrent leurs armes, s’apprêtant à partir. Mais je leur ordonnais d’abord d’ôter les menottes à Tsukiko. Ce n’était pas une prisonnière ou un danger ! SI on la traitait comme ça, comment voulez-vous qu’elle s’en remette ? Si j’apprends que qui ce soit repose la main sur elle, il aura de mes nouvelles.

    « Je vous préviens ! Si elle perd la tête, je viendrais prendre la votre en échange ! »

    C’était une promesse. J’étais on ne peut plus sérieux. J’avais déjà perdu des proches, je ferais tout pour garder Tsukiko. Je n’avais nullement envie de graver son nom sur mon pendentif également… Les Kawaguchi s’en allèrent et je claquais la porte derrière eux, retournant auprès de la demoiselle toujours assise, les bracelets par terre, à côté de ces pieds. Le chef de clan les avait lâchés lorsque je m’étais mis à le brusquer. Mes muscles se décrispèrent mais je restais tendu à cause de la nouelle.. J’étais tellement en colère, notamment face à mon impuissance, que je ressentis une profonde fatigue. Je me laissais tomber à genou devant la demoiselle, je cherchais ses mains pour les prendre dans les miennes, la suppliant du regard.

    « Tu t’en remettras n’est-ce pas ? Si tu dois prendre une vie pour guérir, je préfère que ce soit la mienne que la tienne… Ca va aller n’est-ce pas ? Et je t’interdis de me mentir ! Pourquoi ne m’as-tu rien dit d’ailleurs ? »

    Tant de suppliques, tant de questions. Je ne pouvais en retenir aucun…
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Message(#) Sujet: Re: Sceller le danger [Kioshi] Sceller le danger [Kioshi] EmptyMar 20 Jan 2015 - 23:14

La réaction de Kioshi n’était pas surprenante et pourtant elle surprit – et toucha profondément – la demoiselle. Oui, le Yamada se préoccupait d’elle. De même pour Kibo. Et pour plusieurs autres connaissances. Cependant, elle était tant habituée à toujours se débrouiller par ses propres moyens, à toujours galérer toute seule dans son coin tant pour survivre que pour se défendre, que de telles attentions lui semblaient tenir plus du rêve que de la réalité. Des attentions qu’elle avait attendues des années durant sa tendre enfance et qu’elle avait abandonnées passé à l’adolescence.

On lui retira les menottes. Elle aurait dû être soulagée et pourtant l’effet fut tout le contraire. Tous ses sens revinrent au galop, l’assaillant de tout part. C’était reparti pour sentir que le marché était extrêmement bondé aujourd’hui, qu’un tel chameau ou un tel cheval était extrêmement nerveux pour X et Y raisons ou qu’un commerçant était particulière énervé contre autrui. Elle était noyée sous cette masse d’informations et de sentiments.

Elle avait l’impression de perdre la tête. A peine avait-elle eu cette pensée que Kioshi menaça lourdement le chef de clan qu’il risquait d’y perdre la tête littéralement si Tsukiko perdait la sienne – au sens figuratif évidemment. Ainsi, il y aura toujours une éventualité qu’elle devienne « folle » ?

- Tu t’en remettras n’est-ce pas ? Si tu dois prendre une vie pour guérir, je préfère que ce soit la mienne que la tienne… Ca va aller n’est-ce pas ? Et je t’interdis de me mentir ! Pourquoi ne m’as-tu rien dit d’ailleurs ?

Kioshi était à genoux devant elle, ses mains dans les siennes, posant des questions tenant plus de suppliques que de questions. Elle ne l’avait jamais vu dans cet état et cela lui faisait mal au cœur. Si elle continuait à agir aussi égoïstement ou avec autant de « caprice », ou en « solo » - selon les points de vue – elle allait blesser plus que sa propre personne. Qu’elle meurt ne le gênait pas vraiment – elle tentera toujours de « survivre » mais si ça ne passe, cela ne passe pas ! – mais elle se refusait d’emmener d’autre dans cette descente infernale.

Il était temps de réfléchir et de prendre une décision. Elle avait un instant de lucidité … c’était maintenant ou jamais.

- Je ne sais pas …

Elle ne savait pas vraiment ce qui s’était passée depuis sa sortie des ruines des Kawaguchi. Les jours s’enchaînaient sans grand intérêt et avec une grande confusion dans son esprit. Etaient-ils lundi ou dimanche ? Etaient-ils en Eté ou Hiver – quoique, les saisons importaient peu dans le désert ! ? Etait-ce jour ou nuit ? Elle tourna la tête vers la tête pour trouver une réponse à cette dernière question.

Il faisait jour. Pour le moment.

« Avant que les ténèbres ne nous happent, il faut profiter de la clarté du jour pour décider de cet avenir incertain … » philosophait-elle, encore sous les effets de sa drogue. Lucidité était décidément une notion qui ne répondait pas à la même définition que le commun des mortels pour Tsukiko.

- Certains soirs, je me revois dans cette illusion où je me débats contre mon élément même, avec impuissance. Et le matin je me dis que je continue à nager dans une illusion. Que Suna n’est pas réel. Que vous n’êtes pas réels. Que je suis encore là-bas … sous son influence.


Elle finit par enlever un ou deux pansements pour montrer à Kioshi les coupures nettes et propres. Heureusement elle ne coupait pas profondément et encore moins au même endroit, permettant une cicatrisation rapide avec plus aucune trace de ses méfaits.

- La douleur et le sang sont deux éléments qui permettent de savoir que je suis dans le vrai, et pas dans le faux. Dans son illusion, quoique qu’y se passe, je n’avais pas de douleur physique et je ne saignais pas. Quand j’ai des doutes …

Elle ne termina pas sa phrase. Les blessures encore fraîches de ces deux doigts à découvert expliquaient tout, et achevaient donc parfaitement la phrase inachevée. Ses joues virèrent un tantinet au rouge. Elle n’était pas fière de dévoiler ainsi ses méfaits … mais il semblerait qu’il n’y avait pas d’échappatoire. Il fallait décider, avec toutes les cartes en main, en regardant la vérité en face et non en se voilant la face.

- Je sais … vous me direz qu’il suffit d’un Kaï. Mais j’ai tenté des centaines de Kai et aucune ne m’a sorti de l’illusion. Elle se répétait encore … encore. Inlassablement. Et continue encore sous forme de rêve. Je ne sais pas si c’est la définition d’être folle …

Elle ne savait pas du tout. Elle ferma les yeux, prise d’un mal de crâne soudain.

- Certains matins, je me réveille avec du sable tout autour de moi ou encore avec les doigts en sang. Et pourtant je n’ai aucun souvenir. A ces moments, j’ai peur … de moi-même. Peut-être qu’il a raison ? Peut-être que ce n’est qu’une question de temps avant que je ne tue quelqu’un ou ne me tue … inconsciemment. L’un comme l’autre … Je me refuse.

Terminons par un dernier sujet.

- Quand je disais que j’arrivais pas à dormir … D’une part à cause des cauchemars. D’autre part à cause de mes sens. Je sais … j’aurais dû vous expliquer tout ce que je ressens, tous ces pas, tous ces sentiments, toutes ces présences autour de moi … Mais j’avais peur que j’imaginais encore. Je n’étais pas moi. Je ne suis pas moi. Je crois, termina-t-elle, assez confuse.

Elle abandonna les mains de son chef d’équipe pour récupérer les bracelets en or et les considérer avec un air très grave.

- Tout à l’heure, sans chakra, j’étais … en paix. J’étais en colère et le sable restait immobile, et non en train de se mouvoir pour attaquer le premier venu. J’avais peur aussi de tout ce qui se disait, du sable, et encore une fois, rien ne s’est passé. Je ne me suis pas retrouvée prise dans des sables mouvants ou dans une masse compacte de sable.

Ce dernier événement s’était répété dans son logis à plusieurs reprises. A chaque fois, elle fermait les yeux et attendait que cela « passe » … avec la peur au ventre de se retrouver sans bras. Elle s’était rendue compte que plus elle « imaginait », et plus le sable « réalisait » ses macabres desseins. Moins elle y pensait, mieux c’était … cependant, ne pas penser était un exercice compliqué, voire impossible !

Et pourtant, elle avait pu être libre de penser sans grave conséquence … sans chakra.

- Sans chakra, je suis certaine de ne pas être dans une illusion, de ne blesser personne avec mon sable juste parce que j’y ai un court instant pensée sous l’effet d’une stupide et passagère colère, dormir, reprendre contrôle de ma vie. Je ne serais plus submergée par ma peur ou encore par toutes ces informations constantes.

Elle finit par poser sa tête sur l’épaule du Yamada, épuisée.

- Je ne veux pas … d’une quelconque sensorialité ou d’une invocation maintenant. Je ne me sens pas prête … Je veux pouvoir réfléchir à nouveau. Prendre du recul. Pouvoir quitter cette pièce et m’aventurer sans peur dehors. Avoir peur du désert ... un comble pour un Kawaguchi, conclut-elle avec un ton des plus amers et ironiques.

S’il l’avait suivi ou l’avait fait suivre, il savait mieux que quiconque que la demoiselle avait rarement quitté son domicile – seulement pour une ou deux missions attribuées par manque d’effectifs -. En dehors de cela, pas une seule fois elle n’était sortie pour rejoindre son fameux désert tantôt pour s’y entraîner, tantôt pour y passer une soirée sous les étoiles. La Passionnée du Désert n’y avait plus mis les pieds depuis des jours, et surtout … au lieu d’adorer ce paysage sablé, elle en était complètement effrayée.

- Avez-vous assez de base en Fuinjutsu pour déclencher ces bracelets ? finit-elle par demander. Ou doit-on appeler Kibo … ou quelqu’un d’autre ? Il semblerait qu’il faut juste les bases de cet art.

Tsukiko n’en avait pas une seule base. Elle suait limite pour juste contenir un simple objet dans un parchemin.
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Message(#) Sujet: Re: Sceller le danger [Kioshi] Sceller le danger [Kioshi] EmptyMer 21 Jan 2015 - 23:46

    Au moins, elle ne mentait pas. Elle disait ne pas savoir… Même si c’était le même résultat que de ne pas répondre, elle avait fait l’effort d’ouvrir la bouche. Par la suite, n’ayant pas de réponse, elle raconta son histoire, son ressenti. Enfin elle se confiait… Mais fallait-il toujours arriver à de tels extrêmes pour qu’elle décide à parler ? Ca en devient pesant…

    « Pourquoi ne me l’as-tu pas dit tout de suite ? Pourquoi me caches-tu toujours des choses… Tu n’as pas confiance… »

    Ce n’était pas une question, mais une constatation. Déjà lors de la mission avec le marchand, elle avait caché le fait qu’elle s’était blessée. Résultat : elle fut handicapée par la suite. Et malgré tout, il semblerait qu’elle n’en ait tiré aucun enseignement. Comme quoi, le temps où elle portait un masque, dissimulant ses réelles pensées, et où il fallait lui tirer les vers du nez n’était toujours pas révolu… Même après tout ce temps passé ensemble, malgré tous ces moments partagés… Je n’étais donc que son professeur, rien de plus. Peut-être fallait-il juste que je m’y résolve et que je remplisse mon rôle sans chercher plus loin ? Il semblerait… Mon rôle : faire qu’elle se sente mieux. Je me contenterais donc de ça, ainsi que de lui fournir les enseignements qu’elle demandera, vu qu’elle ignore les autres…

    Je regardais ses doigts, les prenant dans mes mains et me mettant à les soigner, pensif. J’aurais voulu parler, mais comme elle ne me faisait pas confiance, que lui importait mon ressenti ? Le chef des Kawaguchi était sûr que tôt ou tard, elle ferait une erreur irréparable. Tsukiko commençait déjà à se blesser… Et quand cette petite douleur ne suffira plus à dissiper ses doutes, que se passera-t-il ? Elle ne cessera d’augmenter les blessures qu’elle s’infligera jusqu’à la mort ?

    « Tu dois apprendre à contrôler le sable de nouveau, il n’y a aucun autre moyen… »

    Et je le disais car je le savais, j’étais passé par là. Mais pourquoi développer si elle n’en prendrait cure, se contentant des leçons qu’elle souhaite entendre ? Lorsque j’étais amnésique, je ne pouvais plus utiliser mes capacités consciemment, mais je gardais néanmoins le même niveau de chakra. Je ne le contrôlais plus, c’était la seule différence. J’avais même blessé quelqu’un sans le vouloir, sur une saute d’humeur… Tsukiko devait le savoir d’ailleurs, elle m’avait connu ainsi. Mais bon, tout tournait autour d’elle… La seule solution : rapprendre. Dans mon cas, je pouvais également me resouvenir. Bon, Tsukiko pouvait également se remémorer ses enseignements…

    « Tu n’étais pas toi-même depuis le tout début dans ce cas… »

    Un murmure quasiment inaudible, qui n’était pas à son intention. Plutôt à moi-même. Son excuse était belle… Ne rien avoir dit car elle n’était pas soi-même. Elle ne disait jamais rien, jamais ! Cela remonte bien avant ça !

    Tsukiko choisit donc les bracelets, une entrave pour son chakra. Moi-même je m’étais enfermé dans l’Ergastule pour éviter de blesser autrui à l’époque. J’acquiesçai lentement, je devais respecter sa décision.

    « Je dois chercher certaines choses. En même temps, je t’enverrais la première personne qui s’y connait pour s’en occuper. On se retrouvera à la Voie Illusionnée ensuite. Aucun refus autorisé. »

    Sur ce, je me levais, mais je m’en allais d’un pas légèrement mélancolique vers la sortie. Malgré cela, je remplirais mon rôle de maître qui est de lui remonter le moral. Et je sais déjà comment faire…
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Message(#) Sujet: Re: Sceller le danger [Kioshi] Sceller le danger [Kioshi] EmptyJeu 22 Jan 2015 - 19:36

Après Kibo, maintenant c’était au tour de Kioshi ? Elle avait l’impression de ne pas cesser de se quereller avec les seules personnes qui l’importaient dans tout Suna et qui se préoccupaient réellement d’elle sans aucune arrière-pensée. Au lieu de quérir de l’aide auprès d’eux, elle s’était enfoncée dans des situations improbables et dangereuses bêtement.
 
Elle n’avait pas confiance. C’était la vérité, et elle s’en rendait compte maintenant. En effet, si on lui demandait de confier sa vie à quelqu’un à cet instant, elle ne choisirait personne. Elle craindrait de les mettre en danger, elle craindrait de leur apporter trop de fardeau … elle craindrait qu’ils ne puissent pas prendre soin. Elle était égoïste également. Elle ne cessait de penser à elle ou de tourner autour d’elle. Elle avait toujours été ainsi et cet événement récent n’avait fait que mettre à jour ce caractère.
 
Autant dire qu’elle se taisait devant les paroles de Kioshi. Etrangement, elles étaient « froides » et « distantes ». Ce ton était comme un poignard en plein cœur mais elle retint toute larme amère ou vaine parole. Elle n’avait rien à dire … car il avait raison. Malheureusement. Affirmer le contraire serait mentir et elle se refusait de le faire. Elle ne voulait pas tomber plus bas à moins qu’elle n’ait définitivement touché le fond.
 
- Très bien, se contenta-t-elle de dire pour ce fameux rendez-vous.
 
Quelques minutes plus tard, les deux ninjas de tout à l’heure revinrent. Apparemment, ils n’étaient pas partis et étaient restés à « disposition ». L’un était un expert dans l’art du sunaton – pourront ainsi contrecarrer le sable de TSukiko si besoin – et l’un était un expert en Fuinjutsu. Cependant l’un comme l’autre n’eurent rien à craindre. La blonde se laissa faire sans aucune résistance, sans un regard et sans un mot.
 
L’opération était sans douleur mais apporta son lot de bonnes et mauvaises surprises. Elle pourrait à nouveau ressentir sans craindre de blesser quiconque – ou se blesser – et n’aurait plus ce flux d’informations constantes. Par contre, sans chakra, elle était sans défense. Elle ne valait pas mieux qu’une civile.
 
- Vous aurez assez pour marcher sur tous supports ou vous déguiser ou faire quelques manipulations mineures de sable, pour continuer à vous entraîner dans la maîtrise du chakra. Maîtrisez déjà la petite réserve à disposition et on assouplira le sceau pour qu’il pompe moins dans votre chakra. Vous serez un tantinet fatigués les premiers jours, donc ne vous ménagez pas trop ! Dès que vos émotions influent sur votre chakra, vous aurez une petite décharge. Le jour où vos émotions n’entrainent plus de décharge, considérez que vous avez la maîtrise de vos émotions ET de votre sable.
 
Et ils partirent. Tsukiko resta immobile une belle-demi-heure, s’habituant à cette perte soudaine de « puissance ». Elle se rappela du rendez-vous avec Kioshi et se dirigea tout doucement vers la Voie Illusionnée. Elle ne put s’empêcher de remarquer plusieurs répliques de son maître d’équipe dans les rues. Elle ne s’arrêta pas pour autant, continuant sa traversée jusqu’aux portes de Suna.
 
Contrairement à son habitude, elle marcha très doucement et avec beaucoup de précaution. C’était vraiment étrange de se dire qu’elle pouvait à nouveau marcher dans ces ruelles sans rien craindre, étrange de se dire que dorénavant elle se sentait plus « en sécurité » alors qu’elle n’avait plus beaucoup de chakra.
 
Une fois aux portes, elle se posa au pied du mur, attendant Kioshi. Pendant ce temps, elle observa ses bracelets en or brillant de mille feux sous le soleil puis s’empara d’une poignée de sable d’une main tremblante. Elle eut une petite pique de panique .. qui fut vite calmé par une petite décharge électrique.
 
Elle regarda autour. Aucun sable cherchant à l’engloutir, aucune vieille folle … c’était la Voie Illusionnée, paisible.
 
Au loin, elle finit par voir Kioshi et ses clones, tous ayant des objets bien spécifiques en main. Que comptait-il faire ?
 
- Où allons-nous ? et qu’allons-nous faire ? demanda-t-elle d’une petite voix, encore mal à l’aise de leur dernière conversation.
 
Quelque chose lui disait qu’elle se devait de s’excuser mais elle ne savait pas comment. Un « Pardonnez-moi » était inutiles. A l’image de l’esclave lors d’une de leur mission, à répéter sans cesse cette phrase, elle n’avait plus de valeur. ET dieu savait qu’elle n’avait cessé de le répéter. Il était d’arrêter de se leurrer la face.
 
Une tristesse profonde qui semblait influencer le chakra car elle reçut à nouveau une décharge. Elle grimaça, surprise. Qu’est-ce que cela signifiait ? N’avait-elle donc plus le droit de « ressentir » quoi que ce soit ? Elle avait cru être apte en s’enchaînant ainsi mais non … Elle subissait de nouvelles entraves, encore.
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Message(#) Sujet: Re: Sceller le danger [Kioshi] Sceller le danger [Kioshi] EmptyJeu 22 Jan 2015 - 21:38

    Une fois dehors, j’avais invoqué plusieurs clones pour qu’ils aillent s’occuper des différents préparatifs. Ce n’était pas une simple paresse : j’allais avoir besoin de plus que simplement mes deux bras. Cependant, je n’allais tout de même pas participer à tout ceci. Je rejoignais plutôt un point d’eau, un peu plus loin pour être sûr que la demoiselle ne pourrait me voir à travers sa fenêtre. Là, je recueillais un seau d’eau du puit, avant d’y plonger les mains pour m’asperger le visage.

    J’essayais d’oublier ma dernière prise de conscience. Tsukiko était comme ce faux esclave qu’on avait croisé lors de notre mission. Elle avait une habitude de vie, un caractère, et il était difficile, voire impossible d’en changer. Je pensais être entré dans les faveurs de la petite demoiselle qui dissimulait tout derrière un sourire feint. Mais il semblerait que je me faisais des idées car aussi loin que je me souvenais, elle me cachait toujours quelque chose… Toujours. Je regardais mon reflet dans l’eau du seau. L’eau était encore légèrement troublée, mais elle redevenait calme et me montrait peu à peu mon visage humide.

    « Je ne suis que son maître, pas son ami… »

    Pourquoi espérer plus que ce que nous sommes vraiment ? Ca ne pourra que nous affecter négativement. Peut-être parce que j’étais en droit d’attendre un peu plus de considération de sa part ? A l’évidence, non. Mais je m’étais engagé, j’étais son professeur. Je me devais donc d’accomplir mon rôle, même si le cœur n’y était plus vraiment. Je séchais mon visage ainsi que ces yeux mouillés de pluie. Même si je n’étais qu’un maître, perdre mon élève m’attristerait tout de même…

    Ayant repris mes esprits, je me rendis à la voie illusionnée, accompagné de mes sosies. Tsukiko m’interrogea sur la suite des événements, ce à quoi je ne pus m’empêcher de répondre :

    « Surprise. »

    Elle qui ne disait jamais rien, pourquoi devrais-je le faire ? C’était peut-être mesquin de ma part… Mais que voulez-vous ? Les sentiments sont humains. Néanmoins, j’avais tenté de prendre un ton normal, pour que cela puisse aussi paraître une réelle envie de la surprendre.

    Un clone vint la prendre dans ses bras sans la prévenir. C’était son carrosse pour le trajet : il ne fallait pas oublier qu’elle n’avait ni dormi ni mangé depuis quelques temps. Inutile qu’elle consomme ses maigres réserves énergétiques pour tomber dans les pommes au milieu du chemin. Bon, faut avouer que c’est dur de tomber dans les pommes au milieu du désert, mais je préférais éviter de tenter le diable.

    Nous nous dirigions vers une oasis très spéciale. Mon oasis préférée : celle où j’ai rencontré Zanshi pour la première fois. Quand Tsukiko me lançait un regard, je faisais l’effort de lui sourire, mais ce dernier disparaissait sitôt qu’elle regardait ailleurs.

    Nous arrivions au bout d’une bonne trentaine de minutes. Là, le clone déposa Tsukiko, et les autres les affaires transportées. Ils se mirent à installer le campement. Enfin, campement… Un tapis près de l’oasis, à l’ombre, afin que les prochains puissent y déposer diverses boîtes qu’ils ouvrirent. Des boîtes similaires à ce que j’avais amené à son appartement. Il y avait là des tartes de tous les fruits que l’on pouvait trouver à Suna. Une bonne petite dépense… Puis les clones disparurent, me laissant seul avec la demoiselle. Vinrent alors les explications :

    « Il te faut d’abord reprendre de la force. Ensuite, tu auras droit à la méthode de détente spéciale Yamada, suivie d’un bon sommeil. »

    Le tout ici, à une oasis entourée de sable. Là, elle ne risquait pas d’être dérangée par les bruits d’un quelconque marchée. De plus, passer du temps au contact du sable la réconciliera peut-être avec ?
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Message(#) Sujet: Re: Sceller le danger [Kioshi] Sceller le danger [Kioshi] EmptyVen 23 Jan 2015 - 13:14

Tsukiko était encore mal à l’aise vis-à-vis de Kioshi. Il la traitait avec tant d’égard, comme si elle était une petite poupée de porcelaine précieuse et fragile, et elle ne le lui rendait même pas au dixième. Comment pouvait-elle le faire ? En se confiant totalement, à chaque petit problème ? Cette option lui était trop « étrange ». Cependant, elle ne put se pencher bien longtemps sur la question. D’autres problèmes bien plus urgents et nouveaux l’assaillirent.

Elle n’avait plus mis les pieds dans le désert depuis des jours et n’avait guère de force. Autant dire que ce soleil harassant ou encore la soif croissante lui donnaient des sueurs ou encore lui troublaient la vision. Pour seul refuge, elle enfouit sa tête dans le torse du clone de Kioshi. Enfin, cette petite technique la préservait d’un tout autre problème : sa peur. Il y avait beaucoup trop de sable. Suna était un village crée au sein même du désert mais ses ruelles n’étaient pas pleines de sable comme le désert. Ce désert ne cessait de remonter à la surface de mauvais souvenirs. Des souvenirs qui l’effrayaient et qui déclenchaient les petites décharges électriques. Au bout de cinq minutes, elle abandonna toute lutte. Ses poignets étaient endoloris et tout son corps était comme paralysé.

Soudainement le clone s’arrêta pour la déposer gentiment au sol. Elle ne voulait pas. Elle s’accrocha fermement à lui mais il finit par disparaître.

- On aurait … pu le faire à la maison, dit-elle d’une voix tremblante, tentant de se focaliser uniquement sur Kioshi et non sur le sable autour.

Malgré qu’elle ait ces fameux bracelets, la peur était toujours présente. Kioshi finit par apporter l’une des tartes, et se leva, prêt à prendre place ailleurs sûrement mais fut retenu par la manche par la demoiselle. Elle l’attira avec force à ses côtés. Elle était totalement paralysée dans cette étendue sablée et elle craignait d’être happée … encore. Même si c’était impossible, la peur restait.

« Je n’ai pas le droit » se dit-elle cependant, tout son corps agissait de lui-même, sans qu’elle ne puisse commander quoi que ce soit. Elle posa à nouveau sa tête sur le corps du Yamada – quoique le bras cette fois-ci – et y ferma les yeux. Elle ne se rendait compte que maintenant à quel point une présence autour de soi lui avait manqué. N’était-ce pas ce qu’elle était venue chercher à Suna ? Cependant, il semblerait que ce ne soit pas son père qui le lui offre mais Kioshi.

Et elle ne s’en rendait compte que maintenant.

Une constatation qui la fit réfléchir bien plus. Pourquoi rejetait-elle sans cesse et avec force toutes les personnes qui prenaient soin d’elle ? Aussitôt, de macabres souvenirs s’emparèrent d’elle. L’annonce de la mort de sa mère et de son grand père, la mort de sa grand-mère, toutes les autres vies qui l’avaient aidé et qui avaient été tué soit sous ses yeux soit qui avaient disparu pour toujours… Tant de nouvelles qui n’ont été qu’une suite de coups durs à supporter encore et encore, seule.

- Je n’ai plus faim, dit-elle.

Même si elle voulait, elle était incapable d’ingurgiter quoi que ce soit. Cette peur lui nouait l’estomac et tout aliment avait – à cet instant – le don de lui donner des nausées.
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Message(#) Sujet: Re: Sceller le danger [Kioshi] Sceller le danger [Kioshi] EmptyVen 23 Jan 2015 - 17:14

    « Pardonne-moi, j’ignorais que tu avais une oasis dans ton appartement… »

    Une boutade, peut-être un peu plus froide que d’habitude. Mais je comprenais vite le problème de la demoiselle. Et encore une fois, la situation se répéta. Elle ne pouvait pas dire qu’elle avait peur de tout ce sable, non. Il fallait qu’elle le fasse à travers une remarque indirecte… Je passais néanmoins mon bras autour d’elle, bien que légèrement obligé. Son corps tremblait, elle n’avait aucune raison de cacher ce qu’elle ressentait…

    « C’est ici que j’ai connu Zanshi. »

    Cette simple phrase suffira à changer les idées de Tsukiko, au moins l’espace de quelques secondes. Au lieu d’étudier le sable, elle étudiera peut-être plutôt l’oasis ? Elle allait peut-être s’imaginer Zanshi et moi quelques années plus tôt, se demandant comment s’était déroulée notre première rencontre. Comme elle était, comme j’étais… Dans le même temps, je rendais la température plus confortable pour la demoiselle. Un léger sentiment de chaleur dans le creux de son ventre, envahissant tout son être. Ma présence et son attention attirée sur autre chose auront peut-être raison de sa peur ? Au moins momentanément.

    « Si tu n’as ni mangé ni dormi, tu t’es sans doute encore moins lavée… A toi de voir si tu préfères garder ou non tes vêtements, car je vais te présenter le bain thermal, spécialité des Yamada. Pour ma part, j’ai pris l’habitude de les garder… »

    Je me détachais lentement de la demoiselle, rien de brusque pour qu’elle ne s’effraie pas. J’avançais vers l’oasis, relâchant doucement le bout de ses doigts, tentant de maintenir son attention sur le liquide et d’autres choses que le sable. Bientôt, elle allait sentir de l’eau et non du sable.

    Sitôt que mon premier pied toucha la surface, de la vapeur se mit à se former au-dessus de l’oasis. Je finis par entrer dans l’eau, m’asseyant sur le sol, me trempant jusqu’au cou. L’oasis était à une très bonne température. Chaude, faisant respirer tous les pores de notre peau. On pouvait aisément s’y endormir tellement le corps se détendait. Peut-être qu’une fois relaxée, la faim remplacera la peur de la demoiselle ?

    Pourquoi étais-je encore habillé ? Quand nous pratiquions ce bain par le passé, quand nous étions encore nomades, une fois par semaine, nous avions plusieurs jeux. Parmi eux, le premier qui parvenait à sécher complètement ses vêtements en sortant de l’eau gagnait. Evidemment, il n’y avait pas qu’un seul Yamada dans l’eau, ce qui rendait le choix de la température idéale un peu plus compliquée. Il y eut plusieurs longs débats à ce sujet, d’autant plus qu’il y avait toujours un malin pour refroidir brutalement l’eau afin de réveiller ceux qui se laissaient trop aller… Mais après, la sensation des vêtements humides se collant à la peau était une habitude à avoir. Pas sûr que Tsukiko apprécie de le faire ainsi. Mais qui sait.

    Alors, comment tu trouves les Yamada ?
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Konoha
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Message(#) Sujet: Re: Sceller le danger [Kioshi] Sceller le danger [Kioshi] EmptyVen 23 Jan 2015 - 21:56

L’Oasis où il aurait connu Zanshi ? Sans pouvoir se contrôler, elle tenta de se visualiser une petite scène où Kioshi et la dame Ecartale étaient jeunes et peut-être insouciants. Cependant, elle abandonna bien vite l’effort. Imaginer une Kazekage folle amoureuse ou romantique ou joueuse était au-dessus de ses moyens. D’ailleurs, comment une telle femme avec un tel caractère avait fini dans les bras de Kioshi et son … caractère ? C’était le Feu et la Glace à son sens.

« Mais je ne les connais pas » conclut-elle. Peut-être étaient-ils différents une fois ensemble, loin de leur rôle respectif au sein de Suna ? Peut-être bien que oui, peut-être bien que non, mais en aucun cas c’était ses « oignons ».

Soudainement – pas si soudainement que cela mais ça l’était dans son esprit -, Kioshi se détacha d’elle pour se plonger entièrement dans l’Oasis. A peine y avait-il posé pied qu’une douce vapeur s’échappa de l’eau … Décidément, ce pouvoir héréditaire était bien pratique.

- Avec les vêtements ?

Elle ne savait pas vraiment comment agir. A Konoha, les bains étaient soit mixtes soit d’un sexe unique et tous s’y baignaient nus comme des vers. Pour sa part, elle avait toujours opté pour l’espace réservé aux femmes. Cependant, à Suna, et surtout avec les Yamada, il semblerait que porter les vêtements étaient d’usages.

Cela n’était-il pas gênant ?

Entre la gêne d’être nue devant Kioshi ou la gêne de quelques vêtements lourds, elle n’eut guère à réfléchir. Elle s’y plongea avec sa robe. Au départ, ce beau tissu soulignant ses formes prit davantage l’apparence d’un parachute gonflé à bloc avant d’être englouti lourdement au fond de l’eau. Cette petite « galère » réussit un court instant à lui faire oublier ses « tracas ».

Au bout d’une dizaine de minutes, elle avait fini de batailler avec cette robe et avait plus ou moins trouvé une bonne position. Cependant, à peine était-elle installée qu’elle ne put commencer à être gênée par quelque chose : la vue restait encore assez claire.

- Je ne pouvais pas trop y aller mais j’appréciais les sources chaudes de Konoha. De la roche chaude, de l’eau chaude et une belle et épaisse vapeur. On pouvait s’isoler dans un coin avec une ou deux amies ou tout simplement toute seule. Certaines se trouvent en pleine nature, avec beaucoup d’arbres autour …


La végétation … Cela lui manquait. A cet instant, ce n’était plus un « manque » mais un véritable besoin. Là où il y avait de la nature, il n’y avait pas de sable !

- J’ai accepté le voyage de la vieille femme parce que mon père … m’avait énervé. Parce que le clan m’avait énervé. Ils ont coupé tous mes contacts avec ma famille sur Konoha à mon insu, ils n’ont pas cessé de me surveiller et peut-être c’est le cas encore. Dire que Konoha me manque, est-ce de la trahison ? Je me demande … Comment se sent-on quand on est chez soi ?

L’eau chaude commençait à faire les ravages sur ce corps fatigué et en moins de cinq minutes, elle s’endormit. Avant de s’enfoncer dans le monde de Morphée, elle eut le temps de s’accrocher à la manche de Kioshi. Elle lâcha prise lorsqu’elle s’endormit définitivement.

***

Malgré la fatigue du corps suite à plusieurs jours de régimes drastiques – faits inconsciemment et involontairement – et la fatigue de l’esprit suite aux réflexions répétitives et illogiques, son sommeil ne fut pas aussi profond que cela. Les premières minutes, elle s’était laissée aller dans les bras du dieu du Sommeil mais à peine s’était-elle réfugiée dans ces jardins reposants, qu’elle en fut retirée brusquement. Ce calme laissa place à l’anxiété et le décor neutre se transforma en une prison de sable angoissante.

Intérieurement, elle se débattait comme une diablesse. De l’extérieur, la seule chose qu’on pouvait « voir » ou « ressentir » était sa respiration saccadée, sa poitrine secouée par des sanglots incontrôlables, ses joues inondées de larme. Un tableau désolant qui connut sa touche finale avec ses pauvres propos « rien n’est réel ».

On la réveilla –ou alors s’était-elle réveillée par elle-même -, mais toujours est-il qu’elle était en face de Kioshi, les mains sur son visage, à le détailler avec un regard hagard, brillant d’une lueur étrange – comme si c’était de la folie.

- Rien … n’e…

Elle ne put terminer sa phrase, une décharge s’emparant d’elle au niveau des bras. Elle ramena ses mains vers elle pour les regarder de près. Les bracelets étaient là, le sable était au calme et surtout, elle ne ressentait plus le traditionnel picotement de son chakra.

- Tout est réel, conclut-elle, encore plus fatiguée qu’avant sa « sieste ».

Malgré tout, les réflexes restaient. Sa main cherchait son Kunai – qui n’était pas là -, et son corps voulut se diriger droit vers le tiroir où elle avait un ou deux médicaments – prescrits ou non – mais elle était au beau milieu du désert. Etait-ce ses habitudes ou le désert, mais toujours est-il qu’elle était effrayée d’elle-même.

- Je ne pense pas … que je vais guérir, finit-elle par dire, ne pouvant ravaler ses larmes.

Elle avait besoin d’autre chose mais elle ne savait pas ce que c’était.

- Je ne sais pas ce qui se passe. Tout est réel, vous l’êtes, les bracelets le sont, ce sable l’est mais… je n’y arrive pas. J’ai l’impression d’être dans un cauchemar. J’ai jamais connu ça avant… Même pas pendant les conflits malgré tous les horreurs que j’ai pu voir.

Dans un petit éclair de lucidité, elle se souvenait de l’époque des conflits. Elle n’avait jamais eu de problèmes pour dormir et n’avait jamais fait de cauchemars malgré toutes les horreurs. Le secret ? Un petit cœur qui ne cessait de battre tous les soirs, lui chantant une berceuse douce à rythme régulier jusqu’au petit matin. Elle n’avait jamais été abandonnée et seule lors de cette période noire.

- Je veux rentrer, termina-t-elle par dire. On peut manger les gâteaux à la maison. Pas ici. Pas dans le sable.
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Message(#) Sujet: Re: Sceller le danger [Kioshi] Sceller le danger [Kioshi] EmptySam 24 Jan 2015 - 1:58

    « Ce n’est pas de la trahison, juste un sentiment humain… »

    Comme celui de se faire poignarder dans le dos. Je me retins encore une fois de dire ce que j’avais sur le cœur. Le clan l’avait énervée, et pourtant elle était partie avec une Kawaguchi ? Je pouvais comprendre son ressentiment, mais pas ses actes. Je serrais machinalement le poing, de l’autre côté de Tsukiko pour qu’elle ne remarque rien. Finalement, se retenir n’était pas si aisé que ça.

    * Donc, au lieu de venir m’en parler, tu as préféré partir loin avec une inconnue, ou en tout cas une de ceux qui t’ont énervé… *

    D’une logique imparable. Heureusement qu’elle s’endormit vite, me permettant de souffler et d’abandonner ce faux sourire. Je remontais sur le bord de l’oasis, m’asseyant au sec tout en gardant les pieds dans l’eau pour la maintenir à une bonne température. Le regard dans le vide…

    La vie était bien ironique. J’avais réussi dans ma carrière : j’étais chef du Kakumeigun avec plusieurs succès à mon actif, et j’avais même une statue en or à mon effigie. J’avais réussi socialement : mes parents étaient encore en vie, j’avais trouvé la joie du couple, j’étais plutôt apprécié. Et malgré tout, je n’avais rien. Je n’étais que le maître et non l’ami pour Tsukiko. Et j’avais beau avoir Zanshi, j’étais seul. Pas physiquement, mais moralement. L’homme qui l’avait contrôlée et poussée à commettre tous ses crimes hantait son esprit. Quand je parle à Zanshi, je parle également à cet homme. Toute information pourrait lui être utile un jour s’il reprend le dessus. Et si je fais part de mes doutes à Zanshi, l’autre saura les utiliser contre moi… Et comme personne n’était au courant pour ça, j’étais vraiment tout seul… Je cherchais une manière de la guérir, mais peut-être n’était-ce qu’une excuse pour l’éviter finalement ? J’avais peur. Peur de la voir redevenir comme avant…

    Mais Tsukiko bougea légèrement, me ramenant à la réalité. Elle semblait faire un mauvais rêve. Je posais ma main sur son front, et j’étudiais sa respiration. En effet, elle était stressée. Je la réveillais donc. Cependant, quand elle avoua penser qu’elle ne guérirait pas un jour, je ne pus me retenir plus longtemps. Ma main vint la gifler sans ménagement, déposant une belle marque rouge sur sa joue. Elle avait besoin de douleur pour comprendre qu’il s’agissait de la réalité non ? J’avais agi automatiquement, sans réfléchir. Puis, j’interrompis ce silence en la prenant dans mes bras, la serrant contre moi.

    « Je t’interdis de dire ça ! C’est toi qui voulais toujours prôner la vérité non ? Tu n’es pas dans le désert, mais à une oasis ! Tu n’es pas sur du sable, mais dans de l’eau ! Tu n’es pas seule, mais dans mes bras ! »

    Je maintenais sa tête contre mon buste, ne pouvant me résoudre à la voir pleurer. Je la gardais contre moi, car même si elle essayait de me repousser, elle ne partirait pas. Je n’étais peut-être qu’un maître à ses yeux, mais pour moi, élève veut déjà dire beaucoup.

    « Je sais ce qu’est un cauchemar… »

    Lorsque j’étais amnésique. Le jour n’était que mystère, que suppositions et néant. La nuit n’était que mauvais souvenirs, démons et cauchemars.
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Message(#) Sujet: Re: Sceller le danger [Kioshi] Sceller le danger [Kioshi] EmptySam 24 Jan 2015 - 17:01

Une claque pour un Shinobi ne valait pas plus qu’une piqûre de moustique – quoique, celle de Kioshi avait tout de même laissée une belle marque rouge ! – mais les dégâts étaient bien plus que tout autre technique de haut rang. En effet, la vingtaine passée, on pensait fini l’époque de la fessée et de la claque dans un cadre éducatif … sauf que ces vieilles choses revenaient, « choquant » puis « blessant » les fiertés.

Cependant, elle n’eut pas vraiment le temps de réfléchir ni sur l’acte de Kioshi ni sur ses propres émotions à cet instant même car il l’attirait déjà dans ses bras. Elle voulut se débattre mais ne fit rien, collant – ou gardant coller – son oreille sur la poitrine, là où un cœur battait à un rythme régulier. Elle aurait également pu prétendre une douce odeur mais tout son nez était encore « pollué » par la vapeur.

Elle n’écoutait plus vraiment, préférant écouter ce battement. Dès qu’elle se sentait repousser pour x raison, elle secouait la tête et s’accrocher à Kioshi. Elle se fichait à cet instant de ce qu’il pensait ou de ce qu’un éventuel passant pourrait penser. Elle voulait encore rester comme ça, en paix, en sécurité, loin de tout et de tous.

- Je veux rester comme ça, finit-elle par dire.

Elle ne savait pas exactement combien de temps elle s’était laissée bercer par cette mélodie mais pile quand ses paupières se firent lourdes qu’un bruit familier et agaçant la ramena à nouveau dans le monde des vivants. Elle avait faim et terriblement, à tel point que son ventre grognait, criant le scandale d’être laissé à l’abandon aussi longtemps et autant.

La journée avait été longue, le corps était plus ou moins détendu – malgré sa peur constante – et surtout il y avait tant de tentation autour d’elle.

Rouge, elle s’éloigna un tantinet pour poser les deux mains sur son estomac, comme pour l’obliger à se taire. Elle prit la première boîte à portée de main et y regarda. Une part de tarte à l’abricot. Elle le prit pour le manger, et continua encore avec une ou deux tartes supplémentaires. Cependant, elle s’arrêta bien vite.

Elle ne se sentait pas bien. Peut-être que trop de sucrés sans un repas solide n’était pas une bonne idée…

- Je … dois rentrer. Je ne me sens pas bien, dit-elle en mettant une main devant la bouche. Je devrais manger du salé un peu.

Elle se leva mais ne fit pas un pas de plus. Rentrer voulait dire traverser un désert … soit du sable. Elle inspira longuement et tenta de poser un pied même. Cependant, elle retira bien vite ce membre dès qu’elle se sentit enfoncer de quelques millimètres. Elle sursauta également lorsqu’elle sentit une brise avec quelques grains de sable effleurer sa joue.

« Il faut que je tente pourtant … » se dit-elle. Elle inspira longuement, se répéta une centaine de fois une même phrase et toucha à plusieurs les bracelets aux poignets pour se rassurer que tout ira bien ! Elle reposa un pied et encore un autre, ravalant sa salive à chaque pas.

***

Ils retournèrent enfin sur Suna. En chemin, Tsukiko arrêta un court instant Kioshi devant un restaurant. Elle avait besoin d’un plat plus ou moins solides. Elle aurait pu cuisiner mais elle n’était pas vraiment d’humeur, optant pour une soupe et un bol de ramen chaud à emporter. Avant de rentrer dans ledit restaurant, elle demanda à son maître s’il voulait lui-même quelque chose.

A peine avait-elle acheté qu’ils se remirent en marche vers sa demeure. En chemin, elle ne savait pas vraiment quoi dire. Perdue dans ses pensées, perdues dans cette journée aux « couleurs » mitigés. Tantinet joyeuse, tantinet triste … tantinet froide.

Elle l’avait déçu. Elle le sentait. Cependant, que pouvait-elle faire ? Elle-même était perdue et agissait maladroitement ou sans aucune logique. Si elle commettait encore une erreur …

Ils finirent par arriver devant sa « maison ». Kioshi tendit tous les affaires en main. Elle secoua la tête, l’invitant plutôt à monter pour débarrasser toutes ces boîtes directement là. Elle aurait voulu lui proposer quelque chose – boire ou manger – mais elle n’avait rien à offrir. Des tartes en grande quantité …. Mais elle n’en avait pas le cœur. Quelque chose s’était comme brisée. Pour qui par contre, telle était la question.

Il était temps qu’il parte. Il s’apprêtait à partir, disant des paroles qu’elle écoutait à peine. Elle réfléchissait. Si elle faisait … Ce n’était rien.

Ce n’était pas grave d’enrouler les bras autour des épaules d’un homme ou encore déposer un baiser sur la joue, un tantinet trop près de la commissure des lèvres cependant, terminant en lui soufflant un « merci » à l’oreille. Elle finit par s’éloigner et attendit qu’il parte.

- Bonne soirée.
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Message(#) Sujet: Re: Sceller le danger [Kioshi] Sceller le danger [Kioshi] EmptySam 24 Jan 2015 - 18:40

    Tsukiko resta contre moi sans protester. Elle fit même de son mieux pour demeurer dans mes bras. Mais était-ce parce qu’elle appréciait mon contact, ou simplement parce qu’elle avait besoin d’un contact quelconque ? Les deux cas étaient plausibles. Peut-être que n’importe quel Yamada aurait pu faire l’affaire, voire n’importe qui.

    Ce fut son ventre qui mit fin à ce moment. Un bon signe. Quand ça va mal, les grognements de l’estomac passent au second plan. L’organisme ignore tout simplement la faim. Tsukiko avait retrouvé une certaine normalité, une certaine quiétude. Mais pour combien de temps ? La prochaine crise pouvait se dérouler à n’importe quel instant.

    Je la raccompagnais au village, marchant à ses côtés et à son rythme. C’était à elle d’avancer comme elle pouvait, je n’étais là que pour la soutenir si elle se mettait à flancher. Elle alla s’acheter un repas, mais je ne pris rien. Je n’avais pas faim… Chacun son tour. Je déposais les différents cartons dans son appartement et m’apprêtais à partir quand elle s’approcha de nouveau. Souhaitait-elle encore profiter de la chaleur des Yamada ?

    Tsukiko déposa un baiser sur ma joue avant de me remercier… Par réflexe, je rougis légèrement, mais que rien ne se produisait en dedans. Ca pouvait tout et rien dire. Un remerciement pour tout ce que j’avais fait, avant qu’elle ne perde définitivement la tête. Un remerciement pour cette journée, ces moments passés à ses côtés. Un remerciement pour les tartes. De toute façon, après chaque enseignement, elle me remerciait. Mais il faut avoue qu’elle était rarement aussi proche, aussi affectueuse… Ce devait être le premier baiser de sa part. Mais ça ne signifiait pas forcément qu’elle m’appréciait plus qu’un maître. Batarde, elle est en manque d’affection et en recherche automatiquement. Ou bien on peut le mettre sur le compte de son instabilité mentale, elle en avait simplement envie sur le coup. Ou encore, les femmes étant toujours compliquées, il s’agissait de sa façon de me dire qu’elle voulait que je reste à veiller sur elle ?

    Dans tous les cas, je ne devais pas faire de conclusions hâtives en me disant qu’elle m’appréciait véritablement. Elle ne me faisait pas suffisamment confiance… J’avais commis l’erreur de le croire une fois, je ne retomberais pas tout de suite dans le panneau.

    « Prends soin de toi… »

    Un réel souhait, aucune froideur dans mes propos. Et je m’en allais, non sans caresser machinalement l’endroit où elle m’avait embrassé.
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