Le temps était agréable, le paysage était magnifique, enfin, il le serait s’il n’explosait pas de part en part toutes les minutes… Un souffle court et haletant, du sang perlait en petite quantité, deux titans étaient en train de s’affronter. Deux hommes, deux idéaux, deux histoires, ils se confrontaient amicalement, mais en donnant tout leur possible. Secrètement, l’adversaire du polymorphe ignorait que c’était un duel entre deux Kage qui avait lieu en ce moment. Terrain numéro dix huit, partiellement empli d’une épaisse forêt ainsi que d’une plaine, comportant un petit lac. Pour l’occasion, le Rokudaime Hokage avait fait privatiser ce terrain et des membres du clan Gekei gardaient les entrées. C’était une aubaine pour Pô, car celui-ci ne voulait guère qu’on le dérange, ni que quelqu’un soit blessé en étant prit dans un tel champ de bataille. Mais plus important, le serpent avait un aveu à faire au Myakudou, et il voulait que personne ne puisse entendre ça.

Notre héros était solidement appuyé, dos contre le tronc d’un arbre, avec son sabre dan la main droite, le corps totalement électrifié. Il avait du sang, en petite quantité qui coulait de son bras gauche et de la paume de la main renfermant le manche du katana. Après tout, les deux hommes ne voulaient pas se tuer, mais apprendre à se connaître, et quoi de mieux qu’on combat amical pour cela. Mais comme il était précisé, un combat amical entre deux genins n’était pas un problème, mais entre deux kage, cela poserait forcément problème si un civil passait par là. Le combat avait commencé il y avait peu de temps, Pô avait déjà lancé plusieurs assauts sur son homologue, mais celui-ci se défendait particulièrement bien. Ce qui l’avait surprit, c’était la façon dont il combattait, avec son instrument de musique, c’était bien étrange, mais le monde regorge de bizarrerie en tout genre. Cette arme en était une.

Malgré le fait que Pô saigne, il savait parfaitement qu’il allait donner également du fil à retordre à son adversaire, car il était un ancien kage, car il était un chasseur expérimenté, car il avait passé toute sa vie et combattre et à développer des techniques pouvant combler ses lacunes, découvertes combats après combats. Comme la technique qui permettait à Pô de totalement dissimuler sa mémoire et bloquer son accès aux utilisateurs du genjutsu. Lacune découverte lors de son arrivé en tant qu’Ishidate Masamune, et comblée peu après. Mais bref, revenons à notre combat. Adossé à son arbre, Pô engendra beaucoup de chakra d’affinité Raiton dans ses pieds avant de disparaître d’un seul coup. Soudain, une explosion sur le terrain. Un nouvel assaut qui se terminait pas un échec, comme ceux de l’Hokage. Un match à égalité ? Cela aurait fort étonné le serpent, car celui-ci, ne se battait et ne pouvait se battre à fond. Probablement comme le Rokudaime qui ne voulait aucunement blesser grièvement son adversaire. C’était le seul désavantage d’un combat amical.

Après cet assaut, Pô se contenta de rester face à son adversaire, sur le terrain, arme à la main, jaugeant l’état d’On’. Il y avait peu, Pô avait, selon sa demande, intégré les forces spéciales de la feuille, soutenu par l’Hokage lui-même. Et contre toute attente, les forces spéciales souffrant également de la désertion de masse à cause de Sabakyô Seito, il à été rapidement recruté, sachant que les Gekei étaient des professionnels de la chasse et de la traque, grâce à leur instinct et leurs capacités animales. Cette idée le conforta sur la présence des Gekei à Konoha, ils semblaient plus la bienvenue qu’avait pu le dire l’Hokage. Un sourire sur les lèvres du polymorphe alors qu’il prochain assaut se préparait.

« Je sens que ce combat va me faire plaisir.. Mon peuple à beau être pacifique de base, le combat, lorsqu’il est nécessaire, est un plaisir extrême. Surtout contre des gens puissants, seigneur Myakudou »

Dans un mouvement acrobatique, Onpu avait brandi sa basse pour repousser le souffle de l'explosion, en générant des ondes basses fréquences suffisamment puissantes pour le compenser.
Il se redressa, dépoussiérant son instrument, puis son visage.

- Allons, allons. Il n'y a guère de seigneurs dans la forêt, Pô-san. Juste des prédateurs, et vous faites bel et bien partie des plus redoutables.

Tandis que sa main droite s'abattait à nouveau sur les épaisses cordes de sa basse, son pied décrivit un arc de cercle sur le sol meuble de la forêt.

- En garde !!

Aussitôt, la terre se retourna sous ses pieds et un épais nuage de poussière se leva autour de lui, l'enveloppant dans une obscurité brunâtre. De ce nuage s'échappèrent une dizaine de grosses bulles de pression, des notes générées par sa basse prêtes à exploser au moindre contact. Elles convergèrent vers Pô à une vitesse raisonnable, de sorte que le Gekei n'eut aucun mal à les esquiver ; elles éclatèrent dans un fracas musical contre les troncs des cèdres.

Le style de cet homme évoquait à Onpu celui des Inuzuka. Là où l'Hokage calculait, mathématisait ses mouvements et déferlantes de chakra, Pô se mouvait dans une dynamique sauvage, basée sur l'instinct, avec cette fougue primitive qui caractérisait les sauvageons de son espèce, les habitués aux dangers de la forêt. Le nouvel ANBU était dans son élément naturel.

Lorsque le nuage de poussière s'était enfin dissipé, On' avait disparu.
Ce n'est que quelques secondes plus tard qu'il jaillit du sol, comme un requin hors de l'eau, brandissant sa basse comme une massue prête à frapper le torse du polymorphe.

Le souffle de l'impact onkyôton qui suivit fut tel qu'Onpu lui-même manqua presque de chuter en se réceptionnant, quelques mètres plus loin. Il rebondit et se hissa sur une branche, observant son adversaire de toute sa hauteur. Pô s'en était bien tiré, vraisemblablement l'approche du mélomane n'avait pas été assez discrète pour totalement le surprendre. Sa couverture de silence lui avait-elle fait défaut ? Ou peut-être était-ce sa technique de déplacement souterrain qui manquait de pratique ? En tous les cas, cet entraînement était loin d'être superflu.

Il examina sa basse. La corde de sol avait été sectionné. Sans doute un coup de sabre habile de Pô.

- Vous êtes décidément à l'aise ! J'en perds mon tempo... Le cocon du village a du me ramollir, alors que votre exposition permanente au danger vous a rendu coriace et plein de ressources ! Vous avez du croiser plus de Nukenins que je n'en ai jamais vu.

Qu'à cela ne tienne ! Trois cordes sur quatre serait suffisant pour assurer la ligne de basse. Après tout, qui se servait vraiment de la corde de sol, à part les fanfarons ?

- Cette improvisation me plaît, poursuivons-la! J'espère bien arriver à vous pousser dans vos retranchements sauvages, ou bien je ne découvrirai jamais votre totem.

Une course d'élan plus tard, Onpu était dans les airs, frôlant les frondaisons et s'apprêtant à décocher une nouvelle mélodie, plus grave et explosive que la précédente. Les notes fusèrent comme des torpilles.

Le style de combat du Rokudaime était très étrange, tellement que notre polymorphe avait du mal à s’y habituer. C’était ça le style du combat de Pô, s’adapter au style de combat de son adversaire avant de changer, tout à coup, pour le déstabiliser et lui porter le coup fatal. Mais celui d’Onpu était très étrange, il combattait avec son instrument de musique, ce qui était assez étrange de base, mais en plus, pour ne pas faciliter la tache de notre blond, il utilisait l’Onkyôton, c’est à dire le son. Peu à peu, il s’y faisait, mais la rapidité des attaques et la force des coups adverses était tellement puissante qu’un mauvais tour, un faux pas et c’était la mort assuré, ou du mois concernant cet instant, la fin du combat, qui ferait céder la victoire au Rokudaime.

Peu après un énième assaut, le dirigeant de la feuille répondit aux propos du serpent, prétextant qu’il n’y avait dans la forêt, aucun seigneur, mais que cette loi de chasseur et de chassés. D’ailleurs, il complimenta notre polymorphe, sur le fait qu’il était très certainement l’un des plus redoutable. Puis il lança un nouvel assaut. Fort heureusement, expert en sensorialité, Pô pouvait s’en sortir dans la réception des attaques adverses, grâce à cette capacité. Malheureusement, cela était trop rapide et la lutte du Rokudaime et celle-ci, ne toucha pas de plein fouet le torse du serpent, mais elle le toucha tout de même. Comment une si grande force pouvait sortir d’un corps semblait aussi frêle ? Mais avec un coup de sabre, une contre-attaque efficace destinée à couper l’arme de son opposant. Cependant, le résultat fut la section d’un seul fil.

« Je ne dirais pas à l’aise, j’ai rarement eu à faire à un style de combat comme le votre, mais je dois avouer qu’il me donne du fil à retordre. Dit-il en soulevant son armure, laissant apparaître une légère contusion, prouvant à l’Hokage qu’il avait atteint sa cible. J’ai effectivement croisé pas mal de déserteurs et de criminels, j’ai mené nombre de combat, mais rarement aussi intense que celui-ci. Je n’ai nul doute que vous finirez par me pousser à la métamorphose. »

Un nouvel assaut de la part de l’Hôkage, mais cette fois-ci au lieu de parer, Pô usa de sa vitesse afin d’esquiver les notes musicales et d’atteindre Onpu directement au taijutsu. Mais son instrument de musique para la lame du polymorphe avant qu’il ne le repousse au loin. Il était grand temps.

« Cependant Onpu’, si je peux me permettre, j’ai une chose à vous avouer. Ce n’est pas pour protéger d’éventuels gêneurs que j’ai posté des membres de mon clan aux entrées du terrain d’entraînement. Mais parce que ce que je dois vous annoncer est délicat, mais pour ma part, cela pourrait nous être utile. Je vais vous en parler pendant que nous continuons cette joute amicale. Sachez simplement que je suis arrivé ici en toute connaissance de cause, et que ma motivation d’implication au sein de Konoha n’a aucunement changé. »

Puis le polymorphe fit une courte pause avant de reprendre, prenant un ton plus grave.

« Ca concerne le déserteur : Sabakyô Seito »

Le luthier se réceptionna quelques branches plus loin après une série de pirouettes aériennes. Fort heureusement pour lui le corps de sa basse était d'un bois spécial, peu de lames avaient déjà pu s'y loger.
En s'apprêtant à tomber de sa branche comme une hirondelle, il préparait déjà la dose de chakra onkyôton pour reprendre en bonne et due forme.

Pourtant, lorsque le nom de Seitô frappa ses oreilles, il eut un haut-le-corps et son esprit fut traversé par de violents pressentiments, si bien que son chakra changea brusquement de nature et se chargea électriquement. La salve sonore qu'il s'apprêtait à décocher se mua donc en une déferlante raiton, et l'air qu'il avait prévu de brasser pour amortir sa chute ne le retint pas si bien qu'il heurta le sol de plein fouet.

- Merdouille, marmona-t-il en se relevant péniblement. Il s'était au moins foulé une cheville.

En un mouvement il raccrocha la basse en bandoulière dans son dos pour rétablir une partie de sa mobilité, et se prépara à accueillir un nouvel assaut de Pô. Evidemment, celui-ci avait disparu de son champ de vision.

Il ouvrit donc grand ses oreilles.

Les oiseaux s'étaient envolés, mais les rongeurs les plus téméraires n'avaient pas encore quitté les lieux ; sans les voir, le mélomane pouvait cependant les entendre s'écarter sur le chemin du prédateur. Celui-ci était furtif, mais le règne animal pliait genou devant lui : c'était à la fois un gage de puissance et un coup dans le dos de la part de dame Nature, puisqu'Onpu n'avait que peu de misère à le localiser.

S'efforçant de maintenir en permanence une idée de sa position grâce à sa sensorialité auditive, l'Hokage feignit la panique, regardant dans tous les sens comme une proie prise au piège.

- Eh bien ! Si vous vouliez me déstabiliser, vous n'auriez pas pu trouver mieux, dût-il reconnaître.

Des feuilles mortes s'écartèrent, à trois heures.

- Je vous écoute ...

A cinq heures !!

- ... et vous entends!!!

Il fit volte-face et dégaina sa basse à nouveau. Une troisième onde de choc retentit dans la forêt...

Les deux hommes combattaient vaillamment et violement.. Le sol et la forêt aux alentours commençaient en à subir les conséquences.. Les arbres étaient déracinés, d’autres complètement arrachés alors que des trous béant se formaient peu à peu dans le sol. Rien de comparable avec une véritable guerre bien entendu, mais ce combat faisait déjà des ravages, et nous savons tous que ni le Rokudaime ni le Nidaime n’étaient au maximum de leurs capacités. Ils retenaient leurs coups pour ne pas asséner de coup mortel ou grave à leur adversaire respectif. Mais le combat n’en sonnait que plus complexe, car se battre de toutes ses forces était une chose, mais se battre en se retenant était encore pire. Les deux hommes s’affrontaient avec retenue, la retenue de deux kage, même si pour le coup, On’ l’ignorait..

Quoi qu’il en était, alors que le combat faisait rage, Pô concentra son regard sur son adversaire. Myakudou Onpu était un étrange personnage, complexe. Il n’avait jamais vu un homme si chétif avec une si grande puissance, ou un homme avec cette mentalité, ayant de telles capacités. Lorsque l’on pensait connaître cet Hokage, il devait très certainement changer. Mais il semblait bien entendu être un homme pacifique, bien trop même, et les rumeurs de la faiblesse du Rokudaime devaient naître ici, dans l’essence même de son être. Trop de pacifisme pouvait aussi être une preuve de lâcheté, et c’était certainement de ça dont était victime On’, ses shinobis veulent agir sans connaître les conséquences, alors que l’Hokage lui cherche à préserver son peuple, l’enfonçant de force dans une passivité morbide. Cependant, ce n’était guère une bonne stratégie. Mais pour affronter en ce moment-même le sixième du nom, Pô se rendait compte qu’il était loin d’être lâche, car il affrontait chaque assaut avec courage, voir même avec un certain amusement. Il s’amusait de ce combat, tout comme lui. Un guerrier privé de épée.

Dans cette idée, le polymorphe avait l’impression de comprendre l’Hokage, ou du moins, de compatir. Lorsqu’il avait prit le poste de Nidaime Raikage, il était devenu seulement l’ombre de lui même, une grande Ombre de ce monde, mais l’ombre de lui-même. Souvent, il ne réagissait même plus lorsque les véritables l’appelaient par son véritable prénom, il ne répondait plus qu’a Ishidate Masamune. Même son pouvoir Gekei était devenu inutilisable sous peine de se faire découvrir par les forces de Kumo. Un sacrifice pour la paix, un sacrifice nécessaire, que jamais il n’avait regretté. Après tout, sans cela, combien de Kumojins et Kirijins seraient morts dans de nouvelles batailles entre les deux ennemis ? Ou aussi, Pô serait-il encore vivant s’il avait été à Kiri lors de l’attaque des furyous ? Une décision en entraînant une autre, il était actuellement en train d’affronter le Rokudaime Hokage dans un combat amical..

Mais revenons plutôt à l’histoire qui nous intéresse. Lorsque Pô, bien décidé à avouer l’un de ses secrets au Rokudaime avait prononcé le nom de Sabakyô Seito, ce dernier fut tellement surprit que cela le déstabilisa pour esquiver l’assaut du chef du clan Gekei. La réaction d’On’ ne se fit pas attendre. Tout en combattant, il répondit à Pô qu’il l’écoutait, prétextant qu’il était disposé à entendre une vérité difficile, qui concernerait bien entendu le dénommé Seito, ancien intendant de Konoha, du clan Sabakyô. Il faut le rappeler, le serpent est un fin stratège, mais il n’est pas devin, c’est à dire que chacune de ses actions engendre de potentielles réactions qui feraient avancer ses propres objectifs, mais il ne pouvait garantir que tout se passerait toujours comme il le prédisait. Peut-être que ces mots seraient les derniers…

« Ce que je vais vous dire ne change ne va rien arranger je le crains « seigneur », mais je préfère être franc, jouer franc-jeu avec vous. Je pense, et vous serez très certainement d’accord avec moi, qu’avec les sombres jours à venir, nous n’avons aucunement les moyens de perdre du temps avec des broutilles, avec une hypocrisie sans nom, indigne des shinobis. Autant dire que je ne vais pas y aller par quatre chemins. » dit-il d’un ton plus sérieux.

Le énième assaut de l’Hokage venait cependant d’atteindre sa cible. Le combat était encore plus complexe, car ils devaient se concentrer sur le combat, sans laisser de faille et sans frapper trop fort, en plus de se concentrer sur la discussion en cours. Après tout, ce combat allait peut-être dégénérer. Comme nous le disions, le énième assaut d’On’ avait atteint sa cible. La maitrise du son de l’Hokage était tel que Pô ne pouvait toujours esquiver l’invisible. Pour une fois, il se prit de plein fouet l’attaque de son adversaire. Il sentit une grande douleur traverser son poitrail avant d’être expulsé en arrière. Il s’écroula d’abord sur le sol, faisant quelques roulades dues à la violence du choc avant d’effectuer un saut pour se rattraper et se mettre debout.

Alors qu’il se relevait, il continuait, de faire frémir son chakra d’une certaine façon, dans un dosage différent selon le temps. Pourquoi ? C’était un code avec les Gekei senseurs qui gardaient le terrain, car peut-être que les révélations de Pô tourneraient au vinaigre, et le chef du clan n’avait pas l’intention de mourir en cet instant. S’il mourrait, ce serait dans un combat pour la paix, pas pour une erreur d’interprétation ou un simple désaccord, et encore moins contre un pacificateur. Les senseurs captaient le code de l’émanation de chakra de Pô, si le code changeait, ils interviendraient, mettant alors le clan tout entier en déroute, rendant à Konoha sa faiblesse d’il y a quelques mois, lorsque les Hyô avaient quittés le village.

« J’ai déjà rencontré le criminel nommé Sabakyô Seito avant de rejoindre Konoha, dans la grande forêt du pays du feu. Il m’a tenu un discours de propagande, mais bien que ses idées étaient extrémistes, certaines étaient véritables. Rokudaime, je suis un membre du Shoraizen ! »

Une certaine tension tomba soudainement sur le terrain d’entraînement, comme si de la glace en grande quantité venait d’envahir le terrain. A cet instant, tout pouvait se passer, et Pô restait debout, stoïque face à la sixième Ombre de Konoha. Le serpent continuait de transmettre la situation avec ses senseurs par le biais des émanations de son chakra. Mais là, il y avait plusieurs possibilités : trois pour être plus précis. La première était la plus inadéquate, mais la plus compréhensible à cause des circonstances actuelles : se sentant envahit par l’organisation qui avait déjà causé beaucoup de tort au pays du feu, le Rokudaime tenterait de prévenir ses shinobis afin de capturer le serpent pour avoir des informations sur le Shoraizen ou dans le pire des cas, pour le supprimer, privant l’organisation criminel de son espion au sein de Konoha. Deuxième possibilité : il ne comprendrait absolument pas où Pô voulait en venir en lui avouant une telle chose et se contenterait, en bon pacifiste, de banir Pô et son peuple de Konoha. Et la dernière, la plus convenable, même si peu envisageable : il verrait directement où il voulait en venir. Mais avant que les choses ne dérapent, le serpent prit les devants.

« Ceci n’est pas une menace ou quelconque idiotie de ce genre ! Je vois cela comme une opportunité. Sachez que les mots que j’ai prononcé lorsque vous nous avez reçus à l’ancien quartier des Hyô tiennent toujours. J’avais l’intention de rejoindre Konoha depuis ma sortie de mon exil, après la destruction de Kiri, et ce, bien avant que je rencontre Seito ou que je rejoigne le Shoraizen. Pour lui, c’est un simple concours de circonstance je dirais. Maintenant, je compte œuvrer pour Konoha, pour mon nouveau foyer. C’est la raison principale pour laquelle je vous ai demandé une place au sein de l’Anbu, car leurs activités permettent la traque de criminels comme Seito, comme les Hyô et tous ceux qui troublent la paix de ce monde. Je tiens à œuvrer pour Konoha, et je me sers de ma place limité de membre des forces spéciales pour cela. Le polymorphe marquait une courte pause, mettant une pause également au combat qui se déroulait à l’instant, avant de reprendre, d’une voix plus… douce. Faites moi confiance ! »

Spoiler:

Le temps, les arbres alentours, le règne animal, tout semblait s'être courbé sous le poids du chakra des deux hommes et le silence gênant qui s'était installé après la révélation du moins Konohajin d'entre eux. Le combat avait cessé le temps d'une poignée de minutes, mais c'étaient à présent leurs regards qui s'affrontaient.

Pas ou peu de mensonges dans la bouche de Gekei Pô. Mais sans doute pas moins d'omission que la première fois qu'il l'avait croisé. L'individu était vraisemblablement à l'aise pour garder des secrets, mais il n'avait pas l'air très doué pour les révéler.

Dans cet électrochoc d'information, Onpu se demanda quels méandres avaient guidé Pô vers la route triste et dangereuse de Seitô. Il se demanda s'il lui avait dit "faites-moi confiance" à lui aussi. Cette phrase lui sembla d'un creux effrayant.

- M'est avis qu'il est dangereux de vous faire confiance, Gekei Pô. Car de toute évidence, vous êtes de ceux qui ne révèlent leurs véritables objectifs qu'après les avoir atteint.

Il était certain que Seitô avait fait une grossière erreur en se fiant au polymorphe. Il n'était pas moins incertain qu'Onpu en ferait une toute aussi grosse en l'imitant. Et pourtant, l'Hokage avait déjà sa réponse ; seulement elle était encore trop immature, elle manquait de structure pour être exprimée.
Il lui fallait de l'ordre dans ses idées.

- Combattons.

Alors ses doigts se remirent à danser, et rapidement la poussière se soulevait avec énergie tout autour d'eux, séparant la silhouette de chacun du regard de l'autre. Le centre terrain numéro dix-huit fut instantanément plongé dans une obscurité roussâtre et inquiétante, propice à tous les accidents.

L'affrontement reprit, dans un silence d'église. La tension restait palpable.

On' se fit inaudible, cachant sa présence sonore dans une large couverture de chakra. Après quoi il enchaîna une demi-douzaine de mudras et se dédoubla. Son clone, concentré de pression acoustique, se mit à avancer à l'aveugle dans la brume rousse, tandis que le véritable Onpu conservait son camouflage de silence alors qu'il se mettait à plat ventre, le nez contre la terre meuble.

L'animal allait-il enfin sortir de son trou ?

HRP:

« Avec plaisir.. »

Dit-il alors que le combat continuait. Les révélations du polymorphe avaient visiblement heurtés le Rokudaime Hokage qui n’avait préféré pas répondre directement à tout ce qui avait été dit. La seule chose qui sortit de la bouche d’Onpu était qu’il était risqué de faire confiance au polymorphe, qu’il se faisait un as pour garder ses secrets et qu’il en avait visiblement encore sous le coude. Oooh s’il savait.. Cependant, le maître de ces lieux n’avaient pas réagit exactement comme il l’aurait pensé. Mais à la vue de sa réponse, il devait encore réfléchir à ce que tout cela pouvait mener. Cependant, l’Hokage fit immédiatement la demande, ou le donna plus sur le ton d’un ordre, de continuer de combattre. Ce à quoi Pô, compréhensif, essayant de brosser l’Hokage dans le sens du poil, qu’il continuerait avec plaisir.

Après quoi, le Myakudou fit apparaître sur le terrain une épaisse brume de terre. Créer une brume épaisse avec de l’eau n’était déjà pas un exercice facile pour les shinobis, mais une brume de terre, épaisse qui plus est, cela relevait de l’exploit. Et cette technique eut visiblement l’effet escompté, car très vite, le serpent ne vit plus devant lui. Très mauvaise stratégie de la part de l’Hokage, qui devrait pourtant savoir que Pô était un expert senseur, et pas l’un des plus faibles dans son domaine. Sans attendre, sans quoi il serait certainement très grièvement blessé, il effectua une longue série de mudras avant de finir par coller ses paumes l’une contre l’autre, une technique Suiton.

C’était l’une de ses techniques favorites, Ame no Namida, une bruine qui tombait sur le terrain, sur la zone et informait le polymorphe des personnes qui se trouveraient dans le terrain. Très vite, le silencieux du Shoraizen se rendit rapidement compte que son adversaire ne s’était pas juste contenté de créer une bruine Dôton, mais avait créer un clone de lui même, un clone qui comportait visiblement plus de chakra qu’un simple clone élémentaire comme on avait l’habitude d’en voir. Un allié qu’il fallait prendre en compte. Décidément, le Gekei voulait démontrer à l’Hokage qu’à la vue de sa propre puissance, il n’avait aucun intérêt de la mettre à l’envers à Konoha, et que s’il voulait le faire, il le pourrait de suite, sans l’aide du Shoraizen. Pour cela, après la création de cette bruine aqueuse, le polymorphe imita son adversaire en créant un clone, visiblement plus faible, avant qu'il ne s’enfonce dans le sol, sans se mouvoir afin de ne pas provoquer de nuance sonore. Le polymorphe s’attendait à une attaque massive de la part de son adversaire, et il faudrait encaisser sans broncher.

« Je suis d’accord avec vous, il est difficile de me faire confiance, mais je prendrais le temps nécessaire afin que ce soit le cas. Mon infiltration au Shoraizen est une parfaite occasion pour nous, pour Konoha, de suivre les agissements de l’organisation et de Seito. Mes objectifs sont clairs et vous vous rendrez compte par vous-même que je ne souhaite aucun mal à ma nouvelle demeure. Mais vous avez raison, combattons ! »

Les propos du serpent étaient clairs et concis. Le seigneur de cette nation réussirait à lui faire confiance avec le temps, alors qu’il continuerait d’œuvrer pour le compte de Konoha, comme il l’avait si bien dit lui-même, de sa nouvelle demeure. Pourquoi trahir le seul pays qui voulait et pouvait accueillir les membres de son clan ? Le discours du polymorphe devait être cohérent, et ses actions en seraient de même. Déjà, la première étape serait la formation de la jeune pousse pourquoi pas ? Mais le Gekei était un homme difficile à convaincre, mais peut-être que certaines pousses de ce village attireraient son attention. Sinon, il se contenterait de former les membres de sa propre famille, afin d’accroitre la puissance de son clan, et, optionnellement, de Konoha.

En position, il attendit l’attaque du Rokudaime..

Citation :

Amicalement bien entendu
Repérage de signature de chakra Suiton rang A
Clone de l'ombre rang B
Clone : dissimulation sous le sol rang B
Clone : immobile sous le sol

Santé : Côtés fêlées, grosse pression à la poitrine, souffle court, arcade droite ouverte, fatigue accentuée.
Chakra : Bien entamé

La voix du clone acoustique se déploya dans la brume avec un effet proche du « flanger ».

- Ne souhaiter aucun mal à ses ôtes est la moindre des choses. Je pense que vous n'êtes pas qu'un prédateur, Pô, mais un prédateur friand de pouvoir. Et cela mérite toute la méfiance que je puisse vous offrir.

Les sons étaient diffusés de façon à tromper Pô, mais celui-ci n'était pas le dernier des senseurs. Le clone se rua sur lui sans autre forme de finesse ; lorsqu'il fut à portée de bras, il brandit sa paume vers son torse, expulsant une puissante mélodie Onkyôton qui fit danser la poussière alentours. Il avait voulu le toucher à bout portant.


Toujours à plat ventre, Onpu premier du nom scannait le spectre sonore. La réponse lui vint de la terre ; une entité de chakra, immobile, campait sous la croûte de cette forêt qu'ils s'exerçaient à dévaster malgré eux. Leurs stratégies étaient d'une symétrie suspecte.

Il se déplaça furtivement, sans relâcher sa couverture de silence. Le nuage se dissipait, il n'avait que peu de temps pour atteindre la position souterraine de sa cible.

Lorsqu'il frappa du pied, le chakra dôton qu'il venait de malaxer se déploya dans le sol, et se matérialisa sous la forme d'un pilier qui s'éleva brusquement, aspirant et entraînant le clone avec lui. Onpu eut tôt fait de saisir sa basse, et se prépara à démolir le pilier qu'il venait de former, et dans lequel il espérait avoir piégé la taupe.

Après cet intermède teinté de fausses belles paroles et de silences inquiétants, le terrain dix-huit était en proie à une symphonie monstrueuse. Les coups de paumes du clone s'ajoutèrent à la frappe de la basse contre le pilier dans une harmonie monstrueuse, la terre semblait se renverser. Le pilier volait en éclats.

Le chakra giclait de tous bords à des quantités vertigineuses. Les duels les plus impressionnants étaient souvent les plus courts...

HRP: