Tous semblent être d’accord pour suivre les instructions de la Dame. En effet, alors qu’elle leur tourne le dos et commence à marcher, ces derniers la suivent sans broncher, sous les yeux interrogateurs des gardes présents actuellement. D’un simple regard vers eux, elle leur fait comprendre qu’ils feraient mieux de surveiller d'éventuels autres arrivants plutôt qu’essayer de comprendre un évènement qu’ils ne comprendront pas. Marchant et traversant l’entrée, Meia tourne afin de se rendre… dans les remparts. Car oui, ce que les gens ne savent pas forcément, c’est que dans ces murailles réside des pièces servant généralement d’interrogatoire. Une manière plus simple et plus rapide dans des cas urgents où des choses doivent être faites.

D’ailleurs, la rousse ne tarde pas à communiquer avec un membre de l’ANBU non loin. Certes elle ne s’est pas amusé à jauger la puissance de son adversaire où analyser son chakra, mais des mesures de sécurité doivent être prises. C’est ainsi qu’en arrivant à destination, à côté de la porte, un ANBU les attend. Vêtu de son long manteau et de son masque, il ne tarde pas à entrer le premier dans la pièce pour se placer discrètement dans un coin de salle, qui soit dit en passant est assez petite. Se retournant Meia offre à ses deux interlocuteurs un sourire de politesse avant de s’écarter du chemin en montrant l’entrée de la salle d’un geste de la main.

- Je vous en prie.

La politesse est toujours omniprésente chez elle, bien évidemment. On pourrait dire que ce sont les femmes d’abord mais actuellement, nous pouvons voir la chef de clan comme un hôte et les deux hommes ses invités, d’où cette action de politesse. Elle entre donc à son tour dans la salle où prônent en son centre qu’une table ronde et trois chaises. Cependant, après avoir fermé la porte, Meia garde sa main une petite seconde sur la poigné avant qu’une petite lueur émane. Une simple activation de sceau bloquant les sons, œuvre du Rokudaime. Avoir un Kage manipulateur de son ne sert pas à rien voyez-vous.

Elle s’installe alors délicatement avant de déposer ses mains croisées sur la table. Puis, après un bref éclaircissement de la gorge elle s’adresse une première fois à l’intention du nukenin. Si son action est de pure bonne foi, alors qu’il soit le premier à divulguer les informations. Telle est la pensée de la Dame.

- Commencez, épéiste. Mon camarade vous dévoilera nos informations directement après, ne vous en faites pas.

Elle lui offre alors un sourire sincère afin de lui montrer toute la bonne foi dont elle fait preuve actuellement. Si seulement il ne s’agissait pas de Furyou… L’esprit de l’ex-Kirijin aurait déjà été violé. Enfin bon, mis à part cela, la chef de clan ne déplore qu’une seule chose. En tant que bonne Konohajin, elle aurait dû demander à ce qu’on apporte du thé…

Si On' apprenait ce qui est en train de se passer, la seule chose qu’il déplorerait serait l’absence de thé, tout naturellement…

• Alors débutons.

Il soupira. Cette pièce lui rappelait les salles d’interrogation dans les souterrains de la Brume Sanglante, propres à l’unité spéciale Misuto. Bien sûr, elles sont similaires en apparence. La seule différence est le fait que cette pièce se situe à l’intérieur des Grands Remparts du village de la Feuille, contrairement à Kiri qui n’avait rien de spécial à l’intérieur des Longs Tunnels. Se sentait-il anxieux de se retrouver à la piètre position de celui qui se fait interroger ? Non, pas du tout. Comme toujours, le sombre spadassin garde un calme absolu et naturel. Ceci n’est pas une séance de questionnement à proprement parler, mais plutôt un échange d’information. Non, Setsuna a soupiré uniquement pour se donner un peu de temps pour bien placer ses idées dans sa tête. Ce qui allait dévoiler, il ne l’a jamais dit à quiconque auparavant. Seuls Onpu et lui connaissent les faits, et ce premier semble avoir perdu la mémoire, selon les rumeurs. L’introduction et la conclusion sont des parties faciles, le développement devra obligatoirement être explicite et ordonné.

• Commençons par les faits… Ce que je vais vous dire, je le sais par un homme qui a été directement en contact avec ces êtres. En d’autres mots. Il était lui-même porteur d’un Furyou.

La chimère jeta un bref coup d’œil aux trois individus présents dans la pièce : la chef du clan Yamanaka, le jouvenceau ainsi qu’un membre de l’ANBU masqué, à l’écart. Puisque ce qui allait suivre allait être un long monologue comme il n’en a jamais fait auparavant, il appuya son don sur le dossier de la chaise et croisa les bras sous sa poitrine pour plus de confort. Il clôt un instant ses paupières avant de poursuivre le long discours.

• Tout remonte à la guerre clanique, soit avant la création des quatre grands villages. Il faut revenir au temps du conflit entre les Uchiha et les Senju. Car oui, tout a commencé sur vos terres : le pays du feu. À l’époque, chacun des deux partis possédaient un contrôle fébrile sur leurs alliés. Les Uchiha ont donc décidé de créer une unité spéciale libre de toute allégeance, un « Bras Armé ». Les individus composant cette unité n’étaient pas n’importe qui, certes.

Laissant une courte pause perdurée, il reprit de plus belle.

• Les candidats de cette unité ont subis des Genjutsu sur Genjutsu. Des illusions jumelées à des illusions, des illusions dans des illusions. Difficile d’imaginer cela, à vrai dire. Cette pratique est aujourd’hui disparue, heureusement. Les participants de cette opération moururent tous. À cinq exceptions près…

L’adolescent à la chevelure argentée laissa un court blanc, histoire d’organiser sa pensée pour formuler la suite.

• Shizu, Daken, Nosho, Shoka et leur chef, Tsura. Les cinq Furyous « primaires », ou « originaux », comme vous les appelez. Ce ne sont pas leurs vrais noms, mais bien ceux qui ont été implantés dans leur esprit… Mentalement, ces êtres n’étaient plus humains. La notion de moralité n’existait plus dans l’esprit de ces entités. De plus, ils ont chacun développé une obsession propre à eux. Par exemple : Shoka ne souhaitait qu’une seule chose : la mort de l’humanité. Une frénésie sans égale, dépassant l’entendu de l’imagination… Mille fois pire qu’un psychopathe ou schizophrène.

Il fronça les sourcils. L’Épéiste Noir avait dévoilé une bonne partie de ses connaissances, mais il en arrivait au point crucial.

• Les accomplissements du Bras Armé étaient stupéfiants. Avec de tels alliés, la victoire était assurée. Toutefois, les Uchiha ne savaient guère du phénomène qu’ils avaient enclenché : les Furyous massacraient tout sur leur passage. Même leurs créateurs. L’ordre d’abattre le Bras Armé fut donc donné, ce qui se produit. La victoire proche et leur fonction accomplie, l’unité fut anéantie.

Setsuna décroisa ses bras et se pencha vers l’avant. Ses coudes se posèrent sur la table de bois et il joignit ses mains proches de son visage. Ses perles d’océan et de feu se plongèrent dans le regard de la dénommée Meia. Son timbre de voix devint moins clair, plus sombre.

• Néanmoins, ceci n’était que le début d’une série d’événements qui mène jusqu’au moment présent. Les membres du Bras Armé ne sont pas véritablement morts. Cela semble absurde, mais l’âme des Furyous ont « refusé » de mourir. Leurs obsessions inachevées et leurs corps originels inopérables, leurs esprits ont donc trouvé un autre habitacle pour se reposer, un inhibiteur, attendant qu’un corps humain touche l’objet en question et devienne le prochain réceptacle de leur âme. Ainsi donnant naissance aux premiers Furyous Shinobis… Nous avons vu un bel exemple il n’y pas si longtemps : Gogyou Makka. Grâce à cet événement, vous savez tous désormais leur point faible. Si jamais vous avez oublié, allez demander à Aku. Il ne pourra oublier ce jour…

Pour ces gens, le Kirijin venait de raconter une œuvre de fiction qui est pourtant la vérité et la réalité actuelle. Il passait assurément pour un fou ou un bouffon. Allaient-ils dénier ces irréalismes ou les gober avec peine ? L’ancien Chef des Épéistes laissa quelques secondes uniquement pour permettre à ses hôtes d’assimiler les informations et faire le tri dans leur tête.

• Les faits s’arrêtent ici. Car jamais l’on a répertorié d’autres Furyous autre que les originaux – cette seconde génération sont-ils même des Furyous ? Quelque chose cloche dans cette histoire. Neuf nouvelles entités possédant le même nom et prétendant être similaire à leurs prédécesseurs, je refuse de le croire. Voilà pourquoi vos informations sont cruciales pour déceler le mystère autour de cette menace… Je sais bien que cela ne fait partie de notre marché initial, mais toutes informations concernant ces Furyous – appelons-les « Faux » – est la bienvenue.

Moi qui pensais pouvoir partir me coucher après cette intervention inutile, voilà que je me retrouve à être au centre d'une affaire d'état. Non pas que ça me déplaise d'être à charge et avoir des responsabilités, mais franchement, je commençais à me demander quand je pourrais retrouver mon beau, charmant et agréable pieu pour enfin faire mon sommeil réparateur. J'étais en train de phaser encore, en m'imaginant en train de me balader dans une prairie d'oreillers, avec des traversins volant étant prêts à m'emporter avec eux pour atteindre le palais de la sieste, sous la forme d'un lit géant. Aaaaaaah... Mais bref, je divague.

Je suivais donc la chef Yamanaka qui avait décidé de concéder du temps à l'inconnu aux yeux vairons, qui semblait pouvoir nous donner des informations complémentaires à celles que nous avions déjà rassemblées. Bien évidemment, il s'agirait d'un échange de bon procédé, puisque nous-mêmes, nous lui transmettrons les informations que nous avions. J'entends encore les gardes et autres chunins qui se trouvaient autour me disant que je ne faisais qu'une grosse connerie. Mais bon, mon sens moral me demandait sans cesse d'intervenir afin de pouvoir calmer les choses.

Me voilà maintenant dans une pièce isolée, où seul l'inconnu albinos, le chef Yamanaka, un membre de l'ANBU et moi-même, nous nous trouvions, afin d'écouter ce que le dénommé Setsuna avait à nous dire. Quand il commença son monologue, j'en restai bouche bée, mentalement parlant, parce qu'il avançait. Il aurait rencontré un des Furyous, et aurait appris la plupart des choses qu'il savait de ce dernier ? Il enchaînait les paroles, certaines confirmant les hypothèses que nous avions déjà pu développer, et d'autres qui apportaient des informations nouvelles aux connaissances de tous. Apparemment, les Furyous avaient été appelés l'unité « bras armé ». Je me demandai si ça avait un lien avec le dossier que nous avions pu trouver. C'est ce que je pensai, mais tout de même...

Puis vint enfin le moment de parler des évènements récents :la liaison entre la dénommée Gogyou Makka et ces « Originaux », l'histoire des réceptacles qui pouvaient en abriter un, et enfin, l'armée des neuf « Faux » qui étaient à la recherche des cinq Furyous « Primaires ». Je commençai à avoir du mal à garder mon silence sur cette affaire, mais en même temps, je ne pouvais pas y faire grand-chose. J'attendais donc avec impatience l'ordre de la chef Yamanaka afin de pouvoir enchaîner, tout en ne montrant pas mon empressement. Un simple signe de la tête de sa part me suffisait, il était temps de pouvoir commencer à l'échange d'informations. Toussant un petit coup afin de nettoyer ma gorge, je pris la parole.

« - Comme vous le savez grâce à feu-Yakigote-dono, l'attaque du temple de Kyubi avait un lien avec les Furyou, de par ses attaquants, mais aussi à cause de leur objectif. Lors de l'attaque, un seul survivant arriva au village avec comme seul message que les lieux furent attaquer par des « S ». Une équipe de quatre Shinobis, m'incluant moi-même, fût envoyée sur place afin d'enquêter. »

Je reprenais mon souffle, car je sentais la pression montée dans la pièce. Je savais qu'ils voulaient que l'on arrive aux faits rapidement, mais je tenais à présenter les choses comme mon rapport précédemment fait au Rokudaime Hokage.

« - Une fois sur place, nous vîmes les cadavres de gardiens du temple, ainsi qu’un samouraï sortant de l’intérieur du lieu en répétant plusieurs excuses, avant de succomber de ses blessures. Les lieux quant à eux étaient recouverts de traces de passages de lames. L’hypothèse, qui se confirma grâce à vos informations, Setsuna-san, était que les Samouraïs étaient dans le coup. La question restait cependant : s’ils étaient coupables, pourquoi cet homme implora son pardon avant de mourir ? »

Je lançai une nouvelle fois un blanc afin de laisser les gens le temps de faire le lien entre ce qui était arrivé au Yakigote-dono, et l'attaque en elle-même.

« - Après quoi, nous sommes entrés à l'intérieur du temple et constatâmes ainsi qu'une brèche a été faite dans un mur, ouvrant ainsi vers un escalier secret, alors qu'aucun dégât n'a été fait ailleurs, comparé à la zone extérieure. Une chose était sûre donc : les attaquants savaient exactement où chercher. Au bout de l'escalier, nous entrâmes dans ce qui ressemblait à un laboratoire. Il y avait plusieurs meubles contenants des dossiers, des tables d'examens, et des aquariums gigantesques pouvant contenir quelque chose de la taille d'un humain. Si je me souviens bien d'ailleurs, il y avait nettement les traces d'un objet ayant était emporté, plutôt lourd. Mais la principale découverte fut celle d'un dossier, vide, avec comme titre « PROJET FURYOU : BRAS ARMÉ ». »

Encore une fois, je marquai un temps de pose avant de continuer la suite. J'observai rapidement les personnes à l'intérieur de la pièce pour voir si je n'allais pas être menacé d'être coupé au vif pour abréger mes explications, avant de continuer.

« - Suite à cela, nous découvrîmes un autre escalier, au fond de la pièce, qui menait cette fois à un autre pseudo-laboratoire, mais en plus petit. Il s'agissait sans doute de la zone archive, étant donné l'abondance de parchemins usagés et de meubles pour les entreposer. Ce que nous vîmes dans cette pièce était bien plus inquiétant encore que dans la pièce précédente. Il s'agissait d'un morceau de rapport de celui qui semblait être de toutes évidences le créateur des Furyous : un Uchiha. Il parlait d'utiliser une version plus développée du redouté Sharingan, le Mangekyou, afin de pouvoir « animer des corps ». Cela semble se rapprocher de ce que vous disiez, en créant plusieurs illusions simultanées dans le cerveau de ces derniers. La chose la plus importante dans ce rapport était qu'il parlait d'un Furyou qui, à première vue, ne semblait pas être l'un des 5 « Originaux ». »

Voilà le moment le plus important de mon récit.

« - Si je devais émettre une hypothèse, je dirais que ce « Furyou », créé sous le nom de code « PROGRAMME BRAS ENCHAINÉ », n'est autre que Monwa, celui qui se fait appeler « sa Majesté » et traque les Furyous primaires.Si je devais aller plus loin dans mon analyse, je dirais même qu'il a été créé, justement, dans le but d'agir contre les cinq primaires, si jamais ces derniers devenaient incontrôlables pour leurs créateurs, le clan Uchiha. »

Après un redressement de ma casquette afin de me calmer un peu, mimique que j'adoptais la plupart du temps, je terminai mon exposé, pour ensuite attendre les instructions de ma supérieure.

« - Nous n’avons hélas rien trouvé d’autre qui pourrait nous aider face à cette menace. »

Cartes sur table. Une histoire ressemblant tout au point à une légende urbaine, un mythe ancien de préférence. Une légende qui vaudrait mieux ignorer et laisser le flot du temps l’emporter dans les tréfonds de l’oubli. C’est dans cette optique que le sombre spadassin n’a jamais discuté de ces entités de l’ère précédente. Même son ancienne patrie, la Brume Sanglante, n’a su un seul mot des Furyous – autre que les informations générales sur la déesse des flammes aujourd’hui décédée. Bien qu’il ait scellé un pacte pour lui-même de garder le silence sur cette affaire et de ne rien révéler à qui que ce soit, peu importe la situation, voilà qu’il dénoue la boucle sur sa promesse. Car, ironiquement, la situation l’exige. Pour peut-être trouver un moyen de mettre un terme sur cette menace, il faut plonger dans un passé récent. Et le partager avec des individus qui possèdent des renseignements sur un événement pouvant éclairer le garçon à la cicatrice écarlate est un prix fort. Néanmoins, pour sauver l’humanité d’une épée de Damoclès qui risque d’assujettir l’humanité à l’état d’esclavage, ou pire, l’extinction, cela est un prix plus que raisonnable. Au final, la légende des Furyous perpétuera pour de longues années. Un sort que Setsuna aurait préféré ne pas lui-même engendrer.

La tête haute du clan Yamanaka et le brun l’écoutèrent sans interruption. Un long récit uniquement imaginable par un enfant, un écrivain de science-fiction ou bien un fou appartenant à un asile. Un océan de mutisme noya les deux protagonistes, ces derniers fixant toujours intensément l’Épéiste Noir, même à la fin de son monologue, comme s’ils attendaient une suite à la conclusion. Un bref échange visuel entre le brun et la rousse pour signaler que tout est bon pour enclencher leur partie du marché, et le premier entama à son tour un long récit en réponse à celui du Kirijin. Les événements au temple dédié à la divinité du démon renard, une bête mythique au même titre que Sanbi. L’attaque des Samouraïs, ces derniers implorant le pardon avant le trépas ; la découverte d’un laboratoire secret abritant un dossier sur le Bras Armé ; un objet lourd disparu, que le Sabreur doutait bien de l’identité de cet objet mystère ; une nouvelle pièce reliée à la précédente, relatant un projet ancien des Uchiha : le Bras Enchaîné.

Bien qu’il écoute attentivement les propos de son homologue, cette partie de son histoire attisa totalement l’attention du Stigmate. Bras Enchaîné, voilà le mot manquant sur la stèle. Il connait désormais le titre de ce second projet. Cette « Majesté » du nom de Monwa serait donc le produit d’une expérience d’un Uchiha. Son hypothèse de départ est exacte. Monwa, sujet d’une expérience réussie… Qu’en est-il des autres sous son commandement ? Est-il le chef du Bras Enchaîné, à l’image de Tsura ? Le dénommé Yusei avança une hypothèse de son cru qui tient la route avant d’achever son discours en révélant que Konoha n’a malheureusement rien trouvé de plus. Malgré qu’il arbore un masque de glace, sous ce faciès n’exprimant rien d’autre que l’objectivité éclatait la déception.

Ce n’est pas grand-chose, effectivement. Il a surveillé de près son chakra, au cas où l’idée d’omettre quelque chose intentionnellement ou de mentir. Son énergie n’a guère vacillée et le Konohajin ne semble pas être un homme doué dans la matière de la sensorialité. De plus, uniquement par le langage du corps, l’ancien Chef des Épéistes pouvait voir que le Chûnin est nerveux. Un individu voulant mentir tenterait de cacher son anxiété, ce qui n’est pas le cas de ce Shinobi. Le jouvenceau au regard bicolore ferma les paupières un moment, le temps de mettre son esprit en ordre. Il rouvrit les yeux, plaquant son regard de braise et de glace sur ses deux interlocuteurs. Il est grand temps de leur révéler l’autre partie de l’histoire.

• L’objet disparu dans le laboratoire a été dépouillé par Yakigote Tochirô lui-même. Il l’a pris avant de s’enfuir face à ses assaillants. L’objet est en fait une stèle. Sur cette stèle résidait des inscriptions illisibles, mais l’on pouvait comprendre « Programme Bras Enchaîné : Sujet… », et le dernier mot est un mystère. Selon la lettre restante, qui est un « O », on peut supposer qu’il s’agit de ce Monwa.

Ses prunelles perdirent leur lumière, démontrant bien que l’Homonculus est plongé dans un état de réflexion profond. Il y a quelque chose qui cloche.

• Selon cette tournure, Monwa serait le chef de ce Bras Enchaîné. Cela expliquerait pourquoi il a d’autres Furyous comme serviteurs…

Pourquoi est-ce que tout cela ne concordait pas ? Dans la logique même, cela fait du sens. Pourtant, tout cela sonnait faux pour Setsuna. Un Furyou, par définition, a une obsession et tente tout pour l’accomplir. Le Chasseur et l’Amazone étaient tous les deux directs pour satisfaire cela. Si son obsession est l’assimilation des Originaux, alors pourquoi se donne-t-il tant de mal ? La réponse est peut-être dans ce fameux document.

• Je suis conscient qu’une telle demande venant d'un Nukenin relève de l’absurdité, mais si possible, j’aimerais avoir accès à ce rapport que vous avez trouvé. Ou du moins, une copie conforme et parfaite. Sans vouloir offenser la fierté de Konoha, je crois strictement que vous avez omis un ou plusieurs éléments importants de ce rapport.

Oui, la réponse se cache dans ce rapport. C’est un fait.

Dès le moment où elle demanda à l’épéiste de commencer, un magnifique et long échange d’informations s’est opéré entre les deux jeunes hommes. Conformément au marché passé entre eux, le nukenin a en premier lieu dévoilé toutes les informations qu’il possède, du moins apparemment. S’ils ont ne sait pas que tout ceci est sûrement réel, assimilé son discours à un bon vieux roman serait plus crédible. C’est comme si le monde actuelle était devenu une énorme intrigue qui se développe au fil du temps, exactement comme le schéma narratif que suivent tous les romans.

Ce qui reste impressionnant, c’est le nombre d’informations clés que possède ce jeune garçon qui, comme il l’a dit au départ de son monologue, l’a apprit de par un hôte lui-même. Même si au départ à s’est montré hésitante a accepté sa requête, elle a su dès les premières phrase qu’elle n’allait pas du tout le regretté. Qui aurait cru que ce nukenin originaire de Kiri possèderait plus d’informations que la majeure partie des villages ? Assurément personne. C’est ainsi que, au départ désintéressé par tout cela, la Dame se redresse légèrement sur sa chaise et plonge son regard de braise dans celui du conteur. Croisant les doigts, elle se concentre sur le récit, enregistrant par la même occasion tout cela dans sa mémoire infinie.

Une fois son monologue terminé, la Dame restait muette quelques instants. L’espace d’une microseconde, son esprit pénétra celui de son interlocuteur sans que celui ne ressente quelque chose, et ce, pour le simple but de vérifier la véracité de ces propos. Rien de bien méchant en soi, juste une très très rapide analyse afin de savoir si ce qu’il a dit est vrai, dans l’ensemble du moins. Une fois cette vérification faites, un léger sourire vient se peindre sur son visage de femme mûre. Elle est satisfaite. Même si elle-même ne s’implique pas autant que certain dans cette histoire de Furyou, elle pourra toujours transmettre ces informations au village qui s’occupera de faire les déductions.

Un bref regard est alors adressé au jeune konohajin ayant des informations capitales. Sans un mot, il comprend que c’est à son tour de prendre la parole et qu’il doit se préparer à un long monologue. Seulement, la Yamanaka ne daigne pas lui lancer un regard de toute son intervention. Ce qu’il dit, elle le sait depuis déjà quelques minutes, quand un membre de son clan lui a transféré les informations directement dans son esprit. Par conséquent, et ce pendant plusieurs minutes, elle se contente d’observer les réactions du nukenin. Malheureusement, elles ne sont pas extraordinaires. Meia n’a pu déceler qu’un seul pique d’intérêt de sa part et ce quand Yusei à parler du bras enchaîné.

Après qu’il ait terminé son fameux monologue, l’ancien kirijin semble entrer dans un état de réflexion intense. Ne brisant pas le silence, la rousse découvre un regard glacial quand il ouvre à nouveau les yeux. Elle aurait pu mettre fin à la rencontre maintenant, mais l’épéiste semble avoir quelque chose à rajouter. Quelque chose de primordial en soi. C4est donc avec une attention toute particulière que la rousse écoute ce qu’il a à rajouter.

De nouvelles informations qui font écho à celle-ci délivré par l’autre Konohajin. Tout ceci commence à devenir vraiment intéressant. Peut-être qu’au final, Meia va peut-être se pencher elle-même sur l’analyse de ces informations… Avec toutes ces informations en sa possession, elle pourrait peut-être arriver à une conclusion des plus utiles.

Autre aspect de l’intervention du jeune homme, il s’agit d’une demande. Une requête même. Une demande qui comme il l’a dit lui-même, peut paraître absurde venant d’un nukenin. Or, ayant gagné un minimum la confiance de la Dame, sa première réaction face à cela a été de laisser glisser un sourire amusé sur son visage. Puis, se raclant la gorge, elle prend enfin la parole alors que cela fait plusieurs minutes qu’elle reste muette.

- Vous avez raison, cette demande est absurde. Complètement absurde.

Au moment où elle prononce ces mots, un masque de neutralité s’est peint sur son faciès, remplaçant le sourire précédent. Même si elle accède à sa requête, elle comptait bien insister sur le fait qu’en effet, sa demande est assez osé et que face à d'autres, il se serait mangé un refus catégorique. Si l’on penche du côté de l’Hokage, il lui aurait donné le rapport dès le début de son entrevue à tous les coups… mais si l’on voit cela du point du chef actuel de la Racine, c’est tout autre chose. Peut-être même ne serait-il pas rentré s'il avait fait preuve d’autant de hâte et de nonchalance face à Natsuki. Heureusement que maintenant, Meia a pu voir un autre aspect de cet homme, notamment à propos de son arrivée.

- Or, vous semblez être une personne intelligente et profondément impliquée dans la lutte contre les Furyou. Les éléments que vous nous avez fournis et le cadavre que vous nous avez offert montrent bien votre bonne foi. Vous avez su gagner une partie de ma confiance et de mon intérêt, jeune épéiste de la brume disparu.

Un petit sourire de politesse et elle attaque l’autre aspect, légèrement plus fâcheux.

- Cependant, j’aimerais qu’une chose soit claire. Si j’ai accédé à votre première requête et que je compte en faire de même dans la deuxième, vous devez m’assurer que vous combatterez les Furyou aux côtés de Konoha et des autres villages jusqu’au bout. Si j’apprends que ma confiance, que dis-je, que la confiance même de Konoha a été trahis…

Inutile de finir sa phrase, l’homme a déjà dû comprendre où elle venait en venir. Si l’on regarde bien, ce ne sont pas des menaces. Juste un vulgaire rappel qui en soi sera sûrement inutile. Cet homme ne va sûrement pas trahir les villages au profit des Furyou, ça se voit facilement.

- Ne soyez pas surpris de sentir une petite sensation de picotement au niveau de la tête… je vais tout simplement vous transmettre le rapport complet directement dans votre esprit. Ce sera plus simple, plus rapide et plus sûr que de vous fournir une copie du rapport. Je pense que vous êtes assez futé pour le comprendre, n’est-ce pas ?

Sur ces bonnes paroles, elle inspire brièvement avant de se concentrer l’espace d’une seconde sur le nukenin et plus particulièrement, sur son esprit. Hop, rapport transféré. Si tout est en ordre, cet entrevus est enfin terminé et tout le monde est content ! Ah… elle en avait presque oublié la présence de Yusei tellement elle était préoccupée par le nukenin…

• Quatre éléments.

Ces propos, lâchés sur le sentiment d’une résolution ferme, affirmait bien que la chimère a fait plusieurs découvertes grâce aux nouvelles informations qu’il a acquiert. Le don de ces manipulateurs de l’esprit est un atout non négligeable et d’une utilité à ne pas questionner. Cela fait la deuxième fois que la rouquine infiltre son esprit : la tentative initiale a probablement eu pour but de vérifier les propos qu’il révèle, et la seconde pour lui fournir ce dont il a besoin et demandé humblement. Il a conscience de cette intrusion uniquement grâce à son sixième sens. S’il l’avait voulu, il aurait pu bloquer toutes formes d’anomalie, intérieure ou extérieure. Toutefois, il avait bien expliqué au début de cette rencontre qu’il ne compte rien cacher et cette parole tient toujours. C’est pour cette raison qu’il autorisa silencieusement l’accès à Yamanaka Meia, vérifier la vérité puis lui donner ce qu’il a demandé.

Setsuna rouvrit ses paupières, glissant ses prunelles hétérochromiques sur les deux individus face à lui. Oui, quatre éléments. Plusieurs points vitaux qui ont su rester dans l’ignorance, littéralement sous le nez des Konohajins. Avec un peu de temps, les analystes pourraient déchiffrer ce message. Néanmoins, c’est quelque chose qui commence à être hors de portée de main. Le temps, ce flux sempiternel et universel, notion créée par l’Homme, mais existant depuis bel et bien avant la vie, est désormais compté. Cette épée de Damoclès, lévitant près de la tête de l’humanité, s’apprête à un moment ou un autre de tomber et se loger dans sa cible. C’est cette même raison qui le poussa à venir au village de la Feuille, et c’est toujours dans ce mode de pensée qu’il compte faire part de ces trouvailles.

D’un vif mouvement, le Stigmate sortit de la poche de son pantalon un parchemin ainsi qu’un fin fragment de graphite. Il déroula le manuscrit, vierge, et débuta à inscrire des lettres. Les autres protagonistes purent comprendre après un moment que l’Épéiste de la Brume Sanglante retranscrit exactement, mot pour mot, le rapport trouvé lors de l’expédition au temple du renard. Moins de deux minutes de silence, le crépitement du minerai bourdonnant dans la salle brisant cette douce mélodie muette, il rangea finalement le fragment dans sa poche et tourna le papier à l’intention de Yusei et sa supérieure. Bien que le texte soit recopié avec exactitude, il y a une claire différence : quatre extraits ont été soulignés. De son index, il pointa le premier extrait digne d’intérêt, obligeant les protagonistes à focaliser leur attention où il le désire.

• Cette phrase : « Il ne me reste plus que deux corps. » Cela fait allusion à des cadavres. Voilà la première différence entre la fabrication des deux unités : l’une a été formée à partir de vivants, l’autre à partir de morts. Le Bras Enchaîné a été engendré par résurrection.

Aussi tiré par les cheveux que cela semble être, le rapport soutient pourtant cette thèse. D’un autre côté, ce point est probablement le plus apparent. Cela se voit du début à la fin. Les Faux sont le produit d’une nécromancie quelconque, c’est un fait indiscutable. Le Yuuki continua ses révélations, glissant son doigt sur la prochaine tirade soulignée.

• « … il ne me reste que quatre Sharingan, en comptant les miens. » La signification de cette information est plutôt complexe. Le pouvoir du créateur a-t-il une limite, au point qu’il a besoin de changer ses yeux au besoin ? Ceci semble ne pas être le cas : il dit bien qu’il lui reste quatre yeux, en comptant ses propres Sharingans, donc il n’a toujours pas sacrifié sa vue. Les Sharingans doivent plutôt avoir une autre fonctionnalité, un autre objectif. Ils sont peut-être nécessaires à la vie du Bras Enchaîné. Est-ce que cela signifie que le Bras Enchaîné détient l’héritage des Uchihas ?

Il laissa cette interrogation en suspens, car lui-même ne connait pas la réponse. Un Furyou doté du Dôjutsu légendaire. Le simple fait de l’imaginer est suffisant pour procurer des frissons glacials chez un quidam lambda. De nouveau, il porta son doigt vers un nouvel extrait, le troisième, ce dernier se situant au bas de la page.

• Le troisième élément : « PROGRAMME BRAS ENCHAINÉ : TERMINÉ. » Ce renseignement parle pour lui-même. Le projet a été clôturé, l’expérimentation étant un succès. Ce qui est important de noter est le fait qu’un seul sujet a été réussi. Ni plus, ni moins. Donc, cette seconde génération de Furyous ne sont pas totalement des Furyous. Je déduis que Monwa, le Bras Enchaîné, a lui-même réussi à créer ses propres sbires grâce à une méthode quelconque. Cela explique en soit pourquoi il a un contrôle total sur eux.

Rien de bien important jusqu’à maintenant. Le premier élément ne fait que confirmer des doutes, le second ne fait qu’apporter des questions supplémentaires au mystère, puis le troisième point emprunte le même rôle que le premier élément. Cependant, le quatrième et dernier élément en est tout autre. L’Homonculus releva son doigt et pointa la phrase au-dessus de la dernière tirade étudiée. Son ton de voix devint plus clair, mais plus sinistre. Il leva ses joyaux de feu et d’océan sur les deux Konohajins.

• Voici le point le plus important de tout le rapport : « Il m’a même dit qu’il ferait ce pour quoi il est là. Et qu’il allait commencer dès la fin de mon rapport. La fin de la Grande Guerre est proche. » La Grande Guerre clanique est le produit d’un conflit entre les Uchihas et les Senjus. Le créateur parle d’y mettre un terme grâce à ce nouveau Furyou puisque c’est son « devoir ».

Il laissa trois secondes en blanc, simplement pour voir si la rousse et son acolyte voyait où il voulait en venir.

• La fin de la Grande Guerre. C’est l’objectif du Bras Enchaîné. La réponse à son existence. Son obsession.

Setsuna se laissa tomber sur le dossier de sa chaise et croisa les bras.

• Si la fin de la Grande Guerre est l’obsession de Monwa, alors pourquoi recherche-t-il les Originaux ? Peut-être que son obsession a évoluée : elle est passée de l’annihilation des Senjus à l’extermination des Shinobis, ou des humains… Mais cela ne fait aucun sens. Monwa a beau avoir fait des ravages sur notre monde, il n’a pourtant pas commis une boucherie. Même en détruisant Kiri. Si son obsession est restée la même, il s’en prendrait uniquement à votre nation, descendants des Senjus et de leurs alliés. Plus rien ne fait du sens.

Nouveau silence… Lourd silence.

• Monwa n’est pas celui qu’il prétend être.

Une hypothèse parmi tant d’autre que le Martyr opte à adopter. Monwa, créé pour mettre un terme à un conflit, le voilà qu’il souhaite mettre sa main sur le monde et assimiler ses prédécesseurs. Cela est contre-nature, peu probable. S’il n’est pas celui qu’il dit être, alors qui est-il ? Qui est cet imposteur qui a lui-même créé une armée de Furyous ? La réponse, le Kirijin ne la détient pas. Cette rencontre désormais terminée comme l'a mentionné plus tôt la Yamanaka, le clone disparu brusquement en une nuée de fumée opaline, sans donner le moindre signal et dire au revoir. Pourtant, l’on pouvait toujours entendre un écho audible.

• Je me demande… Ce qui se passera lorsque Monwa assimilera les Cinq Primaires.

Une question, non pour les Konohajins, mais pour lui-même… Non, pas une question : il connaît déjà la réponse. Prévisible.

Citation :

Voilà, RP terminé pour moi ! Merci beaucoup pou ce RP o/ (un tantinet inutile désormais, amis pas grave. Chronologiquement, il a toute sa valeur xd)