Ordre de mission:

Après de longues discussions, nous en sommes venus à un consensus. Mes alliés, Miyuki et Kennei, et moi-même avons décidé de créer un groupe avec lequel nous avons l'espoir de faire une différence au niveau, au départ, national et, ensuite, mondial. Quiconque ayant la capacité de suivre un simple code de conduite composé de cinq règles peut rejoindre le Zen'Ryou et, ce, peu importe son origine ou son passé. Nous jugeons sur les actions présentes et sur la véritable intention de faire le bien. Je me dis, depuis le début, que ça semble un peu au-dessus de nous, que notre clan a une sorte d'atmosphère de supériorité involontaire, mais je me tais à ce sujet.

Emballé, j'ai aussitôt contacté mon vieil ami Yojimbo grâce à Chokushi pour lui expliquer la situation et, aussi, évidemment, prendre de ses nouvelles. Maintenant, grâce à Shinji, il a été libéré et sa famille est saine et sauve. Il a cherché pendant quelques jours, puisque ce n'est pas simple, paraît-il, d'avoir accès aux Bingo Books des autres nations. Au final, il nous envoie à l'endroit même où j'ai rencontré Kennei pour la première fois, c'est-à-dire Ta No Kuni aussi connu sous le nom du Pays des Champs de Riz.

Selon la missive que j'ai reçu, l'homme en charge cherche un déserteur qui connait plusieurs styles de Ninjutsu se liant à l'eau et à l'éclair. Le point changeant, celui qui a motivé l'implication du Zen'Ryou, est qu'il brutalise les petite gens des villages de cette contré. Au moment de la lecture de cette information, j'ai senti monté en moi une rage saine et divine. C'est exactement ce à quoi sert notre clan! Nous sommes la rage silencieuse des innocents. C'est le moment de le prouver.

Donc, en chemin avec les cheveux que nous avons loué au Pays de la Foudre, nous avons mis de côté ma quête personnelle de la recherche sur Osai et son lien avec la Grande Guerre pour nous diriger directement à Zinsachi, la cité d'où provient ce criminel, pour y trouver d'avantage d'information sur son passé et sur ses habilités. L'objectif est de passer quelques jours là et d'ensuite de se rendre à la Capitale pour en discuter directement avec le Daimyo. Finalement, nous allons le traquer, le chasser et le capturer s'il n'accepte pas de nous suivre paisiblement.

Avant toutes choses, j'aimerais connaître son point de vue et son histoire. Ça fait partie de nos règles d'en apprendre plus sur les choses avant d'agir si c'est possible. Peut-être qu'il y a des secrets que nous ne connaissons pas. Il faut en être certain. Je n'accepterai pas de me retrouver une fois de plus en danger par manque de préparation d'autant plus que cette fois-ci notre adversaire est redoutable puisqu'il peut utiliser des capacités de Shinobis. Je suppose que contrairement à nous, il n'a pas peur des dommages collatéraux. Nous devons l'arrêter. Nous n'avons d'autres choix que de réussir. Ce n'est pas pour l'argent ni pour la gloire, c'est parce que c'est ce que fait le clan, c'est notre mission, c'est notre but.

Nous arrivons à Zinsachi tôt dans l'après-midi. Laissant nos chevaux prêts d'une sorte de grande auberge, j'observe la totalité de la fresque devant moi. Les gens semblent joyeux et festifs, la grande rue est en effervescence et les marchands hurlent quels produits sont supérieurs. En fait, je suis surpris de voir que tout est en ordre, que les maisons sont en bon état et que les gens vivent. J'avais un pressentiment mal placé. Je souris finalement.

- "Ce village est normal malgré le fait que le Ninja criminel vient d'ici."

Je me retourne et j'attrape mon équipement du dos de mon cheval.

- "Par où désirez-vous commencer? Il y a beaucoup à couvrir et nous avons peu de temps. Quels sont les informations dont nous avons besoin en priorité, selon vous?"

Depuis qu'ils avaient posé le pied à Ta no Kuni, Miyuki rayonnait littéralement. Plus elle était près du temple et de son maître, plus son humeur était joviale. Il faut dire qu'il y avait encore beaucoup de kilomètres qui les séparaient de sa maison, mais elle foulait le sol du même pays, ce qui n'était pas peu dire après tout ce temps passé à Konoha.  Elle prenait plaisir à reconnaître des caractéristiques propres à ce qu'elle avait chez elle, quand bien même elle n'avait jamais mis les pieds à Zinsachi.

La joyeuse animation qui régnait dans les rues de la ville quand le trio y entra collait avec le sentiment qui animait Miyuki. En plus de se retrouver presque près de chez elle, elle était en compagnie de Taku et de Kennei, un samouraï et un ninja qui étaient tous deux forts sympathiques et qui partageaient ses opinions. À eux trois, ils formaient un tout nouveau clan dont l'idéologie cadrait parfaitement avec l'un des buts qu'elle s'était fixé dans la vie.

- Bien sûr que ce village est normal, pourquoi ne le serait-il pas? demanda Miyuki suite à un commentaire de Taku. Celui que l'on recherche utilise peut-être cet endroit de temps à autres comme refuge ou base, ou je ne sais pas. Il n'est pas obligé d'y avoir commis quelque méfait ou d'avoir corrompu tout le monde. 

Son esprit vaqua à la réflexion alors que deux enfants couraient non loin d'eux. Depuis que l'ermite lui avait dit d'apprendre à réfléchir avec plus de rigueur, elle s'efforçait de s'arrêter chaque fois qu'elle en avait l'occasion pour se remémorer les informations qu'elle possédait et élaborer plusieurs hypothèses ou pistes de solution. Comme elle n'était pas particulièrement du type réflexif, cela lui demandait un peu de temps, mais ce n'était pas sans espoir. 

C'est ce qu'elle faisait à ce moment précis, en écoutant tout de même d'une oreille ce que leur disait Kennei. Ils étaient donc là, tous les trois, à la recherche d'un déserteur qui semait la terreur parmi les villages qu'il considérait comme faibles de Ta no Kuni. Il était un adepte de ninjutsu et utilisait le suiton et raiton. Ils ne disposaient pas d'autres informations.

- Moi? demanda Miyuki en sortant de ses réflexions. 

Elle garda un moment de silence avant de se prononcer. 

- On doit savoir à quoi il ressemble, d'abord. S'il a un signe distinctif qui fait qu'il est facilement reconnaissable. On devrait aussi en apprendre un peu plus sur son passé. S'il vient bel et bien de Zinsachi, il doit forcément y avoir des gens qui le connaissent. De préférence quelqu'un qui ne l'aime pas, car il en dira sans doute davantage. Il serait aussi intéressant de connaître les lieux qu'il a déjà attaqués, s'ils ont des points communs. Ça pourrait nous être utile pour en apprendre plus sur la manière dont il passe à l'attaque. Est-il d'un style plus direct? Plus rusé? Seulement ninjutsu? À quel niveau? Aussi, il faudrait être à l'affût de toute rumeur d'attaque future. Ah! et quel a été le village le plus puissant qu'il a attaqué. Cela pourrait nous donner un indice sur sa puissance. S'il est aussi orgueilleux qu'on le dit, il ne s'attaquerait pas à plus fort que lui, par peur de perdre. Et ses motivations! A-t-il dérobé des richesses, veut-il se couvrir de gloire, le fait-il par simple amusement, veut-il acquérir du pouvoir, des armes ou bien des secrets politiques? 

Elle sentit presque un léger mal de tête sourdre en elle tant elle avait mis de l'effort dans sa réflexion, mais fidèle à ses habitudes elle l'ignora. Elle sourit à ses alliés avec beaucoup d'enthousiasme, puis tourna la tête en direction d'un marchand qui engueulait les deux enfants qui venaient de renverser une bonne partie de son étalage par accident dans leurs jeux de course.

Malgré le fait que mon attention vacille entre les villageois et leurs activités, j'écoute attentivement chacun des mots prononcés par Ken et Miyuki. Les deux apportent de bons points. Kennei a déjà apporté trois propositions tactiques en plus de quelques informations qu'il serait intéressant de connaître alors que l'adepte de Maskine a proposé d'approfondir nos connaissances sur notre cible. Les deux voies sont importantes, il est vrai.

Des gamins passent entre nous en rigolant. L'un d'eux me regarde rapidement et je lui offre un sourire dans l'espoir qu'il cesse de nous craindre malgré notre armement. Alors qu'ils s'enfuient, je réalise que nous oublions un point important. Mon attention revient vers mes deux partenaires. Alors que, plus loin, un étalage tombe en ruine lorsqu'un enfant se cogne contre son bois.

- "Vous avez raison tout deux. Il est important de bien connaître sa cible du point de vue des compétences et de ses capacités, mais il est tout aussi important de comprendre son histoire et son origine. C'est un des points de notre code de conduite. Donc,-"

Je cesse de parler momentanément alors que je vois le marchand s'enrager et lever la main pour frapper un des enfants. En une seconde, j'analyse la situation selon nos valeurs. Le point prioritaire, celui qui est dieu au-dessus des autres, est d'aider les démunis. Ainsi, je me lance en un seul mouvement vers l'homme irrité et les enfants. Je me positionne directement entre eux et reçoit un coup que j'attrape facilement.

Je jette un regard froid et dénué d'émotion au marchand qui, lui, répond par une expression remplie à la fois de surprise et de terreur. Je reste ainsi, immobile, pendant quelques secondes avant de laisser aller sa main. De la main gauche, je fais signe aux jeunes de disparaître alors que je l'autre je sors une bourse.

- "Combien? Quatre cent, ça doit être plus que suffisant, non? Voilà donc six cent. Achetez-vous de l'équipement plus solide. N'attaquez plus jamais les enfants, car je ne serai pas aussi clément, monsieur," dis-je en conservant la même expression sans jamais laisser son regard quitter l'intensité du mien.

Le vieil homme bégaye alors que les petites victimes se sauvent aussi rapidement que leurs courtes jambes ne leurs permettent. Je fini par laisser un autre sourire apparaître et je lui souhaite une excellente journée. L'homme est terriblement confus. Je retourne lentement vers mon groupe sous les regards surpris de tous.

- "Je disais donc que selon notre code de conduite, nous n'avons pas de chef. Cependant, je crois que pour une mission du genre, il est important d'avoir une personne qui prenne les décisions. Avant toutes choses, je propose les actions suivantes: un d'entre nous ira interroger l'auberge et ses clients, l'autre tentera de trouver sa maison et sa famille si elle est encore en vie et, finalement, le dernier devra étudier les archives des forces de l'ordre pour voir s'il est possible de découvrir son mode opératoire. L'objectif est de tout connaître: son nom, son âge, sa taille, son poids, son style, les vêtements qu'il porte en général, quels guerriers connus a-t-il combattu, est-ce qu'il aime l'alcool, quels villages a-t-il attaqué et n'importe quoi qui pourrait être utile. Bref, c'est mon point de vue, mais avant tout chose," continue-je en sortant des cure-dents de ma poche. "Choisissez-en un chacun."

Je brise un sur trois et je les place dans ma main.

"Celui qui tire le plus petit sera le chef pour cette mission et ses ordres seront suprêmes. Le chef peut nommer un autre chef, mais ce sera susceptible à un vote. Les ordres du chef doivent suivre le code de conduite, évidemment. Finalement, je conseille que nous faisions vite puisque j'ai causé un peu de bouleversement par exprès avec les gamins. Une pierre deux coups! Ça ne veut pas dire que ça marchera, mais s'il a des alliés ici et que les rumeurs se déplacent aussi vite que dans d'autres villages, le criminel sera attiré par notre présence."

Pas bête, l'idée de donner une somme pour calmer les esprits qui s'échauffaient. Le marchand semblait surpris mais se hâtait d'accepter cette bourse tintante dans laquelle se trouvait un montant plus que suffisant pour remplacer ce qui avait été gâché dans son étal par les enfants. Qui plus est, il pourrait boire à la santé de qui il voulait pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois, avec ce qui resterait dans la bourse. 

La moine était cependant sceptique quant à l'attention que ce geste attirerait sur eux. Bien entendu, des rumeurs courraient dans le village, on ne pouvait en douter, mais n'était-ce pas plutôt des bandits qui seraient attirés, compte tenu qu'une bourse bien remplie avait été un point majeur dans cet événement?

Qu'importait, après tout? Si le bon poisson venait mordre à l'hameçon, tant mieux. Sinon, tant pis. Ils avaient bien d'autres pistes qui méritaient d'être explorées, comme le schématisait si bien Taku. Avant de les explorer toutefois, il fallait tirer à la courte paille (avec un cure-dent, dans la situation présente) pour déterminer qui serait le chef de cette mission. Miyuki aimait bien cette manière de fonctionner, car cela permettait à chacun de pouvoir diriger et d'apprendre comment faire. L'envers était que tout le monde n'était pas nécessairement qualifié pour le faire. Cela étant dit, le caractère ouvert et démocratique de Zen'ryou permettait de palier à cela en rendant possible discussions et débats.

Kennei prit un morceau de cure-dent le premier et, au vu de la taille du petit bout de bois, il était certain qu'il était le chef sur cette mission. Voyant qu'il était plutôt nerveux à cette idée, Miyuki entoura ses épaules de son bras, rassurante et chaleureuse, comme elle l'aurait fait pour un petit frère.

- Bravo, chef Ken! dit-elle en souriant de toutes ses dents.

Elle le lâcha sitôt ceci dit, et écouta son premier discours. Ils disposaient donc d'une heure et demi, à compter de maintenant, pour amasser le maximum d'informations. Miyuki fut attirée instantanément par l'option qui consistait à fouiller dans les archives pour découvrir son mode opératoire. Elle aimait bien connaître comment les gens combattaient pour imaginer des contre-attaque, en particulier lorsque ceux-ci avaient un style complètement différent du sien. 

- Je veux aller aux archives, si cela vous convient, dit-elle. C'est bon pour vous?

Après qu'ils se furent mis tous d'accord, Miyuki se dirigea de son côté vers sa part de la mission, bien décidée à la mener à bien.

Au premier tir, Kennei découvre qu'il sera l'homme derrière l'opération. Son expression semble partagée entre fébrilité et anxiété. Miyuki le ressent, elle aussi, et s'approche de lui. Elle dépose son bras sur ses épaules en lui offrant une grande dose d'énergie positive. Je fais un pas aussi, place sa tête au creux de ma paume et le décoiffe de la main gauche.

- "Ken, j'ai confiance en toi. Sache que nous suivrons tes consignes, mais que n'hésiterons pas à te remettre en place si c'est nécessaire, ce que je ne crois pas. Au final, suit tes instincts et fis-toi au code de conduite du clan et tout va bien aller."

Maintenant rassuré, Ken nous explique son plan. Miyuki demande à s'occuper des archives. Donc, il ne reste qu'étudier la famille dudit criminel. Il me manque beaucoup d'informations et je ne sais pas très bien par où commencer. Notre chef nous explique que nous devrons revenir ici-même dans quatre-vingt-dix minutes pour mettre ensemble nos trouvailles. L'équipe se divise aussitôt.

Le soleil a passé son zénith depuis à peine quelques heures, mais l'effet de la saison semble plus poussé dans cette région pour une raison que je ne connais pas. Lentement, je peux déjà sentir les rayons du soleil s'amoindrir. Je me doute que nous n'aurons que quelques heures encore avant la tombée de la nuit. En bref, je suppose qu'avant de débuter les recherches, nous aurons à dormir à l'auberge à l'entrée du village. J'espère qu'ils auront suffisamment de place pour le clan complet.

Ne sachant pas réellement vers où je me dirige, je laisse le destin me conduire. Après pratiquement une demi-heure de marche en direction de ce qui semble être un coin plus résidentiel du village, je découvre un vieil homme aveugle assit au bord du chemin. Je décide donc de m'en approcher.

- "Bonjour cher monsieur," commençais-je. "Vivez-vous ici depuis longtemps?"

Je rajoute ces mots en m'accroupissant pour laisser quelques sous dans son plat vide. Je fais exprès de les laisser retentir pour qu'il puisse savoir qu'il pourra se nourrir plus tard. Un sourire apparaît aussitôt dans son visage. Il approche sa main crasseuse de mon visage, mais je ne bronche pas. Il la passe sur la totalité de ma peau et va même jusqu'à tâter mes oreilles. Je sens ma chair rougir d'embarras. Après, il prend une position plus décontractée.

- "Oui. Depuis mon plus jeune âge. Je me nomme Oshiro. Et vous?"

- "Appelez-moi Taku, monsieur. Avez-vous toujours été aveugle?"

L'homme sourit de manière nostalgique, je le sens.

- "Oh, non. C'est une blessure," me répond-t-il en pointant le bandeau couvrant ses yeux. "Dites-moi, Taku. Pourquoi êtes-vous vraiment ici? Ce n'est certainement pas pour me donner de l'argent."

Je laisse passer un petit rire confus.

- "En fait, je suis ici pour aider. Avec mon clan, nous sommes à la recherche d'un criminel. Je n'ai que très peu d'information sur lui et j'aimerais en découvrir d'avantage."

Derrière son cache-yeux, il m'observe. Je sais qu'il me jauge.

- "J'ai deux questions, jeune homme. La première, avez-vous déjà tué un homme? La deuxième, pour quelles raisons tueriez-vous si vous n'aviez pas d'autres choix?"

Je me relève lentement tout en enlevant la saleté de mon visage. J'y pense pendant quelques secondes.

- "Je n'ai tué qu'une personne et je m'en veux encore. Pour ce qui est des raisons, je préfère ne pas tuer. Toutefois, si jamais je n'ai pas le choix, je le ferai pour protéger des personnes."

L'aveugle m'analyse encore pendant de longues secondes. Il me fait presque penser à l'ermite de Konoha. Lorsqu'environ une minute s'est écoulé, minute durant laquelle je ne faisais que rester debout sans broncher, l'homme reprend la parole.

- "Je crois que vous êtes du genre à vouloir savoir ce qui arrive aux gens, je me trompe? Si tel est le cas et que vous êtes honnête, suivez-moi. J'ai quelque chose à vous montrer."

Sitôt sa phrase complétée, il se lève en attrapant sa canne et sa besace. Se mettant en marche entre les deux bâtiments qui se trouvent derrière lui, il me fait signe de le suivre. Je prends une seconde pour me gratter l'arrière de la tête, pensif, et je décide de lui faire confiance. Je dois avouer être incertain de ce qui m'attend.

Après avoir demandé son chemin à deux reprises, Miyuki finit par arriver devant un bâtiment d'aspect plus officiel que les autres. De grosseur moyenne, il était coincé entre deux petits édifices dont les façades n'indiquaient en rien ce qu'elles abritaient. Il aurait tout aussi bien pu s'y trouver des bureaux que des appartements. Des officiers en uniforme pouvaient être aperçus plus fréquemment dans les environs, et c'est en voyant un trio d'entre eux discuter au pas de la porte que Miyuki avait repéré le bon endroit du premier coup. 

Les saluant au passage, elle passa les portes et s'approcha d'un comptoir. Un homme, portant le même uniforme que tous les autres, occupé à divers formulaires. Après qu'elle lui eut expliqué le but de sa visite et assuré qu'elle n'outrepasserait pas les limites qu'on lui imposerait, il la conduisit dans une pièce où se trouvait des dizaines d'étagères qui contenaient chacune des centaines de dossiers. Un coup d'oeil à toute cette paperasse ne découragea pas Miyuki, au contraire. Elle se sentait plus déterminée que jamais à mener à bien sa mission. Ce qui se révélait plus complexe, toutefois, c'était de trouver dans le temps imparti ce dont elle avait besoin.

Heureusement, à cet effet, ainsi que pour veiller à ce qu'elle ne mette pas son nez dans quelque chose qu'il ne fallait pas, le responsable des archives arrivait à l'instant pour lui demander ce qu'elle cherchait. 

- Plusieurs attaques ont eu lieu sur des villages autour. Celles-ci auraient été opérées par un déserteur venant des environs, qui manierait la foudre et l'eau. Je souhaiterais consulter les rapports décrivant les faits et les scènes de ces crimes, s'il vous plaît. 

L'archiviste réfléchit quelques instants, puis l'entraîna dans une allée où les dossiers semblaient moins épais. Il lui expliqua que les dernières attaques se trouvaient sur l'étagère du bas (il lui mit les six dossiers les plus récents dans les bras), puis l'entraîna vers une autre section, la "glamour", selon ses propres termes, où se trouvait un compte rendu des événements publics où les forces de l'ordre avaient été présentes. 

- Je porte celui-ci plus particulièrement à votre attention, mais veuillez le replacer dans la plus exacte position qu'il avait avant que vous n'y posiez même les yeux.

L'homme avait murmuré, regardant par la même occasion si personne ne lui prêtait attention. Le fait qu'ils étaient tous les deux seuls sembla le rassurer, mais il lui lança tout de même un regard significatif. Peut-être risquait-il davantage que ce qu'il paraissait. 

La moine de Maskine s'installa à une table, cachant le dossier glamour sous les autres, de sorte qu'on ne puisse se douter que c'en était un, puis débuta sa recherche. Il n'y avait pas 15 secondes qu'elle avait ouvert le premier dossier qu'un officier entra. Il fit mine de chercher quelque chose en particulier, mais il ne se priva pas de jeter un  oeil sur ce qu'elle lisait. 

- Sale affaire, dit-il en voulant entamer la conversation.

Miyuki lui sourit sans lui répondre et poursuivit sa lecture. Cela ne découragea pas l'officier qui entreprit de lui parler malgré le fait qu'elle avait le nez plongé dans les papiers.

- Ouais, une sale affaire. Beaucoup de gens sont morts de manière plutôt horrible, à ce qu'il paraît. Je pourrais vous en parler pendant des heures...

"Jeudi dernier, le village de Toursi avait été mis à sac par un homme. Les officiers envoyés sur place avaient eu beaucoup de travail sur celui-là, sans doute le plus gravement touché par la série Arashi."

Arashi?

"Vingt-deux victimes, trente-cinq blessés. Ceux qui étaient morts avaient été touchés, selon les témoins, par l'eau, puis par la foudre. Les blessés ont survécu parce qu'ils n'ont subi qu'un des deux types d'attaque, ou des dommages via des coups directs ou par arme."

Ainsi donc, éviter à tout prix d'être frappé par le suiton ET le raiton. Quoi que les gens qui ont été tués au cours du raid n'étaient que des villageois. Comment un shinobi aurait-il réagi contre ce type d'attaques? Mort? Blessure?

- Pourquoi une jeune femme comme vous s'intéresse-t-elle à des événements si effroyables?

- Pure curiosité.

"Selon le témoignage d'un survivant, un homme, dont l'identité a été préalablement établie comme étant celle d'Arashi, serait arrivé jeudi, dans la matinée. Il était agacé, car il aurait dépassé l'heure du lever du soleil. Il aurait eu l'air plus puissant en entrant dans le village s'il l'avait eu dans le dos, alors qu'il passait la barre de l'horizon (paroles rapportées par le témoin). Arashi aurait marché jusqu'au centre du village, demandé à tout le monde de sortir et, voyant qu'il y avait de la résistance (villageois armés de fourches, bâtons ou autres armes de fortune), aurait souri, puis attaqué ceux qui se seraient jetés dessus. Les fuyeurs ont été blessés. Il était difficile de dire ce qu'il avait fait, exactement, car tout le monde s'enfuyait et personne ne portait attention à ses gestes à partir de ce moment."

- Vous me semblez terrifiée, vous devriez cesser de lire ces choses. Ce n'est pas pour vous.

Miyuki ne s'était pas rendue compte qu'elle s'était mise à trembler. De colère, et non de peur, comme l'avait d'abord cru son interlocuteur. Elle fit de son mieux pur garder son regard baissé et le maintenir dans son illusion. Cet homme n'était certainement pas là pour faire la conversation. Il semblait vouloir carrément l'effrayer.

"Ce qui a été rapporté par toutes les sources, c'est que des éclairs tombaient un peu partout sur la place centrale et que, lorsqu'ils arrêtèrent enfin, il n'y avait plus nulle trace d'Arashi. Cela ressemblait en tout point aux attaques qui avaient eu lieu dans les autres villages."

Le reste des informations était un bilan détaillé des blessures des victimes et des blessés, auquel Miyuki porta une attention singulière. Mort par électrocution, dont le pouvoir avait été amplifié par l'eau. Elle jeta un oeil rapide sur toutes les blessures et se rendit compte que les corps qui portaient des traces d'eau étaient ceux qui étaient morts. Aucun des blessés ne semblait en avoir été touché. Intéressant. 

- Vous devriez vraiment cesser de lire ces rapports. Vous risqueriez d'en être marquée à vie, dit l'homme qui suivait la moindre de ses réactions.

- Je vous remercie de votre considération, dit-elle en souriant, enjouée. Je vais m'en tirer, ne vous en faites pas. Vous pouvez vaquer à vos occupations en toute quiétude. 


Miyuki espérait que l'homme ne la distrairait pas au point qu'elle rate un détail essentiel.

Oshiro marche lentement et sans un son. Ses pas sont particulièrement silencieux et, si ce n’était de sa canne qui cogne le sol et les murs périodiquement, il serait parfaitement inaudible. Je le cache, mais je suis vraiment impressionné. L’homme passe donc entre deux bâtiments et longe un long chemin qui mène vers l’Est. Par la suite, il passe dans une ruelle à sa gauche et, finalement, me dirige jusqu’à une section légèrement cachée du village derrière d’autres commerces aux toits plus élevés que le reste des bâtiments du coin.

- « C’est ici. »

Je comprends alors qu’il m’a mené jusqu’à la maison de notre cible. Je ne prononce tout de même pas un seul mot.

- « Venez. »

Il marche encore quelques pas et il y entre. L’intérieur sent la pourriture et la vieillesse. Au-travers des quelques rayons de soleil qui trouvent le moyen de pénétrer entre les grands buildings et les fenêtres cloitrées par des planches de bois je peux voir une forte quantité de poussière qui se met à flotter à cause de nos mouvements. Évidemment, les insectes et autre vermines se baladent sur les murs et sur le sol. Il y a beaucoup de toiles d’araignées.

- « L’éclair nommé Arashi est né ici, mais ce n’était pas son nom au départ. Je préfèrerais de pas en parler, il est une blessure dont Zinsachi n’a pas encore guérit. Si vous n’êtes pas complètement stupide, vous pourrez en découvrir beaucoup, ici. »

Il place sa main sur mon épaule et s’en retourne. Je suppose qu’il retournera vers sa zone de quête. Il me sourit ce que je lui rends en oubliant complètement que cet homme ne pourra jamais le savoir.

- « Je vous remercie, monsieur. »

Il pousse un soupir alors qu’il pousse la porte.

- « Ne me remerciez pas. Je vous ai probablement condamné. »

Et, il disparaît. Je reste debout, immobile, pendant un bon moment. Mes sourcils se froncent lentement alors que je réfléchie à tout ce qu’il y a à faire et à ce mauvais pressentiment qui refuse de me quitter depuis mon arrivée.

*Quelque chose se trame, ici. Il y a quelque chose de plus profond. Que se passe-t-il? Qui est cet Arashi?*

Je commence mon investigation avec la pièce dans laquelle je suis. Le mobilier est vieux et détruit. L’ambiance est tellement lourde. Quelque chose de sombre et d’horrible s’est passée ici. Mes sourcils restent continuellement baissés contre mes yeux. Je n’arrive pas à conserver quelconque émotion outre l’impression d’un danger imminent.

Dans cette salle que je crois être le salon, il y a quelques trophées. Je m’approche et je lis ce qui est inscrit. « Hio Yoh, gagnant du concours de jeune comédien. » Il en a trois comme ça. La section de dessus continent une vingtaine de médailles. La moitié appartient à ce Yoh et l’autre à quelqu’un qui se nomme Ari. L’un a remporté des distinctions pour ses habiletés sportives et l’autre pour ses compétences physiques notamment sa beauté et son style.

Me regard se glisse par la suite sur trois tableaux brisés. Les trois ont pour sujet des gens que je ne connais pas. Un visage a été arraché sur chacun d’eux. Néanmoins, je prends possession de la toile qui semble être la plus neuve et, aussi, celle en meilleur état. Je fais une attention particulière à ne pas trop l’abîmer lorsque je la déchire. Une fois roulée, elle se place dans ma poche arrière.

Mes recherches me transportent ensuite dans la cuisine, où rien d’intéressant m’interpelle, et dans deux pièces semblant être un bureau et une chambre complètement vide. Je fouille dans les tiroirs et dans les armoires, mais le tout a déjà été vidé. Je me rends donc à l’étage où je découvre les dernières salles.

La première est une chambre. Je suppose aussitôt qu’il s’agit du même pour les autres. Celle-ci est probablement celle de parents. Je regarde partout et ne trouve qu’une mallette dans laquelle il y a des tonnes de papiers. Je décide de m’en emparer sans réellement regarder ce qu’il y a d’écrit dessus.

La deuxième est aussi une chambre tel que je l’avais deviné. Dans cette salle il y a un lit d’enfant et des jouets. Honnêtement, voir des objets pour gamin traités comme ils le sont est réellement lugubre. Je laisse flâner mes iris autour. Je trouve un livre que je feuillette. C’est un journal verrouillé. Prenant quelques minutes, je cherche la clé, mais ne la trouve pas. Je range ce petit bouquin dans la mallette et ressors avec un goût amer et déplaisant.

La dernière pièce est spéciale. C’est une sorte de bibliothèque miniature. En laissant mes doigts effleurer les diverses tomes, je remarque que tous les titres représentent des sujets de Ninjas. Un sourire gêné fait une apparition rapide sur mon visage lorsque je me souviens que j’en avais une similaire à Osai, dans la pièce de recherche de Takusanjii. Une encyclopédie sur le sol attire mon attention. Je l’ouvre donc et, surpris, mon expression devient carrément terrifiée.

- « Oh. Non. »

J’attrape l’énorme ouvrage et dévale les marches. Tout mon être tremble. J’ai peur pour mes collègues et amis.

*Je dois en parler au groupe, maintenant! Ils sont en danger!*

Mallette en main, encyclopédie dans l’autre, je me mets à la course vers l’auberge. Je pousse sur mes jambes pour tenter d’aller chercher toute la force que je peux mettre. Cette nouvelle change tout!

Kennei était satisfait de sa courte recherche d'information. Il était une vingtaine de minute en avance pour le rendez-vous de l'équipe donc aucun stress a avoir tout allait bien comme prévu. Les chevaux étaient encore là buvant un peu d'eau et relaxant.

*Donc, j'ai réussis à avoir son nom ainsi qu'une hypothèse sur sa force. C'est pas si mal mais j'espère que les autres vont en apprendre d'avantage. S'ils ne sont pas ici s'est surement bon signe ou mauvais...

Étonnamment, cette dernière pensé ne l'avait pas angoissé d'avantage. Il avait donné des directives et il ne pouvait sauter a des conclusions stressantes surtout pas dans une mission aussi importante à ces yeux.

L'heure du souper approchait à grand pas et certains marchands commençaient à préparer leur boutique pour la fermeture mais un groupe étrange attira l'attention du jeune chef. Ils semblaient chercher quelques choses car ils se déplaçaient de marchand en marchand sans rien regarder de leur boutique. Ils parlent puis passent au suivant. Kennei décide de s'asseoir à terre près de la cuve d'eau des chevaux pour continuer son observation. Il se place une jambe plier le genou vers le haut et l'autre plier le genou au sol avec les pieds qui viennent s'appuyer l'un contre l'autre. Il s'appuie le dos et remarquer qu'ils sont bien plus prêt maintenant.

Il s'agit de deux filles et un gars qui portent tous des vêtements avec une petite étoile dessus. Le garçon a une casquette bleu tandis que pour les filles, l'une a une passe a cheveux bleu et l'autre des barrettes bleu.

*ils sont vraiment étrange, on dirait un trio de triplette. Je me demande ce qu'ils cherchent comme sa... Sa doit bien faire plus d'une dizaine de personne qu'ils posent une question et passent au suivant...

Soudainement, la fille avec la passe arrête le groupe a quelques mètres et dévisage Kennei, comme s'il venait de faire le pire geste possible en public. Aussitôt les deux autres regardent dans la même direction et tous en même temps, affichent un grand sourire avec des yeux scintillants. Kennei ne bouge pas mais se sent plutôt mal à l'aise de cette soudaine attention.

*je crois qu'ils savent que je ne viens pas d'ici... Mais pourquoi ils ne bougent plus...

Grâce à ce moment d'a peine quelques secondes, ken vit qu'ils étaient assurément pas des jeunes de la rue ou sinon ils prenaient vraiment beaucoup de temps pour leur apparence car ils n'avaient aucune poussières sur leur vêtement, aucun cheveux mal placer, tout était parfait. Il prit le temps de ce lever puis observa

Pour une raison encore inconnu a ce jour, le trio décida que le moment était venue pour leur prochaine étape et cette étape allait être plutôt déconcertante pour l'étoile bleu du Zen'. Ils se rapprochèrent de lui formant un demi cercle ne cachant pas du tout leur excitation plus que démesuré. Ils ne quittèrent plus leur proie des yeux commençants un dialogue qui n'impliquaient pas le chef

-Tu as vu !? L'étoile sur son bras !!! S'... Dit le jeune garçon blond avec la casquette avant de ce faire couper par la brunette aux barrettes

-oui ! Oui ! Oui ! Avec les cheveux, personne n'a les cheveux Bleu s'est certain que S'... Ajoute-t-elle ne terminant pas sa phrase a cause de la dernière brunette avec la passe

-S'est lui !! S'est lui !!! Vous avez vu la position qu'il était assit !!! Il a déjà gagné un prix avec sa !!!

Kennei n'avait pas le temps de penser ou même d'exprimer une parole tellement il était bombardé par s'est espèce de groupie fanatique.

-je crois que V... Malheureusement, il fut Coupé par le trio qui parlèrent moins fort mais tous en même temps en regardant partout autour d'eux comme s'ils avaient peur de ce faire surprendre.

-vous êtes Arashi !!!

Kennei n'en croyait pas ces oreilles, des Fans de sa cible comment est-ce possible. Avant même de pouvoir indiquer l'erreur, les trois fixent l'étoile sur son bras avec un brin de confusion

-l'étoile n'était pas dans son dos ? Est-ce qu'il en a deux ? Tu en as deux ?

-mais non ! Il n'en a qu'une grosse dans son dos ! Sa veux dire que... Oh non...

-on était bien trop excité! Zut alors je pensais enfin avoir un autographe... Oh mais !!!

Ils semblent tous s'animer d'une joie de vivre soudaine comme si leur peine était déjà oublié

-Tu dois être un Fan toi aussi ! Tu es tellement chanceux d'avoir les cheveux bleus naturel !!

-oh oui !! Comme nous ! Tu as même une vraie étoile ! C'est beaucoup mieux que juste des vêtements étoilés!!!

- toi aussi tu veux un autographe !!! C'est quand même incroyable que l'homme le plus beau au monde ! Sois maintenant un justicier pour les gens beaux et un bourreau pour les laids

Ils se regardent tous en affirmant de la tête que oui s'est bien incroyable. Kennei a bien du mal à gérer la situation.

* Il semblerait que notre cible est un top modèle ? Et comment sa le bourreau des laids ?

Voyant le visage confus de Kennei, Ils poursuivent leur discours

-non !! Tu n'avais pas remarqué ? Oh il semblerait que notre fan ici connait le physique mais pas l'histoire oh oh oh

-oui !! Tu as tellement raison, dit-elle en riant vite on doit lui dire sinon il ne pourra jamais comprendre à quel point il est extraordinaire !!

-d'accord ! Voila, en tant que fan numéro un ! On n'a suivit les annonces qui parlaient de notre beau et merveilleux Arashi d'amour, et après plusieurs observation nous avons conclut que les survivants étaient tous beau !! Tandis que les morts laids !! C'est incroyable non ??!

Ils se mettent tous à rire en même temps fier de leur découverte en attendant la réaction de leur nouveau membre mais lui, malgré la quantité d'information qu'il venait d'acquérir, commençait a les trouver incroyablement envahissant. Il eu alors une idée toute simple. Jouer le jeu..

-Et bien, wow ! Vous êtes vraiment intelligent digne de lui ! Il serait drôlement fier d'entendre sa et justement, je lui ai parlé dans les vieux quartiers du village, il y a de ça a peine une heure, je ne l'ai pas impressionné mais vous, vous devriez aller voir s'il est toujours la, c'est votre chance ! Vite vite vite !

Le trio du Arashi Fanclub, se bousculèrent en se retournant pour courir en direction des quartiers mentionnés sans même remercier leur nouveau membre mais maintenant ils étaient impératifs que les Zen'ryous se réunissent et que ken se cache avant leur retour.

- Vous savez que je pourrais vous arrêter? 

L'officier avait parlé d'un ton doux et souriait. Ainsi, il avait tâché depuis son arrivée de la distraire, de ralentir son travail et de lui faire peur. Maintenant, il la menaçait. Miyuki avait également remarqué que les pas discrets de l'archiviste s'étaient arrêtés depuis un bon moment. Il épiait vraisemblablement la conversation. Elle se rappela le regard significatif qu'il lui avait lancé quand elle était entrée en possession des documents. Il jouait sa tête.

- Je comprends, monsieur, répondit-elle alors du ton le plus poli qu'elle connaissait. Ai-je fait quelque chose qui pourrait contrevenir à la loi? Je n'en ai pas l'impression, mais si c'est le cas, je m'en excuse sincèrement. 

Elle devait jouer serré. Le ton qu'elle avait employé plus tôt, en lui demandant plus ou moins d'aller voir ailleurs, avait sans doute été trop arrogant pour un homme qui semblait aussi fier que lui. 

- Des excuses ne sont pas, en face de nos lois, aussi réparatrices qu'elles peuvent l'être dans la vie de tous les jours. Mais ne vous inquiétez pas, je suis magnanime. Continuez à lire.

Malgré cette charmante invitation, le fait qu'il restait là, assis en face d'elle, sourire aux lèvres, mains sous le menton, bien installé à la regarder, n'avait rien d'invitant à poursuivre. Malgré tout, Miyuki répondit en souriant à son tour, et poursuivit sa lecture sans plus se soucier de lui. Sa seule crainte était le dernier dossier de la pile. Que pouvait-il contenir qui fit redouter à l'archiviste pour sa sécurité?

Le second dossier était similaire au premier. Un village attaqué. 3 morts, 14 blessés. Entrée fracassante, voire théâtrale. Aucune pitié... Mais pourquoi certaines personnes étaient-elles tuées alors que d'autres non? Elle ne comprenait pas. Était-ce parce qu'ils combattaient? Ou bien parce qu'ils fuyaient? Ce ne pouvait être le fruit du hasard... Ou bien l'était-ce?

Les rapports ne fournissaient pas beaucoup de détails sur la manière de procéder, outre les témoignages de ceux qui avaient assisté à toute la scène, qui avaient eu la chance de survivre et qui voulaient bien parler. Les officiers n'étaient pas shinobis et n'avaient ainsi donc pas pu donner de plus amples détails techniques.

Le troisième dossier était singulier. Il parlait d'un combat qui aurait eu lieu juste avant l'attaque du village de Safra et qui aurait complètement fait rater l'entrée qu'il voulait faire. Miyuki écrivit en marge des notes qu'elle prenait le numéro de dossier, se disant qu'elle irait le chercher plus tard. 

Le quatrième dossier parlait aussi de l'attaque d'un village, tout comme le cinquième. Ce n'est cependant qu'à cet endroit qu'elle comprit qu'il manquait des pages. Elle feuilleta rapidement les fiches précédentes pour s'en assurer et, une fois qu'elle en fut certaine, elle s'arrêta pour réfléchir. Que pouvait-il manquer? Il y avait beaucoup plus de pages dans tout ce qui était sur les étagères et, au vu de la gravité des crimes du cas présent, il était impossible que les dossiers ne rivalisent pas en épaisseur avec les autres.

Miyuki releva les yeux de ses recherches. 

- Ah, vous êtes encore là? dit-elle à l'officier qu'elle avait momentanément oublié. 

- Pour vous servir, mademoiselle, répondit-il.

- Je vais chercher d'autres dossiers, je reviens dans quelques instants. 

Le geste exécuta la parole, et Miyuki se retrouva de nouveau perdue au milieu des étagères bourrées de papiers. Elle constata en le regardant à la dérobée que l'officier commençait à s'ennuyer fort. Il levait les yeux au ciel, s'étirait, échappait deux ou trois bâillements... Quant à l'archiviste, c'est le teint blême de son visage qui était le plus flagrant, aussi la moine tenta-t-elle vainement de le rassurer avec un sourire. 

Miyuki s'accroupit près de la section des affaires qui la concernaient et ouvrit le fameux dossier qu'elle n'avait osé consulter devant l'officier. Il contenait plusieurs articles liés à un concours datant d'il y avait plusieurs années. "Arashi, étoile montante!" titrait l'un d'eux. On y voyait un homme aux cheveux bleus, triomphant. Ses bras étaient levés dans les airs en signe de victoire, rendant saillante l'impressionnante musculature que découvrait son haut stylé sans manches. Il avait l'air d'un demi-dieu dans cette pose, surplombant des fans en délire depuis la scène où il était. Une autre photo le montrait de dos, où une large étoile aussi bleue que ses cheveux était tatouée. Et puis arrivait l'article qui avait sans doute terrifié l'archiviste. Un cadavre, dont le visage avait été mutilé, trônait en première page. "Le vainqueur du concours annuel défiguré et assassiné". On voyait en lisant un peu qu'Arashi, qui avait été défait cette année-là, était le principal suspect. Qui plus est, il était porté disparu. 

Miyuki referma brutalement le dossier. Un bruit de pas se rapprochait, aussi elle serra prestement les dossiers qu'elle avait consulté et pris au hasard ceux qui suivaient, en prenant bien soin de cacher le glamour.

- Vous pouvez revenir lire à la table, vous savez? dit l'officier, suspicieux. 

- Mais je ne trouve pas le numéro B-09873 A14! Un renvoi y était fait et la nomenclature est si compliquée... 

- Demandez à l'archiviste. Oh, Rab! 

- Oui, monsieur? répondit l'archiviste en apparaissant. 

- Aide-la à retrouver le dossier qu'elle demande. 

L'archiviste s'exécuta et, moins d'une minute plus tard, Miyuki se retrouva de nouveau assise face à l'officier, plus scrutateur que jamais. Elle avait bien vu au passage que l'archiviste suait à grosses gouttes, aussi redoubla-t-elle de prudence. Le seul dossier qui l'intéressait désormais était cette annexe.

Un shinobi inconnu qui avait l'air de savoir en découdre, avait tenté de défier Arashi dans un combat singulier. Il avait été tué sans pitié après un combat acharné de 25 minutes. Toutefois, les blessures qu'il avait subies ne correspondaient pas au style que leur cible utilisait. La description était sans appel. Le corps portait des petits trous qui auraient été causés par des aiguilles et le visage avait été déformé. Miyuki tourna les feuilles du rapport pour aller consulter les photos...

Les photos! C'était elles qui manquaient à l'appel dans tous les autres dossiers! Pas de plans, pas de photos, pas de carte, rien de visuel ne se retrouvait dans les dossiers Arashi! Le glamour en était la seule exception! Miyuki leva les yeux sur l'officier, comme s'il avait été le témoin de ses pensées. Elle aperçut soudain derrière lui l'heure qu'indiquait l'horloge, réalisant qu'elle était déjà quinze minutes en retard. 

- Bon, je crois que j'en ai assez lu pour aujourd'hui, dit-elle à l'officier, j'en ai la tête qui tourne. Je reviendrai demain. Aurez-vous la bonté de m'assister à nouveau?

- Je serai là pour ça, dit-il, ne pouvant cacher son agacement. 

Miyuki alla redonner les dossier à l'archiviste, le remerciant de son aide, et entraîna avec elle l'officier hors de la salle. L'archiviste aurait le temps de tout ranger sans qu'on sache ce qu'elle avait consulté. 

- Vous me disiez donc tout à l'heure que vous pourriez me parler pendant des heures de ces événements tragiques, continua-t-elle pour s'assurer que l'officier la suivait bien à l'extérieur. 

Et elle l'écouta lui donner des informations inutiles et probablement fausses, avant de le saluer sur le pas de la porte et de repartir nonchalamment vers le lieu de rendez-vous, dans le but de n'éveiller aucun soupçon.

J’enchaîne en vitesse les toits, les rues, les obstacles, les villageois et les murs jusqu’au point de rencontre. En arrière de Kennei, il y a trois jeunes aux symboles étoilés. Mes dents se serrent et le cure-dent éclate dans ma bouche alors qu’un filet de sang s’écoule hors de ma bouche.

- « Non. Non. Non. »

Je ne fais que répéter ces mots alors que les groupies passent en arrière de mon confrère et cesse de bouger. Il se retourne. Ken est insensible à ce mouvement. Je n’ai aucune idée de ce qui s’est passé. Par contre, je suis complètement conscient de la suite des événements. Mon protégé est en danger.

Me laissant tomber du toit et roulant sur le sol, j’analyse en une fraction de seconde mes choix. Les sabres sont la pire approche possible puisque l’effet s’enclenchera. Je dois obligatoirement sauver mon jeune apprenti.

Ainsi, à quelques dizaines de mètres du vagabond, je lui hurle de ne pas bouger. Je lance la mallette directement au visage de celui qui avait une casquette. À la même vitesse que mon objet s’envole je saute sur mon compagnon et je le protège de ma carcasse. Mes mains forment une couche par-dessus mon crâne et mes coudes tentent de procurer une défense à mes côtes.

Le gamin éclatent en des milliers d’aiguilles qui, elles, activent les deux autres qui, eux, explosent en des millions de petits senbons. Au moins deux ou trois dizaines, voire centaines, me percent. J’hurle directement sur le visage de Kennei, incapable de conserver mon calme sous la douleur. Une grande quantité de sang coule hors de mon corps. La douleur est largement plus intense que lorsque le Démon des Jisetsu ma poignardé d’une trentaine de coups de coudes. Une sacrée chance que j’ai deux carquois qui pendent sur mon dos.

Je me lève rapidement et je pointe la valise en panique.

- « Ken, les gens, ils n’existent pas. La mallette. Prends-la. Va sur les toits. N’approche personne! »

Et je me remets à la course. Je saute une fois de plus sur les toits. Je me déplace agilement en laissant derrière moi de longues lignées sanglantes. Je sans doucement mes forces lentement disparaître. En fait, si je pouvais prendre le temps, je pourrais certainement enlever les projectiles et panser mes blessures, mais le temps joue contre moi.
Je fais réellement attention à ne pas rater mon atterrissage lorsque je me descends du toit. Je suis moins vif, moins rapide, moins agile. C’est évident; plus je me déplace, plus je perds du sang. Je vois, au loin, Miyuki qui dit quelques mots à une personne. Mes poings se serrent une nouvelle fois.

- « Baisses-toi! »

J’hurle à Miyuki mon ordre alors que j’empoigne une dizaine de Katanas et que je les jette simultanément dans sa direction. Je suis de près mes lames qui scient le vent. La jeune moine de Maskine s’accroupie. Mes sabres passent juste au-dessus d’elle et je suis aussitôt. Les lames s’entrechoquent dans le corps du garde qui éclate comme l’ont faits les groupies. D’autres aiguilles s’envolent dans toutes les directions et les autres êtres à l’intérieur qui sont touchés font de même. J’en reçois personnellement une grande quantité même si je fais face au danger. Je me protège de mes bras et je tente d’éviter les dégâts aux zones les plus sensibles. Je n’arrive pas à retenir mon hurlement.

Je tombe sur le côté.

Je cris de nouveau.

- « Mi- Miyuki! Les gens! Ils ne sont pas vrais. C’est- Ce sont des clones. C’est un gars, un homme, un groupie. Il- Il les crée! Il y a un autre! Frère. Son frère. La mallette. Kennei. Les toits. Se cacher sur les toits. »

Tout devient noir. Je découvre, à ce moment-là, que me battre pour protéger quelque chose ou défendre de mon corps quelqu’un sont deux choses complètement différentes. La douleur est affreuse, mais elle disparaît lentement au fur et à mesure que je tombe dans l’inconscience. Je sais que je m’endors, mais je n’ai pas d’autre choix. Mes blessures sont réellement graves et profondes. Juste avant de perdre complètement la carte, je dis :

- « Kennei est le chef. Il dé…Ci…De… »

Je perds la capacité de parler par la suite, mais mes idées se mélangent avant que je perdent complètement la conscience.

*Lisez le journal du frère! Comprenez! L'un utilise du Ninjutsu! L'autre utilise des clones et du Genjutsu! Ils ne sont pas...*

Alors que le fanclub s’éloignait du jeune chef d’équipe, un évènement incompréhensible se produisit. Kennei entend taku lui crier de ne pas bouger, il ne pensait pas mouvoir son corps car il ne voyait aucune raison pour la crainte de son partenaire. Regardant la scène se passer devant lui, il affiche un regard d’horreur lorsqu’il observe les jeunes fans d’Arashi éclater en senbon ! Le vagabond blond hurle de douleur sur le visage du jeune ninja qui ne comprend vraiment rien à la situation mais qui est tout de même entièrement protégé.

*Je n’étais pourtant pas en danger, pourquoi partaient-ils dans une direction opposé, s’ils voulaient me faire du mal…

Taku lui hurle que personne n’existe dans ce village, de prendre l’arme qui a fait éclater le premier fan et de n’approcher personne. Kennei ne comprenait pas toute cette crainte face à une situation qui ne semblait pas dangereuse du tout. Le rônin fait un saut en direction des toits et part à toute vitesse. Le jeune chef refuse de laisser partir un membre de l’équipe ainsi, il devait réunir l’équipe a tout prix.

Il fit un bond rapide vers la mallette pour la saisir fermement entre ses mains quand il vit des gens commencer à le fixer étrangement. Ils semblaient endormit pour la plus part mais deux d’entre eux semblaient simplement confus et prit la décision de se cacher dans leur demeure. Kennei ne prit pas le temps de réfléchir aux sens de tout cela, il ne devait pas laisser un trop grand écart entre lui et le vagabond blond.

L’étoile bleu bondit sur un toit et entreprit de suivre les coulés de sang qui appartenait à son mentor. Il n’appréciait pas de voir le sang de son camarade, il n’avait pourtant que des blessures mineures, des blessures que Ken aurait pu soigner sans problème s’il ne s’était pas empressé. Il devait le rattraper avant qu’il lui arrive quelque chose. Dans ces moments, il aurait apprécié avoir la vitesse d’un utilisateur de Taijutsu.

Lorsqu’il arrive enfin sur les lieux, Taku est sur le sol et Miyuki près de lui. Il y a des dizaines et des dizaines de senbon un peu partout autour d’eux. Il ne remarque pas immédiatement si la femme du groupe est blessée car son attention se porte sur le corps inerte du blond. Il descend des toits pour atterrir près du blessé. Il se penche aussitôt près de sa bouche pour vérifier s’il respire encore et vérifie son pouls. Tout est stable, pour l’instant mais il allait devoir refermer les plaies rapidement sinon son état allait se détériorer. Il dépose la mallette au sol préférant s’occuper du samouraï

Ikuji:

Les paumes de Ken s’illuminent d’un doux vert pour refermer la majorité des plaies mineures, enlevant les senbons par la même occasion. Il fit aussi vite que possible mais certaines blessures allaient devoir être panser à la main.
Ken pensait aux gens du village qui avaient portées une attention particulière lors de l’intervention de Taku avec les groupies. Ils n’allaient certainement pas tarder à venir ici, ils n’étaient pas en sécurité. L’étoile bleu regardait partout autour de lui, il ne voyait aucune bonne solution pour rester cacher et prodiguer des soins avancées. Il remarqua le corps d’un officier inerte avec plusieurs senbon planté sur son corps… Il n’avait pas explosé comme les autres mais il n’y porta que très peu d’attention…

- Venez !!! vite !

Kennei se retourna dans la direction de la voix pour voir un homme avec une épaisse chevelure caché dans une bouche d’égout qu’il soulevait en nous faisant signe de nous approcher. Il avait l’air très louche mais c’était la meilleure option, pourtant le jeune chef était certain qu’il n’avait pas vu d’égout une seconde plutôt. Puis quelque chose lui fit comprendre que c’était une excellente idée !

D’un ton plein d’assurance, il dit à Miyuki

-Vite, on doit le suivre ! Fait-moi confiance, c’est notre meilleure solution !

Kennei prit taku sous les épaules et le traina jusqu’à leur sauveur qui entreprit lui-même de le faire descendre en douceur malgré les quelques plaies qui saignaient encore en peu. Ken sauta à l’intérieur aussitôt la voit dégager suivit de Miyuki. L’homme visiblement sale, remonta les quelques marches d’une petite échelle et referma la trappe. Il fit plusieurs mudras avant de redescendre vers ses invités. Ken s’était agenouiller près du blesser avec des bandages pour finaliser les derniers soins de Taku.

-Vous devez le sauver !!! Il le faut !!!

L’homme ne tenait pas en place, il fixait Taku sans se soucier de tout le reste. Le médecin de fortune ne comprenait pas son intérêt pour le samouraï mais il choisit d’éclairer ses pensées plutôt pour s’assurer qu’il avait fait le bon choix.

-Vous êtes le chuunin qui a fait face à arashi ? L’illusionniste utilisateur de genjutsu exact ?

Kennei aperçu à peine la lueur de son bandeau dans ses cheveux noir épais et sales mais il était certain qu’il s’agissait d’un bandeau de shinobi mais celui-ci ne répondit même pas à sa question.

-Il aime les blonds ! oh oui, c’est notre meilleure chance !!!

L'officier qui avait raccompagné Miyuki à la porte l'avait salué de manière courtoise et s'apprêtait à poser sa main sur son épaule d'une manière toute paternelle, quand surgit de nulle part un Taku lui hurlant de se baisser. La moine se jeta au sol sans se poser de question, en partie parce qu'elle lui faisait confiance et en partie parce que quelques lames se dirigeaient à toute allure vers l'officier et elle. Bien lui en prît, car l'homme éclata en milliers de senbons qui l'auraient littéralement tuée si elle s'était trouvée debout à côté de lui. 
 
Alors que son corps touchait le sol, elle sentit quelques aiguilles s'enfoncer dans la chair de sa cuisses, alors que d'autres rebondissaient sur son avant-bras couvert d'une protection métallique. Elle ignora la douleur et regarda autour d'elle pour analyser la situation. L'officier s'était évaporé en senbons, mais il y avait juste à côté de l'endroit où il s'était tenu un autre policier, touché mortellement par l'attaque. Devant elle, il y avait aussi Taku, mais il ne paraissait pas en bon état. Alors qu'il tomba sur le côté, Miyuki se précipita vers lui. Il lui parla, mais ce qu'il disait paraissait si illogique!
 
- Qui sont des clones? Attends, tu veux dire tout le monde? Qui les crée? De quoi parles-tu? demanda-t-elle calmement malgré son incompréhension. 
 
Elle jeta un oeil à son entourage pour voir s'ils ne couraient pas un danger immédiat, et elle se mit à enlever quelques senbons. Elle ne s'interrompit que pour tenter de panser le sang qui s'en écoulait.
 
- Dès que Kennei est ici, je lui laisse les rênes, répondit-elle à son ami dont la conscience semblait se brouiller de plus en plus. 
 
Son regard semblait se voiler, c'était sans doute dû au sang qu'il perdait. N'étant pas médecin, Miyuki avait bien du mal à gérer autant de blessures en même temps. Sans compter qu'elle regardait sans cesse autour d'elle pour voir si des ennemis approchaient... Heureusement, à ce moment, Kennei arriva. Il prit en charge leur ami, habitué qu'il était à ce genre d'opérations. Elle le regarda quelques instants, le temps qu'il prenne la mesure de ses fonctions vitales, puis elle rassembla les senbons qui se trouvaient près d'eux, incluant les quatre qui s'étaient fichés dans sa jambe. Si Kennei s'occupait du blessé, elle se chargerait de les protéger. 
 
Son art du combat au corps à corps ne se révélant d'aucune utilité dans le cas présent, elle avait choisit de se battre avec les senbons qu'ils avaient, projetant de les lancer à distance sur toute personne suspecte qui s'approcherait malgré les avertissements qu'elle leur ferait. Et justement, des gens arrivaient. Des hommes, des femmes, des enfants, de tous milieux et de tous métiers. Certains semblaient curieuse, alors que d'autres semblaient un peu dans les vapes. Lesquels étaient des clones, comme avait dit Taku? La vue du policier mort ne lui avait que trop indiqué que tous n'étaient pas une menace, aussi fallait-il agir avec discernement. 
 
- RECULEZ! cria fièrement Miyuki. 
 
Pour appuyer son geste, elle lança un senbon sur un vase qui explosa en mille morceaux. Certaines personnes quittèrent, se sentant menacés, alors que moins d'une dizaine continuait à avancer lentement. Un bon nombre de mètres les séparaient encore, aussi il serait bientôt temps de les attaquer. 
 
- Ken, dit Miyuki d'une voix posée. De gens se rapprochent, je crois qu'il faut bouger, et vite. Qu'est-ce que tu en penses? 
 
À cet instant, la voix d'un autre homme sorti de nulle part se fit entendre. Il leur indiquait de le suivre. 
 
- C'est toi qui décide, chef! dit de nouveau Miyuki, ne laissant rien paraître de l'urgence de la situation.
 
Elle avait rempli son sac de senbons et en tenait déjà quatre dans chaque main, prêts à être lancés dans les secondes qui suivaient. Lorsque Kennei lui dit qu'ils suivaient l'inconnu, elle s'empressa de le suivre, prenant au passage les lourds carquois de Taku et la mallette de Kennei. Elle passa la dernière dans l'ouverture et regarda l'inconnu la refermer avec un art qu'elle ne connaissait pas. 
 
Maintenant qu'ils étaient hors de danger, il était temps de réfléchir. Tout en secondant Kennei en lui passant des bandages ou faisant ce qu'il lui indiquait, elle observait l'étranger. Il avait beau être sale et avoir des cheveux noirs plus long, c'était bel et bien l'homme qui avait combattu Arashi et qui en était mort. Enfin, selon les rapports de police et les rumeurs. Car il avait l'air d'être bien vivant. Ce qui était bizarre, cependant, c'était son intérêt presque maniaque pour Taku.
 
- Les blonds? Qu'est-ce que tu veux dire par "il aime les blonds"? demanda Miyuki.
 
Il ne lui répondit pas. Elle ne s’en offusqua pas, mais aurait aimé qu’on lui explique quelque chose. Tout semblait être bien parti et hop! Il se retrouvaient maintenant avec un homme revenu parmi les vivants, qui se cachait dans les égoûts et qui leur apprenait qu’Arashi aimait les blonds. Taku était blessé gravement, et rien ne semblait coller dans toute cette histoire.

Quelque peu exaspérée, elle se retourna vers la mallette, dernier vestige de réponse qu’elle pouvait avoir. Taku avait dit “mallette”, ainsi pouvait-elle y trouver quelque chose d’intéressant. Elle commença par retirer les senbons qui s’y étaient plantés (encore des senbons!) et elle l’ouvrit. À l’intérieur, il y avait beaucoup de feuilles de papiers et de magazines, ainsi qu’un journal intime, à ce qu’il semblait.
 
- Je vais lire un peu, dit-elle à l’adresse de Kennei. Continue ton bon travail, chef, et fais-moi signe si jamais tu as encore besoin de moi!
 
Après lui avoir sourit gentiment, elle se munit d'une des bougies qui éclairaient l'endroit où ils étaient et elle se plongea dans la lecture du journal.

Spoiler:

*Ce n’est qu’une illusion.

Une illusion.

Il faut qu’ils lisent le journal du frère d’Arashi. C’est important qu’ils comprennent la stratégie sordide.
L’un laid, mais extrêmement adepte des styles de Ninjutsu de la foudre et de la pluie.
L’autre, un frère aimant et considérant. Depuis le vol dans le Haut Temple des tapisseries interdites, son âme s’est fait consommer.

C’est fou, la puissance d’un frère qui tient vraiment à ce que son semblable soit heureux. Pour ça, il a détruit et tué depuis son plus jeune âge. La capacité qu’il a, de faire croire à un visuel alors qu’il n’existe pas, de faire croire qu’Arashi est beau et qu’il a des fans. Onori, le jeune frère trop gentil. Il voulait tellement aider son semblable à bien se sentir, à devenir un être à part entière, qu’il est lui-même devenu un monstre.

Et, le voile s’est levé. Il a dû tuer. Il a continué et recommencé.

Lisez le livre!

Lisez les papiers.

Notre vie à tous en dépend.*

Flottant entre éveil et sommeil, conscience et inconscience, je ne sens pas tout ce qui m’est fait. Mon corps est extrêmement endommagé. Si j’avais à tenter un nombre, je dirais qu’environ deux cents senbons se sont logés dans mon corps, principalement dans mon dos et mes bras. La chance était de mon côté, il faut croire, puisqu’aucune aiguille n’a trouvé logis au creux de mon visage ou de mon buste.

De temps en temps, mes yeux s’ouvrent. Devant moi, il y a Kennei et un homme complètement sale à la barbe mal rasée qui prennent soin de mes blessures. Pansements et éponges se succèdent alors que mes plaies déversent leur liquide rouge en abondance. C’est étrange, mais je suis confortable, presqu’euphorique même. Je me sens si léger.

Et, je retourne dans mes rêves dans lesquels je peux voir le village que j’ai créé. Dans cette cité paisible, il y a des fermes et un Dojo, des commerces et ma maison. Kennei et Miyuki sont là. Des dirigeants des nations Shinobis passent par notre agglomérat pour demander conseil au clan Zen’Ryou qui est devenu reconnu de tous comme étant une pierre angulaire de la paix durable et des choix équilibrés.

Je reviens une nouvelle fois à la lumière. Combien de temps s’est passé? Je ne sais pas. Cette fois-ci, il n’y a que l’inconnu. Il observe mes iris de très près sous une lumière faite de chandelles, de torches et de bougies. Il prononce des mots, mais mes sens ne sont pas encore tous revenus. C’est bien possible, en fait, que je sois maintenant sourd, qu’un senbon ait rentré dans mon oreille, dans mes deux. Cela m’importe peu. L’important est que mes partenaires soient en vie, sains et saufs. L’important c’est qu’ils puissent arrêter Arashi.

Je sens une nouvelle fois la brume venir me chercher. Tombant lentement dans l’inconscience, j’ai un bizarre de sourire. Je ne sais pas si je me réveillerai prochainement. Toutefois, ma vie semble hors de danger.

Soudainement, d’un coup, une douleur énorme m’attaque. Je me redresse radicalement, frappant un chandelier par la même occasion et le renversant. L’homme mystérieux hurle que le sédatif ne fait plus effet et demande de l’aide. Il cri qu’il faut me tenir au sol le temps qu’il termine d’enlever les senbons de mon corps.

14 juin
 
Je déteste voir Arashi aussi triste. Plus les années avancent, plus il s’assombrit. Pourtant, il est quelqu’un de si extraordinaire! Je n’en peux plus de devoir l’escorter de l’école à la maison pour ne pas que les imbéciles prétentieux se moquent de lui parce qu’il est… laid. Voilà, je l’ai écrit. Arashi est laid, depuis toujours. Il le sait et tout le monde le sait et ça lui fait mal de devoir vivre avec son propre reflet à tous les jours de sa vie. S’il se concentrait sur sa personnalité intérieure, alors il verrait à quel point il peut aller loin! Il a un talent, un don, pour manipuler la foudre et la pluie. Mais non, il écoute les imbéciles prétentieux… Il dépérit.
 
18 juillet
 
Hier soir, je l’ai encore entendu pleurer dans sa chambre, et il m’a confié qu’il allait passer l’arme à gauche de manière volontaire (je n’ose pas dire le vrai mot ici tant il m’effraie). Aussi ma décision est prise, je ne peux plus attendre. Moi, Onori, je jure de sauver mon frère.
 
27 septembre
 
JE L’AI FAIT! JE L’AI FAIT! J’ai pris les tapisseries interdites du Haut Temple! C’était plus facile que prévu, mais je me sens bizarre. Comme si mon cœur était pris dans un étau. Ce vol m’affecte davantage que je croyais. Ce n’est pas étonnant, moi qui ai toujours été si droit.
 
2 octobre
 
Arashi commence à changer lentement. Je le vois, mais lui ne le vois pas. Ses dents se sont redressées et sont passées d’un ton jauni à celui de l’ivoire. Nos parents n’y comprennent rien, je pense qu’ils l’ont interrogé, mais comme il ne sait rien…
 
19 décembre
 
Ses cheveux son devenus littéralement brillants de santé. Son visage est épanoui, les filles le regardent et sont timides à la seule idée de l’approcher. Et Arashi les ignore, quelle vengeance! Il semble irradier de bonheur à présent. Et il me regarde en souriant. Je crois qu’il sait.
 
26 janvier
 
Je me sens plus vieux que jamais. L’étau autour de mon cœur semble s’être resserré au cours des derniers mois et je ne peux rien y faire. J’imagine que cette puissance que j’ai acquise se paye de la sorte, que je ne peux pas y échapper. Qu’à cela ne tienne, car Arashi est maintenant heureux. Le jeu en vaut largement la chandelle.
 
13 mars
 
VICTOIRE!!!!!! Arashi est couronné l’homme le plus beau de la région, il fait la première page des journaux et des magazines. Grâce à d’autres pouvoirs que possèdent les tapisseries, j’ai créé beaucoup de gens qui criaient, une vraie foule en délire! Et tous ont applaudit à son passage sur scène, entraînant les vrais citoyens dans leur délire enthousiaste. Je crois que c’était le plus beau jour de la vie de mon frère, et de la mienne par la même occasion. Ah, Arashi, si tu savais à quel point je suis heureux pour toi. Tu l’as tant mérité!
 
12 juillet
 
Il s’est passé quelque chose d’étrange… Arashi a faillit perdre. Un autre est arrivé pour le concours, assez beau je dois l’admettre. Il est passé à deux doigts de détrôner Arashi mais… en fait, il est mort. Assassiné. C’est moi qui… Arashi aurait été déçu, il ne fallait pas que…
 
18 août
 
Je pense qu’Arashi ne va pas bien. Il a un air dégagé, sûr de lui, mais qui diffère de son habitude. Il part quelques fois du village et revient plusieurs heures plus tard. J’ai trouvé du sang sur ses vêtements. Et avec les articles dans les journaux, cela ne fait aucun doute… Arashi part seul pour assassiner de manière théâtrale des citoyens qui n’ont rien fait. Je ferais mieux de l’accompagner pour l’assister, au cas où il tomberait sur plus fort que lui.
 
19 septembre
 
J’ai tué, tué, tué et tué, Arashi l’a fait aussi, mais il recommence à s’assombrir. Je ne sais pas quel désespoir de gruge de l’intérieur, mais cela lui fait mal et il a besoin de tuer des gens pour l’évacuer. Je continue de l’aider. Il faut qu’il recommence à sourire, coûte que coûte.
 
21 novembre
 
Aujourd’hui, un homme a défié Arashi en duel. L’impudent! Maintenant, il est mort en minable qu’il est. J’ai aussi pris soin de faire un tour au poste de police pendant que les agents étaient partis investiguer cette dernière attaque, en plus de celle du village qu’Arashi a faite. J’ai pris toutes les pages contenant les photos des victimes, au cas où on s’apercevrait d’un détail qui pourrait nous nuire…
 
12 janvier
 
Arashi gagne toujours les concours de beauté, il passe dans les journaux et magazine, il est plus populaire que jamais, j’ai investi la ville de centaines de clones de gens tués qui jouent aux fans, mais cela ne lui suffit plus. Les meurtres qu’il commet, et les miens, tous reviennent sans cesse me hanter. Tous sont ma faute. Mes mains sont à présent imprégnées du sang de tant d’innocent que je suis certain qu’un observateur averti leur trouverait une teinte rouge… Je n’en peux plus.
 
Miyuki releva la tête, bouleversée par la lecture rapide qu’elle venait de faire du journal d’Onori. Elle comprenait tout, à présent. Elle jeta dans la valise un coup d’œil et découvrit plusieurs articles et portraits de l’ancien et du nouveau visage d’Arashi, ainsi que les photos des victimes. Une phrase qu’avait prononcée l’homme sale qui leur avait sauvé la mise plus tôt lui revint en mémoire. Il aime les blonds. Aucune des victimes n’était blonde. Arashi ne semblait pas non plus s’intéresser aux femmes, mais plutôt aux hommes, comme elle avait pu le lire dans le journal. Ainsi, Taku… serait la clef pour vaincre l’ennemi! Taku, l’homme blond. Pourrait-il prendre Arashi par les sentiments?
 
Le cri de l’homme, disant que Taku n’avait plus de pouls, sortit Miyuki de ses réflexions qui commençaient à tomber un peu dans l’absurde. Elle se rapprocha rapidement du trio en gardant avec elle la valise et le journal, et constata que Ken avait travaillé très dur. Son visage paraissait fatigué, las, mais déterminé à sauver son mentor. Une lueur verte émanait de ses mains, sans doute un signe que la guérison était à l’œuvre. Puis, alors même que l’homme sale criait victoire au retour du pouls de Taku, Ken sembla défaillir. Il poursuivit quand même ses opérations, enlevant un bandage pour le refaire, puis s’écroula de fatigue. Miyuki le rattrapa avant qu’il ne touche le sol pour l’y déposer plus doucement.
 
- Tu es épuisé, hein, Ken? Repose-toi maintenant, je prends le relais.
 
- Aide-moi vite, laisse faire le bleu! Il a des senbons plantés un peu plus profondément dans la cuisse, une chance, ils dépassent encore, il faut coucher l’étalon blond!
 
Étalon? Miyuki ne prit pas le temps de réfléchir sur le sens curieux de ce terme et lança un regard noir à l’homme sale. Elle pouvait aisément constater que Taku était hors de danger, aussi elle prit quelques secondes pour installer plus confortablement Kennei. Enfin, elle se retourna vers son autre allié et commença à enlever les senbons restant de sa cuisse, pour ensuite finir les derniers pansements nécessaires à Taku.
 
Ignorant l’homme sale qui l’agaçait au plus haut point avec ses jérémiades, ses ordres et son stress communicatif, elle s’assura que ses amis étaient aussi confortablement installés que possible. Elle leur parlait de n’importe quoi pour tenter de tirer vers l’éveil leur esprit endormi, leur demandant de temps à autres de lui répondre s’ils l’entendaient. Et l’homme sale s’agitait toujours, presque collé sur Taku et ayant passé près de marcher sur Ken à deux reprises. Son manque de considération pour l’un, son admiration écœurante pour l’autre et son comportement… Miyuki n’y tint plus.
 
- Bon, maintenant ça suffit. Asseyez-vous et taisez-vous! Laissez-les se reposer, ils auront besoin de toutes leurs forces sous peu!

Je suis en sueurs, complètement déboussolé et mon corps hurle de douleur. Les images des moments précédents et les pensées en lien avec notre mission apparaissent peu à peu dans mon esprit. Je me tiens accoudé sur cette vieille table poussiéreuse et couverte de sang. Des flots rouges coulent hors de ma cuisse alors que Miyuki, visiblement enragée, s’affaire à en retirer les aiguilles sous les élucubrations de l’inconnu dans la pièce. Kennei, plus loin, semble profondément endormi sur une sorte de chaise de fortune qui s’avère être, en fait, un bric-à-brac d’objets de bois attachés avec de la corde et bourré de foin.

La pièce sent le vieux et la moisissure. Ma vision toujours embrouillée perçoit tout de même des dizaines de champignons et de la mousse verdâtre étrange. Dans l’humidité suffocante, plusieurs insectes et vermines peuvent s’infiltrer et vivre. J’espère que mes plaies ont été aseptisées et les instruments stérilisés. Voyant la large quantité de sang qui est étendu partout sur la table d’opération et au sol, je calcule que je devrais être mort ou, du moins, encore assoupi.

Alors que la moine retire un dernier Senbon de ma jambe gauche, je déduis que Kennei, mon protégé, m’a sauvé la vie. Je me souviens de ses compétences de guérison. Lors de notre mission sur la plage, à la recherche du crabe doré, il nous était arrivé une situation similaire. Il avait trouvé moyen de fermer mes plaies grâce à une lumière verte. Assurément, le bleu a fait la même chose ici, mais à un niveau supérieur.

Je souris à la Kunoichi lorsque nos regards se croisent et lui demande gentiment s’il est possible de me donner mes vêtements, car je n’aime pas être pratiquement dénudé. Voyant l’état de mon linge maintenant chiffon, je lui demande de fouiller dans mes carquois pour un costume de rechange. J’apporte toujours avec moi des vêtements additionnels juste au cas et, pratiquement à chaque mission, ça s’est avéré utile.

M’habillant tout en touchant le sol des pieds pour la première fois depuis un bon moment, je demande les trois questions qui brulent mes lèvres depuis mon éveil : combien de temps ai-je passé dans le coma, où sommes-nous et qui est cet homme? Je les pose d’un ton sec et sans émotion, pour montrer que je ne suis pas encore certain de mon approche envers le vieil étranger.

Écoutant les informations, je prends pied et pratique ma marche. Je souffre réellement moins que je m’y attendais. Ken a fait un boulot impressionnant. Je crois même que je pourrais me battre, mais peut-être pas contre un Shinobi. Évidemment, le repos est important, pour moi, présentement. Néanmoins, je tiens à rester debout, tout en jouant avec mon cure-dent et mes cheveux maltraité par l’action et le manque de bain.

« Donc, j’ai cru entendre que j’étais l’Étalon Blond. Je n’aime pas ça du tout. Appelez-moi Taku. Maintenant, expliquez-moi ce que nous faisons ici et pourquoi vos yeux n’ont pas quittés une seule fois ma personne. »

J’explique donc pourquoi je restais sur mes deux jambes et la raison pour laquelle je me déplaçais. J’étais en train de surveiller son regard. Il m’observe depuis mon éveil et peut-être même avant. Ses yeux me regardent, goulument, et je ne comprends pas pourquoi. Involontairement, mes iris dorés par les chandelles lui envoient une vague puissante de dédain alors que mon expression faciale complète s’enquiert de l’opinion de Miyuki.

« Miyuki, as-tu investigué la mallette et le journal? Avez-vous un plan? Devons-nous lancer la pièce de monnaie pour savoir si nous changeons de chef puisque Ken dort ou crois-tu que nous pouvons attendre son réveil? »

Finalement, j’attrape ma ceinture de sabre et l’installe à nouveau à mes hanches. J’en retire Froideur, le Katana fait d’un lien entre l’Humérus et le Radius d’Eden. La jeune Kaguya m’avait offert un os qui avait la forme d’un sabre létale, plus que mes autres, et solide comme symbole de notre amitié. Je conserve la lame sur mes genoux, pour m’apaiser, tout en conservant le contact visuel avec celui qui lèche ses lèvres avec horrible avidité.

Kennei n'a aucune connaissance de se qui se passe autour de lui. Il ne rêve de rien et n'entend rien. Il est complètement plonger dans un sommeil aussi récupérateur que possible.

Pendant ce temps, l’illusionniste commence a voir l'image d'un plan se former dans sa tête mais il ne veut pas en parler maintenant. Il doit être certain que chaque personne allait jouer son rôle le moment venu. La femme du groupe, celle qui n'a aucune chance de plaire a son rival, vient l'aider a s'occuper du mâle alpha qui étonnamment semble en excellente condition. Ce qui excite le ninja de konoha au plus haut point.

*Je pensais devoir utiliser du chakra pour lui donner l'impression d'être en bonne état mais c'est bien mieux ainsi, plus de force pour la suite... oh oui, oh oui Arashi...

Il se frotte les mains ensembles en pensant a la douce vengeance qui se rapprochait de plus en plus. Il observa avec une extrême précision le porteur de sabre s'habiller. Examinant chaque partit possible de son anatomie corporel pour s'assurer qu'il n'avait pas un défaut flagrant. Lorsqu'il atteint les pupilles de sa vedette, il se rapproche lentement de lui en accrochant le pied du bleu sur la chaise ce qui déclenche une sorte d'instinct maternelle envers la demoiselle. Il l'a fixe dans les yeux sans vraiment prendre considération de sa personne mais il accepte d'aller s'asseoir sur une de ces chaises faite maison.

-OOOhh pardonnez moi, pardon, pardon, je ne voulais pas vous importunité madame mais je dois avouer que vous avez raison... oui du repos... tout le repos qu'il faut..

Il se met a se bercer lentement mettant a l'épreuve sa chaise qui semblait a peine tenir sous son poids continuant a réfléchir a la suite possible des événements.

* Son frère va lui demander ce qui s'est passé... et il ne pourra pas lui cacher qu'un blond était ici... il va vouloir le voir oh que oui... le voir et quand il va le voir... sa faiblesse... le moment est important... mais le frère....mmm

Ces pensées se dissipent lorsqu'il voit son mannequin s'installer un peu plus loin devant lui avec tout ces sabres et sa testostérone bien a lui qui ne semble affecter personne sauf l'utilisateur de genjutsu. Il veut des informations son Taku. Maintenant, il connaissait son nom, il n'allait certainement pas l'oublier

-Taku, mon cher Taku, je ne voulais pas vous manquez de respect, je ne voulais en aucun cas vous causez des problèmes tant mental que physique *ces yeux regarde une demi seconde le torse de son interlocuteur et retourne a ses pupilles dorées* je peux comprendre que j'agis bizarrement, je suis cacher ici depuis plusieurs semaines... oh oui plusieurs semaines... seul... D'autres shinobis sont venu... moins de chance que vous, je ne pouvais pas les sauver... Vous aussi vous avez été chanceux, votre ami a un grand talent, je ne vous ai que cacher, c'est ma spécialité. J'aurais pu me faire prendre... mais la mallette et vous...

Le membre de Konoha se doute bien que son samouraï allait lui demander de nouveau pourquoi il porte autant d'attention a lui. Il n'avait pas encore répondu a cette question. Le rônin ne semblait pas vraiment l'apprécier mais sa n'avait pas d'importance

*La vérité ou un mensonge... Mmm

Toujours en le fixant sans se sentir intimider par la présence d'une lame d'os, il enchaîne rapidement

Vous êtes au courant d'Arashi...votre amie a lu la mallette, elle doit avoir une bonne idée pourquoi je m'intéresse autant a vous et non aux deux autres. C'est si simple, avez-vous vu un seul clone blond? Avez vous vu la liste des morts, aucun blond. Arashi est très fort, il m'a vaincu croyant que je suis mort mais il refuse de combattre le genre qu'il aime... il préfère essayer de s'en rapprocher, de les impressionner... il est plus faible a ce moment...

Le futur vainqueur croit avoir satisfait la curiosité de ces invitées. Il se lève d'un bond et en avançant de deux petits pas vers le groupe faisant attention au bleu car il semble important pour eux plus qu'a lui. Il leur fait une proposition.

-Je peux vous offrir un ragoût de lapin pour vous permette de récupérer encore quelques heures... si d'ici la votre ami est toujours K-O alors il pourra rester ici en sécurité et nous poursuivre votre but. Au fait, je me nomme Niro ou l’illusionniste s'est comme vous voulez... alors c'est oui... je mange seul depuis si longtemps... des invitées... quelle chance...

Il fait une révérence et sourit en attendant leur réaction en ayant l'air le moins hostile possible mais fixant toujours un peu plus le blond que la dame.

Quand Taku lui demanda de lui donner ses vêtements, Miyuki fut entièrement rassurée. La manière dont il parlait, la façon qu’il avait de bouger, signifiait qu’il allait beaucoup mieux. Elle lança intérieurement un « bravo Ken! » tout en fouillant dans les carquois de sabre pour trouver lesdits vêtements de rechange. Voyant le regard scrutateur qu’avait l’homme sale pour Taku, elle se glissa subtilement entre les deux pour donner les vêtements, et ainsi évita à son ami, du moins en partie, toute inspection visuelle minutieuse supplémentaire.
 
Les excuses que lui envoyait l’homme sale quant à son comportement envers Ken ne la convinrent qu’à moitié. Elle était d’ordinaire compréhensive et conciliante et lui aurait pardonné sur-le-champs, mais ses paroles contredisaient tellement ses actes, et il lui inspirait une telle répulsion et un tel agacement, qu’elle n’y parvenait pas.  Alors qu’elle tâchait de reprendre sa sérénité habituelle, elle écouta silencieusement l’échange que Taku avait avec lui. Encore une fois, il se répandait en excuses affables, bien plus mielleuses encore puisqu’il s’adressait à Taku. Il parvint néanmoins à expliquer ce qu’elle avait compris de sa lecture rapide, à savoir qu’Arashi avait un faible pour les blonds. Ainsi, en plus de leur offrir une cachette sûre, il leur donnait sur un plateau d’argent la façon la plus sûre de vaincre Arashi.
 
Enfin, Niro, ou l’homme sale, comme elle l’avait désigné depuis le début, leur proposa de demeurer se reposer encore quelques heures en mangeant du ragoût de lapin et de prendre Ken sous aile si jamais il n’était pas éveillé pour le combat contre Arashi. Le repos de quelques heures était une bonne idée, mais manger quelque chose que lui préparerait… elle n’était pas certaine de vouloir s’y risquer. Et qui plus est, s’ils n’agissaient pas dans son intérêt, il aurait Ken avec lui pour les menacer. C’était une mauvaise idée de le laisser avec lui. Si jamais il n’était pas réveillé d’ici le moment où ils partiraient, elle le prendrait avec elle et veillerait sur lui avec sa vie.
 
- Tu es resté endormi pendant plusieurs heures, pour répondre à ta question de tout à l’heure, dit Miyuki à Taku, après qu’il lui eût posé ses questions. Il doit faire nuit à présent, quelque chose comme 4 heures du matin, si je ne me trompe pas.
 
D’ailleurs, elle aurait bien aimé faire un tour à l’extérieur pour voir ce qui se passait.
 
- J’ai bien lu le journal, continua-t-elle, je comprends de quoi il en retourne. Toute cette histoire a pris un tournant bien dramatique, je trouve cela triste. Enfin, j’ai pu apprendre ce que l’homme… Niro nous a dit, soit qu’Arashi aime les blonds. Les photos des victimes, qui ont été volées au commissariat et que je n’avais pu voir alors que j’y étais, montrent qu’aucune des victimes, ou même des blessés, ne sont blonds. Et j’ai cru comprendre au fil de la conversation que… je ne suis pas certaine, il faudrait que je relise en partie le journal pour ça, mais… Arashi serait allé dans ces villages, faisant une entrée théâtrale, pour impressionner un blond dont il aurait entendu parler à cet endroit. Il s’énerverait à chaque fois en constatant qu’il était plus horrifié qu’impressionné, et tuerait ainsi tout le monde à proximité. Je crois que c’est un point important.
 
Elle se tut un instant en réfléchissant à ce que ça pouvait amener. Des civils à protéger, Ken et elle à se mettre à l’abris, Taku qui ne risquait pas grand chose, sauf en ce qui concernait peut-être le frère si jamais il voulait défendre Arashi…
 
- Je pense que nous pouvons encore attendre quelques heures ici. Je n’ai pas envie de manger ce que notre hôte nous offre et j’ai des provisions, si tu en veux aussi. Il serait mieux je crois de d’attendre avant de lancer la pièce. Si Ken ne se réveille pas d’ici trois heures, nous lancerons la pièce pour désigner un nouveau chef. Ça te convient?
 
Voyant qu’il avait sorti son sabre sur ses genoux et qu’il tenait Niro à l’œil, Miyuki en profita pour nettoyer et panser sa propre cuisse qui n’avait été blessée que légèrement, grâce à l’intervention rapide de Taku. Une fois que ce fut fait, elle demanda à Niro d’ouvrir un passage dans la ville pour qu’elle puisse faire une petite exploration nocturne des lieux, histoire de voir si des changements avaient eu lieu.
 
- Veille sur Ken, dit-elle à Taku en sortant.
 
Son périple fut des plus curieux, et c’est pourquoi elle avait une expression d’étonnement sur le visage lorsqu’elle revint.
 
- C’est fou! Dit-elle en entrant. Il y a des gens qui déambulent comme en plein jour, et je crois en avoir reconnu certains que nous avons croisés dans la journée. Ils doivent être des clones de senbons. Ça, je m’y attendais, mais… il y a des décorations qui ont été mises sur la place principale. Une grande banderole avec « Bienvenu, bel étranger blond », trône au-dessus de tout. Une estrade a été montée et des musiciens répétaient un morceau jazzé, qui créait une ambiance intime. Une petite table a été mise, tout au centre, décorée avec goût, je dois dire. Il y a de jolies fleurs dans un vase stylé dessus et la nappe est en dentelle. Il y a aussi une bougie, qui venait à peine d’être allumée quand je suis passée vu sa hauteur. En bref, tu as été invité galamment à rencontrer Arashi…
 
Elle se tut, consciente de l’effet bizarre que ses paroles avaient dû produire.
 
- Il reste encore heure trente minutes avant que le soleil ne se lève. Ou nous sortons maintenant, ou nous sortons alors qu’il se lève, mais j’emmène Ken avec nous réveillé ou pas. S’il ne l’est pas, choisissons un nouveau chef dès maintenant. À mon avis, il faut décider tout de suite de notre marche à suivre.

« Je n’aime vraiment, mais vraiment, pas ça. »

Sans me laisser m’expliquer, Miyuki se rend à la surface. Un silence lourd et dominant prend donc l’espace laissée par la moine de Maskine. Seuls les sons des bougies et des lèvres de l’homme nommé Niro retentissent dans la pièce humide, sombre et complètement odieuse. Mon visage se teinte d’une expression de dédain, mais je secoue aussitôt la tête.

*Ce n’est pas nous!*

Je me calme et observe l’homme à l’allure dégoûtante et, finalement, je décide de prendre parole.

« Monsieur, merci de votre aide. J’apprécie, en fait, l’effort que vous faites envers notre groupe. Cependant, je n’apprécie pas la manière que vous avez de parler de moi ou de traiter mes compagnons. Ainsi, j’aimerais donc, pour le restant de notre relation, que vous vous calmiez et que vous vous assuriez de nous traiter avec respect comme nous le ferons avec vous. »

Niro semble recevoir un coup, en plein visage, un coup brutal. Son expression démontre une pure surprise. Je crois qu’il n’avait pas réalisé ce que la défaite lui avait fait, lui qui était un combattant particulièrement puissant auparavant. Maintenant, il est rabaissé à combattre avec des trucs fourbes et déshonorables. Alors que ses iris tremblent sous la pression de cette nouvelle, je prends place aux côtés de mon protégé.

« Merci, Ken. »

Je déplace les cheveux hors de ses yeux et je prends le temps de l’installer convenablement sur son lit de fortune qui me semble ridiculement inconfortable. Je reste près de lui jusqu’à ce que notre amie s’élance de nouveau dans notre grotte. Son visage est entre panique et surprise.

Elle explique ce qui se déroule à l’extérieur alors que je me réinstalle debout. Elle explique donc qu’à l’extérieur il y a des dizaines de clones aussi dangereux que ceux que nous avons rencontrés dernièrement. Aussi, elle m’indique que je suis, en quelques sortes, convié à une rencontre avec notre cible.

Mes sourcils se froncent quand elle me demande mon avis sur l’action à prendre. Je ferme les yeux et je fouille dans les poches de Ken pour en ressortir le sous.

« Si tu dois transporter Ken, ça sera encore pire. Pile je sors seul et je tente de l’occuper jusqu’à ce que Kennei soit capable d’agir alors que Face nous attendons jusqu’à ce qu’il se lève. »

Sans attendre sa réponse, je lance la pièce et l’attrape rapidement.

Pile.

Je souris à Miyuki.

« Je ne crois pas qu’il m’attaquera. Je vais tenter de discuter avec lui. Peut-être que je pourrai le raisonner! Peut-être que tout se terminera simplement. »

Je baisse la tête, incertain de mes paroles. Je ne suis même pas sûr de tenter de lui faire croire en ces paroles ou si je tente de me réconforter moi-même. J’attrape mes carquois et je me dirige vers la sortie. Mes yeux balaient l’endroit : Kennei est toujours endormi, Miyuki semble très inquiète et Niro est complètement déboussolé. Fine équipe. Je rigole.

« Ne t’inquiètes pas, Miyuki! »

Et, je sors à l’extérieur sans regarder une fois de plus derrière moi.

*Réveilles-toi rapidement, Kennei. Je ne sais pas du tout à quoi m’attendre.*

Niro n'est pas surpris par le manque de confiance de la dame envers son ragoût de lapin. il était vrai qu'il n'était vraiment pas un bon cuisinier mais sa permettait de reprendre des forces, il aurait utiliser un genjutsu pour donner l'impression que s'était bon de toute façon. Ce qui le déboussola le plus s'était se que l'espoir de cette mission lui dit. Il restait planté sur place en observant l'espèce d'affection qu'il démontrait au jeune médecin... la dame aussi a sa manière avait démontrer un grand intérêt pour lui puisqu'elle refusait de le laisser seul ici...


*La haine... la vengeance... j'étais le meilleur de mon groupe... ce arashi m'a ridiculiser, j'ai eu l'air si faible... tout le monde était impressionner par mon charisme... par mon talent, les filles voulaient tous faire équipe avec moi et je n'étais pas un salaud pour autant... mais... mais... ce qu'il m'a fait...

Niro touche le côté de son visage comme s'il avait une marque comme s'il avait quelque choses de bien présent mais que personne ne voyait... Un autre tour ? Miyuki venait de revenir dans le repaire expliquant le tout a Taku pendant qu'il est toujours dans sa tête

*Sa foutu électricité, je n'ai pas réussis a éviter complètement sa dernière attaque... mon visage... mon beau visage... il doit payer ! surtout qu'il est laid ! moi j'étais beau ! j'étais beau ! vraiment beau ! sans truc ni rien ! maintenant je dois toujours maintenir se jutsu en présence de personne ! qu,est-ce que je serais devenu si je n'étais pas l’illusionniste ! je vais l'exposer ! il va rêver, il va s'imaginer heureux et a se moment la, je vais le réduire a rien comme il a fait avec moi ! je ne peux pas lui pardonner ce qu'il m'a fait, s'est hors de question !!! ma vie est fichu !!!

Affichant toujours un visage figé dans le temps, il réalise une chose... juste avant que Taku quitte pour aller rencontrer son rival.

*si je ne veux pas être découvert... je ne peux pas me reposer que sur un genjutsu... je dois reprendre mon ancienne personnalité... sinon ils ne me laisseront même pas les accompagner... je n'étais pas mauvais avant... simplement que... je ne peux pas laisser Arashi s'en sortir...

Il regarde le samouraï encourager sa partenaire et il voit bien qu'elle n'est pas vraiment heureuse d'être seul avec lui. Il s'assit sur une chaise près de lui fixant le sol et décide de parler a Miyuki mais sa voix semble bien plus humaine et civilisé que précédemment

-Miyuki s'est ça ?... je tiens a m'excuser *il lève la tête regardant droit dans les yeux de la moine pour la première fois* Je ne voulais pas être impoli... vois-tu... je n'avais jamais perdu avant... j'étais vraiment doué dans ce que je faisais et je crois que cette défaite ma monter a la tête... je suis vraiment désolé... je veux sincèrement vous aider... mais je suis incapable de le faire sans vous... je suis trop faible contre lui et son frère... j,avoue que j'ai vu noir... mais je ne veux pas vous faire de mal... je vous le jure croyez moi...

Niro marque une pause car il remarque que le jeune médecin commence a bouger sur le lit sortant lentement de son état comateux. Il ne sait pas si la moine le croit alors il ne veut pas avoir l'air trop gentils. Il aurait eu envie d'apporter de l'eau au garçon mais il décida de prendre un verre près de lui et de le donner a la jeune femme pour qu,elle le donne elle-même...

-Je sais que vous ne me faite pas confiance et que vous tenez a lui alors, tenez, donner lui un peu d'eau sa va lui faire du bien après s'être autant épuisé...

Tandis que Niro attendait que Miyuki prenne le verre d'eau fraîche, Kennei lui avait l'impression de s'être fait passer sur le corps par une centaine de cheval... Il essayait de parler mais même sa gorge lui faisait mal, il avait aucune idée du temps qui s'était écoulé mais il se rappelait que Taku était supposé être la, il le cherchait du regard sans le voir près de lui en essayant de s'asseoir

- Je ne suis pas inquiète, Taku, mentit-elle en tâchant d'être convaincante pour lui autant que pour elle-même.

Pile était l'option dont elle ne voulait pas. Elle n'aimait pas le fait que Taku ait à sortir affronter seul Arashi, qui pouvait à tout moment se déchaîner contre lui. Ils en connaissaient maintenant pas mal sur lui, mais ne l'ayant encore jamais côtoyé ou même rencontré, il pouvait se révéler qu'il soit tout à fait imprévisible. D'un autre côté, laisser Kennei seul ici avec Niro se révélait être la chose la plus stupide à faire. En effet, l'homme sale ne semblait rêver que de vengeance, son admiration sans borne (qui dépassait définitivement les bornes du raisonnable) pour Taku en était la preuve. Laisser Kennei avec lui comportait le risque élevé qu'il l'utilise pour les forcer à tuer son ennemi alors qu'ils ne voulaient que le capturer. Taku avait même parlé de le "raisonner", ce que Niro n'avait pu manquer d'entendre.

La moine de Maskine inspira profondément à trois reprises. Elle devait reprendre contrôle sur elle-même et ne pas laisser l'inquiétude qu'elle sentait grandissante en elle s'emparer de sa lucidité. L'attente et l'inaction pouvaient parfois se révéler insupportables, aussi calma-t-elle son esprit pour réfléchir plus clairement. 

Niro lui adressa la parole avec ce qui semblait être une nuance de respect. C'était définitivement louche.

- Oui, c'est bien Miyuki. Contente de voir que vous vous souvenez de mon nom, ironisa-t-elle.

Elle fronça les sourcils lorsqu'il dit qu'il voulait s'excuser. Elle n'avait pas imaginé cela possible. Malgré tout, elle l'écouta avec attention jusqu'au bout. Son histoire semblait plausible, bien que son repentir envers Kennei et elle soit un peu trop subit pour être totalement sincère. Elle s'adoucit cependant un peu et lui laissa le bénéfice du toute. Peut-être les aiderait-il malgré tout.

C'est à ce moment que Kennei bougea sur son lit. Miyuki se rapprocha de lui.

- Ken, tu m'entends? Ken!

Elle prit l'eau que Niro lui tendait et aida son ami à en boire par petites gorgées. Ses gestes étaient doux, habituée qu'elle était par ce genre d'opération.

- Je suis heureuse que tu sois réveillé! dit-elle en le serrant dans ses bras comme elle l'aurait fait pour son petit frère. Écoute, j'ai plusieurs choses à t'apprendre.

Elle lui résuma ce qu'elle avait découvert sur les frères Arashi et Oniri à travers ses lectures, en plus de lui décrire ce qu'elle avait vu au-dehors.

- Enfin, Taku est sorti. On a fait le pile ou face, et c'est pourquoi il est parti seul à la convocation d'Arashi. Dès que tu es prêt, sortons. Il a affaire à forte partie, et je me répugne à le laisser seul encore longtemps. 

Elle le regarda et dans ses yeux brillait une détermination farouche qui ne semblait pas prête à s'estomper.