Le temps est le principal ennemi de l’humain. Un individu naît, grandi, et avant même qu’il puisse le réaliser, meurt de vieillesse. L’on entend souvent les aînés se plaindre de ce qu’ils souhaiteraient faire si le temps ne leur manquait pas… Pour notre protagoniste, le temps est également compté. À quel point ? Il l’ignore tout bêtement. Plusieurs heures, plusieurs jours, plusieurs semaines. Qui sait ? Seul l’ennemi commun mondial peut répondre à cette question. Puisqu’un facteur de temps indéterminé lévite au-dessus de sa tête, il est de son devoir d’hâter ses déplacements. Surtout que ce détour ne faisait pas partie de ses plans initiaux. Cette étrange missive l’a forcé à réviser ses desseins.

La nuit laissa tomber son rôle, remplacé par l’aube. Les rayons de l’astre solaire débutèrent à transpercer les ténèbres à l'horizon. Cette position de l’étoile indique simplement qu’il n’est que quatre heures au maximum. En somme, cela fait quelques heures que Setsuna court. Fusant tel un léopard, puisant dans les forces de ses jambes, l’Épéiste Noir traversait les forêts du pays du feu en un temps record. Nul ne fait doute sur sa destination. Avec les événements de la soirée, sa destination ne pouvait qu’être un seul lieu. Sa vitesse est clairement supérieure à celle d’un homme ordinaire. Sur les chemins, à quelques reprises, la vélocité de son déplacement infligeait des peurs bleues sur les pauvres passants se trouvant sur son chemin. Rien de bien grave.

Jamais, ô grand jamais l’on a vu l’ancien Chef des Épéistes se hâter autant qu’il le fait. Sûrement son approche au village caché de la feuille sera perçue comme une menace. Plus que quelques kilomètres le sépare de son objectif. Cependant, malgré que sa vitesse soit constante, le temps lui semblait étrangement plus long. La chimère fronça les sourcils. Ce simple effet psychologique le narguait.

Le vent grésillait dans ses tympans, chaque énorme tronc apparaît dans son champ de vision pour en disparaître immédiatement. Heureusement, l’année est tombé en temps automnal il y a peu. Seules quelques feuilles persistent sur les hautes branches, éclairant la vue sur les hauteurs à l’horizon. Grâce à ce dégagement, le Yuuki pu percevoir les gargantuesques et légendaires murailles de Konoha alors qu’il n’était plus qu’à un kilomètre de sa destination. La réalité le rappelait qu’il n’avait posé pied en ces lieux depuis près de cinq ans. Sa mémoire évoquait cependant des souvenirs datant de moins d’une année. En voyant son objectif, le Martyr accéléra considérablement le pas. Il eut l’impression à un moment que ses pieds n’avaient plus contact avec le sol. Déjà, il sentait plusieurs sources d’énergie au loin, dans les bois. Les membres de l’unité spéciale ANBU se disperse dans le but d’intervenir si la rencontre tourne au vinaigre.

À une heure si matinale, personne autre que les gardes se situent aux Grands Remparts. Et le Kirijin ne se retint pas pour faire une entrée en scène remarquée. À l’aide de ses talons, il freina brusquement sur la terre une fois devant l’enceinte, élevant un fin brouillard de poussière. Les pans de son long manteau d’ébène fouettèrent le vide, la capuche reposant sur sa chevelure argentée s’abaissa d’elle-même par la force employée par ce soudain arrêt. La brume terreuse se dissipa rapidement, dévoilant l’individu qui a presque transgressé – à quelques mètres près – les frontières de l’entrée de la capitale. L’expression faciale qu’arborait le Sabreur est tout sauf joyeuse : ses traits sont fermes, d’un sérieux implacable.

Certes, une telle apparition ne reste guère inaperçue. Trois gardes intervinrent immédiatement, bondissant à face au jouvenceau. L’un d’eux entama la discussion en hurlant des ordres.

• Halte, étranger ! Quels sont vos inten–

Sans attendre, l’Homoncule lui coupa la parole. Sec, froid et dur.

• La nuit dernière, vous avez subi un assaut au Temple du Renard à Neuf Queues.

Peut-être que les gardes ignorent de quoi l’escrimeur aux Doubles Lames parlent. Si cette information est classifiée ou non, impossible de le savoir. Quoi qu’il en soit, l’Épéiste avait réussi à capter le maximum d’attention qu’il cherchait. Comment un tel événement avait fuité aussi rapidement, pour qu'en quelques heures, un individu en parle aux portes du village victime de l'agression ?

• Celui qui a attaqué le temple est mort.

Un silence de mort plana pendant un moment. Le regard hétérochrome du Stigmate, imperturbable, resta posé sur les trois Shinobis de la feuille. L’un d’eux reprit la parole, voulant clarifier les intentions du nouveau venu.

• Et… vous désirez ?

Sèche et bref, se montrant même plus insistant, il ne tarda pas à répondre.

• Une audience avec l’Hokage ou une autre personne qui pourra me ressourcer sur les découvertes au temple. En échange d'information de même nature.

Spoiler:

À croire que tout va mal en ces temps laborieux… Au fur et à mesure que le temps avance, la Dame de konoha commence à se conforter dans l’idée que tout parti définitivement en couille. Après la réunion de la Racine, les ombres du village pensaient à tort que la situation allait se stabiliser, chose fausse évidemment. Avec toutes les histoires concernant les Furyou, il était facile de comprendre que les choses allaient une nouvelle fois dériver vers le même destin que Kiri. Heureusement, Konoha n’a pas encore connu ce sort tragique et ne le subira, espérons-le pas.

La veille, une attaque au temple de Kyubi s’est faite. Dès que cela est arrivé à ses oreilles, Meia a une nouvelle fois cru à l’action des Furyou, priant intérieurement pour qu’il se contente du temple et pas du village entier. Cependant, la Dame n’a pas eu plus d’informations que cela. Si elle le désire, elle peut certainement les obtenir, soit par sa renommée et donc importance dans le village, soit de par son titre de membres de la Racine. Après tout, ils sont censés agir dans l’ombre dans l’intérêt du village, mais s’ils n’ont pas d’information, il sera dur d’agir.

Ce matin, alors que le soleil et le village ne faisaient que se réveiller, une personne communiqua avec la Dame par télépathie. Elle qui venait juste de se lever, elle comprit qu’elle allait devoir une nouvelle fois remplir le rôle qu’occupaient les membres de son clan. Vous devez vous en doutez, mais après le génocide il en va à Meia de remplir toutes les fonctions. C’est ainsi qu’on la réclame une nouvelle fois aux portes du village, alors qu’une source de chakra approche à toute vitesse.

C’est donc sans attendre plus longtemps qu’elle enfile sa cape prônant son titre de chef de clan et qu’elle quitte son domicile. Comme à son habitude, la Yamanaka arbore des vêtements faits entièrement de feuille surplombée de sa cape épaisse en aux bordures en poil de lapin. Au fond d’elle, elle espère ne pas se déplacer pour rien car, même si la présence d’un Yamanaka est fortement recommandée à chaque arrivée au village, le fait qu’elle doit occuper cette fonction quasi seule la fait souvent se déplacer pour des broutilles.

Arrivant aux portes, la rousse ne put esquisser un sourire en voyant un homme se faire stopper par plusieurs gardes. Approchant d’un pas tout à fait normal, ni pressé, ni lent, elle écoute ce qui se dit. Une fois derrière les gardes à seulement un mètre, elle se racle légèrement la gorge pour attirer l’attention de tous et, voyant de qui il s’agissait, les gardes arborant surement le grade de chûnin acquiescèrent de la tête avant de faire place à la Yamanaka. Puis, plongeant son regard dans celui de l’inconnu, elle prend la parole d'un ton aucunement complaisant ou autre, le tout accompagné d’un regard inquisiteur.

- Se présenter ici de bon matin et demander une audience avec le maître Hokage sans même se présenter me semble… Très impolie…

Tous au village connaissent l’importance de la politesse de la Dame et vu l’humeur dans laquelle elle est, l’homme a déjà commis une faute à ses yeux.

- …Et voyez-vous, je déteste les personnes impolis. N’est-ce pas fâcheux ?

Outre cela, cet inconnu au style bien particulier semble avoir oublié un détail des plus importants. Une petite chose que Meia ne va d’ailleurs pas attendre à le lui faire remarquer. Nul doute qu’après cela, il regrettera son arrivée faites il y a quelques secondes. Vociférer de telle chose alors que le clan Yamanaka se trouve dans ce village…

- Je vous demande donc tout simplement une chose, vous qui semblez posséder des informations utiles au village de Konoha…

Elle croise les bras et affiche un petit rictus sadique. Ce fameux aspect sadique de la Dame qui la rendu célèbre lors des guerres auquel elle a participé… Un côté de sa personnalité qu’elle a rarement montré au village.

- Pourquoi est-ce que je concèderai à votre demande alors que je peux tout simplement vous ôter les informations de votre esprit en un instant… ? Sans parler du contrôle de votre corps que je peux vous ôter tout aussi rapidement…

La pure vérité. Elle peut, si elle le souhaite, le capturer et lui prendre les informations sans qu’il ne le veuille et lui faire oublier tout cela en l’espace de quelques secondes.

- Oh et, pour ne pas être tout aussi impolie que vous, sachez que je me nomme Meia, chef du clan Yamanaka et Jônin du village caché de la feuille. Cependant, je ne peux guère dire pour l’instant que je suis ravi de vous rencontrer.

Les dés sont lancés.

La nuit avait été vraiment agitée. Alors que je pensais pouvoir terminer ma soirée tranquille, j'avais été appelé afin de participer à une mission d'urgence, étant donné que le temple de Kyubi se trouvant à l'extérieur du village montrait des signes inquiétants, possibles d'attaque même. Ces propos furent confirmés quand je fus appelé afin de pouvoir enquêter sur place, accompagné d'autres Shinobis, après qu'un des gardiens du temple se soit montré aux portes de Konoha, avant de succomber de ses blessures. Nous étions donc partis pour savoir de quoi il en advenait.

Ce que nous trouvâmes sur place au premier abord était un véritable spectacle de désolation. Les lieux aux alentours étaient complètement dévastés par des traces de lames enragées, et des cadavres étaient encore saignants à l'entrée. Mais le plus surprenant fut le samouraï qui dans ses derniers instants, sorti du temple avec comme seuls mots de simples excuses. Cela n'était plus à ni rien comprendre. Ceux qu'on soupçonnait d'être les responsables avaient-ils essayé de s'entre-tuer ? Tout ça n'avait plus d'importance, puisqu'au final, nous entrâmes à l'intérieur pour découvrir de surprises en surprises, à commencer par l'existence de laboratoires souterrains. Dans ces derniers, plusieurs documents à moitié détruits, des aquariums étranges gigantesques, des traces de sang éparpillées partout, et des pièces qui auraient disparu. Seul lien entre toutes ces choses ? Les Furyous.

Je ne comprenais vraiment pas ce qui s'était passé là-bas. Avait-on trouvé, comme avait dit Shingen, le lieu de naissance de ces puissants ennemis ? Qui était donc le Uchiha qui parlait dans ses rapports. Et c'est quoi donc ce fameux projet « Bras Armé » ?! Je ne m'étais contenté que de rapporter ce que toute l'équipe avait trouvé au temple aux hauts quartiers de Konoha, préférant ne pas me détruire le crâne à coup de machinations et complots. Je devais pourtant bien avouer que trouver le fin mot de l'histoire m'obsédait en un sens, je voulais résoudre cette énigme. De ce fait, alors qu'il ne me restait déjà que très peu d'heures de sommeil, je n'ai même pas su en profiter puisque j'ai fait une simple nuit blanche. Je m'étais contenté de me balader à travers le village afin de laisser la fatigue me gagner au bout d'un temps.

Alors que je réfléchissais à tout et à rien, je me rendis compte que j'étais arrivé sans le vouloir aux portes du village. Comment l'avais-je remarqué, me direz-vous ? Tout simplement parce qu'un étranger avait fait son apparition de manière plutôt peu conventionnelle. Un albinos aux yeux bi-colors, voilà une chose qui était peu commune. Je voyais déjà les gardes s'attrouper autour de lui afin de lui faire comprendre qu'il n'était pas vraiment la bienvenue. Je pensais que j'étais déjà pas mal fatigué comme ça, et ne voulais pas m'impliquer d'avantage. Voulant donc les laisser s'en occuper, je comptais rentrer chez moi quand j'entendis soudain l'inconnu parler de l'attaque du temple. Cette phrase me donna une poussée d'adrénaline, me faisant tourner ma tête en direction du groupe qui s'était attroupé autour du nouvel arrivant, avant que je ne m'avance vers eux.

Cependant, je fus doublé par une autre personne, que je connaissais que par sa réputation : Yamanaka Meia, la chef du clan déchu. Une longue cape imposante, des cheveux roux longs et bouclés, une tenue insolite en feuilles... Wait, j'ai déjà vu ça quelque part... Enfin, ce n'était pas l'important pour le moment. Cette femme semblait observer la scène afin de pouvoir intervenir au moment opportun. Son statut lui donnait la possibilité d'avoir un avis de poids quant à la suite des évènements. J'avais rejoint la scène et paraissait comme un Chûnin parmi tant d'autres comparé aux deux acteurs qui semblaient principaux. L'inconnu voulait rencontrer le Hokage afin de procéder à un échange d'informations : celles que nous possédions sur ce qui se trouvait dans le temple, contre les siennes concernant l'attaque de ce dernier. C'était une proposition des plus arrogantes, je ne pouvais le nier moi-même. Pourtant, j'étais vraiment en pleine réflexion quant à passer de son côté, tout simplement parce que je pensais que la moindre info concernant les Furyous pourrait nous être utile en temps voulu.

C'est alors que la femme rousse lui répondit, et ce, de manière tout aussi amicale que l'avait fait l'albinos. Elle lui souligna le fait qu'elle pouvait très bien récupérer les informations que l'homme possédait sans lui demander son reste, d'un claquement de doigts, rajoutant ainsi de l'huile sur le feu. J'étais vraiment pris entre deux feux, soit je tentais le risque de vouloir collaborer avec lui, soit je restais sur mes positions et ne faisais rien en silence. C'est après un court silence qui passa pour une éternité dans ma tête que je me maudissais, moi et mes principes, et m'avançai afin de me tourner vers la chef Yamanaka.

« - Yamanaka-dono, si voulez bien m'écouter, commençai-je en baissant la tête afin de la saluer avant de de nouveau lui faire face. Je suis Kurokami Yusei, je faisais partie de l'équipe qui a enquêté sur le temple. Je pense que pour le moment, étant donné la gravité de la situation, il serait mieux de collaborer de manière pacifique. »

Je regardai intensément la chef de clan, laissant mon attitude tête en l'air et peu éveillé au placard le temps d'essayer de lui faire comprendre que la situation était-elle qu'il fallait tenter de prendre des risques. Suite à cela, je me tournai vers l'albinos, avec un regard d'interrogation et de méfiance envers sa part. Même si je voulais lui faire confiance, l'hypothèse qui s'intégrait dans la question que j'allais lui poser n'était pas à prendre à la légère. De plus, rien ne nous confirmait qu'il disait la vérité, et donc, profitait du moment de panique afin de tenter une infiltration.

« - Vous avez pu parler à cette personne avant qu'elle ne décède ? Êtes-vous lié au fait qu'il... Nous ait quitté ? »

Oui, j'accusais, non pas sans remords, la personne étant prête à nous donner les pièces manquantes à cette enquête d'être le meurtrier du ravisseur. Il ne me restait plus qu'à attendre les réponses, à la fois de l'étranger, mais aussi de celle dont j'avais défié l'autorité... Mon dieu, je peux être parfois stupide...

• Si vous aviez voulu me soutirer des informations de mon esprit, vous n’auriez pas dévoilé que vous possédiez cette capacité.

Toujours aussi bref et sèche. Cette jeune femme qui se prétend Yamanaka, si son intention est de réellement pénétrer le cerveau du jouvenceau malgré que celui-ci soit venu en ces terres sans mauvaises intentions, échouera dans sa tâche. L’esprit de la chimère est un labyrinthe insoluble. En outre, s’il ressent une perturbation dans son corps, il rejettera l’intrus de force. Mieux : son énergie est spécialement concentré dans sa tête pour empêcher toute tentative d’intrusion. En soit, la dénommée Meia n’est pas très futée. Offrir sur un plateau d’argent son identité ainsi que ses aptitudes est l’une des pires erreurs qu’un Shinobi puisse commettre.

L’arrogance de cette femme est surprenante. Oui, Setsuna est arrivé au village de la feuille en hâte, sans se présenter. Il n’est pas du genre à perdre son temps avec des complications superflus. Autre que de lui barrer la route et de faire un cirque, la rousse est une perte de temps. Tant pis, il fera avec cela. Le développement de la situation dépendra de la réaction de cette femme à ce que dévoilera l’Épéiste. Son jugement décidera de l’avenir du pays du feu. Peut-être même du monde entier.

Vint un brun qui se présenta sous le nom de Kurokami Yusei. Selon ses dires, il avait participé à l’expédition au temple. Contrairement à sa supérieure, il était bien plus réceptif à l’invitation de la chimère. Il lui demanda indirectement si le Yuuki est le meurtrier du responsable. Ces questions seront partiellement répondues sous peu… Le reste dépendra de ce que devient cette situation.

En tassant d’un coup l’un des pans de son long manteau de jais, le Kirijin alla chercher dans sa poche un objet.

• De plus, je ne crois pas qu’Onpu apprécie que l’un de ses compagnons d’antan subisse un tel traitement… Qu’importe. Attrape.

Il lança tout bonnement l’item qu’il recherchait à la rousse. Il ne s’agit que d’un simple parchemin au premier abord. En fait, ce parchemin n’a rien de spécial. Peu importe l’angle sous lequel il est inspecté, il ne s’agit que d’un vulgaire manuscrit enroulé sur lui-même.

• Dans ce parchemin est scellé le corps de l’instigateur de l’attaque au temple. Son nom est Yakigote Tochirô, ministre de Tetsu no Kuni. Je vous prie d’identifier le corps selon vos besoins dans un endroit privé et d’envoyer aussitôt fait le corps à la nation du Fer.

Pourquoi donc faire un tel acte de générosité envers un malfaiteur ? Il y arrivait.

• Seigneur Yakigote a été forcé d’attaquer le temple pour accomplir la besogne d’une tierce personne. Cette dernière a pris en otage la vie de ses frères d’armes. Quant à l’identité de celui qui manipule les fils depuis l’ombre, il n’y a aucun doute… Un « F » a été gravé de force sur la peau du bras gauche du ministre. Ne ressentez pas le peuple Samouraï pour ses actions, je vous prie. L’homme s’est suicidé par éventration, son honneur bafoué après avoir enfreint ses principes moraux.

Ces informations, données à la légère, témoignent de sa bonne foi. D’un autre côté, il est naturel de dresser un portrait des événements au temple. Machinalement, l’adolescent au regard vairon s’avança d’un pas. Cela démontrait bien sa détermination.

• Mon nom est Yuuki Setsuna, Chef des Épéistes de l’ancienne Kiri. Je suis sur la traque des Furyous depuis plusieurs années et les découvertes de la nation du Feu lors de la nuit dernière pourraient être décisives sur leur sort. Voilà le marché que je propose : les résultats de votre recherche dans le laboratoire découvert au temple, aussi minimes sont-elles, contre les derniers renseignements du Samouraï avant son décès… Ainsi que des informations vitales sur l’existence même des Furyous.

Cartes sur table. Et si elle voulait toujours fouiller son esprit pour être certain, après l’échange, qu’il n’a rien omit ? Tant qu’il obtient ce pourquoi il est venu ici, alors soit. Il est grand temps d'éclairer le monde sur l'existence de ces entités. Il ne cachera rien. La fin justifie certains moyens.

Une arrogance que Meia se ferait un plaisir à calmer. A vrai dire, si cette histoire n’impliquait pas les Furyou, la Dame aurait déjà usé de ses arcanes de l’esprit avant de faire comprendre à cet albinos qu’elle n’est pas là pour faire joujou. Face à ses dernières paroles pleines de détermination, la rousse se contente de soupirer et de croiser les bras. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison que la menace des Furyou est telle qu’elle ne peut pas suivre ses valeurs. Une restriction qui énerve profondément la chef de clan… Sans parler de l’attroupement de Shinobi qu’ils ont formé, tel un troupeau voulant sa part du steak.

Pourtant, alors qu’elle allait lui répondre d’un ton tout aussi sec, elle se fait stopper par un jeune homme aux yeux rouges. Il dévoile alors son identité et le fait d’être l’un des membres de l’équipe envoyée lors de l’attaque du temple. Et le voilà qui se permet de donner son avis, comme si la Yamanaka n’avait pas déjà compris la gravité de la situation. Une intervention en soi futile donc, car si elle ne comptait pas collaborer, elle aurait déjà pris possession du corps de cet homme avec l’arcane de la domination. Entre son impolitesse et son arrogance, tous les éléments étaient réunis pour que la Dame ne lui accorde aucune pitié.

Et c’est là qu’une conversation s’engage entre les deux hommes, laissant la Dame sur la touche avec son regard inquisiteur. Seulement, elle n’en perd pas une miette et écoute attentivement tout ce qui se dit. N’ayant pas les informations concernant l’attaque du temple, elle n’est pas en mesure d’avoir de son côté tous les éléments du puzzle. Elle se contente alors de suivre, passant outre les petite phrase inutile telles que celle concernant le Rokudaime.

Puis vient le moment où l’inconnu lui offre un parchemin qui, selon lui, contient le corps de celui-ci ayant attaqué le temple. À croire que cette histoire peut avancer plus rapidement que prévu. Pour terminer, Meia obtient enfin ce qu’elle voulait tant : l’identité de l’homme. Un ancien Kirijin engagé dans la lutte contre les Furyou. Voilà une chose intéressante aux yeux de la rousse. Écoutant le marché final proposé par le Yuuki, Meia plonge un regard neutre dans celui de l’ex-kirijin.

- Bien.

Un simple mot qu’elle lui décoche en premier lieu avant de finalement se tourner vers l’un des gardes encore présent.

- Amène cela à l’hôpital et confie-le à Maïka. Dit-lui de vérifier qu’il s’agit bien du corps du seigneur Yakigote et de me contacter ensuite.

Une instruction de donné, on passe à la suivante, toujours avec le même ton. Elle s’adresse cette fois-ci à un autre garde.

- Suis ton collègue et va trouver Yamanaka Iji. Dit-lui qu’il faut impérativement qu’il me communique toutes les informations que nous possédons concernant cette attaque.

Pourquoi demander cela alors que ce fameux Yusei semble déjà pouvoir donner les informations que possède le village ? Simple mesure de sécurité. Elle continue dans sa lancée en parlant à l’intention du Kurokami.

- Toi, tu viens avec moi.

Pour terminer, c’est à l’homme aux yeux verrons qu’elle s’adresse. L’échange d’informations se fera, mais nullement ici, alors que tous peuvent entendre.

- Au vu de la menace que représentent les Furyou, je conçois à céder à votre demande, Setsuna. Veuillez me suivre, nous procéderons à l’échange d’informations dans un endroit moins écouté.

Un petit rictus et un demi-tour. Si tout va à tous, alors ils continueront dans une salle où nulle autres qu’eux pourront entendre et voir ce qui se passe. Un endroit où les choses confidentielles resteront confidentielles et ce, même si un chûnin sera mêlé. Dans le pire des cas, si les circonstances l’imposent, Meia n’aura qu’à faire oublier tout cela au dénommé Yusei…

Spoiler:

Je commençais à me demander si je n'avais pas mieux fait de me taire en silence plutôt que d'essayer d'imposer mon avis moi... Alors que j'avais fini ma première phrase, je pouvais déjà sentir une sorte de pression venir de la part de la chef Yamanaka, qui semblait ne pas avoir apprécié ma réaction quant à sa déclaration. Je pouvais aussi voir les gardes à la fois effrayés d'éveiller la colère de la dame, mais aussi assez désapprobateurs de mon idée. Ils préféraient sans doute privilégier la sécurité du village et le monopole de l'information, plutôt que de choisir une entente commune et la survie de tous. Je ne pouvais pas vraiment leur en vouloir, après tout, chacun avait ses priorités. Mais juste... Je pensais qu'il fallait qu'on détruise quand même une menace qui est capable de transformer un village en ruine quoi.

L'inconnu nous présenta la situation : l'homme mort, caché dans le parchemin qu'a lancé l'inconnu à la chef Yamanaka, se trouvait être une figure importante de la nation du fer, le lieu de résidence des fameux Samouraïs. Je lâchais un soupir légèrement agacé, non seulement pourquoi je ne comprenais pas la raison de ses actes, mais aussi parce que je pensais avoir perdu sur toute la ligne lors de ma déduction au temple. Cependant, il semblerait que mon intuition n'était pas si mauvaise que ça, puisque l'homme nous confirma que l'homme était marqué du sceau maudit des Furyous, le fameux « F » qui vous transforme en serviteur. Il avait décidé de laver son honneur en pratiquant un Seppuku.

Par la suite, il commença à parler de la raison de sa venue, et donc, du problème qui allait sans doute bloquer toutes possibilités d'informations. Il se présenta en tant que Yuuki Setsuna, ancien chef de la brigade des épéistes de Kirigakure. Il voulait récupérer les résultats de notre analyse du corps, ainsi que les infos que j'ai pu récupérer au temple, contre celles que le samouraï a daigné lui donner avant de passer de vie à trépas. Je m'attendais à tous moment à ce que la chef de clan le renvoi sans le moindre reste, faisant des allers-retours de regard entre les deux autres protagonistes. Finalement, la dame rousse décida d'accepter l'offre, et commença à distribuer les tâches avec les autres gardes présents. Elle se tourna alors vers moi, en m'ordonnant de la suivre d'un ton simple et clair, ne me laissant qu'acquiescer de la tête. Elle se tourna alors pour ouvrir la marche, me laissant à peine le temps pour me retourner vers l'albinos et me courber par politesse.

« - Nous vous promettons de ne pas bafouer l'image d'un homme qui a préféré son honneur à sa vie, et vous remercions de votre collaboration, Setsuna-san. »

Suite à cette phrase, je suivis la dame Yamanaka afin de pouvoir procéder à la suite des évènements.