Tu m'as vu ? Tu me verras plus ! Enfin..

Le soleil n’avait pas montré le bout de son nez depuis maintenant presque une demie heure et la température avait rapidement chuté de quelques degrés. Cela restait tout de même supportable mais il ne fallait pas rester trop longtemps immobile sous peine de ressentir des frissons tout le long de son corps. Et c’est pourtant ce que faisait le jeune Hiko… Cela faisait maintenant près d’une heure et demie qu’il observait deux jeunes garçons, qui devaient probablement avoir son âge, en train de s’entraîner à combattre. Ils effectuaient des exercices physiques, en autodidactes. Les deux avaient l’air de se connaître, ils semblaient se donner de la motivation mutuellement. Hiko aurait été incapable de faire un dixième de leurs mouvements… Lui, n’était pas vraiment doué en ce qui concernait le combat. Il préférait souvent fuir et aller se cacher, ce qui lui avait valu une réputation de lâche dans le village où il avait grandi. Toutes ces remarques glissaient sur lui comme l’eau glisse sur la roche, il n’accordait que peu d’importance au jugement des personnes qu’il ne considérait pas comme proche.

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Le jeune garçon épiait tous leurs faits et gestes et tentait d’en apprendre le plus sur eux simplement en les observant. C’était un petit jeu qu’il pratiquait de temps à autre, mais aujourd’hui il n’avait pas vraiment d’inspiration et commençait à avoir froid. Il se décida donc à quitter son arbre et se dirigea vers le centre ville, lieu par lequel il devait passer pour se rendre chez lui. Il avait envie de quelque chose de chose mais avait oublié, par mégarde son porte monnaie… Tant pis, il avait décidé qu’un bol en plus ou en moins ne ferait pas grande différence pour un vendeur de ramen !

Arrivé au centre ville, Hiko repéra alors le vendeur de ramen qui était affairé à faire cuire ses nouilles. Le jour allait bientôt se coucher et les premiers clients commençaient déjà à faire la queue pour avoir leur diner. La situation n’était pas des plus aisées mais Hiko marcha comme si de rien n’était près du magasin et tendit le bras pour prendre un bol, personne ne l’avait entendu arrivé car il avait fait attention de ne faire aucun bruit. Par contre un homme l’avait vu prendre le bol et partir comme si de rien n’était pour ne pas éveiller les soupçons… Hiko sentit alors que l’homme le regardait, il sentait une sorte d’aura et dans une moindre mesure, un danger. Il se retourna pour voir si ses craintes étaient fondées et l’homme le dévisageait avec un regard mauvais. Ni une, ni deux, Hiko tourna à la prochaine intersection et mit de la distance entre lui et cet homme. Le jeune garçon avait remarqué qu’il était accompagné de son jeune fils, il ne tenterait donc sûrement pas de le poursuivre pour un bol de nouilles qui n’était même pas à lui.

Rassuré, Hiko trouva un endroit un peu plus reculé dans le centre ville où il y avait un banc. Le jeune garçon aimait bien cet endroit car il était peu fréquenté comparé aux rues bondées du centre touristique et surtout, en s’asseyant sur ce banc il avait la possibilité de surveiller les différentes voies d’accès et ainsi cela lui laisserait un certain temps pour réagir en cas de danger… Il commença donc son bol de nouilles qui n’était plus que tiède.

« Miam ! »

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Si Homura se chargeait désormais de repérer des recrues de choix pour sa section en commençant par Mikami, un jeune homme à moitié amnésique qui deviendrait sans aucun doute son élève officiel, le Capitaine s'était également intéressé au cas de quelques néophytes dont un jeune garçon de treize ans en particulier. En effet ses hommes avaient repérés depuis un certain temps déjà gamin à la chevelure blanche qui s'était introduit au Shûkai et qui passait apparemment son temps à épier les habitants tout en commettant diverses larcins mineurs dans le but d'assurer sa subsistance.

Et si ce dernier n'avait pas encore été appréhendé par les forces de l'Ordre en omettant Oterashi Yanosa et Jisetsu Arekushi qui avaient jugé bon de ne pas l'expulser à la première occasion, c'était uniquement grâce au bon vouloir d'Homura qui voyait en ce petit un potentiel agent de choix pour sa section et ses propres affaires. Ainsi si ce Hiko était à son insu constamment surveillé par un membre du Johô, ces temps-ci ce membre n'était autre que le Jisetsu en personne. Et comme il fallait bien lui faire comprendre tôt ou tard que personne au Shozaishi n'échappe à la vigilance de sa section, il avait choisi ce jour précis pour se manifester.

En effet il avait attendu que le gamin vole comme à son habitude de quoi manger avant d'aller s'isoler pour l'aborder sans que personne ne vienne les déranger. Et pour se faire il ne débarqua pas de nul part non. Il se fit tout simplement passer pour un simple passant avant d'arriver jusqu'à lui, le moment il put finalement se révéler après avoir retiré sa capuche:

"Bonsoir Hiko, n'aie pas peur je ne te veux aucun mal. Mon nom est Homura et je suis un membre du Triumvirat qui dirige cet endroit. Est-ce que tu acceptes que je m'assois à côté de toi pour discuter un peu de tout ce que tu as fait depuis ton arrivée ici ?"

Si son ton se voulait rassurant, il était évident que ses propos et surtout la fin de sa phrase pouvaient angoisser le garçon qui ne s'attendait sans doute pas à ce que ce parfait inconnu connaisse son nom et prétende être ni plus ni moins qu'un Capitaine du Shûkai.

Comme ces nouilles étaient bonnes ! Hiko s’en régalait, et appréciait chacune de ses bouchées, le délicat arôme qui remontait jusqu’à ses sinus… Tout était vraiment parfait, le jeune garçon en avait même oublié le froid mordant qui commençait à s’installer dans la ville… Alors qu’il dégustait son diner, Hiko ne s’était pas aperçu qu’un homme encapuchonné était apparu au coin de la rue. Après tout, cela n’avait rien de bien étonnant dans cette ville car, avec le froid qui s’installait en cette période d’Automne, il fallait bien se couvrir la tête.

Ce n’est que lorsque l’homme arriva à près de deux mètres que le jeune Hiko repéra quelque chose d’anormal. Ce type n’avait aucune aura qui se dégageait de lui, comme si c’était un simple civil. Or, son allure laissait penser le contraire, il se tenait droit, semblait particulièrement musclé et il y avait quelque chose dans sa façon de marcher qui respirait une certaine confiance en soi. Enfin bon, pour dire vrai, le jeune garçon s’en fichait, il avait faim, des nouilles succulentes, et l’homme n’inspirait pas un grand danger pour le garçon. Il continua donc à manger jusqu’à ce qu’il entendit quelque chose qui lui fit prendre conscience que cet homme n’était pas un simple civil…

Tu m'as vu ? Tu me verras plus ! Enfin.. Captur19

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L’enfant avala difficilement la bouchée de nouilles qu’il venait d’enfouir dans sa bouche… L’homme avait enlevé son capuchon et avait commencé sa phrase en l’appelant par son prénom… Ce n’était pas la première personne qu’il ne connaissait pas qui l’appelait pas son prénom, un homme lui avait déjà fait le coup aux terrains d’entraînements quelques jours plus tôt. Mais la réaction resta la même, Hiko déglutit et regarda alors l’homme… Il ne lui voulait aucun mal apparemment, cela rassura un peu le jeune garçon qui se dit que si ce n’était pas le cas, l’étranger ne lui aurait jamais dit ça.

Il s’appelait Homura et était un membre du Triumvirat, une des personnes qui dirigeait cet endroit. Rien que ça ! Hiko était maintenant beaucoup plus décontenancé que stressé, que lui voulait bien un des dirigeants de la ville ? Il voulait s’asseoir et discuter des activités de Hiko… Cela ne laissait présager rien de bon, des gouttes suèrent sur son front, malgré le froid ambiant… Les ennuis n’étaient donc pas finis ! Le jeune Hiko voyait la scène où on lui demanderait de récupérer ses effets personnels une fois l’entrevue terminée, et où il devrait quitter la ville sous peine d’être qualifié comme « indésirable » par les autorités. C’est donc pourquoi il répondit, après quelques secondes d’hésitation, et d’une voix qui transpirait la sincérité et l'innocence…

« Euh… Euh oui bien sûr monsieur Homura… Mais vous savez, j’ai déjà parlé à un haut gradé de mon arrivée et j’ai apparemment le droit de rester… »

Tu m'as vu ? Tu me verras plus ! Enfin.. Captur18

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Hiko le regarda alors avec le regard d’un enfant de 13 ans, mêlant inquiétude, remord, recherche de compassion… Et c’est en tentant de se faire le plus discret possible, que le jeune Hiko posa le bol de nouille encore à moitié rempli de l’autre côté du banc, là où Homura ne pourrait plus le voir… On sait jamais, peut être ne savait-il pas que l’enfant avait chapardé ces nouilles…

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Homura fut plutôt amusé par la réaction du petit. Ce dernier semblait être doté d'une rare pureté, même pour un enfant de son âge, mais pas que puisqu'il était aussi très naïf. En effet il pensait apparemment que le Capitaine n'avait absolument pas remarqué ce bol de nouilles volé qu'il tentait de dissimuler avec maladresse. Un détail sans importance pour le Jisetsu alors que pour Hiko c'était sans doute un acte très grave synonyme d'expulsion définitive. Et lorsqu'il parla de ce haut-gradé qui l'avait autorisé à rester au village, Homura pensa immédiatement à Oterashi Yanosa et à la lettre qu'il avait envoyé aux parents du petit. Une lettre que ses services s'étaient chargés d'intercepter comme à leur habitude étant donné que cet homme n'en restait pas moins un ancien criminel potentiellement dangereux.

Et vu ce que cet ex-déserteur y avait écrit, il ne faisait aucun doute pour le Capitaine que malgré son amnésie, il était très loin d'être un saint. Mais qu'importe, pour le moment Homura devait se concentrer sur ce garçon chétif auquel il allait soumettre une question cruciale concernant son avenir au sein du Shûkai. Aussi après s'être tranquillement posé à côté de lui tout en gardant suffisamment ses distances pour faire face à une réaction inattendue, il reprit finalement la parole tout en arborant une expression sérieuse.

"Je ne vais pas te mentir petit, Oterashi Yanosa n'a pas le pouvoir de t'intégrer à nos rangs. Le seul qui l'ait actuellement c'est moi. Et même tu nous as comme même causé quelques tracas, je vais te proposer un marché honnête."

Il faisait ici allusion au fait qu'il soit le seul Capitaine présent actuellement au Shozaishi. Et même si les bras-droits des deux autres sections l'étaient aussi, son ancienneté combinée à son post faisaient que c'était plus ou moins lui qui menait la danse ces derniers temps.

"J'ai vu à quel point tu étais doué pour te fondre dans la masse, agir et repartir sans que personne ne te remarque vraiment. Sauf peut-être pour le vol de ce bol de nouilles hein."

Son expression devint tout à coup plus joyeuse et Homura s'autorisa même à sourire histoire de bien faire comprendre au petit que cet incident ne le mettait pas en colère.

"Il n'en reste pas moins que tu as du talents et que j'aimerais te prendre en charge personnellement pour que deviennes un atout au sein de ma section, celle des renseignements. Tu n'es clairement pas un combattant ni un justicier en herbe, tu n'as donc pas ta place au Buki ou à l'Ôda."

Sur quoi le Jisetsu se leva tranquillement pour venir se placer en face du garçon afin de lui poser son ultimatum.

"De ce fait si tu refuses mon offre qui te permet de rester ici tout en faisant table-rase de tes crimes passés; je serais contraint de te renvoyer auprès de tes parents. J'ajouterais même que le fait que tu fasses parti des nôtres ne dépend que de toi et toi seul, peu importe ce que Yanosa te dira concernant leur réponse prochaine à sa lettre."

Homura s’était donc assis près du jeune Hiko. Ce dernier était impressionné par la décontraction dont le haut gradé faisait preuve, il ne semblait absolument pas sur la défensive, ni même menaçant. Si le jeune garçon n’avait pas eu peur de ce qui pouvait lui arriver, il aurait même pu penser que cet homme avait l’air sympathique. Pourtant une petite voix en son for intérieur lui sommait d’être prudent, après tout sa situation n’était pas encore régularisée. Un haut gradé avait envoyé une lettre à sa famille pour lui demander l’autorisation pour que le petit soit enrôlé dans l’armée. Il leur fallait maintenant attendre la réponse de la mère de Hiko pour ensuite décider, le jeune garçon devrait aussi faire ses preuves…

Tu m'as vu ? Tu me verras plus ! Enfin.. Char_612

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L’homme reprit alors la parole alors que Hiko l’observait du coin de l’œil, il n’osait pas se tourner entièrement vers lui car il était tout de même un petit peu intimidé par ce premier. Et de plus, si jamais il se tournait, Homura remarquerait le bol de nouilles encore fumant qui était caché derrière l’enfant. Il garda donc une posture assez neutre, la tête légèrement baissée. L’homme lui annonça alors qu’un certain Oterashi Yanosa n’avait pas l’autorité nécessaire pour le faire intégrer les rangs de l’armée de la ville. Ce nom ne lui disait rien mais il déduisit rapidement qu’il devait sûrement parler du haut gradé que Hiko avait rencontré aux terrains d’entraînement. Ainsi donc il aurait menti ? Hiko ne le pensait pas, il n’avait pas l’air particulièrement amical mais il ne voyait pas l’intérêt pour ce dernier de mentir alors qu’il était en position de force. Cela était sûrement du au fait que certaines personnes ont des accréditations et d’autres non, enfin un truc un petit trop complexe pour que Hiko ait pu s’en souvenir. Homura lui dit alors qu’il allait lui proposer un marché honnête… La fin de sa phrase résonna dans la tête de Hiko, si le marché était si honnête, à quoi bon préciser qu’il était honnête… Quelque chose clochait dans l’esprit du jeune garçon. C’est alors qu’il parla des capacités du garçon, sa capacité à ne pas se faire repérer, à passer discrètement entre les gens et à… Voler un bol de nouilles !

Le visage du jeune Hiko se recouvrit alors presque immédiatement d’une teinte rouge, ce radical changement de teinte fut accompagné de bouffées de chaleur pour l’enfant… Il avait été démasqué ! Il se sentit alors très honteux, surtout en présence d’une des personnes qui dirigeait la ville, la ville qui abritait des commerces… Dont un qu’il venait de voler. Cependant l’enfant ne put lire aucune trace de reproche dans l’attitude de Homura, que ce soit au niveau de son visage ou de sa façon d’avoir prononcé ces mots… On dirait même qu’il s’en amusait. Cela n’eut pas d’autre effet que de déstabiliser le jeune homme, il ne savait pas vraiment comment aborder ce nouvel individu qui semblait tellement amical. Homura vanta ensuite les qualités du jeune homme, il voyait en lui un atout pour sa division. Alors là, s’il s’y attendait à celle là ! Lui qui était si sûr de se faire exclure il n’y a pas quelques minutes… Homura prononça alors des mots qu’il ne comprenait pas, que pouvaient bien être le « Buki » ou encore l’ « Odâ »… ? Cela n’avait pas de réelle importance, les termes du marché allaient bientôt être dévoilés, Hiko le sentait… Il ne fut donc que peu surpris lorsqu’il vit le dénommé Homura se mettre debout, se positionner en face de lui et lui exposer le marché. Le choix ne lui appartenait qu’à lui, et à lui seul… Sa mère n’aurait donc aucun droit de regard dessus, et l’ultimatum était donc posé… Homura attendait une réponse, et vite. Hiko se décida donc à lui répondre en levant le menton et plaçant ainsi ses yeux dans ceux de son interlocuteur qui le surplombait…

« … Je euh… J’accepte votre offre. Ma décision n’a pas changé et je souhaite m’intégrer dans vos rangs, quelque soit la faction qui pourra m’accueillir. Je vous avoue que le combat n’est pas ma spécialité, et pour faire régner l’ordre il faut une certaine force… Ce que je n’ai vraisemblablement pas… En tout cas, merci pour votre offre monsieur… Vous voulez des nouilles ? »

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La pression était retombée, serait-ce l’attitude désinvolte du capitaine du Jôhô qui avait provoqué ce changement chez le jeune garçon ? Rien n’était moins sûr, mais une chose était certaine… Il voulait intégrer les rangs de l’armée du Shûkai ! Une proposition venant d’un capitaine ne se refusait pas et il le savait… Mais était-ce la vraie raison de sa volonté de rejoindre la section des renseignements ? Non, car selon le jeune garçon, c’était là qu’il pourrait observer le plus d’individus… Après tout, cela deviendrait bientôt son travail !

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Les réactions de ce petit étaient décidément très amusante et le Capitaine ne pouvait pas se priver d'un léger sourire à chaque fois que ce dernier agissait involontairement de manière quasi burlesque. De plus ses paroles avaient fait mouche étant donné qu'il avait directement accepté sa proposition pourtant lourde de conséquences en ce qui concernait l'avenir de ce petit. Mais puisque le mode de vie qu'avait à lui proposer Homura semblait lui convenir et que de toute manière le Johô avait un besoin vital de se doter d'atouts dans le genre de Hiko, le Jisetsu n'avait clairement aucun remord à l'avoir manipuler pour qu'il se mette à son service.

Cela se voyait par cette attitude décontractée qui lui avait finalement valu une certaine confiance de la part du petit. En effet il était temps pour lui de le prendre réellement en charge. Et c'est donc après lui avoir passé la main dans les cheveux avant de les ébouriffer le temps d'un instant qu'il dit avec le sourire:

"Je suis content que tu te joignes à nous petit. Et merci pour les nouilles mais j'ai déjà mangé au QG de la section que je dirige, d'ailleurs c'est là que je t'emmène. Là-bas tu auras un logement, des habits propres et surtout plus besoin de voler quoi que se soit aux habitants du Shozaishi."

Sur quoi il se leva pour faire quelques pas avant de finalement se retourner pour s'adresser une énième fois au petit voleur de nouilles:

"Allez en route Hiko !"

Se serait bien entendu mentir que de dire qu'Homura ne souhaitait que le bien de cet enfant. Sa mission étant désormais de faire de ce dernier un véritable espion à part entière, l'entrainement à suivre était évidemment très difficile et pénible à supportait psychologiquement. Mais qu'importe, tant que le petit ne mourrait pas cela ne ferait que le préparer à tous ce que le Monde shinobi lui réservait.

Le jeune Hiko était maintenant rassuré. Même s’il ne serait pas encore compte que sa décision aurait des conséquences irrémédiables sur sa personne, il allait maintenant pouvoir officiellement rejoindre les rangs de l’armée. Homura lui avait proposé de rejoindre la section de renseignements, il s’imaginait alors devenir un informateur pour le capitaine et cela lui paraissait tellement cool ! Son jeune âge et son manque d’expérience ne lui fit pas prendre conscience qu’il s’engageait sur une voie dangereuse où il serait sans doute amené à risquer sa vie de nombreuses fois…

Alors que le nouveau chef de Hiko était toujours posté devant lui, ce dernier lui ébouriffa les cheveux qui geste amical. Il arborait un franc sourire et semblait satisfait de la réponse de l’enfant. Ainsi tout paraissait officiel désormais, le jeune Hiko allait s’engager avec le Shûkai incessamment sous peu. Mais bien sûr, il n’était pas encore prêt. Son corps n’était pas entraîné, ses capacités n’étaient pas affûtées et il le savait. C’est alors qu’il se demanda si Homura n’avait pas fait une erreur de jugement à son égard concernant ses réelles capacités. Quoi qu’il en soit, il n’avait plus le choix désormais qu’il avait donné sa parole. Son nouveau supérieur lui répondit alors avec un sourire bienveillant qu’il avait déjà mangé au Quartier Général de sa division, et que c’était d’ailleurs là leur nouvelle destination. Il informa l’enfant qu’il aurait un logement personnel, des nouveaux habits et de quoi subvenir à ses besoins, notamment de la nourriture.

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Le jeune Hiko n’en croyait pas ses yeux. Cet homme était tellement gentil avec lui qu’aucun son ne sortit de sa bouche entrouverte lorsqu’il voulut le remercier. Lui qui n’était qu’un simple enfant errant dans la ville et qui devait voler de la nourriture pour s’alimenter, il allait maintenant devenir un membre officiel de l’Alliance et tout un tas de services lui seront proposés… Il n’avait même pas osé rêver de ce confort il y a de ça juste une heure. C’est alors qu’il fut tiré de ses pensées par Homura, ce dernier avait déjà avancé de quelques mètres lorsqu’il s’était retourné pour dire au jeune garçon de le rejoindre qu’il était temps d’y aller, temps d’aller vers ses nouveaux quartiers…

Le jeune Hiko reprit alors ses esprits et se leva d’un bond, il prit son bol de nouilles qui étaient maintenant presque vide et continua de le manger tout en marchant aux côtés de son nouveau supérieur. Il eut fini ses nouilles avant même d’atteindre les quartiers inférieurs de la cité, là où se trouvaient apparemment les quartiers résidentiels. Alors qu’ils arrivaient dans un quartier où de nombreuses cheminées fumaient, Homura lui présenta un homme qui serait chargé de lui montrer ses quartiers et se retira avec un sourire, en disant à Hiko qu’il prendrait bientôt contact avec lui pour la suite des évènements. Le jeune garçon lui sourit alors et tout en agitant la main au dessus de sa tête pour lui dire aurevoir, il lui cria…

« Au revoir Homura-san ! Merci pour tout et à bientôt… ! »

Il ne savait pas si le haut gradé de la section de renseignement l’avait entendu mais une chose était sûre, ce dernier avait déjà disparu dans la pénombre d’une ruelle… Hiko suivit alors l’homme qui l’emmena dans un quartier composé de petites maisonnettes. Apparemment, les personnes qui vivaient ici ne possédaient pas une famille nombreuse car ces maisons étaient très petites et devaient sûrement être réservées aux personnes vivant seules ou à deux au maximum. Après lui avoir fait signer un papier précisant que le Jôhô prenait en charge tous ses frais, Hiko prit les clés et alors que l’homme repartait vaquer à ses activités, il déverrouilla sa porte d’entrée et s’infiltra dans sa nouvelle demeure.

Il atterrit alors dans une pièce relativement spacieuse qui devait être sa chambre. Elle comportait un lit extrêmement grand et large recouvert de diverses couvertures de toute matière. Ainsi il aurait le choix pour choisir ce qui lui servirait de couverture. Il regarda alors sa pièce dans sa globalité et s’aperçut qu’il avait beaucoup d’espace, beaucoup plus que ce qu’il n’avait lorsqu’il vivait dans son domicile familial avec sa famille. Un énorme bureau était disposé dans le coin à l’opposé du lit, des fournitures diverses y avaient été disposées. Hiko s’approcha alors du bureau et il vit de nombreux stylos, formulaires et papiers qui servaient de documentation pour les nouveaux venus. Il ne prit pas le temps de les lire pour l’instant et préféra porter son attention sur le carton posé aux pieds du bureau. Il l’ouvrit grâce à son couteau de poche et découvrit de nombreux objets qu’il avait eu la chance d’observer, mais jamais de toucher.

Tu m'as vu ? Tu me verras plus ! Enfin.. 1310

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Le carton était rempli de shurikens, kunais, bobines de fils transparent, une longue corde y avait aussi été disposée… Il pouvait aussi voir une sorte d’épée qui semblait tout ce qu’il y a de plus classique… Ainsi cela sera l’équipement primaire dont il aura besoin pour mener ses activités à bien. Bien sûr, il ne savait absolument pas comment utiliser tous ces objets et il devrait s’entraîner dur afin que leur utilisation devienne un avantage pour le jeune garçon. Il vit ensuite ses différentes tenues qui avaient été soigneusement rangées dans l’armoire qui finissait de meubler la grande pièce qu’occupait le jeune garçon. Il y avait de nombreux vêtements mais seulement trois tuniques étaient disponibles. L’une était d’un noir de geais et se composait d’un pantalon, d’un t shirt et d’une veste. Hiko passa sa main sur les vêtements, ces derniers étaient très agréables au toucher et semblaient avoir été fabriqués à partir d’une matière qu’il ne connaissait pas. L’autre tenue comportait les mêmes éléments mais d’une couleur beaucoup plus grisée, comme si elle servait à se fondre dans une foule. Elle était neutre et de nombreuses personnes pouvaient avoir l’air de ressembler au jeune garçon s’il enfilait cette tenue. La dernière ressemblait plus à une tenue officielle, sûrement portée pour des occasions spéciales et elle n’intéressa pas le jeune garçon pour le moment.

Hiko referma alors son armoire et fit un rapide tour dans sa cuisine où il s’empara d’une miche de pain et fit un petit tour dans sa salle de bain où il vit une énorme baignoire. Lui qui n’était pas pris de bain depuis un certain moment, il était impatient de l’essayer mais son esprit était maintenant tourné vers autre chose. Il se débarrassa de ses vêtements sales, les laissa traîner par terre et il sauta sur son lit. Se dissimulant sous la couverture qui paraissait la plus chaude, il tomba alors dans un profond sommeil… La journée avait été rude…

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