Ce fut pour ainsi dire quelques jours après l’aventure hors du commun de plusieurs Kumojins que certains d’entre eux rentrèrent au bercail. Ils étaient partis à six et étaient revenus à quatre. Aucune trace des deux autres. L’histoire est plutôt simple à comprendre. Tout commença avec trois Genin de Kumo qui se lancèrent à la conquête de l’île sans issus de secours. Lorsque Kumo l’apprit, une équipe fut créée de plusieurs Jonin dont deux chefs de clan dont l’un était conseiller. Cependant, leur arrivée bien que rapide et certes sans finesse se conclut par la réussite de leur mission qui était l’extraction des Genin. Seulement, ce ne fut pas sans compter sur la dangerosité et le facteur aléatoire de l’île qui les engloba avec une facilité monstrueuse en son sein. Heureusement, l’élite de Kumo, le Satoru arriva à temps pour extraire les Kumojins qu’ils trouvèrent, la Kadoria et le Seki.

Aujourd’hui, nous nous trouvons à l’hôpital de Kumo aux côtés de ces deux Jonin qui sont à l’heure actuelle sous haute surveillance dans une aile à part de l’hôpital avec interdiction de visites quelle qu’elle soit. Personne au village n’est au courant de leur état et seul le Raikage, le Satoru et quelques Jonin et ninjas médecins sont autorisés d’être auprès d’eux. Pour la simple raison que nous ne savons pas comment leur corps et leur esprit réagira si jamais ils reprennent conscience, cette sécurité et ce niveau élevé de surveillance a été mit en place.

Quant à moi, je me trouve être là pour les surveiller le long de leur vie. Je ne pense pas que ce soit pour eux l’heure de passer l’arme à gauche et leur situation ne peut que s’améliorer dans un futur proche. Comme dirait l’expression que les humains utilisent, ce n’est pas encore l’heure pour ces deux individus mais l’épreuve qu’ils vont traversés dépassera de loin ce qu’ils ont pu endurés jusqu’à présent. Qu’allait-il leur arriver ? Vous le saurez bien assez tôt, patientez, contemplez l’avènement.

Le néant et les ténèbres. Tous deux synonymes de l’insécurité que l’on ressent en ce lieu. Il n’y avait rien et à part l’écho du cri d’effroi que l’on avait entendu avant de sombrer dans l’inconscience et d’être plongé dans ce monde de ténèbres. Je ne m’avance pas en disant que je ne suis pas le seul car j’ai ressentis juste avant de sombrer l’état de chakra de mes coéquipiers et je pense malheureusement qu’ils soient dans le même état. Pourquoi l’île nous avait-elle englobée de cette façon et surtout si facilement ? Que devais-je faire ? Comment me sortir de là ? En fait, plus les heures passèrent, plus le temps me parut infini et plus je me demandais qui j’étais réellement, j’en revenais à la base même de mon existence toute entière. J’en profitais d’être aussi conscient pour réfléchir, me pencher sur la situation et au fur et à mesure sur d’autres sujets tel que ma vie personnelle ou sur les plats que je pourrais tester de cuisiner. Nul doute que je n’arrivais pas à me sortir de ces réflexions et mes pensées se perdaient elles aussi dans le néant.

Le désespoir arriva à ma porte et la solitude commençait à grignoter mon esprit. Aucune hallucination n’apparut en face de moi et les heures passaient tellement lentement que je ne pouvais savoir combien de temps cela faisait-il. Pour moi, quelques jours étaient déjà passés. Je n’étais pas devenue aveugle et je n’hallucinais pas. Mon chakra était inaccessible pour tenter un quelconque Kai si j’étais pris dans un Genjutsu. D’ailleurs quel monde horrible qu’était celui-ci, un Genjutsu était une promenade de santé.

Je ne bougeais pas et pourtant je me perdais. Je ne pensais plus à ce qui me raccrochait à la vie. Je ne savais juste rien du tout, je ne savais rien, le savoir ne m’appartenait absolument plus en ce moment. Qu’elle raison faisait que je vive ? La folie vint me grignoter à plusieurs moment, à partir dans des délires solitaires et surtout hallucinatoire. Le monde ne changeait pas mais ma tête réagissait très mal à ces longs moments de solitude dans le néant. Cependant, enfin, telle la plus crédible des illusions et des hallucinations, un spectre apparut, ce fut mon clone parfait qui me fit volte face et qui s’adressa à moi tel le démon enfouit en soit. Je repris rapidement mes esprits mais je mis plusieurs secondes à repenser normalement. En fouillant, ce scénario se présenta comme étant l’un de ceux dont j’avais déjà imaginé l’apparition avant de perdre la boule. Une voix sortit de ma bouche comme programmé et insensible à la situation.

Que gagnerais-je à te garder près de moi, Double ? Réponds-moi et j’agirais en conséquence. Je sais que si je te tue, je ne deviendrais pas le pion d'un Furyou mais que m’apporte le fait de te laisser la vie sauve ? D'ailleurs, dans quel camp es-tu ?

Le poignard dans ma main gauche, les chaines autour de mes pieds et de ma main droite, je fixais ce double comme je fixais mon reflet s’avancer toujours vers moi sans bouger un doigt.

M’enfonçant dans les ténèbres, une douleur des plus terrifiantes et des plus foudroyantes s’installa dans mon corps lorsque mon clone vint près de moi. Je devenais complètement gelé petit à petit. Je sentais chaque partie de mon corps souffrir le martyr et ne plus être en ma possession. Le gèle devant bloquer les sensations au bout d’un moment oublia cet effet particulier car la douleur persistait et chaque partie interne comme externe de mon corps devenait de la glace et même cette douleur arriva jusqu’à mes yeux ou encore à mes poumons. Totalement impuissant face à ce mal absolue, je me tenais droit comme un piquet et soudain se fut autour de ma main droite d’être brûlée vif tandis que le reste de mon corps devenait un glaçon gigantesque. La douleur était horrible et insoutenable, je désirais hurler mais même ça je ne pouvais plus le faire à présent.

Le calvaire montra sa porte de sortie lorsque mon clone tomba au sol en souffrant comme j’ai pu souffrir ces derniers minutes. Il m’appelait à l’aide, sauf qu’il m’avait emprisonné dans la souffrance glacé et brûlé empêchant tout mouvement de ma part. Un flash blanc, le retour à la réalité qui s’accompagna d’un long et puissant hurlement presque inhumain sortit de mes cordes vocales pour répondre à la douleur si puissante que je venais de subir et ressentir. Je remarquais que mon corps bougeait, m’affolant sur mon lit, j’essayais de voir ce qui m’entourait mais tout paraissait trouble, je voyais une sorte de bandage autour de ma main droite tandis que je ressentais une faible chaleur en moi montrant ma vie. La réalité de ma situation me fut arraché de nouveau lorsque je vis la substance noir que je crachais. Paniqué, je me fis une entaille sur le bras droit afin d’y voir le résultat que je crains par-dessus tout, le sang qui y sortit était également noir. J’étais devenue un de ces monstres ou bien avais-je été simplement contaminé comme certains par les furyous secondaires lors de leur première attaque ?

Sortir...

Ma vue ne s’arrangeant pas, entendant brièvement les médecins s’affoler autour de moi ainsi que ce qui paraissait être des ninjas confirmés. Je ne pouvais pour ainsi dire pas rester là une minute de plus, je devais comprendre ce qui m’arrivait et surtout, loin de ces personnes. Mes sens, ma sensorialité, tout était brouillé, je ne ressentais même plus le chakra en moi, pire encore que lorsque l’on a plus de chakra après un dur combat. Je me débattais sur mon lit, apparemment j’avais été attaché et pas seulement par des liens normaux, vu qu’aucun mouvement ne m’était possible autre que ceux de mes avants bras. La rage s’emparait de moi, une folie pur et dur vint provoquer une explosion de chakra dans la salle propulsant tous ses occupants contre les parois diverses et objets solides de la pièce, brisant les quelques vitres présentes pourtant renforcés. J’entendais maintenant les alarmes qui semblait être l’hôpital de Kumo et me dégageant enfin de l’emprise de mon lit, je fis un rouler-bouler sur le côté afin de m’écraser sur le sol. Je devais me dépêcher, dans mon état, je ne pourrais pas allez loin si je rencontrais même un chuunin qui maitrise le doton. Me relevant avec la plus grande des difficultés, essayant tant bien que mal de taire mes hurlements de douleurs provoqués par cette illusion qui n’en était pas tant que ça une et par le sang étranger qui c’était emparé de mon corps.

Marchant en frappant les différents obstacles de plein fouet qui étaient sur mon chemin, je marchais à la fois avec une difficulté sans précédent et à l’aveuglette. Je devais sortir de cet endroit et plus j’avançais plus je remarquais que je n’étais pas dans l’aile normale de l’hôpital, ce qui veut dire que mon code de sécurité avait été appliqué en cas de contamination d’un haut gradé. Sauf que cela voulait dire aussi que j’aurais du mal à sortir indemne de cet endroit voir à y sortir tout court. Je vis des ninjas me barrer la route et me faire volte face me priant de retourner à ma chambre. Comment j’aurais pu avec la telle désorientation dont j’étais la victime. Une explosion eu lieu et un passage vers l’extérieur par le haut fut faite, un énorme trou par mes soins. Des ailes de chakra furent créer me brûlant le corps et me faisant souffrir comme si mon dos s’arracher littéralement. Je ne pouvais qu’hurler et endurer la douleur. Un puissant battement d’ailes et je disparu loin dans les airs laissant loin mes poursuivants par la même occasion. Prenant un peut plus conscience de ma situation, je pu regarder l’état de mon corps entre deux bâtiments et entre deux ou trois zigzag. Essayant d’améliorer ma vue, je pu toucher mes cheveux qui avaient largement poussés, était-ce un effet de ce sang ou bien cela faisait-il plusieurs années que j’étais inconscient ? L’état de l’hôpital, le chakra que je réussis à ressentir à ce moment-là et la sécurité ne me fit pas trop douter. Sauf qu’un détail me surprit plus que ça, les cheveux qui étaient sur me crâne n’étaient plus bleu océan comme avant mais noir abysse. Paniqué, affolé, je tournais la tête pour voir mes cheveux lorsqu’une chose bien plus terrifiante et bien plus imposante m’apparut. Les ailes qui jonchaient mon dos n’étaient pas d’un bleu chakra pur mais d’un noir profond, le même noir que mes cheveux et mon sang que je continuais de cracher au fur et à mesure de mon avancée cascadeuse avant que mes ailes disparaissent en même temps que ma conscience pour venir m’écraser plusieurs mètres plus bas dans un grand buisson qui amortit ma chute mais me remplit d’écorchures.