J'avais pu atterrir dans une auberge où j'avais demandé une chambre et envoyé un mot rapide en direction du Shukai pour signaler ma position. Je donnais les instructions à l'aubergiste en lui faisant bien comprendre que sa vie en dépendait et qu'il ne fallait pas me déranger sauf si un membre du Shukai se manifestait. Je m'étalais alors dans ma chambre et je m'écroulais de fatigue, j'avais l'impression d'avoir combattu sans cesse pendant de longs jours alors que je n'avais pas fait grand-chose. Je me laissais alors porter par mon sommeil... J'en avais besoin et je devais récupérer au plus vite ma force afin de me préparer à une éventuelle confrontation. Je ne me rendais pas du tout compte du temps qui passe. Je ressentais juste à un moment une aura familière qui me sortait de mon sommeil, preuve que j'avais déjà pu récupérer et quand j'entendais ce son, il me semblait reconnaître Yanosa... mais quelques choses semblaient différentes.

Je n'y prenais pas attention, c'était peut être dû à la fatigue. J'écoutais sa phrase qui ne me faisait en rien sourire, chose que j'aurai pu faire d'habitude. Je me redressais de la pénombre pour sortir de mon lit et me dresser face à celui qui était mon sensei. Je m'avançais alors de quelques pas et je mettais ma tignasse à l'arrière... Mon regard doré était toujours de mise et je pouvais voir Yanosa... Le ton qu'il émettait, était différent de l'habitude... Je m'en rendais bien compte... Je me dégourdissais un peu, pour ne dire qu'une chose.

« Combien de temps s'est écoulé depuis ce qui s'est produit sur l'île ? »

Il était clair pour moi que je ne savais plus du tout me situer sur une échelle chronologique à court terme. Il y avait eu tellement de chose qui s'était produite... Je me demandais si il allait me questionner, ce que j'allais répondre. Dire la vérité ou non, j'en étais le libre maître et il n'y avait presque personne pour contredire mon histoire. Je m'approchais alors tout prêt de lui afin de mieux le voir.

« Quelque chose ne va pas ? Qu 'en est-il des personnes qui étaient sur l'île ? »


Je me sentais encore fort courbaturé, il me faudrait sûrement encore quelques jours pour récupérer totalement, je regardais la marque qui était toujours sur mon bras...Si c'était réellement la fin des furyou, pourquoi cette marque était toujours là ? J'aurais tout le loisir de penser à cela une fois rentrée au Shukai.

« On fait quoi alors ? Je suppose que tu es là pour me ramener au Shukai ? »

Il m'annonçait que cela faisait un mois que j'avais disparu... J'avais l'étrange sensation comme s'il s'agissait que de quelques jours, mais je pouvais le croire vu que j'avais perdu toute notion du temps. Il continuait à répondre à mes questions en me disant que le vieux Samui et la traînée du Shukai étaient sain et sauf... une bien bonne chose et sans doute pour tous les autres de l'île vu que celle-ci ne s'est pas détruite pour finir. Je fixais alors Yanosa qui me demandait ce que j'avais faits pendant tout ce temps, pourquoi je n'étais pas rentré plus tôt, que je voulais peut-être en profiter pour rester sur place ou alors partir et faire ma vie en gros... Il n'y avait rien de tout cela, dans ses paroles il n'y avait qu'ignorance, mais je ne pouvais pas lui en vouloir, aucun intérêt de toute façon, ce n'était que des questions mineures qui étaient pourtant assez pertinentes. Je le laissais poursuivre son monologue en affichant toujours rien sur mon visage... Il avait dû cependant repérer ma faiblesse, un détail.

Yanosa m'invitait alors à le suivre, je le faisais toujours en silence en continuant de l'écouter. Il me disait que nous devions rentrer au Shukai et que pendant mon absence nos terres avaient été attaqué par les serviteurs, ils disaient que l'attaque était un peu trop bien préparée, qu'il y avait eu pas mal de pertes mais que le Shukai avait vaincus... Je restais toujours impassible alors que l'on descendait les marches afin de se diriger vers la sortie. Il voulait me parler franchement... comme quoi il valait mieux pour moi me cacher, vu ce qui s'était passé et il me demandait si j'avais une personne de confiance pour dire de me tenir à l'écart pendant quelque temps. Je sortais alors de l'auberge et j’entraînais Yanosa à l'arrière de celle-ci... Ce que j'allais lui révéler, changerait surement sa façon de voir les choses et grandement.

« Je n'ai pas besoin de me cacher. »

Je le fixais alors d'un regard sombre.

« L'attaque est en partie de ma faute, mon chakra à permis cette attaque coordonnée des serviteurs... Mais ce n'était qu'une suite logique de vouloir détruire la nation du danger que j'étais devenu aux yeux de Monwa. »

Je souriais intérieurement, ce mensonge ou cette vérité n'était que mienne.

« Je me suis retrouvé face à Monwa, avec deux autres shinobis... Miko et Yami, nous étions des potentiels furyous... Mais ce n'était pas le cas... Les deux shinobis se sont évanouis rapidement, pendant ce temps là, je possédais toujours le pouvoir de la créatrice de l'île... Shoka, une furyou primaire. »

Je lui laissais bien tout le temps d'absorber mes paroles.

« S'en ai suivit une lutte acharnée envers celui qui se disait immortel et d'une puissance inégalable, ce qui était faux, il n'était qu'une création... une expérience raté, un furyou de seconde zone. Sa folie, son ambition, sa quête l'avait rendu plus faible qui ne le croyait... Le combat a éclaté alors entre nous deux. »

Je n'exprimais toujours rien et je parlais calmement et lentement. J'y croyais tellement que tout cela me semblait bien réel.

« Le pouvoir de Shoka lié à mon pouvoir de manipulation du temps m'a permis de vaincre Monwa, de nous débarrasser une bonne fois pour toute de ce monstre...La menace n'est plus, il était aussi mortel que toi et moi. J'ai retrouvé un plaisir immense de tuer un être aussi puissant, mais comme tu vois, j'en porte aussi des séquelles irréversibles... Je pense que j'ai dépassé des frontières auxquels je n'aurais pas du mettre un pied. »

Je m'avançais de nouveau, comme pour partir.

« Je n'ai donc aucune raison de me cacher et le serviteurs sont maintenant inoffensifs. »

J'avais finis de raconter mon histoire, il n'y avait pas de réel réaction, je savais que ce n'était pas facile à croire. Je savais que Yanosa était difficile à duper, mais j'étais l'un des seuls à savoir la vérité et même si il doutait, il ne pouvait pas nier ce que je disais. Je le voyais alors tenir mon épaule en me disant qu'il me comprenait, je n'y croyais pas un instant, il avait changé... d'une manière que je ne pouvais vraiment expliquer. Il disait qu'il avait du combattre aussi quelqu'un, un furyou ou un serviteur sans doute.

« Tout les furyous sont puissants, sauf que certains ne savent pas utiliser leurs potentiels. »

On s'avançait vers l'extérieur de la ville, j'étais a mon aise alors que Yanosa semblait regarder si on ne nous suivait pas et on rejoignait la route qui menait vers la capitale. On continuait notre discussion, il me parlait de conspiration, qu'on ne pouvait avoir confiance en personne, il s'était passé quoi au Shukai depuis mon absence ? Il disait pourtant qu'il fallait rentrer pour mettre tout cela au clair et qu'il fallait, en quelque sorte, combattre tout cela. Je restais alors impassible, cela ne m'intéressait pas beaucoup en fait, je réfléchissais plus à ce que j'allais faire er devenir que de me préoccuper d'une quelconque conspiration. Il pensait alors à une chose, ils avaient capturés plusieurs serviteurs et ils seraient alors intéressant pour moi de les rencontrer, je n'y voyais pas de réel intérêt, mais pourquoi pas, je découvrirais peut être pourquoi je possédais encore la marque.

« Pourquoi pas, ça passera le temps. »

Il me suppliait alors de me méfier, j'étais toujours méfiant, mais mon esprit était plus paisible qu'avant. Il fallait que mon retour soit une surprise, dans mon état je me demandais si on pouvait encore me reconnaître de toute façon et il me conseillait le terrain d’entraînement pour m'y poser quelque temps. Il finissait par dire de se dépêcher pour vite rentrer. La nuit était pleine et nous serions là avant l'aube sans trop de soucis.

« Le meilleur serait de m'emmener directement dans les geôles, personnes ne pensera me trouver là-bas... Je verrais ce que ces types ont à dire... »

On continuait alors notre route vers la capitale dans un silence de mort. Je n'avais plus rien à dire, j'avais eu pas mal de réponse à mes questions et j'allais découvrir de moi-même ce qui s'était produit au Shukai, j'allais donc me montrer patient sans demander des nouvelles de qui que ce soit.