Hi no Kuni... Un pays tellement plus calme que Mizu no Kuni... Il faut dire que je ne suis plus le bienvenu là-bas après ce que j'ai fais. Enfin, même si le calme règne ici, je dois être prudent, j'ai beau mettre les pieds ici pour la toute première fois, un fugitif reste un fugitif, quoiqu'il arrive. Même en pays étranger, je suis potentiellement en danger, donc, je dois agir avec beaucoup de précautions... Je marchais donc à pas feutrés à travers une épaisse forêt. Tout semblait si silencieux, si paisible... Cela aurait presque pu me faire oublier que j'étais en fuite. Mais quand on est traqué depuis des mois, que la chasse se soit finie ou pas, un fugitif gardera toujours ses réflexes de fuite...

Même si le paysage était magnifique, même si le décor était enchanteur, même si le calme régnait en maître ici, je ne pouvais m'empêcher d'être nerveux, de me retourner, de garder mon couteau au poing tout en vérifiant tous les dix mètres si je n'étais pas suivi, si je n'étais pas surveillé... J'avais l'impression que je n'étais pas seul, qu'une présence était proche, mais où ? Qui ? Et surtout pourquoi ? J'étais tendu. Très. Trop même... Je continuais à avancer, lentement, prudemment, vérifiant les moindres recoins du terrain sur lequel j'avançais. J'étais mal à l'aise, j'avais l'impression d'être observé, mais je n'arrivais pas à déterminer pourquoi...

Je respirais à peine, mais j'avançais, encore et toujours. Pourquoi ? Je ne sais pas... L'homme a-t-il besoin de raisons pour vivre ? L'homme a-t-il besoin de raisons pour faire la guerre ? A-t-il besoin de raisons pour tuer ? Non, tout ça n'est qu'une affaire d'instinct, et là, j'avais l'impression qu'il valait mieux que j'avance plutôt que je recule... Je continuais donc mon chemin, jusqu'à ce que j'arrive dans une petite clairière. Rien de folichon : quelques arbustes, un tronc couché sur le côté, et quelques rais de lumière traversant le feuillage... Je m'arrêtais quelques instants et regardais autour de moi... Rien. Alors pourquoi ressentais-je donc comme une présence aux alentours ? J'avais beau être en alerte, rien ne trahissait la venue ou la présence de qui que ce soit. Je m'installais donc sur le tronc, sortant une cigarette et l'allumant tranquillement... Peut-être allais-je pouvoir décompresser. Peut-être...

Spoiler:

La nature, les arbres, les plantes, les fleures, elles étaient toujours aussi magnifiques tout autour d'elle. Hi no Kuni, c'était son pays et elle ne le laisserait à personne d'autre. Elle n'irait pas vivre dans un autre pays non, elle aimait trop le sien malgré les guerres qu'il y avait eu quelques temps plus tôt. Elle appréciait ces grandes étendues florales ainsi que ces forêts majestueuses et gigantesques. Sans âges, ces arbres montaient tellement haut qu'on pourrait croire qu'ils n'ont pas de limites. Les fleures quant à elles sont de toutes les couleurs. Jaunes et blanches le plus souvent, il y en a aussi des rouges, des mauves et bien d'autres teintes toutes plus magnifiques les unes que les autres.

Seule pour quelques instants, la jeune femme était non pas la pour se balader, mais plutôt pour faire des recherches qui, dans le futur lui serait surement extrêmement bénéfiques. La recherches de plantes médicinales dans les environs étaient extrêmement important. Savoir que telle ou telle plante pouvait désinfecter une blessure, ou bien qu'elle était empoisonnée pouvait l'aider dans ses futurs missions si un jour on l'envoyait vraiment sur une mission difficile et dangereuse. Malheureusement, du fait de son handicap, on ne lui donnait pas grand chose de bien compliqué, voir même rien du tout, même si elle faisait des efforts, cela ne servait à rien, ce qui la chagrine légèrement, elle doit bien l'avouer.

Seule, elle s'était séparée de son groupe comme le Sensei l'avait demandé. Ne voyant pas en elle une Kunoichi digne de ce nom, on l'avait affectée à une unité qui préparait les futurs infirmières afin de voir si elle apprécierait ce changement de direction. Au lieu d'aider en mission, elle se contenterait de soigner et de rester au village ou en retrait pour ne pas gêner ses compagnons. Cela la blessait plus qu'autre chose, mais ça ne l'empêchait pas de faire ses devoirs comme les autres. Elle savait que ce qu'elle apprenait pourrait lui servir dans quelques mois ou quelques années et ces enseignements étaient donc d'une importance certes pas capitale, mais tout du moins importantes.

Les yeux vifs, la demoiselle regardait à gauche et à droite, regardant même dans des arbustes à la recherche des plantes et des feuilles qu'elle cherchait, mais dans cette partie-ci, il n'y avait pas grand chose. Ne se laissant pas abattre, elle continua sa route, cherchant sans perdre espoir. Ce fut l'odeur désagréable de diverses plantes séchées en train de prendre feu qui la tira de sa contemplation de la nature. Cherchant sa provenance, elle regarda plus haut et vit une personne installée sur un arbre couché un peu plus loin d'elle. Voyant en cette nouvelle personne une source d'information, elle s'approcha lentement et prit la parole d'une voix douce et amicale.

- Excusez-moi, auriez vous vu par le plus grand des hasard du grand plantain s'il vous plait ?

Enfin un peu de tranquillité... Je me sentais plus calme que d'habitude, ce qui était assez rare. Je lâchais un imposant nuage de fumée âcre tout en observant les alentours. Au fil du temps, j'avais appris à mémoriser au mieux tout ce qui me passait devant les yeux, ainsi je connaissais l'emplacement exact de chacune des cachettes que j'avais déjà utilisé et mon sens de l'observation était assez aiguisé pour que je sois capable de dénicher un coin où me mettre à l'abri en cas de besoin. C'était d'ailleurs ce que je cherchais... Je sais parfaitement que j'ai tendance à être un peu paranoïaque, mais il faut toujours que je me prépare à toutes les éventualités. C'est vraiment devenu un réflexe depuis le décès de mon frangin... Tiens, là, un arbre creux ! J'étais tenté d'aller jeter un œil pour voir si il y avait moyen de m'y faufiler, mais mon attention fut retenue par autre chose.

Un bruit de pas, une brindille crissant sous le pied d'une personne... Et cette personne se dirigeait vers moi. Je n'avais pas le temps de me cacher, le bruit était trop proche, et j'avais mis trop de temps à réagir. Et puis, même si j'avais eu le temps d'aller me planquer, il flottait toujours une odeur de tabac dans les airs... Tant pis, je devais attendre de voir de qui, ou même de quoi il s'agissait... Je broyais ma cigarette, ou du moins ce qu'il en restait, tout en serrant le poing. J'étais crispé. J'attrapais mon couteau de la main droite, et pris un kunaï entouré d'un parchemin aveuglant de l'autre main. J'attendais, tendu, angoissé, une expression de sérieux figée sur le visage. Puis, je vis la cause de mon angoisse.

Une jeune femme... Je l'observais rapidement avant de me rendre compte qu'elle n'était pas armée. Et elle n'avait pas l'air dangereuse, mais mieux valait que je ne me fie pas trop aux apparences... Elle s'était contentée de venir me demander si j'avais vu du grand plantain... Hum, ça me disait quelque chose ce truc, mais quoi ? Je me perdis quelques secondes dans mes pensées avant de me le rappeler, c'était une herbe dont ma mère m'avait déjà parlé. Elle était infirmière et avait tenté de me convertir aux joies de la médecine... Sans façons, m'étais-je dis... Mais bon, tout ça pour dire que je voyais de quoi elle parlait. Enfin, à peu près... De toutes façons, je n'en avais pas vu en chemin... Je ne croyais pas en avoir du disons... Ayant examiné les alentours sur mon passage, j'aurais pu en trouver, mais je n'étais pas sûr que ce soit bien ça...

Et bien, disons que je n'en suis pas sûr, étant donné que je ne me rappelle plus bien à quoi ressemblent ces plantes... Mais la politesse ne voudrait-elle pas que lorsque deux inconnus se rencontrent, ils se présentent avant toute chose ?

La réponse du jeune homme qu'elle venait de rencontrer décontenança la jeune femme dont les pommettes devinrent rapidement rosées. Ou comment mettre mal à l'aise la petite Nami en quelques mots. Effectivement, elle aurait dut se présenter, mais elle était vraiment trop absorbée par la recherche de sa plante qu'elle en avait oubliée tous les usages. S'inclinant légèrement plus pour cacher sa gêne qu'autre chose, elle se redressa finalement un sourire gênée au coin des lèvres. Remettant une mèches rouges derrière son oreille, elle ne pouvait que s'excuser à présent et se présenter.

- Vraiment désolée... Je m'appelle Nami. Et vous ?

Voyant les armes que tenait le jeune homme, elle comprit qu'il avait surement été surpris par son arrivée tel un cheveux sur la soupe. Du coin de l'oeil, elle remarqua le couteau ainsi que le kunai qui était lié à un parchemin qui devait être explosif... ou bien aveuglante. Elle devait faire tout de même attention s'il ne rangeait pas cet attirail. De toute manière, elle savait se défendre, mais de plus, il y avait d'autres personnes dans les environs, alors elle pourrait appeler à l'aide si les choses tournaient mal. Mais ce n'était pas ce qu'elle désirait après tout. Elle n'aimait tout simplement pas la violence gratuite, alors elle ferait ce qu'il faudrait pour ne pas que cette personne se sente en danger avec elle. Après tout... elle était l'incarnation de la gentillesse.

- Pour ce qui est du grand plantin... ça ressemble à... ça !

Délicatement elle avait sortit un petit livre de sa sacoche afin de lui montrer la plante médicinale. Tendant le livre ouvert vers le jeune homme, elle resta un petit instant dans cette position afin qu'il puisse bien voir et finalement rangea le tout dans une petite sacoche. Plaçant ses mains derrière son dos, les bras tendu, elle regardait celui qui lui faisait face, un regard à moitié gêné et curieux. Que pouvait il bien faire ici aussi loin de tout ? Se promener ? Quand même... c'était loin des chemins ! Se reposer ? La réponse était tout aussi débile que la suivante. Elle ne voyait pas trop s'il possédait un bandeau frontal à effigie de Konoha.

- Hum... Que faites-vous ici au juste ? Il y a pas grand chose dans les environs faut dire...

Je soupirais. Elle n'était pas dangereuse, elle cherchait juste des plantes... Je me détendais un peu, mais je remarquais son air gêné. D'une part pour son manque de politesse, et de l'autre, à la vue de mes armes, que je m'empressais alors de ranger. J'aurais peut être du y penser avant... Mais bon, personne n'est parfait, je ne peut pas penser à tout... Je me passais la main dans les cheveux tout essayant de chasser une démangeaison imaginaire. A vrai dire, j'aurais aimé pouvoir être un peu isolé et me reposer un peu, mais je ne pouvais pas non plus la renvoyer comme ça, d'un « J'sais pas, t'as pas à savoir qui je suis ni ce que je fais là, alors dégage ! ». Non, ça ne se faisait pas... Et puis, à y regarder de plus près, elle était plutôt mignonne...

Je m'appelle Hayato, enchanté.

En vérité, j'aurais aimé l'aider. Ou non, plutôt, j'aimerais pouvoir l'aider à trouver sa plante, mais je ne pouvais pas me permettre de faire ami-ami avec tous les gens que je croisais... Même si elle m'avait rafraîchi la mémoire avec son livre, et même si je savais bien où trouver cette plante dans la forêt, je n'étais pas sûr et certain de pouvoir lui accorder ma confiance... Je l'aurais fait avec plaisir en temps normal, mais la situation dans laquelle je me trouvais était assez difficile comme ça. Alors je n'avais pas vraiment envie de me faire des amis un peu partout dans le monde et de les laisser tomber avec un « Désolé, je suis traqué, donc vous êtes en danger avec moi, alors lâchez moi, il faut que je parte. ». Parce que, en gros, c'était ça qui risquait de se passer... Et puis, elle me semblait un peu trop curieuse. Elle me demandait ce que je faisais là, et je n'avais pas grand chose à lui répondre. Tout simplement parce que ça ne la concernait pas, et que je n'avais pas vraiment envie de crier sur les toits que j'étais en cavale...

En fait, je crois savoir ou trouver du grand plantain... Pour m'excuser de la frayeur que j'ai pu te faire avec mes armes...

Quel crétin ! Pourquoi l'avais-je encore ouvert sans prendre le temps de réfléchir ? Enfin, ce qui est fait est fait... Je me levais et tournais les talons en lui laçant un coup d'œil accompagné d'un :

Tu me suis ?

J'avançais alors, me dirigeant vers la zone où j'avais entraperçu ces plantes. Mais, manque de bol, j'avais tenté de m'appuyer sur le tronc pour passer par dessus, au lieu de bêtement faire le tour, et mon bandeau était tombé de ma poche... Crétin, m'étais-je dit... Maintenant, elle allait savoir... Et puis, qui ne comprendrais pas en voyant un bandeau marqué du symbole de Kiri rayé d'un coup de kunaï ? Il n'y avais aucune chance pour qu'elle ne l'ait pas remarqué, alors autant lui expliquer... A moins qu'elle ne me demande rien, ce qui m'étonnerai...

Le bandeau frontal qui tomba par terre stoppa net la jeune femme dans son élan. Elle allait suivre bêtement le jeune homme, trop contente de lui avoir rafraichit la mémoire en lui ayant montré son petit livre qu'on lui avait donné pour la mission. Elle était tellement contente qu'il sache ou trouver ce qu'elle cherchait, elle avait été tout aussi heureuse de voir qu'il avait rangé ses armes, mais la, le bandeau frontale aux marques de Kiri, s'en était un peu trop pour elle. De plus, il était un Nukenin, un Shinobi qui avait déserté son village pour diverses raisons, mais de ce qu'elle savait, ce n'était jamais pour de bonnes raisons. La violence et la décadence était pour tous ceux qui partaient monnaie courante.

Sa première réaction fut de faire un pas en arrière, de peur tout simplement. C'était l'une des premières fois qu'elle était en face à face avec un Nukenin et qui plus est... toute seule. Mais rapidement, la raison reprit le dessus. S'il avait voulu lui faire du mal, il l'aurait fait depuis déjà pas mal de temps, surtout lorsqu'elle était approchée et même lorsqu'elle était venue lui parler. Déglutissant avec quelques difficultés, la belle prit son courage à deux mains et s'approcha du jeune homme pour ramasser son bandeau frontal. Elle même ne comprenait pas la mentalité de ceux qui désertaient leur patrie. Repliant le tissus pour ne plus voir la plaque de métal barrée, elle tendit le tout au jeune homme.

- Tenez, vous l'avez fait tomber.

Elle ne décida pas de lui faire confiance, elle n'était pas non plus folle, mais elle lui laissait une chance de bien ce comporter avec elle. Au pire, si elle sentait une once de menace chez cette personne, elle pourrait se défendre et appeler à l'aide et pour tout dire, ce ne serait pas une partie de plaisir pour ce Nukenin. Faisant un pas en arrière, reprenant un peu de distance, elle regarda à gauche et à droite, cherchant une direction à prendre, ou bien même un élément du décors qui pourrait lui donner quelques détails. Mais rien ne lui venait et elle décida donc de s'en remettre à Hayato.

- Je vous suis. J'espère que vous ne m'avez pas menti !

Souriante bien que sur ses gardes, elle espérait tout de même qu'il la mènerait jusqu'à la plante qu'il cherchait. Elle était certaine qu'il comprenait la situation et qu'elle lui laissait le bénéfice du doute. Malheureusement, c'était plus fort qu'elle. Elle était curieuse et même si elle ne s'attendait pas à une réponse franche et honnête, elle tenta tout de même le coup, elle n'avait pas grand chose à perdre... enfin, elle ne pensait pas aux problèmes que cela pourrait engendrer si elle était tombée sur un psychopathe violeur de gentille petite demoiselle.

- Euh... hum... Pourquoi avez-vous désertez Kiri au juste ?

Ah, elle était finalement tombée, cette foutue question... Je dois dire que je m'y étais préparé, mais j'avais pensé qu'elle me le demanderais plus tôt... Je savais bien qu'elle finirait par me le demander, et là, je ne pouvais pas vraiment me défiler, éviter la question et prendre la fuite... Disons plutôt que j'aurais pu, mais je manquais de conviction, j'avais envie de me poser, de pouvoir parler calmement à quelqu'un qui pourrait m'écouter, me comprendre... Mais je venais juste de dire que je ne pouvais pas me permettre de lui faire confiance si facilement. Alors qu'étais-je sensé faire ? Je ne savais vraiment pas... Je m'étais contenté de reprendre mon bandeau en remerciant la demoiselle d'un signe de tête, et j'étais reparti...

Si tu ne me fais pas confiance, ne me suis pas.

Je continuais alors mon chemin, espérant qu'elle ait pris peur et qu'elle ait tourné les talons... Mais non, même pas, elle me suivait toujours... Allait-elle me lâcher ? Apparemment pas... Je soupirais alors et me dirigeais vers un arbre assez massif. Je m'accroupissais et jetais un coup d'œil, c'était bien la plante qu'elle cherchait...

Tiens, tes plantes sont là... Je n'ai pas menti...

Je fermais les yeux et allais m'installer sur un rocher couvert de mousse. Devais-je lui dire ? Non, mieux valait que je n'en parle pas... Mais... Ah, allez, j'vais encore le regretter mais j'vais encore ouvrir ma grande gueule... J'vais sûrement le regretter, mais tant pis, je ne suis plus à ça près. Il suffit de voir mon parcours jusqu'ici... Lorsque j'étais à Kiri, je ne foutais franchement rien, et là, je m'en mordais les doigts... Tout ça pour échapper à cette obligation qu'ils m'avaient collée... Moi qui ne voulais pas finir parmi les Shinobis de Kiri, je me retrouvais aujourd'hui Nukenin... J'avais enchaîné les conneries, mais je n'ai pas grand chose à faire pour remettre les choses en ordres...

Je n'aime pas trop parler de ma désertion, mais... Si tu insiste... Tout le monde fait des erreurs, moi plus que quiconque... En vérité, je n'ai jamais trouvé de travail à Kiri, et la mort de mon père sur les champs de bataille m'avait effrayée, je ne voulais pas non plus devenir Shinobi... Mais les gens s'attendaient à me voir devenir un guerrier, pour reprendre le flambeau, mais j'avais peur à vrai dire... Et mon frère m'a proposé de venir avec lui, de voyager... J'ai fait l'erreur de le suivre, sans savoir qu'il souhaitait juste déserter... Mais pour moi, j'avais l'occasion rêvée d'échapper à l'avenir que l'on voulait me donner... Et je l'ai suivi, sans savoir quelles allaient être les conséquences... Au final, il s'est fait tuer, j'ai réussi à fuir, mais j'ai foutu ma vie en l'air à cause d'une histoire débile... Si tu ne me fais pas confiance, libre à toi de me croire ou pas. Mais sache que tous les Nukenins ne sont pas tous dangereux et sanguinaires, je n'ai pas choisi de vivre ainsi, mais le temps ne peux pas faire marche arrière...

J'avais le regard perdu dans le vague, je réprimais mon envie de hurler, de crier, de laisser libre cours à mon chagrin, à ma peine, mais je ne pouvais pas me permettre de paraître faible... Pas ici, pas dans ces conditions... Je fixais le sol, me haïssant d'en avoir tant dit, haïssant le ciel pour m'avoir conduit sur cette route... Je n'avais qu'un passé tâché par mes erreurs, un présent inutile, et un futur inexistant...

Les plantes étaient bien la et la jeune femme les oublia bien vite, écoutant le déserteur qui s'était installé pour parler de son passé. Elle pouvait bien le voir, qu'il en avait gros sur le cœur et qu'il en avait vu des vertes et des pas mures. Silencieuse, elle s'était installée sur l'herbe fraiche, écoutant attentivement l'histoire de ce garçon qui n'avait pas eu de chance et que sa naïveté avait vraisemblablement perdu. C'était... triste. Oui, il n'avait pas eu de chance et le cœur de la jeune demoiselle se sera quelques instants, restant interdite un petit moment afin de bien analyser tous les mots et dires d'Hayato.

Elle ne pouvait pas imaginer ce qu'il avait vécu. La mort d'un père pendant une guerre... quoi de plus monstrueux ? Elle même doutait de pouvoir se remettre d'une telle chose si elle venait à voir l'homme qu'elle aimait le plus passer dans le monde des morts. Ni même sa mère ou bien son oncle et sa tante, non, elle ne pouvait pas apprécier ce genre de choses. En plus, il avait en quelque sorte était mené en bateau par un frère qui l'avait lui même abandonné quelques temps après, trépassant, laissant donc son jeune frère à une mort certaine. C'était un destin tragique et elle comprenait donc que cela ne pouvait qu'être difficile.

- Je... suis désolé pour votre père et votre frère... C'est horrible.

Soucieuse de la sécurité de la personne qu'elle venait de retrouve, la jeune femme posa lentement l'une de ses mains à plat sur le sol et ferma les yeux quelques secondes. Les rouvrants rapidement, elle se remit sur ses pieds, regardant au loin vers le sud. Elle avait sentie la présence de chakra, ils n'étaient certes pas hostiles, mais c'était tout de même des Shinobi et ça devait être ses compagnons qui étaient à la recherche des plantes médicinales qu'elle tentait de trouver à la base avant de rencontrer Hayato. Certes, elle ne le dénoncerait pas, mais les autres, elle avait un doute.

- Vous devriez partir et vite... Mes amis se dirigent pas ici ! Vers le Nord-Ouest, il n'y a personne et à plusieurs kilomètres, il y aura un petit village. Vous y serez en relative sécurité pour la nuit au moins.

Pointant du doigt la direction à suivre, elle n'aimait pas l'urgence, mais il n'avait pas le choix. Elle comprenait sa situation et bien qu'elle était gentille, elle ne pourrait rien faire lorsque les autres Shinobi de Konoha arriveraient et verraient qu'il n'est autre qu'un Nukenin. Tout le monde connaissait la gentillesse de Nami, mais la voir avec ce genre de personne la mettrait elle aussi dans une situation plus que délicate et elle n'avait pas envie qu'on dise d'elle qu'elle était de mèche avec un déserteur de Kiri, cela ne serait pas bon pour elle. Se retournant une nouvelle fois vers l'endroit ou se trouvaient ses compagnons, elle pressa le jeune homme de partir s'il ne voulait pas avoir de nouveaux problèmes.

- Ne vous inquiétez pas, je ne dirais à personne que je vous ai vu ! Bonne chance ...

Ses compagnons arrivaient ? En effet, il était temps de partir... Mais je ne les ai pas senti arriver... A moins qu'elle ne soit dotée de capacités sensorielles... Enfin, même si je ne ressentais pas leur présence, mieux valait partir. Aussi bien pour moi que pour elle. Je savais bien que les relations entre Kiri et Konoha étaient tendues, aussi je préférais ne pas flâner trop longtemps dans les parages... Si je me faisais attraper, je risquais deux choses, soit me faire interroger sur Kiri pour que l'on puisse me soutirer un maximum d'informations, soit me faire tuer, tout simplement... Et puisqu'aucune de ces deux solutions ne me convenaient, je décidais de faire confiance à Nami et d'accepter l'échappatoire qu'elle m'offrait.

Je soupirais et m'apprêtais à partir... Encore une fois j'allais me retrouver seul, mais je n'avais pas d'autre choix... Après tout, je ne pouvais pas embarquer les gens dans la même situation que moi. Le simple fait d'avoir engagé la conversation avec moi l'avait mise en danger. Elle risquait gros si on découvrait qu'elle m'avait aidé à fuir. Je me retournais et commençais à m'éloigner, avant de m'arrêter et faire volte-face, afin d'adresser encore quelques mots à la demoiselle.

C'est plutôt à moi d'être désolé en fait... A cause de moi, tu risques gros tu sais ? Couvrir ma fuite pourrait te faire du tord par la suite, mais je te remercie pour ton aide...

Je lui adressais un sourire un peu forcé. Un sourire sur lequel on pouvait lire un mélange d'excuses et de gratitude... Puis je tournais les talons, et me décidais à ne pas me retourner, à ne pas faire marche arrière. Cette rencontre, quelle qu'en soient les conséquences futures, m'avait permis de m'exprimer, de pouvoir enfin lâcher ce qui me pesait. Elle m'avait permis de partir, l'esprit plus tranquille, délesté d'un passé trop lourd que je portais seul depuis trop longtemps...

Nami, encore merci pour ton aide, et pour ta générosité... Beaucoup n'auraient pas su agir ainsi, alors sache que je n'oublierais pas ce que tu as fait pour moi...

Et sur ces mots, je repris ma route, m'enfonçant dans la forêt au pas de course... A nouveau en cavale, à nouveau fugitif, mais un peu plus serein...

Spoiler:

- Ce n'est rien... Vis ta vis comme tu peux et cherche toi une nouvelle famille, des compagnons qui t'aimerons pour ce que tu es vraiment. Allez... va !

La chance était finalement de son côté, car le nouveau compagnon qu'elle venait de rencontrer, un Nukenin de Kiri, était partit assez rapidement et par chance, personne ne l'avait vu filer à pleine vitesse en direction du Nord-Est comme elle lui avait indiquée. C'était le chemin le plus sur d'après elle et il ne rencontrerait pas grand monde jusqu'à l'établissement qu'elle lui avait indiqué. Elle espérait simplement que cela pourrait l'aider dans sa fuite ou bien sa quête de renouveau après toutes les atrocités qu'il avait vu durant sa tendre enfance. Elle même aurait surement réagi de la même façon si elle avait perdue son père et si elle avait eu un frère ou une sœur, elle aurait très probablement fait la même erreur que lui en le suivant, quitte à déserter son village qu'était tout à son cœur. Mais après tout... la famille passe en première.

Reprenant rapidement contenance, la Kunoichi de la feuille alla au niveau des grands pantins, sortant un kunai et découpa avec délicatesse la plante, c'était à prêt tout le but de sa mission première. Enfin, ce n'était pas une mission, c'était plutôt un cours pour les futurs infirmières, mais ce n'était pas du tout ce qu'attendait la belle demoiselle. Elle voulait devenir une Kunoichi, combattant pour protéger ses coéquipiers et ses amis. Elle ne voulait ou plutôt n'avait pas envie d'apprendre des jutsu médicaux qui étaient loin de ce qu'elle désirait faire. Elle voulait être d'une aide immédiate sur le champs de bataille afin de pouvoir faire parler d'elle et être reconnue comme non pas un poids pour son équipe, mais plutôt une Kunoichi sur qui l'on peu faire confiance.

- J'ai trouvée du grand plantain ! Venez ! Il y en a plein !

Souriante, elle faisait des petites signes de mains aux jeunes filles et femmes qui approchaient à présent, surement n'avaient elles pas aussi trouvées la dite plante et la, elle allait les aider. Le petit groupe ne tarda pas à rappliquer, leurs petits instruments en main, elles étaient tellement motivées que ça lui faisait plaisir de leur donner une solution. Au moins, elle savait que de nombreuses personnes allaient être la pour s'occuper d'elle dans quelques années si elle survivait, ça faisait chaud au cœur et déjà, l'une d'entre elle avait annoncée qu'elle allait trouver un remède pour sa maladie. Pas grand monde était au courant, mais la dite fille l'avait vu pendant une crise, ça l'avait profondément choquée, mais ça l'avait confortée dans ses désirs de devenir la meilleur Kunoichi médecin du village.

- Merci beaucoup ma belle... Je survivrais donc jusqu'à ce que tu puisses me soigner convenablement.

Elle n'avait que dix neuf ans la belle Nami, mais elle était certaine qu'elle n'irait pas jusqu'à la trentaine si on ne lui trouvait pas de remède. Chaque crises pouvant être de plus en plus fortes, elle avait peur de devoir devenir de plus en plus inutile au fil du temps. Elle ne pouvait qu'espérer oui... tout comme pour Hayato afin qu'il trouve un nouveau but à son vie.

Spoiler: