Quelques pas encore dans ce désert hostile, quelques pas vers la civilisation, un peu de repos bien mérité. Où était-il passé durant toutes ces années, c'était la question que tout le monde se posaient, du moins ceux qui le connaissait. Marchant, s'enfonçant dans le sable brulant, surplombé par cette épée immense dans son dos, il était totalement épuisé. Complètement desséché il ne rêvait que d'un verre d'eau et une aide. Cependant abandonner n'était pas de son genre, il préféra relever la tête et affronter ce soleil titanesque, cette chaleur étouffante. Il songeait, pendant son long périple il avait apprit à rester sage, faire le vide dans sa tête et rester positif. Son arme n'était que dissuasion et ses poings n'étaient qu’extrêmes urgences. Désormais il prônait la paix et non le combat, il combattait le mal pour faire le bien. Il n'était plus très loin de son village de toujours, SunaGakure. C'était là où était son coeur, la qu'il trouvait le repos et surtout là qu'il retrouverait peut-être ses parents. Ainsi peu à peu, il observait les portes se dessiner au loin tandis que sa progression se faisait toujours aussi constante. Il ne lui fallut donc que quelques minutes avant d'arriver devant ces dernières. Inajiro avança alors un peu plus vite, les gardes n'étaient plus très loin, très vite on lui demanda de décliner son identité :

- Shiba Inajiro ... De retour.

Pas un mot de plus, après tout il n'était pas du genre bavard, du moins un peu moins ces derniers temps. Les gardes vérifiaient donc son identité et il se devait de rester dans une zone précise pendant quelques minutes, voir des heures selon la vitesse de ces derniers. C'était le moment pour lui de méditer. Complètement assoiffé il ne préférait pas demander au garde, sous peine de déranger, ou plutôt qu'il n'aimait pas demander des services. Il faisait tout par lui même, personne ne devrait l'aider. Se mettant sur le sol, il croisa les jambes de façon à être en tailleur. Les mains placées sur les genoux de chaque côtés il se mit à songer. Pas un bruit n'était perçu, rien pour perturber, rien pour le déranger non plus. Il soufflait juste de temps en temps, sa méditation était profonde. Contrairement aux idées perçues, il n'y avait rien dans sa tête seulement le vide et le calme plat, peu de personnes étaient capables d'un tel exploit.

- Inajiro, tout est bon, vous pouvez disposer !

Ses deux yeux s'ouvrirent en même temps, il venait d'être plongé dans le monde réel d'un seul coup. Il lui fallut quelques secondes avant de reprendre ses esprits. Se relevant il comprit que son corps était faible quant l'une de ses jambes flancha. Reprenant peu à peu son courage et sa bravoure il partit en direction de la première échoppe possible, mais quelque chose détourna son attention ou plutôt quelqu'un. Il venait de percuter une jeune femme qui semblait perdu dans ses pensées, étrangement il s'excusa sur le champ. D'une manière très polie et douce :

- Pardonnez-moi, je ne vous avais pas vu. Je vous prie d'accepter mes excuses ...

Il était complètement épuisé et ce coup lui avait fait mal, même s'il faisait mine de rien. Il espérait ne pas trop tarder, sa gorge était sèche et son ventre vide. Reprendre des forces se faisait urgent ...

Il faisait beau, chaud comme toujours ici de toute façon et à force de lézarder, la créature finirait pas sombrer. Rien de nouveau. C’était plus fort qu’elle, sa peau qui hurlait à son âme de lui offrir la caresse de l’astre solaire, sa nature enjouée qui lui faisait s’extasier pour un rien, là en l’occurrence, juste en levant le nez. La raison de ce manège était simple, un insecte amusant qui avancer par vague, tout sauf droit. Bien sûr, la demoiselle lui avait glissé de la liqueur sous la gueule plusieurs secondes, elle s’étonnait d’ailleurs de sa résistance. Non, elle ne jouait pas, elle testait de nouvelles choses nuances. Bon ok, ce n’était pas forcément très utile.

Encore moins quand la dite expérience la faisait se retrouver en contact avec le sol, non, on ne parlait bien évidement plus de ses pieds. Un nuage de poussière sableuse se levait et un enchaînement de pomme sur l’étale qui l’avait réceptionné qui s’attaquaient à son crâne. Ça ne sonnait pourtant pas si creux que cela. Un ultime « aie » et la fille ré-ouvrait les yeux à l’écoute d’une voix. Son regard ouvert en grand se posait sur celui qui s’excusait, lui le coupable ?
Pas de réponse dans l’émeraude de ses yeux, c’était embêtant, en revanche, les cernes du jeunes homme étaient bel et bien parlantes, c’était à lui ou elle de s’excuser ? Bien incapable de le dire, aussi dans l’incompréhension, elle clignait deux fois des yeux, une ultime pomme en réception sur son crâne pour lui remettre les idées en place. Grimace avant de frotter la zone d’impact et enfin, l’intervention d’un tiers, le marchand qui râle, pas comme si ça avait le moindre impact sur la demoiselle qui se relevait pour se dépoussiérer d’une seule main, son poing restait fermer dans l’autre.

-« S’il suffisait de s’excuser à quoi servirait d’avoir créé les sanctions et ceux qui les donnent ? »

Un sourire mutin, une plaisanterie ? Peut-être pas, pas comme si elle avait l’habitude d’être secouée. C’était plutôt l’inverse, trop protégée, pas pour rien qu’elle avait pris la poudre d’escampette pour n’avoir personne sur le dos durant ses bêtises.

-« Je demande réparation… »

Sa tête blonde se penchait sur le côté en attende d’une proposition digne de ce nom, quand son regard se perdait enfin sur l’ornement tranchant de son dos. Un regard et un fascié qui changeait, un garde ? Si ça se trouve, il venait pour la ramener encore, prévisible, d’ordinaire, il faisait au moins l’effort de cacher leur arme. La jeune fille lui affichait un sourire tendre, une façade pour couvrir le sable qu’elle jetait à ses yeux avant de le pousser à son tour pour lui faire rejoindre le sol, un partout ? Oui, enfin, non, une tactique comme une autre pour gagner du temps pour sa fuite aussitôt entamée. Elle ne s’arrêtait pas avant un long moment pour se retourner, histoire de vérifier qu’elle n’était pas suivit, continuant à courir, quelques mèches de ses cheveux gênaient sa vue dans sa hâte. Rien derrière.

-« Crétin ! »

Ou Crétine, celle-là même qui percutait encore quelque chose ou quelqu’un et se retrouvait au sol, à nouveau, ce coup-ci, sa capuche qui venait à l’assaut de sa tête, elle bataillait à peine pour retrouver son champ visuel…