Calme.

Tout indiquait en elle le calme et la sérénité nouvelle qui la guidait. D'un pas lent et escortée par des gardes l'étrangère en ces lieux arpentait calmement les rues menant au palais de celui qui dirigeait la foudre. Karasu Tsumei un homme dont les faits d'armes et les éclats de décisions politiques lui revenaient en tête. Elle allait connaitre cet homme dont le courage et la ferveur semblait aussi importante que l'envie de conquête de Yoru son ancien Kage qui avait annexé nombre de territoires.

Mais aujourd'hui celle qui maniait son sabre avec une dextérité grandissante n'était pas venu quémander audience pour parler du passé, bien au contraire si cet entretien avait été demandé c'était pour avoir des réponses à plusieurs de ses questions depuis longtemps sans réponses. Tsumei semblait passer pour un homme juste et droit, ce genre de personnage qu'on ne rencontre que trop rarement.

La rouquine toujours sous escorte repensait en arrivant aux portes du palais à son passé, il avait été sombre et obscure et maintenant qu'elle émergeait tous semblait bouger sans aucune raisons apparentes. Kumo pourtant semblait être à l'écart de ces tourments et tempêtes qui menacait le monde moderne.

Ce dirigeant et gouvernant était donc tout à fait nécessaire pour la suite de la balafrée, et elle poserait les questions comme elles viendraient dans son esprit avec la justesse qu'imposait une tel rencontre. Elle n'était rien et partait du néant, et comme tous, comme chaque homme Freya voulait tout mais plus important que le pouvoir elle voulait la sécurité de ceux qu'elle aimait. Ce sentiment nouveau s’immisçait en elle et poussait les instincts guerriers qu'elle avait longuement accepté.

Son pas sur le marbre et le carrelage menant au bureau du Kage s'intensifiait comme si la pression qui n'était pas encore en elle se libérait. Aucune raison d'être tendue à part si les questions déplaisaient au Kage. La prison n'était pas loin du palais après tout.

On lui ouvrit la porte et posant genoux à terre elle prit la parole en accompagnant son intervention d'un ton calme, posé et néanmoins professionnel. Elle n'avait pas élever les cochons avec le Kage après tout.

-Seigneur Raikage j'ose espérer ne point vous dérangez de ma par ma présence.

Elle laissa une courte pause avant de reprendre.

-Je suis ici pour parler quelques instants avec vous si vous acceptez de répondre à mes interrogations.

Nul besoin de se présenter il savait déjà probablement plus de choses sur elle que la rousse n'imaginait. Irelya pendant ce temps lui susurrait de se ruer sur cet homme dont la présence la mettait mal à l'aise. Mais la lame resta objet de sa maitresse pour encore quelques instants.

Le ton était donné.

Simple et courtois sans qu'une once de début de relations amicale ne s'installe entre les deux protagonistes. Et c'était logique et cela découlait du sens de la venue dans ce village la rouquine qui affichait désormais une mine sérieuse et impassible. Elle n'avait également pas tout son temps et irait donc droit au but. Elle doutait que les règles de la politesse et du chaleureux accueil Kumojin l'autorise à éclater une cigarette en cet instant, elle réprima son addiction en se relevant et en dévisageant celui qui dirigeait Kumo. Un homme comme les autres à qui il manquait néanmoins un bras, comment l'Ombre de Kumo en était-elle devenue manchot? Quel évènement avait il conduit à ce drame et à cette horrible apparente blessure et mutilation extérieur. Quoi qu'il en soit la rousse n'avait plus le temps. Elle sortit Irelya de son fourreau et passa son index sur l'acier froid et semblant pourtant toujours prêt à intervenir.

-Je suis Kirijin.

La bombe était lâchée et ce n'était que le début, la lame miroita et renvoya les rayons que le soleil envoyait dans la pièce. La balafrée ne laissa que peu de temps entre sa précédente tirade et ce qu'elle continuerait à annoncer. Un vent sembla passer sur le visage de la femme qui devint soudainement lourd et triste. Des dizaines de souvenirs se battaient dans son esprit pour ne pas disparaitre en même temps que les émotions avaient presque le dessus pour la submerger.

-Je suis sabreur. Je suis ce que Kiri avait de plus précieux et aujourd'hui je suis réduit à l'état d'errante. Nul demande d'émotions ou d’apitoiement sur mon sort Raikage simplement j'aimerais vous faire comprendre le contexte dans lequel je suis venue à quémander votre aide

Maintenant qu'il pouvait cerner mieux qui elle était et d’où elle venait les choses sérieuses pouvaient commencer, dès à présent les questions et les demandes de réponses auraient un unique but:Faire pencher l'opinion du dirigeant de ce village fleurissant et puissant pour qu'il comprenne les dangers que représentaient des dangers qu'il ignorait.

-Le shukai. Cette alliance dont vous avez sans doute entendu parler, cette alliance regroupe certains de mes anciens camarades et porte fièrement l'étendard de l'unité. Mes mots ne seraient pas assez remplis de sens et d'émotions pour vous faire comprendre mon ressentiment quant à cette entité alors je ferais simple. Le shukai n'est pas neutre et n'a l'a jamais été. Le shukai ne vient pas en pacifiste pour clamer des alliances et faire de ce monde l'utopie qu'il ne sera jamais. Le Shukai est dirigé par des anciens Kirijins et c'est là que les faits parlerons plus que moi. Je ne suis pas une menteuse et n'ai pas la réputation de l'être et j'ai rencontré lors de mon voyage plusieurs personnes mais l'une m'a marqué à vie.

Elle comptait bien démontrer ce qu'elle avait vécue comme évènement traumatisant à ce personnage qui semblait être emplit d'une grande sagesse et dont la réaction serait en adéquation avec ce qu'il penserait.

-Une enfant, la fille adoptive de Kaguya Aoji nom célèbre dont l'influence n'est plus à présenter. Elle s'est présenté aux portes du Shukai avec cette dernière et a été reçus par ses anciens camarades, cette enfant a été enlevé et libérer uniquement grâce à un traitre dans les rangs du Shukai. Un nom sans équivoque et dont la réputation n'est également plus inconnue. Yusuke, ce personnage que beaucoup décrivent comme un monstre à libérer une enfant en trahissant sa nouvelle patrie sans remords. Je me moque de ce qu'il a fait par la suite mais les faits parlent. Après avoir vaincue la Kaguya ils l'ont enfermés et j'ai apprit récemment d'un de ses anciens compagnons que la mort avait été la seule échappatoire pour cette kirijin. Je continuerais en ne cessant de clamer que cette alliance non contente de regrouper d'anciens survivants de la brume tue les siens sans remords.

Elle laissait son interlocuteur filtré les informations qu'il désirait avant d'enchainer sur la suite de sa demande.

-Cette enfant a également connu ce qui semblait être Hattan. L'avez vous déjà vu? Il semblerait qu'il soit encore vivant et je viens implorer votre clémence en me répondant sans mensonges. Je suis sabreur et nostalgique avant tout et c'est mon dernier contact qui puisse encore me relier à mon passé.

Des larmes coulant le long de ses joues, des larmes de rage et de haine envers tout ceux qu'elle détestait. Ses pleurs rencontrèrent l'esprit vengeur de sa lame et à son contact les larmes devinrent pétales de glaces. Elle était une rose dont les pétales secréteraient le pire des poisons pour ces traitres sans nom et honneur.