HRP:

J'avais suivi ma maîtresse le long du dédale de couloirs jusqu'à parvenir enfin dans une grande salle avec autant de portes que de participants. J'étais naturellement restée vers les membres de mon équipe, Sahori et Van, comme si leur présence pouvait m'apporter un peu de réconfort. J'avais également conversé rapidement avec Aokiji avait lequel j'entretenais des liens qui se renforçaient avec le temps. Mais dans l'ensemble je me tenais relativement discrète et préférait me concentrer sur l'épreuve qui nous attendait même si je n'avais encore aucune idée de quoi il en retournait. Les examinateurs avaient bien gardé le secret et c'est ce même mystère qui me faisait me poser des questions par dizaines, par centaines. À quoi ou à qui je devrais faire face? Qu'est-ce que les responsables avaient prévus pour nous? Nous étions la première volée à tenter le passage au grade de Chûnin et il n'y avait pas de précédents. Est-ce que la barre avait été placée trop haute ou au contraire pas assez? Est-ce que nous risquions la mort ou simplement l'élimination? Toutes ces questions tournoyaient dans mon esprit à un rythme effréné, renforçant encore la pression que je m'étais mise naturellement sur les épaule. Mais la question primordiale, celle qui me hantait depuis le retour de ma mission avec Asuna, restait encore et toujours la même: serais-je à la hauteur?

Un début de réponse sembla se profiler lorsque ma senseï nous expliqua ce que l'on attendait de nous ainsi que l'endroit où nous nous trouvions: les salles d'interrogatoire du Johô, rien que ça... Un mauvais pressentiment m'envahit même si le sourire que nous adressa la Samui me réconforta quelque peu. Je gardais le silence pendant le reste des explications tout en observant discrètement, à la dérobée, les autres participants. J'en connaissais la plupart mais certains d'entre eux restaient de parfaits inconnus. Peu importe finalement puisque les épreuves allaient se dérouler individuellement. Une bonne chose finalement puisque j'aurais très bien pu tomber avec ce psychopathe d'Arekushi. Je ne comprenais toujours pas ce qui avait poussé les dirigeants à lui permettre de rejoindre les rangs de l'alliance et je ne le comprendrais sans doute jamais. Mais pour être honnête je m'en fichais!

Une fois les salles attribuées à chaque candidat, ma senseï nous libéra l'espace pour nous permettre d'accéder aux portes que l'on nous avait désignées. Je ne me dirigeai pas tout de suite vers la sixième, celle qu'on m'avait attribué. Je préférais laisser le soin aux autres candidats de pénétrer dans leurs salles respectives dans l'espoir de pouvoir distinguer ce qu'il se cachait derrière. La connaissance, même infime, pouvait être une arme redoutable. Je tournai mon regard vermeille vers Van en me rappelant que c'était grâce à lui que j'avais pu comprendre ce point essentiel. Je lui adressai un de mes rares sourires avant de lui faire un signe de la tête puis un autre à Sahori. Nous devions réussir, ne serait-ce que par respect pour l'excellent enseignement dispensé par Yuki. Cette dernière venait d'ailleurs de nous adresser le signe de la victoire comme pour nous encourager. Ça faisait un bien fou...

J'eus l'envie de courir vers elle pour lui demander conseils et informations mais je me ravisai bien vite: même si nous étions ses élèves, elle était assez juste pour ne pas nous favoriser par rapport aux autres. Je me contentai donc d'un signe de la tête pour la remercier avant de m'avancer vers la salle qu'on m'avait assignée.

- "Nous ne vous décevrons pas Senseï!" fis-je en passant à côté d'elle. "Merci pour tout!"

Puis je poussai la grande porte pour pénétrer dans l'inconnu, sur mes gardes...

Un léger soupir.

Elle venait de finir son épreuve numéro 1 dont elle avait eut un mal fou à remplir car en plus de cela, elle revenait avec le bras gauche blessé par les combats, transpercé plutôt par une dague d'une de ces vermines qu'elle avait prit soin d'éradiquer. Cela se voyait sur sa tête, Asuna était mal à l'aise de revenir, comme si soi-disant elle avait « réussie » son épreuve alors que des gens innocents étaient morts. Elle soupirait tout en essayant de se vider le crane. Allez, Asuna, oublie tout ça et concentre toi sur ton futur.

Elle rejoignait alors tout le monde, tous ces gens inconnus où quelques têtes lui étaient peut-être familière, dans le tas, Aokiji, Setsuna et même ce gamin de son équipe, Len si elle se souvenait bien. Ils avaient tous plutôt l'air d'avoir réussi leur épreuve et l'Éclair en soupirait peut-être. Encore plus de compétitivité ? Elle n'en voulait pas, car elle était sûrement parmi tous la plus faible mentalement et physiquement. Elle avait beau se donner des airs de femme forte, tout n'était qu'illusion si on se plongeait dans son esprit.

En fait, non, elle était forte, vraiment. Elle ne le savait peut-être pas encore ou même, elle en doutait. Était-ce preuve d'égocentrisme de se dire forte ? Elle ne voulait pas se transformer en narcisse et mourir au bord d'un lac en contemplant son reflet. Une fleur appelée la « Asuna », hein ? Cela la faisait rire intérieurement, oui, elle arrivait à se faire rire tout seul et elle en avait vraiment besoin pour se réconforter et se donner confiance.

Mais bref, une femme arrivait alors pour réunir tous les genins. Il était écrit que c'était Samui Yuki, bras droit du Joho. Une femme aussi respectable que belle, c'est que pensait tout du moins Asuna. Elle expliquait alors aux candidats que les salles juste devant eux étaient des salles d'interrogatoires, des salles où des criminels et suspects avaient sûrement dû être interrogés. Aujourd'hui, la criminelle, c'était Asuna ? Elle s'amusait à s'imaginer comme une fille violente et meurtrière, tout l'inverse de ce qu'elle était d'ailleurs.

La salle 5.

C'était sa salle, elle passait alors rapidement proche de la dénommée Yuki pour la remercier des informations et se retrouvait alors devant la porte. Apparemment elle allait se retrouver face à face avec un très puissant Shinobi. Elle inspirait un bon coup en pensant au chemin qu'elle avait parcouru, à toutes les souffrances qu'elle avait endurée pendant toutes ces années : sa mémoire, ses amis perdus, la solitude. Oui, elle méritait comme tous les autres de devenir quelqu'un, quelqu'un de plus reconnue. Elle appuyait alors sur la poignée de la porte, la poussait.


Elle entrait.

Les deux blonds avaient enfin pu faire leur rapport, et Aokiji ne put s’empêcher de remarquer qu’ils étaient les premiers à avoir achevé la première épreuve. Etait-ce bon signe ? Ou pas ? Le Samui s’en fichait un peu. Len et lui s’étaient montrés efficace et efficient, en démantelant cette organisation mafieuse spécialisée dans l’espionnage. Au fur et à mesure, les autres Genins faisaient leur arrivée au Palais du Triumvirat. Le second binôme a arrivé était celui du Jisetsu qu’Aokiji ne connaissait que trop bien. Il était accompagné d’une jeune femme au à la chevelure de couleur rose, qui, selon ce qu’il avait pu entendre ici et là, n’était nulle autre que sa petite sœur. Avait-elle le même tempérament que son grand frère ? Cela était une autre histoire…

Quoiqu’il en soit, les équipes continuèrent à affluer. Des visages connues, comme Setsuna et Asuna, et d’autres moins. Ils n’étaient pas si nombreux que ça enfin de compte, et le lorsque la jeune Yuki fit son entrée dans la pièce, Aokiji comprit très vite que les jeux étaient faits. Ils seraient donc au nombre de huit pour la seconde épreuve. Un premier écrémage avait donc été effectué et le résultat fut plutôt accablant. Mais bon, tant que lui et ses amis étaient qualifiés, le Samui ne pouvait pas se plaindre.

Il était maintenant temps de passer à la suite de l’examen. La Samui leur expliqua que le rapport fera l’objet d’une évaluation qui sera notée. Puis, l’adolescente les conduit dans un lieu plutôt glauque. Il s’agissait en fait du centre interrogatoire du Johô, une antichambre comprenant huit salles, une pour chaque candidat.

Aokiji s’est vu attribué la salle n°7. Chiffre fort pour les superstitieux, ce que n’était pas du tout le jeune homme. Il lança un rapide regard à sa chère vagabonde. Elle semblait extrêmement concentrée. Ils n’avaient pas eu l’occasion de passer beaucoup de temps ensemble ces derniers jours, ce que déplorait le Samui. Enfin bref ! Ce n’était pas le moment d’avoir une peine de cœur ! Il était en plein examen ! Il se positionna donc devant la porte qui lui avait attribué, prêt à affronter peu importe ce qui se trouvait de l’autre côté.

« C’est parti… »

Aokiji agrippa vigoureusement la poignée de la porte et fit son entrée dans la pièce.

Arrivant vers nous, Len remarqua directement le jeune âge de la Vice-Capitaine du Jôho, ou bras droit, peut importe. Un peu plus vieille que lui, la jeune femme semblait franchement inquiète en voyant l'heure tourner. Et même si Len ne le voulait pas, il capta des pensées de cette jeune femme, apparemment inquiète pour ses deux élèves... C'était ennuyeux.

Car en plus de n'en avoir strictement rien à faire de ce que pensait la Samui, cela prouvait que Len avait encore du mal à contenir son pouvoir de façon entière. En soit, il pouvait isoler son esprit de celui des autres, mais quand une pensée devenait trop persistante, et qu'il n'avait pas de quoi se focaliser, il continuait à grappiller des informations à droite, à gauche. Aussi, il fallait dire que ce n'était pas compliqué de dénicher l'info qu'il avait. Car c'est en voyant deux participants qu'elle prit un air soulagé.

La première, Len la connaissait. C'était Sahori, avec qui Len avait capturé un Sexomniac, soit disant pédophile et arrêter un prof' beaucoup trop obsédé par son boulot. Elle pouvait sembler gentille, mais c'était une vrai casse-pied !

Ensuite, dans la salle, il y avait Nakagawa Setsuna et Jisetsu Arekushi. Deux personnes étant précédemment passées dans les mains du Passeur. S'il aimait beaucoup la présence de la future petite amie d'Aokiji, l'autre l'insupportait. Un jour, il lui détruirait son esprit, morceau par morceau, avant de le laisser à l'état de légume. Oui, le blondinet le haïssait.

Sinon, il y avait aussi Asuna, sa coéquipière sachant bien faire la cuisine, et Aokiji qui lui, et bien... Etait son grand-frère de cœur, en quelque sorte. Les autres participants, il n'avait jamais eu a faire à eux, alors pourquoi s'en soucier ?

Dès qu'il eut le numéro de sa salle, il fit un petit "Salut" sympathique à Aokiji, avec un grand sourire, avant d'entrer dans la salle... La dernière ? Il y avait intérêt que ce qu'il se trouve à l'intérieur, soit assez malin pour déjouer le petit chat aussi rusé qu'un renard.

Cette fois, c'est terminé! Je suis soulagée et tendue à la fois lorsque je rejoins la salle centrale où nous avons reçu les instructions avant de rejoindre nos examinateurs respectifs. Mon examinateur ne s'est guère montré loquace quant au résultat de mes épreuves mais je sais que je n'aurai pas à attendre longtemps avant d'avoir des informations à ce sujet. Pour l'heure je peux enfin récupérer et me rassurer en me disant que quoi qu'il arrive, j'ai donné le meilleur de moi-même et que la suite ne dépend plus de moi. Je me sens lasse. Ce n'est pas de la fatigue physique, de ce côté-là tout va bien: je n'ai pas bougé de mon fauteuil pendant toute la durée de l'épreuve Mais c'est mon esprit qui montre des signes de faiblesse alors qu'il a été sollicité sans ménagement pendant de longues minutes. Combien de temps l'examen a-t-il duré? Je n'en suis même pas certaine tant ce voyage intérieur dans mon imagination a été intense...

Je ne suis pas la première à rejoindre la salle mais pas non plus la dernière. Je sais que cette épreuve n'est pas un concours de vitesse et que la rapidité n'influera en rien sur les résultats. Malgré tout je suis rassurée de voir que je suis dans la moyenne et que la fatigue peut également se lire sur d'autres visages. Du moins est-ce ainsi que j’interprète le regard de mes camarades. Asuna et Aokiji sont déjà là, tout comme Arekushi - ce détail soulève en moi une pointe de jalousie - et la jeune femme que je ne connais pas mais qui semble bien s'entendre avec lui. Mais aucune traces de Len ou de mes deux camarades, Van et Sahori. J'espère en silence qu'ils s'en sortent bien et que leur absence ne signifie pas un échec à l'examen. D'ailleurs peut-on échouer? Si leurs épreuves ressemblent à la mienne, ils sont opposés à une majorité de choix. Et j'ai confiance en mes coéquipiers pour les réussir avec brio. Tout comme dans les capacités de Len à se sortir des situations délicates. N'a-t-il pas survécu seul malgré son jeune âge? Là encore avec une efficacité qui aurait fait pâlir la plupart des orphelins?

Yuki-senseï est là elle aussi et je me rappelle des propos de mon examinateur qui ressemblent à des conseils: rentrer chez moi pour me reposer et rassurer ma senseï. J'ai d'office réfuter la première option. Je ne compte pas me reposer avant de savoir si oui ou non mes coéquipiers ont réussi leurs examens. Ne serait-ce que par curiosité mais aussi parce que j'ai envie de recueillir leurs impressions. En revanche puisque la Samui est encore dans la pièce et que mon épreuve est terminée, je compte bien échanger quelques mots avec elle. Je suppose qu'elle veut savoir ce qu'il s'est passé et recueillir mes impressions. En tout cas moi j'ai envie de les partager avec elle:

- "Vous saviez ce qui nous attendait ou vous n'aviez pas été mise dans la confidence?" fis-je en la rejoignant. "Je crois que ça c'est bien passé en tout cas même si mon examinateur n'a rien laissé paraître! En tout cas, je l'espère... Vous avez pu observer ce qu'il nous arrivait?"

Je lui pose ensuite la question qui me brûle les lèvres depuis que j'ai quitté ma salle d'examen:

- "Et Van et Sahori? Des nouvelles d'eux? J'imagine que vous ne pouvez rien me dire tant que l'épreuve n'est pas terminée mais est-ce qu'ils ont déjà terminé et sont rentrés chez eux? Ils sont toujours en examen?"

Je remarque alors quelques bandages qui dépassent de sa tunique. Je ne les avais pas remarqué avant car j'étais trop concentrée sur l'examen pour y prêter attention. Et puis ma senseï n'est pas du genre à se plaindre ou laisser paraître une quelconque faiblesse. Je l'ai appris au fil des semaines et des entraînements en sa compagnie. C'est donc un ton plus bas que je lui demande ce qu'il en est:

- "Que vous est-il arrivé senseï?"

Je reste à ses côtés même si j'ai envie de rejoindre Aokiji et Asuna pour recueillir leurs impressions sur leurs propres tests. Mais j'aurai tout le temps pour ça plus tard. Je m'autorise néanmoins quelques sourires ou signes à leurs intentions, histoire de leur montrer que je ne les ai pas oublié et que je compte bien avoir une discussion avec eux plus tard. Mais chaque chose en son temps...

Le dernier choix du Hoheinheim le fit quitter l'illusion dans laquelle il avait passer son épreuve. Content de se retrouver à nouveau dans la salle blanche capitonnée il se releva après avoir écouter les consignes de son examinatrice. Celle-ci loin de démontrer un quelconque signe concernant les résultats du genin, Nabkine resta de marbre et ce au plus grand désarroi du lumineux qui aurait aimé avoir un aperçu de sa performance affiché sur son faciès. "Tant pis ! " se dit-il avant de rejoindre le reste des participants ayant déjà terminer leur épreuve.

La porte se referma derrière lui et lorsqu'il posa les yeux au centre de la pièce il aperçu du coin de l'oeil la Gogyou qui venait tout juste elle aussi de terminer. Sourire aux lèvres il ne pu s'empêcher de commenter la situation amusante dans laquelle ils étaient tous les deux. " Encore une fois les deux derniers... Je vois qu'en équipe où seul nos résultats ne changent pas... C'est amusant non ? Akasushi chan ! "

Les deux se dirigèrent sans que la jeune femme ne relève la phrase du Hoheinheim. Le regard qu'elle lui jeta signifiait bien plus encore que de simples mots. La voix de Yuki sensei raisonna lorsqu'elle vit ses deux élèves approcher. Setsuna était déjà là et toutes deux étaient en train de discuter. Van s'approcha en prenant cette fois-ci le temps de regarder son sensei de plus près. Les bandages qui l'enroulaient semblaient couvrir une bonne partie de son corps. La blessure était sans doute plutôt inquiétante ce qui eut don de faire dresser les poils du Hoheinheim lorsqu'il s'imagina la personne capable de porter un tel coup à leur sensei.

" J'ai cru entendre le mot restaurant ? " Le ventre du Hoheinheim lui fit ressentir sa faim après toutes ces épreuves. Sans prendre le temps de s'arrêter depuis leur retour du campement nomade dans le désert rocailleux, Van et Sahori n'avaient tout deux pas même prit le temps de manger un bon repas entre tout ça.

" Nous parlerons de l'épreuve autour d'un bon repas ne perdons pas plus de temps allons-y ! "

Comme d'habitude je peux compter sur le soutien de ma senseï. J'essaie de rester neutre lorsqu'elle me prend la main mais ce contact fait un bien fou après tous ces choix qu'on m'a imposés. Rien de très physique c'est vrai mais la fatigue psychologique n'est pas plus aisée à supporter que celle du corps, bien au contraire. Je me surprends à penser que j'aurais sûrement préféré qu'on me confronte à des séries d'adversaires comme ce fut le cas pour la dernière épreuve. Aussi lorsque la Samui suppose que je suis fatiguée et ajoute qu'il n'est jamais facile de se remettre d'un tel Genjutsu je me contente d'un signe de tête pour approuver. Pourquoi nier? Je ne vais de toute façon tromper personne... Et puis au moins est-elle consciente que j'ai fais de mon mieux et que, comme elle l'a si bien dit, c'est déjà une victoire en soi.

J'attends ensuite l'arrivée de mes coéquipiers avec impatience. Ils ne tardent heureusement pas à nous rejoindre et l'équipe est à nouveau réunie. J'ai hâte d'aller faire un tour au restaurant et de manger à ma faim tout en nous racontant nos examens respectifs. L'attention de senseï est plus que louable d'ailleurs: un repas au resto, que demander de mieux? En plus j'ai une faim de louve et je compte bien manger à ma faim d'autant plus que Yuki doit disposer d'une fortune impressionnante. J'aurai ainsi moins de scrupules à commander tout ce qu'il me passe par la tête. Et puis après une journée comme celle-là nos corps ont besoin de forces. Nous n'avons pas vraiment pris de repos avec toutes ces épreuves et un peu de détente nous fera le plus grand bien. Je ne me souviens même pas de la dernière fois que j'ai pris le temps de manger tranquillement, l'esprit calme.

Van est visiblement du même avis puisqu'il relève le mot restaurant avant d'ajouter que nous ferions mieux d'y aller. Sahori reste silencieuse et je me demande un instant si son épreuve ne l'a pas complètement vidée de ses forces. Je ne peux pas m'empêcher de lui jeter un regard interrogateur même s'il n'a échappé à personne sans doute que nous ne sommes par les meilleurs amies du monde. Mais ces épreuves ont rapproché les genins et plus encore l'équipe Tsukimi. Du moins est-ce l'impression que j'ai. J'approuve donc d'un signe de la tête la remarque du seul élément mal des Tsukimi:

- "Oui, allons-y! Le temps de prendre une bonne douche et on se retrouve pour le repas? D'ailleurs où est-ce qu'on va?"

J'espère que c'est dans l'un des restaurants réputés de la capitale mais je ne me fais pas trop de soucis à ce niveau-là. Yuki-senseï ne va certainement pas nous inviter n'importe où pour nous récompenser. Néanmoins je jette un dernier regard discret à ses bandages en me demandant qui était cette mauvaise rencontre. Puissante comme elle, j'ai un peu de peine à imaginer quel genre de shinobi a pu la mettre dans un état pareil. Mais je ne compte pas insister sur le sujet. Si elle avait voulu en dire plus, ce serait déjà fait...

La fille rigola suite aux propos de son compère, sans le reprendre. Que le résultat qui compte, on est là, aurait-elle eu envie de souffler. Un timide sourire ensuite, elle avait beau faire comme si de rien n’était, un tourment était née dans son cœur suite à cet étrange examen, où le plus dur de tout fut le genjutsu. Aussi, elle suivait le groupe sans trop discuter, mais la présence du poisson visible dans ses cheveux aurait pu la trahir, il lâchait d’ailleurs une bulle d’air dans son aquarium ambulant, comme pour la rappeler à l’ordre.

-Ok, faisons comme ça…

En vérité, elle n’avait écouté qu’à moitié, un pas lent et toujours son monde, elle s’éloignait de ces derniers, difficile d’expliquer ce qui l’animait alors. Qu’est-ce que je fais ici ?

-Mammmmaaaaaa !!!!

Une voix encore plus familière encore et très vite la chaleur de petits bras venant l’enlacé. La Gogyou le serra fort, peut-être plus que d’habitude même, mais ce dernier ne semblait pas s’en plaindre, en prime, il chassait toutes ses idées noires en un instant.

-Alors ! Alors !

Elle le fixa un instant en reprenant la route vers leur chez eux. Alors ?... Alors il lui avait manqué plus que jamais.

-On va manger au restaurant.

Information qui semblait l’enchanter, certes, il n’était pas prévu au programme, mais personne n’avait exclu les invités non plus non ? Alors la décision fut prise, un bain, des changes et les voilà en route pour se rendre sur le lieu de rendez-vous… cependant un détail….

-Mama..?

Son regard dans celui de son fils, le même et pas dans la forme et dans la couleur, mais bien dans la lueur et son expression… Interrogation intense des iris, comme si l’autre avait la réponse…

-C’est où déjà… ?

Le môme clignait des yeux sans comprendre, inclinant sa tête sur le côté… Le garde du palais Buki tout proche se mit à rire…

-Je vous y emmène ?...

Suggérait-il… Bonne idée. Par chance, ici, tout le monde savait ce qu’elle allait faire avant elle, pour une fois que ça n’avait pas que des mauvais côtés…