Voilà maintenant presqu’une semaine que j’ai finalement quittée Kiri, trop connue, trop déserte, et maintenant trop morbide pour moi. Avec toutes ces ruines partout sans âme qui vivent, je vous assure qu’il y a de quoi vous foutre les jetons. Du coup je me suis faite passée pour une touriste à bord d’un navire civil, l’absence de preuve concernant mon existence aidait grandement. Je n’avais ni bandeau de village, ni trace de moi dans le bingo book. Par contre si ça aidait, ça rendait aussi l’entourage très méfiant. C’est vrai quoi, ma tenue ne passe pas forcement inaperçue. Ma tenue de combat, à savoir un haut blanc à manche longue avec fermeture éclair devant et coupé juste en-dessous des seins. Pantalon blanc avec une ceinture noire autour de la taille qui permet de tenir en place le tissu malgré deux très larges ouvertures sur chaque côté des hanches jusqu’à mi-cuisses, ainsi qu’un sabre placé dans le dos. Et tout ça sous une cape couleur sable que je tiens fermée à la main devant. On voit pas ça tout les jours.

Enfin bon, il faut aussi que je vous explique la raison de pourquoi j’ai pris ce navire. Un peu plus tôt dans la journée, au détour d’une chasse où un sanglier me servait de cible, je suis tombée sur un ninja. Un vrai de vrai ! Sauf qu’il était à moitié mort. Je n’ai pas pu savoir ce qu’il fichait là, ni pourquoi il était aussi blessé, il a rendu son dernier souffle peu après qu’on ait échangé un regard. Et qu’ai-je fais, vous allez me dire, bah je l’ai fouiller. C’est comme ça que j’ai pu d’ailleurs me payer cette traversée maritime. Mais plus intéressant, il portait également une missive. Vous savez, ce bout de papier qui vous dit que vous devez faire ça, ça et ça en échange de … heu … d’argent sans doute. Le sang du macchabé avait effacé une partie du texte, mais on pouvait tout de même bien lire qu’il s’agissait d’escorter une certaine Ketsueki Orihime jusqu’au village caché de Suna. Rien de plus. Je suis restée plusieurs minutes à hésiter quand même, et puis finalement pourquoi pas. Au moins ça donne une bonne raison pour quitter le bercail.

C’est ainsi que je me suis retrouvée à voyager, ballotée par les vagues et les plaintes due au mal de mer de certains passagers, jusqu’à la ville portuaire d’Odaichi. Chouette ville au passage, sans rien de particulier en terme d’architecture mais la présence du sable était partout. Et puis il faisait chaud. D’accord Suna c’est un pays désertique mais je pensais pas qu’il ferait si torride. Je descendis du navire quand nous accostâmes au port et rabattis le haut de ma cape sur mon crâne, à la manière d’une capuche. Ce serait stupide de prendre une insolation dès ma première mission … Bien, maintenant il faut trouver cette Ketsueki Orihime. Je regardai à nouveau l’intitulé de la mission, mais le sang cachait les fins de phrases, et avec la chance que j’ai c’est dessous qu’il y a noté où cette femme se trouve …
Bon bah faisons la méthode ancestrale :

« Excusez-moi, est-ce que vous connaissez une femme répondant au nom de Ketsueki Orihime ? »

Telle fut ma question sur toutes les personnes croisées, esquivant au passage les « pourquoi ? » qui m’étaient lancés. Tous y passèrent, jusqu’à une dame portant un parasol sur l’une de ses épaules et un kimono blanc. Certainement une bourgeoise du coin. Elle en saura peut-être plus.

Donneur de mission a écrit:

Saibogu Oniri & Kaguya Milly & Ketsueki Orihime :

Les troupes de Suna sont en ce moment assez occupées, aussi vous êtes envoyés pour escorter la jeune Ketsueki Orihime et de la ramener en toute sécurité au village de Suna.

Bonne chance !

J'avais reçu cette missive au beau milieu de l'après-midi. Pestant contre ce nouvel ordre de mission si soudain, j'avais tout juste pris la peine de le parcourir brièvement du regard avant de l'envoyer valser à l'autre bout de ma chambre. Non, mais pour qui se prenaient-ils ? Les chefs du village peut-être? Bon ok, ils marquaient un point. Néanmoins, ils commençaient à abuser. Ces derniers ne semblaient pas s'être rendu compte dans quel état m'avait mit mes dernières investigations dans ce temple maudit. Je pouvais le clamer haut et fort d'avoir souffert pour mon village. Et tout cela pour quoi ? Une misérable statuettes dont ces foutus chercheurs n'en verraient jamais l'utilité !

De geste brutale de la main j'envoyai également valser à l'autre bout de la pièce le plateau de thé ainsi que toute sa porcelaine. Miria fut prise d'un sursaut en me voyant agir de la sorte. Au comble de l'horreur elle me demanda de me calmer. Je lui adressai un regard assassin et lui ordonnait de d'aller nettoyer le sol, là où s'était écrasé le plat. Cela lui apprendrait à cette petite pimbêche d'oser me parler sur ce ton. Il s'agissait peut-être de Miria, mais il ne fallait pas oublier qu'elle n'était rien de plus qu'une servante et que je me devais de savoir la remettre à sa place. Bon, d'accord, j'admettais se sentir légèrement sur les nerfs depuis le début de ma convalescence. Il ne fallait pas m'en vouloir, cela faisait pratiquement deux semaines que j'étais alitées. Deux maudites semaines qui retardaient la venue de ma bien aimée Yami au manoir. Et dire que si tout s'était parfaitement bien passé durant notre mission je n'en serais point là.

Tout était de la faute de ce Shinji. C'est à lui que je devais en vouloir, lui qui nous avait tous mis en danger avec son comportement burlesques. Il valait mieux pour ce pathétique cafard qu'il ne croise plus jamais ma route sans quoi je me verrais dans l'obligation de le tailler en pièce pour ensuite aller enterrer son immonde cadavre dans le désert !

-Oniri-sama, vous devriez prendre vos médicaments...

-QUOI !

Je tournais la tête et lançais un regard virulent avant de constater qu'elle me tendait quelque pilules que le médecin m'avait conseillé de prendre pour calmer mes nerfs suites au choque émotionnel qu'avait causé mon affrontement contre cette foutu momie. Jamais n'avais-je entendu pareils âneries. Comme si combattre une simple momie et parvenir à la vaincre d'extrême urgence en ayant la moitié du corps réduit en miette pouvait se présenter comme un événement traumatique à mon sens... Cet imbécile avait meilleur temps de dire que je ne supportais pas le fait de passé mon temps allongé dans un lit à ne rien faire et que cela avait une singulière tendance à me taper sur le système. Je voulais sortir au plus vite !

Lança un nouveau regard méfiant envers Miria. J'attrapai malgré tout les pilules afin de les ingurgiter cul-sec. Je manquai alors de m'étouffer et ma servante s'empressa d'aller me chercher un verre d'eau afin de faire passer tout ceci. Je décidai tout compte fais de suivre son conseil. Ma soudaine agitation n'avait pas manquée de raviver la douleurs de mes blessures... Deux côtes cassés, une entorse au bras, une déchirure musculaire au niveau de l'épaule, de multiples courbatures ainsi que de nombreuses lésions cutanés dont certaines avait nécessité des points de sutures. Voici le bilan de mon expédition archéologique... Et après, on me demandait de rester calme. Cela se voyait clairement qu'ils n'étaient pas à ma place...

Après être retournée dans mon lit, il m'eut suffit de cligner des yeux pour m’apercevoir que quelque chose clochait. Ou bien mon horloge ne fonctionnait plus, ou bien quatorze heures venaient brusquement de s'écouler sans que je ne me rende compte. Je jetai alors de brefs coups d'yeux dans ma chambre pour m’apercevoir que nous avait été ranger et nettoyer. En effet, je mettais endormis instantanément sans m'en apercevoir. Ces petites pilules se révélaient diablement efficace au point où cela en devenait presque inquiétant...

Désormais un peu plus reposée et l'esprit tranquille, je me relevais péniblement sur mes jambes. Un épais bandage couvrait l'ensemble de mon buste et servirait à le maintenir le temps que mes côtes se remettent en place. J'avais également le bras gauche dans une atèle... Pour le restant de mes blessures, elles n'étaient pratiquement plus visible. Les services hospitalier d'iroujutsu se révélaient particulièrement efficace. Je pouvais m'estimer heureuse de guérir aussi rapidement après avoir prit une telle raclée...

Mon attention fut attirée par un document froissé posé sur ma commode. Je me rappelais alors qu'il s'agissait de cet ordre de mission. Ayant peine à croire qu'ils osaient me confier une nouvelle tache alors que je me trouvais en pleine convalescence, je pris le document pour l'examiner plus en détail. Il était visiblement question d'escorter une personne. Malheureusement, dans ma hargne, j'avais endommagé une parti du document, détruisant ainsi de précieuses informations. Je devais visiblement me rendre au port d'Odaichi afin d'accompagner une certaine Orihime jusqu'à Suna. Il me fut impossible de lire son nom de famille comme celui de shinobi censé m'épauler durant cette mission.

Dans mon malheur, j'avais la chance de me trouver dans la résidence secondaire familial et donc non loin de Shinrin Mitsurin. Il ne me faudrait donc qu'une ou deux heures de voyage pour parvenir rapidement à destination. Peut-être était-ce pour cette raison que l'on m'avait confié cette mission. N'ayant d'autre choix que de m'y résigner je décidai d'enfiler une tenue adapter pour les longs voyage. Une tunique sous couverte d'un gilet beige le tout accompagné d'un pantalon noir serré ainsi que d'une paire de bottes marron qui feraient l'affaire. Pour me protéger des vents et du sable je pris également la peine de revêtir un pochon marron à capuchon en plus d'une écharpe beige. Côté équipement, il s'avérait hors de question de transporter quoique ce soit d'encombrant au vu de mon état. Je me contentai alors d'une simple ceinture d'explosifs ainsi que de mes pistolets rangés dans leurs holsters attachés autour de mes cuisses. Le bras gauches toujours attelé, je pris une boîte d'analgésique ainsi que divers provisions pour la route puis décidai de partir dans l'instant. Plus vite je serais débarrassée de tout ceci, plus vite je pourrais à nouveau me reposer.

Les médicaments réprimèrent la douleur si bien que je pus de nouveau me mettre à courir. Miria se figea d'étonnement en me voyant agir de la sorte. Je lui adressai un sourire mesquin.

-Je vous souhaite une bonne journée ma chérie. Retrouvez-moi à la résidence principal au village d'ici deux jours. Dis-je sans prendre la peine de m'arrêter.

Une heure s'écoula tandis que j'affrontais l'ardeur du soleil couchant. Le capuchon de mon poncho rabattu sur ma tête me protégeait de l'agression de ses rayons tout en cachant mon visage. J'arrivais finalement au port d'Odaichi et prenais la direction des quais est, là où se trouvait le point de rendez-vous. Sautant entre les immeubles, je me posai sur le dernier faisant face à la mer. J'inspirai une grande bouffée d'air salin qui me fit le plus grand bien. Qu'il pouvait être parfois salvateur de contempler cette immense étendue bleuté à contrario avec celle jaune orangé du désert. En contrebas la foule s'agitait dans toutes les directions. Les marins déchargeaient le contenue de leur navire sur les quais. On pouvait voir d'imposantes caisses s'empiler les unes sur les autres. Il pouvait s'agir d'épices parvenues des quatre coin du continent, mais aussi de poissons frais pêché au large. L'odeur de ces derniers imprégnait les ruelles. J'aurais sans doute passée un certain temps à trouver mes deux comparses si leurs allures ne se démarquaient pas autant du restant de la masse humaine. Toutes deux portaient de bien étrange tenue et on devinait aisément qu'elles étaient étrangères à ce pays. Cependant la tenue de combat de l'une et l'habit monacale de l'autre me firent comprendre ce qu'il en retournait. D'un bon agile je descendis sur les quais. J'avais sauté suffisamment haut afin que toutes deux remarque mon arrivé. Je traversai alors la foule pour les rejoindre et retirai mon capuchon pour les accueillir.

-Je vous souhaite la bienvenue au pays du vent mes chères. Je me nomme Saibogu Oniri. Puissiez-vous me faire part de vos identités ? Il semblerait que nous soyons chargez de vous escorter madame... Dis-je d'une voix qui paraissait affable, mais était en réalité totalement faite d'hypocrisie.

J'abusai de ces mots dans l'unique but de faire bonne impression et d'encourager les appréciations aux yeux de mes supérieurs. Je n'avais pour ainsi dire que faire d'elles. Tout ce qui m'importait à présent 'était de partir rapidement, afin de rentrer tout aussi rapidement.

Et bien sur qu’elle en savait plus. C’était elle que je cherchais. Vous auriez dû voir ma tête à ce moment-là. Je la regardai des pieds à la tête, avant de me reprendre et d’hausser les épaules.

« Ah bah parfait, je suis là pour vous escorter mam’zelle Ketsueki dans votre voyage. On attend simplement la deuxième personne, parce qu’il me semble que vous avez demandé deux soutiens, et ce sera bon. »

Je m’adossai au mur le plus proche, histoire de profiter de l’ombre qu’offrait les quelques tuiles qui dépassaient du toit, et observa les environs. C’est qu’il y a du monde quand même. Mais ce ne sont là que des civils, il suffit de voir leur tenue, leur comportement. D’ailleurs à ce propos, j’eu beau regarder, la mystérieuse Orihime ne semblait pas porter de bandeau de ninja. Vous savez, ces bandeaux avec une plaque de métal sur la quelle est gravée l’insigne du village d’où on vient. Bah elle n’en portait pas non plus, ou alors elle le garde caché.

Un mouvement sombre au-dessus de la foule me fit lever les yeux. Une femme toute vêtue venait de sauter du toit d’en-face pour atterrir au milieu de la foule. Certainement la seconde personne. Elle s’avança vers nous et découvrit son visage. Plutôt mignonne, des cheveux blonds, des yeux ambrés, une tenue optimale pour affronter le désert. A savoir une tunique sous un gilet beige, avec un pantalon noir pour le bas et des bottes marrons. Et par-dessus un poncho marron à capuche, et une écharpe. Au moins on est sur qu’elle ne va pas attraper froid. Punaise comment elle fait pour ne pas crever de chaud ? Déjà que dans ma tenue je souffre, alors imaginer avec tout ça sur le dos … Impossible. Cela dit ça n’avait pas l’air de la gêner. Elle portait en plus de tout ça une arme à feu attachée à chaque cuisse, et certainement de quoi les remplir quelque part sous tout ce tissu. Punaise je devais faire tellement ridicule à côté. Avec mon nombril et mes hanches à l’air, et mon mini-sabre dans le dos en guise d’unique matos.
La demoiselle semblait cependant blessée si j’en crois son bras gauche emmitouflé dans un tissu suspendu à son cou, comme s’il était cassé. Elle ôta sa capuche de l’autre bras et se présenta, sourire aux lèvres.

« Je vous souhaite la bienvenue au pays du vent mes chères. Je me nomme Saibogu Oniri. Puissiez-vous me faire part de vos identités ? Il semblerait que nous soyons chargez de vous escorter madame …

- Milly, mademoiselle. Milly Hakane. » Nom parfaitement bidon mais c’est la première chose qui m’ait venu à l’esprit à la seconde. « Et voici Orihime, du clan Ketsuki. » Dis-je présentant du regard la femme au parasol. « L’équipe est au complet, si vous n’avez rien de plus à faire on va pouvoir y aller. Quoi que … » Je me tournai vers la nouvelle venue et lui tendis une main ouverte. « Puis-je voir votre manifeste de mission ? Il serait dommage qu’on ait à faire à une imposture. Sans vouloir être méchante. »

Énorme culot ! Puisque de nous trois, je suis très certainement la seule imposture, vu que la mission ne m’a pas été confiée à moi mais à un ninja, à présent cadavre, dans les forêts de Kiri. Mais pas grave, des fois, jouer ce type de carte peut réellement vous disculper de tout soupçon. Ou alors faire l’inverse. Et puis autre chose, je ne sais absolument pas où se trouve le village caché de Suna. Logique dans un sens, si ça s’appelle un village caché, c’est que justement il est caché. Mais avouer que je n’en ai aucune idée pourrait être dangereux. Allons-y avec des pincettes pour le moment.

J'avisai les deux femmes qui se trouvaient sous mes yeux. L'une particulièrement en retrait devait être celle que nous étions chargés d'escorter. Mon attention fut cependant davantage attirée par mon homologue Kunoichi qui, pour ainsi dire, ne passait absolument inaperçue... Je pensai, de ma courte vie, n'avoir jamais vue une poitrine aussi proéminente. Pour faire simple, il lui était particulièrement difficile aux marins, traînant ici et là sur les quais de la regarder dans les yeux tant leurs attention était attirés par cette dernière. Je devais admettre ne pas faire exception à la règle. Dans le même temps, je m'en sentais un peu jalouse, moi et mes œufs sur le plat. La nature ne m'avait pas aussi gracieusement gâtée.

Quoique, je me disais qu'à ce stade là, cela devait se révéler plus encombrant qu'autre chose. Je n'aurais moi-même pus supporter les moult regards de la foule, convergeant en permanence vers ces belles protubérances mammaire, tellement imposantes que l'on aurait dit les mamelles d'une déesse. Le pire dans cette histoire étant qu'elle ne faisait absolument rien pour la cacher, pis encore, elle les mettais en valeur avec cette tenue assez légère qui ne laissait que peu de place à l'imagination. Je devais cependant admettre qu'elle avait une silhouette aussi singulière qu'attrayante. Musclée, mais pas trop, elle arborait une peau mate des plus excises. Cette dernière pourrait facilement laisser à penser qu'elle était originaire de kaze, contrairement à moi avec ma peau diaphane. Oui, à la regarder, elle avait tout de la parfaite femme du désert, sauf peut-être sa tenue qui trahissait sa nature estivale. Admirative devant elle, je fus quelque peu déçue de ne pouvoir apercevoir son visage caché par sa tenue. Aussi voulais-je rapidement remédier à cela.

-Vous savez qu'il n'est pas très polie de garder son visage caché lorsque l'on se présente à quelqu'un ?

Lui expliquais-je d'une voix légèrement hautaine. Elle me demanda alors le document authentifiant mon rôle dans cette mission que je lui tendis sans hésiter. L'idée de passer quelque jour en cette charmante compagnie se révélait plutôt gratifiante. Dans les fais, nous ne devrions avoir aucun problème durant notre trajet, le désert étant sécurisé depuis peu. De nombreuses patrouilles de shinobi arpentaient le pays suite aux séries d'attentats menés sur Suna. Le manque défective m'avait donc directement désigné pour cette mission et ce nonobstant mon état convalescent.

Nous pourrions d'ors dès à présent nous mettre en route, néanmoins je compris qu'il nous serait nécessaire faire une petite halte aux marchés. Non pas que notre protéger ne possédait pas un accoutrement adapté au désert, mais je ne pouvais cependant pas en dire autant pour ma chère Milly.

-Veuillez m'excuser très chère, mais nous ferions bien d'aller acheter quelque vêtement avant de partir. Pardonnez mon audace, non pas que je sois à même de juger votre tenue comme impudente, bien au contraire celle-ci vous sied à ravir, malheureusement, elle sera inefficace contre les affres du désert tantôt face à l'hardiesse des rayons chantants du soleil, tantôt par la clameur glacée de la nuit.

Lui dis-je avec une certaine solennité dans la voix. Je ne pus néanmoins m'empêcher dans l'instant de lorgner ses courbes avantageuses. Elle me faisait envie autant par jalousie que par désir. Il était vrai qu'on ne rencontrait pas tant d'exotisme à tous les coins de rues . Sa présence se révélait comme une aubaine, cependant, avant toute chose, je désirai en apprendre plus sur son sujet. Quand certain philosophe se plaisaient à dire que la curiosité étant un vilain défaut, je me complaisais à penser qu'il s'agissait sans doute de ma plus grande qualité. Prenant le pas vers les marchés, allègrement pavoisée par cette doucereuse compagnie, je pris une nouvelle fois la parole envers cette intriguante femme à la peau mâte.

-Pourrais-je en savoir davantage à votre sujet ? Vous ne semblez pas originaire de ce pays. Êtes-vous une Kunoichi errante ? Qui étaient-vos parents ? A devez vous donc tous ces charmes dont ils vous ont fait dons ?

S'était plus fort que moi. Lorsqu'une personne me plaisait, je ne pouvais m'empêcher de l'aborder en faisant preuve d'une certaine témérité. Si cela se trouvait, elle n'était point du genre tribade, préférant la gente masculine à celle féminin. Quoi qu'il en fut je savais que je ne tarderai pas à le savoir et malgré tout, le voyage s'annonçait plutôt prometteur.

La dénommée Oniri me présenta alors son papier, parfaitement en règle et heureusement pour moi on n’arrivait pas à lire le nom du second participant. Par contre il n’y avait pas plus d’information concernant la localisation du village caché … ça, ça risque d’être embêtant et pour peu que la kunoïchi n’en sache pas plus que moi, on sera bien avancée. Ah mais non je suis stupide, y a le tampon de Suna en bas de la page. Donc elle vient elle-même de ce fameux village cachée, ou elle sait où il se trouve.
Pendant que j’inspectais la missive, elle en profita pour me faire remarquer qu’il était mal polit de se présenter à quelqu’un tout en gardant son visage caché. Quelle cruche je fais, la température et les rayons du soleil sont tels que j’avais complètement oubliée de redresser ce qui me sert de capuche. Je me rattrapai en découvrant ma tête blonde, sourire désolé aux lèvres. La jeune fille put enfin m’observer au complet, et ça se voyait bien que son regard – comme celui des passants – s’attardait grandement sur ma poitrine. Héhé, c’est flatteur. Bah ouais si j’en avais honte, je porterais quelque chose de plus dissimulant. C’est pour ça aussi que ma tenue de combat se restreins à ce que je porte actuellement, et pas beaucoup plus.

Le silence s’installa, un silence gênant de seulement quelques secondes mais tout de même. Puis la demoiselle proposa non pas de partir, mais d’aller faire du shopping. Quelle idée étrange …

« Pardonnez mon audace. » continua-t-elle. « Non pas que je sois à même de juger votre tenue comme impudente, bien au contraire celle-ci vous sied à ravir, malheureusement, elle sera inefficace contre les affres du désert tantôt face à l'hardiesse des rayons chantants du soleil, tantôt par la clameur glacée de la nuit. »

Une seconde, c’est une impression ou elle drague sans le faire ? … Nan c’est certainement une impression. J’approuvai d’un mouvement vertical de la tête, car même si je n’avais pas énormément d’argent, son raisonnement tenait tout à fait la route, et puis j’aime bien sa façon de me regarder. Ça flatte mon égo, héhé. Celle que l’on devait escorter n’exprima pas la moindre plainte, nous partîmes donc en direction des marchés.
Plus on se rapprochait, plus il y avait de monde. Nous étions parfois obligées de nous coller l’une à l’autre pour passer entre deux torrents de touristes en pleine recherche de la meilleure affaire. Personnellement, je cherchais simplement des yeux ce qui pourrait convenir pour traverser le désert de jour comme de nuit. Logiquement ce serait quelque chose comme ce que porte Oniri, même si ça me parait un peu excessif, elle semble bien plus au fait des comportements et matériels à avoir dans ce pays que moi. D’ailleurs à ce propos, je ne voyais pas de bandeau de village sur elle, c’est peut être pas obligatoire en fait …

Elle demanda alors à en savoir plus sur moi, mon pays, mon statut, mes parents, la provenance de ma morphologie. Ça fait beaucoup de chose. Je la toisai du regard en silence. Je sais bien que dans le monde des ninjas, rester discret est une institution. Sur quelques sujets que ce soit. Mais alors comment ne pas déclencher les hostilités tout en gardant ses secrets ? Mmh … Bon improvisons.

« Je suis née à Kiri et j’ai fuis l’archipel peu après la destruction du village. Cependant je n’en ai pas fais partie. Mes parents oui … autrefois … mais pas moi. Donc oui, pour résumer parce que c’est une histoire compliquée, je suis ce que vous appelez une kunoichi errante. » Je marquai une petite pause silencieuse, mon regard se baladant toujours sur tous les stands de vêtements à portée. « Merci pour les compliments, mais je vous rassure que vous n’êtes pas mal non plus. »

Je me stoppai devant une tenue que présentait un marchand. Comportant un turban sur la tête qui pouvait servir d’écharpe, une robe beige couvrant des épaules aux chevilles, une ceinture de tissu marron à la taille et des sandales. Sympa, et si je prend le sac à bandoulière qu’il vend à côté à place des sandales, ça peut le faire. J’interpellai le commerçant et lui demanda le prix.

« Deux cent ryös très chère !

- Je vous la prend à cent. Avec le sac plutôt que les sandales. »

S’en suivit un long moment de marchandage, où se mêlait taquinerie et flatterie, coup bas et instant sérieux. Pour qu’au final j’obtienne la tenue pour cent cinquante ryös, sac compris et sandales offertes. Ceci fait, je me retournai vers Oniri et Orihime, les nouveaux vêtements sous le bras, sourire aux lèvres et toute fière de moi.

« Vous sauriez où je peux me changer tranquille ? »

Music ♫:

La Kunoichi que j'avais face à moi, non contente d'être fortement sexy, s'avérait plutôt sympathique et coopérative ; des éléments qui ne pouvaient jouer qu'en sa faveur. Ce faisant, nous partîmes rejoindre les marchés dans lesquelles elle pourrait faire affaire afin d'obtenir une tenue plus adaptée à la situation. Si elle restait vêtu ainsi, elle aurait tôt fait de finir grillée au soleil et ce malgré sa superbe peau mate. Néanmoins, là n'était pas le cœur du problème, car le crépuscule achevait lentement son déclin sur l'horizon et ma très chère risquait de découvrir un tout autre aspect du désert, notamment en cette saison hivernal. Les vents glacés qui parcouraient les dunes une fois la nuit tombée étaient d'autant plus redoutable que l'ardente chaleur du jours. La température pouvait facilement descendre en dessous de zéro degré. Cela justifiait en grande partie ma tenue. En effet, je comptais mener cette petite troupe en voyageant sous la bienveillance de l'astre nocturne car, quant bien même fut-il question de saison, il fallait toujours éviter de voyager de jour. Qui plus cela étant, le firmament offrait une splendide sentier mirifique. Il nous suffisait alors de suivre la course des étoiles pour trouver notre chemin. Nous aurions par ailleurs tout le loisir de faire plus ample connaissance Milly et moi. En effet, je brûlai d'envie d'en apprendre davantage à son sujet. Désormais, je savais qu'elle était originaire du pays de l'eau, ce qui se révélait plutôt étonnent au vu de sa physionomie, mais j'étais assez mal placée pour juger cela, moi qui conservait une peau diaphane malgré une vie passée à Suna.

-Vous n'avez donc pas de famille ? Pas d'amis ? Personne que vous pourriez retrouver ? Vous posséder peut-être un but pour vous êtres autant éloignée de votre terre natale ?

Je continuai sur ma lancée, désireuse de connaître les tenants et aboutissants de sa présence en ces terres arides. Malgré son manque éloquent d'expérience face au désert, elle semblait plutôt habile, notamment lorsqu'il était question de marchander. Ayant acquit un nouvelle ensemble à un prix fort honorable, elle se mit à la recherche d'un lieu pour se changer. N'ayant davantage de temps à perdre alors que la nuit survenait, je lui conseillai de nous éloigner de la ville portuaire afin de rejoindre les dunes, delà, aucun œil mal avisé ne viendrait la déranger. Nous prîmes donc le pas tandis que je me plaçai en tête de course pour guider ma troupe jusqu'à destination. Notre hôte, n'avait jusqu'alors pas prononcée le moindre mot. Elle semblait assez peu loquasse, mais cela m'importait peu. Je préférai les personnes trop silencieuse à celle trop bavarde et au moins, elle ne pourrait s’immiscer entre Milly et moi.

-Nous en aurons probablement pour deux jours de marche, peut-être un peu moins si nous accélérons le pas. Cependant nous allons continuer de voyager de nuit en évitant le jour. Des pillards pourraient nous repérer au loin. Il vaut mieux éviter les ennuis. Un camp de nomade s'est installé à quelque lieu de là. Nous y ferons une halte afin d'y laisser s'écouler les plus chaudes heures de la journée de demain.

En attendant, le climat venait radicalement de se refroidir. Le voile d'ombre venait de s'étendre dans les cieux engloutissant définitivement l'astre diurne afin de laisser le firmament se pavaner au-dessus de nos têtes. Afin de me protéger du froid et du sable, j'avais rabattu sur ma tête la capuche de mon poncho et couvert mon visage avec mon écharpe. Cette dernière laissait ces deux pans voler au gré des vents insatiables du désert. Il m'arrivait tantôt de jeter de bref regard en direction des cieux éthérés afin de m'assurer que nous suivions la bonne voie. Ici, rien n'était vraiment fixe ou réel. Les dunes de sable, poussées par les vents immémoriaux, étaient en perpétuel renouveau si bien qu'il était impossible de se fier à ces dernières afin de s'orienter. Sachant que notre voyage risquait d'être bref, je décidai d'en profiter pour discuter avec ma belle toute droit sortie des provinces brumeuses de Mizu. Je ralenti le pas affin de la laisser arriver à ma hauteur. La lune était la seule témoin de notre présence, nous éclairant de sa clameur argentée, elle offrait une source de lumière suffisante pour nous permettre d'aviser les silhouettes d’autrui sans pour autant pouvoir en distinguer les détails.

-J'imagine que cela doit-être assez dépaysant pour-vous. J'ose tout de même espérer que vous appréciez le paysage à sa juste valeur. Sans doute est-ce la raison pour laquelle j'aime le désert... Il peut s'avérer aussi merveilleux que dangereux... Lui dis-je d'un ton énigmatique en laissant se dessiner un sourire caché par mon écharpe.

Ce fut la ninja qui répondit. Elle proposa de faire ça dans les dunes, sur le chemin. Je pris d’abord cela pour une blague. Un peu de pudeur, que diable ! Mais que nenni ! Non elle ne blaguais pas du tout. En fait elle avait une raison tout à fait plausible et différente que simplement passer pour une voyeuse perverse. Le soir arrivant, son idée était d’utiliser l’obscurité de la nuit pour le voyage. En soit ce n’est pas si bête, au moins on évite d’avoir super méga chaud ; et donc d’en profiter aussi pour changer de tenue.
Ce que je compris plus tard, c’est que dans un désert la journée il fait très chaud mais que la nuit il fait très froid. Et cela, pour quelqu’un qui ne connait ce genre de pays que de jour, c’est quelque chose d’invraisemblable. Cela dit, elle devait s’y connait bien mieux que moi, et c’est vrai que la température baissait légèrement en même temps que l’astre céleste continuait sa course jusqu’à disparaitre sous l’horizon. Nous pûmes ainsi assister à un sublime couché de soleil, du haut de notre motte de sable. C’était vraiment magnifique, avec les reflets de lumière sur l’océan, les embruns et le fracas des vagues sur les rochers en contrebas. Un véritable décor de carte postale.

Nous nous mîmes en route, quittant la ville pour une longue et très longue traversée désertique. Une petite halte au creux d’une dune, et le temps que je me déshabille – me mettant quasi-nue, avec seuls mes os comme dernière protection intime, sans la moindre gène – Oniri revint sur un sujet précédemment abordé.

« Vous n'avez donc pas de famille ? » Demanda-t-elle. « Pas d'amis ? Personne que vous pourriez retrouver ? Vous posséder peut-être un but pour vous êtres autant éloignée de votre terre natale ?

- Si si, j’ai encore mon père. Enfin presque … Ma mère est morte pendant la destruction de Kiri, elle voulait se faire pardonner pour ses fautes et laver le déshonneur subit afin que je puisse vivre la vie d’une vraie kunoichi, non pas simplement d’une sdf. En vain … » J’en filai la tenue toute neuve, m’inspirant des villageois croisés tout à l’heure pour savoir comment bien la mettre. « Mon père, ce lâche, il a disparu depuis des années maintenant. Il avait trompé ma mère avec une autre femme dans la période de leur rencontre, et quand ça s’est su. Il a préféré fuir … Il paraitrait même que cette autre femme a eu un gosse de lui, donc que j’ai un frangin ou une frangine quelque part dans le monde qui n’aurait jamais dû exister. » Je marquai une pause, le temps de finir de m’habiller. « Pour le reste, non, je n’ai rien. Plus aucune attache, plus aucun lien avec personne. Libre de faire ce que je veux, où je veux, quand je veux et avec qui je veux. »

Je lui lançai un sourire. J’avais habilement évitée de parler du pourquoi j’étais là. Pas que le fait d’avoir voler la mission d’un autre ninja ne soit interdit, mais elle pourrait mal, voir très mal le prendre. Inutile donc de balancer l’info comme ça, pour le moment du moins. Nous avions apparemment deux jours, ou plutôt deux nuits, de voyage pour rejoindre le village caché de Suna, ça nous laisse tout le temps pour faire plus ample connaissance. En plus la miss Orihime ne semblait pas passer le moindre mot. Boh pourquoi pas, après tout c’est son droit et puis ça évite les éventuelles complications. La première halte se fera, d’après la commandante de groupe, dans un camp nomade à quelques lieux d’ici le temps que les moments les plus chauds de la journée se passent à l’abri du soleil. Une excellente idée.
Une vent glacial se leva soudainement, prouvant combien elle avait raison. Aussitôt je pris ma précédente tenue et m’en servit comme écharpe de fortune, et puis ce qui ne tiendra pas sera accroché au fourreau de mon sabre. Oniri, remarquant ma réaction sans doute, commenta qu’effectivement c’était assez dépaysant pour moi. Ce à quoi j’approuvai d’un signe de la tête.

« J'ose tout de même espérer que vous appréciez le paysage à sa juste valeur. Sans doute est-ce la raison pour laquelle j'aime le désert … Il peut s'avérer aussi merveilleux que dangereux …

- Si on ne meurt pas de froid ou de déshydration avant d’arriver, oui il se peut que j’apprécie. » Je marquai une pause pendant que nous escaladions une nouvelle dune. « Mais dites-moi, vous m’aviez l’air abimée en arrivant. Il s’est passé quelque chose avant ? Et vous voyagez toujours seule ? Parce que la solitude, je connais et c’est pas fun du tout. »

Le voyage se déroula sans approche comme prévu. En cette période, le désert était passé au peigne fin pour tenter de retrouver les auteurs de l'attentat sur Suna, ce qui nous garantissait une relative sécurité. Cela tombait plutôt bien car je ne sentais absolument pas de taille à faire face au moindre brigand ou pillard du désert. Durant notre périple, j'en appris davantage sur Milly, ainsi que sur sa triste histoire. Décidément la vie n'était facile pour personne. Je ne pus que ressentir une certaine empathie à son égard, elle qui venait de si loin pour finalement s'exiler dans le désert sans qu'elle ne sache elle-même vraiment pourquoi.

-Ma pauvre. Je n'ose imaginer tout ce par quoi vous avez du passer. Sachez que si vous désirez trouver un foyer, Suna pourrait tout aussi bien vous accueillir. Vous pourriez alors placer vos capacités au service de notre pays. Quand dites-vous ? Ma famille possède une certaine influence dans le village et il me serait possible de me porter garante de vous. Tout du moins, j'estime pouvoir vous faire confiance...

Lui expliquais-je en lui adressant un sourire amical. Cette femme semblait plutôt gentille, mais surtout perdu. D'une certaine façon, elle me ramenait à moi-même, à la confusion dans laquelle je baignais depuis maintenant plusieurs moi. Cela je faisait compatir à son égard et me donnait envie de l'aider quel qu'en soit la façon.

Cette dernière me fit également un commentaire sur mon atèle ainsi que sur les nombreux bandages qui couvraient mon corps.

-Vous savez sans doute autant que moi que la vie de Kunoichi n'est guère de tout repos. Personnellement je commence à l'apprendre à mes dépends. Il ne s'agit ni de ma première blessure ni de la dernière. Fis-je en prenant une mine un peu moins enjouée.

Savoir mon corps ainsi mutilé au fil des combats ne me réjouissait nullement. Je n'étais plus aussi belle qu'avant, je m'en rendais compte. Quelque chose semblait changer en moi, aussi bien physiquement que mentalement. J'ignorai ce dont il s'agissait, mais cela m'effrayait. L'inconnu étant probablement ce que je redoutai le plus au monde.

-Heureusement j'ai la chance de ne pas voyager seule et d'être accompagnée.

J'eus une pensée affectif pour ma Yami et une autre curieusement pour Shinji. Ce fut étrange que cet idiot en vienne à occuper une part de mes pensées... Néanmoins, je ne pouvais nier avoir été touchée par les liens de notre équipe qui s'était renforcé suite à notre périple dans les ruines. Peut-être que ma compagne de voyage avait aussi besoin de cela. De personne sur qui compter...

-Comme je vous le disais, si vous acceptez de nous rejoindre, plus jamais vous ne connaîtrez la solitude. Il y aura toujours des alliés et des amis pour veiller sur vous.

Tandis que l'aube pointait sur l'horizon, nous pûmes apercevoir l'immense muraille de Suna dont la façade baignait sous les lueurs du soleil levant...

En fait non, ce n’était pas le cas. Pour ses blessures, la demoiselle expliqua sans vraiment le faire que la vie de ninja n’était pas de tout repos. On pouvait ainsi supposer sans mal qu’elle sortait tout juste d’une mission périlleuse et qu’on ne lui avait pas laisser le temps de se remettre de son aventure que déjà elle devait venir escorter quelqu’un. Punaise quelle bande d’enfoirés … On a pas idée à maltraiter autant ses propres soldats. Je voulu lui proposer de justement ne pas remplir la mission, de se tirer d’ici, mais à quoi bon, elle se portait plutôt bien et ne semblait pas vraiment se plaindre.

« Sachez que si vous désirez trouver un foyer, Suna pourrait tout aussi bien vous accueillir. » Continua-t-elle. « Vous pourriez alors placer vos capacités au service de notre pays. Quand dites-vous ? Ma famille possède une certaine influence dans le village et il me serait possible de me porter garante de vous. Tout du moins, j'estime pouvoir vous faire confiance … »

Je lui souris sans répondre, le regard par-delà l’horizon. Avoir un foyer, une famille même. Ce qui m’a toujours manquée et ce pourquoi ma mère n’est plus. Mais est-ce que ce n’est pas justement dangereux ? J’ai appris à vivre seule depuis l’éradication de Kiri, et je ne connaissais rien de cette fille. Elle pourrait tout aussi bien faire partie d’une secte de psychopathe qu’on n’y verrait que du feu … Non, justement je doute que ce soit son cas. Cela dit je restai silencieuse, le temps qu’elle termine.
Elle avait une équipe à elle, si j’en crois ses dires, et ça lui permettait ainsi d’échapper à la solitude. Pourtant là elle est seule, je doute qu’Orihime fasse partie de sa troupe et moi je viens de la rencontrer, donc c’est bien qu’elle est un peu seule aussi.

« Comme je vous le disais, si vous acceptez de nous rejoindre, plus jamais vous ne connaîtrez la solitude. Il y aura toujours des alliés et des amis pour veiller sur vous.

- C’est très aimable à vous ma chère. J’avoue que c’est une magnifique proposition, mais je ne peux que la décliner. » Je marquai une pause, réfléchissant à comment m’exprimer tout en restant polie. « Ne le prenez pas mal, surtout. J’apprécie vraiment mais j’ai vécue longtemps seule, sans réelle attache ni famille. Vous êtes la première personne à m’offrir autant, alors je ne voudrais pas risquer tout foutre en l’air sur un coup de tête. »

Les premiers traits de lumière à l’horizon commençait à apparaitre au-dessus des dunes. C’était déjà l’aube, le temps passe si vite … Et avec le soleil apparaissait ce qui ressemblait aux murs d’une forteresse. Ce serait Suna ? Oniri semblait sur d’elle, ce serait donc le cas.

« Je vous aime bien. Vous m’avez l’air tout à fait correcte et de bonne compagnie. Mais non, je n’intégrerais pas le village. Je tiens à ma liberté, et même si je ne connais rien aux systèmes dont régit ce type d’organisation, je sais qu’ils n’aimeront jamais avoir un électron libre dans leurs pattes. J’aime ma liberté, c’est ma raison d’être, et si je dois rester seule pour rester libre, alors soit. » Je lui lançai un sourire désolé suivit d’un haussement d’épaule. « Mais sachez que si vous avez besoin d’aide un jour, je ferais ce que je peux pour vous. Les amis sont rares en ce monde, et puis je pourrais toujours venir vous rendre visite, miss Oniri Saibogu. »

Nous arrivions devant les portes, mon cœur commençait à s’emballer face à l’inconnu que représentait un tel regroupement de ninja.

« Cependant je vous ais mentis sur un point ma chère. Et j’en suis désolée mais il faut savoir protéger ses arrières. Je ne m’appelle pas Milly Hakane, mais Kaguya. du clan Kaguya. Tout comme mon père et ma mère, et du coup le mioche qu’il a eut avec une autre. Qui sait, peut-être qu’un jour j’en saurais plus à ce sujet, car même si je le déplore, cette personne, en imaginant qu’elle existe, fait bien partie de ma famille. Même à moitié. »

C’était dit, est-ce qu’elle allait prendre ça pour une trahison ? Allait-elle me rejeter ? Et puis les responsables de son village, je doute qu’ils soient assez dupe pour croire au moindre mensonge lorsqu’ils verront que mon ordre mission n’est pas à mon nom et qu’il est taché de sang.

Milly vint à décliner ma proposition. J’avouai être quelque peu déçue de sa réaction, mais la comprenais parfaitement. Moi-même, lors de ma rencontre avec Yusuke avais-je été menée à faire ce choix crucial, entre le bonheur et le libre arbitre. Ma décision s’était finalement portée sur le premier, mais je savais que jamais je ne saurais m’en contenter, autant l’un que de l’autre. Il y avait au fond de moi ce besoin criant de fuir vers l’horizon lointaine sans jamais me retourner, mais aussi cette crainte indissociable face à l’inconnue et à la peur de se retrouver seule. Cette éternel dichotomie ne cesserait jamais se lutter au fond de moi sans que jamais l’un ne parvienne à l’emporter sur l’autre. Ce désordre, ce choc chaotique était l’équilibre qui régissait les fondations de mon âme et conscience. Jamais satisfaite, condamné à jamais à danser sur le fil entre les deux bords sans pouvoir tomber d’un côté. J’espérai un jour me faire à ce paradoxe bien que je me doutai qu’au fond, ce ne serait jamais le cas. Toujours fut-il que j’accueillais sa réponse négative avec philosophie.

-Je comprends votre choix et le respecte. Sachez cependant, que ma proposition tiendra toujours si vous veniez un jour à changer d’avis. Néanmoins comprenez que Suna est mon foyer et que s’il advenait un jour à ce que vous vous tourniez contre ce dernier je ferais tout pour le protéger. A savoir que mon sens du devoir prendrait l’ascendant sur l’affection que je vous porte. Je vous en prie, ne prenez pas cela comme une menace, mais comme un simple conseil. Jamais ô grand jamais je ne souhaiterai que nous nous retrouvions dans pareil situation.

Voilà qui était dit. Je n’avais pas pu m’empêcher de la prévenir malgré tout, car j’étais ainsi faite. Dès lors que j’avais fait mon choix, que ma décision était prise, nul ne pourrait m’en détourner. Suna était ma patrie, le pays ou j’avais grandi. Le village était aussi promesse d’avenir par le biais de mon clan. Cœur technologique de ce monde, il était destiné à s’élever au-dessus des autres pour finalement transmettre leur savoir. Qu’importait les méthodes et les conséquences, mais le monde devant grandir et évoluer ce à quoi je comptais apporter ma contribution. Ce rêve de grandeur, nous étions nombreux à le partager parmi les miens et je savais qu’il n’était qu’une question de temps avant que ce dernier ne soit à portée de main. Je voulais être au sommet lorsque cela arriverait.

Parvenues aux portes de Suna, l’heure était à présent venue pour nous de nous séparer. Le voyage s’était déroulé sans encombre. Je pensais que nous allions nous quitter sur ces termes, mais elle me transmit une révélation qui m’étonna. Je fus certes, un peu outrée par duperie dont elle avait fait preuve envers moi. Mais ce sentiment fut rapidement éteint par la surprise de sa nouvelle identité. Une Kaguya... Encore ! A croire que ces derniers cherchaient tous à s’exiler dans le désert. Quoi qu’il en fut cela sonnait de bonne augure. Je n’avais rien à perdre et tout à gagner en lui apprenant ce que je savais. Peut-être pourrais-je alors me l’approprier comme je l’avais fait avec Akasha. Je manquai cruellement de personnel compétent. Non pas que Miria ne faisait pas l’affaire, mais si ses talents érotiques n’avaient pas compensés sa maladresse quotidienne, il y a longtemps qu’elle aurait dégageait. Et puis je voyais, plus en cette Milly une protectrice assurée qu’une banale servante.

-Quelle étrange coïncidence. J’ai moi-même pour servante une Kaguya du nom d’Akasha. Peut-être pourriez-vous la rencontrer. Je ne puis actuellement vous présenter à elle, mais prenez donc ceci. Je griffonnai un message sur un papier que je lui tendis. Ce document vous permettra de la rencontrer. Ma demeure se trouve à l’est du pays à la frontière entre le pays du vent et celui des rivières. Libre à vous de décider de la rencontrer ou non.

Je lui adressai alors un regard plein d’attention, avant de m’approcher d’elle et de poser un baiser sur sa joue, elle qui était d’une rare beauté. Il était dommage que nous nous soyons rencontrées si tardivement. A présent que Yami occupait mon cœur, je n’osai plus me permettre le moindre écart. Mais nous aurions pu passer de si bon moment ensemble Milly et moi.

-Il est à présent temps de nous séparer très chère. Je vous souhaite une bonne continuation pour la suite et puisse vos nombreux et futurs voyages vous être favorables…

Ce faisant, nous rejoignîmes moi et Orihime l’entrée du village laissant ainsi Milly seule avec sa liberté à laquelle nous tenions tous temps.

Spoiler:

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Oniri comprenait et respectait mon choix, de quoi me rassurer. Cependant elle expliqua bien que Suna était son foyer, et qu’elle le défendrait quoi qu’il arrive, même si pour une tierce raison je me trouverais en face d’elle. Un point de vue qu’il me fit sourire, quoi de plus normal que de protéger sa partie. Elle ajouta cependant qu’elle espérait grandement que nous ne nous retrouvions dans des camps opposés.

« Il en va de même pour moi, j’ai beau n’avoir vécue qu’un mince moment en votre compagnie, je vous considère comme une amie. Par conséquent, si un jour vous avez besoin d’aide, je ferais ce que je peux pour y parvenir. Tant que c’est dans mes cordes. »

Elle annonça ensuite une nouvelle particulièrement surprenante. Car en parlant de cette demi-frangine, jamais je n’aurais pu croire un seul instant que cette personne existait. Et en fait si. Mieux que ça, elle s’appelait Akasha et était au service d’Oniri en tant que servante. Punaise, que le monde est petit … Et en servante en plus ? Mais c’est qui celle-là ? Moi qui suit brutale au possible et toujours à chercher les ennuis, j’avais une sœur douce et obéissante. De toute évidence nous n’avions en commun que le nom. Mais ça pourrait être intéressant d’aller la rencontrer. A ce propos, la sunajin me gribouilla une note sur un bout de papier de récup’. Il s’agissait de son adresse, à l’est du pays à la frontière entre le pays du vent et celui des rivières.

« Intéressant. J’y passerais certainement un jour, dans un futur proche, qui sait. Merci beaucoup. »

Elle vint me faire un bisou sur la joue, que je lui rendis avant qu’elle ne s’éloigne trop. Très mignonne cette petite, j’ai hâte que nos chemins se croisent à nouveau. Et si possible, qu’on ne soit pas adversaire. Parce que faire des choix, ça n’a jamais été mon fort. On ne peut pas savoir comment le futur va régler cette affaire, mais vraiment, vraiment, j’aimerais qu’on ne se retrouve pas dans des camps opposés.
Je la saluai d’un revers de main, sourire aux lèvres, avant d’aller rendre ma mission, récupérer l’argent qui va avec et repartir, de suite après ou le lendemain mais repartir.