- Elle n'en sortira plus je vous dit, finit par lancer un homme au visage grêlé en branlant du chef. Cela fait vingt bonnes minutes qu'elle est rentrée. C'en est fini d'elle.

Les hommes, pressés les uns contre les autres au milieu des ruines et des gravats, observaient en silence le trou noir béant de l'entrée du souterrain. Un vieillard corpulent vêtu d'une tunique jaune sale se dandinait d'un pied sur l'autre en toussant. Il fit glisser de sa tête une toque toute fripée.

- Attendons encore un peu, dit-il en essuyant la sueur qui perlait de ses sourcils clairsemés.

- Attendre quoi ? mugit le grêlé. Là-bas, dans les oubliettes se terre une bête ! Un monstre issu des pires cauchemars ! L'auriez-vous oublié ? Comment une simple fillette pourrais venir à bout d'une telle horreur ? Et sans armes !

Un bruit sonore l'interrompit dans sa diatribe. Du trou dans les ruines parvint un cliquetis de pierre et de résonances mates. De petites mains surgirent de l'obscurité, s'agrippant au bord endommagé du mur. Derrière les mains on vit bientôt surgir une tête d'enfant aux cheveux bleus saupoudrés d'une poudre étincelante. La foule laissa échapper un murmure et recula à l'unisson de quelques pas. En se cassant en deux la fillette extirpa du trou une forme étrange, un corps insolite maculé de sang. Saisissant la créature par une patte, elle la jeta sans un mot aux pieds du bourgmestre. Celui-ci sursauta en voyant le bec d'oiseau grimaçant de l'animal et trébucha sur un pan d'un mur effondré. Devant le silence éloquent de l'assemblée la gamine prit la parole.

- Voilà la « chose » qui vous terrorisait. Conformément à notre contrat vous me devez de l'argent. Beaucoup d'argent.

Les mains tremblotantes le doyen sortit de l'une de ses poches une grosse bourse qu'il remit à l'enfant. La foule jusqu'à présent pétrifiée par la scène se remit à chuchoter de plus belle avant de se disperser. Une aura de crainte teintait leur regard et aucun ne s'aventura à féliciter la petite fille. Seul un seul homme vêtu d'une longue tunique brune s'approcha.

- J'ai un contrat à de proposer. Si tu te montre aussi efficace que dans ce village ton prix sera le mien...

Les missions les plus passionnantes commencent toujours par un bon prix d'entente.



L'homme est un être singulier. Il ne présente que peu de centres d’intérêt mis à part l'argent, le pouvoir et le respect. Si l'un seul d'entre eux est menacé il peut se montrer de la plus grande virulence pour conserver ce qui lui semble dû. Mais au fond... A-t-il tort ? Que reste-t-il de nous après notre mort ? Juste l'empreinte de notre passage éphémère sur cette terre ingrate... Rien d'autre que des contes et des souvenirs d'un autre temps balayé par le poids incommensurable des années. Laisser libre court à ses envies vénales peut-il être alors qualifié de faute ? Je n'en sait rien. L'histoire ne nous le dit pas. Le pouvoir génère l'autorité. L'autorité génère l'asservissement. L'asservissement génère l'argent. L'argent génère la corruption. Pour faire cesser toute corruption il n'existe alors que deux solutions : la destruction totale de toute autorité ou bien la destruction de l'humanité même. Mais quelle destruction choisir ? Celle de l'humanité est bien plus simple et sûre non ?

La gamine secoua la tête pour chasser les idées qui pullulaient à l'intérieur de son esprit et la menaient à la frontière de la folie. Kaori avait vraiment une influence néfaste parfois. Elle concentra ses sens sur l'homme à ses côtés une nouvelle fois, en vain. C'est comme si le ninja n'existait pas. Impossible de sentir sa présence et encore moins de deviner ses sentiments sur son visage neutre. Elle n'avait que son nom. Otoka Froturak. Il lui parlait de temps en temps pour évoquer des sujets frivoles tels l'avenir du village détruit ou encore des ninjas qu'ils risquaient de rencontrer. Honnêtement Ori n'avait que faire de toutes ces simagrées et se contentait d'écouter d'une oreille distraite. Lorsque le ninja la regardait avec un peu trop d'insistance, comme à la recherche d'approbation de sa part, elle hochait la tête vigoureusement avec son air le plus intéressé possible. Tous des pantins. Elle lui briserait les ailes. Comme aux autres... Oui comme aux autres. Un sourire mauvais s’immisça sur le visage pourtant agréable de la gamine. La folie n'attendait pas l'âge.

Le voyage se déroula paisiblement jusqu'au village, sans anicroche, du moins jusqu'à ce que Froturak s'immobilise pour annoncer l'arrivée imminente de deux ninjas. Dont une manieuse de Shoton. A cette distance il était impossible de reconnaître les silhouettes et à fortiori les visages. Mieux qu'un chien. Elle devrait peut-être le laisser en vie après tout ? Il pourrait se montrer utile à la cause de l'ange en traquant les proies comme une bête dressée pour la chasse. La fillette profita du temps de latence entre la prédiction du ninja et la rencontre avec les ennemis pour composer quelques signes de la main. Aussitôt une chaîne de cristal mat lui lia les poignées, la bâillonna et lui infligea une éraflure profonde sur la joue. Avec du sang c'est tout de suite plus dramatique.

Le chien avait indéniablement raison. Un homme et une femme arrivèrent rapidement et leur firent face. Et comble du succès une manieuse de cristal. Ori se moqua intérieurement de la femme qui leur bloquait la route. Montrer une affinité avant même le début d'un combat relevait de l'inconscience ou au contraire de l'assurance. Deux tares pour un ninja correct.

- Faire équipe avec toi ... Vraiment parce que je le dois. Occupe toi du senseur, je me charge de la fille.

Hu ? Décidément les héros au cœur vaillant corrects sa ne courraient pas les rues. Ori eut une petite pensée pour Yogan Encho en ce moment. Lui ce serait jeté dans la bataille pour la sauver. Bref ! La fillette se mit à hurler aussi bien que son faux baillons le lui permettait et implora du regard les personnes en face d'elle. Ils venaient pour sauver des villageois oui ou merd* ?

Spoiler:

Le tour de Karas est sauté, ce n'est pas bien grave car c'est le tour d'intro mas bon.
A Froturak de poster, il a 48h après ce message.

Froturak semblait en proie à une lutte intérieur. Non pas que ses émotions se reflétaient enfin sur son visage mais ses gestes et ses mots ne possédaient plus la même assurance. Lors du voyage il dégageait une aura impassible, comme une machine qui s’exécutait de manière presque automatique. Et maintenant... Sa carapace se fissurait légèrement pour laisser entrevoir des faiblesses. Lorsqu'il s'exprimait son ton n'avait plus la même vigueur et cette neutralité. Les paroles de Leara lui auraient-elles semées le doute dans son esprit ? Probable si on tenait compte du fait qu'ils se connaissaient. Méfie toi de lui. Il a exprimé des regrets à exécuter cette mission. S'il doit en plus se battre contre des amis il y existe une forte probabilité pour qu'il abandonne plus rapidement que prévue. Tue le maintenant lorsqu'il ne se méfie pas. Brise lui les ailes... ne me ment pas tu y as songé pendant un moment. A moi que ce soit moi ? Ori serra fort les yeux et secoua la tête pour en chasser l'esprit qui lui susurrait des horreurs. La voix sifflante pouvait se montrer de bon conseil de temps en temps mais la plupart de son aide constituait à lui souffler de tous les tuer. Il est vrai que dans certains cas cela pouvait se montrer utile mais... pas maintenant.
Finalement Froturak décida de jouer le jeu et la présenta comme une simple civile. Il prenait de gros risques en faisant ça. Les deux défenseurs pouvaient à tout moment l'attaquer en deux contre un. A ce moment elle devrait sacrifier sa couverture pour l'aider. Abandonne le. Remplie ta mission et part. Tu te feras plus d'argent et tu te débarrasseras d'un ennemi potentiel. La gamine étudia la question un instant, puis refusa. Si le ninja retournait sa veste elle se retrouverait en trois contre une. Une situation impossible à gérer en théorie.

- Amenez là au village et commençons le combat.

Ori manqua de pousser un soupir de soulagement même si la voix la harcelait pour pas qu'elle ne baisse sa garde. Elle se dirigea d'un pas mal assuré vers ses « sauveteurs » et leur adressa un sourire de soulagement. Tout se déroulait comme prévue. Les maillons de sa fausse chaîne de cristal commencèrent à se desserrer pour former une arme improvisée en cas de besoin de riposter rapidement. Leara vint à son contact et l’amena auprès de son allié, qui restait totalement stoïque et ne s'exprimait pas. La supercherie venait de fonctionner à merveille. La ninja fit alors une déclaration qui déclencha son instinct de survie. Un ennemi commun ? Froturak l'avait trahi ! Et voilà quand je te dis te tuer, arrête de te poser des questions et obéis! Comme pour confirmer son impression Leara la saisit par le bras, jeta un écran de fumée au sol et s'esquiva auprès de Froturak en lui lançant une salve de Kunai. La fillette les para aisément à l'aide des faux maillons de sa chaîne et profita de la confusion générée par le brouillard pour réfléchir à un plan d'action. Fuir ? Le chien va te chopper. Combattre ? Le chien va te bouffer. Négocier ! Tu veux pas leur servir une tasse de thé aussi? Alors quoi ? Laisse moi faire. Tu me fais confiance non ? Je suis la seule qui te comprend avec l'Ange. Donne moi le contrôle. Je te promet que nous nous en sortirons.
En face d'elle, Leara lui demanda de décliner son identité. Ori aurait bien voulu lui répondre mais le changement s'opérait déjà en elle. Son pouls cessa de battre pendant quelques secondes puis repartit d'un rythme lent. De l'adrénaline pure s'écoula dans ses veines et lui arracha un rictus de satisfaction. Le battement de son cœur s'emballa pour adopter un rythme effréné. Chaque coup devenait plus implacable, plus fort que le précédent. Puis tous cessa. L'alliée de l'Ange venait de renaître de ses cendres brûlante, ravivée par la peur et la colère. L'écran de fumée finit par se dissiper pour laisser apparaître une gamine. Une simple gamine uniquement animée par l'envie furieuse d'éliminer les infidèles et les hérétiques.

- Bonjour Leara. Ori était ravie de te revoir tu sais ? Je te la passerais bien pour que vous puissiez discuter du bon vieux temps mais je crains que tu ne tentes de l'assassiner. Après tout nous sommes des adversaires maintenant. Mais dis moi ma chère connaissance... Tu parles de grands idéaux pour l'avenir de ta famille si ces souvenirs sont bons. Pourtant tu n'hésiterais pas à éliminer une enfant qui cherche uniquement à satisfaire sa sœur. L'abattre comme un animal à trois contre une pour ne lui laisser aucune chance de vivre. Là est donc la morale que tu prêches ? Tuer les faibles qui n'ont d'autre choix que de se battre ?

La fillette laissa échapper un long soupir et sourit presque avec tristesse.

- Au fond tu représentes ce que Kaori cherche à l'éliminer. L'asservissement d'autrui par la force. Tu penses uniquement à protéger ce village mais tu ne vas pas chercher plus loin, les raisons qui poussent des personnes à l'attaquer. Tu ne résous pas le problème, tu l'occultes. Tu m'évoque vaguement un pion d'un échiquier, dont tu n’aperçois pas même l'existence. Je te plains... Enfin trêve de rêvasserie. Commençons ?

La pseudo Ori composa une série de geste de la main et fit apparaître une lame le long de son bras. Elle devait avoir confiance en l'Ange car elle la sauverait. Ad vitam aeternam.

Je crois que j'ai rien à faire ici. Je n'aurais même pas du venir.
La situation est space, bien trop spéciale pour que je n'y ai jamais ma place. Je suis saint d'esprit moi, je veux dire, je parle pas de moi à la 3e personne. Et heureusement que le nuke' mâle contre nous a changé de camp, parce que l'idée de Leara qui consistait à se séparer... non, j'ai dis que je ne critiquerai pas. RIEN. JE N'AI RIEN DIS. Faut avouer que c'est pas non plus l'idée du siècle. Enfin désormais, la pauvre petite fille me paraissait plus diabolique que n'importe qui. Avec ce sourire de gosse censé nous orienter dans la mauvaise voie, elle allait s'infiltrer pour massacrer ces villageois. CONSCIEMMENT. C'est peut-être là le pire : un désert, ou errant, n'est pas un simple tueur à gage qu'on engage (mouaha) pour faire le sale boulot car on a été viré par un peuple qui ne nous désirait plus. Non, franchement, elle est timbrée. Et, ma main vient s'écraser sur ma face quand je vois Leara l'enfumer et envoyer des kunaïs. Tu veux pas non plus utilisé le Kirigakure et la laisser se barrer ? Te concerter avec les autres ça te dirais ou t'es juste King of the World ?
Non, je n'aurais pas du venir.

Les choses ne vont pas en s’arrangeant, ce qui devait être une simple remise en place d'une gosse tarée va se transformer en réel combat, avec un enfoiré qui sort de nul part. Fro nous aurais mentis ? Si c'est le cas, nous voilà en infériorité numérique. Pourtant, il semble aussi surpris que nous. Un brun, musclé, qui a une grande gueule pour un mec qui vient d'arriver. Que voulez-vous que je vous dise moi ? Ils sont 4, j'ai pas ma place ici, je sens que je vais juste faire le spectateur, donner les notes pour déterminer le vainqueur à l'issue des 3 rounds. C'est une bonne idée, et je m'écarte un peu. Jusqu'au moment où Miss Conscience vient sonner à la porte de mon cerveau pour me rappeler à quel point l'ordre de mission des 2 déserteurs en face est pitoyable. Nous aurions été autre part qu'à Kaze no Kuni, j'aurais certainement fais équipe avec eux pour apprendre le respect à Leara. D'ailleurs, cette option se faisait de plus en plus belle, me charmait de plus en plus...

Je m'approchais tranquillement de Leara. Contournant bien évidemment les méchants pas beau. Je mettais mes lèvres au niveau de son oreille droite. Ou gauche, ça dépend pour qui.

" Tu n'es pas obligé de faire équipe avec moi après tout... je peux simplement aller avec ces 2 déserteurs. On verra qui gagnera. Et peu importe le Kakumeigun, je ne tolère pas ce genre de parole à mon égard. "

Je m'éloignais d'elle, pour reprendre à une voix plus élevé.

" Puise qu'apparemment Leara est la meilleure ici, qu'elle peut donner des ordres et attaquer comme bon lui semble, je reste sur le côté pour le moment. Elle est si forte, elle s'occupera facilement d'une gamine complètement cinglée avec un délire style Moyen Âge et d'un grand brun musclé. Non vraiment, bonne chance. "

Oui, être spectateur, c'est mieux au final. Je n'aurais qu'à bouger si ça devient trop grave pour le pote à Leara. Cette gamine m'énerve de toutes les manières, je ne tiendrais pas longtemps en place... Cet enfoiré de brun a sortit un Katana. L'envie d'aller m'occuper de lui en solo se veut grandissante, mais pas assez pour me décider. C'est moi qui l'achèverai, ça, c'est sur.

L'homme au katana débarqua en criant et prit par surprise tout les protagonistes. En quelques secondes il analysa la situation et se plaça à côté de la gamine pour la soutenir dans son combat. De toute évidence leur employeur ne leur accordait pas sa confiance. Il avait envoyé un ninja pour contrôler la qualité de leur travail... ou pour les exécuter une fois le contrat remplie. Cet allié providentiel pouvait donc se révéler être une arme à double tranchant. Elle ne devait pas le perdre de vue la moindre seconde si elle ne voulait pas se retrouver avec un bout de fer planté dans le dos. Enfin, elle ne le rejetait pas non plus : trois contre deux était nettement plus préférable à un trois contre une gamine. Et puis si cet homme était vraiment chargé de les éliminer elle et Froturak il saurait bien gérer deux adversaires différents. Avec un peu de chance il subirait une blessure profonde et Ori n'aurait plus qu'à l'éliminer.

Le ninja du nom de Karas se mit en retrait et annonça son souhait de rester neutre. Les paroles de Leara à son égard le vexait de toute évidence et il ne semblait pas taillé pour se battre. Mais Ori le tuerait quand même. Il osait comparer sa religion à un « délire moyenâgeux ». Hérétique... Je te saignerais comme un porc ! Tu geindras comme un animal à mes pieds à moins que tu ne fuis. Le combat se retrouvait donc équilibré à moins qu'il ne change d'avis. Les événements s’enchaînaient et s’emboîtaient parfaitement. Finalement rien n'était perdu loin de là.

Froturak attaqua en premier et se lança contre le ninja brun. Leara lui prit le pas et se lança contre Ori avec son sabre à la main. La fillette ne bougea pas et attendit de voir si ses paroles l'influençaient ou non. La jeune femme courut vers elle en zigzaguant, leva sa lame et... bloqua son coup à quelques centimètres de son corps. Elle ne souhaitait pas faire de mal à une enfant qui ne contrôlait plus son corps. Intention louable mais qui lui vaudrait sûrement des soucis un jour. Serait-elle... Différente ? Oui... Elle l'épargnerait elle. Elle appréciait sa bonté et sa capacité d'entendement. Une fois vaincu elle lui ouvrirait les yeux sur l'Ange pour qu'elle aussi puisse sauver le monde.
La kunoichi tourbillonna rapidement autour d'elle et composa une série de signes de la main. Lorsqu'elle posa sa main sur son épaule une couche de cristal la recouvrit instantanément. Elle ne voulait vraiment pas la blesser. Touchant...

- Leara nous ne sommes pas obligées de nous battre. Abandonne. Laisse moi finir ma mission et je te présenterai à la sauveuse. Je ne désire pas te blesser... Il se se pourrait que tu sois appelée à faire renaître le monde de ses cendres tout comme moi. Vient, suis moi.... Je te promet que plus aucun mal ne sera fait à toi ou tes proches. Ne désires-tu pas une planète sans aucune personne qui ne domine l'autre ? Tous égaux... Plus de gens qui se battent pour le territoire de l'autre ou pour ses richesses.

Ori composa à son tour quelques Mudrās et profita du contact de la main de la femme pour propager sa technique. Le cristal qui commençait à recouvrir la fillette ralentit jusqu'à se figer. Par contre la kunoichi se faisait à son tour recouvrir par un bloc de cristal.


- Je dois te neutraliser pour un moment Leara. Mais rassure toi je ne t'oublierais pas.

Spoiler:

" NON MAIS T'ES SUICIDAIRE OU QUOI ? "

Alors voilà, on se met sur le côté et t'as un imbécile qui se prend pour Superman et qui me balance un javelot. Tout juste le temps de bouger la tête, sentir une rayure sur ma joue et voir ma clope planté dans un arbre. C'était pas passé loin. De toutes les manières, il était temps de bouger pour moi : Leara enfermé dans une prison de CRISTAL, quoi de mieux pour un manipulateur de la lave ? Au pire des cas, je la fais cramer un peu. Pas une grande perte. Non, le plus amusant n'était pas là, le plus amusant, c'était cette gamine qui souhaitait rendre tous les humains égaux. Malgré ma blessure, j'ai pas pu m'empêcher de rire très fort. Trop fort. Certain que si tu tues des pauvres gens qui ont décidés de se rebeller, tu fous tout le monde égaux. Ils crèvent tous. Le monde qui renaît de ses cendres. Je n'ai pas pu m'empêcher de frapper mon front aussi fort que possible avec la paume de ma main. Si on m'avait dit que ce serait ça, la mission, ça, nos ennemis, j'aurais envoyé mon chat se battre.
En tout cas, elle avait emprisonnée Leara dans un bloc de cristal. Autant dire que ça m'arrangeait, qu'elle soit une utilisatrice du cristal. Il était temps que j'entre en jeu, pour changer la donne, parce que là c'est mal partit. Peu importe le brun, il ne vaut pas le coup de se faire chier. Je le tuerai, c'est certain; cette gamine semblait déjà plus intéressante. Parce que complètement dégénéré, parce que se foutre de sa gueule serait autrement plus gratifiant qu'écraser un mercenaire sortit de nul part. Il vient un peu pourrir l'affrontement, cet idiot.
Il est con, pour sûr.

" À ce que je vois, on a besoin de moi Leara! C'est fou ça, sans Karas plus rien ne va. Bon, avant tout de chose, gamine, j'attends tes excuses. Tu nous ramènes ta sauveuse, j'en fais mon paillasson, tu ramènes qui tu veux en fait, mais tu arrêtes tout de suite l'usage de stupéfiant. Moi, à ton âge, je mangeais des bonbons. Et puis, ton égalité, elle est bien mignonne : tu tuerais des gens sans poser de question ? Pour de l'argent ? Si le monde doit être sauvé par ça, je préfère encore crever. Aller, c'est partit ! "

Fallait envoyer le max dès le départ, sans Leara le combat finirait surement mal pour moi. Effectuant des maudras débiles, mais nécessaires à tout bon ninja, je faisais sortir du sol de la lave, pour brûler la base du cristal, voulant créer un trou qui ne ferait pas disparaître Leara. C'était un début un peu fort, alors je devais d'ores et déjà calmé ma consommation de chakra si je ne voulais pas finir à sec aussi vite que j'aurais commencé. Pas de quoi y aller trop fort pour le moment, il fallait néanmoins que j'attaque Ori, et pour de vrai. Il fallait que Leara saisisse la folie de cette petite gamine pourrie gâté avant qu'il ne soit trop tard et que j'y laisse mon cul.

" Hé Leara, c'est pas sympa pour les villageois de pas la foutre hors-course la fille du duc de boulogne ! Va peut être falloir que tu comprennes qu'elle est complètement timbrée et que si tu lui fous pas une rouste comme aurait du le faire ses parents, bah elle va l'exécuter sa mission. "

Je créais 5 petites bombes avec ma main, des bombes de laves bien sur !, et je les envoyais sur la dénommé Ori, en gardant seulement deux avec moi au cas où. Rien de bien dangereux, juste le temps que Leara fasse sa part du boulot.

Spoiler:

L'allié providentiel se débrouillait étonnement bien. Sa rapidité au combat contrastait avec sa silhouette imposante et son long katana. Il semblait capable d'attaquer et de se protéger de manière simultanée. De plus il possédait de redoutables techniques offensives qui, combinées à sa vitesse d’exécution des mudras, le rendaient potentiellement mortel. En effet, il venait de se servir du mur de terre généré quelques instants plus tôt pour créer une série de javelot, qu'il envoya vers Froturak et le ninja semi-neutre. Cela signifiait deux choses : soit il se sentait capable d'assumer un combat en deux contre un soit il était complètement inconscient. Toujours est-il, il ne doute pas de lui à un seul moment. Il irradie une aura de sérénité profonde de sa personne. Enfin il n'est pas très malin de provoquer le ninja en retrait.

Une augmentation brutale de la chaleur me sortit de mes pensées. De la lave jaillit du sol et entama la prison de cristal que je venais tout juste de fonder pour Leara, mais pas assez fort pour la rompre totalement. J'aurais pu broyer la femme pour ne pas qu'elle ne se libère mais honnêtement je n'en ressentait pas vraiment l'envie. L'ange apprécierait sûrement peu que je lui ramène une disciple en plusieurs morceaux. Une rafale de projectiles diverses m'arriva ensuite dessus à toute allure. Tout d'abord quelques petites bombes que j’esquivais d'un simple saut en arrière puis un morceau de terre affûté et rapide qui m'entailla superficiellement le bras gauche. Rien de bien handicapant mais il en résultait une douleur cuisante. Un javelot de l'homme ? Si je n'avais pas évité les bombes il m'aurait sans aucun doute embroché. Je lui ferais payer son incompétence une fois les défenseurs K.O. Une explosion sur sa droite la fit sursauter. La kunoichi venait de se libérer de sa cage affaiblie à l'aide d'un dragon de cristal. Elle profita du moment de flottement généré par son action imprévue pour passer à l'offensive et elle se jeta sur moi. Elle esquissa tout d'abord un simili coup de coup avant de me tourner autour et de m'infliger un coup de sa lame. Une douleur cuisante me fit monter les larmes au yeux tandis que du sang coula le long de mon dos et trempa mes habits. Une colère noire monta en moi et me submergea entièrement. Elle a osé me frapper alors que je cherchais à l'épargner. Elle a osé... L'Ange ne lui accorda jamais sa miséricorde en vue de cet acte... Elle mourra donc comme les autres dans les affres de l'agonie.

La fillette composa quelques gestes complexes et cracha une fumée rose foncé en direction de ses pieds pendant plusieurs longues secondes. Un brouillard composé de minuscules petits grains de cristal envahie alors le terrain de sa superficie imposante. Il recouvrit toute la zone de combat et masqua la vue des personnes présentes.

- Leara... Tu m'as affreusement déçue. Je voulais t'accorder la grâce divine et tu m'as frappée. Tu m'as frappée alors que je cherchais juste à te protéger. J'aurais pu te broyer et te tuer d'un simple geste de la main. Au lieu de quoi je t'ai laissé la vie sauve. Et tu me remercies en me tailladant de ta lame ? Je te ferais regretter ton insolence.

Ori respira l'air ambiant à plein poumon et eut une petite pensée pour ses adversaires. Ne venant pas de Kiri ils ne connaissaient en aucun point l'art de se battre dans la brume. Ori connaissait leur position exacte juste en écoutant les crissements de leur pas dans le sable et leurs respirations sifflante. De plus, pour chaque seconde passée dans son justu ils perdaient en force vitale. Le ninja brun s'en retrouvait lui aussi affecté mais bon... Il n'avait qu'à faire plus attention à ses javelots.

Spoiler:

Kirigakure hein ?
Leara avait finalement réussis à se tirer de la prison, nos efforts couplés l'avaient fais céder. Ensuite, mon allié avait utilisé une vitesse impressionnante pour frapper l'enfant au sabre. La petite avait encaissé le coup, et en avait eu les larmes aux yeux. Les champs de bataille, c'est pas fait pour les gamin. Encore moins pour les gamines. Et la pauvre petite s'est vu obligé d'invoquer un Kirigakure pour cacher sa honte. J'écoute à nouveau son délire avec son ange. Enfin, sa " grâce divine ". Cette scène finale d'un film où le méchant mégalomane se voyait combattu par les vaillants chevaliers commençait à trop durer, ça perdait sa saveur. Et, si c'était sensé être sérieux, je fus tout de même pris d'un fou rire en entendant la petite parler d'insolence à l'égard de Leara. Comme si un gosse pouvait dire à son aîné qu'il est insolent ? ce monde se barre visiblement en couille. En tout cas, elle avait l'avantage ici et il fallait que je me dépêche de sortir. Cet connerie de brouillard rose m'a brouillé la vue et c'est seulement après avoir reçu un premier projectile que je comprenais que le gros baraque s'était aussi mis en mode action.

Je m'éloignais de la brume tant bien que mal. Leara n'était pas à l'extérieur pour le moment, ni même son ami que je ne connaissais pas. J'avais de quoi les aider, mais il fallait qu'il ne soit pas sur la trajectoire. Envoyant un objet de ma création en l'air, il explosa dans un bruit qui empêcherait momentanément la gamine d'entendre les mouvements de mes alliés. Ensuite, une pluie de lave s'écrasa sur une surface de 10 mètres. Une pluie que je voulais bruyante, pour empêcher la gamine de tirer avantage de sa brume. Surtout qu'elle ne se contenait pas de nous brouiller la vue : je voyais mal désormais, et j'éprouvais de petite difficulté à respirer Il ne fallait pas que les deux cocos restent trop longtemps.

Je n'avais donc plus qu'un ennemi en visuel. Lui aussi avait été affecté par la technique de la nukenin. Il ne semblait pas très content, du haut de son corps puissant. Pas grave, j'allais lui foutre sa rouste une bonne fois pour toute à celui-là, il commençait à m'énerver à jamais crever !

" Hé, Leara, son Pote ! Laissez-moi m'occuper du baraqué. Finissez la petite ! "

Grâce à ma maîtrise de la lave, je la durcie autour de mon bras pour en faire de la roche en fusion, et donc augmenter considérablement sa puissance. Au contact, il brûlerait certainement la gueule de con. Je ne tenais pas bien la distance, alors j'avais besoin de ce genre de technique pour prendre l'avantage au corps à corps. M'approchant de lui aussi rapidement que possible, je préparais mon poing droit en le reculant un peu. Arrivé au moment fatidique, plutôt que de l'envoyer, je frappais avec mon coude gauche vers la gorge du Baracuda pour le surprendre. J'avais sentis quelque chose sur la trajectoire de mon coude, mais impossible de savoir si c'était sa gorge ou si il avait réussit à se protéger. Profitant de l'allonge améliorée que m'offrait mon bras, je l'envoyais dans le ventre du Mercenaire.
Le manque de chakra commençait à se faire ressentir. Désormais, il faudrait en finir vite, ou alors que lui et moi envoyions la totale sur une dernière offensive... et que je la remporte.