La paperasse peut tuer un homme à ce qu'il paraît, du moins, l'emmène sur cette voie. Tant qu'on peut l'éviter tout va bien, et parfois, qu'est ce qu'il ne faut pas faire pour esquiver tout ça. Sur Konoha, le temps était un peu mitigé, allant du mauvais temps, à la réapparition du soleil mais pour une courte durée. Les gens faisaient leurs petites affaires malgré tout, les marchands vendaient, quelques shinobis patrouillaient, les médecins soignaient, les buveurs buvaient... Rien de nouveau.
Mais retournons à la paperasse, chose à laquelle Masao Nikkou dû se faire avec son nouveau poste qui était celui de Hokage. Entre les rapports, les plaintes et les demandes, le jeune homme était bien servi.

Cependant, pour une fois, quelque chose allait le pousser à prendre un peu l'air. Plus tôt, dans la semaine, le Sandaime avait reçu une lettre de la part de son homologue du sable. Il demandait un entretien pour faire les présentations mais également pour faire le point sur le tournoi qui eut lieu quelques temps plus tôt.
Ne voulant pas trop attiré l'attention sur ce qui se passait, Le Masao opta pour ajouter une grande veste à capuchon pour masquer son identité durant le voyage. Il fallait laisser croire à d'éventuels personnes voulant du mal au village que le Hokage et son bras droit était toujours sur place.
Arrivant à la porte, capuche sur la tête, le jeune kage retrouva son bras droit et le genin, ou plutôt Kaya, qu'il avait convoqué pour assister les deux hommes. Regardant avec un sourire en coin Suguato, il s'adressa à ce dernier.

_ J'imagine que les missions diplomatiques c'est pas franchement ton truc hein ?

Laissant le Shiaijin répondre, Il pris le temps d'inspecter rapidement, de sa main droite, son équipement. Tout était en place, il ne fallait pas tomber en rade de kunai ou autre si jamais ils étaient attaqués sur la route, chose qui était forte possible.

_ En tout cas t'en fais pas, je ferai en sorte de m'occuper le plus possible de la parlote.

Se tournant vers le genin, il s'en approcha pour lui donner les consignes.

_ Quand on sera là bas, parle seulement si le Kazekage, ou moi même te le demandons.

Les souvenirs de sa première mission diplomatique refit surface en un éclair. Il avait été dans le même cas il y a maintenant un peu plus d'un an. Il avait assisté au début d'un conflit naissant avec Kiri de cette façon... C'était tout simplement insupportable, mais en même temps vu son grade, il ne pouvait pas dire grand chose.

_ Ne t'en fais pas, normalement, tout se passera bien.

Nikkou ne pouvait pas forcément le promettre, cela ne dépendait pas entièrement de lui.

_ Allez les gars en route !

Alors que les trois shinobi commencèrent leur petit périple. Bien entendu, le voyage allait prendre une journée entière avant d'arriver à destination. Une fois arrivé, sans doute qu'ils s'arrêteraient pour dormir. Le Masao pensa alors à quelque chose qui le fit sourire. Il allait sans doute retrouver son ancien adversaire du tournoi...
*Comment il s'appelle déjà ? Je sais que y'a Kenji dedans mais.... Je sais pas quoi no Kenji... Oh et puis zut... *
Il se demandait comment il allait... Ce type lui avait foutu une peur bleue. Non pas par ces techniques et sa capacité mortelles, mais parce que Nikkou avait bien cru qu'il l'avait tué. Un type qui ne respire plus suite à un coup qu'avait donné le konohajin au sunajin, surtout s'il est chef d'unité spéciale, ça ne rassure pas vraiment. En revanche, Il ne le portait sans doute pas en bonne estime, Nikkou ayant poussé sa nonchalance un peu trop loin... Les deux hommes n'étaient pas si différents au final, mais la manière l'était... Il n'avait jamais eu la chance de répondre aux choses que son adversaire sunajin lui avait lancé... Peut être qu'un jour il le pourrait. Mais ce n'était pas le moment.

Un jour plus tard, le petit groupe de konohajin arrivèrent au point de rendez vous dans Ame no kuni. Le chemin fut tranquille, enfin, si on ne parle pas de quelques bandits de grand chemin qui n'ont pas réellement eut de chance.
Le point de rendez vous était une grande et belle bâtisse. En entrant, on pouvait voir que l'endroit avait été disposé rien que pour cette rencontre. En espérant que tout se passe bien, Nikkou jura de ne pas commettre la même erreur que son sensei.

C’était la première fois que j’étais si hésitant. Bien entendu ce n’était pas affiché sur mon visage, j’avais su avec les années, laisser transparaître un air neutre peu importe la situation ou mes ressentis. Tout d’abord le pourquoi de mon dilemme. J’avais envoyé un rendez-vous par pigeon au Hokage de Konoha et lui avait spécifié dans le message d’emmener avec lui une délégation et que de mon côté je ferais de même. J’avais peur qu’il ne respecte pas cette partie de mon message et que par conséquent mes hommes et moi soient entraînés dans un guet-apens. Après tout, ce village avait recueilli les cousins des Senjû dans leur village, ceux-là même qui ont tué ma chère épouse il y a de cela une dizaine d’année. C’était une partie de mon passé que je ne pouvais oublier, personne n’était au courant à Suna, peut être que Kenji le découvrirait dans l’avenir… Pour moi de Senjû à Hayashi, D’Hayashi à Konoha il n’y avait qu’un pas et à vrai dire ma haine envers ce village est tellement grande que me contrôler allait être très difficile. Du coup j’hésitais à entreprendre le voyage, je savais cela nécessaire mais pourtant je tentais vainement de me convaincre de rebrousser chemin. Mais il était déjà trop tard, j’étais aux portes de mon village, à mes côtés Kenji et Zanshi, deux membres du kakumeigun dont l’un est aussi un fondateur de ce village. La jeune femme ne ressentait rien de spécial à mon égard, quant à l’homme, s’il savait que j’avais étudié le corps du Shodaime afin de le ramener à la vie, il m’en voudrait peut être bien plus qu’à l’heure actuelle. Enfin bon il était temps d’y aller. Je m’adressais à mes shinobis sans même les regarder.

« Allons-y. »

Juste ça et rien de plus, nous avançâmes dans le désert chargé d’eau potable plus que d’équipement ninja certainement. Un jour plutôt c’était une autre équipe de ninja qui empruntait ce chemin pour se rendre au lieu de mon combat avec Kurogane Akio. Il ne trouverait rien là-bas. J’avais embarqué la tête et le corps ne doit plus être qu’un amas de chair pourrie au milieu de la caverne. Cette mission servait plus à calmer les tensions qu’autre chose. Pendant plusieurs heures nous marchâmes sans que je ne dise quoi que ce soit, mais au bout d’un moment je préférais prévenir mes accompagnateurs.

« Je ne fais pas confiance en Konoha. Si jamais la situation n’est pas celle que j’attends, j’érigerai une grosse défense qui nous permettra de fuir. Après tout l’occasion serait belle pour eux. Le dirigeant du village, un fondateur et une kunoichi émérite du village… »

Mon regard était sombre, après cette phrase je me murai à nouveau dans le silence, peu importe la réponse, je n’y répondrai pas, je ne souhaitais pas le faire. Vingt-quatre heures de plus tard. Nous sommes arrivés au lieu convenu, une énorme bâtisse en plein centre du pays de la pluie. J’avais organisé cette rencontre avec l’aval du plus haut dignitaire du pays contre un petit service dans le futur. Il ne pouvait donc théoriquement rien nous arriver. Je pénétrai dans la demeure, il semblerait que mes craintes soient infondées puisque en face de moi se trouvaient trois hommes, l’un d’eux étaient le Sandaime Hokage certainement. De leur côté comme du notre aucun des chefs n’avaient enfilé la tenue habituelle, à savoir le chapeau au couleur du pays et le long manteau blanc. Je décidais cependant de ne pas laisser planer le doute plus longtemps en prenant la parole.

« Je me nomme Araakoa Aare, Nidaime Kazekage du village de Suna. Voici Kenji & Zanshi, deux éminents membres du village. Quelle personne d’entre vous trois est mon homologue au pays du feu, est-ce toi jeune fille ? »

Disais-je avant de lancer un grand rire, certes je n’aimais pas Konoha mais je leur accordais quand même ma bonne humeur en attendant le poignard dans mon dos. Puis je m’asseyais à la table ronde qui se présentait devant moi. J’avais expressément demandé à ce qu’elle ait cette forme afin que personne ne soit assis dans un angle et ainsi donner l’impression d’une équité parfaite. Pour le moment je me taisais, laissant tout le monde s’installer.

Je devais avouer que ce rendez-vous me dérangeait. J’avais reçu l’ordre de rejoindre l’Hokage pour un voyage, on m’avait vaguement averti du but de la mission. Comme à mon habitude, je revêtis ma veste avec ma cravate, mes pantalons et une chemise. J’avais toutefois opté pour des couleurs moins sombres, plus mâts, comme un brun s’approchant d’un beige sale. Dans mon sac, j’avais de quoi me cacher du soleil en cachant mon visage avec une capuche, ma « plaque » de Konoha dans ma poche intérieur, un senbon un peu plus large que ceux habituels caché dans ma semelle de botte et les sacoches communes à tout Shinobi. Cependant, dans mon sac à dos, j’avais opté pour un peu moins d’équipements de combat, préférant garder le stricte minimum sur moi, amener des provisions et des bouteilles d’eau. À la limite du désert, je devrais les charger, la chasse ne poserait pas trop problème, nous pourrions arrêter manger en route, mais je voulais avoir des provisions pour dans le Désert. J’y étais déjà allé pendant mes pérégrinations, mais je devais bien avouer que l’environnement était hostile et demandait une connaissance que je n’avais pas eu le temps d’acquérir.

En arrivant aux portes, je fus surpris de voir Kaya. Je jetais un regard interrogatif vers Nikkou, les sourcils froncés, me demandant si c’était un piège ou une évaluation plutôt qu’une simple mission. Je souris en coin, bien conscient que ce n’était jamais de simples missions. Je le savais, nous le savions tous, les missions avaient des objectifs qui échappaient parfois, sauf aux grosses légumes du Village. J’en faisais partis, je voyais certaines lignes se dessiner pour la volonté de l’Hokage, mais je devais bien avouer que j’avais surestimé le contrôle que les Kage exercent sur le tout. La remarque de l’Hokage me sorti de ma brève observation. Je me contentais, sans sourire, de pencher un peu le haut du corps vers l’arrière, écartant les bras. Je tendis les deux mains vers l’avant pour lui faire signe de me menotter avant de le suivre en l’écoutant.

- «Personnellement, je pense que c’est … un peu naïf. La dernière fois, ils ont kidnappés la délégation, non ? J’imagine que c’est la raison de votre présence et de la mienne, mais, sans vouloir t’insulter, jolie Plante, s’ils arrivent avec un Shinobi plus expérimentés, nous sommes en infériorité... S’il respecte le règle tacite… »

En parlant, je désignais vaguement Kaya du pouce. Je ne voulais pas lui manquer de respect, c’était une Shinobi accomplie, avec des ressources, imprévisible, assez individualiste parfois, mais très indépendante. Une personne qui avançait en ligne droite, mais elle manquait d’expérience. Il lui manquait quelques combats, quelques problèmes à régler, quelques connaissances sur elle-même. À un autre moment, j’aurais haussé les épaules et m’en serait amusé, mais j’ignorais si Nikkou avait conscience que nous ne serions pas la cible principale. Moi et elle, nous pouvions fuir si le combat devenait impossible à renverser, mais lui serait traqué.

Après plusieurs heures de marches, nous allions bientôt sortir de la limite du Pays du feu. Un léger rehaussement de la vigilance allait être nécessaire. Ame avait une situation difficile et pauvre, la criminalité était relativement élevée. Heureusement, il n’y avait pas de ville et de fortes concentrations de populations, ce qui aidait bien à amoindrir le phénomène. Éviter les bandits ne fût pas difficile, surtout avec Kaya qui était une véritable antenne. Nous avions optés pour la fuite, non sans quelques attaques, pour éviter les blessures ou de se faire remarquer. Près du point de rendez-vous, à quelques heures de marches, j’ouvris la bouche, une pipe au coin de ma bouche.

- « Nous devrions envoyer Kaya au point de rendez-vous et les conduire à moins d’un kilomètre plus loin. Comme ça, en cas d’embuscade, nous ne serons pas sur le lieu prévu, Kaya pourra détecter un plus grand nombre et ça permettra de rester neutre, non ? »

J’attendis la réponse de Nikkou. Je savais qu’elle serait négative, il y verrait un signe de faiblesse ou un manquement à l’honneur. Dans mon cas, je voyais surtout les risques. Nous nous retrouvions à devoir faire confiance à Suna, qui nous avait déjà agressé par le passé. Nos deux groupes étaient dans des conditions similaires, mais foncer tête baissé parce que c’était un nouveau Kazekage me semblait ridiculement naïf. C’était à Suna de nous prouver sa bonne volonté.

La délégation de Suna arriva enfin. Il y avait un vieux, une jeune femme ravissante et le fameux Kenji que Nikkou avait combattu dernièrement au grand tournoi. Les présentations commencèrent alors, et cela commença avec les sunajins. Tout d'abord le vieux bonhomme qui, sans surprise, était le nouveau kage. Cependant, le jeune Hokage se retint de faire une grimace lorsque son homologue pris Kaya pour la nouvelle dirigeante. Kenji lui rectifia très vite le tir, chose qui tira un mini sourire au jeune homme.
Les présentations terminées du côté de Suna, c'était au tour de la délégation de konohajin de se présenter, à commencer par « le chef de la meute ».

_ Je me nomme Masao Nikkou, Sandaime Hokage du village de Konoha. Content de faire votre connaissance. Quant à toi Kenji, content de te revoir, ça fait plaisir de te voir sur pied.

La première partie de sa phrase n'était absolument que politesse, cependant la dernière était sincère, accompagné d'un franc sourire. Même si pendant le combat qu'ils avaient mené, l'entente n'avait pas forcément été trouvé, le jeune homme respectait et avait une certaine estime pour cet homme là. C'était pour le moment le seul dans la délégation de Suna. Il respectait aussi son homologue mais c'était différent. Quelque chose énervait Nikkou chez ce vieil homme... Pas un bon feeling ? Peut être aussi que c'était juste le rendez vous qui le rendait nerveux. Seul l'avenir pourrait lui dire.
Alors que les présentations se terminaient du côté de Konoha, tout ce beau monde alla prendre place à la seule table de la pièce, une table ronde.
*Parfait, c'est juste ce qu'il fallait. *
Prenant place face au Kazekage, il était également entre Kaya et Suguato.
*Que le combat diplomatique commence... *
Même si ce n'était que des mots, cela pouvait parfois plus s'apparenter à un combat qu'autre chose, mais celui là était gagné par la sagesse et l'intelligence. Pas de doute le vieux devait avoir tout de même un léger avantage vu son âge.

_ Maintenant que les présentations sont faites, j'imagine qu'on va pouvoir rentrer dans le vif du sujet n'est ce pas ? On est pas juste là pour boire le thé et se faire les yeux doux.

On pouvait bien comprendre la petite note d'ironie dans sa phrase, ironie qui était plus sur le ton de l'humour histoire de détendre l'atmosphère. Si le contraire se produisait, cela voudrait dire que soit son homologue était mal luné soit autre chose peut être moins rassurant. Ou alors qu'il avait tout simplement un caractère de vieux crouton... Kenji lui reconnaitrait sans doute immédiatement le personnage, étant donné le comportement de Nikkou lors du combat qui avait opposé les deux jeunes gens. Cependant, à n'en pas douter, la palme de l'ironie reviendrait sûrement à Suguato, à n'en pas douter. Il ne l'admettrait jamais, mais au fond, le jeune kage aimait les petites réfléxions de son bras droit, même si parfois c'était assez spécial...

_ Alors commençons si vous le voulez bien. Déjà dans votre message vous parliez d'une coopération entre nos deux villages. Sauf si vous voulez qu'on commence par un rapide débrief du grand tournoi, c'est à vous de voir.

Pour lui le choix du sujet lui était égal. Dans les deux cas, les mots compteraient. Cependant, il appréhendait un peu le fond de l'affaire concernant la coopération entre les deux villages. Mais il verrait bien quoi répondre à tout ça, il fallait laisser la discussion se poursuivre pour apercevoir des solutions... Ou parfois les voir disparaître...

L’homme devant nous était un homme âgé. Son âge ne devait pas nous tromper, mais l’expérience est à ne pas sous-estimer. L’autre homme, Nikkou semble le connaître et lui être sympathique. Je dois avouer que je suis plutôt surpris. Je me contente de suivre bêtement la discussion avec une exagération étrange, laissant ma tête aller d’un personnage à un autre en suivant qui parle. Suivant docilement mes confrères, je pris place dans la petite enceinte. Alors que le Kazekage versait son thé, je fis la même chose en hochant la tête en guise de remerciement. Pendant que les deux chefs parlaient, je levais la tête à mes narines pour renifler la substance, hochant une nouvelle fois la tête en guise d’appréciation, avant de tremper les doigts pour les frotter les uns contre les autres, examinant la texture de la substance, non sans une grimace en me brûlant le bout des doigts. Après les quelques mots, je sortis de ma poche ma pipe, sans geste trop brusque et m’adossa confortablement, autant que possible.

- «Si vous voulez me cravacher d’avance, je ne vous en voudrais pas. Depuis mon arrivée à Konoha, j’ai remarqué que subir la punition avant une éventuelle faute permet d’avoir un potentiel de pardon plus important. »

Je jetais un regard en coin vers Nikkou, conscient que je désobéissais à sa première directive : me taire et attendre. Je me contentais de bourrer ma pipe calmement, espérant que Kenji ou l’autre ne prenne mal mes actions. Je savais que le vieil homme me trouverait trop empressé, peut-être que la discipline de Konoha s’en verrait mise en doute, mais ce n’était pas mon rôle. J’en avais conscience, espérant que Nikkou et Kaya le sauraient aussi. Après avoir rempli le fourneau et renifler pour profiter des arôme du tabac du Pays du Thé, je souris poliement à l’homme qui devait être l’Kazekage, puis vers ses deux soldats.

- « J’espère que vous excuserez mon manque de soumission pour les formules d’usage, messieurs, mais je trouve que les organisation ont la détestable et irrespectueuse habitude de cacher les hommes derrière les titres. C’est un manque de respect pour les individus selon moi, alors n’y voyez pas autre chose qu’une marque de respect d’y désobéir. »

Je jetais un regard vers Nikkou, inquiet et curieux de savoir si mes paroles allaient me valoir un regard foudroyant. J’avais bien conscience que je ne devais pas dépasser les limites, mais Nikkou avait certaines obligations et interdictions avec son titre. Moi non, au contraire, mon rôle était de lui permettre de faire ce que son emploi du temps ne lui permettait pas de faire. Sortant une petite allumette, loin d’être classique, un produit fait maison, j’attendis quelques secondes, l’objet suspendu dans les airs, attendant leur permission pour allumer ma pipe et libérer quelques fumées dans les lieux.

- « Nous en sommes aux constations donc ? Je comprends bien qu’en ce moment, ce n’est pas une recherche de terrain d’entente, à savoir si Konoha peut être fiable et loyal à un Village, sinon, vous nous expliqueriez plus en détails vos plans, nous pourrions trouver des avantages communes, etc. Ici, vous voulez un accord d’entraide peu importe les buts communs, dans le but de montrer notre fiabilité, exact ? Par simple constatations, sans reproches, sincèrement, dans le passé, Konoha a subit des captures de Suna, justement lors d’un envoie d’une délégation comme celle-ci, non ? Sans engager personne, en m’attendant à la cravache, on pourrait au moins voir, à défaut des buts communs, les entraides et les avantages réciproques ? »

Je pinçais un instant les lèvres, conscient que j’avais peut-être fait un peu trop. Cependant, c’était nécessaire. Nikkou me semblait solide, prêt à affronter les problèmes avec les autres Villages, de discuter en cas de refus, mais il était un Konohajin. Moi, dans le pire des cas, on pouvait me rabrouer ou me considérer comme un inopportun, ce qui était loin d’être faux. Je restais là, sans sourire, sans méchanceté, l’allumette faite maison attendant une permission.

[Bon, je tiens à expliquer la merdicité de mon post. Je suis en changement horaire de jour-nuit avec le boulot. J'ai préféré faire un post simplement correct, qui ne ralentirais pas les autres avec un délais, et développer mieux plus tard, puisque je n'aurais pas pu dans les temps. S'il a un problème, vous me le dites par MP, j'éditerai. Encore désolé. :S]

Les derniers mots de Nikkou arracha au chef US un bref sourire avant de s'asseoir en compagnie de Aare et de Zanshi qui semblait avoir capté le message et avait gardé le silence. Kenji savait que le Masao n'avait pas d'arrière-pensées, le type était trop honorable pour ça. Mais pour lui, ce combat n'était pas réellement un bon souvenir. Il n,allait pas oublier si facilement l'insulte que le nouvel hokage avait commis à son endroit en se prétendant pendant tout le combat comme son supérieur. Certes, l'issue du combat l'avait prouvé, mais l'infamie restait. Il lui sembla tout à coup que Nikkou était peut-être trop gentil pour être un bon Kage. Le type semblait accorder une confiance peu méritée plutôt facilement. N'avait-il pas envoyé le sunajin direct dans sa propre infirmerie après le combat ? C'était un peu le comble. Le Raiu aurait toujours une dette envers lui, pour lui avoir peut-être sauvé la vie, mais aussi d'avoir permis son initiation au Rakhegan. Les mots de Kenji furent simples et directs, à son habitude.

" C'est partie remise, ombre de la feuille. "

Au même moment, la genin qui accompagnait l'Hokage et l'autre type prit place et poussa un livre vers le Kage, les yeux remplis d'admiration. La pauvre semblait ne pas en revenir, être aussi prêt de deux kages et de l'élite de deux villages cachées ! Quelle chance ! Kenji se dit qu'à son niveau il aurait peut-être eu une réaction semblable. Sauf qu'il n'avait jamais été une groupie. Pendant que cette fille mangeait tranquillement chez elle, lui se battait avec les chiens pour gagner la maigre pitance au milieu des champs de bataille entre les Senjus et les Uchiwa. Non, il n'aurait pas été comme ça. Mais ne souhaitant son propre passé à personne, Kenji n'eut aucune réaction notable, croisant ses larges bras comme il avait l'habitude de le faire. Le Raiu observa l'homme accompagnant le Kage pendant que Aare sortait un baratin particulièrement inutile à propos du thé. Kenji ignora sa propre théière, n'aimant pas ce genre de boisson. Le vin chaud lui suffisait habituellement, mais autrement il ne buvait que pendant les moments de fête. Des souvenirs de beuveries avec Karas et Manzô lui revinrent en mémoire, mais le chef US s'en libéra rapidement, avant que les pensées de Kusanagi ne s'emparent de lui. Le blond devait rester concentré sur la discussion, aussi ennuyeuse soit-elle. Toujours est-il que l'accompagnateur mit la main dans sa poche et Kenji amorça un mouvement de recul presque imperceptible mais arrêta le tout en voyant que ce n'était qu'une pipe. L'odeur de ces engins était plutôt quelconque, mais le Raiu n'allait pas faire de commentaire là-dessus. En fait , il essaierait de garder les remarques acérées pour Nikkou, qui était trop doux pour réagir fortement.

" Contrairement à l'impression laissée par ta coéquipière, nous ne sommes pas à la garderie, Konohajin. Fais ce qu'il te plait. "

C'était assez tranchant, mais pas trop non plus. Mais le fait est que l'homme qui ne s'était pas nommé allait imposer la fumée de son tabac aux gens dans cette salle, et titres ou pas, ce n'était pas si respectueux que ça à la fin. Mais Kenji se désintéressa de lui alors que Aare exposait plus longuement son plan, en réponse à la demande de Nikkou d'en venir directement au sujet de conversation principal. Tant mieux, le Raiu n'était pas certain que l'atmosphère serait longuement agréable, ici. Il fut étonné de voir le Kazekage parler d'une attaque contre un village shinoibi. Encore un plan dont il avait jugé important de ne rien dire à son chef militaire... Voilà qui était plutôt exaspérant, le vieil homme ne semblait pas avoir compris le message depuis leur dernière rencontre. Toujours est-il que ça le fit réfléchir. De quel village parlait-il, Kumo ou Kiri. Intérieurement, il espérait que ce soit le village de la brume. N'avait-il pas une alliance avec Kumo ? Kenji se demanda ce que sa ferait, d'affronter son propre cousin au combat. Gravité contre Gravité, un combat sans doute intéressant. Aare avait demandé son opinion, mais Kenji se contenta d'un simple "Hmm" pour commencer. De toute façon, celui qui allait fumer se prononçait déjà et demander de voir la carotte avant de s'engager dans un tel acte, ce qui faisait un certain sens, sauf en considérant le passé lent, inextricablement lent de Konoha. C'est donc le Raiu qui répondit du tac au tac.

" Konoha a prouvé dans le passé un certaine...Hésitation à l'action, dirons-nous. Mais je pense que les avantages sont clairs. Territoire, richesse, pouvoir. Et en cas de victoire totale, une force de frappe supérieure contre les deux fléaux qui pèsent contre nous, l'An'tei et Makka. Quant à ces captures dont vous parler, je ne les ai jamais approuvée. Elles sont le fruit de pensées irrationnelles d'un fondateur aujourd'hui décédée, qui, contrairement au grand arbre de Konoha, ne se plaisait pas dans l'immobilisme."

Après quoi le Raiu garda le silence, laissant les autres mettre leur grain de sel...

Spoiler:

Plusieurs heures de marches, quelques paroles à droite à gauche voilà à quoi se résumait notre expédition pour le pays de la pluie. J'avais été briefée vite fait par Kenji, une mission diplomatique, une escorte et une rencontre avec les humains pour moi les plus méprisables que puisse porter notre terre : les konohajin. Même si je n'étais plus, c'est un grand mot ; une nukenin, que j'étais à Suna ; il n'en demeurait pas moins que j'avais avec eux un passif pas vraiment agréable et que jamais il ne succomberait sous le poids des années, nul pardon, nul oubli ; ''même si''. Gain de maturité, assagissement, je restais maintenant seule maîtresse de mes actes, plus d'influence néfaste, de réaction démesurée.

Mon blondinet de supérieur n'avait pas encore put constater de ces progrès et pensait très certainement que je bouillais, à raison ; c'était vrai, mais voilà. Son regard me parlait alors que je m'établissais dans mon silence, pensait il que j'allais faire capoter l'affaire, dire une énormité ou quelque autre digression dont, quelques temps auparavant ; je ne me serai pas privée ?. Si, une seule chose s'échappa de ma bouche ; un soupire discret, ni plus ni moins ; lorsqu'ils eurent fini d'échanger, à quoi bon parler pour ne rien dire ? Je comprenais l'enjeu de cette réunion mais ne pouvais m'empêcher de la trouver superflue, je savais d’expérience que même si un contrat était passé avec eux, et bien ; ils finiraient par le rompre à leur avantage..

Enfin, peut être m'avançais je un peu trop, passif oblige. J'en profitais pour dévisager chacun des trois feuillus installés à quelques pas de nous, de moi. Le seul des ninjas qui retint mon attention fut aussi la seule autre femme à la table. Subjuguée, c'était le mot ; une certaine candeur et pourtant une shinobi, j'esquissais un bref sourire et posai le regard sur les deux autres une nouvelle fois, non vraiment.. ils manquaient d'un profond intérêt à mes yeux, malgré leur grade, titre, puissance et tout et tout. Par contre, et bien au contraire ; notre Kazekage m'impressionnait autant par sa décontraction que la finesse et le jeu de ses mots, l'âge sans doute ; cela me rappelait quelqu'un tien. Je divaguai un instant, repensant à ce doux moment puis revins, toujours silencieuse, dans la partie.

Il voulait connaître nos avis, et là franchement j'avais bien envie de répondre et de percer mon mutisme monotone cependant et à la différence des fois précédentes où l'on put m'entendre en tant que Kunoichi de Suna ; je réfléchissais et choisissais avec précaution mes mots, je ne voulais pas forcément qu'on comprenne que j'avais une dent contre eux, nous étions en diplomatie après tout. Mais je ne pouvais pas non plus mentir, alors qu'à cela ne tienne. Cela ne faisait que quelques mois que j'avais rejoins le Kakumeigun, et Suna plus globalement, je n'avais jamais eu affaire au village de la feuille autrement que comme une ''criminelle'', comme ils aiment à appeler tout ceux qui ne correspondent à leurs attentes, des nukenin comme on dit.

« Sur quel point ? Le fait de demander un pacte d'alliance avec le pays du feu et accessoirement ''Konoha'' ? ou celui de vouloir déclencher une guerre ? Sur le premier... Je ne peux pas m'exprimer ; sur le second... Savoir quelle est la cible pourrait nous aider... Je ne suis ni diplomate, ni stratège mais je pense que dans la logique nous devrions frapper ceux qui nous menacent le plus, à savoir ''les deux fléaux'' ; s'il s'agit d'une grande nation je trouve ça simplement stupide, les villages ninjas et leurs dirigeants comme les nations qu'ils servent n'ont ils pas tous une cible un, ou deux ennemis communs ? Attaquer Kumo ou Kiri ne ferait que diminuer nos forces face à... Bref, t'façon c'est vous qui décidez, ce n'est que mon opinion. »

Ça va, j'étais soft là. S'ils veulent fonder une alliance, qu'ils le fassent, tant mieux ! Mais qu'ils le fassent de manière intelligente, qu'ils ne nous entraînent pas dans une guerre qui nous usera et permettra à d'autres de nous écraser.

Les choses sérieuses commençaient déjà. Bien que Nikkou aimait parfois les jeux casse tête, il y avait des moments où il avait pas vraiment envie de s'y coller. Cependant, cette réunion était trop importante pour jouer les capricieux. Tout d'abord, le Kazekage commença par une remarque sur le thé, comme quoi il n'était pas à son goût. Le konohajin n'en avait que faire, n'étant pas très difficile pour ce qui est du thé. Se servant calmement et méticuleusement, il porta la tasse à ses lèvres pour prendre une première gorgée avant de la reposer sagement.
Le vieil homme réagit à ce qu'avait dit Nikkou, le qualifiant lui et sa génération d'impatient. Le jeune homme se contenta de l'écouter. A vrai dire, le jeune homme préféra ne rien ajouter. Il aurait pu dire que les gens de la génération du kazekage, avait peut être vu la guerre, mais n'en faisait pas une personne sage pour autant. Ce n'était pas de l'impatience à proprement parlé, mais simplement qu'il n'allait pas se faire les yeux doux pendant une heure. Ils étaient là pour une raison bien précise.
Cela commença d'abord par son bras droit qui lança quelques premières piques. Comme il le pensait, Suguato n'allait pas jouer le jeu, et allait rester fidèle à lui même. La première fut d'ailleurs pour le Sandaime lui même, cependant, connaissant la bonhomme, il laissa filer.
Pour la suivante, Nikkou jeta un petit regard en coin à son bras droit. Si ce dernier avait fait attention, on pouvait y déceler un peu d'amusement. A vrai dire, il enviait son camarade à cet instant, il n'avait pas de réels obligations. Il ne pouvait pas lui en vouloir, mais il se devait de relever sa remarque, surtout que Kenji avait déjà contre attaqué.

_ Veuillez l'excuser, comme il l'a dit, il ne veut pas vous manquer de respect. Mais c'est sa façon de voir qui est plutôt... Disons... Différente.

Vint ensuite les explications du Kazekage sur les raisons de leur présence ici. Le pouls de Nikkou commença à accélérer quand il parla d'alliance entre leur deux villages pour un objectif précis. Ce n'était pas tant l'alliance qui le dérangeait, mais plutôt la fin en elle même qui ne lui plaisait pas réellement. Le vieux voulait faire la guerre... Il en avait pas assez vu durant sa vie ? Cependant il n'avait pas mentionné ni l'An'tei, ni l'organisation de Makka. Seulement attaquer un village ninja dans le futur. Le jeune homme attendit d'abord l'avis des deux sunajins sur la question, surtout celui de Kenji. Cependant c'est Suguato qui frappa le premier.
Sa remarque sembla un peu passé au travers mais il était vrai que ce n'était plus du tout les même têtes pensantes qui dirigeaient le village de Suna.
Kenji lui semblait être tenté par cette idée de conquête. Zanshi n'avait pas réellement d'opinion sur tout ceci semblait plutôt penser qu'attaquer les autres villages pour se remettre à taper sur les deux organisations était stupide. Kaya elle se contenta d'écouter. Ce fut alors au tour du Sandaime de prendre la parole.

_ Tout le monde a à peu près donné son avis, il y avait quelques remarques intéressantes. Mais Je suis plus que d'accord avec Zanshi. Vous devez certainement tous connaître ce fameux proverbe qui dit : « Diviser pour mieux régner ». Vous avez été frappé par Makka. Nous l'avons tous été. Concernant l'An'tei, leurs intentions ne sont pas clairs, et contrairement à nos voisins, nous n'avons pas été touché. Mais l'organisation de Makka et ses partisans reste une menace, elle nous a prouvé à mainte reprises qu'elle pouvait frapper quand elle voulait et où elle voulait. Entrer en guerre reviendrait à donner une opportunité à notre véritable ennemi de frapper un grand coup.

Le jeune homme pris une petite gorgée de son thé pour laisser tout cela en suspension laissant les autres intégrer ce qu'il venait de dire, avant d'ajouter la fin de son point de vue.

_ Pour résumer Kazekage-sama, Konoha est prêt à vous soutenir contre Makka, qui est d'ailleurs finalement, votre ennemi numéro un, depuis que votre village a été attaqué si je ne me trompe pas. Cependant, nous refusons d'entrer en guerre contre un autre village sauf pour une raison valable. La paix est toute jeune, et je veux que notre génération jeune et impatiente, comme vous l'avez qualifiée, connaisse ça. Voilà, je n'ai plus rien à ajouter là dessus.

Le jeune homme se laissa tomber dans son siège. Il avait dit ce qu'il avait à dire. C'était une situation très délicate. Cependant, si l'objectif de Suna était le pouvoir, même si Konoha décidait de s'allier avec eux, ils le paieraient très cher plus tard. De toute façon tout avait été dit. Ses paroles pouvaient paraître naïves, mais les raisons pour laquelle il avait refusé une alliance contre un autre village était légitime. Makka était le réel objectif de Nikkou, c'était la cible à abattre. Mais ce qu'il craignait, c'était ce qui pouvait se passer si jamais les partisans venaient à disparaître... Sûrement et inévitablement une nouvelle guerre...

Toutes les sortes de réactions, surtout des mauvaises on dirait. Quand Nikkou me jeta un regard, je me contentais d’écarter les bras en signe d’impuissance. Kenji semblait connaître Nikkou, ce qui piquait ma curiosité, je devais bien l’avouer. Pourtant, le principal concerné semblait peu y faire allusion, alors que le Sunajin oui. Personne ne semblait clair, tout le monde semblait contre. Si un seul avait été capable d’affirmer un simple « oui, aucun problème » ou « non, je n’aime pas le tabac », j’aurais dû m’arrêter. L’absence de refus ou de déclarations, les simples sous-entendus, me suffirent amplement. Je me contentais de les remercier d’un hochement de tête avant d’allumer l’objet. Je secouais l’allumette pour l’éteindre, glissant le bout de bois calciné dans ma poche, avant de me préparer pour le deuxième allumage, celui qui servait vraiment à la consommation de la pipe.

J’écoutais le dénommé Kenji parlé. Il y allait franc jeu, parlant des avantages théoriques d’une alliance, le genre d’arguments qu’on aurait pu mettre dans n’importe quelle discussion. Il reniait leurs liens avec la pensée du précédent Kazekage. Je hochais simplement la tête en guise de compréhension, bien conscient qu’ils voulaient écarter le sujet, mais aussi satisfait de ce qu’on pouvait en apprendre. Je me tournais une seconde vers Nikkou, pour l’examiner ou échanger un regard, vérifiant s’il était aussi satisfait que moi. J’allumais finalement ma pipe, secouant une nouvelle fois le cadavre d’allumette, laissant ma tête se tourner légèrement d’un à l’autre des interlocuteurs, selon son tour de parole, tout en essayant de garder à l’œil les autres, trop curieux, sans vouloir manquer quoi que ce soit.

La jolie Sunajin résumait bien la situation, entre les Villages, chacun était l’ennemi déclaré ou officieux de tous les autres. Nous ne pouvions nous faire d’illusion, surtout après les paroles de Nikkou. Je me demandais lui-même s’il y croyait vraiment ou faisait partie de ceux qui préparent la guerre quand ils veulent la paix. Néanmoins, la demande de détails de Nikkou me semblait plus que normale, même le seul possible. Dire oui, ça aurait été un aveu de soumission à Suna ou des alliés potentiels, dire non, un refus catégorique de prendre part au conflit. Dans le premier cas, à longs termes, nous pourrions devenir un outil aux autres, dans le deuxième cas, un aveu de faiblesse ou de refus aux combats de toutes sortes seraient terrible.

La réponse de cet homme, le Kazekage, me surprit. Je me laissais tomber contre le dossier pour m’asseoir de manière plus détendu, pour mon confort. Sous cet adossement un peu brusque, les pattes de devant de la chaise se soulevèrent légèrement avant de retomber au sol. Je mâchouillais le bout de la pipe en examinant quelques secondes l’homme, l’égal de Nikkou, avec une curiosité poussé par quelques surprises face à cette réaction inattendue. Les questions visaient uniquement à détourner la discussion, à nous faire sentir fautif, à détourner des doutes à propos de Suna. Je fronçais les sourcils, pinçant les lèvres pour me retenir de parler après tant de détails méritant quelques mots. Le regard de Nikkou en me tournant vers lui me rappela que ce n’était pas mon rôle ici. Cette fois, je devais me taire, me taire et observer.

[Je m’excuse, c’est un post un peu vide, mais je pense qu’actuellement, il est préférable que je ne dise rien. Oui, parce que… l’histoire du précédent Kazekage, j’étais pas là, alors je veux pas dire des conneries ou faire des erreurs de cohérences sans le vouloir. Désolé. :S]

Cette réunion prenait une tournure très délicate. La tension n'était pas vraiment montée, c'était autre chose... Masao Nikkou avait l'impression qu'il y avait anguille sous roche. Le Kazekage réagit comme le Sandaime l'avait malheureusement prévu. Son homologue du sable le traita presque de naïf comme il le pensait. Son bras droit lui ne fit aucun commentaire, observant la situation, mais le jeune homme était certain que lui aussi sentait que quelque chose n'allait pas.
Kenji rajouta une couche supplémentaire en faisant presque passer la réponse du Hokage pour une insulte. Chose que Nikkou ne laissa pas passer cette fois.

_ Si c'est ce que tu penses, soit, mais tu noteras bien que jusqu'à maintenant, vous nous avez juste lâchez : « Ca vous dit de faire la guerre à un autre village ? ». Alors je reformule, je dirais, SANS raison.

Le jeune homme prit une gorgée de son thé avant de reprendre.

_ Sérieusement, sans vous manquer de respect, je ne suis pas venu ici pour m'amuser à faire des jeux de mots.

La dernière phrase avait une pointe d'ironie. Il ne fallait pas pousser le bouchon trop loin non plus. Mais cela n'allait pas être la cerise sur le gateau. Non l'honneur fut donné au Kazekage qui accusa presque Konoha d'avoir fait assassiner son prédécesseur. Il fallait le promettre de surcroit. Kenji rajouta encore une couche en ajoutant qu'on aurait été incapable de s'en prendre à lui, et que Makka n'était rien face à Konoha et Suna réunit. Cependant Nikkou l'ignora, après tout juste confirmer que ce n'était pas eux suffirait...
Non c'était trop facile... Quelque chose clochait, et le Sandaime sentait que quelque chose se tramait. Depuis le début, mis à part Suguato, les sunajins se sont presque montrés provoquant. Voyant que sa tasse était presque vide, le jeune homme décida de la remplir à nouveau, buvant une gorgée sur la lancée. Reposant sa tasse il regarda dans les yeux son homologue.

_ Vous savez, vous n'êtes pas très logique. La minute d'avant, vous me proposez une alliance, et suite à mon refus, soudainement vous nous suspectez d'avoir assassiner votre prédécesseur ?

Le jeune homme soupira d'exaspération.

_ Nous y sommes pour rien si votre prédecesseur est mort. Maintenant à mon tour de vous faire une nouvelle proposition. Nous collectons des informations pour pouvoir se débarrasser de Makka. Elle a résisté à deux Hokage et a mis en déroute Kiri, Kumo et nous même. Nous avons même eu un incendie criminel d'une violente et rare intensité qui a ravagé notre pays et qui a failli emporté notre village. Nous savons que c'est l'oeuvre de Makka. Vous ne le savez peut être pas, ou alors vous êtes trop aveugle pour voir que nous sommes déjà en guerre. Et croyez moi... Si elle vous a touché au sein même de votre village, elle peut recommencer.

Le jeune homme marqua une pause avant de reprendre.

_ C'est notre priorité, alors, avec ou sans vous, on la mettra à terre.

Masao Nikkou avait dit tout ce qu'il avait à dire. C'était son deuxième essai pour les convaincre de les aider contre Makka. Dans le cas contraire, vu la tournure de cette réunion, il y aurait de quoi s'inquiéter dans les jours à venir. Le jeune homme tenait à s'en débarrasser... Pour des raisons morales mais aussi personnelles... Hitomi... Aquila... Et d'autres encore, des élèves qu'il avait eu qui était mort au champ d'honneur, son ancien camarade du Genkai, Ryoken. Même s'il ne l'aimait pas beaucoup, il le respectait. Makka devait payer pour tout ça.

J'écoutais, je ne pouvais faire que cela. Au moins je pouvais dire que tous ici, ou presque, avions gardé de cette femme, Makka ; le souvenir le plus douloureux qui soit, nous avions ceci en commun, c'est ça que nous devions exploiter pour nous entendre, devenir allié et peut être même plus encore qui sait... Ici, une seule personne me chiffonnais réellement et ce n'était ni mon supérieur, ni même un des konohajin, non ; c'était le vieux croûton. On lui devait certes le respect, mais je me demandais à quoi il était en train de jouer , cherchait il à se mettre la feuille à dos avec ses propos ou encore à jeter le doute ? En tout cas cela ne me plaisait. Je n'étais pas férue de politique mais à mon avis chacun ici comprenait sa grossière tentative de manipulation, du moins ceux du village du pays du feu, nous, on savait déjà. Malgré tout, je n'allais pas casser son pitch, ce n'était pas mon rôle et puis je n'en avais pas le droit certainement. Je n'étais que depuis peu investie dans les affaires internes au village alors pour le coup..

Néanmoins, pour manifester mon mécontentement face aux dires de Papy Suna je lâchais un soupire en roulant les yeux vers le plafond. Puis ensuite parla le Hokage. Tien, ce dernier était comme moi, pas très fin dans ce domaine, il aimait enfoncer des portes mais cette fois ci à la différence de moi. Je me demandais aussi pour il ne prenait pas les devants, je veux dire là on voit bien qui s'amuse, et ce n'est pas lui. Plus la conversation se prolongeait plus je comprenais que nous étions comme dans un combat, comme celui que j'avais mené contre Hayato à Konoha lors du combat.. Il faut avoir un peu de ressort si on veut s'en sortir et là notre chère ninja le plus fort de son village n'avait que du mou, enfin, peut être n'aurai je pas fais mieux. Et ce fut à cet instant qu'une partie de mon caractère reprit le dessus, cette fois peut être mes paroles ne seraient pas réfléchies ; mais peut être qu'il leur fallait ça. Un autre long soupire d'exaspération et je parlais sur un ton moins conventionnel, je m'adressais à eux comme à mes élèves.

« Je n'ai pas la prétention d'être votre égale.. Messieurs. Mais personnellement je ne suis pas venue ici pour débattre, ou du moins vous entendre débattre pendant des heures et des heures sur des ''jeux de mots'', si on est là, me semble-t-il, c'est pour essuyer notre passé commun et repartir sur de nouvelles bases avec de nouveaux dirigeants, Maître Hokage, Maître Kazekage. Cependant je me demande si quelqu'un ici ne souhaiterait pas l'inverse. Dis je posant mon regard presque brûlant sur le vieillard. Franchement, je suis peut être bien la seule à en savoir le moins, mais je sais une chose : c'est qu'on a un point commun, et c'est Makka. L'anteï, on a pas vraiment d'infos sur eux, si je ne me trompe ; que ce soit Konoha ou Suna ; laissons les quelques temps. Nous sommes tous dans la même position ; et je ne parle pas de nos postérieurs sur ces chaises. Donc je vous prie, avec tout le respect que je vous dois hein, de bien vouloir, Kazekage-sama être plus clair et stopper vos manigances, et vous, Nikkou... vous êtes hokage quoi. » finis je sans bouger de ma chaise.

Pas possible ces shinobi. Bon une chose sonnait un peu faux dans ma tirade et je m'attendais à être reprise pas le Kazekage ; en effet je n'étais pas là pour débattre mais pour ''assurer'' sa protection. Je m'attendais aussi à une remarque de Kenji, peut être même du Hokage mais pas plus. De toute façon j'étais comme ça ou plus profond de moi même, je ne prêtais que peu d'intérêt au superflu et quand il y en avait de trop, et bien je n'hésitais pas à le faire remarquer. En tout cas le doyen de la réunion n'avait pas vraiment tort, notre jeunesse était peut être impatiente, mais à trop attendre on perd du temps, non ? Et du temps, on en a pas à rallonge. . .

Ce fût le dénommé Kenji qui donna le signal. Comme dans un système de fluides, la pression de sa part se répartie presque instantanément et également partout. Le ton changea dramatiquement, on passait du simple jeu poli, mais méprisant, à carrément des agressions verbales, directes, comme un débat. On ne testait plus les limites de ce qui est correct, mais on disait les choses, pour trouver des vérités, pour échanger. Je me tournais vers Nikkou, bien conscient que j’avais à voir dans ce changement d’attitude, mais aussi conscient que Nikkou y était pour beaucoup en répondant. Pourtant, à la remarque de mon homologue du sable, je ne pus m’empêcher de lâcher une réplique.

- « Meurtriers, mercenaires, Shinobi, personnellement, j’y vois peu de différence sinon les justifications ; désir de tuer, argent et patriotisme, respectivement. »

C’était de la philosophie de comptoir, mais surtout une blague pour relever l’évidence de cette pensée. Néanmoins, je me doutais fort bien que ce n’était pas une simple discussion. Actuellement, si l’un ou l’autre des Sunajins faisaient mine d’attaquer, les autres suivraient probablement. Je ne doutais pas que Kaya réagirait au quart de tour à mon signal, peut-être à celui de l’Hokage, si elle n’avait écouté aucune de mes leçons, mais je doutais que ce dernier, malgré ses capacitéss se sentent prêt à entrer dans un affrontement direct de ce genre. Je me tournais vers Kaya, soufflant un peu vers l’arrière en tordant ma bouche pour diriger ma fumée loin de la table. En la regardant avec curiosité, je hochais la tête, allant jusqu’à gratter mon oreille avant de revenir vers les Sunajins, écoutant attentivement.

J’avais bien conscience que mon attitude et mes paroles, souvent stupides, ne m’attiraient ni le respect ni la sérénité des Sunajins. C’était en quelque sorte mon rôle, que je faisais avec plaisir. Nikkou était l’avatar de Konoha, il était littéralement handicapé. Je compris alors son choix judicieux. En me faisant venir, moi le nouveau Konohajin venu d’ailleurs, il pouvait largement dissocier Konoha de moi. On ne pouvait voir dans mon attitude une incapacité à élever les Konohajins correctement. Alors que Kaya, elle passait pour une parfaite étudiante. Je me tournais de nouveau vers elle, grattant légèrement mon oreille, avant de me tourner de nouveau pour souffler la fumée, lui adressant un clin d’œil rassurant, de manière assez discrète.

Nikkou me surpris alors avec des mots agressifs. Entendre parler de guerre de sa bouche me surprit, Konoha n’était pas reconnu pour son attitude belliqueuse. Le Sunajin Kenji montrait bien les risques d’une telle position dans notre monde. Les paroles du Kazekage ajoutaient à ce constat. C’était naturel. Dans les mots de Nikkou, j’entendis une déclaration de trêve jusqu’à la mort de Makka, ce qui attira mon attention immédiatement vers nos interlocuteurs pour scruter leurs réactions. Les mots de la belle Sunajin m’intéressèrent. Alors le Kazekage n’avait pas encore fait part de sa personnalité à tous, certains éléments de Suna, si on se basait sur la jeune femme, pouvait être intéressé par l’idée de Nikkou. Quand le Kazekage eu terminé, je me tournais vers Nikkou pour échanger un regard avant de me pencher un peu vers la table pour parler.

- « Je ne sais pas pour les autres, mais, personnellement, les auréoles et la moralité ne m’intéresse pas trop, Aare. Je préfère les faits et je suis bien d’accord avec vous : il y a toujours des évènements imprévus dans un système aussi complexe que notre monde. Rapidement, tout se réduit à des probabilités, des multitudes. »


Je plantais légèrement mon doigt sur la table. Émettant un son régulier, preuve de mon enthousiasme pour un sujet qui s’apparentait plus à de la philosophie que de la politique. Je regardais alternativement les gens autour, mais aussi l’homme âgé, le doyen, pour lequel j’éprouvais un respect nouveau que je n’avais pas eu au début de la discussion. Je penchais un peu la tête pour regarder Nikkou, tendant de cette manière l’oreille à la silencieuse Plante, avant de continuer avec un sourire enfantin. La discussion était d’un autre niveau, nous ne discutions plus uniquement par rôle interposé, mais avec une sincérité nouvelle qui n’engageait que les individus et pas les masques qu’ils portaient, les titres.

- « Vous parlez anatomie, mais ce que j’entends c’est de la provocation. Si je connais mal les gonades de l’Hokage, du précédent et de l’actuel, l’intimité n’allant pas jusque là, ce que je comprends c’est que vous accusez l’Hokage de réflexion, de doutes et de remise en question, exact ? Ce que j’entends, c’est un homme persuadé de détenir une solution à des faits impossibles à vérifier, qui a certainement raison selon moi et dans ce cas, mais qui oublie que chaque individu commettant des erreurs est habités par la même croyance. Croyance, dont je viens de faire preuve en m’exprimant, paradoxalement, Kazekage, pardonnez le moi… »

Je reposais mon dos contre le dossier de la chaise, mâchouillant ma pipe maintenant éteinte. Je regardait un instant la Sunajin, plutôt agréable au regard, il fallait l’avouer, avant de me tourner vers Kaya pour vérifier qu’elle était rassurer. En échangeant un regard avec mon élève, je hochais la tête satisfait, avant de me retourner vers les Sunajins, la femme en premier,