Music ♫:

Les présentations entre Oniri et Shinji avaient été faite et cela s'était montré particulièrement houleux de la part de mon amie mais mis à part cela elle semblait ne rien avoir contre lui et lui non plus.
Elle n'avait pas hésité un seul instant a me questionner sur notre connaissance a moi et l'Akuzu et je n'en avais d'ailleurs jamais douté. Elle s'était satisfaite de ma réponse bien que peu loquace à ce propos... Je commençais à la connaître et une Oniri silencieuse était bien plus menaçante qu'une Oniri bavarde... Toutefois cela m'importait peu : j'étais encore libre de rencontrer qui je voulais et je n'avais pas de compte à lui rendre.

La nuit était désormais tombée et nous courions a vive allure pour rejoindre les ruines découvertes par les archéologues locaux.
L'estimation de notre arrivée sur les lieux était prévue d'ici quelques heures seulement. En attendant, il ne nous fallait pas trop traîner pour ne pas laisser le jour se lever et avec lui, les rayons incandescents du désert.
Notre équipe demeurait silencieuse et lorsque ce dernier était rompu par l'un de mes coéquipiers je ne répliquais pas, voulant atteindre notre objectif rapidement. Mes sens demeuraient en alerte dans l'étendue de sable qui semblait pourtant ne receler aucune vie humaine aux alentours. La faune et la flore locale sortaient pourtant de leur torpeur matinale pour profiter de l'air frais que nous offrait le désert. L'astre diurne nous surplombait de toute son innocence, nous baignant dans sa luminescence étiolée.

Il ne fut pas bien difficile de savoir que nous étions bien arrivés à destination. En effet, le site était couvert de tentes appartenant aux scientifiques qui s’affairaient à la tâche : tantôt en analysant des échantillons qu'ils avaient pu récolter, tantôt en prenant des notes. Eux aussi préféraient travailler la nuit et la raison en était évidente au vue du cagnard impitoyable qu'était le désert de Suna en plein jour.
Les hommes en blouses blanches se trouvaient aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur des ruines, certains sortant tout juste du monument avec leurs torches.
Ce dernier était d'ailleurs somptueux et appartenait définitivement à une époque lointaine. Il était gré de constater les vestiges du passé ; nous rappelant sans cesse que bons nombres de vies aux idéaux différents des notre s'étaient déroulées avant nous.
Deux colonnes de pierres se dessinaient devant nos yeux ébahis, formant une arche finement travaillée qui surplombait un trou d'où sortaient les spécialistes, menant sans doute directement au fin fond des ruines.
La face visible de l'iceberg était pour le moment enfoui sous le sable à l'exception de cette partie qui nous permettait l'accès au temple.

L'un des scientifiques s'approchait de nous pour nous donner de plus amples explications :

« Bonsoir ! Vous devez être les shinobis envoyés en renfort ! Votre aide nous serait en effet précieuse... Comme vous le voyez, notre équipe a pu s'aventurer dans les ruines et cela assez profondément mais nous sommes tombés sur une salle piégées car elle renferme un trésor de la civilisation ayant vécu ici. Voir cet objet si bien garder nous laisse évidemment penser que sa possession nous permettrait d'en apprendre davantage sur cette antique civilisation. »

Il réajustait ses lunettes sur son nez, visiblement gêné avant d'ajouter :

« Nous avons également entendu un bruit suspect entre les murs des ruines sans vraiment savoir d'où cela provenait... Un homme de mon équipe affirme avoir eu en face de lui une momie mais je ne peux affirmer que tel est le cas où si c'est simplement l'ambiance effrayante du temple qui lui a créer une hallucination. Après tout cela est chose courante dans le désert... »

Chacun y allait de son petit commentaire avant que l'on nous confie une torche, nous permettant de nous enfoncer dans la pénombre des lieux inconnus.
Nous rencontrâmes bons nombres d'hommes en blouses blanches dans les premières salles, dont la hauteur au plafond s'avérait impressionnante bien que les couloirs se révélaient étroits. Ces derniers étudiaient sans doute les murs qui avaient été dressé à la manière des plus grands architectes de notre propre époque. Il était fascinant de constater de la technologie que possédait ces hommes autrefois : nul doute que ce détail plairait à Oniri.

Après plusieurs minutes de marches dans le silence le plus absolu, chacun observant les lieux avec une attention particulière, nous croisâmes un homme de l'équipe de recherche qui nous mettait en garde : la prochaine salle était celle que nous devions déjouée.
Nous nous concertâmes alors, cherchant à établir la stratégie la plus adaptée...

Musique:

Le comportement de ce petit Shinji m'amusa fortement. J'étais visiblement parvenue à le mettre hors de lui avec mes remarques. Foutu salement en rogne il avançai légèrement à l'écart de nous ce qui me fit décocher un petit rire. Voilà ce qui arrivait lorsqu'un individu essayait de jouer au plus malin avec nous. Par la suite nous le vîmes s'énerver ridiculement sur un misérable scorpion avant d'être saisi par un élan de doute pour finir par s'étouffer lui-même dans sa propre odeur. Je ne pus m'empêcher de m'arrêter un instant face à lui en croissant les bras et retirai mes lunettes de soleil l'espace d'un instant afin de lui adresser un haussement de sourcil couplé à un sourire narquois. Au moins ne pouvait-il plus nier ce fait...

Nous poursuivîmes notre route durant un peu plus d'une heure jusqu'à arriver au site de fouilles. Là, au milieu du désert et du sable se trouvait un renfoncement dans le sol ressemblant curieusement à un cratère. Une dizaine de larges tentes aux toiles blanches y étaient installées. Quatre d'entre elles avaient davantage des airs de chapiteaux que de vulgaire abris contre le soleil. Les vents du désert rabrouait ces amas de tissus immaculés ainsi que les nombreux fanions qui maintenaient le tout en place. On pouvait discerner une multitude d'individus s’affairant dans différentes directions. Certains portaient des blouses blanches tandis que d'autres arboraient des vêtements plus classiques adapté au désert. Il y avait également un nombre assez impressionnant d'ouvriers servant sans doute à creuser les galeries du temple engloutie par le sable.
L'entrée de ce dernier se présentait comme une excavation dans la roche encadrée par deux colonnes s'unissant en une étonnante voûte de pierre. Malgré les siècles voir, les millénaires qui l'assaillait, elle n'avait que peu perdu de sa majesté. Je demeurai un instant ébahie devant cette archétype dont les maîtres étaient parvenus à lui faire traverser les âges jusqu'à nous. Nul doute qu'ils devaient posséder un immense savoir faire dont nous pourrions fortement nous inspirer.

Ma curiosité éveillée, je me surpris même à me questionner quant-à la nature-même de la structure interne qui régissait les fondations de ce temple. Dès lors, il me tardait de pénétrer à l'intérieur pour en apprendre davantage. L'histoire en elle-même, ou plutôt celle des shinobi et des clans ne m'avait jamais intéressée. Il n'était généralement question que d'alliances, de complots et d'affrontements barbares contrairement au passé plus antique qui, lui, avait sans doute jadis fait preuve d'un véritable savoir vivre. Voir ainsi ces colonnes somptueuses se dresser devant nous, striées de gravures et autres ornements aussi intriguant qu'inconnus, me rappelait alors à quel point nous étions ignorant et qu'il existait en ce monde tant de choses à découvrir comme à apprendre.

Lorsque nous fûmes parvenus sur les lieux l'un des scientifiques vint aussitôt nous aborder afin de nous résumer la situation. Nous n'en apprîmes guère davantage que ce que nous savions déjà mit à part que l'existence de cette prétendue momie était remise en question. Évidemment ! Il fallait cesser avec ce genre de grossières inepties. De telles choses n'existaient pas. Il ne s'agissait rien de plus que du genre de racontar que se narrait les paysans le soir au coin du feu. La dite personne devait en faire parti en plus d'avoir sans doute exhibé un peu trop longtemps sa tête au soleil.

-Vous devriez faire preuve de davantage de clairvoyance dans le choix des membres qui constituent votre équipe. Les laissez répandre ce genre d'idioties pourrait finir par entacher votre réputation ainsi que la véracité de ces fouilles. Répliquais-je d'un ton sévère.

S'il y avait quelque chose que je ne pouvais supporter, c'était bien l'incompétence d'autrui. Ce colporteur aurait fini enterré dans le sable s'il s'était trouvé face à moi. Après-coup nous reçûmes chacun une torche avant de pénétrer dans l’anfractuosité menant à l'entrée du temple. Il y faisait si sombre que je dus retirer mes lunettes afin de les coincer dans le col de mon débardeur. La température baissa drastiquement et il continua d'en être ainsi à mesure que nous nous enfoncions dans les méandres de ces vestiges appartenant à des temps oubliés. Il y régnait une forte odeur de terre humide, qui malgré elle, ne réussissait pas à couvrir celle nauséabonde de Shinji.
La hauteur sous plafond se révélait étonnamment haute. Sans doute un peu plus de trois mètres à vu d’œil. De nombreuses torches avaient été allumés le long des parois afin d'éclairer le chemin aux investigateurs. Nous croisâmes sur notre route de nombreux archéologues et scientifiques, occupés à étudier et analyser la moindre parcelle de ces ruines.
Passant le flamboiement de ma torche sur les murs, je constatais avec étonnement que ceux-ci étaient entièrement couvert d'inscription dans une langue qui m'était inconnue et ce, sur plus d'une centaine de mètres. Nous franchîmes plusieurs salles, toute particulièrement haute et bien battis. La structure même de ce temple semblait labyrinthique. Les équipes de recherche avait quadrillé la plus grande partie du secteur. Plus nous avancions et plus la température baissait au point d'en devenir presque fraîche. Sans la présence des flambeaux, sommairement installés, il nous aurait été impossible de voir à plus d'un mètre devant nous.

Prise de fascination, je m'arrêtai à de nombreuse reprise afin d'examiner chaque facette de l’architecture qui structurait ces lieux, essayant d’imaginé en vain comment une civilisation aussi ancienne était parvenue à réaliser un tel ouvrage. Je m'intéressai tout particulièrement aux gravures présentes à même la roche. Ce dialecte paraissait être composé d'innombrables signes et figures mirobolantes. Je ne cessai de me demander ce qu'elles pouvaient bien raconter. Il serait tout à mon honneur de questionner ultérieurement les chercheurs quant à une traduction possible de ces dernières.

Au fil de notre avancée l'air se raréfiait. Cela se traduisait principalement par l'amenuisement des flammes de nos torches si biens que notre champ de vision se limitait de plus en plus. Conduit par notre guide, nous débouchâmes finalement sur un nouveau conduit qui s'étendait brusquement en largeur. Il nous expliqua que les pièges s'étendaient tout au long de ce dernier. Il s'agissait en quelque sorte du couloir de la mort...
Au loin, à une bonne trentaine de mètres était à peine visible un étrange halo de lumière semblant sortir du plafond. Celui-ci retombait directement sur une étrange statuette qui reposait sur un socle de pierre également finement taillée. Mis à part cet éclat luminescent, l'intégralité de la pièce précédent le couloir de la mort était plongé dans les ténèbres les plus épais. Par ailleurs à cette distance il nous était impossible de déterminer en détail la nature du trésor que nous devions acquérir. Avant de tenter quoique ce soit, nous prîmes la peine de nous concerter. Shinji proposa alors d'étendre tout simplement son bras jusqu'à la statuette afin de la ramener. Son idée était tellement débile et rustre qu'elle pouvait marcher, du moins dans le meilleur des mondes. Loin de moi l'idée de vouloir lui sauver la vie, son existence tout comme sa mort m'indifférait totalement. Cependant la perte d'un membre de notre équipe faisait facilement tache dans les dossiers.

-En effet, tu pourrais essayer cela, cependant, nous ignorons tous des dangers auxquels tu t'exposes. Il ne faudrait pas que tu perdes ta main en voulant tenter quoique ce soit. Dit ainsi, on aurait presque eut l'impression que je me souciais de son sort. J'ai une autre idée à vous soumettre.

Ce faisant je décrochai l'une de mes grenades fixées à ma ceinture et m'amusait à la lancer en l'air pour la rattraper dans ma main à plusieurs reprises. Un sourire en coin fendait une partie de mon visage. Présenté ainsi mon idée pouvait paraître totalement insensée, cependant il n'en était rien. J'admettais néanmoins que ma méthode s’avérait tout aussi rustique, voir davantage, que celle proposée par notre borgne de service.

-Je vais faire exploser plusieurs grenades le long de ce couloir afin de déclencher, voir détruire, les différents pièges qui pourraient y être dissimulés. Contrairement à ce que l'on pourrait croire mes explosifs ne sont pas si puissant que cela. Ils n'émettent que peu de vibrations, donc il y a peu de chance que cela provoque un éboulement, d'autant plus que les parois de ce temple semblent particulièrement solides.

Détail important que j'avais remarqué, et il en était sans doute de même pour tous les chercheurs travaillant sur le site, ce temple n'était en fait pas creusé à même les profondeurs du désert, mais se composait en réalité d'assemblage de bloc de pierres directement aménagés et encastrés pour former ce dédale insondable. Nous nous trouvions donc entre quatre murs d'une importante épaisseur chacun relégué par la croûte terrestre. J'avais remarqué ce détail en discernant plusieurs séries de jonctions dans les surfaces de chaque paroi à l'entrée ainsi qu'à la sortie de chaque salle, mais aussi a chaque angle de couloirs.

♫:

Shinji avait marché seul une bonne partie du voyage. Celui-ci s'était déroulé sans encombres notoires et dans un silence quasi parfait. L'Akuzu avait eu tout le loisir de boire sa bouteille à son aise, sans pression ni autres remarques désobligeantes. Mieux encore, il avait eu largement le temps de se laver dans une oasis et de s'accorder de longues minutes pour faire la planche sur la petite étendue d'eau au milieu du désert. Après s'être assuré que son odeur corporelle était désormais convenable pour le nez sensible d'Oniri, il avait rejoint ses coéquipières en quelques longues foulées élastiques.

Un peu plus tard, le trio était arrivé à destination. Les ruines étaient ceinturées de tentes et enfoncées dans une sorte de cratère au plein milieu du désert. Ce n'était pas si étonnant que ça qu'elles n'aient pas été découvertes plus tôt. Shinji prit une longue rasade pour terminer sa bouteille avant de la jeter dans son dos avec nonchalance. Il n'avait jamais été un grand fan d'architecture, fusse-t-elle ancienne. Pour lui ces ruines n'étaient rien de plus qu'un assemblage de gros cailloux taillés qui tenaient vaguement en équilibre. La seule question qui lui traversa l'esprit tandis qu'ils s'approchaient de leur destination fut étrangement celle de savoir si les archéologues avaient pensé à prendre du saké avec eux.

*Il ne me reste qu'une bouteille et il faut que je la garde pour le retour...* songea-t-il, en plein dilemme. *Il va vraiment falloir que je m'en dégotte une en arrivant!*

Hors de questions d'explorer des ruines sans un minimum de réserves! Après tout s'ils restaient bloqués dedans à cause d'un éboulement ou d'une autre joyeuseté du genre, il fallait bien qu'il puisse tenir un moment! C'était vaguement une question de survie après tout... Aussi pendant que Yami et Oniri s'amusaient à converser avec un responsable qui leur exposait la situation, le brun trouva plus utile de commencer à fouiller dans les malles et tentes alentours à la recherche d'un breuvage digne de ce nom. Il trouva finalement son bonheur sous la forme d'une bouteille de saké toute neuve. Il parcourut rapidement du regard l'étiquette sur laquelle était marquée "pour une grande occasion" avant de hausser les épaules et la glisser dans la poche intérieure de son manteau. Ceci fait il revint vers ses coéquipières en leur adressant le sourire typique du gosse qui a fait un sale coup et qui, en plus, en est fier...

- "Il était pas bourré le type qui a vu la momie, par hasard?" questionna-t-il en cherchant à se montrer utile. "Non parce que l'alcool ça fait voir des truc, parfois! Croyez-moi je sais de quoi je parle..."

Même avec tout le sang qu'il avait dans l'alcool, Shinji fut conscient que sa remarque était un peu hors sujet lorsque les trois regards se tournèrent vers lui. Il se contenta de lever la main pour signaler qu'ils pouvaient ignorer sa question et en profita pour se rouler une clope. Le brun suivit ensuite ses coéquipières lorsque il fut temps de s'enfoncer à l'intérieure des ruines et reçut également sa torche. Après s'être amusé quelques instants avec, il se mit en retrait pour assurer la surveillance des arrières.

- "Il est très beau ton mur, oui!" lâcha-t-il à un archéologue qui semblait baver sur les petits symboles qu'il découvrait sur une paroi.

Il répondit par un sourire au regard outré qu'il reçut en retour et resta silencieux le reste du chemin. Yami et Oniri semblaient apprécier ce qu'elles voyaient autours d'elle. Shinji, lui, se concentra sur le sol devant lui pour éviter de tomber dans un trou ou quelques chose dans le genre. Le trio progressa en silence encore quelques minutes jusqu'à rencontrer un groupe de chercheurs qui les mit en garde: la prochaine salle était la bonne, celle où les pièges et la momie étaient sensés se trouver. L'air était vicié et peu riche en oxygène à en juger par l'affaiblissement des flammes de leurs torches. Ils s'accordèrent donc un moment pour discuter de la stratégie à suivre. L'Akuzu n'avait jamais été fan de ce genre de discussions. Il était plutôt du genre à foncer dans le tas tête baissée et aviser au fur et à mesure...

- "J'allonge mon bras, je chope cette statue et basta!" proposa-t-il avec conviction. "C'est pas plus compliqué!"

Oniri répliqua en arguant qu'il pourrait y perdre la main. Le tout sur un ton qui laissait suggérer qu'elle se souciait de son intégrité physique. Shinji fronça les sourcils en se demandant s'il y avait un piège quelque part avant de reculer lorsque la Saibogu commença à jouer avec une grenade. Le sourire en coin qu'elle arbora ne présageait de rien de bon. C'était toujours bizarre de voir de jolies filles jouer avec des armes de destruction... Lorsqu'elle eut finit d'exposer son idée - à savoir "on fait tout péter pour détruire les pièges - à l'équipe, l'Akuzu resta un instant silencieux avant d'éclater de rire.

- "Ha ben oui, pourquoi je n'y ai pas pensé plus tôt? Utilisons des explosifs dans de vieilles ruines et prions pour que tu aies raison quand tu dis que ça ne va pas provoquer d'éboulements!" fit-il, ironique à souhait. "T'es une fan des suicides collectifs ou quoi?!"

Il lui fallut quelques instants pour arrêter de ricaner et se rendre compte qu'Oniri était parfaitement sérieuse. Il écarquilla les yeux et chercha une quelconque source de réconfort ou de soutien dans le regard de Yami. Puis il soupira longuement et ses épaules s'affaissèrent.

- "Mais... Mais ça risque d'abîmer la momie! Laisse-moi au moins lui taper un peu dessus avant de tout casser d'accord?"

S'il était venu, ce n'était certainement pas pour une foutue statuette qu'il ne pourrait même pas garder. C'était pour les ryos, bien sûr, mais aussi pour voir de ses propres yeux une momie. Parce qu'il y croyait, lui, à cet histoire de cadavre ambulant et il avait envie de se mesurer à elle pour voir ce qu'elle valait. Et puis, il pourrait dire qu'il avait fracassé une momie comme ça! Il voyait déjà d'ici là tronche qu'allaient tirer les client dans les bars qu'il fréquentait lorsqu'il leur raconterait ça. Ce serait le début de sa légende!

*Shinji le tueur de momies!* songea-t-il, l'égo flatté. *Ouais ça en jette!*

Sans autre préavis, il s'engouffra dans la salle et fit quelques pas sans que le moindre piège vienne gâcher sa journée. Il écarta les bras à la manière d'un artiste face à son public et se retourna pour faire face à ses coéquipières.

- "Bah voila, c'est pas si compliqué finalement!"

À peine eut-il terminé sa phrase que deux blocs de roches tombèrent du plafond pour venir s'écraser devant lui, manquant de peu de l'écraser. S'il avait continué de marcher au lieu de s'arrêter, il aurait sans doute terminé aplatit comme une crêpe. Il resta un instant immobile comme pour s'assurer qu'il n'avait pas déclenché un autre mécanisme et revint se positionner à hauteur des demoiselles, un brin sous le choc.

- "Heu... Tout compte fait je crois que je vais voter pour les explosifs aussi!" fit-il en se frottant l'arrière du crâne. "Te gêne pas pour faire tes trucs de Saibogu. En attendant je vais protéger Yami!"

Joignant le geste à la parole, il glissa son bras autours des épaules de la belle noiraude et l'attira doucement contre lui à la manière d'un prince charmant protecteur et un brin insistant. Il décocha un sourire éclatant à la Ketsueki avant de reporter son attention sur Oniri. Il espérait au moins qu'elle avait vu juste lorsqu'elle disait que les explosions n'allaient pas provoquer d'éboulements...

Je soupirais, las, devant l'énonciation des plans plus stupides l'un que l'autre des membres de mon équipe... Étirer son bras était sacrément idiot mais alors faire tout exploser et risquer d'endommager la statuette était le summum de la bêtise.
Toutefois, je me gardais bien de le leur dire, s'ils n'étaient pas capables de s'en rendre compte par eux même c'est qu'ils étaient vraiment stupides et totalement inconscients...
Oniri lançait et rattrapait successivement l'une de ses grenades explosives, le même air mauvais que je devais posséder avant de goûter au sang... Elle était vraiment déterminée à le faire. Misère.
Elle expliquait toutefois que ses explosifs n'étaient pas très puissants et que les ruines ne s'écrouleraient donc pas : j’espérais qu'elle avait raison...
Je me retranchais a ses côtés car après tout je n'avais pas mieux à proposer... J'avais pensé envoyé des gouttelettes de mon sang à travers la salle et les solidifier voir étirer des lianes jusqu'au fond mais la salle était si grande que j'userais pour cela d'une quantité phénoménale de mon fluide vitale et je n'avais aucune envie d'être sonnée a cause d'une statuette dont j'ignorais tout...

Shinji partait dans un fou rire devant la proposition d'Oniri. J'aurais sans doute fait de même si je ne savais pas qu'elle était tout à fait sérieuse, après tout, je la connaissais bien maintenant. Il prétextait même vouloir conserver la momie et ne pas la détruire avant de la voir. Franchement je me demandais vraiment si ce genre de créature pouvait exister... Pas grand chose ne m'étonnait en fait depuis que Megami avait réussi a transférer son âme en moi par un simple lien de sang et sa maîtrise de ce dernier.

J'espère que je t'ai manqué Yami... Je sentais bien que cela n'allait pas tarder à arriver... J'avais été stupide de me dire que pour cette simple mission la quantité de sang sain actuelle dans mon corps suffirait. Cela faisait maintenant trois jours que je n'en avais pas pris une rasade et d'ici deux jours Megami pourrait se manifester si je ne faisais rien... Voilà pourquoi elle se montrait désormais , accentuant ma crainte comme le vil vautour qu'elle était...
N’exagérons rien mon trésor... Sais-tu a quel point il est pénible de vivre a travers toi sans rien pouvoir faire ? J'ai besoin de me dégourdir un peu... Rien que quelques instants de liberté... Concéderas-tu cela a celle qui t'a sorti de la misère et t'a ouvert les portes du manoir familial ?
J'avais davantage en mémoire le souvenir de celle qui m'avait condamné a la malédiction de devoir te supporter... Je ne peux nier que tu as été un élément clé dans le changement de ma vie mais jamais je ne te laisserais me contrôler de mon plein gré.
Quelle reconnaissance après tout ce que j'ai fait pour toi... Il y a bien des choses que tu ignores...
Il en dépendait de l'équilibre de mon esprit de l'ignorer elle...

Je déglutissais et serrais convulsivement les poings : sa présence me rendait nerveuse...
Oniri semblait en joie de mettre son plan a exécution tandis que nous nous trouvions désormais à l'entrée de la salle prétendue dangereuse. Shinji osa même si aventurer malgré tout, ressortant aussi vite qu'il y était rentré après avoir failli finir aplati par deux énormes morceaux de roches qui avaient surgit du plafond.
Il proclamait désormais être en accord avec l'idée d'Oniri et lui demandait de se débrouiller, clamant qu'il me protégerait en attendant.
Je haussais les sourcils a cette déclaration, avant de me retrouver contre son torse, un bras autour de mes épaules. Il m'adressait un sourire éclatant tout en recevant le mien en échange : mauvais.
Les yeux plissés, je m'entaillais les doigts et faisais léviter plusieurs lianes de sang qui convergeaient dans la direction de Shinji, le menaçant de leurs dards écarlates ainsi suspendus dans les airs, en guise d'avertissement. L'Akuzu me lâcha, clamant les mains en l'air qu'il avait compris.
Ce n'était sûrement pas le moment de m'astiquer. Pas après avoir découvert que Megami était de nouveau suffisamment puissante pour me parler ou moi suffisamment faible pour la laisser faire...
Tu es magnifiquement diabolique ma chérie lorsque tu t'énerves de la sorte... Mon âme chavire ma princesse des ténèbres... Comme il est plaisant de pouvoir t'observer sous ce jour...

Oniri nous demandait de nous reculer quelque peu, ce pour quoi nous ne faisions pas prier. Elle dégoupillait plusieurs grenades en les lançant dans la salle. J'étais certaine qu'elle effectuait des tirs précis mais d'ici cela ressemblait plus à du lancer au hasard...
Plusieurs pièges se déclenchèrent sous l'impact et les explosions, faisant s'ouvrir des trous un peu partout, balançant des flèches de part et d'autres des murs de façon précises et rapides et assister à des éboulements meurtriers dans la salle.
Voir ce spectacle devant nos yeux ébahis me laissait coi. Il était certains que la statuette possédait une valeur certaine pour être ainsi gardée et je n'osais imaginer ce qu'il serait advenu de nous si nous avions décidé de nous y engouffrer sans avoir déclencher les pièges au préalable...
Tout cela ne dura que quelques secondes mais avait retenti dans une cacophonie assourdissante, faisant même parfois trembler les murs au point de voir de minces filets de sable suinter des fissures des pierres qui constituait le plafond.

Méfiants, nous nous avançâmes dans la salle comme ci nous marchions sur des œufs, effrayés a l'idée que l'un d'entre eux ne s'activent avec du décalage.
La longue salle me parut interminable a franchir tant l'atmosphère était pesante et la pression toujours plus forte à chacun de nos pas.
Finalement, nous parvînmes au pied des marches sur le sommet desquels était posée la statuette dorée en forme de main qui baignait dans son halo de lumière.



Statuette:


Nous nous toisâmes du regard, trouvant cela presque trop facile... Qu'allait-il se passer lorsque nous prendrions cette main dorée ? Tous les schémas étaient possibles et j’espérais sincèrement ne pas me transformer en or...

Les sarcasmes à peine dissimulés de cet ignare de Shinji ne manquèrent pas de me taper sur le système. Je sentais comme la proliférante envie de lui enfoncer l'un de mes explosifs dans la gueule. Lui qui ne semblait pas réfléchir plus loin que le bout de son nez, au moins cela aurait eut le mérite de le faire taire. Le peu que j'avais d'estime pour lui s'évaporait telle une flaque d'eau en plein désert.
A la première impression il donnait des airs de ténébreux charismatique, mais à la seconde et passé son odeur infâme, car oui un bain dans un oasis d'eau croupie ne réussirait à arracher cette puanteur de son corps, on se rendait rapidement compte qu'il s'agissait tout simplement d'un guignol sans cervelle. J'en vins même à être presque déçue de ne pas le voir se faire écraser par le piège qu'il venait de bêtement déclencher. Aussi, cette fois-ci, ne manqua pas t-il de se ranger du côté de mon avis. Mais quelle ne fut pas ma colère lorsque je le vis étreindre ma Yami, comme s'il la possédait. Si ma princesse n'était pas intervenue afin de lui faire comprendre à sa manière de dégager, j'aurais tôt fait de m'y appliquer en le balança dans ce couloir de la mort. Avec tout ceci peut-être finirait-il par comprendre qu'il ne fallait pas nous prendre pour des idiotes. Passé cette interlude, je reportai mon attention sur le couloir. Je connaissais parfaitement la puissance de mes grenades ainsi que l'intensité des vibrations émises par leur explosion. J'avais également une idée approximative de l'épaisseur des murs, avant que ceux-ci ne donne sur la roche calcaire. En dehors d'un joli fracas répercuté en une série d'échos tonitruants nous nous en sortirions indemne. J'en avais la conviction.

-Reculez et bouchez-vous les oreilles.Dis-je d'un ton strict qui ne laissait aucune place aux protestations.

D'un geste habile des doigts je dégoupillai une première grenade avant de la lancer le plus loin possible au fond du couloir. L'explosion retentit alors dans une cacophonie stridente, faisant trembler les lieux tout en soulevant un épais nuage de poussière. Je ne m'arrêtai pas pour autant là et lançait deux nouvelles grenades, celles-ci plus rapprochées de notre position . Le déluge fut des plus impressionnants en raison de l'écho qui se répercutait. Plusieurs filet de gravas s'écoulèrent du plafonds, mais je savais qu'aux yeux de ces ruines antiques, mes explosifs ne faisaient figures que de vulgaire pétards mouillés. Lorsque le nuage retomba, nous ayant au préalable recouvert d'une belle couche de terre nous nous aperçûmes que toute cette effervescence avait finit par éteindre nos torches. Aussi pris-je la peine de rallumer la mienne ainsi que celle de mes comparses. Je fus rassurer de constater que ma théorie s'avérait fondée. En effet, les parois qui constituaient le couloir de la mort demeurait quasiment intact, cela en devenait même presque dérangeant. J'eus cœur à l'ouvrage de constater que les vibrations causées par les explosions avaient tout de même déclenchées hasardeusement les pièges qui désormais ne représentaient plus aucune menace pour nous. Des flèches se retrouvaient encastrées dans le mur tandis que de longs pieux rouillés ressortaient de toutes les surfaces. Nous eûmes cependant quelques difficultés à les enjamber tant ces derniers étaient nombreux. Laissant notre bouclier humain ouvrir la marche je continuai d'avancer au côté de Yami. Ma torche éclaira le visage de ma belle, je remarquai alors que quelque chose semblait la déranger dans la mesure où elle semblait encore plus distraite que d'habitude. Je posai donc ma main sur son épaule afin de l'interrompre dans le fil de son avancée. Je me plaçai devant elle de sorte à ce que nous puissions nous voir dans les yeux.

-Quelque chose ne va pas ? Murmurais-je d'une voix couplée d'un regard empreint d'une certaine inquiétude.

Elle rétorqua par un simple mot ou plutôt un simple nom. En l'entendant parler de Megami je sentis un long frisson me parcourir l'échine. Je n'avais jamais eu l'occasion de rencontrer cette comtesse maudite, mais j'en savais suffisamment sur elle pour la craindre et la respecter. Toujours fut-il qu'il s'agissait d'un poison qui gangrenait l'existence de ma bien aimée autant que sa maladie. La savoir qui nous épiais en ce moment même à travers son regard me mettait mal à l'aise. Cependant je ne laissai rien paraître sur mon visage afin de ne pas davantage inquiéter ma belle. Posant ma main sur sa joue je la caressai délicatement tout en lui adressa un regard protecteur et réconfortant voulant lui assurer que tout se passerait bien tant que nous resterions ensemble.

Nous fûmes brutalement rappelées à l'ordre par Shinji qui nous appela, faisant preuve de son habituelle nonchalance. Éclairant maigrement la voie aux lueurs des flammes de nos torches amoindris par le manque d'oxygène, nous avançâmes jusque dans la pièce où se trouvait l'objet de nos convoitises. La salle semblait particulièrement grande, mais il nous était impossible de voir à plus de deux mètres devant nous. Néanmoins en cet instant, notre attention était entièrement tourné vers cette étrange main d'or sur son piédestal ainsi que sur le halo de lumière dans lequel elle baignait. Celui-ci semblait provenir d'une ouverture du plafond. Cependant il était peu pensable de croire qu'il s'agissait de celle du soleil car nous nous trouvions tout de même à plus d'une dizaine de mètres de profondeur sous la terre. Constatant que notre saltimbanque de service s'approchait de la main avec un peu trop de zèle je pris la peine de le mettre en garde non pas pour sa sécurité, mais pour la notre.

-Shinji, tu devrais peut-être faire atten...

Trop tard, je n'eus pas le temps de terminer ma phrase que ce pauvre imbécile s'amusa à frapper dans la main comme pour lui en taper cinq. Le résultat fut plus que désastreux, non seulement, le trésor décolla de son socle pour retomber par terre, activant au préalable un mécanisme mit en repos depuis des millénaires, mais quelque chose semblait s'attaquer à la propre main de Shinji. Celle-ci semblait lui brûler intensément au point de voir des vapeurs de chairs dissoutes s'élever dans les airs. Il tomba à genoux, se tordant de douleur en gémissant tandis que le mal virulent qui l'assaillait semblait se propager sur son bras semblable à une gangrène noirâtre. Au même instant le système actionné referma l'issue par laquelle nous venions d'entrer au moyen d'un épaisse dalle de pierre coulissante. Mon sang ne fit qu'un tour...

-Yami, vite, occupe toi de son bras, il s'agit d'un poison qui se répand dans son sang !! Dis-je en criant d'un ton alerte tandis que je m'élançai de mon côté vers la sortie.

Moyennent mes deux dernières grenades je tentais de faire céder la roche en vint. Je constatai, hagard, que les murs étaient couverts d'inscriptions runiques luisantes d'une fluorescence bleutée. Celles-ci formait un ensemble de fuinjutsu conférant une barrière invisible et protectrice à la dalle de pierre. Mes assauts n'étaient même pas parvenu à l'érafler. J'écarquillai les yeux d'horreur devant ce constat alarmant. Ainsi retournais-je vers mes compagnons. Yami venait tout juste de parvenir à soigner Shinji en plantant des griffes de sang dans son bras pour en évacuer le poison avec son chakra.
Je m'adressai alors d'une voix calme, mais qui trahissait malgré tout mon inquiétude.

- L'issue est bloquée. Il n'y a aucun moyen de repasser par là d'où nous sommes venu. Nous somme piégés... Concluais-je avec fatalité.

Autour de nous les ténèbres semblaient plus dense que jamais et l'inconnu n'avait jamais parut aussi terrifiant.

Comme il fallait s'y attendre, Yami n'apprécia guère le contact physique avec Shinji et usa une nouvelle fois de son sang pour le lui faire comprendre. L'Akuzu leva les yeux vers les dards écarlates qui flottaient d'un air menaçant au-dessus de lui avant de retirer son bras et se fendre de vagues excuses pour lui signaler qu'il ne recommencerait pas. Enfin... pas tout de suite en tout cas! Il ne se priva néanmoins pas d'adresser à Oniri un sourire goguenard avant de se mettre à l'abri lorsqu'elle se mit à lancer des grenades dans la salle. Décidant de suivre l'avertissement de la Saibogu, il déforma ses oreilles de manière à ne plus laisser le moindre son parvenir à ses tympans.

Il observa ensuite les explosions en se disant qu'elles étaient drôlement jolies tout de même. C'était souvent ainsi sur cette terre d'ailleurs: tout ce qui était beau était, en général, au moins aussi dangereux. Le brun haussa ensuite un sourcil empli de scepticisme lorsque de la poussière commença à s'écouler du plafond à cause des ondes de choc provoquées par les explosions. Shinji fut tout de même irrité de constater que la technique de la Saibogu semblait avoir porté ses fruits. L'enfer s'était déclenché dans la vaste salle, sous la forme de diverses fléchettes, piques rouillées et autres trous béants ouvrant sur des forêts de lames. Les pièges étaient plutôt rudimentaires mais n'en restaient pas moins efficaces. D'ailleurs n'avait-il pas failli être écrasé par de simples rochers quelques instants plus tôt? Ces anciens bâtisseurs avaient décidément un sens de l'humour plus que discutable...

- "J'espère que tu n'as pas explosé ma momie!" fit-il en revenant à hauteur de la Saibogu.

Les parois de la pièce semblaient avoir été épargnées par les grenades et l'équilibre des ruines était visiblement conservé. En revanche la salle ressemblait à un parcours d'obstacles avec tous les pièges qui s'étaient déclenchés. Parcours qui, par ailleurs, n'était en rien une difficulté pour l'Akuzu qui pouvait compter sur la particularité de son clan pour se mouvoir à son aise. Il s'enfonça donc en premier dans la pièce, allongeant régulièrement ses jambes pour tâter le terrain devant lui. Et avec raison d'ailleurs puisque les explosions n'avaient pas déclenché tous les mécanismes et que d'autres volées de fléchettes traversèrent la salle sur sa largeur. Les grenades avaient leurs limites mais il fallait reconnaître qu'elles leur avaient bien facilité la tâche malgré tout. Shinji se retourna lorsqu'il arriva au milieu de la pièce et se retourna pour attendre ses deux comparses qui s'étaient entretemps lancée dans une discussion dont il ne parvenait pas à saisir le sens.

Il se racla la gorge pour les rappeler à l'ordre avant de poursuivre sa progression, enjambant une série de piques qui les aurait empalés sans le moindre soucis en d'autres circonstances. Tant bien que mal et avec précautions, ils arrivèrent finalement au pied de la petite rangée d'escaliers au sommet desquels luisait une main dorée dans un petit halo de lumière. Dire qu'ils avaient fait tout ce chemin pour une bête petite statuette... Elle n'était même pas si impressionnante que ça au final. Les anciens devaient être de sacrés pingres pour protéger ainsi cette main. L'Akuzu n'imaginait même pas le temps qu'ils avaient passé à concevoir leurs mécanismes pour empêcher les pillards de s'en emparer. Par contre il aurait bien voulu voir leur tête alors que le trio était sur le point de s'en emparer. La statuette leur tendait les bras et ils n'avaient plus qu'à s'en emparer. Simple comme bonjour!

- "Salut toi!" fit-il en s'adressant sur un ton affectueux à l'objet de leur mission. "Tu nous auras causé pas mal de soucis tu sais? Allez, viens voir papa!"

Cette paume ouverte, fusse-t-elle dorée, semblait l'inviter à lui en taper cinq. Le brun ne se fit d'ailleurs pas prier et allongea sa main pour frapper la statuette avec un sourire amusé sur le visage. Il ne prêta évidemment aucune attention à l'avertissement d'Oniri et il le regretta rapidement lorsque la statue vola de son socle et déclencha un énième mécanisme. Un grondement sourd s'éleva dans la pièce tandis qu'une lourde dalle de pierre s'effondrait pour bloquer la seule sortie de la pièce. Mais Shinji ne le remarqua même pas car sa main commença à affreusement le brûler et il ne put retenir un cri de douleur avant de tomber à genoux. La douleur, il connaissait. Il avait même appris à l'apprécier avec le temps puisqu'elle avait au moins le mérite de vous rappeler que vous étiez en vie. Mais ce genre de souffrances, c'était de l'inédit pour lui. Il tomba à genoux et porta sa main libre à son poignet tout en regardant sa chaire se faire ronger par le poison qui recouvrait la statuette. Et lorsque Yami s'approcha de lui pour appliquer les recommandations de la Saibogu, l'Akuzu leva sa main libre devant lui pour bloquer son élan.

- "A-Attends! Deux secondes!" lâcha-t-il en grimaçant de douleur. "Tu vas pas me couper le bras hein?"

Il pointa un index accusateur dans sa direction avant de s'assurer que ce n'était pas son intention. Un brin rassuré mais toujours en proie à une souffrance à peine tolérable, il tira sa bouteille de Saké et en but de longues rasades avant de nouer son bras pour créer un noeud en dessous de son épaule. Si ce poison se répandait bien dans le sang, autant couper la circulation sanguine de la zone touchée pour éviter qu'il se propage. Puis il fit un signe de tête à la belle Ketsueki pour l'inviter à faire ses petites affaires. Il préféra détourner le regard pour observer Oniri se battre contre le mur avec un manque flagrant de succès. Faire tout péter, ça avait ses limites...

Heureusement Yami parvint finalement à extraire le poison avec une technique aussi étrange que douloureuse. Il dénoua son garrot improvisé et fit quelques mouvements de la main en serrant les dents. Satisfait de voir qu'il arrivait toujours à la bouger, il reprit une longue rasade d'alcool avant de s'adosser contre un bloc de pierre, la respiration saccadée. Il prit néanmoins le temps de remercier la Ketsueki d'un regard qui en disait long sur sa gratitude, allant même jusqu'à l'accompagner d'un petit sourire contrit. Sur ce coup-là, il n'avait pas été le plus malin. Pire encore, il avait également provoqué le mécanisme qui les retenait à présent prisonniers dans la vaste pièce.

- "Allez, relax! C'est un petit problème de rien du tout ça!" lâcha-t-il sur un ton apaisant à la fille aux cheveux blancs lorsqu'elle fit remarquer l'évidence. "C'est pas quelques blocs de roches qui vont causer notre perte! Les archéologues ont forcément entendu les explosions et le mécanisme. Et comme ils savent que nous sommes ici, ils ne vont pas tarder à venir nous libérer! En attendant..."

Il tira le seconde bouteille de son sac et la fit rouler jusqu'à la Saibogu:

- "... profitons de la vie!"

Malgré les circonstances, Shinji n'était pas du genre à se faire du soucis pour si peu. Que ce soit l'alcool qui parle ou simplement l'absence de conscience du danger, il préférait largement se détendre plutôt que se prendre la tête à trouver une solution. Ça, c'était le rôle des filles! Et puis dans leur malheur ils avaient tout de même de la chance...

- "Faut voir le bon côté des choses: d'après les dires de l'archéologue, la momie devrait se trouver dans les parages! Avec un peu de chance elle a même été enfermée avec nous! Ça tombe bien j'ai vraiment envie de passer mes nerfs sur quelque chose!"

Il allongea son bras pour l'enrouler autours de l'une des colonnes et s'en aida pour se relever. Ceci fait, il retira son manteau puis son t-shirt qu'il déchira en plusieurs longues bandes de tissus qu'il enroula autours de sa blessure. Puis il utilisa son par-dessus pour enrouler précautionneusement la statuette dedans. Il avait à peine récupéré l'objet qu'un léger bruit de pas se fit entendre dans la pénombre, en face de lui. Un bruit de pas saccadés, semblable à celui que provoque un chiffon mouillé lorsqu'on le jette sur le sol. Une odeur infâme vint lui titiller les narine et ce n'était pas la sienne, cette fois... L'Akuzu releva les yeux lentement et découvrit lentement un bras décharné recouvert de bandelettes qui s'avançait dans la faible lueur des torches.

- "Heu... les filles? J'ai trouvé notre copain!" s'exclama-t-il avant de reculer d'un pas lorsque la créature tenta de l'agripper. "Et il veut jouer je crois!"

Shinji semblait sincèrement heureux à en juger par le large sourire qui venait de remplacer les grimaces de douleur.

- "Qu'est-ce que t'es moche!" se moqua-t-il avant de reprendre une gorgée de saké. "Tu vas faire fureur à Suna mon pote!"

Loin de s'en inquiéter, le borgne tourna les talons pour rejoindre ses coéquipières. Ce truc était lent et pataud, il ne représentait pas vraiment une menace pour le moment. Et puis la pièce était remplie de piques et trous en tout genre.Shinji était curieux de voir si la créature avait l'intelligence nécessaire pour les éviter ou s'il s'agissait d'un simple cadavre ambulant sans cervelle. Il fouilla rapidement dans sa poche et en tira quelques ryos qu'il déposa sur l'autel avant de les compter.

- "Je parie vingt-trois ryos qu'il va même pas réussir à éviter le trou devant lui! Allez, faites vos jeux!"

Comme d'habitude, il se trompait...

Music ♫:

A peine avions nous déjoué les obstacles qui s'étaient imposés à nous que d'autres se succédaient. En effet, Shinji, dans sa grande bêtise, ne trouva pas d'autres idées que de faire l'idiot avec la statuette dont nous ne savions rien. N'avait-il pas appris sur les bancs de l'académie, que foncer tête baissée était une très mauvaise stratégie ?
Cette erreur rocambolesque venait non seulement de nous piéger à l'intérieur de la salle, l'issue principale se refermant sur nous, mais en plus elle gratifiait Shinji d'un cadeau empoissonné et il n'était rien de le dire !
De sa main s'échappait des vapeurs de chaleurs alors que sa chair brûlait tout en diffusant du poison a travers son sang ce qui commençait à gangrener son bras rapidement : nul doute qu'il s'agissait d'un poison très virulent !
Oniri me pressait, m'intimant d'y remédier. Aussitôt, j'entaillais le bout de mes doigts pour me créer des griffes de sang tout en étant interrompue dans mon action par Shinji. Ce dernier craignait que je ne lui coupe le bras et je lui assurais que non. Toutefois, s'il continuait à me faire perdre du temps pour protester il était certain que mise à part lui amputer des membres, il ne réchapperait pas a ce venin !
Ouvrant une bouteille d'alcool de laquelle il bu quelques gorgée et détournant la tête après s'être fait un garrot improvisé, je plantais mes griffes de sang profondément dans sa chair pour perforer ses veines. Nul doute que cette action devait être affreusement douloureuse mais dans l'urgence, aucune autre alternative ne s'offrait à nous.
Je liquéfiais alors mon sang qui se mélangeait au sien, usant du chakra présent dans mon fluide pour expulser le poison de ses vaisseaux sanguins. Ce dernier ressortait, suintant par les pores de sa main brûlée.
Je plissais les yeux un instant sous la douleur qu’occasionnait le poison ainsi mélangé temporairement à mon élixir de vie. Lorsque je fus certaine que tout s'était échappé, je retirais mes doigts de son bras, prenant la peine de coaguler la plaie que j'avais occasionné pour éviter l'hémorragie.
Pourquoi subir cette douleur pour un être si pathétique ?! C'est toi qui dois infliger la souffrance et non la recevoir ! Tu aurais dû laisser cet insecte pourrir avec sa gangrène !. Toujours en finesse Megami....

Shinji demeurait là, en sueur et tremblotant sous les vestiges de la douleur tandis qu'Oniri vociférait, paniquant à l'idée de notre enfermement en ce lieu. Notre seul éclairage demeurait être le halo de lumière sur le piédestal et la flamme de nos torches qui s'étaient encore amenuisées depuis la fermeture de l'issue : autrement dit, nous ne voyons pas vraiment plus loin que le bout de notre nez dans une salle truffée de pièges déclenchés et d'autres qui ne l'était peut-être pas encore.

Lorsque l'Akuzu s'exclamait que cette situation n'était pas grave et qu'il fallait positiver en attendant les secours des archéologues je croyais faire un meurtre...
C'était de sa responsabilité si nous en étions arrivés là et il se permettait de vouloir jouer les bonnes consciences et les philosophes tout en sirotant tranquillement son alcool !
Il y allait même de son petit commentaire sur la soit disant momie qui était peut-être enfermée avec nous. J'espérais vraiment qu'il se trompait... Vu la faible visibilité que nous avions et tous les pièges un peu partout, je n'avais aucune envie d'avoir a affronter une chose dont nous ignorions tout !
Ce tas de bandelettes ne te résistera pas longtemps ma Yami...

A peine tatillonnions nous les parois en vue d'une éventuelle sortie que Shinji nous apprenait avoir trouvé la momie... Chouette , cette chose existait vraiment : il ne manquait plus que ça...
Impossible de la voir d'ici mais je discernais tout de même bien vaguement un bras décharné qui s'avançait vers la torche de l'Akuzu. Ce dernier semblait s'amuser, franchissant un trou et pariant même sur l'autel que la momie ne parviendrait pas a le franchir.
Oniri et moi nous rapprochions du halo de lumière avec Shinji car c'était l'endroit où il y avait la plus grande source de lumière et combattre dans le noir parmi cet enfer de pièges n'était pas une très bonne idée...
La momie déroula ses bandelettes qu'elle accrocha à une alcôve au plafond pour s'en servir de corde et ainsi franchir le précipice avec facilité, le tout devant nos yeux ébahis.
Elle était donc doté d'une certaine intelligence et la vive allure avec laquelle elle se déplaçait désormais laissait supposer qu'elle était dotée également d'une remarquable agilité...
Les parties visibles de son corps étaient squelettiques et de couleur foncées alors que son odeur putride embaumait toute la pièce.
Elle était décharnée de toute part et ses orbites sans yeux me laissait perplexe quant au mode de procédé de sa vision...

Fusant vers nous a vive allure alors que nous tenions près a en découdre, elle étira ses bandelettes et enroula la cheville d'Oniri avec, la ramenant vers elle. Cette dernière logeait des balles dans le cadavre ambulant, en vain.
Je courrais vers Oniri tout en déployant un fouet de sang que je faisais claquer sur le bandage pour le sectionner et libérer mon amie de son emprise. Amie ? Cette fille ?! Elle n'est qu'une nuisance ! Un élément perturbateur dans ta vie ! Je suis ta seule amie Yami. Cette fille ne t'a occasionné que des contraintes et des pertes de temps ! Tu devrais t'en débarrasser avant qu'il ne soit trop tard... Oniri avait tout de même remarqué ta présence plus virulente en moi sans que je ne lui en touche un mot et malgré le masque impassible que je m'imposais... Seule une amie était capable de voir et de ce soucier de ce genre de choses...

Se faisant, la momie demeurait désormais invisible pour nous ainsi enfoncées dans l'obscurité. Je sentais d'ailleurs un pieu effilé et rouillé derrière mes talons, signe que les pièges limitaient grandement nos mouvements.
Nos cherchâmes du regard notre adversaire alors qu'au même instant Shinji poussait une plainte, forçant nos regards a converger vers lui. Une bandelette était enroulée autour de son cou et provenait du plafond. La momie était posée sur ce dernier à la façon d'une araignée.
Si en plus d'être rapide et agile elle avait la capacité de tenir ainsi sur le plafond parmi ces ténèbres envahissant, cela n'allait pas être une partie de plaisir...

Cet imbécile, non content de nous avoir piégé ici, osait jouer au philosophe en essayant de relativiser la situation. S'il pensait qu'agir ainsi allait nous faire oublier son comportement burlesque, il se fourrait le doigt dans l’œil. En réalité la plus grande menace dans cette mission n'était pas les dangers relatifs à l'exploration d'un temple oublié, mais bel et bien Shinji lui-même, qui depuis peu, s'évertuait à nous causer toujours plus de problème. A quoi pouvait-il donc penser ? N'en avait-il que faire de sa propre vie ou bien était-il un pauvre sot de la plus pure espèce ? J'optais sans hésitation pour la seconde hypothèse. Il eut alors le culot de se mettre à picoler tout en voulant me proposer une rasade. Je dus me faire violence pour ne pas lui envoyer mon poing en pleine figure. Aussi me contentais-je simplement d'attraper la bouteille pour lui donner un coup sec sur le crâne. Peut-être que cela suffirait à lui remettre les idées en place. Malgré tout, je ne perdis pas cette occasion pour lui faire part de ma rancœur.

-Espèce d'imbécile !!Lui crachais-je à la figure avec sévérité Est-ce qu'il t'arrive de réfléchir de temps à autre ? Si tu as des envies suicidaires fais moi plaisir de les exécuter seule et loin de nous !! Continuais-je en haussant le ton afin d'appuyer mes derniers mots.

Je terminai en lui renvoyant sa bouteille en pleine figure puis tournais les talons pour ne plus avoir affaire à sa sale tronche. Ce petit cloporte avait réussi à me mettre les nerfs en pelote. J'en tremblais presque de rage devant son incompétence. Serrant les dents, je balayai les environs de ma torche dans l'espoir de trouver une autre issue. Les ténèbres se révélaient toujours aussi opaque si bien qu'il m'était impossible de voir devant moi. Je m’aperçus cependant que cette sale était également remplit de piège et notamment de pieux pouvant jaillir du sol à tout instant. Les orifices présent sur les pavés en témoignaient. La vérité était que je ne supportais pas ce genre de situation. La pensée de me retrouver enfermer sous-terre de la sorte dans une salle obscure me mettait profondément mal à l'aise. D'une certaine façon je pouvais m'estimer heureuse de notre manque flagrant de visibilité car au moins mes équipiers n'auraient pas à remarquer l'émoi qui fendait mon visage. Je n'eus guère le temps de m'apitoyer davantage sur notre sort car Shinji nous informa, avec le même ton que s'il nous demandait de lui passer le sel, qu'il venait de trouver la momie. En fait peut-être était-ce plutôt elle qui nous avait trouvé. Quoiqu'il en fut, je ne pus restée qu'ébahi devant cette créature des plus immondes. Oui, une momie, elle existait réellement. Je n'osai pas en croire mes yeux. Décidément, nous vivions vraiment dans un monde de dingues..

Contrairement à moi notre vaurien de bas étage ne parut nullement perturbé par l'apparition soudaine de cette monstrueuse créature. Bien au contraire, il se permit même de l'insulter avant de lancer les paris en prétextant qu'elle ne pourrais jamais franchir l'imposante trappe qui s'était ouverte devant nous. Sa défaite fut rapide et implacable. La momie parvint à lancer une de ses bandelettes pour traverser le gouffres. Ne se trouvant plus qu'à quelque mètre de nous, elle envoya l'une d'elle s'enrouler autour de ma jambe. Prise d'horreur je poussai cris aigu en me crispant de peur comme de dégoût. Ce petit instant de faiblesse risquait de me coûter cher. La momie tira alors violemment sur son lien ce qui me fit tomber à la renverse avant d'être brusquement tractée dans sa direction. Dors et déjà je pouvais sentir son odeur infâme agresser mes narines. Sans perdre un seul instant, je dégainai mes deux pistolets de leur holster pour faire feu sur le revenant.

-Tu vas crever espèces de saloperies ! Lui hurlais-je tandis qu'une volée de balles raiton s'enfonçait dans son corps desséché.

Cela n'eut strictement aucun effet. J'aurais tout aussi bien pus tirer sur un mur de plomb sans obtenir davantage de résultats. Je pus heureusement compter sur l'intervention de ma Yami qui me libéra d'un coup de fouet bien placé sur la bandelette. Je ne perdis pas de temps pour me dégager en arrachant aussi vite que possible les restes de tissus en putréfactions accrochés à ma cheville. D'un bond agile je sautais sur le piédestal afin de prendre de la hauteur me retrouvant ainsi au beau milieu du halo de lumière qui pour nous s'avérait être la seul véritable source d'éclairage.  J'avais perdu ma torche durant l'assaut. Mes compagnons possédaient toujours la leur, mais elles ne se révélaient pas du grande aide. Je profitai de ce court instant de répit pour changer les chargeurs de mes armes. Je pris également par la même occasion les vingts-trois ryos déposés par Shinji. En balayant les environs du regard je me rendis compte que notre ennemie venait de s’éclipser. Cette dernière profitait de l'obscurité ambiante pour se dissimuler. Elle semblait être dotée du grande force ainsi que d'une grande agilité.

Demeurant sur nos gardes, moi brandissant mes armes vers l'avant et Yami agitant son fouet de sang, nous nous sentions prêtes à réagir en cas d'attaque. Après quelques secondes la tension devenait presque palpable dans l'air. Une perle de sueur coula long de ma tempe pour venir s'échouer depuis mon menton sur le sol. Un gémissement attira soudainement notre attention. Shinji venait se faire attraper. Une bande entourait son cou et le soulevait vers le plafond. La momie était donc capable de cela également. Je restai un bref instant stoïque devant cette scène. Durant l'espace d'un instant je me demandai s'il ne serait pas plus intéressant de laisser le mort-vivant emporter notre compagnon, au moins nous serions déjà débarrassées d'un problème. Heureusement je me ravisai de cette idée et tirai deux coups de feu en direction des bandelettes afin de le libérer. Cet idiot retomba lourdement sur le sol, dévalant une a une les marches menant au piédestal et manquant de peu d'activer une série de pieux qui auraient jailli du sol pour l'empaler.

Avec toute l'assurance qui pouvait m'être du, je tentai d'analyser l'état de notre situation. Pour résumer les choses, nous nous trouvions enfermés dans une immense sale obscure avec pour seul éclairage un mystérieux halo de lumière sortant du plafond. Il nous était impossible de nous déplacer plus loin au risque de nous faire transpercer par des pièges. Pour couronner le tout, nous avions une momie survitaminée qui se cachait dans l’obscurité prête à nous surprendre à tout instant. J'avais l'intime sensation que la situation jouait à notre défaveur. Un détail attira alors mon attention. Notre ennemie n'était apparut qu'après que nous ayons retiré la main de son socle. Qui plus cela étant Shinji fut le premier à la rencontrer et le deuxième à être attaqué par elle. La créature cherchait-elle à récupérer le trésor qu'il portait sur lui ? S'il s'agissait vraiment de cela, alors peut-être pouvions nous y tirer un avantage. Une idée éclaira subitement mon esprit. A peine Shinji eut-il le temps de revenir vers nous que je l'attrapais brutalement par le col pour l'attirer vers moi. Toujours accroupie sur le piédestal, je le dévisageai d'un regard emplit d'animosité.

-Écoute moi bien sombre idiot. Cette fois-ci tu vas écouter exactement ce que j'ai à te dire et tu vas agir en conséquence auquel cas je peux te promettre que cette momie deviendra le dernier de tes soucis. Dis-je avec férocité.

J'intimai alors à Yami de s'approcher de nous afin que je puisse faire rapidement part de mes explications. Tous deux m'écoutèrent avec attention et nous pûmes nous mettre au travail. Rangeant mes armes, j'accrochai les disques de mes dark boots sur chacun de mes pieds. Le tout s'illumina alors d'éclaires bleutés restant en suspend dans les airs à chacun de mes mouvements. Je m'en servis afin de prendre une brutale impulsion pour m'accrocher au plafond delà où germait le puits de lumière. Je pouvais dès lors affirmer qu'elle n'était pas naturelle sans toutefois pouvoir parvenir à en desceller l'origine. Je glissai alors une bombe dans l'interstice puis effectuait un nouveau bond pour me propulser à vive allure à l'autre bout de la pièce pour atterrir contre un mur à une dizaine de mètres de mes compagnons. Shinji ainsi que Yami rejoignirent à leur tour les hauteurs. Shinji se plaça exactement sous le halo de lumière tout en gardant la statuette d'or enroulée dans ses vêtements. De son côté Yami se trouvait elle aussi la tête en bas accrochée au plafond non loin de Shinji.

J'avais compris que mes armes à feu ne seraient d'aucune utilité contre cette chose. Il me fallait donc sortir l'artillerie lourde. D'un geste habile de la main je brandis l'épée en dent de scie jusqu'alors attachée dans mon dos. Infusant mon chakra dans l'arme, j'appuyai ensuite sur la manette fixée au manche pour la mettre en marche. Parcourues par mon chakra raiton les dents de scies se mirent à tourner à une vitesse ahurissante dans un bruit assourdissant. La lumière émise par l'ensemble de mon équipement me permettait, dès lors, d'y voir légèrement plus claire parmi ces ténèbres. Mon épée dans une main et le détonateur de la bombe dans l'autre, il ne me restait plus qu'à attendre en espérant que la momie se jette comme prévu sur Shinji...

Shinji lâcha un soupire d'impatience lorsque la momie utilisa une bandelette pour traverser le trou piégé. Non seulement ce tas de chair en putréfaction venait de lui faire perdre son pari - bon, pas vraiment vu qu'il avait été le seul à parier - mais semblait en plus être doué d'une certaine intelligence. Ce qui la rendait plus dangereuse mais également plus intéressante. Quitte à passer du temps enfermés, autant que ce soit avec une créature capable de les amuser un moment. Mais la momie se révéla plus vive encore qu'escompté et déroula une nouvelle fois ses bandes de tissus pour venir emprisonner les chevilles d'Oniri puis la traîner sur le sol, vers elle.

- "Elle est joueuse hein?" lâcha-t-il dans un éclat de rire digne d'un gamin. "Je crois qu'elle t'aime bien, Oniri!"

Et lorsque quelques instants plus tard elle lui tirait dessus avec ses étranges armes, l'Akuzu se jeta en avant pour tenter de les lui enlever des mains. Le tout en employant un ton alarmiste:

- "Arrêtes! Tu vas l'abîmer! Je la veux vivante j'ai dis!"

Après cet interlude, la créature disparut une nouvelle fois dans l'obscurité quand Yami coupa la bandelette d'un coup de fouet de sang bien placé. La faible lueur des flammes vacillantes de leurs torches ne permettaient pas de percer la pénombre et seul le halo lumineux au centre duquel la statuette se trouvait un peu plus tôt représentait une source de lumière suffisante. Des bruits de pas traînants s'élevèrent ci et là sans toutefois leur en apprendre plus sur la position de la momie qui se mouvait très rapidement. Oniri venait d'ailleurs d'en faire l'expérience...

- "Qu'est-ce que!?!"

Une bandelette vint se lover au creux de son cou avant de l'entourer avec force tandis qu'il se sentait quitter le sol. Shinji porta immédiatement les mains à cette corde qui menaçait de le pendre tout en allongeant son cou pour réduire la pression exercée. Peine perdue puisque la bandelette se resserra davantage.

*Quelle merde!* pesta-t-il silencieusement en sentant l'absence d'oxygène se faire sentir.

Heureusement, Oniri réagit rapidement et trancha ce nœud coulant improvisé de quelques tirs habiles. Le plus dur c'est pas la chute mais l'atterrissage paraît-il! L'Akuzu eut tout le loisir de vérifier ce postulat lorsqu'il retomba lourdement sur les escaliers, rebondissants plusieurs fois sur les marches avant de s'immobiliser sur le sol poussiéreux quelques mètres plus bas. Lorsqu'il releva la tête, ce fut pour découvrir une rangée de pieux rouillés à quelques centimètres de son visage. S'il y avait un dieu des alcooliques, ce dernier venait à coup sûr de lui sauver la vie. L'action s'était déroulée si rapidement qu'il n'avait guère eut le loisir de profiter des vertus élastiques de sa peau pour se protéger...

- "Viens ici saloperie, que je te fasse ta fête!" hurla-t-il en se relevant, martelant au hasard le plafond de coups de poings en allongeant ses bras. "Putain de cadavre! Je vais te buter une deuxième fois, moi, tu vas voir!"

Envolé, l'espoir de la ramener pour l'exposer dans l'un des bars qu'il fréquentait. Le jeune homme ne réussit pas à toucher quoi que ce soit sinon le béton et son bras blessé se rappela douloureusement à lui après quelques coups. Ce fut donc grimaçant mais un brin calmé qu'il remonta les marches pour rejoindre ses deux comparses, les phalanges en sang. Il fut immédiatement saisi par la Saibogu qui lui reprocha avec férocité son manque de jugeote avant de le menacer de représailles s'il ne suivait pas le plan qui allait suivre.

- "Heu... Tu peux me lâcher, oui?" demanda-t-il avec un large sourire avant de la repousser de lui-même. "Faudrait pas trop me prendre prendre pour ton larbin ma vieille! Garde tes grands airs pour des gens que ça impressionne!"

Ceci fait, il se massa le coin de la tête où Oniri avait eu la délicatesse de la frapper avec sa bouteille. Décidément... Lorsqu'elle ne se plaignait pas de l'alcool en lui-même, elle s'en servait pour le frapper avec. S'il se montrait tolérant envers elle, c'était uniquement à cause de Yami qui semblait bien l'apprécier. Mais il ne fallait pas non plus pousser le bouchon trop loin. Après tout la confiance n'avait jamais été l'un de ses points forts...

Mais le plan d'Oniri était astucieux, il fallait bien le reconnaître. La brun écouta avec toute l'attention dont il était capable la belle femme aux cheveux blancs leur exposer son idée, le tout en prenant de longues rasades régulières d'alcool. Les émotions fortes s'enchaînaient tellement vite qu'il fallait bien un peu de réconfort. Vu leur situation, ce n'était d'ailleurs pas du luxe... Shinji vint ensuite prendre place à l'endroit où la statuette se trouvait auparavant, dans le halo de lumière, avant d'enlever ses sandales. Ceci fait, il allongea ses doigts de pieds puis ses jambes de manière à venir s'accrocher au plafond à la manière d'une chauve-souris, tête en bas. Parfaitement en évidence, il attendit avec la désagréable impression d'avoir le rôle le moins enviable. Jouer l'appât pour une créature aussi perverse que cette momie, vraiment? Ce genre d'idée était bien née dans la tête d'une Saibogu, à n'en point douter.

- "Allez vieille branche, montre le bout de ton vilain nez tu veux? Tonton Shinji a une surprise pour toi!"

Tandis qu'Oniri terminait de poser ses explosifs dans la salle en s'aidant de son étrange équipement d'ingénieur fou, l'Akuzu remarqua un détail d'importance: ses ryos avaient disparu! Il les chercha du regard au pied de l'autel, oubliant carrément la présence de la momie. C'est qu'il y avait des priorités, dans la vie! Et vu que les ryos permettaient d'acheter la plupart des petits plaisirs de la vie, ils étaient bien placés dans l'estime du jeune homme.

- "Sérieusement? Momie ET voleuse en plus?" s'irrita-t-il, le regard noir. "Tu cumules les fautes de goût, toi!"

La momie refusait pourtant de se montrer pour le moment, comme si elle avait flairé le mauvais coup que le trio s'apprêtait à lui jouer. Shinji perdit donc patience et agita la statuette emballée dans son manteau comme pour mieux attirer son attention!

- " ♪♫♪♫ Je suis un gentil Shinji et je me balade dans une pièce bizarre avec une STATUETTE volée! Allez hop, montre-toi et tu ne le regretteras pas, lalalalala! ♪♫♪♫ "

Là, pour le coup, il se sentait franchement ridicule. Mais ce semblant de provocation sembla plutôt bien fonctionner puisqu'il n'eut pas attendre longtemps avant de voir la momie en mode araignée ramper vers lui à une vitesse ahurissante pour un cadavre. Bien campé sur ses pieds accrochés dans les interstices du plafond, l'Akuzu amortit le choc de l'impact en déformant son corps pour absorber l'impact. Il usa sa main valide pour saisir la gorge de la créature et l'empêcher de la mordre avant de s'enrouler autours d'elle à la manière d'une serpent pour l'immobiliser. Il serra les dents lorsqu'il remarqua la force dantesque de la momie. Cette dernière risquait fort de lui déchirer la peau si l'affrontement devait se prolonger inutilement. Absorbé par sa lutte au corps à corps, l'Akuzu décocha à plusieurs reprises des coups de poings dans le visage de l'indélicat avant qu'une explosion illumine la salle. Oniri était entrée en jeu!

Une grande quantité de sable s'écoula du plafond, presque immédiatement suivie par de lourdes dalles de roches. Cette pluie mortelle fit perdre à Shinji son appui et il allongea ses bras et ses jambes pour se retenir aux piliers qui ceinturaient la salle, faisant comme un filet de sécurité de son torse pour empêcher les débris de tomber sur les deux jeunes femmes alors qu'elles s'apprêtaient à frapper la créature qui, elle, tombait. La pression et le poids des rochers fit cependant rapidement céder l'Akuzu qui glissa lentement le long de ses appuis. Incapable de retenir plus longtemps le lourd chargement, il eut néanmoins la présence d'esprit de faire basculer les rochers sur le côté, là où leur chute ne blesserait pas les deux splendides jeunes femmes.

Puis, à bout de Chakra, il se laissa lui aussi tomber au sol en s'aidant de l'un de ses bras comme balancier. Il chuta lourdement sur le sol et sentit son épaule se démettre puisqu'il fut incapable d'amortir sa chute avec les techniques de son clan. L'arcade ouverte à cause de l'autel contre lequel il s'était lamentablement écrasé, il du plisser les yeux pour voir ses deux coéquipière déchiqueter la momie avec une rage peu commune. L'Akuzu rampa sur le sol pour récupérer la bouteille de saké et la porta avec difficulté à ses lèvres.

- "Il y a des jours comme ça on ferait mieux de rester couchés!" s'amusa-t-il en levant vaguement l'alcool à l'intention de la momie qui poussait des cris à glacer le sang.

Un vague sourire sur le visage, Shinji observa la scène tout en entrant dans une semi-inconscience...

Music ♫:

Shinji fut rapidement libéré de l'emprise de la momie grâce à la dextérité d'Oniri et de ses armes. Cette dernière ne manquait pas de vociférer sur l'Akuzu en lui ordonnant de l'écouter sans quoi elle saurait s'occuper de son cas. Il répliqua un instant, cherchant à lui montrer qu'elle ne l'impressionnait pas.
A entendre ce débat puéril, j'avais bien le sentiment que mes alliés allaient finir par se battre entre eux... Comme ci nous n'avions déjà pas assez de problèmes avec le cadavre ambulant... C'est consternant...Que fais-tu encore avec eux Yami ? Une personne de ton rang n'a rien à faire avec ces insectes grouillants !
Finalement, les hostilités s'arrêtèrent ici, laissant à Oniri le loisir de nous exposer sa stratégie.
Cette dernière consistait à utiliser Shinji comme appât avec la statuette - car c'était visiblement ce que cherchait a récupérer la momie - afin de l'attirer a lui pendant que nous l'attaquerions.

Nous nous positionnions donc où Oniri nous l'avait indiqué, la tête en bas et les pieds cloués au plafond a la façon d'une arachnide. La bombe de cette dernière était en place.
La momie demeurait toujours invisible et Shinji cherchait à l'attirer en faisant l'idiot, pour ne pas changer. Cela ne semblait pas grandement impressionner notre tas de bandelettes jusqu'au moment où l'Akuzu se mit à agiter la statuette. Nous étions prêtes a bondir, attendant l'instant fatidique.
Shinji s'enroula autour de la momie lorsque celle-ci arriva à sa hauteur avec une vélocité déconcertante pour un être mort...
Notre compagnon semblait rencontrer quelques difficultés à maintenir la prison qu'il constituait pour notre ennemie.

Soudain, un bruit sourd retentissait : l'explosion était entrée en jeu. Celle-ci précipitait les deux autres dans le vide et nous profitions justement de cet instant pour bondir sur eux. Shinji lâchait la momie, se rattrapant aux extrémités de la salle pour agir comme filet et recueillir dalles de pierres et sables qui tombaient en grande quantité depuis le site de l'explosion.
Oniri et moi nous croisâmes alors en plein élan, entaillant chacune de notre côté la momie. Moi avec mes filets de sangs et elle avec son épée en dents de scies.
Le cadavre termina sa chute sur les piques au sol, s'empalant dans des cris lugubres et étouffés par des cordes vocales atrophiées.

Nous demeurions désormais sur le sol, près du piédestal. Shinji était sur le sol, comateux. La lueur qui resplendissait au dessus du socle avait disparu, nous révélant son origine. En effet, plusieurs cristaux de lumières étaient désormais éparpillés dans la pièce, éclairant cette dernière d'une luminescence qui nous avait fait jusqu'ici défaut. Il était maintenant facile de voir ce qui nous entourait dans cette lumière tamisée.
La momie tentait de se débattre, déroulant des bandelettes et attrapant mes bras avec. Je serrais les dents tout en résistant mais sa force était impressionnante et je craignais bientôt de voir mes os se briser si cette étreinte forcée se poursuivait...
C'était toutefois, sans compter sur l'aide d'Oniri qui me rendait la pareille, tranchant les bandes puis montant en équilibre sur les piquants avant de découper la momie pour en finir une bonne fois pour toute !

Haletantes après toutes ces émotions, nous nous posâmes contre les colonnes de pierre, reprenant notre souffle.
Shinji se remettait peu à peu de sa torpeur, bien que vaseux : il était temps pour nous de faire une pause avant de trouver le moyen de sortir d'ici...
Si cette peste n'avait pas réduit la goule en morceaux je jure que c'est moi qui l'aurait fait pour avoir osé poser ses bandelettes fétides sur ta personne !
Je soupirais. Comment allions nous faire pour quitter cet endroit ? Et si des pièges encore plus dangereux se dressaient en travers de notre route ?
Nous ne pouvions pas y apporter de réponse et de toute façon il nous faudrait les affronter si nous voulions sortir d'ici. Si tant est qu'il existait bel et bien une autre issue... Décidément cette mission était pleine de rebondissements...
Laisse moi prendre le contrôle ma princesse... Je ne nous laisserais pas mourir ici ! Je trouverais un moyen de nous évader de cet enfer...
Cette perspective m'était des plus insupportable. Si nous devions rester enfermés ici un long moment, il était bien probable que je ne parviennes plus à tenir Megami a l'écart...
Pourquoi le voudrais-tu ? Je peux t'apporter cette échappatoire !
Le pire était qu'elle avait sans doute raison mais à quel prix ?! Que deviendraient mes coéquipiers ?
Ça ma chérie... Je ne peux pas t'apporter de réponse...

Je m'asseyais et posais ma main sur ma tempe. Megami se faisait de plus en plus virulente et un mal de tête cinglant s'était installé dans mon crâne. J'espérais vraiment que l'on trouve rapidement une solution avant de nous retrouver dans une situation des plus fâcheuses...

Music ♫:

Mon plan se passa comme prévu, du moins dans la première partie. La momie eut droit à son mauvais quart d'heure, tranchée dans le vif par nos attaques fulgurantes combinées. Je ne m'attendais cependant pas à ce que le plafond soit assez fragile pour s'effondrer sous la détonation de ma mini bombe. Nous pûmes cependant compter sur l'aide inespérée de Shinji pour nous sauver la mise. Pour une fois qu'il se montrait utile, je pouvais au moins lui concéder cela. Mais je n'eus guère le temps de m'attarder sur ces faits lorsque je vis ma princesse se faire attaquer par les restants de la momie empalée sur les pieux. Elle venait d'envoyer ses bandelettes s'enrouler autour des bras de ma belle pour chercher à l'attirer dans son trépas. Ma réaction fut des plus instinctive et vive. Je sentis une poussée de hargne galvaniser mon corps et m'élançait à vive allure, agitant mon arme en arcs de cercles tout en actionnant son mécanisme de scie circulaire pour rompre les liens qui l'assaillaient.L Je reportai alors aussitôt mon attention sur le mort-vivant en état de faiblesse. Serrant les dents prise de colère et de haine envers cette immondice qui avait osé s'en prendre à celle que j'aimais, je me promis de lui faire payer ce du, au centuple. Ainsi utilisais-je mes Dark Boots pour m'élancer sur le corps en putréfaction de la bête en fusant directement en pique à la vertical pour y planter mon épée en plein dans son ventre. Elle émit un râle étouffé sans doute davantage du à la gène occasionnée qu'à la douleur. Je doutai que dans l'état où elle se trouvait cette chose puisse encore ressentir une quelconque forme de souffrance. Voilà qui était bien dommage. J'aurais pris un malin plaisir à la tailler en pièces morceau par morceau.

La lame désormais plantée dans sa poitrine j'actionnai une nouvelle fois son système pour la mettre en marche et commençai alors à la découper lentement dans le sens de la longueur. Sa vieille carcasse putride se révélait bien plus résistante que prévue. Il me fallut une bonne trentaine de seconde qui me parure interminable avant d'en venir à bout. La momie plaintive tenta à plusieurs reprises de m’enchevêtrer avec ces bandages, mais il me suffisait de remuer vigoureusement l'arme dans son corps pour la calmer. Enfin parvins-je finalement à remonter depuis le bas se son ventre jusqu'à sa tête pour lui ouvrir le crâne en deux, mettant définitivement en terme à sa non-vie. Ses membres se disloquèrent dans un nuage pour ne laisser qu'un tas de lambeaux de chairs et d'os en putréfaction. Je me retrouvais alors couverte de poussière ou de ce qu'il restait de la momie. Prise de dégoût je n'en demeurai pas moins satisfaite d'avoir put déverser ma rage sur elle. Il s'agissait d'un problème de régler. Il ne nous restait plus qu'un paquet d'autres à résoudre.

Mon épée n'avait visiblement pas supportée le contact avec le cadavre ambulant. La chaîne dentée couvrant la lame venait d’éclater en fin de course rendant ainsi son mécanisme inutilisable. Toujours en équilibre sur les pieux je retirais les principaux, mais néanmoins remplaçable composants de l'arme pour ne laisser paraître qu'une épée classique que j'attachai à la bandoulière dans mon dos. En avisant la situation avec recul je m’aperçus que des perles de sueurs coulaient le long de mon front et que mon cœur battait à tout rompre. Les émotions se révélaient plus éprouvantes que l'effort physique en lui-même. Retournant vers le centre de la pièce je reportais mon attention sur les membres de mon équipe dont la vivacité était au plus bas. Shinji venait de perdre conscience sous l'importante action qu'il venait d'accomplir. Cet idiot avait toute ma gratitude bien que cela n'excusait pas tous les problèmes qu'il venait de nous causer. Je m'inquiétai cependant davantage pour Yami qui, aussi adossée contre le piédestal, maintenait ses mains posées sur son crâne.
Quelque chose d'anormal se produisait. S'agissait-il de Megami ? Je ne l'espérai aucunement auquel cas il nous faudrait très rapidement revoir nos priorités quant au souhait de sortir d'ici.
Je m'approchai d'elle et m’accroupissais à sa hauteur. Prenant ses mains dans les miennes je caressai sa joue du revers de la main et me rendit compte qu'elle transpirait également. A peine la situation s'était-elle un tant soit peut arrangée que nous devions faire face à de nouveaux ennuis. J'adressai un regard compatissant et réconfortant à l'égard de ma bien aimée.

-Ne vous inquiétez pas. Nous sortirons bientôt d'ici. Vous pourrez dès lors vous abreuver en sang et toute cette histoire ne sera plus qu'un mauvais souvenir. Lui expliquais-je tout en continuant de la gratifier de ma présence ainsi que de mes caresses.

Je voulais qu'elle sache que j'étais là pour elle et ce qu'importaient les circonstances. Elle représentait tout pour moi. Ce faisant, si les maux assaillaient son cœur alors je me sentais mal également. Lançant un bref regard autour de moi je pus aviser la myriade de petits cristaux luminescent qui s'étaient éparpillés dans toute la salle et qui nous gratifiaient ainsi de leurs éclats. Désormais nous n'étions plus plongés dans la pénombre. Ce faisant j'avais tout le loisir de pouvoir contempler ces lieux immémoriaux. Comme j'avais pus m'en apercevoir ils se révélaient particulièrement grand. Les escaliers menant au piédestal étaient entourés par quatre imposantes colonnes de pierre surmontées de coupole visiblement en cuivre. Le sol composé de dalles était striés par des centaines d'orifices chacun représentatif d'un pieux potentiellement mortel. Dans les murs du fonds étaient visible d'autres inscriptions dans cette langue ancienne que nous ne pouvions déchiffrer ainsi que divers statues représentant des créatures humanoïde à tête de serpent, de lion, de faucon et de poissons assis sur des sièges. La finesse avec laquelle elles avaient été taillé à même la roche s'avérait tout bonnement ébahissant. A y regarder de plus près la salle toute entière se présentait empreinte d'un raffinement ainsi que d'un savoir faire certain. Explorant chaque aspérités du regard je jetais mon dévolu sur les cristaux qui diffusaient une source de lumière tamisée étrangement comparable à celle d'un soleil que l'on aurait caché derrière un voile. Après m'être éloignée prudemment du piédestal, seule lieu de sécurité, je pris délicatement l'un de ses éclats luminescent pour l'aviser sous tous les angles. Ce dernier avait une forme étoilée tandis que la source de lumière émanait de son centre. Voilà qui était en tout point fascinant. Malgré les âges qui s'étaient écoulés ces pierres n'avaient absolument rien perdu de leurs brillances. Nous avions dès lors à notre disposition une source d'éclairage infinie. J'en pris plusieurs échantillons que je rangeai dans ma sacoche et en gardai quelques uns dans ma main en guise de torche.

A partir de cet instant je décidai de sécuriser la zone pour mes compagnons. L'idée d'être enfermée m'était difficilement supportable, mais ainsi entourée d'innombrable piège, cela en devenait d'autant plus oppressant. Je fis une nouvelle fois usage de mes Dark Boots afin de donner des impulsions sur les bloques de pierres tombés par l'effondrement du plafond en les envoyant s'éparpiller aux quatre coins de la pièce. Ces derniers, de part leur poids imposant, déclenchèrent tous les mécanismes de pieux qui restèrent alors actif. Il nous était dès à présent possible de circuler en toute sécurité. J'avais alors tout le loisir de m'occuper de mon groupe. M'essuyant le front d'un revers du bras je portais à ma bouche la gourde d'eau que j'avais emporté avec moi. Je rejoignis ensuite Yami pour lui en proposer. Contrairement au restant des ruines il faisait étrangement chaud dans cette pièce, comme si cette dernière s'était trouvée en extérieur. Cependant cela était impossible car nous nous trouvions à plus d'une vingtaine de mètre sous-terre. Ma princesse ne paraissait pas au mieux de sa forme ce qui m'inquiétait grandement. Shinji de son côté n'avait pas encore reprit connaissance. J'en profitai pour lui dérober sa bouteille de saké et vidait le fond en buvant d'un coup sec pour finalement envoyer le flacon s'éclater contre l'une des statues. Je pris ensuite ma gourde et balançaient plusieurs giclures d'eaux en plein dans la figure de notre homme élastique. J'accompagnai le tout d'une série de petites claques indolore uniquement dans le but de le secouer un peu.

-Allez debout beau prince charmant, il est temps de se réveiller ! Dépêches-toi si tu ne veux pas finir changé en crapaud. Répliquais-je avec ironie.

Je vis que cela eut son petit effet et m'installait à mon tour contre le piédestal entre lui et Yami. Ainsi tous les trois affalés nous reprenions lentement des forces avant de passer à la suite des événements. Le restant de la journée promettait d'être longue, très longue...

L'Akuzu observait le spectacle qui se déroulait devant lui, les yeux à moitiés clos. Il perçut les cris lugubres que la momie poussait et distingua les mouvements de ses coéquipières qui s'acharnaient à lui régler son compte. Immobilisée par les lames sur lesquelles elle était tombée et incapable d'échapper à son destin, la créature tenta néanmoins une dernière attaque sur Yami. Oniri réagit au quart de tour et libéra rapidement leur coéquipière avant d'achever la momie avec une hargne peu commune.

- "Ben ma pauvre... Elles t'ont pas manqué!" lâcha-t-il sur un ton affectueux à l'intention du tas de chair et de bandelettes. "Quel gâchis..."

C'était plus fort que lui, il ne pouvait pas s'empêcher de regretter la "mort" de cette créature qui aurait pu lui rapporter un joli paquet de ryos. Et puis il fallait la comprendre aussi: se faire enfermer pendant des siècles dans des ruines, ça vous rend un peu grognon quand même! L'Akuzu tourna ensuite la tête vers Yami qui était également adossée contre l'autel et qui se tenait la tête entre les mains. Que lui arrivait-il? Elle n'était pas forcément très bavarde en temps normal mais là elle était carrément silencieuse depuis leur entrée dans la salle. Heureusement Oniri semblait veiller au grain et se hâta de la rejoindre. Shinji les observa un instant avec un vague sourire sur le visage avant que la fatigue et l'alcool se chargent de le faire sombrer dans un sommeil plus ou moins réparateur.

Il se réveilla en sentant des petits chocs répétés sur sa joue et ouvrit lentement les yeux, fronçant les sourcils. Il lui fallut quelques secondes pour reprendre ses esprits et se remémorer ce qui venait de se passer. Il y a des réveils qui ne font pas plaisir, spécialement lorsque l'on est loin de son lit et enfermé dans des ruines remplies de pièges. Le brun attendit que sa vision s'affine et posa le regard sur... Oniri! Cette dernière se tenait face à lui et n'arborait pas le regard réprobateur qu'elle avait l'habitude de poser sur lui. La réplique de la jeune femme l'amusa et il l'exprima clairement par l'un des sourires insolents dont il avait le secret.

- "Beau prince charmant?" releva-t-il. "Trois compliments à la suite, wahou! Dis-moi, ça t'a pas trop écorché la langue?"

Il lui décocha un clin d’œil pour lui montrer qu'il plaisantait mais n'alla pas jusqu'à lui avouer qu'il appréciait la douceur dont elle venait de faire preuve. Après tout, elle aurait très bien pu le réanimer de manière moins conventionnelle. Lorsque la Saibogu vint prendre place entre Yami et lui, il se mit à tâtonner autours de lui avec sa main valide à la recherche de la bouteille de saké. Ne la trouvant pas, il la chercha ensuite du regard. Divers cristaux étaient étalés aux quatre coins de la pièce et offraient à présent une luminosité aussi agréable qu'apaisante. S'ils avaient pu bénéficier plus tôt de cette source de lumière, bien des choses auraient pu être facilitées...

Il trouva divers morceaux de verre sur le sol et comprit rapidement qu'il s'agissait là du cadavre de la bouteille de saké. Il soupira, se passa une main sur le visage d'un air désabusé - notant au passage qu'il était trempé - puis se redressa en s'aidant du bras. Il tituba quelques instants une fois debout avant de faire le tour de l'autel pour aller chercher la dernière bouteille qu'il lui restait. Celle, normalement, réservée au voyage de retour pour Suna. Mais maintenant qu'ils étaient enfermés... Il rejoignit ensuite les deux demoiselles et s'adossa à nouveau à leurs côtés. Ceci fait, il prit une longue rasade d'alcool avant d'en proposer à Oniri:

- "Quitte à crever autant que ce soit avec le sourire aux lèvres, non?"

Il tira ensuite de son sac quelques rations de survie et les déposa entre eux avant de les inviter d'un geste à se servir. Ces trucs étaient dégueulasses mais au moins ils pourraient reprendre des forces. Le trio n'était pas au mieux de sa forme après de longues heures de marche dans le désert et l'affrontement avec la créature. Avant toute chose, il s'agissait de reprendre des forces pour la suite des événements. Shinji prit ensuite quelques gorgées d'eau pour mieux faire passer le goût et se redressa une nouvelle fois pour aller s'agenouiller devant la momie. Il observa un instant les morceaux du corps décharné et lâcha un petit sifflement admiratif.

- "Bon boulot les filles! On peut dire que vous ne faites pas dans la dentelle!"

Le brun récupéra quelques morceaux de bandelettes et les plia soigneusement avant de les glisser dans sa poche. Avec un peu de chance il pourrait toujours vendre ces trucs à des abrutis. Ce n'était pas tous les jours qu'on mettait la main sur des morceaux de momie après tout et les collectionneurs ne manquaient pas. Ceci fait, la statuette toujours sur le bras, il entreprit d'explorer la pièce en ramassant l'un des cristaux au sol pour s'éclairer. Il observa les statues imposantes à têtes d'animaux un instant avec un regard sceptique et lorsqu'il passa au milieu d'elles, la statuette toujours sous le bras, un sceau se mit à rayonner sur le mur opposé. Un grondement sourd se fit entendre et la terre trembla un instant avant de laisser place à un inquiétant silence.

Puis des petits cris stridents se firent de plus en plus audibles tout comme le bruit de milliers de petites pattes qui raclaient le sol. Shinji leva plus haut sa source de lumière et eut un mouvement de recul lorsqu'il vit une masse grouillante sortir de divers petits interstices dans les parois: des rats envahissaient la pièce avec frénésie, cherchant visiblement à fuir quelques chose. Shinji n'était pas un grand fan de ces rongeurs mais il savait que lorsqu'ils s'agitaient ainsi, il y avait de bonnes raisons de s'inquiéter. Et, pour une fois, il n'avait pas tort. Un bruit de ruissellement se mit lentement à remplacer les cris des bestioles tandis que de l'eau s'insinuait à son tour dans la salle. Les statues se mirent à leur tour à cracher des jets d'eau puissants sur le sol et son niveau se mit à augmenter rapidement. La progression du liquide s'arrêtait de temps à autre lorsqu'il s'écoulait dans l'une des nombreux trous dans le sol mais reprenait rapidement sa progression une fois qu'ils furent à leur tour remplis.

- "Là, on est dans la merde!" lâcha-t-il en reculant jusqu'à l'autel.

L'eau les épargna un instant et se déversa sur le côté des marches mais pour un court instant seulement. Ils eurent rapidement de l'eau jusqu'aux genoux tandis que les rats, pris au piège avec eux, nageaient frénétiquement en tout sens à sa surface. Vu le débit, dans quelques minutes la salle entière serait remplie et ils pourraient alors dire adieu à leurs courtes existences... Les ruines devaient sûrement être construites près d'une source d'eau souterraine, ce qui était plutôt logique d'ailleurs. Et la statuette avait sans doute activé le sceau sur le sol lorsque le brun l'avait déplacé. Sûrement un dernier piège pour surprendre les curieux qui auraient pu survivre jusque-là. Ces bâtisseurs étaient décidément sacrément retords...

- "Je vous ai déjà dit que je hais cet endroit?" ironisa-t-il avant d'allonger ses jambes pour prendre de la hauteur.

Il chercha ensuite avec empressement une quelconque sortie qui leur aurait échappé. Mais peine perdue, l'endroit restait clos. Enfin, pas tout à fait! Il dut s'y prendre à plusieurs fois pour vérifier, allongeant ses bras pour éclairer davantage la zone qui l'intéressait. Lorsqu'il n'eut plus aucun doute, il désigna à ses deux coéquipières ce qui avait attiré son attention.

- "Là, entre les deux grands stèles recouvertes d'écritures bizarres! Regardez l'eau! Elle semble comme aspirée entre la roche!"

En effet un léger courant s'était formé à ce niveau-là, les cadavres des rats déjà noyés se mettant à dériver vers une longue fente dans le mur. Ce qui laissait supposer qu'il y avait un autre espace ouvert derrière. Bon bien sûr ils ne pouvaient pas vraiment savoir ce qu'il se cachait derrière. D'autres momies? Une nouvelle salle remplie de pièges? Un cul de sac? D'un autre côté, ils n'avaient pas vraiment le loisir de s'en inquiéter pour l'instant. Un problème après l'autre!

Shinji entoura ses bras autours des des demoiselles et les hissa à sa hauteur. L'eau lui arrivait pratiquement à la taille et la profondeur de l'eau atteignait maintenant presque trois mètres. Tout ce qu'il pouvait faire pour l'instant, hormis tirer ses coéquipières de cette eau grouillante de rats, c'était leur offrir une stabilité et un peu de temps pour s'occuper de faire céder ce mur. Ne restait plus qu'à espérer que ses coéquipières avaient en réserve des jutsus ou du matériel susceptibles de faire céder la roche pour éviter de finir noyés.

- "Allez les furies, déchaînez-vous!" les encouragea-t-il. "Hors de question qu'on crève ici!"

Music ♫:

Oniri s'approchait de moi, veillant à mon état de santé qu'elle avait remarqué décadent. Elle prenait mes mains entre les siennes tout en caressant ma joue comme elle le faisait si souvent.
Ce geste, bien que j'en étais réfractaire au début, savait m'apaiser et j'appréciais particulièrement son contact. Je lui souriais timidement pour la remercier de son soutien, affaiblie par ces récents événements et Megami qui tentait de prendre le dessus. Entendre sa voix de façon quasi constante était éreintant. J'avais de plus en plus de mal à refréner ses ardeurs et la maintenir à l'écart...

Ma meilleure amie, car oui c'était bel et bien ainsi que je la considérais désormais, me promettait que tout ceci ne serait bientôt que de l'histoire ancienne et que je pourrais m'abreuver : elle avait donc compris que c'était cela qui me faisait défaut... Je ne pouvais ni prendre le sien ni celui de Shinji car tout deux étaient infectés par des substances peu recommandable pour moi...
Quelle déception ! Pourquoi fallait-il que je tombes avec des alliés qui ne pouvait même pas m'être utile pour sauver ma vie ?!
Heureusement que je suis là pour la préserver Yami...
C'est tout le contraire ! C'est toi qui me fait craindre le temps qui passe... J'ai davantage peur que tu te manifestes que de mourir assoiffée...
Sans le contrôle de mes mouvements qui sait ce dont Megami serait capable... Un élan d'effroi me traversait... Je n'aimais pas m’apitoyer sur mon sort de la sorte ! Je devais me reprendre !
Oui ma chérie... La ténacité est digne d'une Ketsueki...Tu es celle qui redorera le blason du clan et qui le représentera : montre en toi digne !

Je me redressais. M'appuyant dos au pilier tout en observant les alentours désormais bien visibles dans cet halo dégagé par les cristaux lumineux. Des statues semblable à de la zooanthropie ornaient la pièce. Tantôt avec des têtes félines, reptiliennes ou encore ornithologiques, ces représentations dégageaient quelque chose de sinistres et divin tout à la fois.
Oniri s'agitait et déclenchait les pièges restants à l'aide des restes de dalles jonchées sur le sol. Elle arrosait Shinji et lui donnait même des tapes qui paraissaient presque amicales pour le réveiller.
Ce dernier y allait de son petit commentaire, soulignant le fait qu'Oniri l'avait gratifié de plusieurs compliments a la suite. Sa réaction me fit légèrement sourire. Les compliments à mon égard n'était pas rare de la part d'Oniri et je commençais a réaliser que je devais être une privilégiée à voir de quelle façon elle s'adressait aux autres...

Shinji buvait de longues rasades de sa dernière bouteille et en proposait même à mon amie. Je prenais note qu'il ne m'en proposa pas et étais satisfaite de voir qu'il avait retenu que l'alcool ce n'était pas pour moi. Je prenais pour ma part de l'eau de la gourde à Oniri. Cela faisait du bien de se désaltérer... Ma bouche s'était emplie de poussières et était diablement sèche. Je laissais ma tête reposer lourdement sur le pilier, reprenant mon souffle et mes esprits.

L'Akuzu déposait des rations minimaliste entre nous pour nous les partager mais je n'avais pas faim... Il fallait que je mange pour reprendre des forces mais tout ce dont j'avais besoin en cet instant c'était une bonne rasade de sang pour me ressourcer sauf que je devais bien me résoudre que je n'étais pas prête d'en avoir... Il faudrait que je me contrôle un tant soit peu car je risquais bien de sauter sur la première personne susceptible de pouvoir remplir ce rôle...

Le calme fut de courte durée... En effet, la progression de Shinji avec la statuette avait activé un sceau qui faisait trembler le sol sous nos pieds, s'en suivait un flux massif de rats qui s'engouffraient dans notre pièce depuis un interstice. Le pire restait à venir a voir leur air paniqué et nous n'eûmes pas le loisir d'attendre bien longtemps... De l'eau s'engouffrait de toute part dans notre prison, les statues s'y mettaient également, plongeant petit à petit la salle dans une immersion qui serait bientôt totale. Nous étions fait comme des rats...

La panique nous saisissait mais il nous fallait reprendre contenance si nous désirions nous en sortir. Shinji nous faisait brillamment remarquer que l'eau s'échappait par les dalles dans le mur, créant un courant qui entraînait les rats passant par là. Nulle doute que c'était là où nous devions aller.

L'eau atteignait désormais trois mètres de haut sur les quatre que constituait approximativement la salle. Shinji nous porta vers lui, alors qu'il avait allongé ses jambes pour prendre de la hauteur et éviter la noyade.
Oniri et moi martelions la dalle de toute nos forces mais nous parvinrent à peine à l'entailler...
Soudain, l'esprit de vivacité de ma coéquipière nous apprenait qu'il existait sans doute un moyen, une sorte d'énigme a résoudre pour sortir d'ici. Elle annonçait même dans la foulée avoir une idée. Les stèles des statues étaient ornées de coupoles semblables a des autels en attente d'offrandes, elle nous proposait donc d'essayer d'y insérer ces étranges cristaux lumineux qui s'étaient échapper du plafond après l'explosion avec une facilité des plus déconcertante. Malgré la hauteur, l'eau nous arrivait désormais à la taille et il ne nous restait plus beaucoup de temps.
Oniri me passa l'un de ces cristaux et nous plongeâmes chacun de notre côté pour tenter de suivre le plan en espérant que cela soit notre porte de sortie. Il s'agissait là de notre dernière chance car nous ne pourrions pas tenir en apnée pendant bien longtemps...

J'usais du cristal luminescent pour m'orienter sous l'eau, repoussant de la main les cadavres par centaines de rats qui m'obstruaient la visibilité. Dépêche-toi...
Il n'était pas difficile de trouver ces éclats dorées mais la salle était vaste et le temps nous était compté... Ne meurs pas !
J'en ramassais un bon paquet avant de me diriger vers les statues animales et de les déverser dans les coupoles fixées aux piliers.
Toujours en apnée et alors que l'air commençait à manquer, je voyais Oniri faire de même, priant pour que son idée soit la bonne...


Ton instinct me laissera sortir...
Je ne te laisserais pas mourir !

Music ♫ :

Cet idiot de Shinji pensait vraiment que je venais de le complimenter. Le pauvre s'avérait incapable de desceller toute l'ironie de mes propos. Soit, s'il en fallait peu pour le rendre heureux qu'il en soit ainsi. Non mais, il ne fallait tout de même pas croire qu'il suffisait de me sauver la vie pour s'attirer mes louanges... Poussant une brève exclamation navrée, j'acceptai malgré tout la bouteille de saké qu'il venait de me tendre en lui précisant que contrairement à lui, je ne comptais pas mourir ici. Buvant plusieurs gorgées afin de me revigorer et non pas pour me saouler je grimaçais une fois de plus en reconnaissant le goût de cet infâme jus de chaussettes. Après cela nous prîmes la peine de bivouaquer tranquillement. Je tentai de paraître la plus naturelle possible, sauf qu'il était impossible de rester totalement calme en de pareille circonstance. Mon cerveau fulminait plus que de raison en laissant mon regard se balancer dans toutes les directions, analysant et décortiquant chaque aspect de la salle dans l'espoir d'y trouver notre salut. Malheureusement la compréhension des centaines de glyphes qui ornaient les murs demeuraient hors de ma portée. Je ne pus passer qu'une poignée de minute à les analyser de plus près quant une nouvelle catastrophe survint. Plusieurs vagues de rats effarouchés envahir rapidement les lieues le tout suivi par des flots impétueux sortis de nulle part. Instinctivement je ne pus m'empêcher de crier sur Shinji afin de le réprimander pour ses fautes. J'admettais cependant cette fois-ci vouloir défouler ma hargne sur lui plus que chercher à lui réprimander quoique ce soit. Au comble de l'horreur, il s'agissait de rat, oui de rat. Ces immondes petits rongeurs pestiférés grouillantes et galeuses. S'il y avait bien une chose sur cette terre que je ne pouvais supporter, il s'agissait des rats.
Alors que l'eau envahissait peu à peu la salle, nous nous réfugiâmes sur les marches du piédestal. Constatant de cette marée grouillante, je ne pus m'empêchée d'activer mes Dark Boots et de mettre un pied dans l'eau. L'électricité de propagea instantanément dans toute la salle grillant à point ces ignobles créatures qui se mirent alors à flotter à la surface inerte. Tout simplement répugnant. Je remarquai alors que mon action avait eut pour conséquence de mettre le système de ma chaussure hors d'état de fonctionnement. En soit, il ne s'agissait pas de la meilleur idée que j'avais eu dans ma vie.

Nous ne tardâmes pas a être débordé par cette situation calamiteuse. Je sentais la panique m'envahir à mesure que l'eau montait. La pensée de mourir noyée n'était guère encourageante. Placée en hauteur par l'intervention de Shinji, celui-ci nous fit alors remarquer l'emplacement d'une interstice représentant sans doute notre seule issue de secours. Après avoir tâtonné et frappé brièvement la paroi j'en arrivais à la conclusion que nous ne nous y prenions pas de la bonne façon. Qu'elle ne fut pas ma crainte, lorsque cette soit disant échappatoire vint à son tour à être submergé par les eaux. Le cœur palpitant et la respiration haletante j'éprouvai de grande difficulté à garder mon calme. La peur me saisissait les entrailles et me glaçait le sang. Il fallait que je réfléchisse... Trouver une solution et vite... Mes yeux se posèrent sur le plafond endommagé par mon explosion. En y repensant, si ce dernier avait suivit les mêmes principes architecturaux de l'ensemble du temple, il aurait du à peine broncher sous l'effet de la détonation. Et puis, je me demandais comment la momie avait put arriver dans cette pièce. Mit à part le soit-disant interstice aucune issue ne semblait présente. Elle n'était tout de même resté là assise durant des siècles voir des millénaires à attendre que quelqu'un vienne voler la statuette. Sans doute provenait-elle d'ailleurs, d'une autre partie des ruines auxquelles nous n'avions pas encore accès. Dans ce cas cela signifiait forcément qu'il y avait une issue possible.

Autour de nous l'eau montait de plus en plus et j'éprouvai des difficultés à décrocher mon attention de cette dernière. Lorsque je vis les cristaux briller tout au fond, un fil conducteur menant à une toile de pensée me fut tendu. Ces pierres, il devait y en avoir une centaine. Si le plafond avait cédé pour les libérer cela signifiait « qu'ils » voulaient qu'on les trouves. Cependant je doutais que cela soit simplement pour nous éclairer. Je me reconstituais une image mentale de toute la salle encore vide d'eau en avisant les interprétations qui pouvaient m'être donnée d'avoir. A cet instant plus rien n'importait si ce n'était ce plan que je venais de dessiner dans ma tête. Il y avait ces statues anthropomorphe semblable à des divinités ainsi que ces coupoles surmontant les colonnes leurs faisant face. Pouvait-il être question d'offrandes ? Je n'en avais aucune certitude, mais nous n'avions plus le choix car le temps nous faisait désormais défaut. J'expliquai alors mon idée à mes compagnons en leur conférant chacun la même tache. Yami et moi nous occuperions de plonger au fond de la salle pour remplir chacune une coupole de cristaux tandis que Shinji userait de ces capacités d'élasticité afin de s'occuper des deux restantes.

Prenant une grande inspiration avant que la pièce ne soit définitivement engloutie par les eaux nous plongeâmes vers les profondeurs en nous éclairant aux moyens des cristaux que j'avais précédemment récupéré. Mon, épée se révélait particulièrement lourde et ne laissait d'autre choix que de l'abandonner dans les profondeurs. Je dus, pour mon plus grand damne, nager avec les multitudes de cadavres de rats. Malgré ma répugnance à leur égard, je fonçais à vive allure, dégageant ces derniers sur mon chemin pour finalement atteindre le fond. Ramassant les pierres par poignées, je pris appuie sur le sol afin de me propulser directement jusqu'à la coupole. J'attrapais un bord d'une main et versai mon précieux trésors à l'intérieur. Mes compagnons firent de-même dans un timing proche. J'espérai avoir vu juste et que nous ne finirions pas bêtement noyés en tentant quelque chose de vain. L'oxygène commençait à manquer dans mes poumons malgré tous les efforts que je faisais pour doser mon souffle. Notre salut survint cependant dans les secondes qui suivirent. Les coupoles semblèrent aspirer la lumière des cristaux pour la transmettre aux statues dont les yeux s'illuminèrent d'éclats dorés. Il en fut de même pour l'ensemble des inscriptions couvrant la salle comme celles-ci s'avéraient liées.
Quel ne fut pas mon soulagement lorsque je vis une ouverture apparaître dans le mur du fond. Je commençai alors à nager aussi rapidement que possible dans sa direction. Mes poumons se contorsionnaient sous le manque d'oxygène j'avais peur de perdre conscience à tout instant. Cela ne m'empêchai pas pour autant d'agiter vivement bras et jambes pour continuer d'avancer. Durant un instant d'interpellation, je me demandais où se trouvait Yami. Tournant alors le dos à l'issu, je la vis avec effroi gisante, sombrant peu à peu dans les profondeurs. Sa maladie ainsi que la présence de Megami l'avait trop affaiblie. Contre toute raison je m'empressai de la rejoindre quitte à mourir à ses côtés, je ne pouvais pas la laisser seule. Je la saisi alors dans mes bras, prête à la rejoindre dans l'oubli, nos chevelures d'ébènes et d'ivoires s’entremêlaient en flottant. La fin approchait.
Je m'apprêtai à mon tour à perdre conscience quant quelque chose me saisie par l'épaule. Je me retournai, écarquillant les yeux, en envoyant le bras de Shinji allongé à l'extrême vers nous. Le restant de son corps se trouvait déjà dans l'ouverture immergée que nous venions de faire apparaître.

Dans le seul élan de volonté qui me restait j'empoignai sa main tout en maintenant fermement Yami contre moi pour nous laissée tirer vers la sortie. En tant que parfait imbécile de première, il ne manqua pas de le faire de façon brutal... Mais pour cette-fois, je lui étais infiniment reconnaissante... Par chance, l'issue, passé un court tunnel, menait directement à une zone en surface. Nous y parvînmes en un éclair une fois de plus grâce à la capacité de Shinji. Lorsque je ressortis la tête de l'eau, je pris une grande et bruyante inspiration, laissant à nouveau l'oxygène s'infiltrer dans mes poumons pour ensuite circuler dans mon corps. La sensation de libération fut des plus salvatrices. Néanmoins cette candeur ne dura qu'un instant tant mon inquiétude pour ma princesse me rongeait les entrailles. Nous la fîmes sortir de l'eau en première avant de la rejoindre. Elle ne montrait aucun signe de vie. La peur me saisit à nouveau.

-Yami ! Hurlais-je en désespoir de cause. Non pas ça, tout mais pas ça...

Les larmes se mirent à ruisseler abondamment le long de mes joues. Des tremblements m'envahir. Je ne pouvais pas la perdre. Qu'allais-je devenir sans elle ? Elle était ma seule raison d'être. Non, je ne pouvais pas. Fondant en sanglot je ne cessai de répéter machinalement son nom quant un événement des plus étranges eut lieu sous nos yeux. Son corps se convulsa contre toute attente et se mit à recracher une gerbe de sang. Plutôt une certaine quantité d'eau imprégnée de sang. Toujours allongée par terre je la vis ouvrir les paupières en m'adressant un sourire qui me fit frissonner d'horreur. Il s'agissait de Megami... Elle venait de sauver Yami en utilisant sa maîtrise du sang pour expulser l'eau dans ses poumons. A peine venait-elle de surgir, que la volonté de ma belle sembla la réprouver si bien que je retrouvai à l'instant même en ces pupilles le regard de celle que jamais. Je ne pus me retenir de l'étreindre, fondant à nouveau en larmes sous le choc. Le cœur lourd et les nerfs à vifs par tout ce qui venait de nous arriver, je la maintenais serrée contre moi, gratifiant son visage ainsi que sa chevelure de caresses...

Les dalles ne semblaient pas décidées à céder, même sous l'action conjointe de Yami et d'Oniri. L'eau, quant à elle, continuait à monter à un rythme régulier et les remous à sa surface se calmèrent quelque peu quand les jets d'eau crachés par les statues se retrouvèrent immergés. Shinji réfréna avec peine la panique qui commençait à s'insinuer dans toutes les fibres de son corps. La noyade était sans doute l'une des morts les plus atroces qu'on pouvait concevoir. Tout simplement parce que vous aviez le temps de vous voir crever, de comprendre ce qu'il vous arrivait sans toutefois pouvoir y échapper.

*C'est beaucoup trop tôt! Pas maintenant s'il-vous-plaît! Pas maintenant...*

En désespoir de cause, il allongea son bassin comme pour en faire des flotteurs et décocha un coup de pied rageur en direction des dalles avec l'espoir évident de les faire céder. Mais l'eau freina tellement son mouvement que l'attaque fut quasiment insignifiante. L'Akuzu ferma les yeux et soupira, se résignant peu à peu au destin qui leur tendait les bras. Dans quelques minutes tout au plus, la salle serait entièrement immergée. C'était assez ironique de penser que des architectes morts des décennies - voir des siècles - auparavant étaient sur le point de leur ôter la vie. Mais l'ironie, finalement, ça les connaissait...

Oniri usa de ses capacités analytiques une nouvelle fois et attira leur attention sur les coupoles dans la salle. Shinji avait de la peine à l'apprécier, il est vrai. Mais elle était efficace et diablement douée lorsqu'il s'agissait de trouver des solutions, il fallait le reconnaître. Pour une fois l'Akuzu ne discuta pas ses recommandations et joignit ses forces à celles des demoiselles pour remplir deux d'entre elles tandis qu'elles s'occupaient de celles au fond de la salle. La tête toujours hors de l'eau, il allongea ses membres et ses doigts afin de tâter le sol immergé à la recherche de ces fameux cristaux. Leur luminosité était sacrément atténuée par l'eau brunie et la tâche ne fut guère aisée. Mais l'urgence de la situation eut le don de booster sa motivation à un niveau rarement atteint. Luttant pour sa vie avec espoir, il referma ses longues phalanges sur une poignée de cristaux et les déposa dans les coupoles dont il avait la charge. Avec l'énergie du désespoir comme alliée, il arriva tant bien que mal à les remplir suffisamment pour activer les yeux des statues qui se mirent à luire d'un éclat doré. Mais l'eau était arrivée à son maximum et léchait à présent le plafond. Plus moyen de respirer...

L'Akuzu rejoignit ensuite les dalles et les martela de ses poings ralentis par le liquide. Rien ne se passa les premières secondes mais un grondement étouffé par l'eau se fit peu à peu entendre. Puis les dalles pivotèrent lentement sur elle-même pour libérer un accès à ce qui semblait être un tunnel. Il fut tout d'abord aspiré par le courant que l'ouverture de ce nouveau passage avait créé et réussit tant bien que mal à s'accrocher à l'encadrement pour rester dans la salle. Yami et Oniri étaient à l'opposé de la salle et il était tout simplement hors de question de les laisser se noyer maintenant qu'ils avaient trouvé le moyen de quitter cette saleté d'espace clos. Il allongea donc son second bras et fouilla de grands gestes rageurs l'endroit où elles se trouvaient quelques instant plus tôt. L'Akuzu ne les trouva pas de suite mais saisit à la place un petit objet métallique sur le sol. Il s'en saisit sans se poser plus de questions et continua ses recherches à l'aveugle. Quelques instants plus tard il referma finalement sa main sur celle de l'une des deux jeunes femmes et tira de toutes ses forces pour la ramener à lui. Il ne se montra guère délicat mais les circonstances excluaient la douceur...

Les yeux ouverts malgré la saleté de l'eau et les cadavres de rats qui lui fouettaient le corps en étant emportés par le courant, il remarqua finalement qu'il avait agrippé Oniri et que cette dernière tenait elle-même fermement Yami. Un soulagement qu'il n'avait que rarement connu l'envahi et il abandonna son appui pour gonfler son torse à la manière d'une voile pour profiter du courant. Projetés à une vitesse ahurissante dans le tunnel, ils parvinrent finalement à une ouverture quelques mètres plus loin et émergèrent tous les trois pour reprendre de longues bouffées d'air aussi salvatrices que délicieuses.

- "On y est arrivés..." lâcha-t-il, plus pour lui-même d'ailleurs que ses coéquipières.

Accoudé au bord du bassin, il lâcha sur le sol l'objet métallique qu'il avait attrapé quelques instants plus tôt, à savoir une sorte de médaillon ancien. Après un bref regard désintéressé à son attention, il remarqua alors que Yami était inanimée dans les bras d'Oniri. Une décharge de peur lui parcourut l'échine alors qu'il prenait conscience qu'il était peut-être déjà trop tard. Non, elle ne pouvait pas être... morte?! Il glissa son bras autours de l'une des colonnes de la nouvelle salle et l'utilisa comme poulie afin d'aider la jeune femme inconsciente à sortir de l'eau, le tout avec l'aide précieuse de la Saibogu. Puis quelques secondes plus tard il se traînait à son tour péniblement hors de l'eau avant de rouler sur le côté, dos contre le sol. Le sable collé contre son torse nu et humide n'était pas vraiment agréable mais il l'ignora rapidement pour se trainer à quatre pattes vers ses coéquipières. Il avait usé de son chakra de manière fort peu avisée et il ressentait à présent une grande fatigue physique. Mais il aurait été mal avisé de s'en plaindre alors que Yami semblait voguer entre la vie et la mort.

- "Est-ce qu'elle est...?" demanda-t-il avec tristesse à Oniri sans toutefois parvenir à terminer sa phrase.

La Saibogu se mit à sangloter et à crier son désespoir et pour une fois Shinji n'eut pas le coeur de lui faire la moindre remarque. Il partageait sa tristesse à vrai dire et il sentit une boule se former dans sa gorge tandis qu'il observait le visage placide et neutre de la Ketsueki. Parallèlement, il ne put s'empêcher de ressentir une certaine forme de jalousie mal placée envers la jeune femme aux cheveux blonds. Son comportement envers Yami allait au-delà de l'amitié et il se demandait comment il n'avait pas pu remarquer ça avant. L'akuzu se passa une main dans les cheveux et fut envahi par un profond vide qui le laissa pantois, incapable de réagir ou de prendre la moindre décision. Puis il serra son poing et s'apprêta à frapper un grand coup sur la poitrine de la jeune femme avec l'espoir que le choc suffise à la réveiller et à la faire expulser l'eau qu'elle avait dans les poumons.

Mais il n'eut pas le temps d'abattre son poing que la noiraude se redressait en sursaut, crachant un mélange de sang et d'eau. Shinji eut un mouvement de recul instinctif en croisant le regard de la jeune femme. Ses yeux ne reflétaient plus la moindre humanité, plus la moindre vie. Seulement une profonde colère et une haine à laquelle l'Akuzu n'avait été que rarement confronté. Cela ne dura qu'un bref instant et Yami sembla réapparaître derrière toute cette noirceur. Shinji lâcha un long soupire de soulagement et se laissa tomber à genoux avec un sourire rassuré sur le visage. Il alla même jusqu'à lâcher un petit rire nerveux tant la tension avait été grande pendant quelques instants. Il observa en silence les deux demoiselles et n'osa pas interrompre leurs retrouvailles même s'il en brûlait d'envie. Il se contenta donc d'observer la salle dans laquelle ils se trouvaient en usant d'un cristal qu'il avait eut la bonne idée de garder sur lui.

Cette dernière était rectangulaire et mis à part l'ouverture dans le sol depuis laquelle ils s'étaient extirpés, une rangée d'escaliers était taillée dans la roche à l'exact opposé, flanquée par deux colonnes massives. Diverses inscriptions inconnues s'étalaient sur la surface des murs mais c'était à peu près tout. L'eau, quant à elle, ne semblait pas augmenter de niveau. Sûrement à cause de la pression dans cette nouvelle salle ou alors simplement parce que la source dont elle était issue ne dépassait pas cette altitude. C'était au moins une bonne chose...

- "Accordons-nous un peu de repos supplémentaire..." proposa-t-il. "On semble être tirés d'affaire pour le moment et Yami a sûrement besoin de quelques instants pour se remettre de tout ça!"

À peine eut-il terminé sa phrase que l'eau se mit à bouillonner furieusement et un second grondement se fit entendre. Plus léger que les précédents, il n'en était pas moins menaçant et annonciateur - à n'en pas douter - d'ennuis supplémentaires. Ces ruines semblaient être une succession de pièges mortels. Ce qui se confirma quand une dalle se mit à son tour à glisser au niveau des escaliers, menaçant de leur bloquer la sortie. Shinji réagit au quart de tour et vint se placer sous cette dernière avant d'élargir ses bras, poser les coudes sur le sol et utiliser ses mains pour bloquer la descente de la pierre. Il ne réussit qu'à la ralentir mais gagna ainsi quelques précieuses secondes supplémentaires.

- "Oni! Je ne pourrai pas tenir longtemps! Sortez de là! Vite!"

La pression devint rapidement intenable et il sentit les os de sa main blesser céder l'un après l'autre. Il serra les dents et un mine filet de sang coula d'un coin de sa bouche lorsqu'il se mordit les lèvres. Une fois qu'Oni eut tiré Yami à l'abri, il recula rapidement pour laisser la dalle descendre. Ce qu'elle fit à une vitesse ahurissante, manquant de peur d'écraser proprement les jambes de l'Akuzu. Il soupira de soulagement lorsqu'il arriva finalement à l'éviter. Allongé sur le sol, il respira avec difficulté avant de stabiliser sa respiration.

- "Hé ben... C'était moins une!" s'amusa-t-il. "Ce temple veut vraiment notre peau!"

Ils n'avaient une nouvelle fois guère le choix: la seule issue étant les escaliers qui s'étalaient devant eux, ils entreprirent de l'escalader sur quelques mètres. Et lorsqu'ils arrivèrent au niveau de la dernière marche, un autre mécanisme s'enclencha: une série de dards - sûrement empoisonnés - jaillirent en face d'eux et sans l'aide de la Saibogu qui le plaqua au sol, Shinji aurait certainement été transpercé de part en part. L'Akuzu lui témoigna sa gratitude d'un signe de la tête avant de se redresser. Un long couloir sombre et exiguë s'ouvrait devant eux et constituait leur seule porte de sortie visible. Et à en juger par la volée qu'ils venaient d'éviter, ce dernier était également remplis de joyeusetés susceptibles de leur couper la vie. Prodigieusement agacé, le jeune homme échangea un nouveau regard avec ses complices...

Music ♫:

Je manquais cruellement d'air et je subissais le contrecoup de mon épuisement face à la présence tenace de Megami. Ma vue vacillait, tout autour de moi devenait trouble. Je faisais mon possible pour résister mais la panique emportait mes convictions. La tête me tournait à cause du manque d'oxygène mais je pouvais entendre un grondement sourd suivi d'une luminescence flamboyante en direction des statues, bien que celle-ci demeurait floue.
Nous avions réussi... Oniri avait eu raison...
J'étirais un sourire. Mon corps s'enfonçait dans les abysses tandis que je perdais connaissance. C'était donc cela la mort ? Ce n'était pas si terrible... Le peu d'énergie que j'avais eu à mes derniers instants m'avait permis de ne pas trop agoniser ni même vraiment sentir la faucheuse m'emporter...
JAMAIS ! Jamais je ne te laisserais mourir ! TU ES A MOI !!!


C'était étrange... J'étais inanimée et pourtant je sentais mon corps se mouver dans l'eau sous l'action de je ne sais quelle force... Je ne le voyais pas mais je le ressentais nettement... Ma vie avait basculé et ma propre âme semblait reléguée au second plan comme ci je n'avais plus aucun contrôle sur moi même... Je me sentais écrasée au fond de ma propre carcasse, privée de ma liberté, entravée dans mes mouvements.
Que se passait-il ?
J'ouvrais les yeux alors que mon corps eut un soubresaut, recrachant l'eau qui s'était accumulé dans mes poumons. Mon sang s'était mêlée a cette forme aqueuse et je n'avais pourtant pas le souvenir d'avoir utiliser mon chakra. Comment l'aurais-je pu dans mon état ?
Oniri me regardait et semblait prise d'effroi, tout comme Shinji qui reculait instinctivement. Pourquoi semblaient-ils effrayés ?

Je m'appuyais sur mes mains sans l'avoir demandé : mon corps ne me répondait plus...
Il ne répondait plus à moi... Megami !
Soudain tout devint clair. Il était désormais évident qu'elle avait inter changé nos places. Elle avait profité que mes barrières mentales se soient levées du fait de mon état pour prendre le contrôle... Ou avait-elle fait cela en ultime recourt pour me sauver ? Nul ne saurait jamais ses véritables intentions mais il était logique qu'elle s'interpose car elle résidait elle aussi en moi et ne voulait décemment pas perdre l'enveloppe charnelle qui l'abritait...
Je reprenais mes esprits, mettant de nouveaux mon bouclier mental en place pour lui faire retrouver la sienne. Elle n'opposa pas de résistance.

Oniri me serrait dans ses bras, tremblotante et larmoyante : elle avait visiblement beaucoup pleuré. Pourquoi ?
Pour moi ?!
Je plantais mon regard dans le sien, y cherchant des réponses tandis que Shinji riait nerveusement. Personne ne s'était fait tant de soucis pour moi... Alors moi aussi je manquerais à des gens si je disparaissais ? J'avais finalement fini par trouver ma place en ce bas monde. J'avais finalement réussi à mes créer des liens ; des amitiés sincères par le biais desquels, des personnes s'étaient attachés à moi...
Je continuais d'observer Oniri, le visage neutre tandis qu'une larme roulait sur ma joue humide. Elle m'étreignait contre elle, me caressant les cheveux qui étaient détrempés.
Ma respiration demeurait toujours saccadée par cet événement mais retrouvait peu à peu son rythme naturelle.

« Je...Je vais bien... »

Dis-je d'une voix faiblarde.
L'Akuzu nous proposait de nous reposer encore quelques instants, ce que j'acceptais bien volontiers. C'était toutefois sans compter sur ce temple maudit dont les tréfonds nous rappelaient à l'ordre.
En effet, un tremblement se fit entendre avant qu'une dalle de pierre commençait a descendre pour bloquer notre seule issue. D'un seul bond, Shinji s'interposa a celle-ci, nous laissant quelques précieuses secondes pour passer de l'autre côté. Encore hagard, Oniri attrapa ma main qu'elle prenait entre la sienne, me guidant à toute vitesse vers la sortie. Grâce a Shinji nous étions de l'autre côté. Sa main avait l'air d'avoir des os brisés... Décidément cette mission s'avérait bien plus dangereuse que ce à quoi nous aurions pu penser.



Music ♫:


La seule issue qui nous était visible était un longue volée d'escalier. Nous n'avions pas vraiment d'autre choix que de le gravir... Toutefois, nous connaissions les combines de ces ruines désormais et il était certain que la suite des pièces étaient également truffés de pièges... Nous montâmes donc les marches avec la plus grande prudence, suspectant chacun de nos pas d'actionner un mécanisme quelconque... Cela s'avéra exacte à la dernière marche puisque une nuée de dards pointus fusaient dans notre direction. Malgré mon état, mes réflexes étaient toujours présents et je me baissais en agrippant la main d'Oniri, qui n'avait pas quitter la mienne, pour l'attirer au sol et lui éviter les piques. Elle même plaqua Shinji contre l'asphalte pour lui éviter le même sort.

Nous soupirâmes, las de risquer nos vies à chaque instant. Je quittais l'étreinte de la main d'Oniri, marchant seule pour reprendre contenance et tâcher de me remettre rapidement les idées en place. J'avais déjoué la mort mais je n'en demeurais pas moins toujours affaiblie par mon manque de sang sain...

Un long couloir en pente se dessinait devant nous. Il était si long que nous ne parvenions pas a en voir le bout... Nous commençâmes à nous y engouffrer non sans craintes lorsqu'un énorme rocher sortait du plafond et dévalait la pente avec vélocité et nous écraserait sans sommation si nous ne parvenions pas à lui échapper. Poussant des cris de terreur, nous dévalâmes a vive allure le couloir, manquant de peu de nous faire rattraper. Nos hurlements résonnaient dans le petit réduit, accompagné du lourd roulement de la boule de pierre.
J'eus soudain un éclair de génie pendant notre ascension. Je m'entaillais les avants bras et balançais mon sang en direction de l'énorme rocher. Sous l'action de mon chakra, mon fluide devenait collant et s'agrippait au paroi du couloir, comme une immense toile d'araignée, stoppant le rocher.
Mes compagnons s'écriaient de victoire et j'affichais un sourire satisfait. Celui-ci fut de courte duré puisque des morceaux du mur où était accroché mon sang, cédèrent sous le poids du caillou.
Nous hurlâmes de plus belle, poursuivant notre course et apercevant enfin la sortie. Un énorme trou se manifestait devant nous pour atteindre l'issue. Chacun de nous utilisait ses facultés pour le franchir : Shinji agrandissait son corps, Oniri activait sa botte fonctionnelle et je m'approchais au plafond grâce à mon sang collant à la façon d'un homme araignée.
Le rocher terminait sa course effrénée dans le trou tandis que nous avions atterri dans la nouvelle pièce sur le postérieur.

Que nous réservait cette maudite salle maintenant ?! Nous étions épuisés...

Music ♪:

Après une course effrénée pour nos vies, nous finîmes par atterrir sur les fesses dans une nouvelle salle. Épuisé et à bout de souffle, nous nous écroulâmes à même le sol. La fatigue aussi bien physique que mental venait lentement nous réclamer son du. Nous venions de passer par tant d'épreuves. Cette fuite face à cet énorme rocher était la goutte d'eau qui commençait à faire déborder le vase. Shinji se trouvait avec une main broyer tandis que ma chère Yami tressaillait sous l'effet de la corruption et de la maladie qui gangrenait son corps. J'étais la seule à peu près en état, malheureusement la plus grande partie de mon équipement me faisait défaut, endommagé ou perdu au durant les derniers événements. Plus temps passait et plus j'avais cette horrible sensation d'être lentement mais sûrement entraîné dans l'oubli. A cause du dernier piège nous nous étions encore enfoncé sous terre. J'estimai grossièrement que nous devions nous trouver à plus d'une trentaine de mètre en-dessous de la surface ce qui était particulièrement angoissant.

Dire que les architectes étaient parvenu à creuser et bâtir ses ruines à une telle profondeur s'avérait incroyable. Pourtant, nous étions les témoins vivants de leurs œuvres. Du moins tant que l'oxygène remplissait encore nos poumons. J'avais cette horrible sensation que nos chances de survies s'amenuisaient au fil de notre descente aux enfers. Plusieurs minutes s'écoulèrent afin pendant lesquelles nous reprenions contenances, en même temps que nous retrouvions nous esprit. Je me relevais douloureusement pensant alors qu'il devait d'autant plus difficile pour mes compagnons. L'affection que Yami me portait depuis sa pseudo résurrection m'avait donné du baume au cœur. Ce fait rendait d'autant plus insupportable l'idée de plus en plus certaine que nous risquions tous les trois de mourir ici. Oui, j'en venais même à perdre espoir. Nous emparer de cette maudite statuette nous avait comme qui dirait condamné en nous enfermant dans cette mécanique infernale et pandémoniaque. Avisant mon état, couverte d'eau, de sueurs et de poussières je ne devais guère payer de mine. Ceci dit en passant je pouvais en dire autant du restant de mon équipe, quoique, en cet instant, il devait bien s'agir du cadet de nos problèmes.

Redressant la tête et balayant les environs du regard j'examinai en détail la salle dans laquelle nous venions d'arriver. Il fut, d'une certaine façon, agréable de constater que celle-ci baignait dans une exquise lumière contemplative. Le même système de halo alimenté par des cristaux parsemaient le plafond de salle si bien que pas une seule once d'obscurité ne venait entacher note champ de vision. La pièce se révélait étonnamment vaste comparée à celles visitées précédemment. Elle prenait facilement une vingtaine de mètre de largeur sur une cinquantaine de longueur. L'abondant éclairage nous permettait néanmoins d'en aborder chaque aspérité. Elle se différenciait radicalement des précédentes de part sa singularité. Contrairement aux autres, elle arborait un sublime plafond en voûte soutenue par une dizaine de colonnes reliés aux murs. Chacune d'elles comportaient des gravure non pas runiques, mais emblématique. Ces dernières représentaient différentes créatures mythiques. D'intenses chimères aux faciès désaxés tordue par un mal inconnu qui semblait leur ronger les entrailles.

La construction même des lieux se voulant office de préquelle, un longue voie contemplative menant vers un salut certain. Cette dernière se voyait évocatrice d'ascension. Comme si l'emprunté suffisait à s'élever pour rejoindre les divinités de ce bas monde. En guise d'escorte vers cette auguste providence, se pavoisaient de chaque côté une rangée de statues anthropomorphes inclinées à genoux. J'en comptais une dizaine. Les voir ainsi à la lumière vive les rendaient d'autant plus majestueuse. Elles tenaient chacune dans leur mains, en guise d'offrandes, une coupole dans lesquelles scintillaient moult éclats. Leur yeux respectives brillaient avec tout autant d'intensité. Inclinées dans leur révérence elles ne donnaient cette impression de majesté toute puissante qui imprégnait le salle. Les socles sur lesquelles elles reposaient présentaient également des gravures pour le moins intrigantes. Ces dernières étaient marquées à l'effigie d'une main incrustée d'un œil au niveau de la paume. De notre position, il nous était difficile de voir ce qui se trouvait au bout de la salle, mais son extrémité semblait se détacher en alcôve. Quatre autres statues semblaient encercler d'étranges stèles comme pour veiller sur elles.

Mes compagnons m'adressèrent des regards interloqués. Il était vrai que jusqu'à présent j'avais fais preuve d'un engouement tout particulier pour ces ruines, cependant, je n'en savais nullement davantage qu'eux qu'à la suite des événements. Après tout, que pouvions nous faire de plus à par continuer d'avancer ? Tentant de faire fi de toute la magnificence des lieux, nous entremîmes d'emprunter cet indicible chemin vers ce qui semblait être l'allégorie même de l'éternité. Avança à tâtons afin de s'assurer de notre sécurité, Shinji se dévoua pour prendre les devants en usant de ces dons d'élasticités pour faire pression sur le sol, s'assurant ainsi qu'aucun piège ne viendrait nous empaler. J'avais comme l’infime et miséricordieux sentiment que nous en avions terminé avec ceux-là, mais que des dangers encore bien plus grands nous guettaient. Tout en poursuivant notre marche, l’atmosphère ainsi que l'air solennel des statues de pierre me donnait la sensation de me perdre dans les rouages du temps. J'avais l'impression de remonter les âges jusqu'à une ère antérieur aux civilisations connues quitte à me retrouver face à ces architectes précurseurs et avant-gardiste qui nous avaient causés tant de tort.

Vint finalement l'instant fatidique où nous parvînmes jusqu'au bout de la salle. Là se trouvait l'immense alcôve que vous avions put apercevoir plutôt. Dès lors, il nous fut possible de constater ce qu'il en retournait. Je fus frappée d'horreur et d'effroi par une telle révélation. Sans doute que mes compagnons ne l'avait-il pas encore compris. Cependant, de mon côté je demeurai à même de réaliser toute la délicieuse perfidie à dont nous faisions l'objet. Nous étions les proies d'une odieuse machination destinés à nous enterrer à jamais entre ces quatre murs. Jamais nous ne pourrions sortir d'ici. Cette certitude nous rendait soudainement si pitoyable. J'en fus parcouru de tremblement et ne put m'empêcher d'éclater d'un petit rire nerveux devant le terrifiant spectacle qui s'offrait à nous. En, effet ce qu'il y avait sous nous yeux interloqués n'étaient d'autres que quatre somptueux sarcophages de pierres dont l'un d'eux, ouvert, se révélait vide de tout contenue. La pierre enfermée dans les vêtements de Shinji s'illumina soudainement. Elle sembla entrer en résonance avec les trois autres tombeaux qui virent apparaître sur leur socle le même insigne de main à l’œil de vérité. Les trois couvercles glissèrent alors d'eux-même sur le côté, animé par une force inconnue. Lentement, mais sûrement, un trio de trois cadavres couverts de bandelettes s'éveillèrent de leur long sommeil sempiternel. Ainsi en arrivions nous-là. La première momie que nous avions affrontés devaient se trouver à l'origine dans le quatrième cercueil. Je jetais de bref regard sur les côtés pour voir mes compagnons tétanisés par le sentiment de désespoir extrême que suscitait en nous une situation aussi désespérée. Je pensais alors qu'il était de mon devoir de leur révéler cette implacable vérité. Ce faisant, je sortis l'amulette récupérée par Shinji durant l’inondation de la première salle. Elle comportait le même symbole que celui présent sur les tombes. La première momie la portait sur elle. Il s'agissait probablement du réceptacle d'énergie qui servait à l'alimenter dans sa non-existence.

-Tout ceci... Ces ruines n'ont jamais eu pour autre but que de nous condamner... Désormais nous faisons face aux ultimes gardiens des lieux. J'ignore pourquoi, mais toute l'infrastructure qui compose le temple à été construit dans le seule et unique but d'empêcher la statuette, cette main d'or de quitter le temple. Chaque piège, chaque mécanique, n'avait que pour but de nous pousser au plus profond de la terre pour que jamais ce trésor ne puisse voir la lumière du jour...

Il y avait également cette notion de quaternité dont je ne parvenais à saisir le sens. Quatre type de statues, mammifère, poisson, reptile, oiseau qui représentaient les quatre grandes espèces animales ; mais aussi les quatre élément indirectement lié aux cycles des saisons. Et pour finir ces quatre gardiens... J'ignorai ce dont il était question. Cette antique civilisation conservait jalousement de nombreux mystères. Hélas, tout ceci n'avait plus vraiment d'importance. Je voyais les trois momies restantes s’exhumer de leur sarcophage pour se diriger vers nous. Chacune arborait une arme particulière faite d'or et d'acier.. Celle de droite portait une faux à double lames, celle de gauche possédait une paire de gants, tandis que celle du milieu brandissait une imposante massue. Faire tout ce chemin pour arriver jusqu'ici, en plein cauchemar. Cela en devenait presque risible. Un nouveau rire nerveux me traversa tandis que levais le bras en direction de Shinji.

-Donne moi la statuette. Fais moi confiance... Il est temps de mettre un terme à tout ceci. Dis-je d'une voix neutre.

Je ne comprenais pas pourquoi, mais malgré la situation désespéré dans laquelle nous nous trouvions, je ne pouvais pas me résigner à laisser la vie s'échapper de moi. Je ne voulais pas crever dans ce trou en étant oublié de tous... Mon coéquipier me tandis son vêtement dans lequel il avait enfermé notre fardeau. Je déroulai ce dernier de sorte à envoyer valser son contenu, sans le toucher aux pieds des gardiens. S'il tenait tant à récupérer leur trésor, qu'ils le fassent !
Ainsi vis-je la momie du milieu se pencher en tendant un bras décharné pour mieux la ramasser. Je profitai de cet instant de faiblesse pour activer mon unique Dark Boots enfin de me donner une impulsion pour me propulser à une vitesse fulgurante sur cette dernière. J'envoyais mon autre pied en avant pour la frapper en plein visage avec une violence inouïe. Nous nous retrouvâmes alors séparées des autres, elle qui se relevait pour me faire face.

-Saletés de pourritures de cadavres ambulants. Si vous oser pensez un seul instant que nous allions abandonner, c'est que vous avez un bon millier d'année de retard sur nous... Lançais-je en arborant un sourire hautain et méprisant à leur égard.

Ne détachant pas un seul instant mon regard d'elle, je m'adressai alors à mes compagnons d'une voix forte et déterminée qui contrastait étonnamment avec mon allure tremblotante et avec le peur qui me bouffait littéralement les entrailles.

-Yami, Shinji écoutez-moi bien. Ces maudites créatures sont totalement invulnérables. La seule solution pour en venir à bout consiste à les décapiter pour mieux arracher le médaillon qui se trouve dans leur gorge. Je compte sur vous. A chacun le sien. Celle-ci est pour moi ! Concluais-je en sortant énergiquement mes pistolets de leur holster afin de les pointer sur la momie armée de sa masse.

La course effrénée pour échapper au rocher fut pénible pour les corps déjà fatigués des trois coéquipiers. Après une habile tentative de Yami pour freiner la course de cette masse rocheuse destinée à les écraser, il fut néanmoins rapidement évident que cette boule mortelle pouvait tout au plus être ralentie. Ils redoublèrent d'efforts pour maintenir une distance acceptable avec elle jusqu'à ce qu'un trou dans le sol leur permette d'échapper à ce piège aussi vicieux que dangereux. Shinji allongea une nouvelle fois ses jambes pour enjamber l'obstacle mais ne put empêcher sa bouteille de saké pratiquement neuve de tomber dans le trou. Il tenta vainement de la récupérer dans sa chute mais retira vivement sa main valide pour éviter que le rocher ne l'écrase lorsqu'il tomba à son tour dans cet espace. L'Akuzu eut juste le temps de déceler une forêt de piques rouillées dans le fond du petit gouffre avant qu'un bruit de verre éclaté remonte à ses oreilles.

- "Nooooooooooooooooooooooooooon!" cria-t-il sans vraiment s'en rendre compte, désespéré. "Pas elle!"

C'était toujours les meilleurs qui partaient en premier d'après l'adage et cette fois en tout cas ça se vérifiait. Jetant un dernier regard désolé au fond du trou, le brun tourna à regret les talons pour rejoindre ses coéquipières dans une nouvelle salle. Encore une... C'était à se demander si ces ruines avaient une fin où n'était qu'une succession de pièges mesquins et potentiellement mortels. Vu la situation, il était enclin à choisir la seconde solution...

L'Akuzu se releva et se massa les fesses. Il avait beau être élastique, il y avait des chutes qui ne pardonnaient pas. Parfaitement agacé par la situation, prodigieusement irrité par la perte de sa bouteille, il ne jeta que de vagues regards à ce qui l'entourait. Ce fut donc avec la tronche des mauvais jours qu'il suivit ses coéquipières jusqu'à finalement reprendre les devants pour sonder le terrain de ses jambes extensibles pour s'assurer qu'aucun piège n'était susceptible de venir attenter à leurs jours ou, plus simplement, entraver leur progression. Mais cette salle semblait différente des précédentes même si l'architecture restait globalement la même: même style de statues bizarres et carrément flippantes, mêmes colonnades massives et régulières, même odeur de renfermé empreinte d'effluves de morts...

Par contre l'ambiance était tout de même plus sereine, presque placide. L'endroit était illuminé d'une douce clarté qui aurait certainement pu être considérée comme apaisante en d'autres circonstances. Si l'architecture respectait les normes fixées pour l'édification de ces ruines, il n'en restait pas moins que cet endroit avait réellement une atmosphère différente. Sans parler de ses dimensions supérieurs aux autres salles traversées jusque-là, il y avait également un aspect funéraire beaucoup plus marqué. Aussi lorsque le trio arriva en vue de quatre sarcophages massifs - dont l'un était déjà ouvert - Shinji ne fut pas réellement surpris. Il fallait dire qu'après ce qu'ils avaient traversé plus rien n'était en mesure de les étonner. Par contre la réalité de leur situation leur revint en pleine face et Oniri l'exprima magnifiquement bien lorsqu'elle partit d'un petit rire nerveux avant de leur exposer la situation: ils étaient pris au pièges comme des rats et n'avaient fait que suivre le chemin tracé par les concepteurs des lieux dans le but évident de les mener à la mort.

- "Ces architectes ont peut-être prévu beaucoup de choses mais certainement pas notre présence! Pièges ou pas, momies ou non, ce ne sont pas des types morts il y a des siècles qui vous nous arrêter! Ho ça non!" lâcha-t-il avec une conviction toute relative. "On va sortir d'ici même si pour ça on doit réduire ce temple en miettes pierre par pierre!"

Mais la volonté ne fait pas tout et le corps a aussi ses limites. Shinji se pencha en avant et joignit sa main valide à son genoux afin de s'en servir comme appui. Il lâcha quelques longues respirations tout en contemplant les momies qui s'avançaient de leur démarche si particulières en direction du trio. Ils avaient eut de la peine à se débarrasser de l'une d'entre elle quelques salles plus tôt alors trois... Mais les circonstances étaient différentes, notamment car cette fois ils pouvaient voir où ils mettaient les pieds et pouvaient ainsi se battre dans un espace beaucoup plus grand. Le jeune homme releva les yeux vers Oniri lorsque cette dernière lui demanda de lui donner la statuette et de lui faire confiance, ce qu'il fit sans trop hésiter:

- "Cette saloperie ne nous a créé que des problèmes de toute façon! Fais-en ce que tu veux, ça m'est complètement égal!"

Leur objectif de mission semblait complètement désuet comparé à ce qui était en jeu, à savoir leur propre survie. L'Akuzu regarda avec indifférence la Saibogu jeter la statuette devant elle et décala ensuite son regard pour s'assurer que Yami tenait toujours sur ses jambes. Il réfréna ensuite son inquiétude pour sa coéquipière tandis que les deux autres momies semblaient décidées à s'attaquer à elle. Celle armée d'une double-faux la chargea au niveau du sol tandis que celle armée de gants de combat fit un bond pour l'attaquer par les airs. Shinji réagit presque immédiatement et saisit la seconde au niveau de la gorge de sa main valide avant d'allonger son bras pour la fracasser contre la voûte, quelques mètres plus haut. Il la lâcha presque immédiatement et sauta à son tour pour la cueillir d'un revers de la jambe avant qu'elle ne touche le sol en retombant. Cette seconde attaque l'envoya rouler contre l'un des piliers sur le côté gauche de la salle. Mais la créature se releva presque immédiatement comme si les assauts de l'Akuzu étaient insignifiants. Le jeune homme se décala ensuite de manière à lui faire face et à l'empêcher de rejoindre les autres. En les affrontant séparément, ils avaient peut-être une chance...

- "Je m'occupe de celle-là!" clama-t-il alors qu'Oniri venait de désigner son propre adversaire.

D'après la demoiselle aux cheveux blancs, la source d'énergie de ces créatures était un médaillon logé dans leur gorge. En théorie il suffisait donc de les décapiter pour le leur arracher. Mais en pratique... La créature chargea le brun à une vitesse impressionnante pour un cadavre mort depuis des siècles. Shinji croisa ses bras pour absorber l'impact qui le fit glisser quelques mètres en arrière sur le sol, ses pieds créant des sillons dans le sable. La momie chargea une nouvelle fois et Shinji balaya l'espace d'un revers de la main pour retourner une gifle magistrale à l'indélicate qui vacilla avant d'être emportée par son élan et tomber sur le côté. L'Akuzu se fendit d'un rire mauvais avant de se précipiter sur son adversaire et le cueillir d'un coup de pied au niveau du ventre ou ce qu'il en restait. Son pied s'enfonça dans les bandelettes et en resta prisonnier. Il tenta évidemment de se dégager mais la créature se saisit de sa jambe et, se redressant, profita du membre immobilisé pour tourner plusieurs fois sur elle-même et envoyer le jeune homme s'écraser à son tour contre l'une des parois. Le choc lui coupa le souffle et sa vision se brouilla un court instant tandis que le désagréable goût du sang envahissait sa bouche. Reprenant ses esprits, il se redressa et cracha du fluide vital sur le sol avant de s'essuyer les lèvres d'un revers de la main. Il décocha ensuite un regard mauvais à son adversaire tandis que cette dernière repartait à l'assaut, le chargeant une nouvelle fois.

- "C'est ça, viens voir papa!" l'invectiva-t-il avant de lui décocher un uppercut au niveau de la mâchoire.

Un combat furieux au Taïjutsu s'engagea entre la créature et le jeune homme sans que personne ne semble réellement en mesure de prendre l'avantage. L'un des gants de la créature lui déchira la joue avec les petits piques situées au niveau des phalanges et Shinji répondit presque immédiatement d'un coup de genoux dans la poitrine puis un second revers de la jambe qui repoussa quelques instants son adversaire. Il perdit toute notion de temps et en oublia presque la présence de ses coéquipières tant le combat gagna en intensité. Que ce soit la momie ou lui, aucun des deux semblait décidé à concéder quoi que ce soit à son opposant. Shinji poussa un cri de douleur lorsque la créature lui laboura le torse avec ses gants et allongea sa coup avant de répliquer par un magistral coup de boule sur le front de son adversaire. Cette dernière recula de quelques pas et fut stoppée par l'un des piliers qui supportait le plafond. Pilier qui, par ailleurs, était fendu sur sa partie supérieure. Faisant preuve d'une lucidité plutôt étonnante vu son état d'ébriété, l'Akuzu décocha ensuite une série de coup à cet endroit afin de faire céder la roche. Le pilier trembla avant de vaciller et tomber comme un château de carte sur la momie qui fut irrémédiablement écrasée sous les rochers.

En s'approchant de la créature qui frappait furieusement le sol pour se dégager, le jeune homme remarqua que les jambes de l'intéressée étaient totalement ensevelies, tout comme la moitié inférieure de son torse. Ce qui ne l'empêcha pas de tendre un bras et dérouler une bandelette pour entourer la gorge de l'Akuzu afin de l'attirer à lui. S'aidant de sa main valide pour empêcher l'étau de se resserrer trop dangereusement, il donna de furieux coups de pieds au niveau du coup de son adversaire jusqu'à le réduire en miettes. La tête roula sur le sol sans que cela semble calmer les ardeurs de cette saloperie qui continua de s'agiter sans pour autant relâcher sa prise autours du cou de Shinji. Le brun dut arracher le médaillon désormais visible du corps de la créature pour qu'enfin elle cesse de gigoter et de se défendre.

- "Quand on l'attaque, Shinji contre-attaque!" lâcha-t-il dans un élan de fierté mal placée vu les circonstances. "Ha tiens, l'est pas mal celle-là!"

Tout fier de cette sortie, le Sunajin s'attarda un instant sur les gants de combats et décida rapidement de s'en emparer. Après tout il méritait bien un petit lot de consolation pour tout ce qu'il avait enduré jusque-là... À peine eut-il terminé de l'essayer sur sa main valide que le plafond commença à céder. Le pilier ne le soutenant plus, la gravité fit le reste et de lourds blocs de roches tombèrent avec violence sur le sol. Une lumière vive empli l'espace et le soleil reprit finalement ses droits dans cette salle trop longtemps privée de la lumière de l'astre. Shinji leva une main devant les yeux pour se protéger de l'éclat blessant de cette lumière naturelle et discerna le ciel bleu exempt de nuages qui dominait la majeure partie du temps au pays du vent. Puis il tomba à genoux et se mit à rire nerveusement alors que la fin de ce calvaire se profilait enfin à l'horizon.

- "C'est pas trop tôt..." murmura-t-il, plus pour lui-même que ses coéquipières.

Ces dernières avaient entretemps terminé d'affronter leurs adversaires respectifs et, pour une fois, il semblait bien qu'ils avaient pu prendre l'ascendant sur ces foutues ruines...

Cette nouvelle et ultime salle ne m'inspirait pas non plus la plus grande des confiances...
En effet, bien qu'elle demeurait beaucoup plus éclairée que les précédentes, une atmosphère lourde y régnait et cela se vérifiait bien vite après les dires d'Oniri qui soulignait que ce lieu n'avait que pour unique but de nous enfoncer toujours plus sous terre pour nous faire trouver la mort...
Il était vrai que nulle issue de semblait être présente dans cette pièce qui s'apparentait être visiblement le fond du temple.
Cette constatation était des plus oppressantes... Nous nous trouvions a une trentaine de mètres de profondeur, notre état physique comme psychologique était lamentable et nos nerfs avaient été mis à rude épreuves... Shinobis ou non, nous n'aurions bientôt plus la force de lutter...
Il nous fallait trouver rapidement la solution pour nous sortir d'ici.

Toutefois, cette réflexion était remise a plus tard car trois nouvelles momies venaient de pointer le bout de leurs bandelettes sur les quatre sarcophages présents dans l'immensité de la salle.
Oniri avait décidé d'attirer l'une d'entre elle avec la statuette dorée qui nous avait, jusqu'ici, qu'apportée malheur et désolation... J'étais presque convaincue qu'elle causerait encore du tord à ses destinataires une fois sortie du temple. Un tel artefact ne devrait pas exister...
Cependant, nous en avions suffisamment bavé en sa présence, aussi, le sort des archéologues après leur avoir remis la statuette m'importait peu : nous aurions rempli notre part du contrat.

Les cadavres ambulants n'avaient pas perdu de temps pour se diriger vers nous et ma meilleure amie s'isola avec l'une d'elle, nous demandant d'en affronter une chacun et de les décapiter pour mieux récupérer le médaillon logé dans leur gorge afin de leur extraire définitivement toute forme de vie.
Je soupirais lourdement, exténuée. Il était impératif d'en finir vite pour mieux pouvoir m'abreuver rapidement sans quoi je perdrais définitivement pieds et Megami aurait tout le loisir de contrôler mon corps comme elle le souhaiterais. Cette dernière s 'était d'ailleurs montré étonnamment calme depuis son acte héroïque... Cela ne m'annonçait rien de bon...

Mon regard, devenu livide depuis ma « résurrection » s'animait désormais d'une férocité débordante : les momies et autres pièges m'exaspéraient au plus haut point !
Shinji aussi avait choisi la sienne, il me restait donc celle qui possédait une faux à double lames et qui, comble de l'horreur, savait vraisemblablement plutôt bien la manier...
J'esquivais plusieurs de ses coups habiles et bien placés. Je savais que je n'avais d'autre choix que d'agir rapidement si je voulais remporter ce face à face musclé car mon état ne me permettait pas de faire durer le combat ou d'utiliser trop de sang sans quoi je tomberais indubitablement dans l'inconscience...
Dans un accès de rage, je m'entaillais une fois de plus les doigts et projetais mon sang gluant sur la momie, l'engluant de toute part pour l'immobilisée puis déployait un fouet de sang, de mon autre main, que j'enroulais autour de sa faux pour mieux la ramener à moi. L'ayant désormais en main, j'effectuais un mouvement circulaire et faisais tournoyer autour de moi l'arme a double tranchant sur le cadavre toujours prostré. Mon assaut, aussi gracile qu'une danse funèbre, eu pour effet de décapité net le monstre.

About de souffle après cet effort incommensurable au vue du peu d'énergie qu'il me restait, je respirais lourdement, posant une main sur mon genou pour reprendre contenance durant une seconde avant de m'avancer prudemment vers la momie, toujours vivante.
Je plantais ma main dans sa gorge asséchée et décharnée pour mieux en sortir le médaillon, la laissant perdre la vie une seconde fois dans un râle guttural.
Je prenais ensuite le temps d'observer attentivement l'arme de mon adversaire et la jugeait plutôt utile, aussi décidais-je de la garder. Ce petit présent était bien mérité après ce que j'avais traversé après tout !

Je tournais la tête vers mes compagnons, alors même que la mienne faisait chanceler le décor, pour voir si tout allait bien pour eux. Ils étaient venus à bout de leur adversaire également et par un coup du sort des plus inattendues et salvateur, la roche s'étant effondrée là où Shinji avait combattu, avait permis d'ouvrir une brèche de laquelle filtrait le soleil !
J'écarquillais les yeux de surprise face à cette constatation : une vraie bénédiction !

Exténués, couverts de blessures pour certains et avec du matériel en moins ou défectueux pour d'autres, nous nous avancions tous les trois en chancelant vers le puits de lumière, redoutant un ultime piège qui ne se montrait toutefois pas. Levant à l'unisson la tête vers le conduit par lequel, la terre ferme semblait être très éloignée de notre position, nous partîmes dans un fou rire nerveux à l'unisson. C'était bel et bien fini...
Il ne nous restait plus qu'à sortir de cet endroit maudit dont nous sortions éprouvés plus que jamais...

Nous y étions arrivés...
Nous avions déjoués les pièges meurtriers de cette civilisation antique qui tenait éperdument a sa statuette dont nous ignorions tout...

Music ♫:

Moi ainsi que mon adversaire nous retrouvâmes dans l’alcôve où reposait jadis cette maudite bande de mort-vivant. Je constatai avec consternation que mon coup de pied n'avait pas eut le moindre effet sur elle. Elle s'était relevée comme si de rien n'était sans garder aucune marque de mon attaque. Ces maudites créatures étaient vraiment invulnérables. Parfait ! Dans ce cas s'il me fallait la tailler en pièces je m'y appliquerai une nouvelle fois avec soin. La première de ses consœurs avaient eut une fin radicale sous le joug de ma lame et je comptais réserver un sort tout aussi cruel à celle qui se trouvait devant moi. Mes pistolets en mains, je les gardais pointés en direction de ma cible en suivant chacun de ses mouvements au millimètre pour adapter mes déplacements en fonction de celle-ci. Nuls émotions ne transparaissaient sur se visage décomposé si ce n'était une agonie marquante soutenue par plusieurs longues séries de râles tout bonnement immondes. Elle laissait traîner son imposante massue d'or et d'acier sur le sol qui résonnait dans un tintement aigu contre la pierre. Ses gestes totalement désarticulé la rendait imprévisible.

Je décidai alors de saisir l'initiative en ouvrant les hostilités et appuyai de concert sur les gâchettes de mes armes de sorte à projeter une salve de balles raiton sur la créature. Cela n'eut une fois de plus aucun effet si ne ce fut de réussir à l'énerver. Poussant un sombre mugissement elle s'élança sur moi en faisant preuve d'une redoutable vélocité. Je sautais en arrière afin de prendre de la distance tout en continuant de l'arroser d'un feu fourni. Mes tires se concentrèrent cette fois-ci au niveau de son cou dans l'espoir d'atteindre le pendentif qui y était logé. La massue fendit les airs dans un arc de cercle pour venir s'éclater sur le sol. J'avais effectué de peu un salto sur le côté tout en expulsant les chargeurs vides de mes armes. A peine eus-je reposé un pied sur le sol que j'effectuai un nouveau saut périlleux arrière pour atterrir accroupie sur l'une des nombreuses statues qui parsemaient la salle. Assurée d'être en sécurité durant un court laps de temps j'en profitai pour recharger mes armes.

L'initiative fut des plus mauvaise car la momie n'attendit pas pour envoyer une nuée de bandelettes venues d'en contrebas. Je parvins cependant à finir mon action à temps pour sauter dans le vide au dernier moment, relançant mon feu frénétique durant ma chute. Malheureusement les quelques balles qui l'atteignirent se perdirent au hasard dans son corps tandis qu'elle profitait du fait que je me trouvais encore dans le vide pour m'enchevêtrer le bras et la jambe gauche avec ses bandages. Ce maudit cadavre ambulant se révélait plus intelligent que prévu. Désormais entièrement à sa merci, ce dernier ne se gêna pas pour m'en faire baver.

Resserrant ses liens sur mes membres, elle m'envoya valser contre un mur avec une violence tel que j'en eux le souffle coupé. La roche éclata sur mon passage dans un minuscule éboulement où je sentis la terre et les gravas me couvrir. Sonnée par cette attaque, elle en profita pour réitérer l'opération, encore et encore. Je fus propulsée dans diverses directions à une vitesse folle, m'encastrant tantôt dans les statues, tantôt dans les murs pour finir éclatée contre le plafond. Le choque fut si brusque que j'en recrachai une volée de sang qui coula sur mes lèvres. Chaque parcelle de mon corps me faisait à présent atrocement souffrir. Ma cage thoracique me semblait avoir volé en éclat. Dans un élan ultime, la momie me renvoyant sur le sol en faisant preuve de tout autant de brutalité. Les dalles se brisèrent sous l'effet de l'impact créant plusieurs sillons dans le sol. Je fus prise d'un soubresaut. Toussant avec violence pour recracher un nouveau flot de sang. Je pouvais sentir son goût acre m'emplir la gorge. L'ironie fut que dans un instant pareil, je ne trouvais rien de mieux à faire que de me demander comment Yami faisait pour autant apprécier ce liquide vermeille. Je venais d'en ingurgiter une quantité impressionnante en un instant en manquant de m'étouffer avec et cela me donnait plus envie de vomir qu'autre chose.

Ma respiration était lourde et saccadée. Elle avait sans doute réussi à me casser plusieurs côtes. J'avais la sensation que l'on s'amusait à planter de longues et vive aiguilles dans la poitrine. Ma souffrance était-elle que ma vu se troublait. Peinant à ne pas perdre conscience sur l'instant, je n'avais plus aucune sensation dans mes membres prisonniers. S'ils n'étaient pas tous les deux cassés, ils devaient aux moins êtres victimes d'entorses. Secoué par des tremblements, je tentais de me redresser tant bien que mal à prenant appuie sur mon bras valide. Ce fut à cet instant que mon ennemie trouva un malin plaisir à me tirer lentement sur ses bandages pour me ramener à elle. Je pouvais dors et déjà la voir agiter son marteau, prête à m'éclater le crâne d'un coup sec.

Je serrai mes dents imbibés de sang, bouleversée par la douleur ainsi que par la colère. Non, je n'allais certainement pas crever face à cette saloperie. Pas comme cela, pas maintenant. Dans un élan de hargne j'abandonnai tout équilibre et tentai d'attraper, de mon bras valide, le fusil à pompe attaché à la bandoulière dans mon dos. Tentant de me tortiller autant que possible je ne parvins qu'à l'effleurer du bout des doigts lorsque la momie envoya sa massue en direction de mon visage. Je déployai alors mon bouclier sur mon bras droit pour barrer l'attaque qui raisonna dans un tonnerre de frappa. Le choc fut si brutal qu'il me repoussa brièvement en arrière et fit ployer le métal de ma protection. Je profitai de l'occasion pour me courber autant que possible et réussi afin à mettre la main sur mon arme pile à tant pour la pointer en direction de la momie qui s'apprêtait à m'administrer un nouveau coup.

Le tire parti dans un déluge de grenaille et de foudre qui heurtèrent le zombie dégénéré de plein fouet si bien qu'eil chancelât et finit par tomber à la renverse. Je m'empressai alors de pointer mon arme en direction des bandages qui m'emprisonnaient et appuyai une fois de plus sur la détente. Les liens furent rompus me permettant ainsi de retrouver ma liberté. J'essayai alors de me relever péniblement. La douleur dans ma poitrine s'avérait épouvantable. Agir d'une telle façon dans un tel état n'était sans doute pas encouragé d'un point de vu médical. Mes côtes cassés pouvaient à tout moment perforer un organe interne. Sauf qu'en cet instant précis je n'en avais singulièrement rien à foutre. Je voulais vivre et cela passait par l'extermination pur et simple de mon ennemi. Il me fut gré de constater que mon bras ainsi que ma jambe gauche encore prit dans des bandages n'avaient rien subis de grave. Je m'étonna pourtant de ne pouvoir bouger le bras. Je compris alors que le lynchage en bonne et du forme dont j'avais été la victime m'avait déboîté l'épaule. Rangeant mon arme, je serrais d'avance les dents en sachant ce qui m'attendait. Je ne pouvais me permettre de perdre mon temps car la momie commençait déjà se relever sans l'ombre d'une blessure. Saisissant à pleine main mon bras couvert de bandage je le tirais violemment à moi afin de me remettre l'épaule en place. Malgré la douleur saisissante qui me secoua je parvins à étouffer un hurlement.

La momie quant-à elle s'était déjà relevée, mais ne m'avait pas encore attaqué. Tournant autour de moi, elle semblait soudainement plus méfiante. En connaissance de cause, j'en vins à la conclusion que son cerveau n'était pas tant fossilisé que cela. Elle devait sans doute craindre de nouveaux tires de ma part tout en ignorant que plus aucune balle ne se trouvait dans mon arme. Je n'avais droit qu'à deux coups avec ce fusil. Mon hypothèse se confirma lorsqu'elle envoya une nouvelle fois ses bandelettes à l'assaut tout en conservant ses distances avec moi. Je tentai d'effectuer un léger bond en arrière tout en me protégeant avec mon bouclier endommagé. Le tout s'enroula à nouveau autour de moi, sauf que cette fois-ci, j'étais prête à repousser cet assaut en activant la fonction raiton de ma défense. Cette dernière se couvrit d'éclair électriques qui brûlèrent les bandages. Mon bouclier me fut finalement arraché, mais je parvins à me dégager et à me réfugier derrière une statue.

A boue de souffle, le corps en miette et les nerfs carburants à mille allures. Seul l'intense dose d’adrénaline qui me parcourait les veines me maintenaient encore debout. J'en profitai alors pour sortir deux balles de ma réserve et les engouffrer dans le chargeur de mon fusil à pompe. Dans l'instant qui suivit je fus happée par une volet de bandages qui venaient de contourner la statue. Encore un peu et je me serais crue dans un hentaï de mauvais goût, de très mauvais goût... Cependant, cette action m'arrangeait bien car la momie me tirait directement jusqu'à elle. J'attrapai alors ses propres lien de ma main libre pour la déstabilisée. Je pointai ensuite le canon de mon arme en direction du bras tenant sa massue puis fis feu.

L'attaque l'obligea à lâcher son arme tandis que je lui administrai une dernière salve en pleine figure. Je pris dès alors appuie sur ma Dark Boots afin de me donner l'impulsion suffisante pour lui décocher un formidable coup de genoux dans le menton. L'impact fut assez puissante pour la projeter en arrière. Je m'empressai ensuite d'empoigner sa massue à deux mains. Usant une ultime fois de l'impulsion que pouvais me procurer mon gadget, je me laissai propulsée en même temps que la massue à une vitesse folle tout en poussant un cri de rage. A peine la momie avait-elle eut le temps de se redresser que je lui administrais un titanesque coup de masse. Son crâne, ainsi qu'un bon cinquième de la partie supérieur de son buste vola littéralement en éclat, dispersant chair, os et bandelettes un peu partout autour du cadavre.

Ne parvenant pas à me ressaisir dans ma lancée je trébuchai et glissai sur le sol jusqu'à m'arrêter contre un mur. A bout de souffle et avec chaque parcelle de mon être me faisant terriblement souffrir, je ne sus par quel miracle je parvins à me relever pour récupérer mes armes ainsi que l'amulette qui avait atterrit quelque mètre plus loin. Me servant des parois comme appuis je rejoignis avec peine mes coéquipiers qui eut aussi en avaient terminé avec leur adversaire. Ils s'en étaient visiblement mieux sorti que moi. Yami comme Shinji m'adressèrent des regards ébahis au vu de mon état lamentable. Je levais les yeux en l'air, laissant un sourit stupide se dessiner sur mes lèvres maculées de sang. Un nouveau puits de lumière soigneusement façonné venait d'apparaître au plafond. Sauf que cette fois-ci, il s'agissait de lumière naturel. Nous y étions parvenu...

-Cool, on va enfin pouvoir sortir d'ici... Dis-je d'une voix ironique qui me semblait tellement lointaine.

En réalité tout me semblait tellement lointain. Je me demandai d'ailleurs ce que je faisais encore debout.

-Bon... Je crois que je vais faire une petite pause...

Je leur adressai un nouveau sourire idiot avant de tomber dans les pommes.

Shinji savoura à sa juste valeur la première bouffée d'air pur qui emplit ses poumons et arbora un léger sourire en l'expirant. On se rendait souvent compte à quel point on appréciait la vie et ses moindres manifestations lorsqu'on était sur le point de la perdre. Il savoura un instant la caresse du soleil sur sa peau hâlée avant de se résoudre à se redresser en s'aidant de son bras valide avant de fermer un instant les yeux pour mieux chasser le vertige qui le gagnait. Puis il s'assit sur un bloc de pierre à moitié fendu avant d'observer ses coéquipières.

Yami tenait péniblement sur ses jambes mais tenait à présent la faux à double-lame de son adversaire vaincu. Malgré ses moments de faiblesse et la mort qu'elle avait frôlé quelques minutes plus tôt, elle restait digne et la même lueur de conviction brillait dans ses magnifiques yeux rubis. Il échangea un regard qui en disait long après ce qu'ils avaient vécu et lui fit un signe de la tête comme pour la remercier. Cette expérience avait indéniablement resserré les liens de cet improbable trio. Délaissant du regard la noiraude, Shinji laissa son œil vagabonder dans l'espace de la pièce avant de le poser sur la jeune femme aux cheveux blancs qui revenait péniblement vers eux. Le combat qu'elle avait mené avait laissé des séquelles visibles sur son corps gracile et elle était encore plus mal en point qu'eux. Mais tout comme Yami, sa détermination semblait sans faille et la volonté qu'on pouvait y lire laissait penser qu'elle était sortie grandie de cette affrontement. L'Akuzu l'accueillit par un signe de la main et un petit sourire avant de se lever dans la précipitation pour accompagner sa chute lorsqu'elle perdit connaissance.

- "Là, tout doux... Ça va aller!"

Il la déposa ensuite aussi confortablement que possible sur l'un des rochers et alla récupérer la statuette qu'il enveloppa à nouveau dans son manteau. Le tout en prenant bien soin de ne pas entrer en contact avec cette saloperie, évidemment. Une fois mais pas deux! Ceci fait, il revint vers Yami et lui décocha un clin d’œil.

- "On leur a pas laissé la moindre chance hein? T'as entendu le moment où j'ai sorti ma fameuse réplique sur l'attaque et la contre-attaque?" s'enthousiasma-t-il avant de remarquer que la noiraude était trop fatiguée pour entendre ses conneries. "Mouais... On ferait mieux de rentrer! Le campement ne doit pas être loin d'ici et avec un peu de chance on est juste à côté..."

Il avisa le rebord de l'ouverture et choisit soigneusement un point d'appui avant de s'y accrocher en allongeant une énième fois son bras. Il s'y hissa rapidement en répétant le procédé inverse et donna quelques coups de pieds dans le sable autours de lui pour le tasser. Puis il enroula son bras autours de la taille d'Oniri pour la hisser à sa suite puis la déposer derrière lui. Il enroula ensuite sa main autours de celle de Yami comme lors de leur première rencontre, lorsqu'il lui avait fait découvrir les joies de la balançoire. Une fois que cette dernière fut également en hauteur et à l'air libre, ils s'écartèrent prudemment du bord.

- "Il y a de la fumée là-bas!" fit-il en pointant du doigt une zone à quelques centaines de mètres. "Allons-y avant de tomber inconscients à notre tour!"

C'était la plus élémentaire des prudences! S'ils étaient à présent en plein air, le trio était également soumis aux affres de la chaleur. Et vu leurs conditions physiques il ne faudrait pas beaucoup de temps avant que la fatigue les emporte dans l’inconscience. Et l'inconscience, dans cet enfer terrestre qu'était le désert, c'était souvent synonyme de mort. Yami insista pour coaguler les plaies de la Saibogu pendant qu'il récupérait les ryos qui étaient tombés de la poche de la demoiselle inconsciente. Il lui fit les poches pour être sur sous les protestations de la noiraude et récupéra précisément vingt-trois ryos.

- "Hou la vilaine voleuse!" s'amusa-t-il avant de glisser son bien dans sa propre poche.

Ceci fait, l'Akuzu serra les dents et glissa son bras valide sous Oniri avant de la hisser sur son épaule. Il tituba quelques instants avant de se stabiliser puis glissa sa main blessée autours de la taille de Yami pour qu'ils se supportent l'un l'autre. C'est donc d'une démarche malhabile et avec difficulté que l'équipe prit la direction de la fumée.

- "Elle tient beaucoup à toi..." murmura Shinji après de longues minutes de silence. "Oniri je veux dire! Il y a des signes qui ne trompent pas... Tu n'as pas vu son regard quand on croyait que tu étais morte..."

Il la serra un peu plus contre avant d'arriver au sommet d'une grande dune qui leur offrit une vue magnifique sur le campement et la partie visible des ruines. Ils partagèrent leur joie sous la forme de rires soulagés avant de dévaler la pente du mieux qu'ils le pouvaient. À mi-distance des premières tentes les archéologues leur aperçurent et certains d'entre eux se ruèrent à leur rencontre pour venir les assister. Il faut dire que même de loin le trio devait avoir piètre allure. Oniri fut prise en charge par l'unité médicale de l'expédition et on mena le duo dans une tente proche ou deux lits de camps furent rapidement dressés.

- "Voilà votre foutue statuette!" glissa le jeune homme à un des archéologues, lui lançant l'objet en question. "Ne la touchez pas vous risqueriez de le regretter! Emportez ce truc hors de notre vue avant que je le balance à l'autre bout du désert!"

Il s'installa aussi confortablement que possible sur l'un des lits, surprit d'avoir froid malgré la chaleur étouffante qui écrasait hommes comme animaux.

- "Et ramenez-moi mon manteau!" ajouta-t-il avant que l'autre disparaisse.

Le borgne ne pouvait s'empêcher d'avoir de la rancœur envers toutes ces blouses blanches qui n'étaient même pas foutu de faire leur travail correctement. Et d'autant plus après avoir frôlé à de multiples reprises la mort. Un médecin vint les ausculter quelques instants plus tard et Shinji refusa catégoriquement son aide. Il se contenta de plusieurs gorgées d'eau suivies d'un nombre équivalant d'alcool qu'il fit apparaître à l'aide d'un sceau. Un dernier effort avant un repos bien mérité...

Il n'eut même pas conscience de tomber dans le néant et qu'il venait de lâcher sa précieuse bouteille. Son regard s'attarda un instant sur le visage de la noiraude qui était elle aussi allongée à sur un lit à ses côtés. Un vague sourire plus tard, cette vision apaisante se brouilla lentement alors qu'il refermait les paupières...

-"Réveillez-moi pour le repas..." murmura-t-il avant de sombrer dans l'inconscience.

Oniri avait été éreinté par ce dernier affrontement si bien que l’inconscience eu raison d’elle. Elle avait sûrement des os cassés ou des entorses à divers endroits mais elle devrait s'en remettre. Le sang qui luisait à la commissure de ses lèvres me faisait envie… J’étais moi aussi au bord de l’évanouissement du fait des efforts apportés, de ma résurrection et de l’utilisation de mon pouvoir… J’avais soif et besoin de forces…

Le décor vacillait autour de moi. Ma tête semblait lourde et prête a flancher si bien que je dus poser une main sur mon front pour ne pas perdre pied et me calmer.
Shinji se risquait à quelques blagues qui ne m’atteignaient aucunement… J’étais épuisée et au bord de sombrer dans les méandres de mon inconscience. Il usa de sa capacité pour se hisser à l’extérieur et récupérer Oniri, inanimée, et moi-même, de la même façon.
Qu’il était plaisant de fouler le sable bouillant du désert ! Jamais je n’aurais cru être un jour aussi heureuse d’être dans cette fournaise !

Nous nous rendions péniblement au campement des archéologues, dans une allure des plus humiliantes après que j’avais coaguler les blessures de mon amie. Son état m’inquiétait malgré tout… Shinji ajoutait qu’Oniri tenait beaucoup à moi et que cela était visible… Je baissais la tête vers le sable à ces propos. Je n’avais pas vraiment pris conscience de cela… Moi aussi je tenais a elle… je suppose…

Le médecin du camp m’installa sur un lit d’appoint alors que, nouvellement installée, je croyais définitivement sombrer… L’Akuzu se débarrassait vivement de la statuette qui ne nous avait causé que du tord, l’air dur et pleins de rancœur.
Mes yeux s’étaient a demi-clos d’eux mêmes, n’ayant plus la force de les retenir.
Le médecin m’apporta de l’eau que je m’empressais de boire. Ce dernier constata aussi de ma cruelle anémie, voulant m’administrer des compléments de fer. Je lui saisissais alors un pan de sa blouse de mes faibles forces, tout en le regardant comme ci cela me coûtait un effort considérable.

« Non… Je… Je n’ai pas besoin de fer… Ce… Ce qu’il me faut… C’est… du… sang….. »

J’avais prononcé ce dernier mot d’une voix a peine audible. Shinji expliquait à notre docteur la particularité de mon pouvoir sans toutefois savoir pour ma maladie et croyant donc sûrement que mon état était dû à une utilisation trop forcée de mes techniques...
Mes paupières se fermèrent un instant avant de se rouvrir alors que le médecin préparait une poche de sang qu’il reliait à des tubes pour préparer ma transfusion. J’eu un léger sourire désapprobateur a cette idée mais j’étais bien consciente que je n’aurais même pas eu la force de récolter le sang à sa source pour une fois…
A peine avais-je été relié à ce matériel médical que j’étais cueilli par morphée… Ou bien venais-je de m’évanouir ? Peu importait… Un sentiment de sécurité et de pleine quiétude me parcourait tandis que je m’abandonnais complètement à sa présence…


Plusieurs heures avaient dû s’écouler depuis ma perte de conscience. La poche de sang était d’ailleurs vide et seul le pansement ainsi que le cathéter présent à mon poignet pouvait encore témoigner de ma transfusion. Shinji était assis sur son lit, une bouteille à la main et me regardait m’agiter en me souriant.Je lui rendais un faible sourire.
Doucement, je me redressais, posant le pied au sol de façon peu assurée par peur de voir le décor tourner. Finalement bien stabilisée, je m’avançais vers la tente d’Oniri suivi par Shinji. La chaleur en extérieure était saisissante et étouffante mais je préférais cela au fin fond du temple truffé de pièges…
Ma meilleure amie était réveillée et toujours allongée dans son lit, sans doute groggy par les médicaments qu’on lui avait administrés et les soins qu’on lui avait apportés. La voir dans cet état me conférait de la peine et je n’aimais pas cela… Je n’avais d’ailleurs jamais éprouvé ce sentiment pour quelqu’un, autre que moi-même…
Mon visage se fendait pourtant d’un sourire chaleureux en constatant qu’elle était toujours en vie. Une vague de chaleur se diffusait dans mon cœur à ce simple constat. Je m’approchais d’elle, doucement : elle me tendait la main. J’avais compris ce qu’elle voulait. J’approchais ma main pour la sceller dans la sienne, ne la quittant pas du regard dont je la couvais.
Je tournais alors la tête vers Shinji, en poursuivant mon sourire, tandis qu’il posait sa main sur les nôtres.

Nous avions réussi…