Regarder toujours plus loin ... ! [PV Yamanaka Len]

Avançant en silence, en pleine nuit, le duo se fait discret alors que les astres se sont dévoilés aux yeux clos de tous les endormis des lieux. Si quelques lumières indiquent clairement le chemin à suivre, personne ne s’y intéresse, et cette lumière dans l’obscurité n’en rend pas la destination moins glauque. Peu importe : celui qui mène l’expédition ne tient pas à attendre. Il a beaucoup à faire, et tient à faire de ce gamin qui le suit son atout majeur. Sillonnant les ruelles ombrées, les deux hommes peuvent cependant remarquer que les ombres sont bien plus nombreuses que les obstacles. Derrière une statue, le long d’un mur, dans le double d’une fenêtre … . Les deux hommes sont suivis du regard par ces ombres, qui restent pourtant silencieuses et immobiles. Et Kakeshuou Samui conserve son regard tyrannique et sévère dans cette situation.

Le jeune Len qui le suivait avait été convoqué sans en savoir davantage. Étrange, cette convocation à 23h ! Personne ne convoquait à des heures pareilles ! A moins que ce ne soit pour des travaux pratiques tard dans la nuit … ? Kakeshuou, vieux pervers !! Non, voyons, revenons à nos moutons. Peu importe l’heure à laquelle on est attendu : ce qui compte, c’est d’être présent, et de l’être à l’heure prévue ! Car on risque cher à contrarier celui qui s’est hissé au statut de Capitaine de l’Ôdâ. Aussi, une fois présent au Palais du Triumvirat, le jeune homme avait été sommé de suivre au pas son Supérieur, empruntant ainsi ce même chemin sombre.

Bientôt, la structure imposante sortait de la nuit, et se distinguait au milieu du décor urbain. Sans dire un mot, le quinquagénaire se présentait auprès du garde aux portes. Sans s’échanger un mot, l’homme déverrouillait la porte, et laissait les deux individus entrer …, refermant la porte violemment derrière eux. Si des murmures ricochèrent contre les parois de façon lugubre, ils se turent très rapidement au rappel vociférant d’un garde. Et le silence de catacombe revint … . Les pas du Genin et du Jônin frappaient la pierre comme des marteaux frappant une enclume ; et pourtant, ils se faisaient pourtant discrets. Suivant le hall principal, ils traversaient une première grille. Puis une deuxième. Le Juge Suprême traversait les lieux comme s’il y régnait en maître, ne ressentant même pas le besoin de se présenter aux autres, ou à exiger quoi que ce soit. Tout devait lui tomber, tout cuit, dans la main ! Et son jeune serviteur ne devait pas piper mot. L’endroit, bien que sous haute surveillance, restait endormi. Laissons donc les gardes profiter de cet instant de calme, où les prisonniers n’ont rien à réclamer ou à se plaindre … .

S’étant sensiblement éloigné du quartier général des geôles, le Dernier des Kirijins et le Passeur rentraient dans un dernier quartier, plongé dans la pénombre. Désormais, le groupe fait une halte. Ils se trouvaient face une dizaine de cellules, toutes closes. Visiblement occupées ; mais à peine éclairées de bougies. Encore un instant de pause … pour que le vieillard finisse par s’expliquer.

~ Tu as un pouvoir détenu par très peu de personnes … . Et si tu veux vraiment tirer profit de tes capacités, il va te falloir t’entraîner sans relâche et me montrer de quoi tu es capable.

Avançant de quelques pas, Kakeshuou Samui se plaçait au centre du couloir, et faisait volte face pour regarder droit dans les yeux son interlocuteur.

~ Dans ces geôles se trouvent des prisonniers, capturés par moi … . J’ai demandé à ce qu’on les mette de côté, pour les interroger. Ils ont tous eu un calmant et sont enchaînés dans leurs cellules. Je veux que tu fouilles dans leur mémoire. J’attends deux choses : trouve comment ils ont été arrêtés et ce que tu en conclus sur ma personnalité ; et dis moi si tu repères un élément étrange. Commence par qui tu veux, les portes sont ouvertes … .

Une convoque, un endroit sombre et lugubre, un vieux. Voilà dans quel pétrin je suis ! D'abords, j'ai cru que le vieux Kakeshuou-Osaan avait totalement perdu la boule et voulais me violer. Fin, y'a des raisons aussi hein ? Qui inviterai un jeune et mignon garçon de 14 ans dans un endroit aussi lugubre, venant de la part d'un vieux ayant une bonne cinquantaine d'année !

Mais non... Pendant un long moment, on ne fait que marcher dans un long couloir sans fin... Les geôles du Shukai, avec des Gardes ne posant même pas des questions au capitaine de l'Ôda, non. Nos pas résonnant dans l'immense couloir humide, on dirait vraiment un film d'horreur ! Enfin bref, j'espère que ça ira ! En tous les cas, je vais vite le savoir, car à un moment, il s'arrête net avant d'annoncer son plan...

Ok... C'est pas du tout ce que j'imaginais. Fouiller dans les esprits des criminels qui l'a attrapé afin de m'entraîner ? Comment dire... C'est habituel. Il y a pas de difficulté à première vue. Enfin, après ce Grand-père est un sadique de première, donc bon... À voir.

Sans poser de question, j'entre dans la première cellule avant de fouiller dans la mémoire du prisonnier. En lui touchant la tête, je vérifie le moindre de ses souvenirs, en visant là ou je veux précisément voir... Une ville... En Ruine ? C'est un pilleur des Ruines de Kiri... Alors comme ça, Samui Kakeshuou était encore attaché à son ancienne patrie ? C'est intéressant ! M'enfin, cela ne m'apprend pas vraiment autre chose...

Gardant le silence, je passais directement au deuxième prisonnier, sans même fournir des explications au Papy ! C'était parti pour lui prouver que je pouvais synthétiser sans efforts toutes les informations de ma mémoire. Peut-être qu'il me fichera la paix après ça ? J'espère ! En tous les cas, entrant dans la deuxième cellule, je repère l'opération. Ici, j'ai à faire à un Nukenin sans foi ni loi, tueur sur gage. Je crois comprendre un peu mieux quel homme est Samui Kakeshuou...

« Le premier est un pilleur des Ruines de Kiri... Le second, c'est un Shinobi tueur sur gage. Ce qui prouve que vous êtes d'une nature... Stricte, sévère, impitoyable avec les hors-la-loi et... »

Je souris, avant de lancer mon ultimatum :

« Au fond, toujours loyal à Kiri. »

Croisant les bras, le quinquagénaire laissait son jeune apprenti errer dans les couloirs, circuler entre les cellules. Ne l’accompagnant pas, il tenait à voir ce qu’il parviendrait à faire. Les moyens et les techniques lui importaient peu ; ce qui comptait avant tout, c’était de voir quels résultats le jeune Len était capable d’obtenir, et quelle analyse il pouvait porter des informations obtenues. Calme, patient, le Jônin avait traqué parfois pendant plusieurs mois certains des malfrats enfermés dans cette geôle ; ce n’était pas cinq minutes de plus qui le pousserait à bout. Il savait qu’il devait patienter un peu et ne pas faire preuve de zèle en cet instant. On verrait plus tard si c’était le cas.

Regardant la frêle silhouette faire ses allées et venues, il espérait obtenir des informations utiles, même s’il ne s’attendait pas à quoi que ce soit d’exceptionnel. Mais peut-être un indice lui permettrait-il de régler d’autres problèmes au sein de l’Alliance. Les Pays Neutres étaient désormais des factions indépendantes, et il s’agissait de se méfier à ce qu’aucun autre Village Ninja ne vienne mettre sa griffe sur les lieux. Après tout, on ne saurait faire reconnaître l’autorité de l’Organisation si elle ne savait pas tenir ses territoires et régler ses propres problèmes.
Partant s’adosser à un mur, l’homme se laissait aller aux songes et aux pensées les plus sombres. Il se devait de prendre en charge ce jeune homme ; mais à quels fins ? Et sur quels critères ? Et jusqu’à quel point ? En faire un atout majeur du Shukaï serait primordial ; et on ne saurait se passer de cette arme alors que les récents évènements – Furyous, conflits extérieurs, isolationisme du Shukaï – ne pouvaient que constituer une menace permanente pour cette Alliance. Mais à éduquer et renforcer les pouvoirs d’un gamin aussi crédule, aussi déganté et aléatoire, Kakeshuou Samui n’était-il pas lui-même en train de développer l’arme qui abattrait l’Organisation des Pays Neutres dans un avenir lointain ?

Ce tel degré de suspicion et de méfiance ne pouvait être retrouvé que chez les hommes qui avaient été gratifié d’une longue vie basée sur la longévité et l’expérience. Parmi les différents adversaires qu’il avait croisés, notre homme avait une sainte horreur au dessus des autres : les déserteurs, et les traîtres. Il serait prêt à tout pour annihiler cette engeance démoniaque, qui prétendait pouvoir profiter des bienfaits de leurs Maîtres avant de les poignarder dans leur dos et de tirer tous les bénéfices possibles d’une si ignominieuse action. En éduquant et en encadrant ce jeune merdeux, le quinquagénaire espérait bien ici créer une arme qui lui serait fidèle et utile, et qu’il saurait employer à son gré sans jamais craindre la moindre trahison.
C’est dans ce but qu’il avait fixé chez le gamin un second objectif : être capable de saisir et de définir concrètement la personnalité de son Senseï. A travers ses décisions, ses actions et ses crimes, il démontrerait clairement quels sont ses intentions, la méthode employée pour arriver à ses fins, et le degré de sérieux qu’il mettait dans chaque entreprise.

Pointant finalement le bout de son nez, le jeune homme commençait son analyse. Il avait bien deviné pour les deux premiers personnages, en définissant leur rôle, et le cadre de leur arrestation. Pendant un temps, le Dernier des Kirijins s’était fait gardien de ce sanctuaire, avant d’en confier la responsabilité à son vieil ami samouraï et Sabreur. Le tout était d’espérer qu’il n’avait aucune difficulté à gérer cela seul. Naturellement, le pilleur s’en était mordu les doigts. Quant à l’assassin, il l’avait neutralisé au cours d’une mission. De sa propre analyse, Len semblait bien saisir les différentes implications et qualités qui définissaient son Supérieur. La petite pique, en fin d’analyse, était d’ailleurs plus qu’une évidence.

~ Il va de soi que je suis attaché à mon ancienne patrie, même si celle-ci est désormais dévastée et abandonnée de tous. Mais le mot de « loyauté » ici va à l’excès. On n’est pas loyal envers un pays, mais envers un système, un idéal. Or, le Pays de l’Eau n’est rien de cela. Rien de plus qu’une contrée natale et lointaine. Si tu dois juger de ma sincérité et de mon allégeance au Shukaï, tu n’as qu’à voir chez les autres … .

Sur cette simple rhétorique, le Capitaine de l’Ôdâ laissait le jeune homme reprendre ses offices. Il pouvait toujours circuler entre les cellules pour collecter quelques informations. Cependant, il ne devait pas oublier le cœur même de sa mission. Peut-être d’ailleurs fallait-il lui rappeler ces derniers, histoire qu’il ne se perde pas.

~ Même si tu juges de mon travail en farfouillant dans leurs souvenirs, pense à repérer tout élément et tout détail indiquant une menace directe ou même indirecte pour notre Alliance ! C’est la mission essentielle que je te confie, ici !

L'Ancien ne semblait pas perturbé par l'accusation du petit blondinet. À vrai dire, il avait répondu de manière subtile à celle-ci. Il n'était donc plus loyal à Kiri, mais toujours à son système impitoyable qui faisait anciennement la réputation de la brume sanglante. En tous les cas, le lien unissant Kiri à Papy Ôda était toujours aussi élevé. Mais au fond, ce n'était pas vraiment le problème de Len, qui lui, se fichait pertinemment qui faisait allégeance à qui, ou à quoi. Il était en position confortable grâce au grand-père, et en échange, il lui prête son pouvoir. C'est tout.

Passant à la troisième cellule, le Passeur se focalisa sur sa cible. C'était un voleur du Pays des Oiseaux, un Tôhatsu, qui, à l'instar de Len, avait utilisé ses pouvoirs pour commettre ses crimes. Et quand le Shukai avait mis en place la loi dans les Pays neutres aux alentours, celui-ci n'avait pas eu la chance du Yamanaka. Pourquoi ? À la différence de ce dernier, celui-ci était dans un gang de criminels organisé. Et le crime organisé est bien plus grave et complexe qu'un petit arnaqueur manipulant la mémoire et accusant les autres à sa place... Non ?

« C'est qu'un voleur Lambda. Son groupe est actuellement désorganisé, et ils ont un QG proche de la capitale, dans une taverne appelée « Au poussin perdu », au sous-sol. Le code d'entrée, c'est « Caquette au lever du soleil ». Leur chef, c'est Duncan. Bref... »

En plus, le chef avait un nom très bizarre... Duncan. Sérieusement, qu'est-ce que tu veux faires avec un prénom pareil ? Une tête d'imbécile en plus. Et pas très doué, vu qu'il s'est fait choppé. En tous les cas, le Passeur se dirigea vers la quatrième cellule. Sans perdre de temps, il renouvela l'opération sur le prisonnier... Celui-ci était particulièrement excitant ! C'était un pirate ! Ouais ! Un pirate qui voyage sur les sept mers de Nami no Kuni, pillant les riches navires ! Et bah non. Ça, ce qu'il avait devant soit, c'était qu'un pauvre pirate minable sans aucune information. En soit, rien de bien palpitant, ce qui eut un bel effet de déception.

« Un Pirate que vous avez arrêté avec une Konohajin... Yamanaka Meïa je crois... »

Le nom eut un effet d'électrochoc ! Yamanaka, c'était une des membres de sa famille ! Alors c'était comme ça que le Samui avait eu des informations sur les pouvoirs de Len ? À voir. En tous les cas, cela voulait dire que Papy Ôda, malgré son âge, était encore plein de ressource. C'était à la fois intéressant, et effrayant. Car s'il décidait de reprendre contact avec elle, peut-être voudrait-elle qu'il rejoigne son village : Konoha. Et le Passeur perdrait tout. Son titre, son or, et sa position. Bref, une chose catastrophique.

« C'est comme ça que vous avez su en me voyant ? Pour mon pouvoir et mon clan ? Qu'est-ce qui va se passer si elle l'apprend ? Je vais devoir retourner à Konoha ? »

Tant de questions qui restèrent en suspens. Entrant dans une énième cellule, il recommença l'opération... Sauf que cette fois, le retour fut d'une violence inouïe. Sans comprendre pourquoi, Len fut éjecté de l'esprit du prisonnier, et tomba sur les fesses... Se relevant avec un mal de crâne, il ne comprit pas pourquoi. Doucement, il essaya d'infiltrer l'esprit du prisonnier pour savoir ce qu'il clochait, et il ne tarda pas à le découvrir...

« Des verrous... Il y a des verrous spirituels faits de chakra. »

Il se tourna vers le Samui, l'air incompréhensible.

Ayant observé son disciple retourner à son entraînement, l’ancien continuait à recueillir des informations par le biais de son apprenti. Même s’il ne s’attendait pas à des miracles, toute information présentant un minimum d’intérêt pourrait alors être exploitée, pour le bien du Shukaï … ou pour les intérêts particuliers du Seigneur de la Justice, allez savoir. Quoi qu’il en soit, l’homme avait retrouvé le silence, et se contentait de suivre les actions et réactions de son élève. Ce dernier semblait de plus en plus habitué à l’exercice, et n’y trouvait ainsi aucune difficulté. Il fallait qu’il accroisse ses capacités, et qu’il dépasse les barrières naturelles de sa constitution physique et de ses capacités techniques. Ainsi seulement deviendrait-il un véritable atout pour l’Alliance des Pays Neutres, voire même la base de toute intervention efficace, pratique et redoutable pour ces petites Nations militaires.

Le premier étant un simple va-nu-pied intercepté au Pays des Oiseaux, il n’y avait rien d’attendu de sa part. Les salopards de son espèce étaient tellement faciles à attraper qu’il faudrait certainement un jour offrir un budget aux personnes malhonnêtes les plus pourries du siècle pour que leur arrestation soit un peu plus dure … . Bref, passons. En revanche, le fait qu’il soit associé à un groupuscule plus important restait intéressant ! Le repaire de la bande était rapidement connu, et le chef identifié. Parfait ! Cela serait une occasion pour la petite troupe d’intervenir et de mettre un terme aux agissements des malfrats.

Venait ensuite l’un des pirates interceptés lors d’une vieille mission du Capitaine de l’Ôda. S’étant lancé dans une mission mystérieuse dans le Pays du Givre où des pirates semblaient prospérer sans être inquiété des autorités, le Jônin du Shukaï était tombé nez à nez avec une combattante du Village caché de la Feuille, certainement sur place pour les mêmes raisons que lui. Le pirate n’avait, lui, aucune valeur. En revanche, la rencontre entre les deux personnages et leurs identités respectives semblait inquiéter le jeune grouillot qui se voyait déjà déporter tel un prisonnier politique à l’autre bout du monde. Lui décochant un taquet sur la tête, le quinquagénaire reprenait son regard impassible, et le rappelait à la réalité.

~ Ne fais pas de conclusion hâtive, crétin ! Bien sûr que je connais le Clan Yamanaka : ils sont réputés pour leur technique de contrôle de l’esprit, et leur capacité à manipuler leurs cibles. Même s’il y avait peu de chances que tu fasses partie de ce Clan illustre du Pays du Feu, tes traits et ta faculté à copier leurs pratiques m’a amplement aiguillonné pour comprendre qui tu étais vraiment. Et je n’aurais aucun intérêt à former un futur ennemi. Continue sur ton travail !

Le jeune homme passait ainsi, sur ses recommandations, à une nouvelle cellule. Et pour cette occasion, Kakeshuou comptait vraiment suivre son élève au pas. Cet homme n’avait pas été difficile à capturer. Mais il demeurait un mystère : il avait été intercepté non loin d’un massacre, et les faits et les preuves trouvées sur place laissaient clairement entendre qu’il n’avait pas agi seul ; à supposer qu’il soit l’un des principaux protagonistes de cette action barbare !
Restant à l’entrée de la cellule, l’homme observait attentivement. Il ne fallut qu’une poignée de minutes, pour ne pas dire de secondes, pour voir son apprenti être repoussée et tomber à ses pieds. Ses prunelles se posèrent sur la silhouette, comme un aigle se poserait sur son futur casdalle. Allait-il lui arracher la tête pour avoir échoué … ? Préférant ne pas subir la furie et le courroux de son Senseï, le jeune Len se prenait à une nouvelle tentative. Apposant sa main sur le crane chauve, il retournait trifouiller le cerveau de sa cible. Des verrous ? Parfait ! C’était une info des plus utiles !

~ Les verrous et murs que tu pourras trouver dans l’esprit de cet homme lui ont été apposés pour qu’il conserve des informations d’une grande importance. Ils sont rares, ceux capables de pratiquer ce genre de sceau ! … . Ce qui indique que la valeur de notre homme vient de monter en flèche. Il a du donc s’associer à quelqu’un qui ne tenait pas à ce qu’il soit capturé … . Méfies toi de ce genre de personnage ! Il peut poser des pièges destinés à bloquer ton propre esprit dans le sien … . Si tu trouves une étape trop difficile ou étrange, romps le contact. Ne te laisse pas piéger à l’intérieur … .

Quelqu'un d'une grande importance ? Len avait donc un sujet de taille devant lui. Et un droit à l'échec très peu présent vu ce que le Samui, son Maître, lui avait dit. En soit, il allait devoir user de tous les stratagèmes possibles pour défaire ce sceau, et voir de quoi il s'agit. Qu'est-ce que cette personne souhait cacher ? Ça, c'était au petit blondinet de le découvrir. Regardant son sujet d'entraînement, Len lui tenu ce langage.

« T'as entendu Papy Ôda ? T'es super important, alors je vais devoir y aller à fond ! Bon, je suis pas sûr que t'en ressortira indemne après, mais c'est pas mon problème ! »

Posant cette fois les deux mains sur le crâne de l'Homme, Len allait utiliser une technique qu'il c'était lui-même interdit : l'Inception. C'était un jutsu qui consommait incroyablement de chakra pour un corps aussi frêle, et demandant une concentration extrême. Le risque ? C'était que la victime perdait totalement toutes notions de la réalité. Le Yamanaka avait entière emprise sur son esprit, pouvant lui faire croire, dur comme fer, toutes choses, même les plus illogiques. Et c'est justement de cette technique redoutable que le jeune Len allait se servir. Devant les yeux du Samui, qui ne devait pas soupçonner auparavant, l'existence d'un Jutsu pareil dans le répertoire un si jeune Shinobi.

Se regardant dans le blanc des yeux, les deux mains toujours sur le crâne du prisonnier, Len parlait lentement et distinctement, tout en modifiant les souvenirs...

« Écoute-moi, Kawarin Ryokû... Je suis ton allié... »

Il commença comme ça, car si le sceau empêcher d'entrer dans certains souvenirs, il n'empêchait pas d'en modifier d'autres. Et malgré la maîtrise de Len, il n'avait pas plein contrôle sur la Technique. C'était pourquoi il lui était encore difficile d'utilisation, ainsi que relativement restreinte.

« Tu... Tu es mon allié... »
« Exact... Ton allié et ton plus proche ami... »
« ... Amis... ? »
« Oui, ton amis, ton allié et ton Maître aussi... »
« Maî... Maître... »

C'était à la fois stupéfiant et effrayant. De combien de personnes, ce petit blondinet pouvait-il abuser en utilisant ce pouvoir ? Combien de gouvernements pouvaient tomber s'il l'utilisait contre un dirigeant d'un pays ? Nul ne le sait. Néanmoins, on pouvait voir des marques de Fuînjutsu s'étendre sur tout le corps de la victime, tandis que des gouttes de sueur tombaient du front de Len... Pour tout Ninja ayant vu des Fuînjutsu, il n'y avait nul doute, celui-ci était en train de réagir. Et mieux encore, de se défaire.

« Oui... Maître, je me souviens maintenant. »
« Bien... Je ne t'en veux pas tu sais, mais je suis assez déçu... »
« Dé... Déçus ? »
« Oui, déçus que tu es dressé ses barrières contre moi... »
« Bar... Barrière... ARGGGGH »

Le Fuînjutsu se rependit désormais sur toute la peau de la victime, changeant d'écriture à une vitesse folle. Les mains du Passeur s'écartèrent, laissant voir sous cette concentration intense de chakra des fils blancs, entrant par une oreille et sortant par l'autre. Len était en train de modifier des souvenirs, et de manipuler le corps et l'esprit de l'Homme tout en restant conscient. Une prouesse pour un si jeune garçon, mais une prouesse incroyablement fragile.

« Oui... Enlève cette barrière... Et il ne t'arrivera rien, je te le promets... »
« ... Maître, je... »
« Chut... Écoute-moi... »
« Bi... Bien... Maître... »

Et on assistait à quelque chose d'impressionnant. Le Fuînjutsu s'enlevait, petit à petit... Il partait, s'effaçant de la peau de la victime. Bien que le chakra ait largement brûlé pour ça, le petit blondinet avait encore quelque chose à faire : les informations en question. Plongeants dans son esprit, les yeux du petit chat perdirent de leur éclat. Ils s'éteignirent, comme si Len était autre part. Et effectivement, celui-ci fouillait l'esprit de l'Homme...

Puis, il eut une perturbation. Les fils de chakra se mirent à devenir désorganisés. Une concentration importante de chakra explosa, et l'homme hurla, tandis que Len se fit projeter contre le Samui se tenant derrière lui. Et désormais, la victime n'avait plus rien d'humain. Elle balbutiait des « Maître » et d'autres choses n'ayant aucun sens les uns avec les autres, elle se parlait à elle-même où au mur, ignorant les deux protagonistes à l'intérieur de la salle.

Tout doucement, Len se remit en place. Avec chance, il n'avait rien, hormis un gros mal de crâne et un épuisement relatif au Jutsu en question... Sans perdre un instant, il fit son rapport...

« J'ai vu un blond, avec deux épées manipulant la cendre. Et les portes célestes aussi... Il était puissant, mais cette personne n'avait rien de bien particulier avec lui. Il avait juste croisé lors d'un pillage... Ses verrous concernaient tout ce qui touchait à son activité... Dont ce mec... Si je croise la chose avec des souvenirs que j'ai déjà récoltés, il s'appelle Katano Yusuke. C'est un des hommes que vous cherchez, mais les souvenirs remontent d'il y a pas mal de temps, et je n'ai pas pu avoir d'emplacement exact, car il ignorait où il se trouvait. C'est tout ce qu'il sait... »

Regardant sa victime, Len conclu.

« Où savait. Cette technique, je l'appelle Inception. Si je l'utilise, je modifie et prends le contrôle de toute la mémoire de mon adversaire. Mais comme je ne la maîtrise pas complètement, les souvenirs se retrouvent en contradiction. Ils détruisent peu à peu la mémoire de la cible, en modifiant sa perception de la réalité... Ensuite, il y a une activation soudaine de toute l'activité cérébrale afin de maintenir les fonctions vitales en place. Le cerveau se modifie de lui-même, afin de maintenir la personne en vie, mais elle perd tout sens de logique et de réel... Devenant ainsi une sorte de légume incapable de raisonner normalement... »

C'était le prix à payer pour forcer des informations. Un viol de la mémoire à l'état pur.

Katano Yusuke. S’il y avait bien un homme que notre quinquagénaire rêvait de retrouver, autant dans les souvenirs de ses victimes que dans leurs rencontres passées, c’était bien cet homme. Les raisons ? Elles étaient tellement nombreuses ; les énumérer l’une après l’autre prendrait certainement plusieurs jours. Pour l’heure, il était préférable de rester concentré sur le présent. Si cet homme avait agi dernièrement avec lui, on pouvait alors supposer que le triste Déserteur était toujours en activité ; et que ses activités lugubres et illégales ne faisaient que croître. Étrange, pour un homme qui était parti à la recherche de la Paix, non ?

Quoi qu’il en soit, le Capitaine restait attentif au compte-rendu de son homme. Les Armes de Cendre n’étaient pas une surprise, le Samui en ayant fait l’amère découverte à ses dépends il y avait de cela plusieurs années. En revanche, que notre homme ait la maîtrise des Portes Célestes était une autre histoire ! Et une sacrée découverte, pour éviter toute surprise le jour où les deux hommes se trouveraient face à face ! Que faire, face à un personnage qui ne cessait de grandir et de progresser dans l’Ombre … . il faudrait certainement ne plus tarder, et intervenir le plus rapidement possible pour le mettre hors d’état de nuire de façon définitive.

En revanche, la neutralisation définitive du prisonnier venait tarir cette source d’informations. Ils ne pourraient donc pas en apprendre plus. C’était bien dommage ; mais ils en avaient déjà bien assez appris. Et avec cet entraînement particulier, le jeune Yamanaka trouvé et sorti de l’ombre par le Capitaine de l’Ôda avait pu développer ses facultés, et apprendre l’existence de verrous et des dangers qu’il pouvait désormais croiser dans ce monde. C’était donc un premier pas en avant ; vers une utilité de premier ordre pour le Shukaï … et pour les intérêts personnels du vieux combattant d’élite.

Un petit sourire pour illustrer ces découvertes, et la satisfaction du Senseï. Qui disparut rapidement dans l’ombre, afin de ne pas faire preuve d’une petite once de sympathie et de plaisir. Pourtant, l’Ancien s’accordait à poser sa patte de vieux briscard sur la tignasse de son élève, signe approbateur et de récompense.

Regarder toujours plus loin ... ! [PV Yamanaka Len] 323544KakeshuouSamui22

~ Tu as fait des progrès depuis le jour où je t’ai trouvé. Continue à explorer tes capacités, à viser toujours plus haut. Deviens un élément dont je ne pourrais plus me passer à l’avenir ! Tu peux venir ici et t’entraîner quand tu le souhaites, je donnerai un mot au gardien dans ce sens. Les prisonniers dans cette aile des geôles sont souvent des hommes que j’ai ciblé personnellement. Tu pourras me faire un rapport régulier, te permettant de constamment t’améliorer.

Sur cette touche affective et sincère entre les deux Shinobis, le Dernier des Kirijins tournait les talons et quittait progressivement la pièce ; certainement talonné par son élève. La nuit était déjà avancée ; et demain était proche. Tout Ninja se doit de se reposer avant de repartir à l’avenir. Vers le Devoir, et vers la mort.

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