Un nouveau chemin de croix.

Un long chemin dans le désert, un chemin ou les ressources utilisables et utiles sont rares et ou le prix de l'eau dépasse tout autre minerais et armes. Ou pour y survivre il faut avoir des bases d'entrainement ou y avoir vécu dedans. Ce n'était pas le cas de la rousse au visage mutilé par les derniers évènements. Elle marchait sans aucune fatigue, et maitrisait parfaitement son corps. Ni la faim ni la soif ne la gênait. Elle avait fait depuis longtemps ce choix, un choix qui s'imposait après des évènements tragiques. Les Furyous avaient parlés, et de nouveau comme autant de l'Impératrice des flammes les hommes se divisaient. Certains par peur ou par envie de prendre toutes les richesses de ce monde avaient rejoint les Furyous. La rouquine ne blâmait pas ces pauvres êtres qui pour certains voyaient là une opportunité de mettre leurs familles hors de portée de la colère monstrueuse et de la rage de ces monstres. C'était un destin tentant, mais le prix lorsque les Furyous se manifesteraient dépasserait l'entendement. Un monde divisé et des villages fébriles tentant de s'allier uniquement lors des plus grandes tragédies. C'était triste et pourtant si réel, les hommes s'alliaient devant l'adversité et sitôt les menaces disparues retournaient tuer leurs voisins.

Le Père contre le fils, le frère contre le frère et des veuves et des orphelins comme seuls témoins de la sauvagerie de cette époque. Un jour elle en était sur oui un jour dans des dizaines d'années lorsqu'elle même serait morte et rongée par les vers, les villages cesseraient toute animosité envers leurs voisins. Kiri en avait payé le prix fort. Des Kages se succédant pour toujours le même objectif la suprématie du village de la brume. Désormais que restait-il de Kiri? Rien, que des ruines et des morts. Des squelettes qui n'auraient sans doute pas imaginés de leurs vivants que leurs village devienne poussière et ruines. Les survivants de Kiri? Dispersés, condamnés à être des errants ou des nukenins, ou bien à rejoindre une alliance aux multi facettes pour tenter de montrer que les Kirijins subsistaient. Et elle? Et que faisait donc la sabreuse dans ces conditions? Elle errait aussi, marchant de pays en pays seule depuis que la jeune Tohatsu avait disparue. Elle avait prévenue son ainée en indiquant qu'elle devait aussi faire son propre voyage et qu'elles resteraient en contact. Chacune de leurs côtés les deux exilées entamaient leurs marche du désert. L'enfant qui désormais atteignait un âge plus mur sortait de l'enfance. Son corps poussait et ses idées avec, la pisseuse et l'enfant terrifiée que la rousse avait récupérée était morte. Désormais la Tohatsu devenait une adolescente dont les besoins avaient changés.


Toujours aucun signe de passages d'humains. Elle entendait la nuit lors des rares pauses qu'elle s’octroyait le bruit des animaux, des chacals chassant et des sifflements de lézards. Et elle seule avec son arme qui depuis trop longtemps était restée dans son fourreau. Elle refusait de s'en servir ou de la dégainée même dans des situations compliquées. Si elle empoignait Irelya et qu'elle laissait les instincts guerriers et brutaux de son passé reprendre le dessus, si au fond elle redevenait l'arme de Kiri, alors le monde deviendrait rouge. Aussi rouge qu'était sa colère et la couleur de ses cheveux. Et elle tuerait de nouveau avec une amertume qui la surprenait. Mais non elle ne ferait pas cette erreur de nouveau. Pour l'heure elle restait calme et contrôlait ses pulsions néanmoins elle n'était pas sur ni d'avoir l'envie de le faire plus longtemps, pas plus qu'elle était sur qu'elle réussirait à le faire. Un jour ou l'autre elle tuerait sans raisons et cet acte entrainerait la décadence de son art et le changement du mode de vie qu'elle s'était fixée.

Et avec ces pensées elle ne remarqua pas que ses chaussures rencontraient le sable mouillée d'un oasis. Elle percuta un arbre et la colère monta en elle, elle reprit ses esprits et observa les alentours. Un oasis, elle pourrait refaire le stock de provisions et d'eau si celle ci était potable, elle pourrait également faire trempette. Elle regarda autour d'elle et puisque personne ne se pointait elle enleva ses habits gardant uniquement le minimum pour couvrir son jardin privée. Elle prit Irelya avec elle n'ayant aucune envie de voir son épée se faire enlever par des voleurs de passage.

Et la surprise fit son apparition, alors qu'elle allait entrée dans l'eau elle remarqua à son opposée une femme, pas plus vêtue qu'elle qui se reposait avec ses affaires derrière. Elle aurait put s'en méfier si le démon de la chair et de l'envie ne s'était pas immédiatement manifestée, la femme était jolie avec des formes plus que sympathique et invitant à la dégustation. Mais avant de succomber à ces envies l'ancienne Kirijin observa de nouveau l'oasis avant de déduire que l'autre était seule également. Finalement dans ce désert on pouvait rencontrer du beau monde. Elle s'approcha doucement de sa futur compagne d'un soir et mit son visage au dessus du sien, puis baissant doucement ses lèvres elle embrassa vigoureusement l'endormie sans outre forme de prévention. Nul doute que l'autre allait se réveillée alors elle se retira aussi vite que le baiser avait été donnée. Esquissant un sourire elle se mit sous l'ombre d'un arbre pour observer la réaction de la beauté qu'elle venait de déranger.

-Bonjour.

Fut simplement sa phrase d'accroche.

Et l'ange s'éveilla.

La femme qu'avait embrassée Freya sans son avis se réveilla. Elle ne sembla pas en colère et resta calme, ce qui suffit à Freya pour d'office la respecter et calmer ses pulsions charnelles. Elle l'observa néanmoins plus, cherchant à sonder l'esprit de cette femme seule visiblement aventurière et qui traversait ce désert. Si Freya était une arme elle n'en restait pas moins humaine et l'option de discuter d'égal à égal avec une errante qui visiblement ne voulait d'office la tuer restait préférable. La rouquine se leva pour chercher son arme en profitant également pour bien reluquer une dernière fois le physique de celle qu'elle nommerait désormais la beauté du désert. Il fallait bien un nom à coller sur ce jolie corps qui visiblement remettait d'office les choses dans leurs contextes. Un simple bonjour, en même temps vu le contexte la rousse ne s'attendait pas à mieux. Elle esquissa un sourire en direction de l'inconnue et s'allongea la tête contre un arbre. Le temps était parfait et elle était pour sa part loin des problèmes du quotidien. Bientôt néanmoins elle aurait à affronter ses propres mirages et ses démons. Elle sortirait de sa léthargie social et irait à la rencontre de ceux qu'elle voulait voir et tant pis si eux ne voulaient pas.

Néanmoins elle revint rapidement vers la femme qui en face d'elle se rhabillait non sans avoir demander au préalable son avis à la rousse. Bien sur la question était rhétorique et n'admettait pas de vrai réponse mais elle acquiesça pour signifier son avis. Après tout elle avait l'ascendant sur sa pair. Un ascendant qu'elle regrettait déjà sans pour autant se l'avouer. Elle avait aimée ce baiser échanger du bout des lèvres rapidement et sans vraiment en prendre le temps. Elle secoua la tête, non aujourd'hui elle resterait calme et douce. Aujourd'hui elle serait une femme normal et bien élevé. Impossible? Et pourtant le défis était de taille. Elle poussa de sa main droite la mèche de de cheveux qui tombait sur son visage et entreprit de répondre à la formel mais néanmoins intéressante question de la belle.

-J'ai profitée d'autre chose mais je n'aurais pas du. Cet oasis me permet uniquement de faire une pause que j'aurais pu faire plus loin. Cet oasis ne m'est pas vital contrairement à toi lorsque je t'ai trouvée. Un conseil entre 'voyageuses' ne t'endors pas ici. La région n'est pas sur si je n'avais été aussi entreprenante j'aurais pu te tuer. Certains n'hésiteraient pas.

Le ton était calme et amical elle conseillait la voyageuse et dévolait un pan de son caractère. A la fois attirée et néanmoins maintenant que la tension retombait distante quant à cette jolie femme.

Elle traversait le désert.

Visiblement la femme qu'avait confondu Freya avec une nubide ou une divinité du désert était visiblement une shinobi. Le retour à la réalité fut donc lourd pour la balafrée. Elle ne changea pas son regard mais se levant prit son arme en main. Elle effectua des mouvements simples avec pour se détendre, la tension redoublait d'intensité. Elle n'avait plus l'intention de prendre à même le sable la chair de sa semblable. Désormais elle restait en arrière se méfiant de la tournure des évènements, et bien sur même si elle avait l'air incapable de l'attaquer l'ancienne Kirijin avait l'habitude des apparences trompeuses. Son arme sortit de son fourreau et fendit l'air, un claquement sec. Elle était toujours pensante quant à la suite la journée. Elle ne montrerait pas son pouvoir à l'autre, ni même ses capacités mais lui apprendrait les rudiments d'une défense. Elle avait envie d'apprendre, apprendre à ce qui semblait être une touriste dans ce monde de sang.

-Si tu vas à Suna tu devras affronter des dangers, et à un moment ou un autre tu devras te défendre et même attaquer. Il est temps, pour moi, que je te révèle mon prénom. Je me suis trompée à ton sujet, te pensant touriste et civil mais visiblement tu sembles bien décidée et pour atteindre ton objectif je vais te donner les bases de ce que je connais. Je suis Freya. Ancienne shinobi du défunt village de la brume et tout comme toi j'erre en ce monde. Néanmoins à la différence prêt que je reste loin des villages et plus particulièrement des regroupements de shinobi, mais je te montrerais le chemin une fois que nous aurons terminé. Saisis toi de ton baton je frapperais avec l'arme dans mon fourreau et ô n'ai pas d'inquiétudes je me maitriserais.

Il était vrai que l'envie de saigner et de tuer surgissait au sein de la rousse. Elle rangea Irelya dans son fourreau et enleva sa veste, qu'elle avait finalement remise pour rien. Elle combattrait dans les conditions optimales, sans gènes et espérait que l'autre en ferait autant. Elle jeta un regard au delà de l'oasis. Le désert était un endroit à risques et le simple fait qu'elle se baigne ici et s'y endorme était un non sens. Elle n'avait, vraiment, aucun entrainement et personne ne l'avait avertit des dangers. Ou alors elle en faisait abstractions et cela relevait de la démence. La Rousse empoigna son arme et se mit en garde. Elle irait doucement ne voulant pas molester ni blesser celle qui aurait pu partager sa couche de cette nuit. Puis contractant ses muscles elle se raidit prêt à encaisser l'assaut de sa compère.

-Suna est droit derrière moi, à quelques jours de marche. Tu veux y allez? Passe moi dessus. Et ne te retient pas j'ai vu bien pire que toi.

Et l'instinct guerrier, presque bestiale s'installa dans l'esprit de la rousse.

La reprise de la route.

Décèption dans le regard de la balafrée envers celle en qui elle avait mit hativement des espoirs futiles. Elle était visiblement pacifique et l'accumulation des remarques et du comportement de la rouquine ne lui plaisait pas. Tant pis elle ne resterait pas ici dans ce désert à la supplier. D'un geste vif son arme retrouva sa place en bandoulière, elle chercha rapidement dans sa poche de veste à terre une cigarette. Elle l'alluma et savoura la première latte, l'énervement la gagnait et la clope aidait à adoucir son caractère de cochon qui faisait surface à présent. Elle tourna le dos à celle qui se nommait Nozomi. Elle la laisserait partir et prendre le large. Qu'elle aille même au diable si cela lui chantait, dès à présent la sabreuse repartait sur ses réels objectifs et se maudissait d'avoir fait une halte inutile ici. En réalité elle ne savait gérer sa frustration et préfèrait prendre le large plutôt que de l'affronter. Sa destination l'attendait et elle souhaitait la rejoindre au plus vite. D'hors et déjà elle voulait sortir de ce désert de malheur et ne comprenait pas comment les gens souhaitaient allez à Suna. Un village dont la défense était en premier lieux la chaleur et l'éco système aux alentours. Bref elle perdait du temps ici pour rien et cela l'agaçait.

Un tic nerveux l'obligea à tapoter de son index la garde de Irelya et dans un ultime effort elle mit sa veste sur son épaule droite et regardant l'horizon songea à des paysages plus verdoyants ou au moins elle ne traverserait pas des paysages arides remplit d'une désolation et d'un manque de vie affligeant et léger détail ne rencontrerait pas des femmes dont le corps n'était en équation avec ce que pensait la rouquine. Elle souhait voyager? Grand bien lui fasse elle ne la retiendrait pas. Si elle souhaitait s'accouder comme une handicapé ou une malade et demander en clapant un refuge à un village shinobi c'était son objectif et elle ne le mépriserait pas. Néanmoins elle ne pouvait pas faire comme si rien ne c'était passé.

-Bien nos chemins se séparent dès à présent alors. Puisses tu trouver l'asile que tu souhaites et que Suna te plaise. Dans le cas contraire bonne chance pour la suite Nozomi femme de l'oasis.

Et sans un mot de plus ou un geste amical en sa direction l'ancienne Kirijin reprit le chemin en direction des vastes champs et des lieux plus favorables à une habitation. Elle reprit sa route vers sa destinée, laissant une fois de plus une rencontre fortuite se changer en impasse dans son passé. Ne sachant pas encore que ce n'était pas la première fois que le monde ne tournerait pas comme elle le souhaitait. La période de prélassement était finit, celle de la maturité commençait.