Le moment fatidique était enfin arrivé. L’impressionnante série de marche était la seule chose qui les séparait de l’entrée du Shozaichi. Malgré quelques appréhensions, Setsuna semblait toujours aussi décidée à en apprendre plus sur le Shûkai. Aokiji en était ravi. Il ne voulait pas que leurs chemins se séparent de la sorte. Après les trois jours pour le moins intenses qu’ils avaient passé ensemble, se quitter aussi brutalement serait bien plus difficile à supporter qu’il ne voulait se l’avouer. Et au fond de lui, il était persuadé que la jeune femme ressentait la même chose. Pourtant, elle eut une réaction à laquelle le Samui ne s’attendait pas. Elle semblait vouloir faire son arrivée seule au Shozaichi et donc se séparer du jeune homme dès maintenant. Ce dernier fut pour le moins surpris par cette décision. Il n’était pas encore prêt à la laisser partir. Alors qu’il s’apprêtait à lui faire part de son désaccord, la vagabonde se glissa sans toutes attentes dans les bras d’Aokiji. Celui-ci resta figé, tant il ne s’attendait pas à une telle réaction de la part de Setsuna. Elle lui murmura quelques mots à l’oreille afin lui faire comprendre que c’était effectivement le moment de se quitter. On aurait dit que toutes les pulsions qu’elle rétreignait depuis un petit moment déjà, s’étaient enfin libérées le temps d’un court instant. Un très court instant à vrai dire, car avant même que le jeune homme eût réalisé ce qui était en train de se produire, sa compagne de voyage s’était déjà décollé de lui et se mit en direction de l’escalier. Alors qu’il la regardait gravir les premières marches, le Samui ressenti comme un mal l’aise. C’était donc terminé. Leur petit périple avait donc pris fin. Ça aurait au moins été plutôt agréable le temps que ça avait duré. Et puis non. Le Genin ne pouvait se résigner à la laisser partir seule. Il courut alors la rejoindre dans les escaliers, lui agrippa le bras et se mit à son niveau.

« J’ai dit que je te conduirais jusqu’aux portes du Shozaichi et c’est ce que je vais faire. Je n’ai qu’une parole ! Je sais que j’ai pris des risques en t’amenant ici, mais je les assume et je prendrais l’entière responsabilité de cette décision. Montons ses marches ensemble, Setsuna. »

Aokiji fit alors glisser sa main le long du bras de la jeune femme afin de la poser sur son épaule. Il jeta alors son regard dans le sien et afficha un large sourire.

« On aurait dit que c’est plutôt moi qui ne peut pas me passer de toi en fin de compte… »

A ces mots, le Samui exerça une pression sur l’épaule de la vagabonde afin de la ramener vers lui. Il l’a pris à nouveau dans ses bras comme pour corriger sa passivité lors de l’étreinte précédente. Il se décolla ensuite d’elle et lui fit signe de le suivre. Le binôme se mit donc à gravir les marches, ensemble, comme Aokiji lui avait promis.

Au bout de quelques minutes, ils arrivèrent face à l’immense double porte en marbre qui servait d’unique entrée à la cité. Le Genin se souvint alors à quel point il avait été impressionné la première fois qu’il avait posé les yeux sur ce magnifique édifice. Il imaginait très bien ce que Setsuna pouvait ressentir en ce moment. Il se dirigea ensuite vers l’un des gardes à l’entrée afin d’annoncer son arrivée.

« Oh ! Aokiji ! Tu es de retour à ce que je vois. T’as mission s’est bien passée ? »
« Oui, la routine en fait. Mais j’ai ramené quelqu’un avec moi. »

Le garde se pencha alors sur le côté afin de poser ses yeux sur la vagabonde.

« Qui est-ce ? »
« Elle s’appelle Nakagawa Setsuna. C’est une errante qui souhaiterait entrer dans le Shozaichi. Pourrais-tu faire appeler quelqu’un pour l’accueillir s’il te plait ? »

Le garde jeta un nouveau coup d’œil sur la jeune femme puis acquiesça à la demande du Samui. Il s’en alla donc chercher la personne en question alors que le jeune homme se tourna vers son invité.

« Il va falloir patienter quelques instants, ne t’en fait pas ça ne devrait pas être long. »

Aokiji se questionnait alors sur l’identité de la personne qui allait se charger de cette tâche. Il était loin de s’imaginer ce qu’ils les attendaient à tous les deux…

Aokiji avait mordu à l'hameçon et s'était empressé de la rejoindre. C'était peut-être la preuve du lien qui se renforçait entre eux depuis qu'ils se connaissaient. Elle l'écouta parler de sa promesse et de son désir d'atteindre les portes avec elle malgré les éventuelles conséquences. La noiraude lui décocha l'un de ses rares sourires sans toutefois parvenir à réfréner un mouvement de recul lorsqu'il lui saisit doucement le bras. Elle se laissa néanmoins attirer dans ses bras et lui chuchota un "merci!" à l'oreille.

Setsuna ne savait pas comment réagir à ce signe d'intérêt évident. La dernière phrase du jeune homme était révélatrice mais soulevait des problèmes qu'elle ne voulait pas affronter maintenant. Aokiji l'attirait mais n'était pas sa priorité pour le moment. Ils étaient sur les marches menant aux grandes portes du Shozaichi et le lieu ne se prêtait guère à ce genre "d'échange". Tout comme l'instant d'ailleurs. La noiraude baissa donc le regard et se contenta d'un dernier sourire à l'encontre de son guide avant de poursuivre l'ascension. Ils auraient de toute façon le temps d'approfondir le sujet si la tête de la jeune femme ne finissait pas sur une pique...

Ils arrivèrent enfin au sommet et elle put contempler pleinement la massive porte à double-battants qui barrait l'entrée du Shozaichi. Elles avaient visiblement été construites dans le but d'impressionner les visiteurs et de décourager les adversaires. Des soldats montaient la garde à sa base et leur nombre confirmait que la sécurité n'était pas prise à la légère au sein de la capitale. La noiraude laissa ensuite Aokiji parler avec l'une de ses connaissances parmi la garde. Elle espéra un instant qu'elle pourrait entrer sans trop de problèmes grâce à ce copinage mais déchanta rapidement: le garde en question s'en alla pour aller chercher un responsable. Lorsque Aokiji revint pour lui annoncer qu'elle n'aurait pas à attendre longtemps, Setsuna acquiesça et reprit sa contemplation des portes.

- "J'ai tout mon temps! Je ne suis pas spécialement pressée de subir un interrogatoire..."

L'idée de devoir se justifier sur sa présence n'était déjà pas réjouissante mais si en plus elle avait droit à ce Kakechose... Elle pria en silence pour que ce dernier soit absent ou trop occupé ailleurs pour s'occuper de ça. Et puis il y avait Nnoitra aussi! Ce psychopathe était peut-être déjà arrivé...

*Avec ma chance je vais avoir droit à un véritable sadique...* songea-t-elle en soupirant.

Quoi qu'il en soit, elle était enfin arrivée à destination. Le voyage n'avait pas été de tout repos mais quelque chose lui disait qu'elle n'était pas au bout de ses peines. Les choses sérieuses commençaient maintenant...

Quand je suis devenu Ninja, je ne pensais vraiment pas, mais alors VRAIMENT PAS avoir un travail si... Confortable. Ohwn c'est vraiment Génial quoi ! Je suis le responsable intelligent des entrées et des sorties ! Autrement dit, celui qui gère tout le business de la ville ! Si quelqu'un ne me plaît pas, je le refoule. S'il me plaît, je l'accepte ! (Avec quelques Ryos en plus... Ce n'est pas de refus !).

Ouuuuh oui ! Ce boulot va me plaire ! Je le sens ! On m'appelle même déjà "Le Passeur" ! Tu passes ou ne passeras pas ? Ou peut-être, je te réserve la prison ! Tout ça sous mon bon vouloir ! Hahahaha ! C'est jouissif ! Je vais pouvoir faire absolument tout ce que je veux des étrangers voulant atteindre le Shozaichiiii !

Bref, je vais arrêter de faire des grimaces devant mon miroir en rigolant comme un dingue ! Ah oui, car j'ai un appartement ! Et un bel appartement en plus ! Et ouais... Avoir mis environs 15 mille Ryos de côté, ça paye hein ! La preuve ! Petit, mais super luxueux ! Bref, il est temps d'aller aux portes ! Hop, mon petit insigne, et on y va ! J'ai hâte de commencer !

Sauf que... Ce que je n'ai pas vraiment prévu, c'est ces genres de gardes du corps surveillant le moindre de mes faits et gestes... Grr... Maudit Papi ! Il doit bien rigoler dans son bureau de Capitaine ! Il avait tout prévu ! Rahhh ! J'enrage ! Me voilà entouré de Ninja du Buki qui me surveille excessivement ! En plus, ils n'ont pas l'air commode... Fin bref, j'ai du travail. J'arrive vers les portes, et là, je vois...

« MAIS QU'EST-CE QUI FOU LA LUI ?! »
« Il s'agit de Samui Aokiji. Il est un membre du Shukai. »
« Je sais qui c'est ! Ahem... »

Le mec qui m'a empêché de voler mon gâteau accompagné d'une fille à l'air glauque. Mais oui ! Vous savez, ce gâteau fraise-chocolat ! Putain, mais c'est qu'elle fiche la frousse avec ces yeux rouges bordel ! Bref, je m'avance, prenant mon air mignon, avant de dire..

« C'est moi qu'on appelle "Le Passeur". Donc, si ta petite amie veut rentrer dans le Shozaichi, elle va devoir avoir mon approbation. »

Bon, avec mon petit air mignon, mes cheveux blonds, ma gueule d'ange et mon petit corps frêle, je dois dire que je n'inspirai pas vraiment la crainte. Mais fais gaffe, toi, à force de trop me fixer, l'Samui, je vais te modifier encore une fois ta mémoire et te foutre en prison !

« Tu vas voir, c'est simple ! Je te pose des questions, et tu me réponds... »

Dis-je dans un sourire timide... Mais je m'en fiche, en vérité, je veux simplement que tu mentes pour que j'ai de quoi te foutre en taule ! L'Aokiji serait fou de rage ! Et je gagnerai le gros lot !

« Déjà, informations personnelles. Nom, prénom, sexe, âge et date de naissance, Lieu d'Origine. »

Allez, la suite ! Faut suivre le rythme, grognasse !

« Ensuite, information historique. Vous êtes Nukenin, Ninja errant. Avez-vous eu un précédent village ? Des antécédents avec les Furyou ? Avez-vous eu des contacts avec des pays alliés, ennemis, ou sans position politique particulière ? Si oui, lesquelles et surtout la nature de ses contacts. Quels sont les actes criminels que vous avez commis auparavant ? »

Une bonne petite série de questions, et je n'avais pas finis avec mon petit dossier à remplir... Mais avant ça, je me concentrais sur elle, lisant dans sa mémoire, et ses pensées de façon incroyablement discrète. Héhéhéhé... Une erreur et direction la prison !

Parmi toutes les personnes possibles et imaginables, Aokiji était à des années lumières de penser qu’il aurait en face de lui le voleur du Pays de la Cascade. En effet, l’officier qui était chargé d’interroger Setsuna n’était autre que le petit gredin qu’il avait croisé à Taki no Kuni. Ce blondinet farceur et mal élevé l’avait fait tourner en bourrique lors de leur première rencontre. Le Samui ne pouvait d’ailleurs pas se pardonner de l’avoir laisser filer entre ses doigts. Ce gamin méritait une bonne correction, mais la question la plus importante pour le moment était : QUE FOUTAIT-IL ICI ?!
Il s’avança vers Aokiji et la jeune femme et se présenta comme « Le Passeur ». Le Samui resta très dubitatif alors qu’il lança un regard confus au garde se trouvant à côté de lui.

« Te fous pas de moi morveux ! Le Passeur ? On m’explique ? Ce gamin n’est qu’un vulgaire voleur. Depuis quand fait-il partie de l’armée du Shûkai ? »
« Il s’appelle Yamanaka Len. Il est ici à la demande de Kakeshuou-sama… »
« Quoi ?! Kakeshuou-sama ?! »

Le visage d’Aokiji se décomposa alors que Len commençait son petit interrogatoire. Malgré sa gueule d’ange, le jeune homme n’était pas dupe. Ce gamin était capable de toutes les mesquineries possibles et n’avait aucun scrupule à jouer avec les sentiments des gens. Malgré sa mauvaise foi, il fallait avouer qu’il détenait un talent certain, surtout quand il s’agissait de manipuler l’esprit de quelqu’un. C’était un Yamanaka après tout. Ce clan originaire de Konoha était connu pour ce genre de techniques. Le Samui en avait fait les frais lors du festival au Pays de la Cascade. Len l’avait mené en bourrique tout le long grâce à ses lavages de cerveaux et illusions en tout genre. Mais comment avait-il échoué au Shozaichi ? Ce gamin était doué. Une fois canalisé, il pourrait sans aucun doute devenir un atout non négligeable pour le Shûkai. Aokiji commençait peu à peu à comprendre pourquoi le vieux Samui lui avait témoigné tant d’intérêt. Ce gros sadique n’aurait pas intégré un petit délinquant dans l’armée s’il n’avait pas une idée derrière la tête.

L’interrogatoire était en cours et pour être franc, l’officier de l’Oda était plutôt curieux de connaitre les réponses que la jeune femme allait donner. Impossible de mentir ici. Il n’en était pas fier, mais il avait encore quelques doutes sur la sincérité de Setsuna. Elle lui avait bien menti une fois. Elle avait bien pu le refaire. De plus, le Yamanaka l’a bombarda de questions, toutes pertinentes les unes que les autres. Certaines de ces questions, Aokiji avait ressenti l’envie de le lui poser durant leur voyage. Mais il savait pertinemment que la vagabonde lui aurait soit rien dit du tout ou lui aurait surement raconté des bobards.

Le Samui se mit donc quelque peu en retrait afin de ne pas perturber la jeune femme, mais il restait néanmoins à bonne distance afin d’entendre ce qui se dit. Observant attentivement la scène, il espérait que Setsuna ne l’avait pas mené en bateau, surtout après leur récemment rapprochement.

La jeune femme s'était attendue à tout en arrivant en Shûkai. L'idée qui avait tendance à s'imposer, c'était la présence d'un garde patibulaire qui se chargeait des admissions. Le genre de type qui n'avait jamais appris à sourire et qui mettait son travail au-dessus de tout, y compris de sa vie familiale. Alors lorsqu'elle vit débarquer un gamin flanqué de plusieurs gardes avec des uniformes différents de celui d'Aokiji, un étonnement sincère se dessina sur son visage. Elle tourna ses iris pourpres en direction de son partenaire comme pour s'assurer que ce n'était pas une blague...

Le Samui était visiblement aussi déconcerté qu'elle. Et pour cause: il le connaissait et n'hésita pas à le qualifier de voleur. Setsuna porta instinctivement la main à sa bourse pour s'assurer qu'elle était toujours attachée à sa ceinture et se disant que les voleurs, ce n'était décidément pas ça qui manquait au sein du Shûkai. L'alliance tomba de quelques crans dans son estime tandis que le prépubère se penchait sur son cas. Un flot ininterrompu - ou presque - de questions vint conclure la présentation du "passeur". Tellement de questions à vrai dire que la jeune femme oublia de protester lorsqu'elle fut qualifiée de "petite amie"..

- "Je m'appelle Setsuna Nakagawa! Aux dernières nouvelles j'étais un femme et j'ai fêté mes dix-huit printemps il y a peu. Originaire d'Ushwaïa, un petit village du pays du feu."

Quitte à devoir répondre, autant être honnête. Elle ne gagnait pas grand chose à mentir si elle se décidait à postuler pour rejoindre le Shûkai. Et puis de toute façon ce Len n'était qu'un gamin. Il avait du obtenir ce poste grâce aux relations de ses parents ou quelque chose dans le genre. Peut-être compétent mais clairement juvénile et forcément inexpérimenté, Setsuna voyait mal comment le morveux pouvait lui poser problèmes. Les gardes qui le flanquaient, en revanche...

*C'est mignon, il a sa petite garde personnelle!* s'amusa-t-elle sans laisser paraître sa pensée.

Les questions sur son passé n'étaient pas non plus dérangeantes en soi. À part la dernière peut-être...

- "Aucune relation avec les villages. À la fondation de Konoha j'étais en route pour Hai no Kuni où je suis restée jusqu'au mois passé. J'ai fais le trajet directement jusqu'ici et j'ai rencontré l'officier Samui ici présent à Kusa no Kuni. Il a accepté de me mener jusqu'au Shozaichi et tu connais la suite. Je n'ai, ni n'ai eu, aucune relation avec un pays neutre, ennemi ou allié de votre Alliance et je n'en souhaite pas. La politique, ce n'est pas mon truc..."

Restait encore la question sur d'éventuels actes criminels. La jeune femme était embarrassée puisqu'elle avait avoué ce qu'elle avait fait lors de la première nuit à Aokiji. Ce dernier pouvait très bien décidé de la contredire si jamais elle venait à mentir à ce sujet. Se faire traiter de menteuse compromettrait sérieusement ses chances d'entrer au Shozaichi. La noiraude tourna brièvement le regard vers le Samui avant de reporter son attention sur le blondinet.

- "J'ai tué deux Tôhatsus qui ont tenté de nous.. de me dépouiller à Kusa no Kuni. C'est regrettable mais il ne nous ont pas laissé le choix. Ils s'en sont d'ailleurs pris à Aokiji alors qu'il tentait simplement de parlementer. Pour le reste je n'ai commis aucun acte dans le passé qui puisse être considéré comme criminel!"

Setsuna se mit à chercher du regard une personne plus compétente pour décider de son entrée ou non au Shozaichi. Elle n'avait rien contre les enfants mais là, c'était ridicule.

- "Maintenant est-ce que je pourrais parler à un vrai responsable s'il-te-plaît?" demanda-t-elle sur un ton qui se voulait conciliant.

Ouais, je suis mignon, mais elle ne me prend pas du tout au sérieux. Franchement, ok, ça donne pas grand chose quand on met un petit gosse tout mignon à la grande porte du Shozaichi, mais mes capacités sont rares dans ce coin de la région. Rare et très prisée. La raison de ma garde personnelle pour un simple membre venant de rejoindre le Shozaichi. Garde qui a pour ordre de me protéger et de m'obéir. Hin hin... Ça va être drôle si elle ne me prend pas au sérieux !

« Certes, je suis mignon avec ma petite garde personnelle, mais avoir un tel genre de pensée alors que vous remplissez un questionnaire si important, ce n'est pas vraiment sérieux... »

Un large sourire se dessine sur mon visage, tandis que je laisse mon masque d'enfant innocent tomber, laissant place à un sourire espiègle, et des yeux emplis de malice. Elle pense que je ne suis pas le responsable ? Je vais lui prouver le contraire.

« Dommage que vous ayez menti... »

A peine le temps de finir ma phrase qu'une dizaine de Ninja commencer l'interpellation de l'errante, tout en se mettant devant moi, en tant que bouclier humain... Hé hé hé ! C'est jouissif ! Là, je ne regrette vraiment pas d'être un Ninja du Shukai, et d'avoir eu ce poste !

« Vous avez oublié de dire quelques détails de votre vie personnelle, Nakagawa Setsuna, ayant le pouvoir héréditaire du clan Okamoto, mais le titre de son père, le clan Nakagawa, aujourd'hui décimé. Votre mère va bien d'ailleurs ? Ah, c'est vrai, vous n'avez plus aucun contact avec elle. Et votre colère froide contre les villages Ninja, ayant fait votre blessure dans votre dos lors de l'attaque sur Hai no Kuni pour combattre Maka,, ce n'est pas un contact important avec les autres nations ? Mais aussi, c'est la raison du pourquoi de votre voyage jusqu'au Shukai... Ah, vous êtes clairement une adepte du dicton : Pour avoir la paix, il faut préparé la guerre. »

Ah... Quel pouvoir. Quel sentiment. Je la mets littéralement au pied du mur ! Il y avait tant de sujets sensibles dans son passé qui pouvait me servir pour la mettre en prison...

« Je crois que cela suffit à vous dire pourquoi je suis le responsable à un âge aussi jeune et que ce n'est pas Papa-Maman, ni mes relations qui m'ont fait avoir ce poste ? Ah, car je viens d'arriver en fait, donc les relations, j'en ai aucune. »

Je me mets à rire, j'adore voir sa tête de surprise ! C'était tellement drôle ! Allez, et si on poussai le bouchon un peu plus loin !

« Bon, je suis d'humeur sympathique donc je vous laisse une deuxième chance et repose ma question plus clairement : quels sont vos opinons sur les autres nations ? »

Et je n'ai pas fini...

« Et tant que vous y êtes, connaissez-vous Katano Yusuke, et si vous le connaissez, quels sont vos rapports avec lui ? Et aussi, pourquoi voulez-vous rejoindre le Shozaichi ? »

Je ne m'en lasse pas de ce jeu ! Surtout avec une dizaine de Ninja menaçant sous mes ordres !

Setsuna écarquilla les yeux de surprise lorsque le morv... l'adorable petit garçon devant elle se mit à dévoiler sa vie privée devant tout le monde. Elle baissa ensuite la tête pour éviter les regards des autres, ne sachant pas vraiment si c'était la haine, la rage ou la honte qui se faisait le plus violence en elle. Ainsi donc il pouvait lire les pensées et fouiller la mémoire?

La noiraude se laissa interpeller sans opposer la moindre résistance et fut rapidement jetée à genoux, les mains attachées dans le dos. Voila qu'elle se retrouvait maintenant plus bas que ce Len. Elle le dévisagea - du moins comme elle le pouvait à travers son mur de boucliers humains - d'un regard noir avant de lâcher un petit rire nerveux...

- "Tu es plein de ressources..." avoua-t-elle, désabusée.

Il connaissait les réponses avant même de poser les questions. Et s'il le faisait, c'était uniquement pour prendre ses cibles à leur propre jeu. Simple et redoutablement efficace. Mais s'il lisait bien en elle comme dans un livre ouvert, ça signifiait qu'il n'était plus nécessaire de s'embarrasser de paroles. Elle ne souhaitait pas dévoiler davantage sa vie privée devant Aokiji et les curieux qui commençaient à venir voir ce qu'il se passait.

*Qu'est-ce que tu veux que je te dise, hein?* l'interrogea-t-elle silencieusement. *Bien sûr que je déteste les autres villages pour ce qu'ils ont fait et ce qu'ils continueront à faire! Comment veux-tu que je leur porte du respect alors qu'ils sont responsables de tant de guerres et de destructions? Ces nations belligérantes ont toujours prétendus défendre la paix mais agissent dans leur seul intérêt. Alors ouais, je les ferais brûler sans hésiter si j'en avais l'occasion. Et je danserais sur leurs ruines avec la conviction que le monde s'en porterait mieux!*

Voila qui devait répondre à ses questions à ce sujet, même si ce n'était pas ce qu'il voulait entendre. Elle cru néanmoins utile de préciser quelque chose:

- *Mais je ne suis pas la seule à ressentir de la colère envers Kumo, Konoha ou Suna, non? C'est bien ce même sentiment qui a conduit les nations victimes de leurs agissement à s'unir pour fonder le Shûkai? Et si j'ai pris la peine de venir ici, c'est bien parce que je pensais que votre alliance et moi avions le même désir: la paix!*

Setsuna comprenait le pourquoi de ces interrogations mais elle avait un peu plus de peine à comprendre l'intérêt de Len pour ce Yusuke. Qu'est-ce qu'il venait faire là-dedans?

- *Quant à Yusuke, je l'ai rencontré il y a quelques années à Hai no Kuni. Je l'ai provoqué en duel à l'époque parce que je voulais tester mes capacités. Il m'a... écrasée!* Elle marqua une pause. Même par pensée, parler de ce souvenir n'était pas aisé. *Il m'a ensuite menée à l'hôpital ou j'ai passé quelques jours! On a certains points communs mais ça s'arrête là! Et comme tu pourras le vérifier avec tes tours de passe-passe si ça te chante, je ne l'ai plus revu depuis ni eu de contact d'aucune sorte avec lui!*

La noiraude ne tentait pas de résister à l'inquisition mentale du morv.. du passeur afin qu'il puisse librement fouiller sa mémoire. De toute façon elle ne mentait pas et elle voyait mal ce qu'on pouvait lui reprocher. Par contre elle était certaine que Len pouvait s'amuser avec elle s'il lui en prenait l'envie. Voila qu'elle était à la merci d'un adolescent. Le destin vous joue parfois de drôles de tour...

Elle se débattit pour la forme, comme pour signifier aux gardes que ça ne servait à rien de la serrer de si près comme si elle était une criminelle.

- "C'est bon maintenant ou tu veux encore me faire payer parce que j'ai froissé ton égo? Ça devient ridicule là!" demanda-t-elle sur un ton neutre. "Tu vois bien que je ne viens pas avec l'intention de faire du tort au Shûkai! J'envisage même de le rejoindre si tant est qu'on accepte ma candidature. Enfin... J'envisageais plutôt. Parce que vu comme c'est parti..."

Elle ne jugea pas utile de terminer sa phrase et baissa à nouveau la tête en attendant sa libération ou une éventuelle sentence...

Au fond, le Shozaichi avait des ressemblances avec les villages shinobis. Les missions, tout ça, ça rappelait un peu à la blonde son époque passée à Kiri. Le reste de sa vie n’avait été ponctué que de voyages et de tentatives pour ramener la paix à Tsuchi no Kuni. Mais maintenant qu’elle avait rejoint l’Alliance des Pays Neutres, elle se sentait redevenir une sorte de Tsuchijin : moitié Kirijin moitié habitante du Pays de la Terre.

Malheureusement, il y avait encore de nombreuses missions barbares. Elle n’aimait pas ça, mais elle était bien obligée d’y passer. Le fait d’avoir pris une élève lui faisait gagner du temps et la soulageait de pas mal de missions, mais elle savait qu’elle ne pourrait pas toutes les éviter.

C’est donc un peu agacée que la blonde rentra au Shozaichi, malgré le fait que sa mission fut un succès. Mais il y avait un peu d’agitation à l’entrée. Elle remplit rapidement un papier, et tendit l’oreille vers ceux qui semblaient se battre pour savoir qui pouvait rentrer ou non. Des étrangers ? Elle se retourna, et ne reconnut que l’un d’entre eux : un Samui. Aojiki ? Akoji ? Aokirji ? Sa mémoire lui faisait défaut, son côté blonde ressortait. Sans lâcher les trois énergumènes des yeux, elle s’adressa au garde.

« Je peux vous emprunter une chaise un petit moment ? »

Elle sourit aimablement à ce dernier lorsqu’il lui souleva une chaise en bois. La glissant derrière elle, Emi s’approcha de quelques pas, puis s’assit. Elle n’était qu’à une dizaine de mètres de ceux qui, elle espérait, lui apporteraient un petit spectacle. Après tout, elle avait besoin de se décontracter un peu, de relâcher la pression.

Elle espérait simplement qu’ils ne se mettraient pas à se taper dessus. Sa mission l’avait déjà obligée à combattre, alors pour elle, un nouvel affrontement, c’était non merci ! Mais d’un côté, elle ne voulait pas que leur conflit apparent s’arrête là. En fin de compte, elle voulait du spectacle, sans y être mêlée.

Spoiler:

Comme Aokiji l’avait prévu, Len ne fit preuve d’aucune retenue et n’hésita pas à sonder la mémoire de la vagabonde dans les moindres recoins. Il s’agissait d’une façon de procéder pour le moins malsaine. Et à vrai dire, le Samui était plutôt embarrassé de voir l’esprit de Setsuna mis à nu de la sorte. En effet, il voulait en savoir plus sur elle, son passé, ses motivations, etc. Il voulait également s’assurer qu’elle avait été sincère avec lui malgré la méfiance presque maladive dont elle avait fait preuve depuis leur rencontre. Mais pas par le biais de ce Yamanaka aux pouvoirs démoniaques. Ce gamin semblait pourri de l’intérieur et n’avait aucun scrupule à jouer avec les sentiments d’autrui.

Aussi malveillant qu’il puisse être, le pouvoir de Len se révéla très efficace car il détecta très rapidement les mensonges, peut-être par omission, de Setsuna. Cependant, l’une des révélations du jeune garçon interpella tout particulière le Samui. Il mentionna le nom de Katano Yusuke, un ancien Kirijin, activement recherché dans le coin. Aokiji avait déjà eu vent de certains de ses méfaits, sans réellement y porter une grande attention. Ici, ce qu’il l’intéressait davantage était de savoir pourquoi la vagabonde lui avait une nouvelle fois menti. En effet, lors de leur petite croisière sur le fleuve de Tsuchi no Kuni, le jeune homme lui avait clairement demandé s’il était le premier Kirijin qu’elle rencontrait. Elle lui avait expressément répondu que oui, omettant de toute évidence de mentionner sa relation avec ce Yusuke. Que pouvait-elle bien partager avec ce Nukenin ?

Personne n’en su davantage. Personne à part le Passeur apparemment. Après les interrogations de ce dernier, Setsuna resta silencieuse pendant un certain moment avant de reprendre la parole sans répondre à aucune des questions. Len ne sembla pas troubler par l’attitude de la jeune femme, ce qui était plutôt étrange. Avec un peu de réflexion, Aokiji finit par en déduire que les deux individus eurent de toute évidence une conversation mentale, surement pour éviter de dévoiler certaines informations. Le Samui comprenait parfaitement cette attitude, surtout que les allées et venues aux portes du Shozaichi étaient pour le moins nombreuses. D’ailleurs, le jeune homme aperçu au loin la superbe Samui blonde qu’il avait croisé au quartier résidentiel du clan l’autre jour. Il ne se souvenait même pas si celle-ci lui avait donné son nom. A vrai dire elle s’était montrée plutôt froide lors de leur rencontre.

Aokiji reporta ensuite son attention sur l’entretien où des tensions commençaient à se créer. N’ayant aucune confiance en Len, le jeune homme s’avança et décida de s’assurer que tout se passait bien. Alors qu’il s’avançait, la garde rapprochée du garçon lui barra immédiatement le chemin.

« J’hallucine… Mais c’est ridicule. Calmez-vous, je ne vais rien lui faire. »

Pour l’instant… Les gardes s’écartèrent quelque peu mais ne laissèrent guère Aokiji s’avancer. Ce dernier roula des yeux afin d’exprimer son agacement quant à cette situation qui dépassait son entendement. Il resta néanmoins attentif alors que Len semblait être sur le point de rendre son verdict.

Mouais... Elle ne m'aimait pas. M'enfin moi je m'en fiche hein ? Je suis là pour sonder la mémoire des gens, pas me faire aimer ! Enfin, la petite conversation télépathique était tout de même sympathique ! On se regardait et le silence planait, alors qu'il y avait nombre d'information à avoir. Une conversation des plus discrète, qui me faisait sourire. Mon petit sourire espiègle, celui qui dit que je suis celui qui dirige, et toi, tu es soumis ! Enfin bon...

Elle disait la vérité. À personne ici, hormis moi, mais elle disait la vérité. Je la regardais avec un petit sourire, reprenant mon visage d'enfant innocent. C'était un bon présage pour elle... Ou pas ! Ca m'amusait de voir comment ils étaient tout pendus à mes lèvres, gobant presque chacun de mes mots ! Ohwn ! Moi je vous dis, ce boulot commence à me plaire !

« Nakagawa Setsuna... »

Suspense ! Personne ne connaissait la nature de ma réponse ! C'était tellement drôle à voir ! M'enfin bon, je devais rendre un verdict, et j'allais le rendre ! Mwuhahahaha ! C'est parti !

« Elle est clean. Lâchez-là et laissez-là tranquille. Son petit Ami va s'occuper de toutes les démarches administratives, ainsi que lui faire visiter... Etc quoi. La routine pour les nouveaux membres. »

Je reprenais son dossier, avant de le déchirer, et de le donner à un des gardes...

« Brûle-le avec une de tes techniques Katon, je ferai mon rapport à l'oral. C'est pas comme si j'avais besoin de cette paperasse... Elle est lourde en plus ! Ça va me fatiguer pour rien ! »

Je m'étirais, en baillant.

« Je bosse ! Je bosse ! Mais je peux avoir une glace au moins ? C'est pas trop demandé ? »

Hop, et en quelques minutes, c'était fait. Ouaip, on était à mes petits soins, et l'atmosphère autour de nous commençais à se détendre... Oh ! J'allais presque oublier l'autre ! Dégustant mon excellente glace vanille-fraise, je lui disais.

« Ah oui ! Tu es encore là toi ! Ahem... Donc bienvenu au Shukai, Setsuna. Je suis Len ! Enchantée ! »

Je lui faisais un large sourire ! Si elle allait me rejoindre, mieux il ne fallait pas qu'elle me face chier ensuite !

« Désolé d'avoir était un peu brusque, les ordres sont les ordres ! Quand on a 14 ans, faut savoir se faire respecter ! Donc je garderai ce que je sais sur toi pour moi, je dirai juste le nécessaire ! »

Bien sûr, ça, c'est juste avant que je te face chanter !

La jeune femme était suspendue aux lèvres du morveux devant elle. Ce dernier pouvait sans doute la condamner d'un seul mot et détruire son avenir s'il en avait la fantaisie. Et il en était parfaitement conscient à un juger par la mine supérieure et satisfaite qu'il arborait avec constance. Qui était l'imbécile qui avait donné autant de pouvoir à un gamin? Même si elle comprenait que son pouvoir s'accordait parfaitement avec la tâche de surveiller les entrées au Shozaichi, Len restait un gamin.

*Un gamin qui, d'ailleurs, sait faire durer le suspens...*

Heureusement le verdict tomba quelques instants plus tard et il était positif pour la jeune femme. Après que le passeur leur en ait donné l'ordre, les gardes la lâchèrent donc et s'écartèrent suffisamment pour lui redonner sa liberté de mouvement. La noiraude se redressa lentement en jetant des regards sceptiques autours d'elle avant de se masser les poignets machinalement.

- "Ce n'est pas mon petit ami!" s'évertua-t-elle à corriger avec un petit regard gêné à Aokiji.

Quoi qu'il en soit l'idée d'avoir le jeune homme comme guide ne la déplaisait pas. C'était encore celui qui s'était montré le plus sympathique à son égard au Shûkai et elle ne pouvait pas espérer mieux. Si l'on ajoutait à cela le fait que Len avait demandé à l'un de ses hommes de brûler le dossier, les choses prenaient une tournure bien plus favorable. Setsuna le regarda ensuite se plaindre et demander une glace. Ses gardes devaient se faire un devoir d'exécuter chacun de ses caprices puisqu'il en obtint une quelques instants après avoir demandé.

La noiraude le regarda ensuite la savourer et s'approcher d'elle pour se présenter de manière plus conventionnelle. Il se permit même un large sourire comme si les dernières minutes n'avaient jamais existé. Lorsqu'il lui expliqua que c'était difficile de se faire respecter à cause de son jeune âge et qu'il ne faisait que suivre les ordres - une excuse ayant fait ses preuves à travers les âges - de ses supérieurs, la jeune femme femme fit un vague signe apaisant de la main comme pour signaler que c'était sans importance. Maintenant qu'elle avait obtenu le sésame pour la capitale, laisser la rancœur prendre le dessus aurait été contreproductif...

- "Je ne peux pas te blâmer parce que tu prends des précautions. Surtout vu les temps qui courent et même si ce n'est pas spécialement agréable de se faire violer l'esprit. Enfin... N'en parlons plus!"

Tu parles, ouais! Ça elle n'allait pas l'oublier de sitôt! Et ce n'étaient pas les propos de Len au sujet des informations qu'il garderait pour lui qui allait suffire à atténuer sa colère. Mais pour le moment il valait mieux remettre un éventuel règlement de compte à plus tard. Et, surtout, faire en sorte de ne pas trop y penser. Parce que le Yamanaka était peut-être toujours en train de lire en elle...

- "Sur ce, si tu as tout ce qu'il te faut... Je suis pressée de découvrir la capitale et ses surprises!"

Setsuna adressa un vague signe de la tête à Len puis à la mystérieuse femme qui était venue observer la scène avec sa chaise. Comme s'il s'agissait d'un spectacle... Elle retourna ensuite vers Aokiji pour franchir les portes de la ville en sa compagnie. La noiraude n'avait pas envie de traîner plus que nécessaire avec Len et ses horripilantes capacités mentales.

- "Si tu as des questions, garde-les pour toi encore quelques temps d'accord?" lui demanda-t-elle en faisant référence à son passé. "J'ai eu ma dose de confessions pour la journée!"

Et puis de toute façon, il devait lui servir de guide. Comme le morveux le lui avait recommandé!

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