Une mission réussie ! Encore une ! Même si la difficulté s’était accrue au fil du temps, comparativement aux premières missions du Seki, Zennosuke en était arrivé à mener cette dernière avec plus ou moins de facilité. Une histoire de déserteur. Un de ceux qui ne comptait pas le moins du monde se repentir, pas plus que se rendre. La mort, seule solution à cette situation, lui avait été servie. Quel dommage de ne pas savoir quand est-ce que sa vie est en jeu, quand est-ce que ses limites sont atteintes. Dès l'instant où il avait croisé le Seki, le déserteur était fait. Rien, pas même sa tentative d'évasion ou son assaut désespéré ne lui avait permit de sortir des griffes du kumojin. Il avait perdu. Ses secrets, son corps, avaient finis scellés par une technique bien connue du Seki. Après cette rapide expédition punitive, Zennosuke, comme à son habitude s’en était allé à la recherche d’une taverne ou d’un bar dans l’endroit le plus proche du lieu où il se trouvait. L’alcool, les femmes… Voilà les deux vices du Seki, quoique l’alcool pouvait ne pas réellement être considéré comme tel. Le Seki n’était pas de ceux que l’on pouvait nommer avec raison : alcooliques. Non. Sobre, voilà ce qu’il avait toujours été. L’alcool était pour lui, un moment de détente ou une occasion d’évasion dans les moments difficiles. En tout état de cause, l’alcool restait une expérience rapide, presque éphémère. Les femmes quant à elles occupaient une place primordiale dans l’esprit et la vie du Seki. A chaque fin de mission, le shinobi recherchait activement ou passivement le repos du guerrier. Repos qui ne pouvait s’obtenir qu’en présence d’une belle créature à la beauté enivrante et aux courbes sans pareilles.

Depuis qu’il avait perdu l’amour d’Hiryuu, la seule kunoichi, la seule femme qu’il ait jamais aimé réellement, le Seki était devenu une sorte d’épave sexuelle. En réalité, le terme redevenir était celui qui était le plus parlant. Car avant qu’il ne fasse la rencontre de cette kumojin, il était déjà assez axé drague. Courir les jupons comme on dit, n’avait presque plus de secret pour lui. Quoique, les échecs nombreux ne plaidaient pas en sa faveur s’il aurait fallu lui décerner le titre de don juan.

Ayant repéré un bistro non loin de la route qu’il empruntait, le Seki décida de se prendre du bon temps. Quelques verres de saké à défaut d’une bonne compagnie lui feraient le plus grand bien. Pour la bonne compagnie, vu le coin, il n’y aurait que des filles de joie de bas étage dans le coin ! Assurément ! Poussant la porte de la taverne, le Seki, resté sur le pas de la porte porta un regard lourd de jugement à l’intérieur de la pièce. Oh ! Il n’y avait pas grand-chose à voir ! Du moins plein de choses bizarres qui ne se passent uniquement que dans les endroits mal famés comme celui où se trouvait le kumojin. Par exemple cet imbécile à terre ronflant à faire crouler les murs. Un parfait raté à n’en pas douter. Une espace plutôt impeccable niveau mobilier, mais de sérieux efforts à faire côté aération, senteurs et surtout peinture. S’il y avait bien une chose qui faisait que le Seki soit prêt à rester dans ce bistrot, c’était bien sa soif de liqueur, mais aussi, cette crinière verte qui lui montrait le dos.

Attiré par cette présence féminine qui détonait avec le cadre ambiant, le Seki s’était rapproché. Il avait enjambé le saoulard à terre, et directement, à pas sûr était allé s’asseoir sur le long tabouret tout juste à côté de celui où se trouvait l’étrangère à la chevelure chlorophylle. Sans lui accorder le moindre regard dans un premier temps, le ninja se contenta de l’épier du coin de l’œil après avoir commandé un verre de saké. La jeune fille semblait déprimée. Sa propension à se péter la gueule à grandes doses d’alcool lui faisait penser qu’elle devait être soit une fille dans de sérieuses difficultés, soit une prostituée qui venait de se taper une pelletée de clients. Dans les deux cas, elle devait être déprimée pour boire comme un marin ayant découvert après 6 longs mois d'absence, que sa femme se faisait astiquer par le jeunot du coin...

Sans véritablement la regarder, le Seki lâcha à l’adresse de cette jeune fille ce qu’il estimait être une présentation convenable dans un lieu aussi mal famé :

« Tu finiras par te péter le foi si tu continues à boire de ce poison… Rien ne vaut de perdre la vie si jeune... »

D’un coup, le Jônin ingurgita la liqueur qui était dans son verre. Le liquide lui réchauffa la gorge, l’estomac et les poumons. Sacré sensation de bien-être ! L’espace d’un instant, une vague tristesse s’empara de son esprit. Hiryuu… Puis, reposant le verre sur le comptoir, le Jonin commanda un autre verre de saké et du lait chaud pour la jeune fille à ses côtés. C’était ça qu’il lui fallait. Vu son âge.

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