J'étais assis tranquillement dans une forêt, il me semblait que c'était celle de Konoha. Je ne savais plus trop j'avais dû m'égarer en quittant Kiri quelques instants. La pression que me demandait Yoru était assez conséquente. Être le second épéiste n'était absolument pas de tout repos non-plus. Qui plus est être le rival du premier épéiste.. Ce n'était absolument pas simple car il me demandait constamment de me battre et de m'entraîner. Si seulement je n'étais pas si faible. Jônin de Kiri ? Quelle douce et tendre force invisible.

Mais je m'ennuyais dans cette forêt, heureusement j'avais apporté un peu de « lecture » si puis-je dire. Cela allait me permettre de passer le temps et d'assouvir ma faim de connaissance et de la psychologie de l'Homme. J'avais pris l'un des plus grands auteurs, même si le livre était extrêmement cher cela n'était pas le problème. Mon sabre planté sur ma droite, j'ouvrais ainsi le recueil pour me plonger dans des pensées nouvelles.

« Les fous souffrent-ils ? Je ne pense pas, mais la douleur peut se manifester sous différentes formes. Ça peut être un petit pincement, une légère irritation, une douleur lancinante, une douleur que l’on supporte tous les jours. Et il y a le genre de douleur que l’on ne peut pas ignorer. Une douleur si grande, qu’elle bloque tout le reste. Et fait disparaître le reste du monde ! Jusqu’à ce que la seule chose à laquelle on pense, c’est à quel point on souffre ! La façon dont on gère notre douleur dépend de nous. La douleur... On l’anesthésie, on la surmonte, on l’étreint, on l’ignore... Et pour certains d’entre nous, la meilleure façon de gérer la douleur, c’est de foncer tête baissée. La douleur... Vous devez arriver à la surmonter. Espérer qu’elle disparaisse d’elle-même, espérer que la blessure qui la cause se referme.

Il n’y a pas de solutions, pas de remèdes miracle. Vous devez respirer à fond et attendre qu’elle s’estompe. La plupart du temps, on peut gérer la douleur. Mais parfois, la douleur s’abat sur vous quand vous vous y attendez le moins. Elle vous attaque en traître et ne vous lâche pas ! La douleur... Vous devez juste continuer à vous battre parce que de toute façon vous ne pouvez pas l’éviter. Et la vie en fournit toujours plus !  Après tout c'est une triste réalité, et la réalité on ne peut la suivre... »

Un bruit m'arracha de ma lecture et de ma méditation. Quelqu'un s'approchait. Lentement et tranquillement. Il manquait énormément de discrétion. La conclusion était simple, ce n'était pas quelqu'un qui me voulait du mal ou qui m'avait suivit. Par ailleurs si c'était le cas, il ou elle m'aurait attaqué depuis bien longtemps. Je me plaçais alors déjà dans les arbres tout en invoquant Crazy Slot, celui qui m'avait donné son pouvoir si mystérieux et si puissant. Il prenait l'apparence d'une tête de clown qui volant avec un chapeau de magicien.

« Pourquoi tu m'invoques gamin ? »

Je pointai du doigt la personne qui s'approchait. Crazy Slot ne prit alors que quelques secondes pour comprendre ce que je lui demandais. Ainsi la roulette commençait déjà à tourner pour tomber sur le chiffre 7. Ainsi Crazy Slot se transforma en une géante faux. Cela ne m'arrangeait pas réellement, cette arme était plutôt utile lors des grandes batailles quand les ennemis sont en masses. Enfin bon, pour un pauvre pion qui s'approchait cela importait si peu. Ainsi je lui tombai dessus, ou du moins juste devant lui, lui coupant la route.

« Qui es-tu ? »

La faux tendue vers lui, le regard noir.

L'air frais. Le bruit de la rue. La chaleur du soleil. Tant de choses que je redécouvrais. Je pouvais enfin faire ce qu'il me plaisait, après ce terriblement long séjour à l'hôpital. J'avais dû battre le record de temps, à moi seul. Mais que pouvais-je faire maintenant ? Sans même réfléchir une seconde de plus, je m'étais dirigé vers les toits près des bains. Mon sourire et mon regard en disait long sur mes intentions. J'avais bel et bien l'intention de poster sur ses toits près des bains, pour admirer les belles demoiselles. Espionner ? Non jamais je n'oserais voyons. Non, je ne nie rien, je n'espionne pas, j'observe, je récolte des informations. C'est un art et ça permet d'aiguiser son art de camouflage.

Combien de temps étais-je resté ? Une heure ? Peut-être deux. En vérité je n'en savais trop rien. J'étais parti des bains, enfin des toits des bâtiments des alentours, une fois la tête pleine d'images. Un sourire niais sur le visage, une cigarette entre les lèvres. C'est l'esprit remplis de toutes ces jolies fleurs que j'avais pris la direction de la forêt. Un endroit que j'appréciais particulièrement. Je me sentais à l'aise, proche de Mère Nature. C'était notre particularité à nous membre du clan Hayashi. On aimait spécialement les lieux composés essentiellement de nature, comme les forêts. J'aimais passer du temps dans la Forêt de Hi no Kuni. Ça me permettait de faire le point, de méditer. Au fil de mes années, j'y avais même aménagé un coin spécialement pour moi. Était-il toujours là ? Sûrement. Rare était les personnes connaissant son emplacement.

Passant au préalable dans une échoppe, j'avais fini par sortir du village, un sac à la main. Prenant une marche calme, effectuant lentement, un pas après l'autre. Profitant de cet air pur, de ce parfum de feuille qui venait chatouiller mes narines. Je sais, c'est ironique. J'aime la nature presque autant que j'aime mon village, mais pourtant je ruine ma santé avec ce rouleau de nicotine. C'est la preuve que l'un n'empêche pas l'autre. Passant entre des arbres, dans un champ de fleur. Je restais quelques secondes, voir quelques minutes pour humer ces parfums divins que la nature créait d'elle-même. Après plusieurs minutes, j'étais finalement arrivé à mon lieu personnel.

Déposant le sac sur l'herbe fraiche, je retirais mon débardeur. Passant mes doigts sur cette cicatrice, avant de sortir la pommade que j'avais achetée dans l'échoppe. Étalant cette crème verte sur la cicatrice, elle était censée au fil des jours et des applications, réduire la cicatrice. Ou dans tous les cas la rendre moins visible. Enroulant ensuite mon torse de ce bandage blanchâtre. Une fois ces quelques détails terminés, je commençais l'entraînement. Ce n'est qu'à après plusieurs heures, que je quittais mon temple personnel, allant me balader dans la forêt tranquillement. Laissant mon débardeur sur mon épaule sans pour autant l'enfiler. Je marchais calmement, l'esprit apaisé par cette forêt. Alors que je pensais pouvoir être tranquille en cette journée. Une personne était apparu devant moi, une faux à la main. Haussant légèrement un sourcil à sa question.

« Est-ce vraiment une situation appropriée ? Pourquoi devrais-je répondre à une personne qui me menace d'une faux avec un tel regard ? À moins que tu sois l'enfant de Mère Nature, je n'ai aucune raison de répondre à une personne telle que toi.

De plus n'était-il pas préférable de se présenter soi-même avant de pouvoir exiger l'identité d'une autre personne ? Tu n'es pas d'ici n'est-ce pas ? Nul besoin de répondre, je le vois à ton comportement. »

Une réponse que je jugeais légitime. Je trouvais toujours d'individu très amusant. Ils te menace avec une arme pour ensuite te poser une question, te demandant qui tu es, alors que ce sont eux les intrus. C'est une situation ironique n'est-ce pas ? Une personne inconnue, donc je pouvais déduire qu'il s'agissait d'un Shinobi, menaçait un individu de Konoha sur son propre territoire. Il n'était pas d'ici, ça se voyait. Tirant une latte sur mon rouleau de tabac, avant d'expulser la fumée doucement, ne quittant pas des yeux cet étrange personne.

« Si tu es la Mort, tu peux reprendre ta route, j’ai déjà échappé à ses griffes il y a peu, je peux très bien le refaire. Enfin soit. Je vais te répondre. Je suis un simple civil de Konohagakure. Il me parait donc logique que celui qui devrait décliner son identité ici c’est toi non ? Je te retourne donc ta question, qui es-tu ? »

Pourquoi devrais-je donner mon prénom ? Aucune raison. Je ne suis pas du genre à parler sous la menace, encore moins sous la torture.

Air frais, douce mélodie de la nature. Une symbiose hors-norme, des notes qui se suivaient avec une perfection imparfaite. Je me perdais dans une symphonie qui m'emportait au delà de ce qu'on pouvait imaginer. Elle me disait « viens, approche toi ! » « plus près ! ». Je me laissais encercler par le vent qui me prenait pour son simple pion. Venais-je de passer de simple maître à un misérable élève ? Quelle sensation étrange et si inexplicable. Je n'avais pourtant rien demandé, pourquoi alors mère nature ou une entité quelconque fut-elle, me torturait-elle ? Avais-je été le fardeau du monde ou tout simplement celui qui portait les pêchés ?

Je me perdais. Il n'y avait aucun sens à ce que je disais ou ce que je pouvais croire. C'était pour cela que mon âme entière était empoisonnée par des doutes et des remords. Devenir un héros ? Quelle idée ! Se surpasser ? Quelle réalité ! Je riais de moi-même, j'étais mon démon, mon gardien et mon espoir. Mais je m'éloignais trop de mes songes, j'en perdais peut-être des fois la raison. Pourtant une toute autre réalité me faisait face, cet homme que j'avais interrompu dans sa marche silencieuse, si innocent. Peut-être était-il plus fort, mais qu'est-ce que la force si ce n'est ma propre définition ?

Ainsi je l'observais, le regardant me répondre de son air si naturel et enfantin. La forêt est à tout le monde, etc etc. Un discours niais, utopique et si banal que je pouvais déjà tracer les lignes de mise en forme de celui-ci. C'était fatiguant, je n'avais jamais dit que la forêt m'appartenait. Je suis ici pour des raisons, pour retrouver cette clé que l'on m'a dit de chercher. Cette clé qui soi-disant me permettrait d'ouvrir la dernière porte du Zodiaque. Avait-il des informations, était-il au courant de quelque chose ?

« Tu me fais rire. »

Me présenter ? Intéressant ce garçon. Ma faux était pourtant au dessus de son âme prête à rendre le jugement divin et il trouvait encore le temps de fumer les derniers instants de sa vie avec le calme d'un moine. Ainsi ma faux disparaissait et je tombais délicatement sur le sol. Je l'observai, le regardant droit dans les yeux pour en comprendre chaque vérité qu'il pouvait caché. Il était sûrement de Konoha. Son niveau était plutôt faible, voir misérable comparé au miens. Il semblait avoir eu quelques problèmes auparavant. Son apparence en disant long, peut-être cela faisait-il bien longtemps qu'il ne s'était pas entraîner.

Il m'adressait la parole ainsi comme si j'étais la mort. Allégorie ou vérité ? Ce garçon était plutôt intelligent. Ainsi d'un simple geste de ma main droite, Crazy Slot réapparut, toujours avec sa voix si crispante et énervante qu'il pouvait avoir. Je le regardais lentement, puis dirigeait ma vision sur le jeune Shinobi.

« Crazy Slots, peux-tu me dire qui il est exactement ? »

Ainsi pendant quelques secondes un grand silence se fit ressentir puis un sorte de BING pour annoncer le résultat de la recherche.

« Hayashi Etsujirô, 24 ans et demi. Genin de Konoha il vient à peine de sortir de l'hôpital pour des causes qui me sont encore inconnus. »

Crazy Slots disparut dans une petite fumée blanchâtre. Ainsi je reportais mon attention sur mon opposant en lui souriant. Ce jeu me plaisait déjà, toujours avec une marche d'avance et une pièce en réserve sur celui qui se mettra en face de toi. Ah Shinichi tu m'as bien appris ça toi. C'est pour ça que tu m'as donné tant de responsabilités... Premier épéiste, hein ? Je m'en amuse déjà d'être l'une des personnes les plus importantes de Kiri.

« Comme tu veux. Tu peux garder le silence, cela ne changerait absolument rien. Je ne suis ni la mort, ni le fils de Mère nature. Néanmoins je suis ici pour des raisons qui dépassent tes entendements. Ainsi je te demanderais de répondre à mes questions. Ces questions ne portent pas sur la confidentialité de ton village, je m'en moque totalement. »

Un léger arrêt.

« As-tu entendu parler d'une clé cachée aux alentours ? »

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