La soirée était bien avancée. L’équipe trois du Kakumeigun était réuni dans ce bar. J’étais avec mes amis, Shura qui était aussi mon chef, Fu et Noki. Un pur moment de bonheur comme au bon vieux temps. Il y avait bien longtemps que je n’y avais plus gouté. Ces deux années ne furent pas non plus ignoble, elles furent compliqué par moment c’est sûr, une rééducation est toujours compliqué mais parfois il m’arrivait de passer de bon moment avec les deux hommes qui étaient avec moi dans cette caverne, mon sauveur et un réfugié comme moi que mon sauveur avait secouru également. Mais bref, je n’ai pas envie de parler de ça maintenant. Je me devais de profiter de l’instant présent. Quand je regardais ces visages, souriant, plein de bonne humeur, j’avais du mal à y croire. Du mal à croire que le monde était en danger également mais c’était autre chose encore. J’étais encore un peu dans le flou à ce sujet et je ne voulais pas à chaque fois remué le couteau dans la plaie. J’ai vu ce que ça avait causé avec Kibo qui s’était braqué et était parti, tandis que Eichi lui souffrait rien qu’à évoquer leur nom. Je voulais donc éviter de faire souffrir ces pauvres gens et tant pis si pour l’instant j’étais dans le flou à propos des Furyou.

La souffrance, je savais ce que c’était maintenant. J’avais pu y gouter à mainte reprise pendant ces deux années. Vous savez, deux ans reclus dans un coin du monde ça change une femme. Et je savais très bien que je n’étais plus la même. Mes amis essayaient de passer outre cela mais je savais très bien ce qu’il en était. Mon comportement avec Kibo en était la preuve. Lorsque je n’obtenais ce que je voulais, je me fermais et devenais froide, impulsive et ce que j’appelai une crise. Eichi avait réussi à en contrôler une par la force de ces mots. Kibo lui n’avait pu, son histoire avec Yuki en était surement la raison. Anko ? Avec elle c’était différent, quelque chose planait dans l’atmosphère quand j’étais avec elle et puis j’en avais fait mon élève et je voulais l’aider, par rapport à son passé. Hormis avec elle, je n’étais plus la même donc mais je suppose que c’est normal, je me trompe ? La vie est faite d’obstacle, la vie est un perpétuel combat qui vous change et qu’il faut accepter tel était mon leitmotiv pour surmonter les évènements.

La soirée ce conclut et chacun retourna chez soi. Shura me raccompagna, pas parce que ça lui faisait plaisir mais tout simplement pour m’annoncer que je devais passer au bureau du Kazekage parce que cela faisait maintenant un petit bout de temps que j’étais rentré et que je ne l’avais pas encore vu depuis mon retour. Pas très professionnel tout ça mais je pensais que seul le dossier d’Eichi suffirait. A croire qu’elle accordait de l’importance à la jeune femme que j’étais devenu. Elle voulait surement d’ailleurs me voir pour analyser la femme que j’étais à présent. Si tel était le cas, elle faisait un bon Kage. Zanshi-sama avait du bien changé en deux ans mais pas autant que moi… La femme qu’elle allait découvrir n’était plus là jeune insolente que j’avais pu être. Elle allait découvrir une femme à deux facettes dont une que je ne maîtrisais malheureusement pas totalement. Bref on verra ça demain. Shura me laissa me reposer un peu si tentais que j’y parvienne et prit la direction de son quartier Kawaguchi. Demain j’allais voir Zanshi…

La nuit fut assez bonne, étrangement, courte mais bonne. Peut-être que la bonne soirée d’hier m’avait procuré de quoi oublier mes cauchemars. Si telle était le cas, j’allais les renouvelais sans hésitation mais rien n’étais sûr, il ne fallait pas s’emballer suite à une nuit tranquille. Bref, après les préparations quotidiennes, je sortais rejoindre le QG du Kakumeigunn. Shura m’avait indiqué ces lieux. Pourquoi voulait-elle me voir là ? Aucune idée, peut-être pour parler de mon rôle au sein de celle-ci. Mon rôle dans celle-ci était flou depuis mon retour et aucun papier officiel ne m’avait autorisé à reprendre le service au sein de l’Unité spécial, ma part d’ombre allait peut être me causé l’exclusion de cette dernière. Une chose que je pourrais aisément comprendre. Arrivant sur les lieux, j’attendais sur un rocher qui sortait du sol observant le ciel quand je la sentis arrivée. Ce ne pouvait être qu’elle de toute façon.

¤ Zanshi enfin Kazekage-sama je sais pas ce que tu.. vous préferez ! Plaisir de te voir enfin vous voir. Fin’ je ne sais pas trop si je dois te tutoyer ou bien vous vouvoyer... ¤

Je tournai ma tête pour observer la Kazekage laissant un rire s'échapper suite à mes bafouilles. C’est vrai vous, tu ,vous je savais pas trop en fait.

¤ Il fallait qu’on se voit n’est-ce-pas ? Le dossier d’Eichi était juste de la paperasse, vous vouliez me voir en personne pour constater par vous-même je me trompe ? Et puis ce lieu, pourquoi ? ¤

Peut-être que j’allais trop vite en besogne. C’était mon problème depuis mon retour, déjà avec Kibo j’avais tiré des conclusions hâtives.

¤ Enfin, je peux très bien me tromper… ¤

Je venais d'arriver au Kakumeigun et pour la première fois depuis un long moment, allais revoir Mia. Malgré mon rôle et mon renom au sein du village, je ne pouvais m'empêcher d'appréhender la réaction et 'accueil de la Sunajin à mon égare. Je me souvenais parfaitement de notre dernière rencontre. Elle y avait subit le même sort de Kioshi, presque morte. La chuunin avait toutes les raison de m'en vouloir à mort. Ça y est, me voilà face à la jeune qui me salue très poliment et ne sait pas comment m'adresser la parole. Je dois avouer que sur l'instant je suis très surprise, je ne m'attendais à tout, ma pas à ça. Mia semblait ne pas m'en vouloir, ou plutôt; elle semblait occulter cet élément de notre passé commun.

"Tu peux me parler normalement, il y a aucun problème. Je suis ravie que tu ai repris ta place au sein du Kakumeigun. Oui je voulais te voir, il fallait qu'on parle. J'ai l'impression que... quelque chose a changé, non ?"

Je réfléchissais un moment, me demandant si je devais aborder ce qui s'était passé le dernier jour avant que je ne quitte Suna avec Akuraï. Quelle était la meilleure chose à faire ? Se taire ou se remémorer cette histoire ? Je préférais malgré tout être sûre de ce qui se passait, j'étais bien trop honnête pour profiter d'une situation ambigüe. J'observais toujours la jeune femme et après un court silence j'ajoutais quelques mots sur un ton assez sérieux laissant suinter comme une expression d'excuse, avant même que la chuunin ne puisse répondre.

"Tu te souviens du jour où j'ai quitté le village, de ce que je vous ai fait à toi et Kioshi ?"

Je fronçai les sourcils. J'espérais qu'elle n'ait pas oublié, elle aussi, la mémoire. Après, peut-être m'avait elle totalement pardonné, peut être était elle l'une des rares à comprendre ce qui c'était vraiment passé ce jour. Enfin, je ne pouvais dire, il n'y avait qu'elle seule qui pouvait le faire. Et j'étais vraiment soucieuse de connaître son point de vue. Quoi qu'elle, moi je ne pouvais oublier.

"En tout cas, je te présente toutes mes excuses."

Elle ne mit pas longtemps à confirmer mes propos et elle remarqua rapidement mon changement. Peut-être avait-elle eu vent de mon changement via mes supérieurs ou tout simplement peut-être avait-elle gardé un œil sur moi depuis mon retour que sais-je. On ne laisse pas une jeune femme revenant de deux ans de disparition sans surveillance c’est sûr. Enfin, ça phrase était à l’interrogative, elle attendait une réponse mais avant que je ne donne celle-ci elle me posa une question. Une question qui était en rapport avec notre dernière rencontre. Je compris pourquoi elle me la posa. En me présentant et en la saluant j’avais pu remarquer des signes d’inquiétudes de questionnement, elle semblait perplexe quant au fait que je la saluai comme si j’avais oublié le passé. Zanshi s’inquiétait-elle pour moi ? Savoir si j’avais oublié cet évènement ?

Zanshi se demandait si je me souvenais du jour où elle avait quitté le village avec le vieux. Comment aurais-je pu ? C’est pour ça qu’elle avait marqué des signes d’interrogations sur la façon dont je lui parlai ? Elle croyait peut-être que j’allais lui en vouloir, que j’allais vouloir de nouveau l’affronter comme pour me venger de ce qu’elle nous avait fait subir à Kioshi et moi. Elle ne se serait pas trompée si elle avait fait face à la fille d’il y a deux ans, mais comme je l’ai répété je n’étais plus cette fille, elle cette fille que j’étais devenu savait faire la part des choses, savait pardonner et finalement le faite qu’elle soit devenu Kazekage montrait que notre combat avait peut-être signifiait quelque chose à ses yeux. Je ne lui en voulais pas puisque je la considérai sous l’emprise du vieux et j’avais su lui pardonné et puis comparer à ce que j’avais pu subir durant ces deux dernières années, ce combat faisait pale illusion à côté.

¤ Comment ne pas s’en souvenir Zanshi… Ce combat n’était peut-être pas vain de notre part vu ta position aujourd’hui et d’ailleurs je ne t’ai pas félicité. Peut-être que quelque part on a réussi quelque chose dans ce combat, seul toi le sais mais qu’importe, le passé appartient au passé… ¤

Il forge l’avenir certes mais il n’y a rien de plus véridique. Enfin qui sait dans ce monde shinobi, certains sont capables de jouer avec le temps donc bon… Bref, je l’invitai à s’asseoir à côté de moi afin de continuer la discussion.

¤ Quelques choses ont changé Zanshi. Toi, moi, on a évolué. Je crois me rendre compte que tu n’es plus la même et tu as du discerner quelques changements en ce qui me concerne. La femme que je suis aujourd’hui t’a pardonné. La fille que j’étais autrefois ne l’aurait pas fait, tu dois t’en douter… ¤

Mes yeux se portaient sur les locaux du Kakumeigun…

¤ Je n’ai pas vraiment repris ma place, Kioshi est… dans le coma tu le sais et ce petit bougre est le chef maintenant donc c’est à lui que reviens la décision de me garder avec lui ou non. J’ai changé Zanshi, ces deux ans m’ont changé, ça pourrait compromettre certaines choses. ¤

Elle devait savoir. Arriverais-je à tout lui dire surement pas mais je me devais de l’en informer un minimum. J'avais beau garder un jolie faciès, une jolie prestance, à l'intérieur ce n'était plus la jeune adolescente ingrate, béliqueuse, crapuleuse.