Dans un dernier élan de fuite [Kaguya Aoji']

Ayant parcouru le village de fond en comble, le vieux combattant n’en cessait pas de courir. Son regard flottait sur tout objet vivant, son intellect effectuait le marathon de Boston dans sa tête, et sa cervelle était sur le point d’éclater. Malgré sa robustesse et la légende d’un vieillard increvable qui plane autour de sa personne, seuls les naïfs se font avoir. Kakeshuou Samui n’est rien de plus qu’un homme parmi tant d’autres. Et dans ce sens, il ne pouvait que connaître la fatigue, voire l’épuisement comme tout un chacun. Le premier combat qu’il avait livré était de taille, malgré sa brièveté ; Sa Majesté avait quand même poussé le vieux combattant à activer la 5ème Porte Céleste, et à effectuer l’une de ses techniques les plus dévastatrices pour nettoyer le village de tous les scélérats environnants. A cela, il avait effectué plusieurs dizaines de clones pour aller assister les combats alentours et pour aider les civils et les blessés à évacuer. Grosso modo, il avait livré bataille, traversé le village en long en large et en travers, et avait garanti la sortie en sûreté des villageois et autres compagnies vers l’extérieur. Sans même savoir ce qui pourrait les attendre là bas.

Agitant le bras pour embrigader les soldats à lui venir en aide et à escorter tout le monde, il attrapait un Shinobi qui passait par là. Il le reconnaitrait entre mille ! puisqu’il s’agissait de son élève. Eiko Samui, membre de son Clan. Pourquoi était-il là ?! Il devait avoir évacué avec les Siens ! Le tirant par le bras hors de la foule, le regard du vieux Lion des Neiges, couvert de sueur, empruntait des traits bien agressifs pour un jeune Chûnin du Clan qu’il avait pris sous son aile.

~ Que fais-tu là ! Tu devais évacuer avec le Clan !
~ C’est fait ! Les derniers viennent de sortir à l’instant ! Les civils sont rassemblés le long du Chemin Brumeux pour se rendre aux ports les plus proches.
~ Et les blessés !
~ Un camp a été établi dans l’urgence ! Mais on ne pourra pas rester sur place longtemps ! S’il faut, on devra en laisser derrière nous. Et j’ai exécuté le Code 43 !
~ Entendu ! Barre-toi d’ici ! Dépêche ! Fonce !!

L’air hésitant, le blondinet finit par se retourner et à quitter les lieux, suivant la longue file de déplacés qui se précipitaient hors du Village caché de la Brume. Mais pouvait-on encore parler de Village ? Observant les lieux, le regard de Kakeshuou se figeait dans un rictus de consternation et de dégoût. Il y avait moins d’une semaine, ils se lançaient des défis, lui et un autre membre du Clan Kaguya. Plus tôt, il avait traversé ces Portes un nombre incalculable de fois pour se rendre en mission. Il avait vu des visages radieux, des hommes d’élites, des enfants et une populace indifférente et insouciante prendre plaisir à profiter du sacrifice des Anciens et de la défense des Nouveaux. Cet évènement était-il un aveu de leur faiblesse, ou une punition divine ? Dans une situation aussi dramatique et sans retournement possible, le vieux Jônin était prêt à croire en tout, même à ce discours rédhibitoire du Furyou qui se disait Dieu et immortel.
Une main le ramena au présent, alors que deux hommes le pressaient de quitter les lieux. Il faisait partie des derniers. Détachant avec difficulté son regard des flammes qui léchaient avidement les toits et les murs, baissant les yeux devant ces cadavres que l’on n’aurait pas le temps d’enterrer, le vétéran des guerres kiriennes ferma ses paupières … et tourna le dos à ce qui ferait désormais partie de son passé. S’il voulait que sa mort eut un sens, il se devait d’aller vers la forêt avoisinante et parier sur le futur. Un futur bien sombre … .

Après une nouvelle course dont il n’avait pas vu la fin, le Jônin arrivait au camp des blessés. Reprenant sa respiration, il devait avouer en public son propre échec. L’âge le rattrapait, et après un pareil affrontement, il n’en menait pas plus large que tous ceux ici présents. Il figurait pourtant parmi les plus expérimentés et les plus gradés. Mais il faut croire que cela n’était plus suffisant pour assurer la sécurité de chacun. D’abord appuyé sur ses genoux, on lui avait proposé de s’asseoir mais il avait rejeté l’offre comme une humiliation supplémentaire à son échec. Se redressant pour trouver plus facilement son oxygène, il portait maintenant un regard inquisiteur sur l’état des troupes.
« Quelle merde ! » fut certainement sa première pensée. Tellement de blessés, d’amputés et d’handicapés futurs. Constat d’autant plus dramatique que, lorsque l’on est Ninja, la blessure la plus incommodante peut vous condamner à finir comme une pièce de remplacement, sans grande utilité pour autrui. Autant dire que ce spectacle signait la fin du Village le plus puissant du monde. Devait-on donc abandonner toute valeur devant pareille déception ? Si la puissance n’assurait plus notre survie, en quoi devait-on croire ? Le vieux briscard grinçait des dents ; il ne tenait plus en place. Pourtant, la fatigue était déjà au plus haut point. S’il continuait ainsi, il finirait sur un lit semblable à ceux étalés au sol. Et puis son attention fut portée sur sa gauche. Un instant hésitant, il tituba pour écarter légèrement le rideau qui servait de cloison avec une autre section.

Les corps d’anciens camarades occupaient plus de place que tout ce qu’il avait vu auparavant. Certes les guerres précédentes avaient connu leurs listes de décès. Mais là … combien était-il ? Des dizaines ? Non, le chiffre allait bien au-delà de la centaine … . Des hommes que l’on ne pourrait plus sauver désormais … . Misère. Quel affront ! Et quel ridicule !
Se tournant vers le reste de l’hôpital improvisé, le tout était de savoir s’il y avait ici une quelconque organisation.

~ A-t-on fait un listing des personnes décédées et blessées ? Ou ne serait-ce qu’une fiche pour voir si tout le monde avait été évacué !
~ Le Mizukage nous a laissé quelques papiers de recensement. Mais ils sont très peu précis !
~ A combien chiffre-t-on les victimes !
~ On compte à peu près 230 morts pour l’instant ! … 125 Ninjas parmi eux …

Enfer !
Et vous, les Dieux ! Quand déciderez-vous de frapper, histoire que l’on en finisse avec toute cette merde !

**Xia Chao Seng** Informations **Messages** : 1554

Pnj > Shin

Rien à faire... La bête sur son épaule s'envolait en fumée, preuve que sa maîtresse la rappelait... ou pire. Il ne préférait pas y penser alors qu'on l'avait poussé, remis à sa place comme un enfant, un homme aux traits familiers, un des plus reconnu à Kiri, l'ancêtre Samui. Shin grimaça, mais n'émit aucun son de plus alors que sa patiente se faisait congeler quelque part, bonne idée. Voilà qui leur ferait gagner du temps et lui comme tout le monde en manquait plus que jamais. Un regard au loin alors que les shinobis repartait à la course vers la « poupée » et lui ?...

...

L'homme à la tignasse verte ajustait son manteau sous cette pluie, il avait vraiment horreur de cette sensation trempée, son fascié était dur, fermé, alors que d'ordinaire il restait neutre, tête en l'air limite. Seules ses lunettes lui faisaient garder sérieux et crédibilité. Pas cette fois pourtant...

La buée de son souffle rapide l'avait obligé à les enlever, le shinobi se fit surpris en croisant un homme... Comment était-ce possible alors que c'était le même qui l'avait poussé et pris la suite pour Yuki Samui. Il grimaça à cette idée... Si Aoji' apprenait qu'il avait abandonné la gamine... Il roula des yeux, ça ne devait plus être son soucis principal, il y en avait tant ici, mais un plus problématique que d'autres... Le gamin.

« Samui Kakeshuou ? C'est vous qu'on a chargé de l'évacuation... ? Je cherche un enfant, un Kaguya d'un peu moins d'une dizaine d'années, le dernier rapport des éclaireurs indique que l'ancien Mizukage Tenzö l'aurait emporté avant l'assaut... Tei' son nom, était-il indiqué dans votre listing ? »

Septique, peu de chance qu'il y soit, mais ça ne coutait rien de demander, avant que le dernier senseur l'ayant poursuivit ne meurt, son message télépathique lui indiquait qu'il sortait du village... Plus aucune signature chakratique de l'enfant depuis n'avait su attiré un autre senseur... Mauvais signe, en même temps, la plupart des membres du Misuto connaissant le gamin de la Kaguya venaient de mourir... Voilà qui compliquait encore plus la tâche... Mais Shin ne perdait pas espoir, trop tôt pour ça. Il y avait déjà un chaos assez grand au sein de son village, il avait besoin de ça, cet objectif de le sauver pour avancer... Histoire de ne pas avoir tout échoué...

« Je n'ai plus de senseur sous la main et ma tâche est devenu ardue au milieu de cet enfer, pensez-vous que j'ai une seule chance de retrouver ce gamin ? Ma dernière trace communiquée semblait être proche de ce camp...»

Une question ? Pas seulement, comme tout le monde Shin était perdu, mais comme tous il voulait vivre au fond, faire de son mieux... Mais à quoi bon mourir en vain. La suite se résumait à une réponse alors qu'il sortait l'éprouvette contenant l'échantillon de chakra de l'enfant. Chaque membre de Kiri avait la sienne dans un des coffres du Misuto... Ses dents se crispaient à cette idée, il tournait la tête vers ce qui était un jour le QG... Seule une fumée en émanait. Ils avaient tout perdu.

« Est-ce vraiment la fin de Kiri Kakeshuou-sama ? »

Il y avait déjà assez de remue-ménage, mais dans le bon sens des choses. Malgré les catastrophes et la panique générale, les plus courageux commençaient un à un à reprendre leurs esprits et à mettre la main à la patte, pour trouver une solution ou venir en aide à autrui. Si les morts étaient nombreux, les vivants l’étaient toujours. Evidemment, les civils étaient toujours en masse ; mais ils se déplaçaient tous vers la rive, dans l’espoir d’avoir un avenir, quelque part. Direction : le continent pour le plus grand nombre. Mais qu’en serait-il pour les autres ? Après tout, une telle masse serait certainement trop importante pour que les pays voisins puissent l’accueillir intégralement. Les choses étaient loin d’être finies … .
Dans la panique, l’Ordre devait trouver un semblant de stabilité. Et dans ce sens, une liste était progressivement faite, afin de recenser toute personne identifiée clairement … et ainsi, faire la liste des morts et des disparus. Si certains s’en moquaient, les autorités restaient assez compétentes et intelligentes pour œuvrer efficacement. Sorti de la tente-hôpital, Kakeshuou Samui ne pouvait que regarder le spectacle, sans vraiment faire grand-chose. Il s’assurait avant tout que les lieux n’étaient pas pris d’assaut. Même si l’ennemi semblait s’être retiré pour l’heure, il eut été présomptueux dans des temps aussi durs d’agir sur le coup d’une simple présomption. Donnant quelques consignes à droite et à gauche, il organisait les patrouilles devant encadrer les différents groupes de civils, et reléguait les activités de chacun. Quelle merde … . Et voilà qu’il était promu second-en-chef ! Quelle idée !

La situation semblait se stabiliser très légèrement. Mais il faut toujours qu’un évènement incongru vienne semer un peu plus le trouble. Devant le quinquagénaire revenait cette figure déjà croisée auparavant. Un gamin à la chevelure verte et désordonnée, binoclard et sans reproche physique. Il avait des qualités de médecin ; certainement la raison de sa présence en ces lieux. S’il s’était trouvé une utilité, bon lui fasse ! On ne pouvait pas dire que son intervention un peu plus tôt lui ait permis de sauver la jeune Princesse des Neiges ! Une chance que l’ancien ait été dans les parages ! Tout cela ne lui valait donc pas un très grand respect auprès du Lion des Neiges.
Et son inquiétude n’allait certainement pas le servir ! Tu cherches un enfant ? Un Kaguya, qui plus est ? Et pour cela, tu estimes sage de venir chercher celui qui les porte dans une haine plus tenace de la houle à la mer ? Es-tu seulement doué d’un semblant de raison ?! Ici, dans ce bourbier infernal de la guerre, chacun cherche son gamin, veut trouver un proche disparu ou se sauver ses jambes à son cou plutôt que d’affronter le danger ! Et tu voudrais que j’aille fouiller chaque décombre pour retrouver le cadavre d’un morveux qui n’était pas assez fort pour courir un peu plus vite ? Sache qu’il y a pire que de mourir de la main de l’ennemi, dans ces terres désormais désolées. C’est de mourir de la main des siens. Parmi les nombreux civils morts, on en compte déjà plusieurs morts par écrasement, foulés au pied par leurs congénères trop préoccupés de leur propre survie ! Et ce morveux y aurait survécu ?!

Ne prêtant presque pas attention à son interlocuteur, le Jônin continuait à marcher en regardant les listes. Non, pas de … Tei’. Personne de ce nom là chez les Kaguya en tout cas. Mais, alors qu’il allait rejeter tout intérêt à cette affaire, le nom qu’il perçut le fit stopper net toute progression et se retourner – presque au ralenti, comme dans les films vous voyez ? – vers le jeune Medic-Nin.

~ Tu as dis … le Mizukage Tenzö ?!

Ce nom avait frappé les oreilles de Kakeshuou Samui, comme un gong frapperait l’ouïe de toute personne se trouvant au plus proche. Au revoir, cris et lamentations alentours. L’ancien Mizukage serait de retour ? Et pourquoi aurait-il embarqué un enfant ?! Quel intérêt, quel sens donner à toutes ces histoires ! Perdu dans ses pensées, l’ancien combattant ne percevait que quelques bribes de ce qui lui était donné comme informations. Un enlèvement ? Besoin d’un senseur ? Certes, il l’était mais il avait aussi d’autres préoccupations ! Il ne pouvait pas se permettre d’abandonner ses fonctions pour un individu en particulier. D’autant que les cas problématiques n’allaient pas tarder à arriver.
Repoussant un pan de tente en toile, le vétéran des guerres kiriennes tombait face à un masque d’Oï-Nin. Un membre des Forces Spéciales ? Un nouveau tracas, sans le moindre doute … .

~ Nous continuons à encadrer les civils, mais il n’y a pas assez d’embarcations sur les rives.
~ Réquisitionnez tous les vaisseaux disponibles. Je ne veux plus un seul civil dans les parages dans les trois prochaines heures.
~ La marche est trop longue … certains sont blessés !!
~ On ne risquera pas l’anéantissement pour quelques jambes brisées ! C’est accélérer ou être laissé derrière !
~ Et pour ceux qui refusent de voir leurs navires saisis ? Nous n’avons reçu aucune nouvelle des Daimyo …
~ Alors vous faites savoir à ces gueux que s’il existe une seule terre où ils pourraient se cacher, même là je pourrais les trouver et leur faire connaître mon courroux ! Je-veux-ces-embarcations-disponibles ! Maintenant !!
~ Yes’sir !

Le crachat sur lequel les derniers ordres avaient été donnés ne pouvait pas mieux donner le temps de l’urgence. Essoufflé, l’homme âgé s’appuya un instant contre la table qu’il avait devant lui. Même cette carte avait brûlé dans les coins. On n’était donc plus à l’abri de rien, désormais. Une équipe avait été envoyée chercher les Daimyo pour les faire évacuer. Pendant ce temps, un groupe de Shinobis avait pour mission d’envoyer des messagers et autres bestioles pour informer les équipes envoyées en mission du carnage qui venait de prendre place. Le reste des troupes devait se charger des secours, des soins et de l’escorte des civils. Le regard du vieux briscard se penchait sur la partie « hôpital ». Les blessés légers seraient évacués, mais les autres … se doutaient certainement du sort qui les attendait. On leur laisserait une escouade pour les protéger, mais il n’y aurait pas de renforts supplémentaires avant un moment. Et si une attaque venait à tomber, ils seraient certainement laissés sur place. La vie d’un Ninja le poursuit jusqu’à trépas. C’est dans cette ligne de conduite que l’on doit parfois agir … .

La réflexion lâchée à l’abandon par le laquait qui le suivait eut l’effet d’un électro-choc chez le grand-père. Assez vivifiant pour que son regard, peu à peu livré au désespoir, devienne l’incarnation même de la lutte et de la résistance ! Se tournant violemment vers le gamin, il ne lui laissa pas une seconde pour respirer et l’attrapa par le col. De sa force encore intacte, il soulevait le marmot et vociférait des paroles aussi menaçantes que déterminées.

~ Kiri n’est pas un Village ! C’est une âme ! Et tant qu’on luttera pour notre survie à tous, Kiri ne sera pas finie !! Tu as bien de la chance que nous soyons dans cette situation, ou je te ferais comparaître devant la Cour Martiale pour trahison !!

Relâchant brutalement le col du gringalet, Kakeshuou Samui le laissait tituber brièvement en arrière. Hésitant un instant, regardant à droite et à gauche comme s’il recherchait une meilleure solution, il finit par se tourner vers la table et saisir la sacoche qui s’y trouvait. Il la plaçait sur ses hanches, afin de donner de nouveaux ordres.

~ Conduis moi sur place ! Et pendant ce temps, je veux tout savoir. Qui est ce gosse, que faisait Tenzö Kaguya sur les lieux, et ce qu’il s’est passé en détail ! Dépêche-toi !

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Il se retenait d'afficher son sourire mesquin, gardant ainsi une expression neutre alors que le lion des neiges entrait dans une tente. Le regard perçant de Shin aurait pu le trahir, il n'allait pas lâcher prise, comme la détermination du vieux d'ailleurs, il se retenait de ricaner en l'entendant grogner. Étrangement il lui rappelait quelqu'un... Mais le v Samui n'aimerait pas la comparaison. La tête de laitue grimaça de toute évidence, s'adressait au Samui n'était pas l'idée la plus ingénieuse qu'il avait eu surtout quand il se fit soulever par le col... Encore que, heureusement, dans le lot d'information l'effet Tenzö prenait. Son attention captivé, il ne restait qu'à l'homme l'ayant enfin obtenu d'en faire bon usage...

« Oui Tenzö Kaguya, revenu des morts malgré l'assassinat de son épouse, malgré sa mise en terre... Sous le nom d'un Zo désormais. Un Furyou, plus notre Kage. »

Et c'était lui qu'il jugerait pour trahison ? Shin ne cachait jamais les vérités à ses supérieurs, déformation professionnelle, il venait de vendre sa protégée... Peu importe. Il serra les dents, l'info au final trop poussée pourrait lui desservir, trop tard de toute, puis Shin n'était pas le genre d'homme à faire des détours, le second de Kiri avait voulu son savoir non ? Peu de chance que ce qu'il apprenait lui plaise, mais c'était les faits, en voilà un autre d'ailleurs qui ferait sûrement mouche.

« L'enfant que je cherche... Son fils, je doute qu'il lui ai fait du mal, son lien avec ce monde, un élément indispensable pour l'attirer à nouveau, lui ou la Kaguya. »

Il parlait de Zo bien sûr ou Tenzo... Difficile de concevoir qui il était vraiment, les deux peut-être ? Alors l'ancien protecteur avait rasé son village ? Pourquoi... Oh oui il savait... Ce qui le fit soupirer en ouvrant la marche pour Kakeshuou. Il l'avait prévenu pourtant. Voilà ce qui coutait de ne rien écouter, en tout cas, il espérait que celui qui le suivait saurait lui l'écouter...

« Un de mes clones est resté en observateur pas loin du Mizu' déchu, tandis que moi, ma mission était toute autre. Quelques minutes avant l'attaque le poste de contrôle nord est tombé subitement, le QG du Misuto s'est agité, j'en suis membre tu te doutes bien. Sur place, des morts, pas de signature chakratique pourtant et certains qui murmuraient avoir vu le Kaguya. Fait se révélant vrai quand il débutait son assaut, pas loin de vous en plus... Simplement à quelques mètres du palais en y repensant. »

Il ré-ajusta ses lunettes dans un tic nerveux, effectivement, il n'avait rien fait, mais c'était son rôle d'observer pour comprendre, son rôle depuis toujours dans cette cité. Cela avait son utilité, en voici la preuve. Il tendait sa main en arrière et de là une chaine avec un médaillon se mit à pendre, celle de Tenzö, celle qu'il avait tendu à une Ao trop concentrée à survivre pour avoir vu son appel. Un objet brillant tombé au sol pendant la bataille, un qui ne lui avait pas échappé. Après l'avoir montré brièvement, il le saisissait à nouveau entre ses doigts.

« Quoi qu'il en soit, en observant, je me suis rendu compte que plus le nombre de morts autour de lui augmenté, plus ses attaques s’amplifiaient. J'ai cru apercevoir l'ombre de Tenzö parmi les visages au sol de son ultime assaut avant que Shio Kaguya n'embarque tout le monde vers la fuite. Une sage décision d'ailleurs. A propos.»

Il s'arrêtait pas loin d'une grotte aux pieds d'une forêt pour jeter un regard au Samui.

« Impossible de repérer un Furyou et nous avons perdu sa trace. Si il a rejoint l'enfant et que nous en faisons de même... »

Il ne finissait pas sa phrase en entamant une nouvelle après s'être tourné à nouveau.

« Ici. Le dernier point. »

Concluait-il en arrivant aux pieds d'un de ses anciens camarades du Misuto coupé en deux.

Les informations arrivaient au compte-goutte, mais elles avaient l’intérêt d’être précise. Un homme nommé Zo. Qui aurait repris les traits faciaux de Kaguya Tenzo … . Un véritable massacre chez le Misuto. En soi, la chose ne pouvait être que surprenante ; que les hommes sur place soient pris par surprise, soit. Mais qu’aucun d’entre eux n’ait le temps d’agir, il ne fallait pas exagérer. Ils formaient malgré tout l’élite du Village, et ils n’auraient pas pu bouger le petit doigt ? C’était une blague, pas vrai ?
Certains éléments étaient quand même des plus choquants … . Ces … « Furyous » arrivaient sans prévenir, frappaient sur tout ce qui bougeait, éliminaient impitoyablement chaque Ninja défendant le village, et ce quel que soit son âge. Et certains d’entre eux … seraient d’anciens combattants du Village ? D’autant plus, des personnes d’importance soupçonnés d’être morts depuis déjà plusieurs mois voire davantage ? Cela ne tenait pas debout. Il y avait nécessairement une bonne explication à tout cela. Pourquoi Tenzö serait-il venu en personne pour participer à ce conflit ? Sous son règne, avait-il connu des difficultés en particulier qui auraient motivé sa vengeance ? Ha … oui … Kakeshuou Samui lui-même avait été une véritable épine dans le pied … . Mais dans ce cas, c’est sur lui qu’il aurait du se venger ! Alors pourquoi ?

Pour un fils ? La chose était plausible. Après tout, ce ne serait pas la première fois qu’un individu serait prêt à se jeter dans la gueule du loup afin d’atteindre ses objectifs déments. Mais là … ca dépassait toute raison ! Lorsque l’on se fixe un objectif, on tâche de n’en avoir qu’un. Or, venir massacrer le Misuto sans le moindre état d’âme n’avait aucun point en commun avec ce mioche ! Non, il envoyait clairement un message. A quoi donc ; la mère ? Pourquoi pas. Tout le mystère était dans l’identité de celle-ci ! Mais en attendant, c’était une façon on ne peut plus radical de faire passer une annonce à l’ensemble du Village.
Quelle était donc la valeur de ce gamin ? Qui était-il vraiment ? Un fils de Mizukage, soit, qu’il en soit heureux ! Mais avec cette récente attaque, il devenait surtout le fils d’un meurtrier et de l’une des cibles les plus recherchées sur cette planète ! Pour quelle raison … . Le faire souffrir ? Faire souffrir quelqu’un par son intervalle ? Et pourquoi l’enlever ? L’éduquer et le former ? Ou simplement éviter de payer une pension alimentaire ? Quel bordel … .

Dans la course qui menait les deux personnages hors du camp des blessés, le paysage se transformait peu à peu pour devenir plus élevé … plus brutal. La forêt cédait peu à peu le terrain à la montagne, qui se dressait face à eux. Le Furyou aurait amené le gamin ici ? Drôle d’idée … . Mais il y avait pas mal de caches dans les environs. Si l’ancien guerrier était effectivement l’un des grands dirigeants de ce Village, il pouvait être en connaissance des moindres recoins des environs.
Comme dernier indice, le cadavre tranché en deux. Donc le dernier adversaire qu’avait affronté le fameux « Zo » avait connu une fin funeste. Mouais, il y a des jours avec et des jours sans. Inutile de faire des éloges, aujourd’hui était un jour sans. Passons : il fallait désormais trouver le marmot. Et, de préférence, avant une mauvaise surprise ! Une nouvelle rencontre avec l’adversaire pourrait leur coûter très cher ! …

~ Bon ! Et bien, plutôt que de se perdre en conjectures en attendant la Mort qui pêche à la mouche, on va tâcher de faire ce pour quoi on est ici !

Le tout dit sur un ton colérique, tout en contrôlant sa rage, le Jônin se mettait à l’œuvre. Composant les premiers signes, il inspirait profondément, avant de relâcher la pression. Le Vent qu’il expira fut assez important pour balayer les feuilles environnantes. Mais si cela s’arrêtait pour toute autre personne, celui qui la connaissait et qui la pratiquait le mieux savait quels en étaient les effets. Se répandant dans les environs, cette légère brise circulait entre les troncs et les brins d’herbe comme un serpent se lovant pour trouver son trou. Contournant chaque forme, chaque obstacle, chacune des informations était redonnée au Ninja des environs.
Rien pour les environs. Mais avec cette stratégie, tout le secteur Nord était bouclé. Il fallait maintenant poursuivre les choses. Mais aussi les accélérer. Comme l’avait dit le Medic-Nin, il ne fallait tarder. La moindre présence de l’Ennemi dans les environs signifierait la fin de la recherche, et l’abandon de l’enfant aux loups du coin !!

~ Bon, on va agir autrement ! Parce qu’on va pas perdre des heures à chercher ce marmot !

Créant deux clones de Glace à ses côtés, la Dreamteam allait se répartir les différents secteurs pour aller plus vite. Le tout était de faire les choses de façon organisée. Et surtout de se tenir informé. Pour cela, rien de bien compliqué. Le tout était maintenant de fouiller tout le secteur.

~ Accompagne l’un de mes clones ; il fera le repérage sur son secteur. Moi et mon deuxième clone, nous nous chargerons de la suite. Dès que l’on a repéré quelque chose, un des clones sautera pour avertir de sa position. Ne fais aucun appel pour rien ! On ne peut pas perdre de temps inutilement !

Et sur ces ordres, Kakeshuou Samui et son jumeau glacé prenaient la direction de l’Est – Sud est. La deuxième équipe se chargerait de l’Ouest – Sud ouest. Si les recherches ne donnaient rien … il n’y aurait plus qu’à retourner s’occuper des vivants. L’enfant serait mort.

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L'ancêtre avait donné ses ordres et le jeunot, pas si jeune que ça finalement pourtant s'exécutait sans broncher, fallait dire qu'il n'avait aucun contrôle de la situation, une si peu familière pour lui, il emboita le pas du clone en restant attentif, en vain pendant un long moment... Peine perdue ?...

…

Humides et froids. C'était ainsi que le môme à la tignasse blanche percevait les courants d'air de son terrain de jeu. Obéissant, il explorait insouciant ce labyrinthe où le Kaguya l'avait envoyé et promis de revenir le retrouver. Il restait perplexe parfois ce pauvre gamin devant son reflet sur l'eau, pourquoi avait-on dit que Tenzö était mort ? Quel drôle de blague... Pourquoi Hattan était à la maison alors. Il grimaçait accroupi et en pleine réflexion, il revoyait ces derniers jours et ce qui c'était passé, des conduites similaires de sa sœur envers deux hommes différents. Mais le gamin n'avait rien à comprendre au fond, il haussa des épaules. C'était le fait qu'elle ait dit qu'il était mort ne reviendrait pas qui l'avait fâché, Ao avait menti, l'avait trahi, un excès de colère en jetant le contenu de sa main dans l'eau et trop tard...

Le noir.

Le côté impulsif de la Kaguya ne lui réussissait pas... Il tomba sur les fesses à la renverse, heureusement pas dans l'eau et là figé, dans ces ténèbres, il n'osait plus bouger. Des yeux grands écarquillés en vain, il ne voyait rien...

~ AOOOOOOOOOOO !!!!!!!!

Cri désespéré dans un réflexe, la colère ne savait pas briser les automatismes, les liens. Rien, alors il criait plus fort...

~ AOOOOOOOOOOOOOOOOOO !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

En rafale, tant de fois qu'il en perdait son souffle, cri saccadé entre les larmes d'un enfant perdu seul dans le noir, alors nouveau réflexe, il appelait Tenzö et l'effet était toujours le même, il jonglait, tentant parfois d'autres noms et puis soudain se décidait à ramper. Faute de voir, il pouvait tâter. Pourquoi il était là tout seul ? Pourquoi ils n'étaient pas là ? Mais attend, Ao faisait sortir du feu de sa main, il s'imagina que c'était alors sa solution, il ne savait pas, pas grand chose du monde shinobi, seulement ce que Tenzö lui avait appris et quand il tenta de concentrer son chakra dans sa main... Pas de flamme, mais la douleur de sa peau qui se déchirait sous la pression d'un pic osseux qui naissait, mais l'enfant ne le voyait pas, il pouvait sentir, sentiment de peur intensifié et cette douleur à laquelle il s'habituait ne suffisait pas à faire passer sa frayeur.... Mais il avait usé de chakra, ce qui le distinguait parmi ce néant... Peut-être ce qui le sauverait bien qu'aux premiers abords ça sembla inutile...

Un bruit de pas, quand il n'avait plus assez de souffle pour crier, plus assez d'énergie pour pleurer, il leva le nez vers la direction du bruit en y croyant encore...

~ Tenzö...?

Un pas aussi franc, pas celui d'Ao, gros lourd pour ça... Il était revenu le chercher? Un sourire sur le visage de l'enfant, qui le verrait dans le noir, encore que, il faudrait que cette obscurité reste d'ailleurs. Sa main se tendait et il avançait hâté avant de trébucher... Rien à faire, il releva la tête un sourire carnassier...

Multipliant les tentatives, l’Ancien et son ombre se déployaient sur une vingtaine de mètres pour avancer en parallèle. A chaque arrêt, un sondage des environs … et aucun résultat. Un vrai malheur. Avait-on vraiment le temps de fouiller le coin pour seulement une seule personne ?! Tout enfant qu’il était, il restait un parmi tous ceux qui essayaient de fuir avec leurs pères et mères vers l’embarcation la plus proche. Parce que c’était une demande ? Parce qu’on comptait sur lui ? Une véritable folie … . Kakeshuou Samui ne comprenait pas pourquoi il s’investissait autant dans cette mission !! Etait-ce parce qu’on lui avait confié la mission de veiller sur les Shinobis et les civils en tant que Second ? Non, il n’était pas du genre à gonfler le torse suite à une promotion. Il prenait cela certes comme un privilège, mais qu’il ne mettrait pas en avant pour prouver sa supériorité. Encore que, face à un Kaguya … !

Passons, l’homme ne pouvait rester ici à se perdre en conjectures ! Là, ca ne faisait pas effet, il était temps de passer à la suite. Cela faisait presque une demi-heure qu’il courait entre rocailles et arbres de tout bois. Il avait beaucoup de responsabilités ; il ne pouvait y déroger. Il effectuera un dernier scan arrivé à cette petite colline, et s’il échoue, il retournera au camp. Il fallait encore encadrer les réfugiés, et garantir la sécurité des derniers soldats des environs. Sans personne à la tête, l’organisation pouvait s’effondrer d’elle-même et mener à une catastrophe encore plus grande. On ne peut prendre ce risque pour un gamin. Posant pied sur cette grosse roche, le Jônin renouvelait ses mudras et frappait le sol, regardant droit devant lui comme si ses yeux allaient traverser le paysage pour retrouver ce mioche. Rien sur les premières rangées d’arbres ; rien derrière la prochaine colline ; et rien en contrebas. Aucune réponse ou signature chakratique. Son clone, un peu plus bas, ne recevait pas de réponse non plus. Il n’y avait donc rien à faire ; on allait devoir abandonner les recherches là ! Trop de temps s’était écoulé, et il fallait passer à la suite. Si ca se trouve, le marmot n’était pas là.

Mais alors qu’il allait retirer ses doigts de la surface froide et humide, une secousse vint vibrer le long de ses ongles. Une réponse … . Un signal sous forme de chakra envoyé à une distance … de soixante mètres. Réponse certes faible ; mais bien réelle … . ET MERDE ! Maintenant, le quinquagénaire serait obligé de s’y rendre pour vérifier la source ! Une véritable plaie ! Rouspétant devant cette découverte, l’homme se redressait, le regard haineux, et était rejoint par son clone. Un signe de tête pour que ce dernier le suive, et voilà le duo de semblables de nouveau dans les airs pour se diriger le plus vite possible vers la source de l’appel.
En se rapprochant, il devenait de plus en plus clair de la position et de l’identité de la personne. Les cris du marmot, bien que distants, restaient tout à fait audibles. Pendant un temps étouffés par les arbres et la densité locale, les appels à l’aide étaient de plus en plus clairs au fur et à mesure de la course. Encore quelques virages, et le duo de Glace serait sur place. En peu de temps, la muraille de pierres se dressa sur le flanc de la montagne. Un écho dans les dix mètres ? En peu de temps, l’entrée de la grotte se dessinait sur la paroi. Et l’origine des pleurs se faisait de plus en plus évidente. Un moment de pause.

~ Forcément … . Il ne pouvait pas être dans un coin éclairé, facile à visiter et agréable … . Fallait qu’il soit dans une putain de grotte … .

Oui, Kakeshuou Samui peut s’avérer grossier lorsqu’il éprouve une véritable colère. En vérité, c’était étonnant qu’il ne le soit pas davantage au quotidien … . Annulant son Bunshin qui éclata en petits copeaux de glace, cela aurait pour effet de prévenir son autre création de sa position et de sa découverte. D’ici une demi-heure ou un peu plus, les deux autres gugusses l’auraient rejoint. Et, sans réel moyen de repérer ce qui tournait autour, le Jônin prenait le risque de s’aventurer dans ces lieux, plaçant un pas prudent devant l’autre … .

Les pleurnichements se faisaient plus proches. Bientôt, l’ancien combattant pourrait entrevoir la cible. Créant de fines parois de glaces sur les murs de pierre, il s’assurait que la faible lumière venant de l’extérieur se reflétait et rebondissait sur les parois pour éclairer le coin. Une quinzaine de mètres avant de voir une ombre. Minuscule et recroquevillée dans la pénombre et la fraîcheur des lieux. Un gamin emmitouflé dans des fringues trop grandes, caché dans son coin, et jouant avec ses cheveux blancs pour se rassurer. Grinçant des dents, l’ancien ne savait guère comment aborder les choses. Après tout, ils ne se connaissaient ni d’Adam ni d’Ève. Il pouvait très bien représenter un pervers qui rodait dans la montagne. Problème : le Jônin n’est pas un gars très patient. Il a beaucoup à faire, et l’encadrement de gamins perdus n’était pas sa priorité.

~ Je suis Kakeshuou Samui, et je te recherche avec Shin. On te ramène à ta mère. Allez, suis-moi, dépêche !

**Xia Chao Seng** Informations **Messages** : 1554

Non, ce n'était pas l'homme que l'enfant attendait qui fit jouer sa voix, mais un bien plus vieux, pas pour autant inconnu, mais ça ne revenait pas à l'esprit de l'enfant où l'avait-il entendu vu ? Peu importe, il était certain qu'il s'agissait d'un Kirijins et le nom Samui, tout de suite...

~ Yuki ?

Un air nié alors qu'on lui disait de se dépêcher, avant l'air mauvais, le ramener à sa mère ? Pas question, il fit la moue avant lui aussi de reprendre des décibels, bien que le son était saccadé à cause de sa précédente crise de larme.

~ Je veux pas retourner chez les parents ! Je veux voir Ao ! Tenzö ! Il a dit qu'il reviendrait, je vais nul part ! Sale emmerdeur de Samui ! Attend qu'il arrive !

Il aurait pu le retenir d'ordinaire, mais là plus fort que lui, il avait entendu tant de fois de son aîné lorsqu'il rentrait du bureau et que sa sœur Ao grognait sur le Kage qu'il était, avec toujours le même sujet : Yuki, les Samui... De cette histoire il n'avait pas compris grand chose si ce n'était, que les Samui devaient taper sur le système nerveux de son père au final... Il resserra ses bras sur son torse comme pour enlacer une forme, bien vite le vide en seule réponse, vieux réflexe encore... un autre le fit subitement se relevait pour se faufiler dans le creux de la paroi, étroite, qu'il tente de suivre le viocre ! Il rampait jusqu'à son bout dans le noir, étrangement la peur avait disparue, marre des farces, façon Ao et Hattan, cette fois il ne bougerait pas avant que le Kaguya ne soit revenu !

Une avancée rapide et soudain le vide sous sa main, un petit cri et la sensation de vide.... Et le temps qui avait continué sa route sans lui...

Petit trou noir dans son esprit alors que ses yeux finissaient par s'ouvrir à nouveau, sa tête posée sur une épaule qu'il connaissait bien, en face un tignasse blanche qui lui donnait le réflexe de tendre la main en souriant, mais vite il revenait à la réalité... Le Samui ! Quant au dénommé Shin dont il lui avait parlé, un seul lui venait à l'esprit et c'était évident qu'il n'avait aucune envie d'avoir affaire à son précepteur... Hors de question, un emmerdeur celui-là aussi, il se demandait encore pourquoi Ao lui avait mis dans les pattes ou encore pourquoi elle n'était pas encore là elle d'ailleurs et face à l'homme à la chevelure verte, il n'eut qu'un commentaire.

~ Où est Ao ? Tenzö est parti lui faire la surprise ?
~ C'était un mauvais rêve gamin, rendors toi, on part en voyage...

Murmura l'homme aux lunettes dénomée Shin et le gosse grimaça en reconnaissant sa voix...

~ Où est Tenzö ?
~ Plus là tu sais bien.
~ C'est faux !
~ Tu t'es cogné la tête c'tout...
~ Même pas vrai ! Je l'ai vu ! Je le sais !

Le médecin soupira blasé, il aurait tenté au moins... provoquant une secousse dans son dos pour calmer le morveux qui lui mettait des coups de pieds, il soupira une énième fois en capitulant...

~ Je plaisante du calme, déjà, allons retrouver Ao tu veux ? Kakeshuou-sama, vous pensez que l'évacuation de tout le monde sera possible ? Vraiment ?

L'air de rien, il avait repris sa conversation de grandes personnes, la tête de laitue et le gamin à la migraine n'y comprenait rien...

~ On va où ?...

Bonne question...

Le timing ne pouvait être plus parfait dans ce bas monde. Alors qu’il venait à la rescousse du marmot, le vieux Jônin s’était vu accueilli comme un digne sac à merde, jugé d’emblée par la nature de son Clan, de la part d’un merdeux qui ne savait même pas ce qu’était une dent ! Pourtant, si un tel discours devait continuer, il était évident qu’il risquait d’en perdre une ou deux. Ayant attendu que l’enfant fasse un geste dans son sens, le quinquagénaire était resté froid ; il s’était présenté, avait expliqué la situation, et le gamin n’avait rien voulu entendre. Quoi : tu veux une tétine avec un câlin et une nouvelle couche ? Des gens meurent dehors pendant que je me crève à te retrouver. Peu importe ton éducation pitoyable, je ne vais pas attendre ici pendant vingt ans, afin que « Le petit prince » daigne s’agiter et veuille bien se tirer de là !

Mais le destin, la temporalité des Êtres de cet univers, ou toute divinité qui sied à vos fesses, avait décidé de se manifester au bon moment. Alors que Kakeshuou Samui allait passer à la vitesse supérieure et se montrer bien moins compréhensif, le morveux titubait, faisait un ou deux pas de côté … et finissait avec une belle bosse ! De quoi l’envoyer directement au tapis ! Pas bien solide, le gaillard … . Enfin bref, inutile de perdre davantage de temps ; les circonstances ne permettaient pas de s’amuser en forêt et de faire un feu en attendant des papillons. Attrapant nonchalamment le bambin par le col, l’ancien le plaça sur son dos, le soutenant par ses bras, et prit la direction de la sortie.

Peu de temps plus tard, l’étrange duo était rejoint par le dénommé Shin. Celui-ci, revenu après des informations transmises par le Clone de Glace, avait appris pour la découverte ; ne lui restait plus qu’à se diriger vers le camp retranché, pour retrouver le vétéran. Ce qu’il fit en chemin, sans trop de difficultés. Bien que sur un pas léger de course, l’ancien n’allait pas à pleine vitesse. Afin d’assurer un voyage qui ne serait pas trop pénible, il devait être sûr que l’enfant ne se réveillerait pas et n’en ferait pas des siennes. Il serait bien triste et contraignant que cette mission de récupération finisse en assassinat. Pourtant, au vu de l’éducation de ce sale morveux, la chose n’était pas inenvisageable … . Mais désormais, le Gardien du môme était là ; tout débordement était impossible. Dommage … .

Tentant de rassurer le gamin, le vieux Lion des Neiges en apprenait davantage sur les pratiques des Kaguya. Le mensonge, n’est-ce pas ? Ayant déjà parcouru les différents lieux d’affrontements, et ayant relevé plusieurs témoignages, Kakeshuou savait bien que l’ancien Mizukage, Tenzö Kaguya, était sur la liste des assaillants. Un véritable affront à tout ce qu’il était sensé défendre jusqu’à présent ; et une injure sans nom pour les hommes qui l’avaient affronté. La seule question maintenant était de savoir quoi faire. Shin optait pour la cache de la vérité, afin de ne pas perturber l’enfant, sans doute. Mauvais choix : ce gamin était un Kaguya, il y avait plus d’os dans ce corps que de cervelle ; prédisposition génétique. Et puis, étant donné le background familial, il y avait fort à parier qu’il deviendrait un cas difficile à manœuvrer à l’avenir.
Ne tenant pas à s’impliquer dans cette discussion qui ne le regardait pas, le Jônin maintenait son allure trottinante, afin d’atteindre le camp sans trop tarder. Il fut ramené dans le groupe par une question de son camarade. Encore une ? Celui à qui tu t’adresses n’est pas Dieu : il ne peut pas toujours avoir réponse à tout ce que tu désires ! Mais c’était les circonstances qui rendaient Kakeshuou aussi peu agréable et grincheux … ou pas ? Cela ne l’empêchait pas de faire un constat.

~ Pour l’instant, la question n’est pas de savoir si l’on peut sauver tout le monde, mais combien peut-on en sauver. Des équipes ont été envoyées vers le littoral pour réserver des embarcations et empêcher un mouvement de masse. Mais il est impossible de prévenir les évènements à venir. On ne sait même pas si les Furyou ont quitté l’île … . Ils pourraient frapper à tout moment … .

Dans cette foulée, la team arrivait bientôt en vue du campement de blessés – leur point de départ – et les clameurs et cris se faisaient enfin audibles. Ne freinant pas pour autant, Kakeshuou Samui reprenait progressivement son rôle à l’approche des lieux. Ici, il n’était plus seulement haut gradé du Village ; il était Second, en charge de l’évacuation. Et il ne pouvait se permettre de faillir à sa mission. S’accordant une halte à l’orée de la clairière où étaient réunis les autres Ninjas, il passait le gamin à son tuteur, et donnait les consignes de première urgence.

~ Ne perdez pas de temps, foncez immédiatement sur les rives. Passe par les petits sentiers ; ils sont certes isolés, mais moins empruntés par ce peuple en fuite. Et il n’y a que très peu de chances que vous soyez pris pour cible sur un terrain aussi facilement découvert. Mon Clone de Glace vous accompagnera jusqu’à la rive. Shin, emmène ce petit et allez sur le Continent. Là-bas, nous déciderons de notre avenir.

Un regard froid et implacable sur l’enfant. Un instant d’hésitation … et c’est cette bonne vieille main bourrue qui se pose sur la chevelure blanche du marmot. Une caresse animale rugueuse, sans amour mais sans méchanceté. Une façon bien à lui d’encourager le gamin à ne pas désespérer.

~ Vous allez partir vers de nouvelles terres … . Vous allez quitter le Pays de l’Eau. Tu es certes né ici, mais tu dois comprendre que l’Homme doit parfois fuir pour survivre. Découvre le monde, grandis … deviens un Ninja digne de Kiri. Et rêve à un futur où nous reconstruirons notre Village et notre puissance … .

Sur ces paroles, l’homme plongeait son regard une dernière fois dans celui de Shin. Un signe de tête en guise de ‘salut, bonne chance, et tout le reste’, et l’homme repartait d’un pas énergique vers les Siens. Il y avait encore beaucoup à faire. Beaucoup à faire pour sauver un peuple en exil … .

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