Important:

Deux ans. Déjà.

Cela fait déjà deux ans que je suis parti, suite à un accord avec le Godaime. J’ai été détruit psychologiquement, le sort s’est acharné contre moi peu de temps avant mon départ… Il m’a été impossible d’encaisser toute cette souffrance. La seule personne au courant de tout ça a été ce Hayashi, et j’ai pu m’arranger avec lui pour m’exiler durant une période indéterminée. Honnêtement, lorsque j’ai obtenu ce droit, je ne pensais pas que je resterais aussi longtemps coupé de ce monde qui est le mien. Et surtout… Jamais je n’aurais pensé rester aussi longtemps à une telle distance de ma famille, de ce village qui m’a tant offert. L’excuse de la mission importante qui justifiait mon absence ne tient sûrement plus la route maintenant. Une mission qui durerait deux années… Seul… Ce serait inconcevable. Du coup, je ne sais pas du tout comment je serais reçu à mon retour. Un revenant qu’on pensait mort ? Un traître ? Un parfait inconnu qu’on ne reconnait même plus ? Dur à savoir. Tout dépend de Daiki là pour le coup. Si je n’ai eu aucune nouvelle de lui… C’est que ça devrait aller. Ou qu’au contraire, c’est que ça va mal. Impossible à savoir.

En tout cas, cet exil m’a été bien plus que bénéfique. Bien que douloureux au départ. J’ai fini par me libérer de toute cette souffrance qui a suivi mes découvertes sur mes parents, la mort de mon frère, et celle de mes deux élèves. J’ai été livré à moi-même pendant ces deux années… Exactement comme toutes celles que j’ai passées avant d’intégrer Konoha. C’était dur, mais j’en reviens grandi, libéré. Et surtout, j’ai acquis ce qui me tenait le plus à cœur… À force d’enquêtes, et d’obstination, j’y suis enfin parvenu. L’Edo Tensei était mien. Toutes les informations que j’avais engrangées sur le sujet depuis mes débuts en tant que shinobis ont enfin porté leurs fruits. Tout comme le second Kazekage, je suis parvenu à maîtriser cette technique interdite. Deux ans n’ont pas été de trop pour maîtriser toutes les ficelles de cette technique bien particulière, en plus de me remettre de tous mes troubles.

Néanmoins, je ne m’en suis toujours pas servi sérieusement. Mis à part des expériences sans grande importance, je n’ai encore jamais exploité ce pouvoir comme je le souhaitais : redonner la vie à ceux que j’ai perdus. Pourquoi ça ? Tout simplement, car le moment n’était pas venu. Qui sait… Je peux peut-être en apprendre encore beaucoup sur l’Edo Tensei, pour enfin parvenir à une résurrection complète. Il est absolument hors de question que je tente quelque chose d’imparfait sur eux. J’ai encore beaucoup à apprendre en la matière. Durant ces deux années, j’ai fait un pas considérable dans l’avancée de mon projet. Ce n’était plus qu’une question de temps…

En tout cas, il y a maintenant autre chose à laquelle je pense. Retourner à Konoha. Le moment est enfin venu pour moi de rentrer au bercail, de retrouver tous ces gens que j’ai quittés du jour au lendemain. Comprendront-ils ? Je n’en ai absolument aucune idée. Le village a du bien changé depuis tout ce temps… Je crois bien que je rencontrerais quelques surprises. Pas trop j’espère… À moins qu’elles soient vraiment bonnes. Si j’apprends par exemple que mon marchand de glaces fétiches est décédé, je migre à Kumo… Ou pas. Hors de question que je déménage à Kumo. Plutôt crever.

J’approchais donc de Konoha… Tout ce long voyage… Ne m’a absolument pas fatigué. Bah ouais, faut pas rêver quoi. Je suis increvable. Ouais… Bon, ok. J’ai fait tout le voyage sur mon piaf géant revenu des entrailles de l’Enfer. Il est bien plus rapide, et beaucoup moins fatigant. Je n’allais pas me gêner quoi.

Dans moins de deux minutes, je devrais apercevoir Konoha. J’avais hâte, vraiment hâte. Je ne ressentais aucune crainte, aucune tension... Relaxé. Voilà dans quel état je me trouvais. Le serais-je pour longtemps encore ? J’allais le savoir bien vite. L’oiseau descendit, pour se rapprocher de la terre ferme, un peu devant l’entrée du village. Excité comme une puce, ma main droite se plaqua sur le dos de l’oiseau. Forçant sur lui, je me jetais vers l’avant, atterrissant au sol, accroupi. Me relevant en me dépoussiérant les vêtements, je regardais avec nostalgie devant moi. Il y avait déjà quelques gardes aux portes, devant moi, tandis que l’oiseau se posait au sol, à mes côtés.


- Helloooooooo Konoha ! Je suis enfin de retour. On va faire la fête toute la nuit, ça vous branche ?


Pour l’instant, je ne voyais aucune tête connue. J’avais espoir de voir directement quelqu’un qui m’est connu, ça m’aurait évité de raconter ma vie pour me présenter quoi. C’est chiant ça, vous ne pensez pas ? Posant ma main gauche sur la tête de l’oiseau géant, je le fis rentrer dans son sceau.


- Bah allez quoi. Faites au moins semblant d’être content de me revoir, j’sais pas moi. On dirait presque que je me suis trompé de village là. Où qu’ils sont, tous ? Oh, attendez. C’est mieux comme ça ?


Cherchant dans mon sac, j’en sortis mon vieux bandeau de Konohajin. Voilà une éternité que j’avais l’impression de ne plus l’avoir mis… ‘Fin, en même temps, ça fait vraiment une éternité. Je le mis autour de la taille, comme avant, puis je regardais ceux qui étaient devant, un regard malicieux, les bras croisés. Inutile d’en rajouter.

C’est la crise. Mes supérieurs ont dû penser que c’était pas drôle de me laisser un jour de repos. Voilà pourquoi ils m’ont convié à faire une journée de garde aux remparts du village. Après tout, c’est majoritairement des chunin que l’on envoie faire ça, alors c’est un petit normal. N’empêche que ça me fait quand même bien chier ! Ma mère était libre aussi en plus. Elle aura pu m’apprendre un nouveau jutsu ou m’aider à maîtriser complètement la possession totale de personne sans transfert. Bah nan, je vais devoir aller me faire chier pendant toute la journée à demander « Qui êtes-vous » pendant toute la journée.

Motivé comme jamais, je mets pas moins de trois quarts d’heure à sortir de mon lit. Comme pour chaque mission, je fais mon trajet habituel. Douche, manger, habillage, coiffage, maquillage, remanger. Oui oui, moi je mange deux fois le matin. Que voulez-vous, le temps de me préparer, j’ai déjà de nouveau faim ! Il ne faut pas croire que je suis une crève-la-dalle, juste parce que je suis maigre. C’est juste qu’être kunoichi, ça entretient la silhouette ! Sans ça, je ferais le double de la doyenne Akimichi. Ouais nan quand même pas…

Bref, une fois au summum de ma beauté, je prends la porte, au sens figuré. Bien évidemment, j’ai pris bien soin de laisser un mot à mes parents qui sont encore en train de dormir. Pas qu’ils dorment tard, non… Juste qu’il n’est que 7 heures du matin. Je vous laisse faire le calcule pour comprendre à quelle heure je me suis réveillé ce matin. Heureusement, il ne me suffit que de 5 minutes pour arriver aux remparts du village ou d’autres Shinobi m’attendaient pour aller dormir. Soyons optimiste, je ne fais pas la garde de nuit !

La matinée passe très très très très lentement. Vous voyez… quand je m’ennuie, je me plonge dans mes souvenirs. Sauf que là… BAH JE PEUX PAS. Sinon on va dire que je dors au lieu de surveiller ! M’énervent les gens qui savent même pas faire la différence entre dormir et plongeon dans les souvenirs ! Du coup je suis resté comme une conne à compter le nombre d'arbres que mes yeux m’autorisent à voir à l’horizon. Le seul moment intéressant, c’est au moment du repas… et encore. Mes camarades de garde ne sont pas bavards du tout.

Mais alors que je suis à mon 283 arbres, je vois un point noir dans les airs qui se rapproche. Au fur et à mesure des secondes, je le vois grossir. Je comprends au bon d’un moment qu’il s’agit d’un énorme oiseau… C’EST QUOI CE BORDEL ? Une attaque ? Je fais quoi . WAT WAT WAT ! –Implosion mentale– Je je je……

Le problème est vite réglé quand la grosse bébête se pose au sol, juste devant les portes. Au moins, je ne suis pas la seule sur le cul. Aucun de nous ne réagit face à ce petit garçon qui vient juste de descendre d’un oiseau qui paraît… mort. Oui mort. Genre il lui manque des bouts de chaire. Pourtant, il a l’air de très bien se porter… Faut que l’un de nous réagisse. Tout en écoutant ce que dit le gamin, je descends à sa rencontre, sans trop m’approcher de l’oiseau. Il parle de faire la fête et de retour… Ce gamin serait l’un nôtre notre ?

Ce gamin est vraiment bizarre. L’oiseau qu’il chevauchait à disparu au moment où il a posé sa main dessus… Une invocation donc… MAIS DEPUIS QUAND ON INVOQUE DES TRUCS MORTS ? Nan mais faut arrêter les conneries ! Il continue dans son discours, comme si nous étions ses potes et finit par sortir quelque chose de son sac. Un bandeau de Konoha…

- Je… Avant d’être aussi familier il serait peut-être utile de nous donner ton identité non… ?

C’est comme si je me ramenais à Kiri en criant qu’on va tous se baigner ensemble en balançant des raz-de-marée partout…

- Surtout qu’avec ton sorte de piaf là… On aurait très bien pu prendre tout ça pour une attaque.

Une fois que j’aurais son identité, je n’aurais qu’à vérifier sur nos registres pour voir qui il est et s’il n’est pas un déserteur de Konoha.

PNJ:

Non mais, sérieux. C’est quoi ce silence de mort là ? Leurs cervelles ont l’air d’être aussi désertes que Suna. Je ne sais pas trop ce qu’il se passe en fait. C’est quoi leur problème ? J’ai été annoncé comme étant mort, ou bien personne ne me reconnaissait ? Attendez. Vous voulez dire que j’aurais perdu ma popularité ? Moi ? C’est insensé, je ne peux y croire. Non, c’est tout simplement impossible. Que dis-je. C’est inadmissible, inacceptable, intolérable ! Ils vont subir mon courroux animé par le torrent de tristesse qui secoue mon petit corps en mousse. Ohhh ! Je suis si blessé, si outré, si désemparé… !

Comment ça, j’en fais trop ? Mais je vous emmerde.

Et là… L’impensable eut lieu. Une voix. Une voix ! Oui ! On me parle. Je n’y croyais plus. La pénurie de cordes vocales n’a dont pas encore totalement affecté Konoha. Tant mieux. J’observais avec attention la jeune femme qui m’avait adressé la parole. Elle avait des cheveux… Ouais non on s’en fout. Ce n’est pas ça qui m’a le plus interpellé chez elle. Non. Ce qu’il m’a le plus surpris, c’est le cache-œil qu’elle arborait à son œil gauche. Wait. Encore quelqu’un de borgne ici ? Mais c’est une épidémie ma parole, à croire qu’il n’y a que de ça à Konoha. J’suis sûr que c’est un sournois pacte qu’organisent les Kage de chaque génération pour nous fourcher un œil. Oui. Ou plutôt, c’est une malédiction. C’est vrai quoi. Ou alors, ils m’ont remplacé par elle. Ah non. Le borgne ici, c’est moi. Et ce n’est pas négociable. Je compte bien récupérer mon grade, et éjecter cette usurpatrice de mon village. Nan mais oh.

Et le plus triste dans tout ça, c’est qu’elle me demande mon identité. C’est vraiment étrange de se dire que plus personne ne nous reconnait… Même chez soi. Ça me fait tout mal à mon petit cœur. Oui, ici. Ah non, il est à gauche. Rhoo c’est bon. Assez interloqué par tout ça, je sortis un petit miroir portatif de mes affaires, pour me regarder. Oui, car pour s’assurer d’avoir la classe dans n’importe quelle situation, j’ai besoin de m’assurer constamment que je suis assez beau et bien coiffé. Enfin bref. J’ai tant changé que ça en deux ans ? Ou l’on m’a simplement oublié ? Sans aucune prétention de ma part –pour une fois-, je ne pense pas que l’on puisse m’oublier si facilement… J’ai quand même fait pas mal de bêtises ici, plus jeune, et je me suis fait ma petite réputation en tant que ninja même. Je suis aussi célèbre que le Hokage. Et le pire dans tout ça, c’est que mes chevilles ne gonflent même pas.

Rangeant mon petit accessoire, j’enchaînai.


- Ainsi donc, on m’a oublié. Je me demande bien quel fléau a pu arriver à Konoha pour qu’on en vienne à oublier mon existence même. Bah, j’trouverai bien quelqu’un… Sinon, moi c’est Aku. Et ce que tu viens de voir, c’est Raven, mon petit corbeau domestique. Ne t’en fais pas, il ne mord que quand je le lui ordonne, et je ne compte pas vous attaquer. Loin de là.


Le truc, c’est que s’ils ne savent même pas qui je suis… je vais devoir m’expliquer sur ma présence ici. À moins que mon nom provoque un déclic chez les quelques ninjas présents ici. Il n’y en avait pas des masses, certes, mais… J’avais espoir que quelqu’un me flatte en me reconnaissant. Eh bah c’est raté. Grrr.

Comment tout leur expliquer ? C’est que ça va être fatigant ! Et surtout, tant que je ne vois pas Daiki, je ne peux pas vraiment savoir ce qu’il a raconté, si le coup de la mission tient toujours. Il m’a fallu deux ans pour faire tout ce que j’ai à faire… Une mission qui dure deux ans, c’est difficilement croyable. Et même si ça peut passer… Jamais je ne supporterais le fait de dire que j’ai mis deux ans à accomplir une mission. Le peu de réputation qu’il me reste volerait aussitôt en éclats… Brrr, j’en tremble même. Boarf. Tant pis. Maintenant que je suis de retour, je n’ai pas grand-chose à cacher. C’était surtout pour que l’on me fiche la paix après tout.


- Je vais être franc, j’ignore complètement comment je suis considéré ici. En mission, disparu de guerre, déserteur, mort… Là, ça serait plus à vous de me le dire. Mais bon, si vous ne me reconnaissez pas, je ne pense pas être recherché. C’est rassurant. En tout cas, j’ai juste eu l’autorisation de « disparaitre » pour quelques temps. Je ne m’attarderai pas trop dans les détails ; je suis parti il y a à peu près deux ans, sous l’autorisation de Daiki-sama, pour des raisons qui n’engagent que moi. S’il a tenu son engagement, je devrais être considéré en mission depuis tout ce temps, pour ne pas que je sois dérangé.


Prenant une légère inspiration, je repris.


- J’imagine que cet alibi ne tient plus la route depuis le temps. Je ne suis pas du genre à mettre autant de temps pour accomplir ma mission, quoi. Faut voir ce qu’il a décidé le Hokage à ce sujet. Et comme je n’ai pas eu de nouvelles de lui, je vous avouerai que je suis un peu dans l’ignorance.


Il est bien vrai que cette excuse ne pouvait plus tenir la route. Comment un être supérieur tel que moi pourrait mettre deux ans pour une simple mission ? Ce serait insensé. Je suis de loin supérieur à bon nombre de mortels. Voire plus.


- M’enfin. J’aimerais donc le rencontrer pour lui annoncer mon retour, et être fixé sur ce qu’il s’est passé durant mon absence, aussi bien à mon sujet, qu’à celui du village.


Akubouille. Ouais nan, quand même pas. Pas besoin de supplier non plus… !

Je rêve ou… il vient de sortir un miroir pour se regarder ? Bah voyons ! Un gamin soucieux de son apparence et qui nous sort des oiseaux crevés. Qu’ai-je fait au bon Dieu pour devoir m’occuper de ça ? Je le fixe alors, de mon seul œil valide. Cheveux blancs, sûrement plus jeune que moi. Cependant, il dégage un puissant chakra. Largement supérieur au mien. C’est alors qu’il reprend la parole sous mon regard inquisiteur. Après une brève jérémiade concernant le fait qu’on ne le reconnaît pas, il me décline enfin son identité. Il me donne en passant le nom de son piaf, qui serait selon lui domestique. Il précise même qu’il ne compte pas nous attaquer. Trop mignon. Qu’il essaie pour voir.

Sans plus attendre, je me retourne en faisant signe à un de mes collègues. Ce dernier sait immédiatement ce que je veux. Il n’a qu’à aller voir dans le registre qui est « Aku ». Cependant, je n’ai pas le temps d’en placer une qu’il reprend aussitôt. Monsieur se décide à être franc. Bah vas-y, ça évitera qu’on perde tous les deux notre temps. Pourtant, la suite de son discours m’intrigue fortement. Il ne sait lui-même pas comment il est considéré à Konoha. Il propose même l’hypothèse d’être un déserteur. Quel étrange personnage…

Il continue en m’expliquant qu’il s’est absenté il y a environ deux ans avec l’autorisation du Godaime, Hayashi Daiki. Ils auraient eu comme un accord. Voilà quelque chose qui dépasse mon domaine de compétence. Des accords confidentiels concluent entre un Kage et… Bah je sais toujours pas qui il est en fait. Croisant les bras, je le laisse terminer. Il m’avoue ne pas avoir de nouvel de Daiki… Normal j’ai envie de dire puisqu’il est mort. Il termine en me demandant de le laisser voir le Godaime pour discuter de la suite. Je soupire alors un bon coup en fixant le sol. Pourquoi est-ce à moi d’annoncer la mort d’une personne ?

- Le Godaime Hokage, Hayashi Daiki est décédé.

Je relève alors mon visage vers l’intéressé, un regard désolé pointé vers sa petite tête. Certes je n’ai pas encore eu confirmation de son identité, mais je doute que quelqu’un soit assez tordu pour inventer une telle histoire. Voilà pourquoi je décide de le croire jusqu’à preuve du contraire.

- Il a été tué par Meteora il y a environ un an et demi, lors d’une attaque de nukenin sur le village. Son remplaçant n’est autre que celui qui a Vaincu l’assassin du Godaime, Myakudou Onpu, maintenant Rokudaime Hokage. C’est avec lui qu’il faut voir pour la suite.

Je n’ai même pas le temps de terminé que mon collègue revient avec une feuille. Sur le bout de papier, la photo du gamin avec marquer en gros « AKU – JONIN DE KONOHA ». C’est une blague… ? Ce petit garçon est déjà Jonin . Le pire c’est qu’il l’était déjà il y a deux ans. Je suis face à un véritable génie. Le reste des informations me fait comprendre d’où vient l’oiseau mort. En plus d’être Jonin, ce petit garçon haut de trois pommes maîtriserait parfaitement la nécromancie et l’affinité du sang.

- Excusez mon impolitesse, je ne pensais pas que vous étiez un de mes supérieurs.

J’espère ne pas avoir de problème vu comment je l’ai accueilli… Ce petit est impressionnant. En signe de respect, je m’incline face à lui. Je reprends alors pour lui annoncer quelque chose qu’il ne va pas forcément apprécier.

- Par contre, l’Hokage est en déplacement pour quelques jours donc il vous est impossible de le voir maintenant. Cependant... il est précisé dans nos registres que nous devons vous ouvrir les portes de Konoha sans crainte.

Je pointe alors les portes de Konoha pour lier le geste à la parole. Mais soudainement, je capte quelque chose d’important. Quelle conne je suis ! Je ne me suis même pas présenté !

- Oh pardonnez-moi, j’ai oublié de me présenter ! Je m’appelle Natsumi, du clan Yamanaka et chunin affecté aux portes pour aujourd’hui. Si jamais vous avez des questions, je suis toute ouïe.

Bah quoi ? Il faut bien que je me rattrape pour l’avoir agressé alors qu’il m’est supérieur autant en grade qu’en force, sans oublier qu’il rentre au village après deux ans loin de ses terres.

PNJ:

Hm… Oui. C’est ennuyeux ça comme histoire. Daiki serait donc mort. Ah, merde. Ce n’est pas très pratique ça. Il n’aurait pas pu attendre un tout petit peu avant de mourir ? J’sais pas quoi. Il me met un peu dans le caca là. Et pas qu’un peu ! Je n’avais plus qu’à espérer que les gens qui sont présents devant moi vont me croire quoi. Parce que si je suis maintenant considéré comme un déserteur, ça ne va pas arranger mon cas. Mais genre, vraiment pas. Sinon, mis à part ça, la mort de Daiki ne m’affectait pas plus que ça… Il n’y avait pas à afficher cette tête de chien battu là. Certes, ça ne m’arrangeait pas trop. Et j’ai même appris quelque chose d’intéressant à savoir : Meteora semblait toujours sévir. Même si ça ne datait pas d’hier, il a quand même tué un Hokage… Décidément, cette bête savait attirer l’attention sur elle. Il devrait m’apprendre, vu ma chute de popularité.

Néanmoins, le plus surprenant était la suite. Le nouveau Hokage… On’ ? C’est sérieux ? Ah bah ça… Je ne m’y attendais pas trop ! Mais c’est génial ça ! Avec lui à la tête du village, je peux prédire que de beaux jours nous attendent. Seulement, avant que je ne puisse exprimer ma joie, je vis quelqu’un approcher. Lui, il est parti quelques minutes plus tôt. Il revenait avec un dossier en main, sans doute l mien. J’aurais pu m’inquiéter un peu de ce qu’il pouvait contenir, mais… J’imagine que On’ ne m’a pas classé comme étant un déserteur. C’aurait été Miko ou Raki à sa place peut-être bien… Non mais qu’est-ce que je dis, moi… Genre, Raki Hokage, la blague. Je n’ose même pas imaginer ce que ça donnerait. Tant il irait prendre le thé avec un Furyou lui, pour ne pas se battre.

Celle avec qui je discutais s’excusa subitement, allant même jusqu’à s’incliner. Elle s’était même mise à me vouvoyer… Ah non. Tout mais pas ça. Déjà que je vis très mal le fait de vieillir, alors qu’on ne commence pas à me vouvoyer… Par pitié ! Et, suite à ça, elle m’annonça encore une nouvelle. Décidément, il semblerait que je sois tombé sur la bonne personne… Avec elle, j’avais un peu tout ce que je devais savoir. Ce n’est pas plus mal. Seulement, j’aurais espéré qu’il n’y ait pas le besoin de me donner cette information-là… On’ serait à l’extérieur du village ? Me dites pas qu’il est en tournée. Moi qui ne voulais pas rater un seul de ses concerts… Ce n’est peut-être pas trop tard ? Enfin quoique si. Et puis, ce n’était pas non plus ma priorité… Ou alors… Voyage de noces avec Maïka. Kyaaaaaaaaaa c’est meugnon. J’espère ne pas avoir raté leur mariage tout de même ! Je m’en voudrais… Bon encore, l’avantage c’est que je pouvais rentrer. Merci mon dossier… !

La kunoichi continua sur sa lancée. Une nouvelle fois, elle s’excusa. Ma parole, elle passe sa vie à s’excuser celle-là… Heureusement qu’elle ne venait pas d’apprendre que j’étais l’empereur du pays du feu. Elle m’aurait léché les pieds à l’occasion… Ce coup-ci en tout cas, c’était de ne pas s’être présenté. Elle le fit donc… Yamanaka Natsumi. Une Yamanaka… Danger. Danger. DANGER ! En entendant ça, un nom me vint tout de suite à l’esprit : Kyara. Il faut croire que ces deux ans d’absence ne m’ont pas réellement guéri de cette peur-là… Elle est flippante cette gamine. Pour de bon. J’espère que cette Natsumi n’est pas en réalité comme elle… Tant c’est sa grande-sœur. Brrr. Mais avant tout, j’ai quelque chose à… A régler.

D’un sourire totalement innocent, je la regardais. Droit dans les yeux. Ou plutôt pour nous deux… Droit dans l’œil.


- Tu t’excuses encore une fois, et je te fais enfermer. Compris ?


Je laissais quelques secondes s’écouler dans le plus grand des silences, avant de reprendre en rigolant.


- Alors, t’en penses quoi ? Pas du tout crédible, n’est-ce pas ? Tu vois que le respect que tu me portes n’a pas de raison d’être, tu ne sais même pas si j’en suis digne. Je ne suis ton supérieur que sur le papier. Avec moi, pas de manière, pas de courbette, et surtout… Ne jamais me vouvoyer. Ça me vieillit. Et j’n’aime pas ça. Pigé Nat’ ?


Petit surnom perso, en espérant qu’elle n’y voit aucun inconvénient. Claquant des doigts, je la pointais de l’index. Puis, regardant le sol, je vis que je n’avais toujours pas franchi la frontière entre Konoha et l’extérieur. D’un bond, mes pieds atterrirent de l’autre côté. Levant les mains, dans la position de l’étoile, je criais de joie un bon coup.


- Donc… On’ est devenu Hokage ? Hm… J’pourrais peut-être en tirer quelques avantages… Ahem, rien. Oui donc, c’est super ça ! Et dire que je m’inquiétais pour le village...


Il est vrai qu’il mérite amplement sa place. Konoha pouvait dormir sur ses deux oreilles tant qu’il est là. D’ailleurs, j’ai hâte de le revoir lui aussi. Il me manque assez. C’est vrai que j’aurais au moins pu le prévenir lui… Tant il s’inquiète pour son petit Aku là, en ce moment même ! Ou tant il m’a lui aussi oublié. Là par contre, je le prendrais très mal. Je serais même prêt à faire un coup d’état. Oui, à ce point.


- Par contre, c’est dommage qu’il ne soit pas là, ça ne m’arrange pas trop. Sais-tu où il est, et quand il va revenir ? Heureusement que je peux rentrer en tout cas, je n’aurais pas apprécié repartir bredouille.


Ne lui laissant même pas le temps de répondre, j'enchaînai avec une petite proposition bien à moi.


- En attendant, ça te dit d’aller manger une glace ? Y a un marchand que je meeeeuuuure d’envie de revoir. Et lui aussi le sera sûrement. Il sait que grâce à moi, il va renflouer ses caisses à la vitesse grand V. Du coup, j’pense pouvoir négocier pour avoir des glaces gratuites, juste pour fêter mon retour !


Sans attendre sa réponse, je m’avançais, en lui attrapant la main au passage. D’une voix basse, pour que personne mis à part elle ne m’entende, je repris.


- J’ai en effet quelques questions à te poser. Tu m’as l’air d’être une personne de confiance et qui semble savoir beaucoup de choses. Mais je n’ai pas besoin que les autres entendent. Ah, et si on te reproche d’avoir quitté ton poste, je m’arrangerai pour en prendre l’entière responsabilité. Ça te va Nat’ ?

Ah… euh… WAT ? J’ai bien entendu là ? Si je m’excuse encore une fois… il me fait enfermer. Sur le coup, je reste là, à le fixer avec des yeux gros comme des soucoupes. Ce gamin est définitivement énormément vraiment bizarre. Déjà c’est un jonin, de deux il se balade sur un oiseau mort et de trois… il me menace de m’enfermer si je continue de m’excuser. Seulement voilà, monsieur reprend quelques secondes plus tard en rigolant. Lui-même ne se trouve pas crédible et me demande d’arrêter les courbettes. Le pire vient à la fin de sa phrase quand il me donne un petit surnom… Nat… Sur le coup, je ne sais pas quoi dire.

On dirait bien que ce n’est pas que physiquement que c’est un gamin. Comme si on jouait à un jeu, monsieur pousse un cri de joie après avoir franchi la limite qui mène à konoha d’un seul bond. Que dire face à un tel spectacle ? Encore une fois, je reste muette, ne sachant pas vraiment quoi faire ou dire. C’est comme si j’étais dans un rêve éveillé où il nous arrive beaucoup de choses incompréhensibles. Il continue ensuite à parler, plus à lui-même qu’à moi. Comme s'il venait tout juste de capter toute l’explication que je lui ai fournie tout à l’heure.

Heureusement, il me pose une question auquel j’ai la réponse. Voilà qui devrait me replonger un peu dans la situation actuelle au lieu de n’être que simple spectatrice. Oui mais non. Il ne me laisse pas le temps d’en placer une ce gamin ! Je vais finir par prendre possession de sa bouche pour qu’il se taise moi je vous dis. Le pire, c’est que cette fois-ci, il me propose d’aller bouffer une glace… Comme quoi il pourrait peut-être nous en choper gratuitement. Attendez… il est au courant que je suis de garde là ? Enfin… oh et puis merde. Ce gamin est incompréhensible.

- Mais c’est que…

MAIS LAISSE-MOI PARLER PETIT CON. Monsieur ne me laisse pas le choix on dirait puisqu’il m’agrippe la main et m’entraîne dans son déplacement. Il finit par chuchoter qu’il a en effet des questions à me poser et qu’il assumera toutes les responsabilités au fait que j’ai quitté mon poste. Je ne sais pas vous, mais moi j’appelle ça du kidnapping, ni plus, ni moins. Ouais mais nan… je serais pas crédible si je sors à mes supérieurs que je me suis fait kidnapper par un gamin manipulateur de zombie et bouffeur de glace… Non décidément, je ne peux rien faire à part me plier au désir d’Aku.

- Je ne suis pas sûr que ce soit raisonnable que je quitte mon poste comme ça, mais bon… Si tu insistes. Après tout, c’est moi qui t’ai proposé de répondre à toutes tes questions.

Alors que nous marchons dans les rues de Konoha, je m’applique à répondre à sa question précédemment posée.

- On’ est à un sommet des Kage à Suna. Selon le peu d’information que j’ai, il semblerait que ce soit la Godaime Kazekage, alias Habashi Zanshi, qui ait demandé aux Kage de se réunir. À mon avis, c’est pour stopper de la guerre qui n’a plus vraiment lieu d’être, puisqu’elle a été orchestrée par l'Homme masqué, aussi connu sous le nom de Kyoshi Rei, le Yondaime Kazekage.

Voilà tout ce que je sais, ce qui est déjà pas mal au vu de mon simple grade de chûnin.

- Il devrait être rentré dans moins d’une semaine je suppose. Après, il va falloir que tu te cases dans son emploi du temps… ces derniers temps, il est plutôt occupé. Beaucoup de choses bougent en ce moment.

Le temps que je lui explique tout, nous arrivons dans une ruelle que je n’ai pas l’habitude de traverser. Au loin, je vois un marchand de glaces avec une certaine foule faisant la queue devant. En cette saison d’été, tout le monde veut des glaces, et on dirait que celui-là marche plutôt bien.

- C’est celui-là ? La queue est énorme… t’es sûr de vouloir en prendre une ici...?

Au pire y'en a un juste devant l’entrée du quartier Yamanaka alors bon…