Cette journée va être décisive. Jamais je n’ai autant stressé de ma petite vie de kunoichi. Depuis déjà trois semaines, j’ai été promu chunin du village de Konoha. Après cela, mes amies mon fait un relooking et j’ai développé de nouveau jutsu pour être digne de mon nouveau grade. Autrement dit, ma vie est passée à la vitesse supérieure depuis environ un mois. Pendant cette période, je n’ai quasiment vu personne. Que ce soit Natsuki, Rin ou encore Ryosei. Je ne sais même pas ce qu’ils sont devenu, sauf peut-être pour Rin et Ryosei. Je sais juste qu’ils étaient au front il y a peu… Peut-être devrais-je prendre des nouvelles d’eux ? Qui sait, peut-être qu’ils ont été blessé lors de cette guerre.

Enfin bref, je stresse tellement que je dérive du véritable sujet. Je reprends. Aujourd’hui est un grand jour. Je vais rencontrer pour la première fois le Rokudaime Hokage. Du moins je vais essayer. Idiote que je suis, je n’ai pas pensé à prendre un rendez-vous, du coup je vais peut-être me faire renvoyer chier, mais qui ne tente rien n’a rien non ? C’est justement pour ça que je suis en route pour le palais de l’ombre de la feuille. Avec un peu de chance, il sera dans son bureau et libre. Si ce n’est pas le cas, je ferais bien attention de prendre un rendez-vous… Le plus rapidement possible. J’ai tellement de choses à lui demander… Tellement de choses qui me troublent chaque jour. L’une des principales n’est autre que la bête que j’ai croisée en ville il y a quelques mois. Kenji qu’elle s’appelait.

Une fois arrivé à ma destination, je me dirige immédiatement vers la sorte de secrétaire d’Onpu. D’un ton neutre, je lui demande si l’Hokage est ici.

- Excusez-moi, est-ce que l’Hokage est ici ? J’aurais à lui parler.
- Et bien non justement… N’ayant rien de prévu il est parti.
- Oh merde… Ah heu excusez-moi, c’est sorti tout seul… Vous savez où je peux le trouver ?
- Il me semble qu’il se trouve au Colisée mais ça reste à confirmer…
- Merci bien.

Oui bon, j’aurais dû prendre rendez-vous, c’est entièrement ma faute. Cependant, rien n’est perdu, j’ai encore une chance de le trouver au Colisée, enfin je crois. C’est donc dans cette optique que je me mets en route pour le Colisée, sautant de toit en toit pour ne pas perdre de temps. Avec la chance que j’ai, je vais le rater de quelques secondes vous allez voir. Si c’est le cas, je n’aurais plus qu’à retourner au palais de l’hokage et prendre une bonne fois pour toute un putain de rendez-vous.

C’est en moins de 5 minutes que j’arrive au Colisée, légèrement essoufflé. Il me semble d’ailleurs que c’est la première fois que je viens ici. M’enfin, je suppose qu’il suffit de passer par la porte principale. C’est ce que je fais d’ailleurs, avant de déboucher sur une sorte d’arène. Cherchant un quelconque signe de vie humaine dans les parages, je crie le plus fort possible.

- HOKAGE-SAMA ?

Surgissant de nul part depuis les gradins, une poignée de secondes après l'appel de la jeune fille, l'intrépide Hokage tomba comme un météore devant l'entrée principale du Colisée, fléchissant les jambes avec élégance à la réception.

- Lui-même !

Mais sans lui laisser le temps de prolonger son entrée, une ombre aux allures canines fusa sur lui à l'horizontale, emportant sa silhouette avec la sienne. Balayé comme une fleur par un vulgaire coup de vent, Onpu laissa échapper un cri de désespoir. Puis il se débattit violemment avec le chien-loup qui venait de lui sauter à la gorge, lui plaça un violent coup de cuisse dans les flancs ; l'animal, puissamment projeté par cette frappe amplifiée par quelque tour de taïjutsu sonique, décrivit une gigantesque cloche pour finalement échouer dans le décor du Colisée.

Le Rokudaime se releva brusquement, sembla chercher quelqu'un du regard dans les gradins. Et il le trouva.

Inuzuka Aki & Kiba:

- Aki, dis à ton clèbs que quand y'a des invités qui se pointent, on met l'éxo sur pause !

- Dis-lui toi-même, sauvage ! Il comprend quand tu lui parles. Ça l'énerve quand tu fais semblant de pas le savoir.

Aki rejoignit son chien-loup Kiba en quelques enjambées comme seuls les Inuzuka en sont capables, tandis qu'Onpu époussetait ses vêtements pour se rapprocher tranquillement de Natsumi.

- Mes excuses, chère amie. Entraînement sportif en cours avec mes deux camarades canins. Officiellement je ne reçois pas de visite pendant ces occasions, mais ça a l'air assez urgent donc allons-y pour cette fois ! Et puis l'autre chiot m'a un peu refroidi.

Aki et Kiba s'étaient rapprochés, sans descendre des gradins, en silence, comme deux loups.

- Voici Aki, et Kiba. Toi tu es... Yamanaka Natsumi, non ? J'ai vu passer ta photo dans la liste des promus, j'ai même du tamponner ta fiche si c'était bien toi.

La mémoire du luthier était plus auditive que visuelle, mais l'oeil manquant de la jeunette avait tapé dans l'oeil (non manquant) d'Onpu.
Aki adressèrent un salut de la main à la chûnin, toujours sans dire un mot ; la pause brusque dans la course-poursuite à travers les gradins les avait refroidis eux aussi, et ils semblaient en vouloir implicitement à la responsable de cette interruption brutale.

Un peu gêné, Onpu, encore en sueur, se sentit obligé d'ajouter :

- Rien de trop confidentiel, j'ose espérer ?

Alors c’est lui. Jamais je n’aurais pensé qu’il était aussi jeune et aussi… simple. Sans y regarder de plus près, on dirait un Shinobi de konoha tout ce qu’il y a de plus banale. Seules ses cicatrices trahissent une expérience du combat. Sur le coup, je reste là, bouche bée. Je ne sais plus trop quoi dire. Moi qui avais préparé tout un texte mentalement… Je ne pensais pas être autant déstabilisé devant ce jeune homme. Cependant, je n’ai pas le temps de me reprendre qu’une ombre emporta le Rokudaime. Sa vitesse est telle que je n’ai pas le temps de réagir. Les deux protagonistes se trouvaient maintenant à terre en train de se battre sous mes yeux incrédules.

Seulement, la puissance de l’Hokage arrêté rapidement le combat. D’un seul coup de poing, la bête qui semble être un chien, vole à plusieurs mètres avant d’atterrir violemment. Quelle puissance… C’est vraiment rassurant de se dire qu’il est de notre côté. Puis, jeune chef se met à parler avec une personne dont je n’avais même pas remarqué la présence. Un homme à l’air sauvage, comme s'il n’était qu’à moitié humain. Un Inuzuka. Voilà qui explique ce qu’était la chose qui a attaqué Onpu. M’enfin bon, après un bref échange, l’Hokage reporte son attention sur ma personne. Pourquoi s’excuse-t-il alors que c’est moi qui dérange son entraînement. Sans attendre plus longtemps, un de mes genoux toucha terre, me faisant prendre une position très respectueuse qu’on réserve habituellement aux grands chefs.

- C’est plutôt à moi de m’excuser. Je ne pensais pas interrompre un de vos entraînements en venant vous trouver ici.

Il me présente alors ses deux comparses, l’inuzuka et son chien nommé Aki et Kiba. Le plus surprenant est qu’il connaît mon nom, chose logique tout de même vue ma récente promotion. Ça reste tout de même perturbant d’entendre son nom sortir de la bouche de l’Hokage sans savoir qu’il le sait. En espérant qu’il ne le sache que pour ça et pas pour des raisons négatives.

- En effet, Natsumi du clan Yamanaka. Enchantée de vous rencontrer Hokage-sama.

Les présentations faites, le manipulateur du son me demande un peu gêné s’il s’agit de chose confidentielle. Chose à laquelle je me presse de répondre en le fixant droit dans les yeux.

- Confidentiel, non. Personnelle, oui. Disons que j’ai plusieurs questions sur des thèmes variés, mais tous aussi important à mes yeux les uns que les autres.

Ma visite ne concerne que moi. Rien n’a vraiment à voir directement avec le village. Je ne suis là qu’en quête de réponse. Et j’espère bien que la première arrivera rapidement…

- Pour commencer, j’aimerais que vous m’expliquiez exactement qui est… Kenji ? Ou du moins ce qu’il est.

Laissant une petite pause, je reprends de plus belle.

- J’ai croisé cette… chose… en ville avant que je ne parte à la guerre. Apparemment, son chakra était comme ainsi dire… bloqué. Pourtant, il restait très fort. D’une vitesse effrayante. Il m’a parlé de chose étrange dont je n’ai absolument rien compris… Celui-qui-joue… Celui-qui-fut. Toute sorte de chose étrange.

Le Rokudaime leva rapidement le regard vers Aki. Celui-ci avait la main devant les yeux.

- … ça va être compliqué, laissa échapper On' après un soupir.

En même temps, laisser Kenji en liberté était un jeu dangereux. Une fois de plus, il avait pris un risque incroyable, presque en cédant aux caprices d'un monstre. Il lui arrivait de se demander qui avait vraiment le pouvoir dans cette histoire.

- Viens Natsumi, allons s'assoir.

- Ah non, ça c'est mort. La pause est terminée.

- Gné ?

Avant qu'il aie pu relever la tête, Kiba était déjà parti à toutes pattes. La course-poursuite repris, le luthier s'élança à travers le sable du Colisée pour fuir au prédateur.

- C'est quand même un peu moi qui décide, non ? Hurla-t-il désespérément à Aki alors qu'il faisait un bond incroyable contre le bord de l'arène, suivi de près par le chien-loup. Je suis le chef, et je dis que les invités passent avant l'exercice!

- Qu'elle se joigne à nous, lui hurla Aki comme s'il n'avait pas entendu ses ordres, depuis son poste dans les gradins, avec un sourire narquois.

"Qu'elle se joigne à nous", se répéta On'. Et puis quoi encore?
Un peu gêné, il enchaîna deux enjambées d'une dizaine de mètres chacune pour rejoindre Natsumi.

- Bon, mettons les choses aux clair...

Il se baissa brusquement pour esquiver le chien qui lui bondissait à la tête.

- Kenji, ou Meteora, est notre prisonnier.

La bête se réceptionna habilement sur ses quatre pattes, et repartit à l'assaut. On' retroussait sa manche.

- J'ai fait bloquer son chakra, et il ne sort pas du village.

Il activa le sceau sur son épaule et invoqua sa basse; les crocs de l'animal vinrent se planter sur la caisse de résonance de cette dernière, incroyablement solide.

- Je le fais surveiller discrètement en permanence, donc rien à craindre.

D'un ample et brusque mouvement du bras, il brandit sa basse pour forcer Kiba à lâcher prise et le projeter une dizaine de mètres plus loin.

- Celui-qui-joue, c'est moi.

Il forma un demi-mudra avec la main qui ne tenait pas l'instrument, et referma à distance une prison cubique dôton autour de l'animal avant qu'il n'ait le temps de repartir à l'assaut.

- Et celui-qui-fut, c'est lui-même, tout comme celui-qui-chasse. Je vais pas rentrer dans les détails, son identité profonde n'a pas d'importance : seuls ses actes comptent, et il a tué dans notre pays. Beaucoup.

Dans la prison, des grognements furieux et des bruits de collision résonnaient. Le cube de terre se fractura localement.
Aki demeurait spectateur, tandis qu'On' gardait la main tendue vers le cube pour le maintenir en état.

- S'il n'est pas derrière les barreaux, c'est parce que je l'ai décidé. Il a un rôle à jouer dans cette guerre, et sa semi-liberté est un des prix à payer pour sa coopération.

- Et nous touchons là un point sensible, intervint Aki à distance en levant la voix.

Il sauta ensuite de son poste, et rejoignit d'une traite les deux humains en fusant à quatre pattes, non sans un petit air de famille avec son familier canin.

- Rien ne nous assure qu'il va vraiment coopérer. Aussi, si tu l'as vraiment rencontré, ce qu'il a pu te dire nous intéresse.

- De quoi je me mêle ?

- Retourne t'entraîner, toi, t'as pas fini.

- Je contrôle la situa...

Il fut interrompu par un craquement sonore qui fit écho dans tout le colisée : Kiba était finalement venu à bout de la prison cubique de terre, et avait fait voler en éclat une de ses parois avant de s'en extraire comme une torpille. Son museau pivota dans tous les sens, le temps qu'il retrouve ses repères et identifie à nouveau sa cible.

- Sérieux, j'ai pas le droit de lui parler ?

- Laisse, je prends le relais.

On' n'avait aucune envie de perdre le contrôle sur cet entretien, et de laisser Aki faire croire à cette chûnin qu'il ne savait pas ce qu'il faisait, ce qui selon lui était d'ailleurs totalement faux. Mais Kiba ne lui donnait pas le choix : il courrait à nouveau vers lui, bave aux crocs.

- Pff... je vous garde à l'oreille.

Et il se jeta sur Kiba à son tour, brandissant sa basse comme un samurai brandit sa lame.
Aki, lui, restait tranquille, bras croisés, et dévisageait la jeune fille.

- Yamanaka, hein ? Ce que tu as pu lire en Meteora peut nous être extrêmement utile, à monsieur Pou et moi-même. Qu'as-tu perçu en lui ? Qu'est-ce qui est ressorti de votre échange ?

Le visage de l'Inuzuka respirait l'autorité, mais son regard espiègle trahissait son excitation de voir son chien et son camarade Hokage se battre à fond.

En guise de réponse, le grand Myakudou Onpu m’invite à m’asseoir le tout en m’expliquant que tout ceci est un peu compliqué, sauf que… L’autre et son clebs n’a pas l’air décidé à le laissé discuter avec moi. En moins d’une seconde, le chien attaque de nouveau On'. Ce dernier esquive avec une agilité impressionnante. Pourtant, plus qu’impressionné, je suis carrément exaspéré. N’est-il pas possible de parler sérieusement à l’Hokage sans qu’un débile d’inuzuka se prenne pour le centre du monde. Monsieur propose même que je me joigne à eux, ce qui est tout bonnement, hors de question.

Puis, tout en repoussant la bête, le Rokudaime commence à me répondre. Croisant les bras, j’écoute attentivement tout ce qu’il me dit. Apparemment, Kenji porterait un autre nom : Meteora et ce serait l’Hokage qui aurait bloqué son chakra. Le fait qu’il soit surveillé, je l’avais bien compris vu la vitesse à laquelle des ANBU sont arrivés lors de notre échange. J’apprends ensuite que celui qui joue n’est autre que lui et celui qui fut, Kenji lui-même. Malheureusement, le Rokudaime ne veut pas entrer dans les détails. Mais j’en veux des détails moi ! Je veux tout comprendre ! Il termine sa tirade parsemé de combat en m’annonçant qu’il a un rôle à jouer dans la guerre. Que peut-il avoir à faire ? Cette… chose.

Là, ça commence à me casser les ovaires. L’autre débile débarque comme une fleur et s’incruste dans notre conversation. Le pire c’est qu’Onpu semble être de mon avis. Cette conversation est entre lui et moi. Et comme par hasard, le chien se libère de sa prison. Celui qui s’appelle Aki assure qu’il prend le relais alors que l’Hokage retourne s’occuper du clebs. Voilà qu’il se met à me poser un tas de questions sur ma rencontre avec Kenji, le tout en me dévisageant. Non mais je rêve ! Qui qu’il soit, je ne compte pas parler plus longtemps avec lui.

- Il me semble que j’étais en train de parler avec On', pas avec un homme-chien qui ne supporte pas de ne pas être au milieu de l’attention. C’est si difficile que ça de ne pas être sous le feu des projecteurs pendant quelques minutes ? Tu as peur que je casse notre cher Hokage ? Va plutôt ronger des Os au lieu de d’incruster dans les conversations des autres.

Oui, je déteste vraiment qu’on se foute de ma gueule quand je parle de sujets sérieux.

- Tes questions, tu peux te les garder. Je ne montrerais ma rencontre avec Kenji qu’à Onpu-sama.Pff... Je ne connais pas ton grade, mais une chose est sure : Tu es assez con pour ne pas savoir quand il faut t’arrêter.

Soupirant longuement, je me retourne en direction de la sortie. D’un pas lent, je ne daigne pas me retourner. Cependant, je prends bien soin de connecter mon esprit à celui du Rokudaime.

- Mes excuses, Hokage-sama. Si l’autre chose vous laisse quelques minutes, pourriez-vous me rejoindre à l’entrée du Colisée ? J’ai beaucoup d'autres choses à vous demander et c’est très important à mes yeux comme je vous l’ai dit tout à l’heure.

Aki avait les poings serrés, un peu agité par la fougue si ardente de cette odieuse gamine.

- On', c'est à toi là... c'est le moment où tu dis « Jeune fille, c'est pas comme ça qu'on s'adresse à son supérieur ».

- Navré, répondit le Rokudaime entre deux esquives, aux prises avec le chien-loup quelques enjambées plus loin. Ch'uis un peu occupé là.

- Grouille-toi ou je te jure que je la défonce.

Une détonation sonore retentit dans le colisée ; Kiba venait de se prendre un coup de basse en plein dans les côtes et voltigeait vers le décor.

- Tu ferais mieux d'aller t'occuper de ton chiot, non ?

L'Inuzuka grogna quelques jurons imperceptibles, puis s'éloigna pour retrouver son animal.
On', quant à lui, s'approcha de Natsumi quand ils furent au calme, s'assit en tailleur à côté d'elle, et forma le demi-mudra de la chèvre. Son chakra se déploya autour de lui sur quelques mètres à la ronde.

- J'ai monté une barrière de silence autour de nous, on est tranquille. Je suis capable de recevoir tes messages télépathiques mais pas d'en envoyer, donc ça sera plus simple comme ça.

Pour prouver ses dires, il jeta un caillou quelques mètres plus loin, comme pour montrer que le son de sa chute n'avait pas pénétré la barrière invisible. Puis il fourra sa main dans sa sacoche et se saisit d'un large Onigiri qu'il mordit à pleine mâchoire. C'était définitivement la pause bouffe.

- Excuse-le, il se rend pas forcément compte. Menfin, tout ce qu'il t'a dit était vrai. Ce Meteora est quelqu'un de... quelque chose de très énigmatique ; sa personnalité est infiniment complexe, et je comprends qu'il t'aie perturbée.

En tant que simple Senseur, Onpu avait été victime de violentes migraines la première fois qu'il avait rencontré le Furyou. Pour un Yamanaka, cela ne devait pas être une expérience beaucoup plus agréable...

- Son comportement semble changer à chaque nouvelle personne qu'il rencontre, car le visage de chacun représente pour lui un potentiel... trophée.

« Mis à part quelques chanceux comme moi », se dit-il en retenant un sourire triste.

- Bref, tu peux y aller. Tes paroles ne sortiront pas du périmètre de ma technique... normalement. Si ce sont des infos vitales pour le village, je serai obligé d'en parler à quelques ANBUs, mais je tâcherai de ne pas citer ton nom, termina-t-il avec un demi-sourire et un haussement d'épaules.

Alors que je marche en direction de la sortie, j’entends l’Inuzuka râler dans sa barbe, allant même jusqu’à solliciter l’Hokage pour qu’il m’engueule. Cependant, je n’ai pas le temps d’entendre la réponse de ce dernier. Une fois à l’extérieur, je soupire un bon coup en me demandant une nouvelle fois ce que j’ai fait au bon Dieu pour être tombé sur ce débile. Pourquoi LE jour où je demande une audience au Rokudaime, c’est bien là qu’est la question au final. Après tout, tout le monde sait à quel point je suis chanceuse. J’espère néanmoins que je ne vais pas attendre quatre ans non plus. Sait-on jamais, je préfère m’asseoir au cas où l’attente serait longue.

Après seulement deux minutes, j’entends une personne approcher. Au début, je croyais que c’était l’autre demi-clebs, mais non, il s’agit de Myakudou On’. Sans un mot, il vient se mettre en t’ailleurs en face moi puis, d’un simple mudras, je sens son chakra sortir de son corps. L’explication sur ce qu’il vient de faire ne tarde pas. Voilà donc ce que permet la manipulation du son de l’Hokage. Une barrière sonore nous permettant de ne pas être écoutée… Très pratique en soi, même si ce que j’ai à lui dire n’a pas besoin d’autant de disposition.

Il reprend alors la conversation sur Kenji, m’expliquant que c’est un être à la personnalité très complexe. Huum… Complexe, pas sûr. Du peu que j’ai vu, il s’amusait surtout à jouer avec mes sentiments. C’est un manipulateur c’est tout, encore pire que les meilleurs membres de mon clan. Selon On', le visage de chacun peut représenter un trophée à ses yeux… Les visages ? C’est… étrange. Je ne suis pas sûr d’avoir tout compris… Il collectionnerait les visages comme le fait un chasseur avec les têtes d’animaux . C’est… immonde, vraiment. Cependant, il est temps de changer de sujet. Je pense avoir à peu près compris qui est Kenji et ce qu’il veut. La véritable chose que je retiens est que c’est un danger pour Konoha et que par conséquent, il faut le contrôler.

- Je vois… C’est un être très dangereux, même sans chakra. Je suppose qu’il n’était pas intéressé par mon visage à cause de ça.

Repoussant ma mèche d’une couleur violet foncée, je lui montre mon cache-œil de la même couleur.

- Enfin bref, fini de parler de cette… chose. Je tâcherais de faire attention à lui maintenant.

Il est maintenant temps d’entamer un sujet plus sensible et beaucoup plus personnel. Seulement, je suis obligé de passer par là pour au final arriver jusqu’à ma véritable demande. Car oui, je ne suis pas venu ici que pour lui demander des infos, j’ai aussi besoin de son accord pour quelque chose.

- L’une des raisons qui m’a poussé à venir vous voir est assez personnelle. A vrai dire, ça concerne directement mon rêve, mon objectif. Je pense que vous êtes l’un des mieux placé pour avoir des informations à ce sujet.

Inspirant un grand coup, j’essaie de ne pas montrer ma gêne.

- Depuis déjà quelque temps, je recherche à surpasser… l’homme. L’humanité en général. Mon rêve est de devenir une… immortelle. Ne plus craindre la mort, là est mon objectif, mon but final. Pas forcément physiquement, mais spirituellement. Rendre mon esprit immortel… je suis sûr que c’est possible.

Je laisse quelques secondes de silence pour laisser le temps à mon supérieur de digérer l’information.

- Peu de gens le savent… Avant il n’y avait que mon « sensei », Natsuki, mais maintenant il y a vous aussi. Je sais que ça peut paraître dingue, mais j’y ai déjà mûrement réfléchi. Ainsi, j’aimerais savoir si vous, avec votre expérience du monde Shinobi et votre puissance, avez des informations à ce sujet. Des rumeurs, des légendes… Tout me va. Tant qu’il y a un infime espoir que j’atteigne mon objectif grâce à ça…