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Ce RP se déroule un peu après la guerre. Deux kirijins maximum svp!
Un dragon, deux hommes. Un torrent aquatique qui avait emporté le courageux Hasaki dans un état second, un état proche de la mort. Un médecin n'est pas sensé tuer, mais bien soigner. Ce jour là, Jun avait failli à sa règle, il avait trahi ses alliés par pur opportunisme sans même s'en rendre compte. Il n'avait pas l'habitude de penser à lui et seulement à son petit nombril avant de prendre une décision. Le blondinet avait toujours été un homme galant, un ninja gentleman qui plaçait ses intérêts derrière ceux des autres, peu importe leur allégeance. Le problème avec cette façon de pensée, c'est qu'elle fini par vous gruger de l'intérieur, par vous sentir impuissant devant toutes les situations qui se présentent à vous alors que ce n'est pas vraiment le cas. Ça vous donne l'impression d'être un éternel deuxième, une personne qui n'est jamais mise de l'avant et qui fini par s’accoutumer, par accepter son infériorité.
Tout avait commencé un matin de printemps, sur une île lointaine, une île qu'il préférait oublier. Jun n'arrivait pas à oublier son visage, ses traits doux et ses yeux... Que dire de ses yeux d'une profondeur aussi perçante que l'océan. Tout chez elle était parfaite aux yeux du jeune homme qui avait dû sortir de sa gêne pour courtiser une demoiselle de son goût. Mais comme toute bonne histoire a une fin, elle l'avait quitté, pas par choix, mais par obligation. Une histoire d'horreur, un chaos éternel qui a fini par mener le médecin sur un chemin... dangereux. Le Kiyokuni avait délaissé ses croyances pour acquérir en puissance, dans le seul but d'un jour pouvoir encore caresser son visage. Ce que Jun faisait était tout simplement une attention démesuré à l'égard d'une personne qui avait finie par l'oublier. Mais ça, il ne le savait pas ou du moins, il ne voulait pas l'accepter.
Le « non » qu'il s'était fait coller au nez ce jour là serait le dernier. Pour se faire, il devait accumuler de la puissance, devenir le plus fort, le vrai cliché du petit ninja parfait qui sort de l'académie. Ce qui le différenciait des autres, c'était sa volonté à atteindre un but qui n'existait même plus. Bref, sa vie n'avait plus aucun sens, plus aucune saveur.
L'élégant blondinet avait passé les derniers jours à voyager à travers le monde comme il avait coutume de le faire. Rei ne l'avait pas encore contacté et ça le rendait extrêmement nerveux. Il se sentait suivi, épié par quiconque posait un regard sur lui. Cette anxiété dénaturait un jeune homme qui avait l'habitude d'être d'humeur heureuse et joviale. À travers son petit voyage, Jun avait mené des armées à travers le pays du bois pour se refaire une richesse. Il était maintenant indépendant de fortune, ou du moins assez bien nanti pour vivre des mois sans mendier ou même travailler. C'est donc équipé d'une simple cape noire qui recouvrait une parti de son visage qu'il s'enfonçait à travers le pays de l'eau pour atteindre un des seuls endroits au monde ou sa vie ne serait pas mise à prix.
Un choix s'offrait à lui et la trahison était le thème qui dirigeait ce choix. Le médecin avait pris la résolution de prendre sa décision à Kiri. Il ne serait plus le temps de reculer une fois en compagnie de Rei. Kumo ou l'inconnu? Ça revenait à choisir entre la stabilité et l'inconnu. Le Kyoshi avait du bon à offrir, ses talents de médecine n'étaient pas à contredire, mais il était certes un homme dangereux. Le village de la foudre quant à lui offrirait au garçon la pleine liberté de se développer dans l'ombre.
Mais pour l'instant, ces pensées s'envolaient pendant quelques minutes alors qu'il mettait les pieds devant les longs tunnels du village de Kiri. La température était relativement clémente et seul quelques nuages couvraient un ciel d'un bleu quasi-immaculé. Il n'y avait pas foule aux portes du village ce jour là, ce qui était normal pour ce début d'après-midi. Quelques gardes discutaient devant les tunnels, certains avaient même l'air de bien se marrer. L'un d'entre eux approcha l'étranger qui portait toujours sa capuche noir pour lui demander le blabla habituelle.
— Je n'ai pas de motif pour entrer ici, ni même de nom à vous offrir. Je ne suis pas armé et je n'ai que faire de votre village, de ses guerres ou de ses alliances. Je viens me ressourcer, pas faire du tourisme. Référez moi à un responsable s'il le faut, mais faites que les choses se passent rapidement. Le temps me manque.Et il redressa sa capuche pour laisser voir deux yeux d'un bleu pur, un regard qui en disait beaucoup, un regard de tristesse et d'anxiété. Jun serrait les deux poings derrière les manches de son vêtement. Il avait mal à la tête, le stress lui faisait beaucoup de tord, trop pour ce qu'il n'avait l'habitude de supporter. Rei était lent, trop lent.