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 La Voie du Démon Azuré

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Konoha
Nara Natsuki
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Message(#) Sujet: La Voie du Démon Azuré La Voie du Démon Azuré EmptyMar 10 Déc 2013 - 0:52

Bien que réellement shinobi depuis seulement une demi-décennie maintenant, Natsuki avait déjà eu l'occasion de voir pas mal du pays, que ce soit au travers des livres, mais aussi et surtout de ses missions. L'une d'entre elles l'avait d'ailleurs conduit à faire la connaissance d'une famille qui avaient fait beaucoup pour lui. Concours de circonstances peut-être, mais il s'était retrouvé dans le magasin qu'ils géraient pendant un holdup. Impliqué malgré lui alors qu'il était en mission dans les environs du village, il n'en infligea pas moins une lourde dérouillée aux braqueurs, au prix de quelques menues blessures. Pas le genre à l'empêcher de reprendre sa route, mais il avait pourtant consentit à accepter la proposition de ceux qu'il avait protégé. Lorsqu'il était reparti le lendemain, la mère de la famille et ses trois enfants avaient fait beaucoup plus pour lui que simplement appliquer de l'alcool sur des plaies et en recoudre les berges. Le temps d'une soirée, ils lui avait fait redécouvrir ce que c'était de réellement vivre en famille. De façon plus pragmatique, l'héritier Nara pourrait surtout dire que sans le vouloir, la gérante l'avait énormément avancé dans son opération du moment, mais ce serait nier une part de la vérité. Sans qu'il puisse savoir pourquoi, le jeune genin qu'était Natsuki à cette époque s'était attaché à eux. C'était gens simples, agréables, et bons vivants, Par la suite, à chaque fois qu'il passait près de leur village, il prenait le temps de s'arrêter chez eux sur le chemin du retour, échanger des nouvelles. Mais sa carrière de ninja lui prenant de plus en plus de temps, il en avait de moins en moins à leur accorder. Alors faute de pouvoir passer dans ce village, situé à deux jours de marche environ de Konoha, il avait à défaut commencé avec eux une correspondance, au rythme d'à peu près une lettre par mois. Histoire de toujours garder le contact. Ils ne se racontaient jamais vraiment grand chose à dire vrai. Natsuki ne parlait pas de sa vie de shinobi, il n'avait d'ailleurs jamais affirmé en être un, même si le fait de croiser ses capacités martiales à son lieu de vie orientait pas mal les soupçons dans cette direction. Quant à eux, c'était surtout des nouvelles de leur quotidien, de celui des enfants, surtout la plus petite, que l'héritier Nara avait connu à un an seulement, et avait donc pu la voir plu ou moins grandir. Mais c'était des échanges d'humain à humain, ce que Natsuki avait rarement l'occasion de faire. Bien sûr, il avait aussi des amis, mais tout son cercle de connaissance presque jouait dans la catégorie '' ninja '' : il n'y avait donc jamais vraiment de rupture, même dans des jours de quiétude où personne n'abordait l'aspect '' boulot ''. Par de très rares occasions, il leur rendait visite dans leur boutique, occasions dans lesquelles il venait comme repartait les bras chargés de présents. Avec sa promotion en tant que Chûnin, ses possibilités pour voir la famille s'étaient encore réduites considérablement, car avec les honneurs venaient les responsabilités. Puis une nouvelle guerre avait éclatée. Il n'était donc plus près de les revoir de si tôt. Il ignorait encore à quel point il se trompait...

Natsuki avait déjà deviné que quelque chose n'allait pas. Au matin, il avait reçu une lettre de la famille, à la date de l'avant-veille. Bien trop tôt encore dans le mois, d'autant plus que c'était à lui de répondre – chose qui avec les temps actuels devenait difficile. Il savait qu'il n'aimera pas ce qu'il lira. Installé à son bureau, il l'avait lu plusieurs fois, Chaque nouvelle lecture froissait davantage les bords par lesquels il la tenait, pour finalement la poser à plat devant lui, et s'enfoncer dans son fauteuil. Les coudes en places et le menton sur ses pouces, il encaissa. Il détestait avoir raison.

Un peu partout dans le Pays du Feu, comme partout ailleurs, sévissaient des organisations criminelles, aussi diverses que variées tout comme leurs activités : drogues, proxénétismes, enlèvements, extorsions etc... Et depuis peu, ce genre d'activité avait prit de l'ampleur, faute de shinobis pouvant être déployés pour maintenir l'ordre comme avant. Avec la guerre, toutes les forces militaires étaient mobilisées à l'extérieur des frontières, pour maintenir le conflit hors du pays. Un dicton Nara affirme que '' allumer une bougie, c'est créer une ombre. '' Ainsi, en déplaçant les forces de sécurité vers l'extérieur, et la peur que générait la menace de la guerre, le banditisme en avait profiter pour partir en plein essor. L'aspect extérieur était défendu pendant qu'une autre menace venait de l'intérieur. Le problème était qu'en temps de conflits, tout ce qui n'entravait pas les efforts de guerre des ninjas était relégué au second plan. Tout était une affaire de priorités. Situation embarrassante, il n'y avait pourtant pas de quoi assombrir son humeur à ce point. Après tout, ce choix tactique était mieux que de dépenser des efforts considérable pour régler ce genre de problèmes internes pendant que les pays ennemis enfonce les frontières. Les habitants étaient livrés à eux-même en ce qui concernaient le banditisme, mais n'étaient pas sans défense pour autant. Et les shinobis luttaient pour leur éviter bien d'autres problèmes encore. Alors pourquoi ? La réponse tenait dans la lettre de Keïta, le plus âgé dans la fratrie de la famille.



***********************************


« Eh, regarde celui-là.
_ Qu'est-ce qu'un enfant de cet âge fait sur les décombres d'un champs de bataille ?
_ Je ne sais pas. Il est blessé, mais vivant.
_ L'on devrait l'emmener. L'on peut peut-être le sauver.
_ Pour faire quoi ? L'on est payé pour trouver des cadavres en bon état je te rappelle, pas des nourrissons.
_ L'on ne sait jamais. Il sera peut-être plus réceptif que les autres ? »

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Konoha
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Message(#) Sujet: Re: La Voie du Démon Azuré La Voie du Démon Azuré EmptyMar 10 Déc 2013 - 0:53

Ils avaient été attaqués par une bande de truands qui ont ravagé leur magasin. Keïta s'est retrouvé avec son bras et quelques côtes cassées, sa mère dans un état déplorable, et sa sœur enlevée. Résumé rapide du courrier, mais suffisamment explicite pour comprendre son état. Même s'il ne bouillonnait pas de rage, quelque chose dans son regard laissait très clairement voir la façon dont il abordait la nouvelle. Il ne fit qu'une brève halte dans les locaux de la Racine, pour le moment désert, afin d'y laisser un mot. A cause de ses blessures récentes, il avait peu de chance d'être immédiatement envoyé à nouveau au combat, mais partir de la sorte, alors que son Village pouvait avoir besoin de lui à tout moment en ces temps de troubles, pouvait passer pour de la désertion. Natsuki en était parfaitement conscient, et il savait aussi qu'il ne fera pas honneur à sa récente promotion en agissant de la sorte. Mais il devait y aller, laisser pour une fois parler son côté humain avant sa fierté de shinobi de la Feuille. Onpu lui avait dit qu'en tant que membre de la Racine, il avait le droit de dire zut à son Hokage, mais c'était dans des contextes bien particuliers : partir pour retrouver une famille de civil n'entrait clairement pas dans la liste des-dits contextes possible. Être un ninja, c'était accepter la responsabilité de ses actes : Natsuki en assumera donc la totalité pour ce qu'il était sur le point de faire, tout comme il supportera la sanction qui en découlera.

Équipé comme s'il partait en mission, il portait son habituel gilet tactique de combat à poches multiples par-dessus des vêtements sombres à manches longues. Dans son dos, deux lanières se balançaient au rythme de ses pas rapides, et étaient porteuses de ses armes de prédilection – pour les fois où il s'en servait -, des tonfas. Personne ne lui porta donc de réelle attention lorsqu'il quitta Konoha par la porte principale. La matinée n'était qu'à peine entamée lorsqu'il s'aventura sur la route, puis dans les cieux.

Natsuki fut silencieux durant le trajet. Le regard droit devant lui, il volait à vive allure à une trentaine de mètres au-dessus du sol, concentré sur toutes les possibilités d'actions qui s'offraient à lui pour remonter la piste des petites frappes qui avaient agressé ses amis, et enlevé leur fille. Ses mèches de cheveux libres de toute attache claquaient en tout sens alors qu'il fendait le vent. C'était d'ailleurs là les seuls mouvements que l'on pouvait apercevoir sur son visage. Ses yeux comme ses lèvres s'étaient à nouveau figés dans un masque inexpressif, propre à lui-même durant les missions. Sauf que celle-ci n'avait pas encore commencée. Mais il était difficile de lui en faire le reproche : la lettre de ce matin ne prêtait pas au sourire. Il tentait néanmoins de faire le tri dan sa tête, cherchant les informations qui pouvaient lui servir. C'est-à-dire, pas grand chose. Il vola une bonne partie de la journée, puis acheva encore quelques heures de marche rapide avant de s'installer dans un petit village pour la nuit. L'air de rien, il avait parcouru bien plus de distance que ce dont il était capable jadis dans les mêmes délais. Il ne lui fallu même pas trois heures le lendemain pour apercevoir le village qu'il cherchait. Arrivé à proximité, il termina son approche à pied, et se montra beaucoup plus attentif à son environnement. Il était certain que ceux qui avaient fait le coup ne s'étaient pas éloignés de plus d'une dizaine de kilomètres du lieu de leur crime. Une sorte d'intuition. Mais ce qu'il pu observer d'abord, c'était l'état du village en lui-même. En apparence, il avait l'air comme d'habitude. Pas de trace de lutte visible, pas de chaos, pas d'incendie. Ses yeux et ses oreilles étaient partout, à la recherche de tout indice éventuel. Étant un ninja expérimenté, ses indiscrétions passèrent inaperçues. Il écoutait les conversations par bribes ici et là, à la recherche de tout ce qui pouvait lui servir. Partant de rien, tout devait être enregistré dans son esprit pour pouvoir trouver une piste, ou en relier deux entre elles.

Seules ses années d'entrainements de shinobi contribuèrent à laisser ses constantes stables au fur et à mesure qu'il se rapprochait du foyer de ses correspondants. D'autres, par appréhension de ce qu'ils allaient y découvrir, auraient pu avoir un cœur battant à s'en rompre le torse, ou une peau poisseuse de sueurs froides. Mais même s'il ne l'exprimait pas, l'héritier Nara redoutait le constat du désastre qui s'était abattu sur le magasin et ses résidents. Malgré tout, il ne se figea même pas lorsqu'il aperçut de loin la boutique dévastée. De l'extérieur, le magasin semblait intact, hormi quelques vitres brisées. Mais à l'intérieur, la plupart des rayons avaient été renversés ou fracassés, étalant sur le sol toutes les denrées qu'ils contenaient. Le ménage avait été fait à la va-vite cependant, enlevant les débris de verres et les aliments pourrissant sur le sol.

Il voulu appeler pour annoncer qu'il était arrivé, mais une petite tête pourvu de cheveux emmêlés noir jais se hissa de derrière un bac encore intact le coupa dans son élan.


« Jun ! » souffla le jeune homme en reconnaissant l'enfant qui observait l'arrivant avec une certaine crainte.

Lorsqu'elle réalisa qu'il s'agissait de Natsuki, la petite fille, âgée d'environ six ans couru vers lui, et se jeta dans ses bras. Un genou à terre, il l'enserra contre lui alors qu'elle commença à sangloter dans ses vêtements. Passant une main dans ses cheveux qu'il caressa de haut en bas, il fit son possible pour la rassurer.


« Calme-toi Jun, je suis là. »
lui murmura-t-il d'une voix pleine de douceur. « Regarde-moi. »

Prenant le visage de la jeune fille entre ses mains, Natsuki la recula légèrement, afin de pouvoir la regarder dans son ensemble. Les yeux humides et le nez prit, elle tentait à grande peine de retenir ses pleures, encore sous le traumatisme de l'attaque. Sur son front, elle portait un pansement qui le couvrait quasiment dans sa totalité.


« Ne t'inquiète pas Jun, je suis là maintenant, tout va s'arranger. Montre moi où sont Keïta et ta mère. »


Jun acquiesça, et dans un reniflement, elle plongea sa petite main dans celle de Natsuki, prête à l'accompagner à l'étage. Il se releva en soulevant Jun dans ses bras. Il repéra sa mère et son frère dans le salon. Elle était allongée sur un futon, couvertes de bandages ensanglantés et ecchymoses, tandis que Keïta veillait sur elle, en changeant la serviette humide posée sur le front. Son bras cassé, comme annoncé dans la lettre, était maintenu en place par une attelle. Quant à la mère, elle ne s'était toujours pas réveillée



**************************************


« Tu serais vraiment prêt à faire ce genre d'expérience sur un bébé ?
_ Qui m'en empêcherait ? Le patron aime les initiatives de toute façon, cela ne coûte rien d'essayer.
_ Si, des millions.
_ Le budget est un problème depuis quand ? »
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Konoha
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Message(#) Sujet: Re: La Voie du Démon Azuré La Voie du Démon Azuré EmptyMar 10 Déc 2013 - 0:53

« Natsuki... » appela Keïta quand il l'aperçu.

Sa voix était faible, et ses yeux cernés. La douleur devait le tirailler, malgré le passage probable d'un médecin de proximité.


« Oui. Je suis venu aussi vite que j'ai pu après avoir reçu ta lettre. Je m'occupe du reste maintenant, je vais retrouver Haruhi, mais j'ai besoin d'en apprendre plus sur ce qu'il s'est passé. »


Reposant Jun au sol, il lui sourit :


« Je vais discuter un peu avec Keïta. J'aimerai que tu restes ici à veiller sur maman, d'accord ? »


Obtenant un sourire un guise de réponse, il le lui rendit, puis se releva pour prendre place dans une pièce à part avec son frère : Jun n'avait pas besoin de revivre la veille à travers le récit.

Moins d'une heure plus tard, Natsuki était de nouveau dans le ciel, essayant de suivre une piste incertaine. D'après Keïta, trois individus – tous masqués, évidemment – avaient débarqué dans la boutique, saccagé les rayons une fois qu'ils avaient pillé ce qui les intéressaient, et sauvagement agressé sa mère puis lui qui tentait de la défendre. Ils en avaient aussi profiter pour kidnapper Haruhi, sa sœur ainée, pour des raisons si évidentes qu'il n'avait pas eu la force de nommer. Ce genre de braquage avait eu lieu dans plusieurs autres boutiques du village, dans la violence et le sang. Quelques uns de ceux qui avaient tenté de s'interposer étaient morts, d'autres grièvement blessés. La population du village était soudée, et les habitants s'étaient aidés les uns les autres après le massacre, mais ils étaient loin d'être au bout de leur peine. Tout s'était trop rapidement passé pour qu'ils puissent réagir promptement. Une dizaine de coupe-gorges avaient déferlé sur eux, ravagés ce qu'ils pouvaient, puis étaient repartit. Natsuki n'avait donc pour seule piste que la direction qu'ils avaient prit. Et celle-ci datait de quatre jours. Il patrouilla un bon moment, plus au sol que dans les cieux d'ailleurs. Il voulait retrouver Haruhi le plus rapidement possible, c'est vrai, cependant brûler toute son énergie pour accélérer les recherches et ne plus être capable de quoi que ce soit une fois ses cibles retrouvées n'avait pas de sens. Il lui arrivait de prendre de la hauteur pour surveiller les environs, mais il était dans ces moments là complètement à découvert, pour peu que quelqu'un d'assez près pour voir autre chose qu'un point dans le ciel regardait dans sa direction. Le soleil avait depuis longtemps quitté son zénith lorsque l'héritier Nara tomba sur son premier indice. Cela pouvait être tout ou rien, mais il repéra plusieurs morceaux de tissus prit dans les ronces, avec quelques traces de sang séché. Il n'avait pas la certitude qu'il s'agissait là des vêtements des filles kidnappées, mais à défaut d'avoir autre chose, il s'engagea sur cette piste, à l'affut d'autres trace. Loin devant lui à l'horizon, le bleu s'était transformé en l'un de ces crépuscules qui mettait le ciel en sang et les arbres en feu. Funeste présage d'une nuit à son image.

Il ne laissa pas l'obscurité l'arrêter. En tant que ninja entrainé et expérimenté, son corps était depuis longtemps capable de supporter le manque de sommeil et une pression intense. Il poursuivit alors sa route, avec l'espoir que l'obscurité joue dans son sens. Pas pour ses techniques claniques, mais avec l'idée que la troupe de bandits se permettrait de faire un feu de camp. De quoi les repérer aussi clairement qu'un phare dans la nuit. Le règne de la lune arriva dans ses dernières heures lorsque Natsuki trouva depuis le ciel ce qu'il recherchait. Près de ce qui pouvait être plusieurs mètres de pierres entassées, ou un immense roc brisé par le passé, il trouva de la lumière. Depuis le sol, il aurait été impossible de la repérer, les affleurements rocheux la masquant la lumière. Une colonne de fumée sombre s'échappait des flammes, tandis qu'autour se reposaient une douzaine d'hommes, pour ce qu'il pouvait en compter, et plusieurs femmes à moitié nues, blottis les unes contres les autres pour se protéger du froid. Sans être suffisamment près pour profiter de détails, Natsuki se doutait tout de même qu'elles devaient être entravées, que ce soit physiquement, ou par la peur. Seulement deux bandits étaient éveillés à monter la garde, bien qu'en réalité ils discutaient davantage autour de leur feu qu'ils ne surveillaient les environs.

Natsuki évalua ses possibilités d'action. Il écarta d'entrée de jeu l'idée de libérer les prisonnières puis fuirent, puisque de nuit, elles n'avaient aucune chance de s'en sortir dans la forêt. Et rien ne garantissait qu'ils n'y avait pas d'autres bandits encore dans les bois, à monter la garde sur un périmètre plus large. Tuer les deux éveillés pour emmener ensuite discrètement les captives apparaissait comme une meilleure idée, mais aussi avec ses failles. Il suffisait d'un faux pas, qu'un des bandits se réveillent pour qu'il se retrouve avec tous sur le dos. Et laisser cette bande en vie revenait à les laisser perpétuer encore leurs massacre. L'héritier Nara réaliser alors pleinement la futilité de sa quête. Des comme eux, il y en avait partout, à profiter du chaos de la guerre pour agir impunément. Qu'est-ce que cela changera, qu'il les élimine eux ? Il sauvera une poignée de femmes prisonnières d'une courte vie de sévices, et après ? Pourquoi les sauver elles, et pas les probable centaines d'autres dans le même cas ? Il se laissait guider par des émotions, ce qu'il n'avait jamais fait jusqu'à présent, lui qui analysait toujours les situations avec un détachement total. Il en était conscient, il s'en rendait compte. Cela faisait plusieurs jours qu'il se comportait ainsi, sans qu'il puisse l'expliquer. La colère qui l'envahissait non plus, n'était pas naturelle. Même dans ses jours les plus sombre, le Céruléen était capable de tout sublimer pour la nécessité de son devoir. Alors pourquoi Natsuki était-il ici, loin de son Village ? S'il voulait servir correctement sa cause, il aurait dû être à l'hôpital, ou chez lui, pour laisser aux multiples blessures de son corps le temps de guérir avant de retourner combattre. Au lieu de cela, il était ici, à guetter le moment propice pour éliminer des petites frappes.




***********************************


« Alors, qu'est-ce que ça donne ? »
_ Il est dans la cellule de test numéro six, regarde. Cela fait six mois maintenant. Non seulement il a pleinement récupéré de ses blessures, mais en plus, il a l'air plus vif qu'un enfant de son âge.
_ Tout ce que je vois, c'est un mioche de trois ans roulé en boule dans un coin.
_ Il a des réactions étranges certains jours. Pas souvent, mais j'ai l'impression qu'elles sont de plus en plus rapprochées dans le temps. »
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Konoha
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Message(#) Sujet: Re: La Voie du Démon Azuré La Voie du Démon Azuré EmptyMar 10 Déc 2013 - 0:54

Tuer s'imposa comme l'unique option à son esprit, et pas de la façon dont il opérait habituellement. Il dû presque forcer pour envisager autre chose que l'attaque de front, ce qui fut en fait plus ou moins le cas. Telle une ombre dans le ciel, il s'approcha à la limite de la lueur des flammes, et observa invisible les gardes. Il encra bien leur position dans son esprit embrumé, puis commença le travail. Ses mains propulsèrent une sphère de vent cinglant qui s'écrasa au milieu des flammes, qui périrent alors aussitôt, soufflées par l'énergie. Et avant même que les deux gardes n'aient eu le temps de crier leur surprise, Natsuki tomba sur l'un d'entre eux. Sa force de frappe amplifiée par sa vitesse de chute brisa sur le coup la nuque soutenant la tête contre laquelle il abattit son coude. Le crac sonore se répercuta en écho dans le silence de la nuit, tandis que l'héritier Nara se jeta sur le second. Son poing fusa vers sa gorge, et écrasa violemment sa pomme d'Adam. Les yeux du bandit semblèrent sur le point de jaillir de leur orbite lorsqu'il encaissa l'attaque, avant de s'écrouler sur le côté, brisé par la douleur, et à mi-chemin vers l'inconscience. En l'absence de la lueur de la lune, masquée par les arbres au bord de l'horizon, l'obscurité totale se fit. Un terrain on ne peut plus favorable pour un membre du clan Nara : une zone de ténèbres où les lances assassines n'avaient pas besoin d'yeux pour les guider jusqu'au cœur de leur cible. Mais d'énergie, Natsuki n'en avait plus beaucoup pour y faire appel : c'était donc de son talent martial brute qu'il allait faire démonstration, pour peu que sa victime parvienne à le voir arriver.

Le silence paisible de la nuit céda aussitôt sa place à un cri de surprise aiguë. Une des femmes prisonnière l'avait vu, et trahit malgré elle la présence d'un intrus dans le campement. Des jurons d'incompréhension s'élevèrent dans l'obscurité. Parfaitement concentré, le Céruléen se fia aux sons des pas, des voix, et estima la nouvelle position de ses dix cibles cibles. Puis la mort commença à se répandre. Il fonça sans bruit sur sa troisième victime, sans même la voir, et sectionna sa jugulaire du tranchant de la main. L'homme n'avait même pas encore comprit qu'il se vidait de son sang qu'une volée de shurikens fusa dans les airs, perçant en quatre points le crâne d'un autre bandit. Il tenta de dissimuler ses pulsions meurtrières comme il avait apprit à le faire, pour les libérer qu'à l'ultime moment, celui où la vie se fait faucher, mais sans succès. Une haine ardente le consumait, et saturait l'atmosphère. Loin de ses premières années, où il ne parvenait pas encore à les contenir, là c'était encore pire. Ce n'était pas tant la volonté de tuer qui primait, mais presque le besoin. Le sens aiguisé des bandits les avertit rapidement que le danger s'était glissé parmi eux, et avait déjà réduit leur nombre, deux nouveaux corps ayant rejoint la dureté du sol. Natsuki s'en rendit rapidement compte, il avait affaire à des combattants expérimenté. Même en l'absence de leurs yeux, ils avaient adopté sans communiquer une formation pour encercler l'assassin. En un contre un, il était susceptible de battre chacun d'entre eux, mais il n'avait là pas l'avantage du nombre, en plus de sa fatigue et de ses blessures. Son aisance pour le combat en aveugle demeurait son seul atout. Un bruissement d'air le poussa à esquiver sur le côté une lame qui s'abattit vers son épaule, avant de s'accroupir brusquement pour en éviter une autre attaque circulaire. Il était clair pour Natsuki que ces hommes étaient des guerriers chevronnés : silencieux, ils n'effectuaient aucun mouvement parasite, inutile, pour ne pas les trahir, tout en restant à l'écoute de leur environnement.

Mais lui aussi un ninja des ombres : se mouvoir sans le moindre bruit faisait partie des talents essentiels de la profession. Il croisa ses deux adversaires de face, slalomant entre leur katana, avant d'en saisir un par l'avant-bras lors d'une attaque, qu'il brisa d'un coup de genou, alors que le second fracassa la nuque de sa cible et l'accompagna jusqu'en bas, l'écrasant douloureusement sur le sol. Dans le dernier instant, il parvint à dévier la lame qui se fendit vers lui de la paume en frappant le plat, avant même d'avoir touché le sol, et profita de l'ouverture pour bondir vers l'assaillant. En effectuant un tour sur lui-même dans son saut, il s'offrit assez d'élan pour enrouler sa jambe autour du cou du bandit, et le projeter d'un salto avant en passant dans son dos. Le craquement très net ne laissa aucun doute sur le résultat de l'enchainement. Puis ce fut de nouveau le silence dans le campement. Seuls les gémissements paniqués des prisonnières le troublaient. Une chance qu'elles restaient là où elles étaient. Si elles avaient commencé à courir partout lorsque l'attaque avait commencé, beaucoup de sang aurait coulé dans la confusion.

Il lui restait encore quatre adversaires lorsque l'un d'entre eux alluma et lança sur le côté une torche, offrant à nouveau visibilité à tous. Le souffle court, la fatigue commençait à entamer sérieusement ses capacités. Celles qu'il lui restait risquaient de ne plus suffire, maintenant qu'il avait perdu tout avantage. Mais il ne pouvait plus reculer. Il faisait maintenant directement face à quatre hommes armés de sabre et de coutelas. Tous aussi réactifs que l'assassin, le combat s'engagea immédiatement. Seul mais armé de ses tonfas face à quatre individus équipés, Natsuki allait s'appliquer à arracher dans les plus brefs délais ce sourire mauvais de victoire gagnée d'avance de leur visage. Une vague de colère l'embrasa encore, et chassa la fatigue. Il s'en rendit très vite compte, tous les quatre s'étaient habillement exercés à combattre ensemble. Ils l'attaquèrent deux par deux de part en part, de sorte que dans chaque paires, l'un puisse toujours se cacher derrière le dos de l'autre. L'assassin concentra ses offensives sur ceux de gauche, lorsqu'il avait l'occasion d'attaquer entre deux grêles de coups. L'un l'attaqua avec une feinte de la gauche pour mieux s'esquiver d'un bond et laisser à son partenaire dans son dos l'occasion de porter un coup en traitre. Natsuki vira dans une pirouette, les évita tous deux et frappa le second par derrière avec le bout de son arme au niveau de l'occiput. Le senbon qui sen éjecta à bout portant traversa la partie fragilisée du crâne, et se logea droit dans le cerveau. D'un vif mouvement de recul, le bandit restant laissa place au second duo, qui se prépara à l'assaut. Chacun des deux hommes portaient des coups d'épée des deux côtés de sorte que seul l'un deux puisse être mit en échec : l'autre devait pénétrer la chaire de la cible. C'était sans compter sur l'agilité de Natsuki. Il ne chercha pas à esquiver les attaques, et retourna la situation défavorable d'un rapide mouvement en avant qui le plaça entre les deux assaillants. Une tenaille n'est certes pas une position plus envieuse, mais il devait tenter sa chance. En effet, les deux adversaire du duo durent alors modifier le rythme qu'ils avaient vraisemblablement travailler assidument pour ne pas se blesser mutuellement. L'un esquiva le puissant coup de tonfa de Natsuki en direction de sa gorge en pivotant d'une feinte souple et agile, préservant ainsi son intégrité physique, ce que l'autre n'eut pas le temps de faire. Concentré sur les mains de Natsuki, il en oublia de regarder vers le bas, et se retrouva fauché d'un balayage de la jambe. Il n'avait même pas encore touché le sol que son adversaire acheva sa rotation et le rabattit par terre d'un coup de pied ascendant sur le sternum. La vitesse prodigieuse d'exécution ne rendit la chute que plus violente, mais cela n'avait plus vraiment d'importance : ses côtes brisées avaient perforé son cœur et ses poumons. Les deux combattants l'attaquèrent aussitôt, redoublant d'agressivité pour venger leurs camarades, et l'abreuvèrent de coups. La situation devenait délicate. Natsuki sentait la douleur s'immiscer en lui, rappel de ses blessures et de son corps mit à rude épreuve. Il s'essoufflait lentement, et ne pourrait maintenir ce rythme de combat éternellement. Même à son niveau, parer et esquiver autant d'assauts relevait de l'exploit. Acculé sur la défensive, il guettait l'occasion de contre-attaquer. Au fur et à mesure du rixe, ses vêtements se teintèrent de rouge, ce qui ne fit que renforcer la conviction des deux attaquants, persuadés de tenir le bon bout. Ce n'était pourtant qu'une impression. Certes, l'assassin était touché régulièrement, mais ce n'était que des égratignures – sauf qu'à force, leur nombre si élevé en vint à donner l'impression qu'il se vidait bien vite de son sang. Finalement, lors d'une attaque de sabres croisés, Natsuki se jeta en arrière pour se réception sur les mains et repartir d'une impulsion d'où il venait : il se propulsa vers les deux bandits, pieds en avant. Prit au dépourvus, ils ne purent s'écarter. Le premier, plus vif, tenta de l'embrocher sur sa lame, mais sa cible l'anticipa, et se contorsionna. Il esquiva prestement le coup d'estoc d'un saut périlleux avant, et abattit son talon sur l'arrière du crâne de son adversaire une première fois, et l'acheva d'une deuxième rotation semblable. Le mouvement de l'air l'avertit d'un attaque en provenance du dernier homme encore en vie, qu'il pu parer dans l'ultime instant en frappant le plat de la lame pour la lever. D'un pas rapide, il se retrouva à quelques centimètres seulement de son visage. Le regard haineux et mortel du Céruléen se plongea dans celui rempli d'effroi d'un homme qui ne pouvait que contempler sa propre fin. Moins d'une seconde plus tard, un uppercut violent les sépara, réduisant à néant les os entre la mandibule et les zygomatiques. Alors qu'il gisait au sol, Natsuki abrégea ses souffrances. Sa paume s'abattit sur le cœur de la victime, qui cessa de battre à jamais.




***********************************


« Pourquoi lui avoir gravé ces sceaux sur le corps ? Et pourquoi même continuer de t'occuper de ce cobaye. Il n'y aucun résultat, tu perds ton temps.
_ Regarde cette vidéo, elle a été enregistrée hier, lorsqu'il a été mit en contact un être vivant – un chat – pour la septième fois.
_... … Oh mon dieu.
_ J'ai de bonnes raisons de croire qu'ils aident à réguler son... comportement. »
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Konoha
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Message(#) Sujet: Re: La Voie du Démon Azuré La Voie du Démon Azuré EmptyMar 10 Déc 2013 - 0:55

« Natsuki ! » cria une voix qu'il reconnu.

L'instant d'après, une flèche se ficha dans l'épaule du ninja, dont la pointe ressortit de l'autre côté. Natsuki resta sur place, comme si rien ne l'avait touché, puis pivota lentement vers l'archer. Le regard du Céruléen changea. Jusqu'à présent, il avait toujours été vide, n'exprimant que le néant. Désormais, ses orbites étaient vides, et ne s'y reflétait que le désir d'anéantir la vie elle-même. Une aura de haine l'entourait, une vague de colère affluait dans ses veines. Jamais il ne s'était laissé prendre par de telles émotions, et là, il était en train d'y sombrer complètement. Sa volonté l'abandonnait, et il avait la désagréable impression qu'elle flanchait de son plein gré. Il perdait le contrôle de son propre corps, au profit d'autre chose. Quelque chose dont il ignorait la nature, mais dont les intentions ne lui plaisaient guère. Il tenta de lutter. Une autre flèche frappa dans son ventre, lui arrachant une nouvelle vague de douleur. Le peu d'emprise qu'il pensait encore avoir sur sa volonté éclata. Ce fut le néant. D'autres flèches s'abattirent sur lui, mais ricochèrent cette fois-ci, sous le regard étonné des trois derniers bandits qui l'assaillaient depuis la hauteur des rochers. Les vêtements de Natsuki gonflèrent jusqu'à se déchirer, et révéler sa peau mise à nue en dessous. Ses muscles saillants se bandèrent à l'extrême, avant de se couvrir d'une sombre couche d'écailles. Venu du fin fond de sa gorge un hurlement primaire, bestiale déchira la nuit. Un cri qui n'avait plus rien d'humain. Un éclat qui ne semblait être qu'une ode à la destruction et à la mort dans sa forme la plus cruelle. Le monstre que devenait Natsuki disparut à la vue de tous. L'instant d'après, il se dressait de toute sa hauteur au sommet des reliefs rocheux d'où l'assaillaient les bandits. L'un d'entre eux hurlait à l'agonie, empalé sur les cornes de l'héritier Nara corrompu par la haine, lequel secouait avec force sa tête pour ravager les organes de sa victime impuissante. Un ultime coup de tête déchira sa carcasse en deux sous le regard médusé de ses deux compagnons, qui ne demandèrent pas leur reste avant de fuir. Mais il était déjà trop tard pour eux. Le démon aux tatouages luisants avait flairé l'odeur de leur vie : plus rien ne pouvait l'empêcher de la leur arracher. Courant comme un animal, il s'élança à quatre pattes avec une vélocité prodigieuse. Un nouveau cri de haine et de souffrance entraina une nouvelle transformation. Une impressionnante queue reptilienne se déploya en prolongement de sa colonne vertébrale, et fouetta l'air. Elle se déplia comme un ressort vers le premier des fuyards, et faucha ses jambes. L'horrible craquement laissa d'ailleurs entendre que des os s'étaient brisés sous la force de l'impact. Le blessé n'eut cependant pas le temps de crier longtemps sa détresse : le signal de la douleur eu à peine le temps d'attendre le cerveau que celui-ci ce retrouva écrasé sous une patte griffue. La nuit enveloppait tout, couvrant la vue comme le plus épais des voiles de brume. Mais elle ne masquait pas l'odeur de la peur. Une odeur qui traçait comme un fil d'Ariane derrière sa proie. Le monstre ne mit pas longtemps à remonter la piste, et encore moins à démembrer sauvagement celui qui se trouvait au bout.



*************************************


« Hey ! Où es-tu ? C'est le grand jour, pour la production de mas... Seigneur, d'où vient tout ce sang ? Et... Où est le cobaye ! Qu'est-ce qu... AAARGH. »



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Le sang le galvanisait, et décuplait encore sa soif de meurtre. Il lui en fallait plus. Mais il n'y avait rien dans les environs. Le monstre flaira l'air, puis hurla de frustration, arrachant un arbre d'un simple coup de griffe. Le cri suivant ne véhiculait que souffrance quand il tomba à genoux, recroquevillé sur lui-même. Comme la poussière recouvrant une statue se fait emporter par l'eau, les écailles de Natsuki se rétractèrent, coulant le long de son corps nu jusqu'à disparaître. Ses doigts retrouvèrent un aspect normal, loin des griffes acérées dont il s'était vu doté quelques instants plus tôt. Ses cornes, semblable à des bois de cerf, furent les dernières à quitter son corps, comme poussant à l'envers jusqu'à la base de ses tempes. Tremblant, Natsuki n'osa pas bouger avant un long moment. Il n'avait pas eu souvent l'air aussi vulnérable, et misérable. Mais surtout, il n'avait jamais eu l'air aussi perdu. Qu'est-ce qu'il venait de se passer ? Il n'avait pas tout comprit. C'était comme regarder au travers d'un hublot dans une brume écarlate. Il avait perdu tout contrôle, ne pouvant qu'assister à la tuerie sauvage dont il avait été le témoin depuis les yeux de son propre corps.


*******************************************



« Tajima regarde !
_ C'est un enfant couvert de sang. Il est mort, c'est triste. Viens maintenant, nous devons partir d'ici avant que l'ennemi ne s'aperçoit du sabotage.
_ Il respire encore. On ne peut pas le laisser là.
_ Nous n'avons pas le temps pour ça nous...
_ Il est indemne. Il n'a pas la moindre blessure regarde.
_ Qui irait tatouer un enfant de cet âge-là ?
_ Nous ne pouvons pas le laisser ici.
_ Mais à quoi penses-tu ? Et si c'est un piège ? Ou...
_ Je pense au fait que notre vie nous à rendu stériles tous les deux.
_ Mais notre vie nous permet-elle d'avoir des enfants ? Au milieu de cette guerre ?
_ Si tu ne le fais pas pour ta femme, fais le au moins pour le clan. La lignée des Nara doit perdurer. »



*******************************************



Des souvenirs remontèrent à sa mémoire, des souvenirs dont il ignorait tout. L'origine, la signification, le pourquoi. Il tenta de se relever, mais ses forces l'abandonnèrent. Cela faisait même longtemps qu'elles l'avaient quitté, le laissant figé dans sa position fœtal. Il remarqua à peine que la flèche qui, il y a peu traversait ses entrailles, n'était plus là, tout comme le trou qu'elle avait causé. Son corps battait à tout rompre, frappant rudement dans ses tempes la pulsation. La douleur ne s'atténua pas, bien au contraire, mais il la capta de moins en moins. Ses souvenirs arrivaient par paquets, jetés dans son cerveau à la va vite. Ils s'étalaient ici et là, sans suite logique. Des souvenirs anciens, dans l'un desquels il se voyait dans une vitre. Si c'était lui ? Il n'avait pas de tatouages, et était très jeune. Peut-être quatre ans ? Le puzzle prenait du sens petit à petit, lorsque les pièces apportées par le flot s'emboitait. De petites séquences prenaient de plus en plus de sens, alors qu'elles s'ajoutaient aux précédentes, ou étaient capitales pour comprendre les suivantes. Chaque scène venait de ses yeux, ou ses oreilles. C'était ses souvenirs qu'il voyait, il en était sûr maintenant. Mais pourquoi ne se manifestaient-ils que maintenant ? Puis quand la dernière pièce se posa, comprit tout. Pas progressivement, suivant le fil d'une déduction dans une avalanche, mais d'un coup. La lumière s'alluma, et tout prit son sens. Il comprit qui étaient ces hommes en blanc, où il avait grandit, et dans quels conditions il avait servit de cobaye dans ce laboratoire. La souffrance physique de ces deux années oubliées remonta d'un coup, lui déchirant le ventre. Ce n'était pas lui qui avait choisit ses tatouages, et encore moins la symbolique qu'il leur avait attribué. Papa n'était pas vraiment son père, pas plus que Maman sa mère. Il avait juste été trouvé par Tajima et sa femme après s'être échappé du laboratoire dans un accès de liberté du démon qui sommeillait en lui. A moins que c'était lui le monstre que l'on avait créé ?

La peur le gagna, une terreur qu'il n'avait plus vécu depuis des années. Un sentiment qu'il ne voulait plus ressentir, et qui avait justifié tous ses entrainements. Il avait apprit beaucoup de chose sur lui cette nuit, une origine qu'on lui avait caché sous un mensonge. Mais il s'en fichait. Une seule pensée l'obsédait : qu'est-ce que je suis en train de devenir ? Pour la première fois, Natsuki doutait. Il avait vu ce dont était capable le démon s'il perdait le contrôle. Et s'il ne le reprenait pas. Combien de vie arracherait-il avec un plaisir plus malsain que celui de tuer par désir si le monstre se libérait dans Konoha ? Pourrait-il seulement retourner là-bas, et faire comme si de rien n'était ? Oserait-il seulement se présenter à nouveau devant Haruhi et sa famille, après s'être changé en monstre devant elle ? Le sang sur ses mains le dégoûtait, ce n'était pas cela qu'il se battait. Pas pour cette violence gratuite. Il avait le sentiment aigre de s'être trahit en s'abandonna à cette rage qu'il ne comprenait pas.

Une rage qu'il sentait désormais plus présente que jamais, enserrant son coeur comme un poison froid. Puis la fatigue eu raison de sa conscience. Il s'écroula comme il était tombé, et sombra dans un angoissant cauchemar.
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Message(#) Sujet: Re: La Voie du Démon Azuré La Voie du Démon Azuré EmptyDim 29 Déc 2013 - 20:06

Son réveil n'avait rien de réconfortant. Il avait froid, son corps était aussi glacé que si la Mort l'avait fauché, pour de bon cette fois-ci. Mais il était vivant, il le savait : ce n'était pas possible de souffrir comme lui en étant mort. Il osa à peine bouger de sa position repliée sur lui-même. Il n'en avait pas envie, ni même de continuer de vivre encore. Tout lui avait été arraché la veille par quelque chose dont il ignorait la nature, mais qui était encore là, à saper ses forces et sa volonté. Il ne sait pas combien de temps il resta ainsi immobile avant de remarquer qu'une couverture était posée sur lui, le recouvrant entièrement dans la froide matinée de l'automne.

« Va-t-en... »
murmura-t-il d'une voix faible et sans conviction.
« C'est hors de question. »
en répondit une autre, beaucoup plus déterminée.

Assise contre un arbre à quelques mètres de lui sur le côté, Haruhi patientait, vêtue avec des vêtements beaucoup trop grands pour elle, une tenue qu'elle avait vraisemblablement récupéré sur les cadavres du campement. Une rapière à découvert était plantée dans le sol non loin d'elle, mais devait davantage servir à l'intimidation qu'au combat entre les mains de la jeune femme.


« C'était ça le secret que tu voulais nous cacher Natsuki ? »
demanda-t-elle sans accusation dans la voix.

Le concerné ne répondit rien, le front plaqué contre le sol. La peur la plus insidieuse au ventre, il n'osait plus rien, même plus respirer. Mais l'Autre ne semblait de cette avis, son sang refusait de le laisser mourir. A l'image de l'oie que l'on gave de force pour l'engraisser, l'air était poussé dans sa gorge, et enfoncé jusqu'à atteindre ses poumons avides.


« Répond moi Natsuki ! »
exigea Haruhi avec force. « Qu'est-ce que c'était que ça ? »

L'héritier Nara n'avait pas la réponse, ou avait peur de l'avoir. Qu'est-ce que c'était, il n'en savait rien, malgré tous les souvenirs qui s'étaient déchargés dans son esprit, des souvenirs aussi précis que s'ils avaient été enregistrés sur cassette. Il avait revu toute sa vie latente, les trois premières années exceptées, en une fraction de seconde, ce qui avait chamboulé jusqu'à sa propre identité. Qui était-il ? Ou plutôt, qu'est-ce qu'il était ? Depuis tout jeune il avait eu ses accès de frénésie sauvage, déjà dans ce... cet endroit avec les hommes en blouse blanche. Et ses tatouages, ce n'étaient pas les siens, c'étaient des sceaux destinés à canaliser cette Chose. Ce qu'ils avaient très bien jusqu'à présent, alors pourquoi maintenant avaient-il cédé ? Pourquoi était-Elle maintenant libre de le ronger comme un poison, et de corrompre son esprit ? Il n'avait aucune réponse, si ce n'était une seule conviction : il était devenu dangereux, car il avait perdu le contrôle de son corps. Une soif de sang inextinguible primait sur toutes ses pensées, une volonté de toute détruire que seul un dernier fil d'esprit sain retenait avec la plus grande des difficultés. Les unes après les autres, les fibres qui le composaient cédaient.


« … Je ne sais pas. »
murmura-t-il faiblement. « Il faut que tu partes Haruhi. Laisse-moi... »
« Tu as besoin d'aide Natsuki. Je ne vais pas te laisser ici, il faut qu'un médecin te... »
« Laisse-moi ! »
hurla-t-il avec colère.

Un élan qu'il regretta. Comme une brèche dans sa carapace, la haine s'y insinua, et brisa tout ce qu'elle y trouva pour continuer d'avancer.


« ...C'est hors de question. »
répondit-elle simplement après que l'écho se soit tut. « Je ne te laisserai pas ici, pas alors qu'à ton tour, tu as besoin d'aide. »

Elle avança vers lui, et jeta devant son visage des vêtements de seconde main, dans le même genre que ceux qu'elle portait.


« Habit toi. »
ordonna-t-elle avec toute l'autorité qui avait toujours qualifié son caractère.
« … Tu ne comprends pas Haru... »
commença à répondre Natsuki en laissant son visage écrasé contre la terre avant d'être interrompu.
« Tout ce que je comprends, c'est que je ne te laisserai pas ici, qu'importe les raisons. Tu es venu pour moi, à mon tour maintenant de te tendre la main. »


Un sentiment de reconnaissance et d'espoir tentèrent de se frayer un chemin vers son cœur, mais furent aussitôt étouffés par une masse sans consistance, et engloutit pour disparaître comme s'ils n'avaient jamais existé, comme si Natsuki ne ressentirait plus jamais la joie et le bonheur.


« Lève-toi. »
exigea Haruhi d'une voix plus douce, en le soulevant par l'aisselle.

Elle avait beau être plus petite que lui, sa force de caractère compensait largement sa force physique. Comme une poupée de marionnettiste, les reliquats d'homme qu'étaient Natsuki furent basculés en arrière pour trouver une position assise.


« On rentre, alors met-ça. »
demanda-t-elle en l'aidant à enfiler un haut de laine salit par le temps.

Les doigts de Haruhi étaient gelés, et pourtant c'est tout le contraire qu'ils transmirent à Natsuki lorsqu'ils touchèrent sa peau. Une douce sensation qui comme le reste fut dévorée au fur et à mesure qu'elle se déversait en lui. Il lui fallut un moment pour se vêtir entièrement, mais avec l'aide de la jeune femme, il parvint finalement à se remettre sur ses jambes. Il avait toujours froid, ses dents claquaient à se briser, mais le temps n'avait rien à voir dans tout cela, il le savait. Il avait encore peur au ventre. Ses pas n'étaient pas sûrs, ses jambes manquaient de force si bien que c'est Haruhi qui dû l'épauler pour avancer malgré ses propres blessures. Le séjour chez les bandits opportunistes ne lui avait pas été profitable...


« Où sont les autres ? »
demanda-t-il finalement dans un souffle.
« Elles sont parties dès qu'elles t'ont vu massacrer les hommes qui les retenaient. »


Il resta silencieux. Il inspirait la terreur, c'était normal. Il n'était pas humain, pas après ce qu'il avait fait, et comment il l'avait fait. Mais plus que tout, c'était à lui-même qu'il inspirait la peur. A tout moment, il menaçait de perdre le contrôle sur le corps déchu qu'il lui restait. Et pourtant, malgré tout, Haruhi était restée avec lui.


« Je dois savoir Natsuki. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Ne me le cache pas s'il te plait, cela fait bien assez de temps que tu nous mens, à tort ou à raison. »


Raconter ? Qu'y avait-il à raconter, si ce n'était qu'il mourrait d'envie de lui briser la nuque et de l'éventrer à chaque pas qu'il faisait ?


« Je ne vous ai jamais mentit... Juste pas tout raconté, parce que ce n'était pas nécessaire... »
répondit-il sans l'ombre du moindre sourire. « Comme toi et ta famille t'en doutent sûrement, je suis un shinobi de Konoha.... C'est la seule chose que je ne vous ai jamais dit... Ce que tu as vu cette nuit... ce n'était pas moi... ou peut-être que si.... je n'en sais rien, c'est la première fois... »

Chaque mot lui brûlait la gorge, comme un châtiment pour oser parler au lieu de détruire. Et pourtant, il continuait. Il n'y avait pas tant que cela à dire en réalité. Simplement qu'il était soldat, et qu'il sentait qu'à tout moment, l'incident de la nuit pouvait se reproduire sans retour en arrière cette fois-ci. Un aveu lourd de sens et de conséquence qui pourtant ne fit céder en rien la volonté d'Haruhi. Ils marchèrent pendant deux jours, en profitant à peine de la nuit pour se reposer. Natsuki n'en trouva d'ailleurs même pas le sommeil cette fois-ci, craignant trop que le Mal ne l'engloutisse s'il s'assoupissait. C'est dans la soirée qu'ils arrivèrent dans le village d'Haruhi.


« Laisse-moi là... »
demanda-t-il en s'arrêtant non loin de l'entrée.
« Natsuki je... »
commença-t-elle avec colère.
« Haruhi... »
coupa-t-il sans hausser le ton. « … Je sais reconnaître les mauvaises idées des idées catastrophiques... Je ne peux pas rester. Tu sais déjà ce que tu vas trouver en rentrant, je te l'ai dit. Il n'y a rien de plus que je puisse faire pour vous pour le moment. Je ne suis même plus sûr de pouvoir faire quoi que ce soit pour moi. Je dois partir avant qu'il ne soit trop tard. »
« Non, je ne vais te... »
« Tu diras à Keïta que tout va bien pour moi, et à Jun que je reviendrai. »


En toute réponse, Haruhi l'attrapa par les deux tempes, et le frappa presque du front :


« Si tu ne tiens pas parole, je te retrouverai et je te tuerai, tu m'entends ? »
« Entendu... »
lâcha-t-il avec un infime simulacre de sourire pour participer à la plaisanterie.
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Message(#) Sujet: Re: La Voie du Démon Azuré La Voie du Démon Azuré EmptyDim 29 Déc 2013 - 20:07

Il n'avait pas attendu qu'Haruhi sorte de son champ de vision pour disparaître. Ayant retrouvé un semblant de force, il l'avait utilisé pour s'éloigner des habitations avant qu'il ne soit trop tard. Et c'est sur un petit relief montagneux qu'il trouva refuge. Avec les provisions qu'Haruhi avait ramassé dans le campement, il avait encore de quoi tenir un peu de temps. Mais il s'affaiblissait. Rien n'assouvissait sa seule véritable faim, celle de destruction, et rien n'étanchait son unique soif, avide de sang qu'il était. Continuellement, progressivement, il se consumait des pulsions que les sceaux sur son corps avaient jusqu'à présent maintenu captives. Mais au moins, il en avait comprit la cause désormais, alors qu'il errait ici et là. En remontant le fil du temps, il réalisa quand est-ce qu'il avait commencé à clocher. Avec le recul, il est vrai que par moment, il ne s'était pas comporté comme il l'aurait fait habituellement, il n'avait réfléchit avec la logique implacable pour laquelle il était connu. Des émotions qu'il croyait depuis longtemps avoir éteint grâce à ses entrainements draconiens s'étaient glissées dans le fils de ses réflexions. D'abord insidieusement, presque sans qu'il s'en rende compte, jusqu'au fois où il réalisait que ses poings étaient crispés. D'abord de simple pics de fougue, jusqu'à ce qu'il se rende compte qu'il avait déserté son Village en temps de guerre pour venir secourir une famille d'amis pour le simple désir de trouver du sang à verser sans attendre sa prochaine affectation. Et tout cela avait trouvé son début contre Machi dans le Château Ambulant lorsqu'elle l'avait presque terrassé avec sa nuée de spectres vengeurs. Physiquement, il n'avait pas souffert, mais son esprit avait été presque entièrement brisé par l'afflux incontrôlable d'horreurs que les esprits avaient déversé en lui. Il se souvenait maintenant, des fissures qu'il pouvait presque voir dans son âme, et surtout, de ce qui avait filtré de derrière celles-ci. Sur le coup, il n'avait pas prit le temps d'y penser, car il tombait du château volant, puis par la suite il y avait eu la guerre. Il n'avait plus considéré cette vague de haine qui l'avait envahit, et redonner force à son corps alors qu'il n'arrivait presque plus à le diriger. Il n'était plus revenu sur ce rire horrible qui avait résonné dans sa gorge, s'arrachant à ses lèvres contre sa volonté. Un rire chargé de victoire, et promesse de chaos. C'était Machi qui avait libéré la Créature qui était en lui, à moins que ce n'était sa véritable forme, cachée masquée et scellée sous de multiples sceaux gravés à même sa peau ?

La question était sans importance. Il s'en fichait, car il refusait d'admettre que l'Autre était lui. Il était là, Il le hantait et le dévorait pour prendre le contrôle, c'était un fait. Mais ce n'était pas lui, ni une part enfoui de son être, ni sa véritable nature. Il avait beau sentir le froid mordant jusqu'à dans ses os, et avoir l'intime conviction qu'en réalité il n'était pas réellement humain, il le refusait : il hébergeait malgré lui une entité étrangère comme un Bijuu, rien d'autre. Une entité qui n'acceptait pas non plus la situation actuelle, et luttait inlassablement pour la renverser. Sans doute y serait-Elle parvenu à terme, maintenant qu'elle avait sapé tout ce qui faisait que Natsuki était lui-même. Seul restait un dernier éclat refusait de s'éteindre. Là où même sa volonté avait cédé, trop vite débordée, une promesse à une enfant avait tenue. Un dernier fil qui retenait l'esprit de l'héritier Nara au-dessus d'un gouffre sans fond qui ne demandait qu'à le happer. C'est sur ce dernier filet élimé à l'extrême qu'envers et contre tout, Natsuki avait trouvé l'espoir, et la force. Il s'était trop battu pour abandonner maintenant des valeurs qu'il menaçait de détruire en laissant l'Autre l'emporter. Le combat le plus important de sa vie allait commencer, un affrontement auquel le destin lui avait laissé l'occasion de se préparer en le remettant entre les mains d'un couple de shinobis. Tout ce qu'il avait vécu jusqu'à présent en tant qu'humain, toutes les expériences qu'il avait accumulé au travers de ses entrainements et toute la volonté qu'il avait forgé dans les combats, tout allait être jugé ici et maintenant. Même s'il gagnait, il savait que la vie n'aurait plus le même sens après cela.

Cela n'éroda en rien le nouvelle afflux de vie qui parcourra ses veines.
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Message(#) Sujet: Re: La Voie du Démon Azuré La Voie du Démon Azuré EmptyDim 29 Déc 2013 - 20:08

Natsuki se réveilla nu encore une fois. Une douleur indicible le lançait au niveau du crâne, mais il avait commencé à s'y faire après deux semaines. Les environs étaient saccagés autour de lui, encore... C'était une scène presque quotidienne pour lui. Alors qu'il se releva sur les genoux, une quinte de toux lui déchira la gorge. Au creux de sa main, il en vit l'origine : du sang et des poils. Un loup gisait non loin de lui, le corps horriblement mutilé. Il semblerait que l'héritier Nara avait trouvé de quoi déjeuner... Balayant la nature du regard, il se situa rapidement. Il commençait à connaître cette partie de la montagne maintenant. Il ne lui fallut donc pas longtemps pour retrouver son campement, et d'y extraire à l'aide d'une technique ses affaires de sous terre avant de s'habiller. Sa proie fit un excellent repas, ou du moins, abondant. C'était la première fois depuis ses deux semaines d'exil que Natsuki avait eu l'occasion de manger de la viande fraîche – ou du moins, de le faire en état de conscience. Deux semaines qui lui avait parut interminable, tout comme celles qu'il avait encore à vivre...

La montagne avait constitué le refuge idéal pour lui. Il était loin de toute forme de vie humaine et ne risquait donc de blesser personne durant ses accès de frénésies. Des accès de plus en plus réguliers. Durant la première semaine, Natsuki avait passé le plus clair de son temps à la méditation. Il avait tenté sans relâche d'entrer en contact avec l'Autre qui le dévorait de l'intérieur. Sans succès. Immobile des heures durant, il avait sondé son âme dans les moindres recoins, sans rien y trouver. Et pourtant Elle s'y trouvait, une Chose qui n'avait pas de consistance, pas de forme, pas de densité, mais qui était bien là, à ricaner et à abreuver son esprit des pulsions les plus malsaines qui soient. Mais ce n'était pas vivant, rappelant ainsi sans cesse à son hôte qu'il ne servait à rien de se leurrer sur sa véritable nature. L'héritier Nara dû abandonner cette méthode, qui ne le menait à rien. Il n'en voyait qu'une seule autre, et elle le répugnait. Son propre état le dégoûtait, mais moins que ce qu'il était en train de devenir : il se résigna alors à s'y employer.

Plutôt que de gaspiller ses forces à empêcher les pulsions qui le tiraillaient sans cesse de progresser, il fit exactement l'inverse. Au premier soir de la deuxième semaine, il ne lutta plus, et les laissa l'envahir. Ou du moins, dans un premier temps. Les ténèbres de son cœur mit à mal se ruèrent comme des charognards sur les dernières onces de volonté qu'il abritait, et tentèrent aussitôt de les dévorer. C'était sans compter sur la nouvelle approche de l'héritier Nara. Si effectivement il ne luttait plus pour empêcher sa soif de sang et de destruction de mener son corps, il usait de ses forces pour les canaliser. Plutôt que de tenir une position, il avait laissé le mal venir, et tentait maintenant de le maintenir enfermé comme l'on piège une souris avec une boite, un bâton et un fromage. Un paris des plus risqués, lorsque l'on savait à quel point la flamme de Natsuki était devenue vacillante ces derniers temps, mais il n'avait plus d'autre choix : il savait qu'il perdrait s'il s'obstinait à ne pas se rendre à l'évidence.

La haine s'emparait de son corps, mais se retrouvait à chaque fois prisonnière derrière une fine couche de volonté qui la gardait sous cloche, une couche parfois si ténue qu'elle n'avait qu'un seul côté. La colère, et la volonté de détruire s'exprimaient à travers son être, mais restaient entravées par les chaines spirituelles de l'hôte, comme le serait un animal sauvage qu'une laisse de cuir retenait d'aller trop loin, ne l'autorisant à libérer sa hargne que dans un périmètre confiné détruit et redétruit. La Créature luttait avec pugnacité pour se libérer des derniers liens qui l'empêchaient d'assouvir ses désirs, mais ne pouvait lâcher sa frustration que dans la montagne. Elle tentait sans cesse de s'approprier son enveloppe, mais le combat était âpre, et l'héritier Nara ne lâchait rien. Ou plus exactement, il ne tenait qu'une seule chose : son dernier fil de conscience. Peu importe la douleur, peu importe les métamorphoses horribles que son corps subissait chaque nuit, il ne cédait jamais sa dernière once de volonté tandis que le reste se chargeait de confiner sa haine. La plus infime des fuites n'était pas permise. Chaque fois que son corps possédé tentait de quitter la montagne, une autre force l'obligeait à rebrousser chemin. Là était les seules contraintes imposées à l'enveloppe de chair transformée, sur lesquelles Natsuki se concentrait : empêcher sa volonté de se briser, et sa Créature de quitter le territoire inhabité.

Après la première nuit, il s'était relevé au matin dans une partie boisée complètement détruite. Des entailles profondes marquaient de nombreux troncs quand ils n'étaient pas tout bonnement réduit à l'état de petit bois. Aucun souvenir de la nuit en mémoire, il redécouvrait donc avec horreur l'étendue de toute la puissance brute contre laquelle il luttait. Mais ce premier matin lui avait aussi prouvé que malgré sa nausée, malgré l'épuisement et malgré le carnage, il était encore là après avoir cédé pour confiner ses pulsions. Un résultat qui laissait croire qu'il pouvait y arriver.
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Message(#) Sujet: Re: La Voie du Démon Azuré La Voie du Démon Azuré EmptyDim 29 Déc 2013 - 20:09

Ce manège dura deux semaines. Durant la journée, Natsuki rassemblait ses forces en méditant, s'efforçant de se préparer au mieux pour la longue nuit qui était à venir. Et lorsque le soleil tombait, il recommençait son exercice de la veille. Il s'abandonnait à ses pulsions de destruction pour les entraver derrière. Chaque jour, sa volonté se renforçait, ses liens devenaient plus solides. Mais il était encore loin du compte. Car comme frustrée, la Chose en lui redoublait d'effort pour se débattre et s'échapper à chaque métamorphose. Elle se déchaînait, car Elle savait qu'Elle perdait. Elle était chaque nuit libre, mais seulement dans un périmètre donné, celui de la montagne. Elle pouvait détruire comme Elle le voulait, mais n'y trouvait aucun plaisir, car Elle ne percevait aucune souffrance résultant de ses actes. Elle voulait le contrôle total, mais Natsuki ne lui en laissait que des bribes. Pour le moment. Car jour après jour, il maîtrisait le débordement de ses pulsions de mieux en mieux. Bientôt, il ne leur laissera plus rien, pas même d'exister. Enfin, bientôt était un grand mot. Il commençait à peine à tenir plus facilement les déchaînements de cette Chose, alors de là à la supprimer complètement, il y avait un long chemin...

A la fin de son premier mois dans la montagne, il était presque parvenu à un état de cohabitation viable avec Elle. Et par cohabitation, il fallait comprendre soumission. Les pulsions de plus en plus marquées qui l'avaient rongé depuis son affrontement contre Machi étaient maintenant moins présentes, moins appuyées. Soit parce qu'elles étaient moins fortes, soit parce qu'il s'y habituait... La soif sanglante qu'il n'était parvenu jusqu'à présent à soulager s'était maintenant atténuée, et bien que toujours présente, elle n'occupait plus le centre de ses pensées. D'une certaine façon, il était même parvenu à exploiter l'énergie brute qui le parasitait, dans une certaine mesure. Parfois volontairement, il arrivait à métamorphoser une partie de son corps, qui prenait alors la forme la plus adaptée pour répondre aux besoins de ce dont il était l'hôte. Mais s'il en était capable, il n'y avait plus eu recourt une fois qu'il avait comprit la méthode, car il avait l'impression que c'était une porte qu'il ouvrait à ce contre quoi il luttait. Et il ne savait pas encore jusqu'où il pouvait aller de la sorte. Le pire cependant pour lui fut d'admettre que maintenant, il doutait de pouvoir faire mieux ici. Lors des phases nocturnes, il conservait une certaine emprise sur son corps, à l'image d'un cavalier chevauchant une créature sauvage, et parvenait à l'orienter plus ou moins comme il le désirait. Qui plus est, lorsqu'il s'abandonnait aux ténèbres tapis en lui, il était arrivé que ces dernières n'avaient pas bondit sur l'occasion, et avait presque dû être poussées pour que la transformation se fasse. Peut-être que l'Autre s'affaiblissait, ou que lui gagnait en maîtrise de lui. Mais dans tous les cas, tout ceci était possible parce qu'il était seul, et qu'il pouvait pleinement se consacrer à sa tâche. Qu'en serait-il s'il reprenait sa vie de shinobi ? S'il rentrait chez lui, et qu'à nouveau il sera confronté au stress intense du combat, celui auquel il savait tenir sans faiblir ? Parviendra-t-il encore à conserver son emprise sur Lui, ou se retrouvera-t-il débordé en ayant trop à gérer, pour finalement être cette fois-ci possédé pour de bon ?

Le seul moyen pour le savoir était de revenir à son ancienne vie. Mais cela comportait bon nombre de risques. Pas seulement pour lui, mais aussi pour tous les habitants de Konoha ou ses coéquipiers de mission, car il n'était pas difficile de deviner quel chaos se déclencherait s'il perdait le contrôle en ville ou ailleurs. Le bon sens aurait voulu qu'il reste ici, sur son tas de caillou saccagé à l'écart du monde, mais cela ferait perdre tout le sens de ses efforts, ce pourquoi il avait été élevé, formé, et maintenant entrainé. Si ce n'était pour retourner se battre un jour, il aurait été plus simple pour lui de se donner la mort et d'emporter dans la tombe ce qui avait été délivré.

Sa décision était prise : il allait revenir à Konoha, et affronter la dernière étape de sa préparation à la maîtrise de ce qui le hantait, avec tout le danger que cela représentait. Et au-delà même de tout cela, il y avait quelqu'un qu'il devait voir, ne serait-ce que pour s'expliquer, et s'excuser...
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