Opération écureuil !:

- Ouf !

Bon, au moins c’est clair maintenant. Le village avait arrêté de me confier des missions paranormales ou irréalisables. Peut-être que les hautes instances considèrent maintenant que je ne vaux pas un clou ? Ils n’ont pas tellement tort. Après tout, avec les missions qu’ils m’ont confié… C’était très dur de prouver sa valeur avec tout ça. Je pensais pourtant avoir réussi. Bah, ils n’ont pas dû être satisfait de mon travail. Tant pis. Je préfère faire des missions tranquilles comme celle-ci, plutôt que de me lancer dans une nouvelle chasse au fantôme, ou encore dans une nouvelle enquête sur une créature surnaturelle. J’en ai eu assez comme ça, y a pas à dire.

Là, la mission était plus simple, ou du moins plus normale. Il fallait s’assurer que les réserves en vivres du village étaient suffisantes. En temps de guerre, il fallait quelqu’un pour s’en assurer. Et c’est donc tombé sur nous. Oui, pour cette mission, je n’étais pas seul, bien que je ne voie pas vraiment l’intérêt d’envoyer deux personnes pour cette simple mission. Peut-être que je ne vois pas plus loin que le bout de mon nez. C’est ce qu’on me répétait souvent lorsque j’étais encore à l’académie. On me disait aussi souvent d’arrêter de dormir, d’apprendre à me concentrer, et aussi d’arrêter à tout bout de champ lorsque j’étais face à l’une de mes innombrables phobies. Même en salle de cours, ça m’arrivait fréquemment. Les gens peuvent être en droit de se demander ce qui m’a tant traumatisé que ça, plus jeune. Bah le pire, c’est que je n’ai pas vraiment vécu de traumatisme dans le passé. Je crois. Même ça je n’en suis pas si sûr.

Enfin, là n’est pas le sujet. Mon partenaire pour cette mission était un certain D’Astr… Euh… Un certain quelqu’un quoi. Y a plus compliqué comme nom, mais y a bien plus simple, et je ne l’ai pas retenu. Ah oui, D’Astrae Y. Drahall. Ça y est, je l’ai. En tout cas, je ne sais pas du tout qui c’est, comme à chaque fois que j’ai une mission avec quelqu’un. Tout ce que je pouvais affirmer savoir, c’est qu’il était certainement un Genin. Sinon, la tâche serait bien ingrate pour lui… Enfin, on verra bien. J’apprendrais bien à le connaître plus en détail par la suite.

Nous étions censés nous retrouver près du Palais du Hokage, pour commencer à faire notre rapport sur nos réserves en vivres. À ce qui se dit, il y en avait tout un stock là-bas, en tout genre, en plus bien entendu des stocks personnels de chaque marchand. J’ignore s’ils rentrent en compte cependant, c’est une bonne question. Une fois arrivé là-bas, j’attendis. Ce Drahall n’avait pas l’air d’être encore arrivé. J’étais légèrement en avance, c’était plutôt normal. Ou alors, il était déjà arrivé depuis longtemps, et s’était caché ? Ouais, nan, là je passe pour un parano. Voyons donc voir…

Tu observes l'extérieur. Le menton appuyé au creux de ta paume, légèrement affalé sur ton bureau, tu laisses ton regard dériver tranquillement sur l'extérieur, alors que le village se réveille tranquillement. Tu soupires alors. Il va être temps pour toi de partir. Tu as reçu un nouvel ordre de mission récemment. Après les herbes médicinales et la recherche de la cargaison de poissons, on t'envoie faire un inventaire des réserves du village... C'est que tu te demanderais presque s'ils veulent faire de toi un habitué du ravitaillement. Cette idée pourrait être amusante, en effet... Mais aussi tout à fait ridicule, oui.

Tu te redresses alors sur ton siège, refermant ton journal. Tu attrapes ta sacoche, y glissant un petit carnet vierge ainsi que quelques crayons et stylos. Tu te lèves alors, tes affaires à la main, avant d'aller prendre ta veste blanche accrochée sur une patère juste à côté de la porte. Tu l'enfiles rapidement, avant de charger ton sac sur ton épaule. Tu passes machinalement une main dans tes cheveux, alors que tu sors de chez toi, verrouillant la porte au passage. Tu prends alors la direction du centre du village, t'engageant au milieu des arbres en direction des groupes d'habitations. Tu te dis parfois que tu aurais pu vivre en centre-ville, oui... Mais ce n'est que le matin. Et il est encore tôt, personne n'est encore vraiment debout. Tu sais que de toutes façons, le calme qui règne en ce moment se sera sûrement envolé d'ici quelques heures. Alors tu n'aurais pas pensé pas la même chose si tu étais passé en milieu d'après midi...

Tu arrives enfin au centre-ville, te dirigeant vers un groupe de bâtiments imposants. Les hangars et silos où sont entreposés les réserves. Tu ne peux guère les rater après tout, au vu de leur importance... Tu arrives quelques minutes plus tard, te faisant interpeller par les gardes. Tu leur présentes ton ordre de mission en tant que justificatif, pour approcher du premier hangar. Tu observes le bâtiment, ainsi que les alentours. Ton coéquipier n'est pas encore arrivé... Tu serais donc tellement en avance ? Ce n'est pas impossible, tu es parti à l'aurore... Enfin, tu as commencé à te préparer à ce moment. Tu pensais que le temps de rassembler tes affaires et de venir, ton équipier serait lui aussi arrivé.

Mais il semblerait que ce ne soit pas le cas. Tu hausses les épaules, rentrant dans le premier hangar sans attendre. Tu regardes autour de toi, arquant un sourcil devant la taille du bâtiment et l'important nombre de denrées et autres ressources amassées ici. Tu repères rapidement un carnet posé en évidence sur une caisse. Un carnet contenant les listes des réserves présentes ici... Tu le feuillettes rapidement, plus ou moins surpris par son contenu. Après tout, il n'y a qu'à voir à quoi ressemble l'intérieur de ce hangar pour être étonné... C'est alors que tu entends du bruit provenant de l'extérieur. Tu te retournes, te dirigeant vers la porte du hangar. Tu passes la tête par la porte encore entrouverte, apercevant un jeune homme. Probablement ton équipier... Tu retires alors un peu la porte, te laissant la place de passer pour aller le saluer.

« Bonjour, je suppose que tu es Ryosei ? Je me présente, Drahall Ymir D'Astrea, enchanté de faire ta connaissance. »

Le speech habituel. Tu préfères resservir toujours la même chose, pour éviter les ennuis. Et pour éviter les relations hostiles avec des membres du village. En tant que Konohajin tu ne vas désormais plus pouvoir voyager partout sans avoir à de soucis à te faire... Tu n'as pas envie de te faire des ennemis à l'intérieur du village en plus. Alors tu espères que cette mission se déroulera sans problèmes et que vous saurez travailler ensemble.

Ah. C’est peut-être ça le lieu dans lequel on devait se retrouver. Il y avait là un hangar, où était stocké bon nombre de vivres, et autres matériaux importants pour le village. C’était donc ça… ? Vu la taille du bâtiment, je craignais le pire. Là-dedans, ça devait être la caverne d’Ali Baba. Je le sentais bien venir. La porte du hangar était en partie ouverte. Je m’y avançais, comptant m’y faufiler. Seulement, alors que je m’en approchais, un homme se montra, manquant de me surprendre par son apparition inattendue. Celui-ci semblait un peu plus âgé que moi… Pas mal, même. Ce serait lui mon coéquipier pour cette mission ? Ou bien le potentiel propriétaire de cet hangar, en supposant qu’il y en ait un ?

L’inconnu se présenta donc. Il était bien donc mon partenaire, au nom si compliqué. Dur de faire plus difficile ! J’acquiesçai la tête, pour lui confirmer ses pensées. J’étais bien la personne qu’il pensait.


- De même, enchanté.


Souriant, je m’approchais davantage, histoire de voir un peu ce qui nous attendait à l’intérieur.


- C’est donc ici ?


Question bête peut-être. Mais j’aimais me parler à moi-même, sans qu’il n’y ait forcément un réel intérêt. Juste comme ça. Après avoir posé cette question, ma tête passa au travers de cet entrepôt. J’ai bien cru que j’allais faire un malaise en voyant ça… D’un point de vue dépourvu de toute expertise, je pouvais affirmer qu’on avait de quoi tenir cinquante ans, facilement. Néanmoins, je ne pouvais pas le certifier. Je n’ai pas été formé pour analyser les ressources de Konoha, et en déduire la durée qu’elles allaient perdurer. Cette mission était tout de même mal tombée… Mais c’est toujours mieux que les missions trop dangereuses qu’on m’a récemment confié. Ils sont fous ces gens de là-haut… Franchement.

Mais tout de même. C’est énorme ça ! Jamais je n’avais soupçonné l’existence d’un tel lieu au sein du village… Pour ce qui est de la nourriture entreposée ici, j’imagine qu’il n’y en aurait pas assez pour une dizaine d’Akimichi n’ayant pas mangé depuis une semaine, si ce n’est dire !


- Wow… !


On allait avoir du travail, ça c’est sûr… J’entrai complètement dans le bâtiment, repérant un carnet déjà ouvert. Mon partenaire l’avait déjà feuilleté ? Il a été si en avance que ça ? Pourtant, je ne pensais pas être arrivé trop à la bourre… Allez savoir. Ce n’était pas si important que ça après tout. Tout ce qui comptait, c’était d’examiner ces réserves, pour s’assurer que rien ne nous manquait. Heureusement pour nous, ils s’étaient plutôt arrangés pour nous faciliter la tâche. Ouais, ce carnet allait nous être d’une aide précieuse, en espérant qu’ils ne se soient pas eux-mêmes trompés dans la comptabilisation des réserves. Honnêtement, je ne comptais pas non plus passer ma vie dans ce hangar… Mais sérieusement, ils auraient pu finir le travail au lieu de faire appel à nous.

Mes yeux scrutaient chaque information inscrite dans ce carnet avec attention.


- Hm… Mouais… Oh… Ah ouais, quand même… Ok… Hm ?


Quelque chose avait attiré mon attention. Tout ce que j’avais lu jusque-là me semblait à peu près correcte, mais… Quelques données me paraissaient assez basses… Les stocks d’armes semblaient assez pauvres… Pourtant, en cas d’attaque, ça pourrait être utile. Kunais, shurikens, parchemins en tout genre… Tout cela ne figurait pas en grande quantité dans ce carnet. Tendant le carnet à mon partenaire, à cette page, je lui demandais son avis.


- Qu’en pensez-vous… ? Il n’y a pas l’air d’y avoir beaucoup d’armes dans nos réserves actuelles. Y aurait eu un problème dans les commandes ?

Spoiler:

Tu souris tranquillement. De ce petit sourire hypocrite. Dans ton esprit totalement faux et voilé. Dans l'esprit des gens que tu côtoies, il est totalement sincère. Tu trouves cela absurdes. Mais tout à fait normal en même temps. Cela fait des siècles que tu joues à ce petit jeu. Des siècles que tu utilises les même masques. Les mêmes expressions faciales. Cela fait bien longtemps que tu es un acteur. Si tu t'étais lancé dans le théâtre, tu aurais pu devenir un comédien de génie. Une légende pour l'histoire de la scène. Mais tu es là. Dans ton travail d'archiviste. Dans ton emploi temporaire de gestionnaire. Les mains dans les poches, tu observes le jeune Aburame tandis qu'il entre dans la réserve. Vif d'esprit ? Peut être. Ou peut être pas. Effet de rhétorique en entrant. Puis exclamation de surprise. Contradiction. Cela tilte dans ton esprit. Ce n'est qu'un enfant. Mais s'il s'était tenu au courant, il aurait du se douter de ce qu'il allait trouver en entrant ici. Tu croises les bras, avançant au milieu des réserves tandis que tu laisses le jeune homme feuilleter les listes laissées par vos employeurs.

« En effet. C'est assez surprenant de voir tant de choses emmagasinées en un seul et même endroit... »

Tu lèves la tête, observant des tas de nourriture atteignant même le plafond du hangar. Tu arques un sourcil, alors que ton sourire se fait ironique. Tant de faste et d'opulence dans un simple hangar. Tu sais bien qu'il y a un village à nourrir derrière tout ça. Mais combien d'individu ne verront jamais la couleur de ces biens ? Un certain nombre, oui. Car même ici, la mendicité n'est pas une légende. Les sans-abris ne sont pas une illusion. Et tu te trouves devant tant de fournitures et de nourriture que c'en deviendrait presque indécent. Tu t'approches d'une caisse, prêt à l'ouvrir pour voir ce qui s'y cache, lorsque ton « équipier » lance une remarque à propos des stocks d'armes. Tu te retournes alors, jetant un coup d'oeil au carnet. Tu parcours les quelques pages concernant les armes... Et il faut le reconnaître, ces chiffres sont étrangement bas.

« Et bien... Je pense que demander au gérant officiel serait une bonne idée pour commencer. »

Tu quittes alors les lieux, indiquant au jeune homme de me suivre. Votre homme était installé dans une sorte d'annexe. Un endroit assez exigu. Et assez simple. Tu toques, avant d'entrer, la porte étant déjà ouverte. Tu salues de nouveau le gérant, tout en regardant autour de toi. Tu observes les lieux rapidement, avant de reporter ton attention vers lui.

« Dites moi, avez vous eu des livraisons d'armes en retard ces derniers temps ?»

Il te répond à la négative. Tu t'y attendais un peu à vrai dire. Mais peu importe. Tu le remercies, ressortant pour te diriger de nouveau vers le hangar. Tu souris. Légèrement. Tranquillement. Tu rentres dans l'entrepôt, avant d'aller t'installer sur un tas de caisse, l'aménageant en véritable fauteuil. Tu fermes les yeux un instant, croisant les bras. Tu finis par les rouvrir, pour observer ton jeune équipier.

« Alors. Dis moi Ryosei, que penses-tu de tout ceci ? Oh. Et, avant. Dis moi, quel âge as-tu au juste ? »

Tu as une piste. Tu as déjà des ébauches. Des projets en tête. Tu as saisis ce qui se passe. Mais en est-il de même pour lui ?