Marcher... Encore et toujours, à travers pays, prairies et forêts pour rejoindre quoi ? Un champs de bataille. Les Shinobis de Suna me l'avaient annoncés et confirmés sans le moindre doute. La Nomade se trouvait dans ce pays des sources chaudes. C'est à dire à l'autre bout de Kaze no Kuni, non loin du pays de la foudre que j'avais foulé il y'a de ça bien longtemps. J'ai pris grand soin durant ce périple, de me faire discret sur la terre du feu en la traversant. Pays que je connaissais que trop. M'y faire voir aurait pu me causer de graves ennuies. Quoi que cette guerre paraissait attirer toutes les attentions. Je n'avais croisé aucun Shinobi. Pas même un soldat sur ma route. Et je doutais que ma seule discrétion en fut la cause. Marchant loin des villes et villages, j'évitais en même temps la populace également. Je n'appris donc rien d'autre de cette guerre. Si l'on faisait le point, ce que je savais c'était que Suna et Kiri y était alliés mais contre qui ? Cela je l'ignorais parfaitement. Et pour quelle raison ils se battaient ? Je ne le savais pas non plus. En tout cas, je savais que cette bataille avait lieu dans ce pays dit "neutre". Encore et toujours, les pays libre subissaient les dommages des affrontements qui ne les concernaient pas.

Peut-être était-ce étonnant, compte-tenu de mon passif, mais ce conflit, je m'en moquais. Seul et oublié, mon nom me précédait certes, comme je le vis en Suna, mais seule la Nomade m’intéressait pour le moment. Aucune trace de conflit pour le moment qui ne pouvait m'indiquer les lieux exact des champs de bataille. Shogi, mon brave et dévoué compagnon à quatre patte ne pouvait plus suivre sa piste. Il m'avoua non sans désappointement que l'odeur de la Nomade s'était perdu aux abords d'une rivière. Cela ne m'empêchait pas de garder espoir et de continuer ma quête. Surtout que j'avais enfin atteint ce pays. Pays que je trouvais agréable en passant. Les sources chaudes, je comptais en profiter un peu avant de reprendre ma route. C'est en ce moment de volupté, à l'heure où le soleil se montrait clément en faisant office de sa splendeur, que j'envoyais Shogi en avant pour reconnaître le terrain. Ainsi, je me délectais aux abords d'une source baignée de splendeur en contre-pente d'une racine montagneuse. Isolé et solitaire, j'y trouvais ainsi quiétude et apaisement. Ainsi seul et à genoux au bord de l'eau, je plongeais mon visage en son sein. Chaude, trop pour s'en abreuver directement. Je déharnachais l'armure que je portais pour m'y engouffrer une fois vêtu de mon simple hakama, laissant ainsi armes et équipements près de l'eau pour le garder sous surveillance.

C'est moments de détente étaient rare. J'en trouvais la réelle nécessitée maintenant que j'eu connu la vie illusoire au côté du démon à cinq queues. En effet, lorsqu'on ne possède plus rien, nous sommes sans doute plus apte à aimer le tout. Cela ne m'empêchait pas d'être un minimum sur mes gardes. Ainsi l’œil écarlate activé me permettait de ne pas être surpris par une arrivée intempestive si cela advenait. Se laver... C'est un plaisir que j'avais toujours apprécié. Aujourd'hui plus encore. Et alors que Shogi tardait à réapparaître je ressortais de la source pour me revêtir. Ainsi, c'est le corps et le cheveux humide que je me redécouvrais au soleil. C'est seulement quand je rangeais le sabre au fourreau que Shogi revint. Épuisé certes, et avec quelques nouvelles. Assis sur un rocher à m'observer patiemment, je le voyais sans avoir à retourner mon faciès vers lui. Aussi entamions nous la conversation sans croiser nos regards ainsi que le ton las.

-Pas de signe de conflit ?
-Non... Cela doit avoir lieu à l'est. Vers les côtes, car l'intérieur des terres semble paisible, à moins que la bataille soit déjà terminé. La route a été longue.
-Tu n'as croisé personne ?
-Plusieurs odeurs se sont mêlés au vent. Mais les sources nuisent à mon odorat. Je ne parviens pas à définir leur direction ou leur distance.

Enfilant le dernier gant, je fixais ma main en agitant quelque peu mes doigts. Je plissais alors le regard sur celle-ci avant de conclure d'un timbre maussade. Shogi restait immobile et assis à m'observer. Le bord de l'eau, je ne semblais en effet pas vouloir le quitter. Sachant cependant que je devrais bien tôt ou tard. Je me dis même un instant que ce pays aurait mieux convenu aux Samidare lors de leur fuite.. Samidare ? Je ne savais même pas si je n'étais pas le dernier aujourd'hui... Même Sendaï avait disparu. Et heureusement pour lui en passant. Shogi se montrait également plus aimable. Sachant ce qu'il était advenue de moi durant ces deux ans et l'histoire avec Gobi et l'homme masqué, il semblait craindre que je disparaisse à nouveau. Ce dont je n'avais pourtant aucune l'intention.

-Je crains que nous nous dirigions vers quelque chose de grave.
-Tu crois que la Nomade ne sera pas ravis de te voir ?
-Qu'en saurais-je...
-Moui...
-Nous allons y aller. Vers les côtes. J'invoquerais le reste de la meute sur la route. Il y'a longtemps que notre petite famille n'a pas été réunis.
-Mmh... Tu sembles effrayé. Cela ne te ressemble pas.

Mon œillade tomba sur le côté un instant. Preuve que mon esprit se perdit durant ce temps dans ses souvenirs et ses réflexions. Puis après un clignement des yeux je répondis présentement et tristement.

-Depuis Gobi, j'ai appris que ce que nous devrions craindre ce ne sont pas les Démons...
-Quoi donc alors ?
-Qui sait...

Technique active:

Le regard se redresse voluptueusement sur les hauteurs. La tête penchée fit accueil ensuite à l'intrus qui se présentait à moi sous le jour de la politesse et de l'hésitation. Bouche ouverte et regard plissé, je demeurais un instant silencieux. Le temps de porter la main à ma hanche, faisant ainsi instance de ma fierté à ce Shinobi. "Kadoria", me répétais-je intérieurement à moi-même à l'évocation de son nom. Le même clan que Urio le sage. Ce qui m'étonnait d'abord fut alors limpide. Suna et Kiri ensemble, un Kumojin en plein champ de bataille ? Alors Kumo était lui aussi prit dans le flot de la guerre. Le village de la paix, qui faisait partis de rêves et souvenirs d'autre fois fut finalement de nouveau prit dans la tourmente. Urio n'avait pas dû avoir le choix pour avoir accepter une nouvelle guerre. Ainsi, le seul faciès que je présentais à ce jeune homme fut celui de la tristesse. Il ne manquait que Konoha pour avoir la preuve de la désolation du monde... Immobile alors, je l'observais patiemment et sans lui répondre. Shogi ne tourna que la tête vers lui. Lentement et surement. Nous communiquions alors par télépathie. Quelques secondes. Car l'arrivée d'un shinobi ici-même pouvait se trouver étrangement opportun.

"Ton odorat te fait vraiment défaut décidément..."
"Les sources comme je te l'ai dis, et tu ne l'as pas vu venir non plus hein"
"Kadoria... Il maitrise l'apesanteur. Je décèle le chakra d'un Jonin. De même que de la foudre et la terre.
"Tu le sens menaçant ?"
"Aucunement, je pense qu'il est sincère..."
"Alors voyons"

Mort... Depuis plusieurs années. C'est ainsi qu'on avait considéré la fin de mon existence. Nul n'avait décidément connaissance de mon combat contre le Bijuu hormis cet homme masqué... J'aurais pu m'en sentir offensé pourtant cela ne me fit rien. Mort ou vivant ? La différence était bien difficile à déceler dans ma condition. S'il m'avait déjà vu, c'était sans doute lors de mon arrivée à Kumo. Que de souvenir d'époque révolu. Une époque où les hommes réglaient les conflits face à face, autour d'un feu. La preuve qu'avoir civilisé les conflits ne les pas anéantit non plus. Machinalement, sans défaire ma main de la hanche, j'usais de l'autre main étrangement. Levant le bras en pointant du doigt lentement le jeune homme, j'allais rompre le silence d'une voix grave. Intensivement, mon regard se plongea au sien. Puis, sans tomber le doigt je commençais.

-Si je suis mort un jour alors j'ai dû ressuscité. Car je suis bien là. Mais toi, Kadoria Koüga, viens-tu pour le conflit en appel aux côtes de ce pays. J'aimerais savoir si les quatre villages sont en éveil guerrier, et pourquoi ils s'opposent ainsi dans un pays qui ne leur appartient pas de mémoire. Le hasard ne t'a surement pas mené à moi pour simplement repartir.

Shogi se mit lui aussi à fixer du regard le jeune homme. Mon doigt retombait enfin tout aussi lentement qu'il s'était dressé. Il avait comprit le sens réel de cette question. Pourquoi la Nomade consentit-elle à cette guerre. Y' avait-il une raison noble à tout cela. Et était-elle en sécurité... Un shinobi qui ne soit pas menaçant pouvait aussi m'en apprendre plus sur les deux que j'avais manqué. Et de cela je ne pouvais me défaire, ne serais-ce que dans l'idée. Aussi, par manque de confiance, je cherchais dès lors à déceler le moindre mensonge dont il pourrait faire preuve, mais n'usais-je d'aucun jutsu qui pouvait être offensif.

Techniques employées:

Une femme vêtue d’un kimono rouge bordeaux et arborant une magnifique chevelure sombre contrastant fort à la couleur de sa peau laiteuse s’affairait à ramasser des plantes. Elle parcourait délicatement ces dernières de ses doigts comme pour vérifier leur texture puis elle faisait un choix très sélectif, évitant de prendre les feuilles qui s’étaient trop fanées. C’était la fin de l’automne, la saison idéale pour ramasser certaines plantes médicinales qui libéraient leur vertu lorsqu’elles se paraient de la couleur de la saison. Cependant, il fallait éviter celles qui étaient sur le point de tomber car leur effet bénéfique se trouvait amoindri.

Samidare Akeginu, ainsi se nommait notre protagoniste, n’était pas un être spécialisé dans la médecine mais son amour pour l’indépendance et son désir de vouloir prendre soin de ceux qu’elle chérissait l’avait poussé à apprendre à concocter des remèdes à l’ancienne qui, dans certains cas, se révélaient parfois bien plus efficaces que les techniques de jutsu médicinales. Ainsi, avant la tombée de l’hiver, qui privait en grande partie la nature de sa réserve pharmaceutique, elle faisait le plein des plantes dont elle pourrait avoir besoin. Son activité secondaire, pouvait l’amener parfois très loin et à braver bien des dangers mais ici elle était en territoire neutre où sa cueillette annuelle se passait toujours bien jusqu’à présent.

Préoccupée par sa besogne, se déplaçant ici et là pour toucher et parfois renifler les plantes afin de ne choisir que les meilleurs, elle ne semblait accorder aucune attention aux choses qui l’entouraient mais une présence inquiétante mais à la fois familière la ramena à la réalité. Elle se dressa brusquement puis analysa les odeurs qui venaient caresser ses narines expertes. Les plantes qu’elles serraient dans son bras gauche, fruits de sa récolte jusqu’à présent, tombèrent alors sur le sol puis elle se dirigea vers l’endroit d’où provenait l’odeur familière mêlée à celle d’une bête sauvage. Ayant perdu la vue, ses autres sens s’étaient développés plus que chez les humains «normaux», surtout l’odorat qui lui permettait de reconnaître une personne même à plusieurs centaines de mètres à la ronde, si le vent amenait l’odeur de celle-ci vers elle.

« Teishirô ? ». Voilà la question qui résonnait à présent dans la tête de la jeune femme. Elle l’avait assez fréquentée par le passé pour reconnaître son odeur même parmi des milliers d’autres. Mais il y a longtemps de cela, elle avait ouï-dire que son ami avait perdu la vie durant un combat alors elle se demandait si son odorat ne lui jouait pas des tours. Son avancée qui avait gagné en vitesse au fur et à mesure que l’odeur intrigante se faisait de plus en plus présente, l’amena à entrapercevoir un loup. À la vue de l’animal, qui semblait être le transporteur de l’effluve naturel de Teishirô en plus du sien, la jeune Samidare se fit très discrète. Tout en se cachant de sa vue, elle fit en sorte que le vent ne mène pas sa propre odeur vers le canidé. Toujours dans la plus grande discrétion, elle suivit le carnassier, gardant une distance raisonnable entre eux tout en essayant de ne pas perdre sa trace. Ainsi, après une assez longue filature, une réalité à laquelle elle n’arrivait pas à croire se présenta à elle. Cachée derrière un des nombreux arbres qui bordaient une rivière source d’eau chaude, elle pouvait le voir. Était-ce vraiment lui ou bien un être vraiment doué qui avait pris son apparence jusqu’à voler la signature de son chakra et son odeur ? Si c’était réellement son ami, elle savait qu’il était inutile qu’elle se cachait ainsi car il avait surement senti sa présence malgré les précautions qu’elle avait prises mais il n’était pas seul. Sur la rive, en hauteur sur un rocher, se tenait un jeune homme qui lui était inconnu. Les deux hommes semblaient en pleine conversation mais elle était trop préoccupée par les questions qui lui hantaient à présent l’esprit pour suivre leur conversation. Et lorsque la réalité la rappela enfin, le silence se fit. Sans doute que l’un d’eux attendait la réponse de l’autre. Tout en restant cachée, elle s’apprêtait donc à les écouter bien qu’une envie de se dévoiler devant l’être mystérieux sous le trait de son ami la tenaillait ...

La mémoire d'Urio-Sama... Je ne pu cacher une seconde passante ma tristesse quand je découvris si brusquement que l'un des rare homme bénéficiant de mon respect était finalement mort... Urio.. Homme de paix s'il en fut. Emprunt de sagesse et de haute vertu. Quel grand drame ce fut pour ce monde de perdre un si grand nom me disais-je ce bref instant passant. En revanche, que ce Shinobi puisse penser que je fus allié de Kumo en un temps est preuve qu'Urio avait dû manipuler ses masses. Car de souvenir jamais il n'eut été question de me battre au côté du pays de la foudre. Aussi plissais-je le regard un instant sur cette personne qui vint à mon niveau probablement par signe de respect. Cela ne fit pas perdre mon regard pour autant. Je demeurais immobile tandis qu'il bavassais sur les raisons de cette guerre. Kiri en était l'instigateur. Comme cela ne m'étonnait guère. J'avais toujours considéré ce village comme trop puissant pour pouvoir être laissé en paix. J’apprenais également que Kumo et Konoha était allié face à Kiri et Suna. Ainsi, un ennemi de la Nomade me faisait la proposition de le rejoindre. Du moins c'est ce que je présageais. Les histoires de défense et d'invasion ne m’intéressaient pas tellement. Je voulais Gabushi et rien d'autre. Je savais maintenant où la trouver.

Je ne perdis ni ma posture, ni mon indolence, mon regard s'assouplit néanmoins, ce jeune homme ne m'évoquait aucune antipathie et ce fut l’adoucissement de mon faciès tout comme de mon timbre qui en résultat quand je lui répondis calmement.

-Qu'ils sont heureux les belliqueux... Je puis te dire Kadoria Koüga en revanche que mon arrangement avec Urio stipulait que je ne me mêle pas de ses conflits à venir en échange de la jeune Haku Naoko. Je pense que ma part du marcher est plus que remplit étant donné sa situation d'aujourd'hui n'est-il pas... Mais je suis heureux que tu m'ais appris tant de chose. Cette histoire aura le mérite d'être intéressante. Sans compter que si Mizukage Yondaïme il y'a, Shinichi est surement mort ou à la retraite ainsi que le régent Yoru. Quel genre de bête sauvage ont-ils put mettre de nouveau à leur tête ces barbares insulaires. Ma foi ce n'est pas la question. Je dois me rendre à ces côtes. J'ai quelqu'un à y trouver et tu m'y auras aidé. Aussi si tu veux quelque chose de moi que je puis t'offrir maintenant demande le.

Ce n'était pourtant pas tout. Une brise fébrile nous apporta l'odeur d'une intrus que je n'avais alors décelé ni par la détection chakratique ni par la vision thermique. Voilà ce qui arrivait quand ont se contentait du minimum de sécurité. Mais Shogi lui, cette odeur il put la ressentir sans la moindre difficulté. Brusquement il se dressa sur son rocher et crocs en lumière pointa un arbre en retrait derrière nous. Pas le temps d'en dire plus que ma détection chakratique faisant son office, je m'apprêtais à me montrer menaçant pour cette intempestive intrusion. Pourtant il n'en fut rien. Car ébahit et étonné, le passé dans ce qu'il avait de meilleur venait alors à moi. J'en restais étonné. Je me retournais aussi sèchement que stupéfait. Dévoilant pour la première fois depuis longtemps un véritablement instant de faiblesse. Hors de contrôle même. Ce chakra, je le connaissais, je le connaissais parfaitement. Que pouvais-je regretter de plus que de ne pouvoir regarder ce visage si proche. Car je ne pouvais entrevoir que ses formes. Shogi demeurait aux aguets mais semblait-il tout de même plus que surpris de ma réaction. Alors tandis que je marchais vers cette source chakratique, la main en avant comme si j'allais retrouver un élément si chèrement perdu je murmurais...

-Akeginu-dono...

Shogi tenta de m'interpeller plusieurs fois. Mais je ne l'entendais plus. Une Samidare en vie. Qui peut comprendre ce qu'il est de découvrir que l'on est finalement pas le dernier de sa lignée. Qu'il existait encore quelqu'un pour raconter ce que les enfants de Mizu avait vécu. Et surtout, combien de gens du passé pouvait comme elle garder un bon souvenir de moi. Ils étaient si peu nombreux que trouver une âme cher à mon cœur à qui je fus lié d'une façon ou d'une autre me ramenait quelque secondes enfance. Une seule envie, improbable pour qui me connaîtrait. La prendre dans mes bras. Cette amie si précieuse. Était-ce tout ? j'aurais manqué de trébucher tant durant ce court instant rien n'avait plus d'importance. Qu'elle me dise alors un seul mot. Et je pense que j'aurais pu promettre aux cieux de ne plus jamais tuer un homme...

Les cartes super-promo offertes avec les kits shinobis sont l'exemple même du marketing gravitant autour du monde ninja. Ce jeu de cartes offres de nombreuses perspectives chez les collectionneurs, les joueurs et les échangeurs. Parmi tous ces bouts de cartons à la valeur parfois inestimable, on y trouvait des noms emblématiques tels que Samidare Teichirô... Nous ne sommes pas là pour vous parler de la carte en elle-même mais bien du Streamwalker.

Le Streamwalker n'est pas seulement un petit être atypique et mégalomane, c'est avant tout un projet de longue haleine. Celui qui se dit Streamwalker est né dans les rivières, vie dans les rivières et protège les rivières. Aussi, il était tout à fait normal de le trouver ce jour-là à errer dans les courants hasardeux menant au pays de Yu. Comme à son habitude, notre légende voyageait immergé et ne retournait à la surface que lorsque nécessaire, pour le reste, il se laissait porter par le courant, à mi chemin entre torpeur et éveil.

Cela ne m'était pas arrivé depuis un moment. Ah, se retrouver dans les bras de ma maman, loin de Konoha et de ses shinobis, loin de ce bandeau et de les ennuis qui l'accompagnent. L'administration me dit genin, et un genin ne doit pas sortir tout seul de son trou; croyez-moi seulement quand je vous dit que même avant d'intégrer les rangs du feu, voyager par-ci par-là ne m'a jamais vraiment tracassé. C'est dans ma nature de Streamwalker, vous voyez. Que serait un défenseur des rivières s'il ne s'assurait pas que tout allait pour les mieux dans celles-ci et dans leurs alentours ? Je vous le demande.

Le fait est que ce jour-là, alors que je la sourde mélodie de l'eau accompagnait les battements toujours plus rapide de mon coeur trop inquiet pour mon corps pour se calmer, ma supra sensorialité s'est éveillée. Plusieurs personnes, apparemment. De gros chakras. Les premiers humains que je croisais depuis... la dernière fois, nous dirons. Il était temps d'abandonner le pilote automatique et de fuser sous l'eau à l'image du prédateur....

***

Stop !! Nous étions assez près et assez loin. Je n'ai pas la notion de mètres. Mes paumes firent face à la surface, mon énergie se concentrait, lentement mais surement. Il s'en passait des choses en ce moment, et mieux valait faire bonne impression dès l'entrée de jeu, dans le cas échéant, c'était la merde. Petit à petit un de mes fidèles dragon se forma, lui aussi tapit au sol. Mes poings se refermèrent. Le moment de l'explosion était arrivé.

Et c'est dans une explosion sous marine et une levée fantastique de dragon aqueux que le Streamwalker s'éleva dans les airs. Les deux pieds solidement posés sur la tête de son serviteur, il éleva la voix.

-Je suis le Streamwalker, entité protectrice des rivières, gardien de la Feuille et membre des Sept Gardiens des Mystères ! Présentez-vous, vous qui arpentez ma rivière !!

Postée derrière sa cachette de misère, Akeginu écouta attentivement ce que les deux hommes se disaient. Bien que là était une chose qu’elle effectuait souvent pour le compte des hommes haut placés qui payaient parfois à prix très élevé ses services pour avoir en leur possession certaines informations, elle n’éprouvait aucun plaisir à les espionner ainsi. Elle était tiraillée entre l’envie de les laisser tranquille et celle de lever le voile sur le mystère qui entourait l’homme qui pourrait bien être son cher ami qu’elle croyait alors décédé. Lorsque ce dernier prit la parole, le son de sa voix plongea la Samidare dans une sorte de transe durant un court instant. Celle-ci lui rappela le passé. Quelques images plus ou moins douloureuses lui revinrent alors à l’esprit mais qu’elle chassa bien vite car elle s’était promis de ne plus penser qu’aux meilleurs moments passés avec tous ces êtres qu’elle avait chéris et non aux malheurs dont ils avaient dû subir.

À travers les paroles de celui qu’elle soupçonnait être son ami, elle put avoir le nom du jeune homme perché sur le rocher ainsi que sa provenance. Il portait le nom de Kadoria, clan appartenant au village caché du Pays de la Foudre. D’autres noms parvinrent à ses oreilles. Des noms très connus pour la plupart, chose qui la fit d’ailleurs froncer discrètement les sourcils. Si cet homme se révélait réellement être le Teichirô qu’elle connaissait alors un gros fossé s’était creusé entre eux durant ces années qui les avaient séparées. En effet, celui-ci semblait avoir fréquenté des grands noms alors que de son côté, elle avait tout fait pour les éviter. Elle aspirait à vivre dans la tranquillité ainsi elle ne s’était jamais mêlée des histoires des villages cachés des Quatre Grandes Nations Shinobi.

Soudain, il ne fit plus attention à son interlocuteur mais semblait chercher sa présence. Elle avait dû relâcher sa prudence et s’était fait donc repérée ou bien comme elle l’avait pensé, ses capacités poussées en sensorialité lui avaient permis de la ressentir malgré les précautions qu’elle avait prises. Alors qu’il prononçait son nom tout en se hâtant vers elle qui, sachant qu’il était désormais inutile de continuer à se cacher, se mit en évidence en sortant de derrière l’arbre. Alors qu’elle s’apprêtait à se rapprocher de son ami, tout en surveillant le kumojin dont elle n’aimait guère le regard posé sur Teichirô qui ne lui accordait plus aucune attention à présent, un événement inattendu survint. Un être sorti de la rivière avant de se hisser tout en haut d’un dragon aqueux. Instinctivement, Akeginu porta une main sur le poignet de son sabre tantô accroché à sa ceinture dans le dos, s’apprêtant à le dégainer. Un instinct fort futile car ce n’était pas avec une arme pareille qu’elle réussirait à battre un dragon élémentaire de ce niveau. D’ailleurs, elle abandonna l’initiative aussitôt puis se rapprocha de Teichirô rapidement alors que l’intrus lâchait des propos plutôt dédaigneux. Un jeune shinobi du Village Caché des Feuilles semblait-il. Avec ce qui se passait actuellement, il n'était pas étonnant de trouver des shinobi de différents villages traînés un peu partout tels des mauvaises graines parsemées. Chose qui ne plaisait guère à la Samidare d’ailleurs.

- Techirô-kun, je suis heureuse de te savoir en vie mais est-il prudent de manquer de vigilance de la sorte ? Ce jeune kumojin ne m’aspire aucune confiance … tout comme ce jeune homme qui vient de faire une entrée … trop fracassante à mon goût, murmura la jeune femme à son ami de manière à ce que lui seul puisse l’entendre alors que le kumojin se présentait à celui qui semblait être son allié durant la guerre actuelle.

Contrairement au jeune Kadoria, la Samidare n’avait pas pris la peine de se présenter. Elle respectait la puissance d’autrui mais elle avait en horreur ceux qui se la pétaient trop …

Je n'eu même pas le temps de savourer cette retrouvaille. Honteuse apparition d'un Konohajin... Voilà ce qui m'empêchait de savourer pleinement la vue d'Akeginu. Elle se méfiait du Kumojin, craignant que de lui tourner le dos lui donnerait l'occasion de me frapper sans sommation. Sur l'instant je ne lui répondis que d'un sourire. Ignorant complètement l'arrivé du Shinobi de la feuille. Afin je dirais, de lui octroyer un minimum de modestie. Puis, je me penchais à son oreille en lui prenant son épaule dans le but de lui murmurer ces quelques mots.

-Allons, nous les Samidare avons des yeux même dans le dos tu le sais.

Un petit sourire et un clin d’œil pour conclure ceci, afin de raviver peut-être une complicité passée. Nous n'avions hélas ni le temps ni l'intimité pour nous parler sans retenue. Avez-vous déjà vu un chien pencher la tête sur le côté ? Se donnant ainsi sans le vouloir l'air le plus débile que l'on puisse attribuer à un animal ? C'est la réaction de Shogi à l'entrée en scène du Konohajin. Je crois que mon pauvre loup ne savait si il devait pleurer ou rire en fait... Autre chose. Je n'avais croisé aucun Shinobi sur ma route de Suna à Yu. Ici j'en croise trois en une seule journée. Nous pouvions définitivement juger que la guerre était sans nul doute ce qu'il y'avait de plus rassembleur pour les Shinobis du monde... Ma foi il fallait s'occuper du Konohajin et du Kumojin malgré tout. S'ils étaient là tous, c'était certainement pour la guerre. Et maintenant que je retrouvais Akeginu, je n'avais plus qu'une seule envie. Passer un peu de temps avec elle avant de retourner trouver Gabushi. Aussi allais-je parler peu pour en dire beaucoup cette fois-ci. Me retournant fermement vers le Konohajin je lui dévoilais une posture fier, la main portée à la hanche et le regard strict. Son visage ne me disait absolument rien pour ma part et sans doute ne connaissait-il pas non plus le mien.

-Mon cher arriver en marchant aurait été aussi efficace. Cela fait trop de monde en une seule fois pour moi. J'aspire à la quiétude. Aussi mon amie et moi allons nous retirer si vous le permettez. La guerre vous attend après tout. Ce qui n'est pas notre cas. Enfin... Si tu es d'accord Akeginu.

Shogi se redressant à son tour bien lentement. Huma ensuite l'air bien plus férocement qu'à l'habitude. Je décelais dans ce geste qu'il reniflait sans doute quelques ennuis si nous tardions ici. Et pour être tout à fait honnête, je comptais à rester discret quelque temps avant de refaire parler de moi sans doute sans le vouloir. Mon regard se porta alors droit dans celui du Konohajin avec intensité. Quelque peu menaçant, telle une mise en garde qui ne se voilait qu'à peine. Ainsi dans le même ton je m'adressais à Koüga pour conclure.

-Kadoria Koüga. Ce que je t'ai dis tiens toujours. Tu me feras ta demande le jour que tu jugerais opportun. Mais ce jour ne me semble pas venu.

Spoiler:

Ohh... !

Suiatsu zieutait le faciès du Samidare alors que ce dernier semblait être décidé à partir... pour toujours. C'est vrai, c'est vrai, arriver sur un dragon ce n'est pas donné à tout le monde, aussi le Streamwalker fit doucement retourner celui-ci à l'eau comme si de rien était. Mais ce n'est pas dans le but de plaire aux étrangers, ni au Kumojin, qu'il faisait cela, de toute façon, le Streamwalker plaisait à tout le monde; non, son but était bel et bien de dégainer l'une de ses cartes super-promo (vous savez, le nouveau jeu de cartes à jouer et collectionner sur le thème des ninjas) et de comparer les visages de "Samidare Teichirô" et de l'étranger.

Merde... voilà qu'il se tournait, maintenant. Attendez, attendez... après tout, qui ne tente rien n'a rien, nan ? Attention, ouverture des poumons, ouverture de la bouche, mode super cri de Saiyen activé.

-YO !! MOI C'EST L'STREAMWALKER, MAGGLE !!! Retiens bien ce nom parce qu'un jour j'viendrai t'trouver, mon pote ! Et ce jour-là, je vais te montrer pourquoi c'est MOI l'numéro UN !!

Ouais chui vénère tavu j'me libère ! Mais avant... Petit pas de course vers l'étranger. Arrivée près de lui, tendage de bras.

-Et mais pour l'instant tu veux bien signer ma carte ?

Attendez mais une carte signée ça vaut de l'or ! Et puis même si personne ne me croira quand je montrerai ce bout de carton signé, et bah j'saurai que c'est quand même moi le King du stade, yeah !

Malgré tout, Suiatsu restait un enfant. Et son rêve était sur le point de se réaliser. Je sais bien que cette formule n'a été que trop utilisée au cours du temps au cours d’événements qui n'en valaient même pas la peine, mais quel gosse ne rêve pas de voir la super star de sa carte maîtresse apposer sa signature sur ladite carte ? Et quel futur-héros ne rêverait pas d'échanger quelques mots de plus avec sa référence en matière de notoriété ? Qui ne connait pas Samidare Teichirô ? Et bientôt... Qui ne connaîtra pas le Streamwalker ? Avant que les événements ne prennent une tournure quelconque, il ajouta.

-T'sais chui pas trop fan de c'que t'as fait, mais j't'aime bien quand même pour qui tu es. J'sais c'paradoxal, mais bon... lueur d'espoir dans les yeux de Suiatsu... YO MAINTENANT MOI C'EST L'OXSTRYMWALKER !! BEDEBEM !!

Mouhahahaha, j'pouvais pas en rester là !

-Eh attends, j'ai une putain d'blague à sortir à l'Hokage la prochaine fois que j'le vois... MOUHAHAHAHAHAHAHA !!!

Tout allait si vite dans ma tête !

Alors que son ami tentait de la rassurer en lui murmurant à l’oreille le fait que leurs capacités leurs permettaient même d’intercepter un ennemi dans un angle mort, la Samidare ne baissa pas pour autant ses gardes. Elle continuait donc de se méfier des deux êtres dont elle ne savait rien. Le kumojin avait sans doute remarqué le regard plein de méfiance qu’elle lui avait accordé car elle n’avait même pas cherché à se faire discrète. Il pensait sans doute qu'il lui suscitait de la peur mais ce n’était point le cas. La méfiance faisait juste partie de sa nature et celle-ci se manifestait même face à une personne qu’elle pourrait maîtriser pourtant avec aisance. Elle était du genre à se méfier même d’un enfant du moment qu’elle le suspectait potentiellement dangereux pour elle mais surtout envers ceux qu’elle aimait. Ainsi, actuellement, sa prudence ne s’exprimait pas donc pour sa propre personne mais était dédiée à Teichirô. La jeune femme a toujours été très protectrice envers les siens ; à tel point qu’elle était prête à se sacrifier pour l’un d’entre eux. Ainsi, elle se préparait donc à protéger Teichirô qu’elle savait pourtant posséder une puissance qui dépassait largement la sienne. La Samidare avait donc parfaitement conscience que son ami était capable de défendre sa vie sans son aide mais sa réaction était purement instinctive.

Malgré l’entrée fracassante du jeune Maître de l’eau, l’hostilité ne semblait pas être au rendez-vous. Le Shinobi de Kumo, dont des affaires plus importantes attendaient ailleurs, prit congé après avoir adressé quelques paroles aux deux autres. Quant au konohajin, après être descendu de son piédestal aqueux géant, il se contenta d’exprimer son admiration face à Teichirô dans un langage qui ne plaisait guère à Akeginu. Tant, qu’elle n’écouta pas plus longtemps leur conversation qui de toute manière ne la concernait guère. Elle les oublia donc un court instant et porta son attention sur le loup de son ami qui ne lui avait pas quitté des yeux depuis, comme si l’animal cherchait à déterminer sa nature profonde. Akeginu adressa alors un sourire au canidé puis sans la moindre méfiance, elle tendit les mains vers la tête de celui-ci tout en se baissant pour le caresser.

- Merci de m’avoir ramené jusqu’à ton compagnon … Quelle sublime créature tu es !

Oui, sans l’animal, peut-être qu’elle n’aurait jamais trouvé la trace de Teichirô donc elle lui était sincèrement reconnaissante bien qu’elle l’avait suivi à son insu …

Le regard fixé sur la témérité du Konohajin m'empêchait d'entrevoir ou d'entendre que le Kumojin s'en alla dans un sens et que Akeginu se dirigeait vers Shogi dans l'autre. Ce jeune homme cherchait-il à se moquer de moi ? Son discours incompréhensible en premier lieu, sans queue ni tête, sans doute capable de faire perdre pied aux plus éminents esprits. Était-ce une nouvelle technique de combat ? L'endormissement par la parole ? Et tandis que Akeginu s'éloignait il me présenta une carte à signer. Je penchais le visage sur celle-ci. Mais je le fis inutilement. Car de ce que je voyais, ce n'était pour mon regard qu'un petit rectangle noir... S'il me connaissait ne savait-il pas que la deux dimension ne m'était plus visible. Je ne pouvais lire ni écrit ni carte d'aucune sorte. Je ne pouvais plus regarder mes étoiles et bien d'autres choses m'étaient désormais inaccessible. Voilà qui n'était pas sage de sa part de me rappeler en quoi j'étais diminué depuis des années maintenant. Et pendant ce temps. Shogi remuait bêtement la queue en frottant sa tête contre Akeginu. Il faisait carrément le beau...

Il était vrai que je ne m'engageais que rarement dans la voie des compliment à son encontre. Les méritait-il au moins ? La preuve aujourd'hui avec tout ce beau monde autour de nous qu'il n'a pas su détecter... Nous ne sommes décidément jamais mieux servit que par nous-même... Mais revenons à ce Konohajin. Je restais quelques instants silencieux. L’œil fixé sur lui, non sans caché que ces allusions me désappointait largement. Il ne devait pas tant que ça savoir qui j'étais. D'une part pour me provoquer, mais en plus pour me laisser le regarder d'aussi près. Car après quelques secondes d'hésitation je décidais de ne finalement pas ménager ma sentence. Mon Genjutsu le plus puissant et le plus terrible. De mémoire je n'ai jamais connu qui que ce soit pouvant prétendre s'en être remis sur le champs, le contrer ou encore s'en être complètement remis tout court. Les années et les épreuves m'avaient rendu acerbe. Je ne ménageais plus mes efforts en matière de combat. De plus l"idée que Shogi face le beau devant mon amie d'enfance m'agaçait... Ainsi, l’œillade fixé dans la sienne, je lui faisais vivre l'espace d'une vie et d'une seconde, ce qu'était les flammes de l'enfer. Sa vision lui appartenait et comme pour chacun, nul ne pourrait en connaître toute l'atrocité. Car l'horreur prend une autre forme selon l'âme de l'individu...

A peine fusse lancé que je me détournais de lui. Le laissant à son sort. Pour me conduire vers Akeginu et Shogi qui semblait parfaitement s'entendre. Shogi le loup beta... Autrement dit ? La victime de la meute qui trouvait sans doute enfin un peu d'affection... Les femmes étaient manifestement plus doué que les hommes dans l'art de la flatterie. M'approchant d'eux d'un pas lent j'ajoutais en arrivant à leur niveau...

-Alors Shogi. Tu apprends à remuer la queue ?
-Tsss.. Jaloux !
-Akeginu-dono... J'ai dix mille chose à te dire. Tu ne mesures pas la joie que j'éprouve à te retrouver. Une Samidare...

Technique employée:

Désintéressée totalement de ce qui se tramait entre son ami et le prétentieux konohajin, qui ne semblait même pas avoir remarqué sa présence tant il était absorbé par Teichirô, Akeginu ne parvenait même plus à capter leur conversation. Les mots qui s’échappaient de leurs lèvres n’atteignaient plus son cerveau ainsi, il lui était impossible de savoir ce qu’ils se disaient; seul le son de leur voix lui parvenait étouffé. Par contre le canidé quant à lui avait capté toute la personne de la Samidare qui avait finit par poser un genou à terre pour mieux caresser l’animal. Ce dernier se frottait à présent contre les mains délicates de la jeune femme comme si cela faisait une belle lurette qu’on ne l’avait pas cajolé ainsi. Chose qui fit grandement plaisir à l’amoureuse des animaux qu’était Akeginu.

- Teichirô ne te donne donc pas assez de tendresse mon grand ?
- Je n’en veux pas de sa part de toute façon !

La jeune femme émit un sourire en entendant les propos de l’animal qui étaient bien assez pour lui donner une idée du genre de relation que celui-ci entretenait avec son invocateur. Comme pour consoler la bête, la femme à la peau laiteuse la caressa alors plus tendrement. Délicate attention que le loup savoura pleinement. Elle ne suspendit sa nouvelle occupation que lorsqu’elle sentit Teichirô s’approcher d’eux. La Samidare se releva alors lentement et fit face à son ami qui lâcha des propos quelque peu accusateurs à son loup qui répondit à sa repartie le traitant de jaloux. Une situation qu’Akeginu trouva particulièrement amusante qu’elle ne pût s’empêcher de rire mais discrètement, ramenant élégamment une main à ses lèvres.

- Ne vous battez pas donc, j’ai assez de tendresse pour vous deux ! Déclara la jeune femme d’un ton amusé tout en caressant la tête du loup.

Puis elle porte toute son attention à son ami qui lui communiquait à présent sa joie de la retrouver. Un plaisir grandement partagé. Il n’existait rien qui aurait pu la rendre plus heureuse que ce moment de retrouvailles avec son cher ami qu’elle croyait décédé. Comme pour se rassurer qu’on ne lui jouait pas là un mauvais tour ou qu’elle n’était pas en train de faire un rêve, elle effaça les quelques centimètres de distance qui les séparaient pour aller parcourir délicatement le visage de Teichirô de ses mains.

- Je suis aussi heureuse de te savoir en vie mon cher Teichirô. Hum … tu me sembles bien amaigri ! Négligerais-tu donc ta santé ?

Rassurée qu’elle n’était pas victime d’un tour magique mais se trouvait bel et bien face à un être qui lui était si cher, elle accorda enfin un semblant d’attention au konohajin qui était resté silencieux alors qu’il s’était montré si bavard.

- Je ne sais pas ce que tu lui as faits mais cela me semble très efficace. On pourrait peut-être en profiter pour s’éclipser ... à moins qu’une affaire urgente d’attende ailleurs ? … Ma demeure se trouve au Pays des Oiseaux donc des jours de marche sont nécessaires pour l’atteindre mais ce n’est pas des auberges accueillantes qui manquent dans le coin … et puis tu me sembles avoir grand besoin de repos.

Durant sa halte à Yu no Kuni, Akegini séjournait chez une Dame assez âgée et sa petite fille de seize ans qui ne verraient surement aucun inconvenant que Teichirô séjourne lui aussi chez eux mais la jeune femme souhaitait savourer leurs retrouvailles en tête à tête; du moins si son ami lui accorderait ce faveur …

Ne savait-elle la joie que me procurait une telle retrouvaille ? Rien ne fut assez urgent pour ne pas profiter au moins quelques minutes de sa présence. Ainsi le hasard faisait office de bien des nouvelles saveurs en m'offrant sous les yeux la preuve que les Samidare ne se résumaient plus à un seul homme ou deux... Mon regret le plus grave étant de ne pouvoir entièrement apprécier les courbes de son visage. Mais de souvenirs de jeunesse, je me rappelais une beauté peu commune. Ainsi le souvenir d'époque, était sans doute assez voluptueux pour que je l'embrasse sans résolution. Une demeure au pays des oiseaux. Comme tant d'autres elle partit en ces terres pour y trouver la quiétude. Si je voulais la prendre dans mes bras je ne me le permis pas. Le poids des souvenirs ne valait pas que je prenne tant d'aise à son égare. Shogi semblait très s'en sortir avec cette formalité qui plus est. Je ne relevais pas l'état du Konohajin qui m’indifférait. A terre et les yeux dans le vague je savais qu'il n'était même plus capable de penser avant un long moment.

-Je n'aurais hélas pas le temps de te suivre si loin. Mais sachant où tu te trouves maintenant nul doute que je reviendrais à toi rapidement.

Mon regard se porta un instant sur l'océan vers Kiri. Là où nous nous rencontrâmes il y' a si longtemps pour le meilleur et pour le pire. Ce pays maudit emprunt d'histoires toutes plus tragique les une que les autres. Parmi elle la notre... Je portais alors un regard désolé à Akeginu... Mais Gabushi ne pouvait attendre plusieurs jours ni les malheureux évènements qui s’opéraient alors dans ces contrées pacifique. Avec espoir de détendre l'atmosphère je rebondissais comme je le pouvais ensuite.

-Maigris ? J'ai pris une bonne dizaine de kilos flatteuse que tu es ! Ta silhouette à toi en revanche est égal. Une statue de marbre. Je connais bien des femmes qui devraient prendre exemple sur toi je puis te l'assurer. Je serais véritablement heureux de t'accompagner mais je suis en route pour le front. Il y' a là-bas quelqu'un que je veux retrouver au plus vite avant que la bataille ne se termine. Sinon je devrais la poursuivre encore je ne sais où...

Je portais enfin mon regard sur Shogi le fourbe. Ne cessant de blottir sa crinière sur les jambes de la demoiselle. Ce loup de malheur jouait de sa fourrure pour la séduire. Mais il me donna une idée. Une idée en mesure de ne jamais me séparer réellement d'Akeginu si j'osais dire. Après tout, combien d'ami du passé pouvais-je encore compter ? Plus que peu hélas et elle ne semblait pas au fait de mes agissements. Ce qui m'arrangeait complètement.

-Je pense te laisser Shogi. Ses odeurs m'incommode et avec toi, je saurais vous retrouver ainsi quoi qu'il arrive.
-Mes odeurs tu sais ce qu'elles te disent ?
-Qu'elles obéissent ?
-Mmmhff... Oui...
-Voilà qui est réglé. J'attends le meilleur repas du monde lors de ma futur visite belle Akeginu ! Mais si tu le souhaites. Tu peux faire un peu de chemin avec moi avant que nous nous quittions. Il me tarde de savoir quelle vie tu mènes à présent. Ta mine étant ce qu'elle est, la tienne semble paisible et louable. C'est une histoire qui me réchaufferait le cœur sans doute. Le pays des oiseaux est sur ma route de toute façon. Qu'en dis-tu ? Main dans la main comme autre fois ? A se raconter nos misères avec nos amants.

Terminant sur un clin d'oeil je lui tandis ainsi la main pour entamer une marche invitant à la conversation.

Lorsque son ami lui annonça que leurs retrouvailles ne perdureraient pas plus longtemps car il n’avait pas de temps à lui accorder, la main de la jeune femme suspendue son activité alors que celle-ci était occupée à caresser la tête du canidé. Pour la première fois depuis bien longtemps, elle sentit son cœur se serrer au point que celui-ci lui faisait mal. Ses larmes menaçaient de déverser pour révéler son état d’âme mais reprenant ses courages à deux mains, elle refoula celles-ci et tenta de continuer d’arborer son faciès serein habituel bien que son cœur continuait de la martyriser silencieusement.

Ses affaires étaient-elles si importantes au point qu’il ne pouvait lui accorder une nuit d’entretien amical ? Elle qui était prête à tout sacrifier, même sa vie, pour lui, ressentait une profonde déception face au virement de la situation. Sa joie s’était vite transformée en un gouffre de tristesse dans lequel elle était tombée sans y attendre. Comment pouvait-il agir ainsi alors que des années de séparation les avaient éloignés l’un de l’autre ? Elle avait même cru l’avoir perdu pour toujours. Comme tirée d’un doux rêve de force pour une réalité qu’elle ne voulait pas croire, elle savait à présent que leur chemin s’était définitivement séparé. Jusqu’à présent, elle avait toujours eu l’espoir qu’ils pourraient de nouveau avancer côte à côte un jour mais par ses quelques mots, son ami venait de lui ouvrir les yeux sur une vérité bien douloureuse, brisant ainsi cet espoir qu’elle avait entretenu chaudement jusqu’à présent.

Alors qu’il reprenait la parole, la jeune femme n’arrivait plus à capter que des bribes de ses dires tant elle avait du mal à se concentrer sur la conversation. "Front" … "quelqu’un" … "bataille" … choses qu’elle n’échangerait pas contre lui mais pour lui, elle passait après eux. Sentant sans doute l’amertume qui rongeait la Samidare, Shogi se colla un peu plus contre elle et comme pour rassurer l’animal, Akeginu lui caressa vaguement la tête. Teichirô adressa quelques paroles à son loup que la jeune femme tenta tant bien que mal à suivre. Il disait vouloir lui laisser l’animal qui n’émit aucune protestation. Une nouvelle qui aurait pu la ravir mais qui n’avait même pas réussi à desserrer de quelques millimètres le nœud qui lui comprimait présentement le cœur.

Alors que son ami lui tendit la main après l’avoir invité à faire un bout de chemin avec lui. La jeune femme n’y glissa pas la sienne mais prit de nouveau le visage de Teichirô entre ses mains.

- Navrée mon ami mais je suis dans cette contrée car j’ai des choses à y faire. Je ne partirais donc que lorsque je les aurais terminées. Nous nous séparons donc ici mais sache que je t’attendrais quelque part aux Pays des Oiseaux. Je te préparerais le plat de ton choix lorsque ce jour viendra. Puis elle libéra le visage du jeune homme pour se rapprocher de Shogi sur le dos duquel elle reposa délicatement une main. Merci de me confier Shogi. J’ai toujours voulu la compagnie d’un animal aussi majestueux … Prends-soin de toi mon cher Teichirô !

Bien qu’elle avait tenté de garder une voix sereine, celle-ci manquait de trembler par moments tant elle avait du mal à contenir ses émotions. Ne rajoutant rien de plus, elle tourna à regret le dos à son ami puis s’éloigna tout doucement, accompagné de Shogi qui ne cessait de lever la tête vers la jeune femme. Comprenant sans doute qu’elle ne souhaitait pas révéler à Teichirô sa faiblesse, l’animal se forçait de garder une attitude qui ne pourrait pas trahir sa nouvelle compagne auprès de son ex-compagnon. Ce fut donc le cœur meurtri et au bord des larmes que la jeune Samidare s’éloigna de son ami qu’elle allait de nouveau perdre de vue aussitôt l'avoir retrouvé après des années de séparation …