Dans le silence le plus complet de la nuit, Natsuki se dirigea en silence vers le point convenu avec quatre autres membres de son escouade. L'objectif était simple : mettre en pièce l'avant poste établit par Suna à Tori no Kuni. Pour comprendre l'opération, il fallait remonter dans le temps de quelques heures, quand le soleil automnal brillait encore dans le ciel.

Le Pays des Oiseaux faisait partie de ces rares territoires indépendants auxquels personne n'accordait de réel intérêt militaire. Non pas parce que la conquête n'en présentait aucun avantage, mais parce que ces terres étaient connues pour être le refuge de référence de tous les shinobis errant et déserteurs. Les nukenins n'avaient pas beaucoup d'endroits dans le monde pour se poser, alors il n'était pas utile de préciser que s'attaquer à l'une de ces places revenaient à leur déclarer la guerre sur leur territoire, qu'ils étaient prêts à défendre bec et ongles comme une véritable armée. Tori no Kuni profitait donc d'une certaine tranquillité en période de paix. Avec les conflits généralisés par contre, la donne avait changé. Comme beaucoup d'autres nations, le Pays des Oiseaux était devenu une terre de batailles, où s'affrontaient les deux camps majeurs qu'étaient l'alliance Konoha-Kumo et Suna-Kiri. Le Pays du Feu, étant d'un certain point de vue au centre de toutes les hostilités, défendait par conséquent chacune de ses frontières, qu'elles donnent sur des territoires alliés, ennemis, neutres, ou nukenins. Et par défendre, cela sous-entendait bien souvent de se montrer intrusif... Afin de prévenir au mieux les avancées ennemis, les forces militaires de Konoha s'aventuraient assez souvent sur les territoires afin de repérer les menaces potentielles qui marchaient vers leurs frontières. Et c'était à l'occasion de l'une de ces patrouilles de reconnaissance qu'un avant poste de Suna avait été repéré. Difficile de dire s'ils comptaient continuer leur marches vers le Pays du Feu, ou s'ils cherchaient quelque chose dans la région, mais au final, ce n'était pas ce qui comptait le plus. Car lors des guerres, l'on s'arrêtait malheureusement rarement plus loin que la simple considération du camp dans lequel était l'autre. Si ce n'était pas le sien, l'ordre était de neutraliser. Rien d'autre. C'était donc sur ce simple objectif qu'une troupe de combat avait été mise sur pied afin de supprimer l'avant-poste.

Le plan d'action se découpait en deux parties. La majorité de l'escadron de combat allait prendre l'avant poste de front. Les shinobis le composant élimineront aussi discrètement que possible le plus d'unités ennemies, jusqu'à ce que cela attirent l'attention, et débouche sur un conflit ouvert et violent. Lorsque les hostilités battront de leur plein, la second partie de l'escadron, celle comptant Natsuki et quatre autres shinobis, s'infiltrera discrètement par l'arrière et commencera son opération de minage.

Immobile tout comme ses partenaires, l'héritier Nara attendait caché parmi les ombres à une centaine de mètres du campement. En apparence, il n'était très différent de d'habitude. Il portait comme depuis le début de la guerre son ensemble sombre comprenant une cagoule, laquelle ne laissait réellement voir que ses yeux, et son gilet tactique de combat à poches multiples. La seule différence demeurait dans ce que lesdites poches multiples contenaient : il n'y avait presque que des parchemins explosifs, et en quantité abondante. Ces derniers étaient d'ailleurs bien particuliers, car ils ne partageaient pas tout à fait les mêmes propriétés que leur homologue plus couramment utilisés. Il s'agissait de puissants sceaux dont le potentiel destructeur était bien plus élevé : une fois activité, l'utilisateur avait vingt minutes pour s'éloigner le plus possible. Et c'était près d'une cinquantaine de la sorte qui devaient être placés un peu partout dans l'avant-poste cette nuit, en ciblant particulièrement les réserves d'armes et de vivres.

L'avant poste commença à s'animer. Des cris éclatèrent dans la nuit, de colère ou de souffrance, et ce fut le branle-bas de combat. La diversion se mettait en place. D'ici bientôt, toute l'attention sera focaliser sur le gros des effectifs de Konoha situés à l'avant. Et donc, d'ici bientôt, le moment sera venu de frapper. L'escouade de minage attendit encore dix minutes, que les bruits du combat s'intensifient, puis se lança à son tour pour abattre sa part du travail. Furtivement, les cinq membres se déplacèrent, et gagnèrent l'arrière de l'avant-poste. Ils s'étaient tous avancés avec précaution en file indienne, pendant que celui à leur tête s'assurait qu'ils ne tombent pas dans un piège installé pour défendre la place et prévenir les intrusions. Arrivés à proximité, ils se séparèrent tous, et s'attelèrent à leur besogne.

Une nuit de garde dans un poste avancé, perdu quelque part au niveau de la frontière avec Tori no kuni. C’était ce qu’Hayato avait eu pour avoir manifesté son envie de prendre part à ce nouveau conflit mondial. Conflit dont il ne comprenait pas encore tout le tenant et aboutissant. Il avait passé d’avantage de temps dans son atelier, à peaufiner sa marionnette à l’effigie du nouvel Hokage plutôt que dehors, à se tenir informé de l’évolution des relations entre les villages. Certains l’auraient blâmés pour ça, lui assumait totalement. Ses priorités étaient simplement différentes.

Il était arrivé en début de soirée et lorsqu’on lui présenta l’ensemble des tâches possible, son côté antisocial – particulièrement prononcé quand il ne prenait pas ses pilules – le poussa à opter pour la ronde de nuit. Tâche relativement simple, une équipe de six était éparpillée de manière à quadriller toute la zone, communiquant entre eux via des signaux définis au préalable. Voilà comment il s’était retrouvé à passer sa soirée seul, perché à plusieurs dizaine de mètre du sol, occupé à observer une mère nourrissant ses petits oisillons.

Il n’avait cependant pas le poste en visuel et fut averti par un sifflement caractéristique.

- Ils attaquent de front ? C’est peut-être ça, la volonté du feu.

Hayato savait qu’il était censé convergé rapidement vers le lieu attaqué pour défendre, mais il ne voulait pas y aller. Non pas parce qu’il n’avait pas envie de combattre, mais plutôt parce qu’il préférait le faire à sa manière, avec grâce et style. La sueur et le combat rapproché, ce n’était pas son style. Et puis, il voyait dans cette attaque une nouvelle occasion de prouver la supériorité de sa technique. Hayato déroula donc deux parchemins, faisant ainsi apparaitre dans un nuage de fumée deux marionnettes humanoïdes, à l’allure d’oiseaux recouvertes de plumes, en tout point identiques hormis pour la couleur. L’une était très claire, tandis que l’autre était difficile à cerner dans la pénombre.

- Shiro et Kuro au pays des Oiseaux, le décor est parfait. En piste !

Et d’un geste vif, il fit virevolter ses créations mécaniques, qui bondirent de branches en branches. Depuis sa position, Hayato, yeux clos, avait dans sa tête deux images différentes. Il voyait à travers les yeux artificiels de ses marionnettes. Il devrait composer sans le son, avec une luminosité réduite, mais il restait optimiste. Lorsque les deux marionnettes eurent finalement le poste en visuel, elle s’arrêtèrent, observant la scène de loin, camouflée parmi les branches en attendant la suite.

Spoiler:

Fondamentalement, se séparer en plein camp ennemi n'était d'abord pas la meilleure des idées, mais dans le cas présent, elle offrait bien plus d'avantages que d'inconvénients. Là était tout l'intérêt de la première offensive qui se maintenait à l'avant : les forces ennemis étant occupées, le second groupe ne rencontrera donc que peu de résistance, pour peu qu'il en rencontre. Il y avait toujours des équipes de ninja qui restaient en arrière pour couvrir leurs alliés en cas d'attaque en traitre. Mais tiendraient-ils la position quand au final personne ne venait alors que le temps s'écoulait et que leurs compagnons d'arme se faisaient massacrer ? L'escadron de Natsuki avait exprès attendu plus d'une dizaine de minutes après le début des hostilités pour commencer à avancer, de sorte à ce que chacun des soldats ennemis préfèrent rejoindre l'offensive frontale. Dix minutes, cela avait l'air de rien dans une vie, cela passait vite au quotidien. Mais au cœur de la bataille le temps s'étirait à l'infini alors que tous les sens étaient en éveil pour assurer la survie du corps...

… Ou au contraire, pour des shinobis dans la situation de Natsuki, l'horloge jouaient contre eux en pressant le pas des aiguilles qui avançaient bien trop vite. L'héritier Nara n'avait que vingt minutes devant lui. Il pénétra comme les autres ailleurs dans l'avant-poste en franchissant les remparts érigés avec la plus grande des précautions. S'ils n'étaient plus gardés, ils pouvaient encore être piégés, et en déclencher un était très susceptible de compromettre leur mission – ainsi que rendre vain les risques prit et les vies perdues par les alliés de l'autre côté. Aidé de la course ninja, il adhéra sur la parois et se réceptionna de l'autre côté sans le moindre bruit, presque invisible dans l'ombre d'un escalier de bois. Aussitôt, il sonda les environs du regard, et enregistra l'architecture de son nouvel environnement.

Personne en vue. Avec toute la discrétion dont il savait faire preuve, il se faufila à l'abri de la lueur des torches qu'il éteignait parfois sur son passage, et s'attela à son objectif. Il y avait plusieurs petits bâtiments ici et là, construit très probablement à l'aide de ninjutsu : il s'agissait des cibles prioritaires à piéger avec les explosifs. Non pour la structure en elle-même, mais pour ce qu'elle contenait. Natsuki avisa une entrée par laquelle trois shinobis de Suna émergèrent avec une grosse caisse munit de poignées. Ils amenaient des munitions sans doute, ce qui était bon signe : les forces de Konoha tenaient encore bon devant. Le ninja tatoué les laissa s'éloigner, puis balaya des yeux les alentours depuis sa cachette afin de s'assurer que personne d'autre n'était présent. Il fondit alors sur l'entrée en un éclair, et pénétra dans le petit bâtiment pas plus haut que trois mètres. L'intérieur était très sombre, mais pas assez pour l'œil habitué de son propriétaire. Il remarqua donc les nombreuses caisses entassées un peu partout de façon relativement organisée. L'endroit était idéal. A un coin comme l'autre, il appliqua le parchemin adhésif directement à l'intérieur de deux caisses. Il n'eut besoin d'activer d'en activer aucun cependant. Tous liés entre eux par la créatrice qui s'était épuisée à la tâche, les cinquante sceaux qui ont été amenés sur place fonctionnaient comme un seul : Au premier activé, le compte à rebours de tous les autres s'enclenchaient. Cela ne signifiait donc qu'une chose pour Natsuki : ses coéquipiers avaient déjà piégé au moins une autre place. Il sentait la chaleur qui se dégageait des poches de son gilet, indication que les autres explosifs n'attendront pas d'être déposés pour détonner une fois le temps écoulé. Il n'y avait pas de temps à perdre.

Vif, il se plaqua au mur près de l'entrée avant d'essayer de sortir. Une précaution qui lui valu d'éviter bon nombre d'ennuis, car presque aussitôt, deux autres shinobis de Suna pénétrèrent dans l'entrepôt. Ils étaient si pressés de se ruer sur les caisses en entrant que même avec leur torche, ils n'aperçurent pas qu'un ennemi avait infiltré leur camp. Natsuki s'échappa alors sans demander son reste, invisible, et partit en quête d'un autre petit bâtiment. Celui qu'il aperçut non loin n'était pas plus grand, et ressemblait à une cantine – ou un hôpital de fortune plus sophistiqué que la simple tente très large que l'on voit habituellement. Mais alors qu'il s'en approchait furtivement – prenant toujours bien garde à ce qu'il n'y ai personne pour l'apercevoir – son instinct lui souffla que justement, quelque chose n'allait pas. Il s'immobilisa alors dans sa planque, et fureta tout autour de lui, à la recherche du danger réel ou imaginaire.

Cependant, son instinct lui avait trop de fois sauvé la vie pour qu'il puisse se permette de l'ignorer ou le contester...

Les marionnettes avaient pu se rapprocher sans détecter de danger, Hayato n’avait alors qu’à « marcher dans leurs pas », empruntant ainsi un itinéraire sur. C’était de cette manière qu’il se déplacerait désormais en temps de guerre, bien moins risqué. Il avait ainsi rejoint ses créations en éclair, au sol, à plusieurs dizaines de mètre du poste avancé, qu’il avait désormais bien en visuel. Communiquant avec les autres sunajin de garde autour du campement à l’aide de signaux, de sifflements discrets ou encore de réverbération de lumière de la lune via un objet métallique, il porta son attention sur le côté Nord, visiblement toujours occupés à lutter contre l’ennemi, puis sur le côté, totalement inoccupé, là où les consignes stipulaient qu’il devait toujours y avoir au moins une personne par direction.

Quelques minutes plus tard, les six shinobi de garde se retrouvèrent donc au niveau de l’entrée Sud.

- Alors ?

- Je ne peux rien affirmer, les résidus de chakra sont bien trop faibles. Mais pour moi, l’attaque qu’on subit actuellement au nord ressemble trop à une diversion.

- Si l’ennemi a trompé notre vigilance et s’est introduit par derrière, on doit donner l’alerte…

- Ouais mais en faisant ça, on les avertis aussi.

- Il a raison, on pourrait les prendre à revers en les capturant ici même.

- On ne sait pas ce qu’ils pourraient préparer, je sonnerai de toute façon l’alerte d’ici trois minutes, entre temps on ratisse le campement.

Le groupe opta finalement pour une séparation. Deux d’entre eux, se rendraient directement au Nord histoire de prêter main forte à leurs camarades, tandis que les autres erreraient entre les huttes rudimentaires, à la recherche d’une éventuelle menace. Enfin, quoi qu’il advienne, le meneur finirait par signaler le menace, réduisant la marge de ceux qui espéraient attraper des ennemis. Hayato faisait partie de ceux-là. Il était bien évidemment resté sur place – au point d’accès sud, donc – et avait envoyé ses marionnettes sur le terrain. Les deux œuvres artistiques sur pattes évoluaient parmi les habitacles, prenant soin d’éviter les zones exposées à la lumière. Il était toutefois difficile de devoir composer sans le son, d’autant plus que le cerveau humain n’étant pas adapté à recevoir deux images différentes, le marionnettiste était obligé d’alterner rapidement entre le champ de vision de Kuro et celui de Shiro, mais au moins, avec ces « deux yeux » à deux endroits différents, il pouvait couvrir un plus large périmètre de recherche à lui seul.

Avant d’envoyer ses marionnettes ratisser la zone, Hayato avait pris le soin d’utiliser une technique de camouflage Futon, leur permettant de se mouvoir sans risque de se faire repérer, du moins, tant que l’ennemi utiliserait ses yeux. Autant dire qu’avec l’obscurité de la nuit, Shiro et Kuro étaient complètement invisibles.

*Introuvables, ça sent les heures passées à jouer à cache-cache dans la forêt… Et plus qu’une minute avant le signal. Je dois en capturer au moins un.*

Son attention se porta naturellement vers les deux lieux importants : la Réserve, qu’il couvrait déjà avec Shiro et l’Infirmerie, aux abords de laquelle Kuro était finalement parvenu. Les deux seuls endroits, en dehors de la façade nord, auxquels il y avait encore une certaine activité. Toujours invisible, Kuro se positionna au sommet de cette infirmerie, scrutant le périmètre à la recherche du moindre individu suspect.

Spoiler:

Le camps commença à s'agiter, et pas de la bonne façon. Non pas qu'il ne l'était pas déjà avant, mais c'était désormais différent : les Sunajins devaient se douter de quelque chose. Natsuki n'osait plus bouger, alors que son sentiment de danger ne s'atténuait pas. Mais le temps pressait, il devait se dépêcher : les bombes n'attendraient pas sur lui. Il avisa alors le bâtiment qu'il voulait piéger à la recherche des points les plus susceptibles d'accueillir les parchemins adhésifs. S'aventurer à l'intérieur était une mauvaise idée, il le sentait. Il faudra donc qu'il se contente de placer les sceaux à l'extérieur, là où la structure est plus solide – pour autant que le soient ces bâtiments tournevis. Cela dit, ce sera toujours mieux que rien, il en mettra simplement plus. Après tout, l'intérêt de cette opération dans l'avant-poste n'était pas de causer des dégâts aux infrastructures, lesquelles étaient bien souvent fondées à même la terre par ceux qui maîtrisaient le plus l'art du dôton. Les véritable cibles de l'escadron de Konoha étaient d'une part l'équipement et le matériel militaires ou médicales afin de ralentir la progression ennemi et d'affaiblir les rangs, et de l'autre, bien évidemment, les Sunajins eux-même. Des humains qui ne leur avaient encore rien fait, et eux non plus jusqu'à présent. La simple raison qui justifiait l'attaque était la peur. La crainte que ce soit l'anonyme que la guerre avait désigné comme ennemi qui nous fasse du mal, et que pour nous préserver de cette souffrance, il était jugé nécessaire de frapper le premier. '' Faites aux autres ce qu'ils veulent vous faire avant qu'ils ne vous le fassent. '' disait le dicton. Quelles étaient les intentions des shinobis du Pays du Vent ? Sans doute les mêmes, avec exactement le même cheminement de pensée aussi. La guerre dans toutes sa splendeur...

Natsuki cependant ne goûtait guère à cette beauté, principalement dû au fait qu'actuellement il ne s'intéressaient qu'à un moyen de se débarrasser des sceaux qu'il transportait. Et s'en débarrasser intelligemment. Misant sur la prudence tant que c'était encore possible, il composa un poignée de rapides mudras, et créa ainsi deux clones. La tâche de ces derniers était plutôt simple, et concrètement ce n'était pas comme s'ils étaient capable de plus. Suivant la consigne de son méfiant créateur, le premier double s'avança furtivement comme le ferait l'original, et s'approcha de l'édifice ciblé. Et pour autant que ce genre d'avant-poste pouvait en avoir, il dû traverser un espace à découvert. Concrètement, si le clone arrivait en un seul morceau, Natsuki le rejoindra, puis placera ses pièges sur le bâtiment – il en compta au moins quatre à mettre sur celui-ci . Si au contraire, comme le laissait pressentir son instinct et l'agitation dans le camps, il allait y avoir un couac, il faudra qu'il revoit sa stratégie – ou plus exactement, qu'il mette en place la plu adaptée à la nouvelle situation, car il était déjà paré à de nombreuses éventualités. Pour autant qu'il le pouvait, il surveilla donc l'avancée de son double.

Il ne manquerait plus qu'il soit repéré et que l'alarme soit donnée...

Spoiler:

Bien décidé à mettre un terme à cette partie de cache-cache avant qu’elle ne s’étale d’avantage en longueur et en dépense de chakra inutile, Hayato avait décidé de sortir les grands moyens. Toujours situé au niveau de la porte sud, il avait activé chez ses deux marionnettes occupées à fouiller respectivement près de l’infirmerie et près de la réserve leur système de repérage : les câbles sensitifs. Ces derniers lui indiqueraient la direction des sources de chakra en activité. Il décida d’ignorer volontairement tout signal trop éloigné au nord – lieu où se déroulait actuellement le combat – pour se limiter à un espace relativement restreint autour de ses pantins. Kuro quitta donc son piédestal et se laissa tomber sur le sol, devant l’infirmerie, tandis que Shiro fit de même près de la réserve.

Soumis aux ordres dictés par les doigts de leur manipulateur, les deux marionnettes s’accroupirent simultanée, mains mécanique enfoncée dans le sol, et y répandirent des câbles qui se déployèrent autour d’eux à la manière d’une toile. L’idée lui était venue à la suite d’une traque de Konohajin dans cette même forêt, il y a plusieurs mois. Constatant à l’époque ses lacunes en matière de repérage où de camouflage, il avait décidé de s’instruire dans le domaine, jugeant que cela pourrait servir à sublimer son art.

N’étaient-ils pas beaux ainsi immobiles, nappés dans leur robe Futon le rendant invisible, tels des hiboux, discret, attendant de repérer leur cible au loin pour pouvoir fondre dessus puis l’éliminer sans que cette dernière n’ait eu le temps de comprendre ce qui lui arrivait ? D’ailleurs ce parallèle avec les Strigidés n’était pas totalement dénué de sens, puisqu’il allait bien avec l’allure d’oiseau des deux pantins.

- On malaxe du chakra du côté de la réserve… Je crois qu’un poisson a mordu à l’hameçon.

Et il ne tarda pas à en avoir la confirmation à travers l’oeil de sa création blanche. Une nouvelle source de chakra venait d’apparaître et tentait une approche relativement furtive jusqu’à ladite réserve. Sachant sa marionnette invisible, Hayato se contente de remuer un doigt pour que Shiro mettre en joue ce qui par déduction devait être un clone, de son bras droit. Il avait trouvé. Ce n’était pas un Sunajin… Avant de faire quoi que ce soit, il fit bouger Kuro pour que celle-ci rejoigne les lieux. A deux, elles ne seraient que plus efficaces, d’autant plus que tout ce qu’il avait à faire, c’était de le toucher… une fois.

Puis finalement, conscient de l’arrivée proche du signal d’alarme, il décida de passer à l’acte. Son pantin ne visa pas le clone mais plutôt le coin sombre dont il était issu, déployant une lame cachée dans son membre droit. Réduisant la distance aussi rapidement que possible, Hayato finit par avoir un visuel de son adversaire et initia l’attaque. La brusquerie du mouvement défit le camouflage futon, exposant alors les plumes blanches et le bec mécanique qui recouvraient le corps bipède mécanique de Shiro, contrastant fort avec l’obscurité ambiante.

- Fini de jouer, Konohajin…

Tranquillement placé au niveau de l’entrée, Hayato n’avait personnellement rien à craindre. Il s’inquiétant d’avantage pour ce qui arriverait à ce camp si jamais ces ninjas ennemis parvenaient à leurs fins. Et tandis que Shiro s’occupait du planqué – à supposer qu’il soit l’original – Kuro, encore sur le chemin, neutraliserait le clone avant que ce dernier ne tente quelque chose.

Spoiler:

Le double illusoire de Natsuki s'avança, mais il ne fut pas le seul : quelque chose se matérialisa presque devant lui. Une menace, réalisa l'héritier Nara, mais ce fut tout ce que son cerveau prit la peine de comprendre. Pour le reste, le relais fut prit par ses muscles qui réagirent d'instinct. Il ne comprit qu'après coup que ce qui lui fondait dessus s'était dissimulé à l'aide d'un camouflage. Car dans l'immédiat, son œil ne releva qu'un seul élément : l'éclat d'une lame avide de plonger dans sa chair. Mû par des réflexes développés au fil de sa carrière de shinobi, Natsuki pivota sur le côté d'un mouvement latéral dont la rapidité fut décuplée un unique instant, juste à temps pour voir la lame assassine passer devant ses yeux, au point d'y contempler son propre reflet.

Sa manœuvre soudaine le déstabilisa, et le laissa terminer son mouvement sur le dos, à un mètre du Sunajin. Emporté par l'élan, il se laissa rouler en arrière avant de se redresser d'un bond dans le même sens. De retour sur ses pieds, le temps sembla se figer autour de lui. Un battement de cœur. Son regard parcourut son adversaire, cherchant à analyser ce contre qui il faisait face. Un deuxième battement cœur. Il n'avait jamais rien vu de tel. L'homme était vêtu de plumes blanches et d'un casque des plus étrange qui lui donnait une apparence d'oiseau. Les protections qu'il portait lui donnait une allure des plus étranges, d'autant plus avec sa posture particulière. C'était comme s'il n'était pas humain... Le cœur se contracta une troisième fois. Natsuki n'avait plus le temps de réfléchir davantage, il devait agir vite maintenant qu'il avait été repéré. Le temps reprit ses droits sur la réalité. Composant alors de nouveaux mudras, l'héritier Nara créa deux clones supplémentaires. Contrairement au premier double, lequel attendait d'ailleurs désormais bêtement collé au mur du bâtiment que son existence éphémère ne s'achève d'ici une minute si personne ne s'occupait de lui avant, les deux clones suivants ne partageaient pas les mêmes caractéristiques que lui. Les deux créations à l'image de leur propriétaire, bien réelles et consistantes cette fois-ci, se lancèrent à l'assaut de l'individu curieusement vêtu. Pas le temps de composer d'autres signes, il fallait se montrer prompt en réaction. Sitôt qu'il se matérialisa, le premier double sauta à la gorge de son adversaire, et tenta de le plaquer au sol pour l'immobiliser à l'aide de son propre corps selon une prise de Taïjutsu étudiée. Le second, lui, commençait déjà l'enchainement de mudras nécessaires pour dompter la terre, et la modeler en un grossier sarcophage hermétiquement fermé autour de l'homme au masque d'oiseau. Presque aussitôt, une cloche résonna à travers le camp. L'alarme était donnée.

Soit c'était parce que Natsuki avait été repéré déjà au préalable, soit c'était un des membres de son escadron que l'on avait trouvé. Mais dans tous les cas, le temps se fit encore plus pressant pour lui, il ne devait pas trainer. Essayant alors de profiter de la diversion créée par ses clones chargés d'occuper son adversaire emplumé, Natsuki tenta de les contourner sur un sprint pour rejoindre le bâtiment qu'il avait prévu de piéger un peu plus tôt. Il fallait absolument qu'il se débarrasse de ce qu'il transportait, tant pis pour les points stratégiques. Avant de partir pour cette mission, un plan de secours avait été établit au cas où l'un des membres de l'opération d'infiltration se ferait repérer. Chacun espérait qu'aucun n'ai besoin d'y avoir recourt, un peu comme pour les canaux de sauvetage que l'on trouve sur les plus grands bateau. Cependant, à la différence de cette comparaison, devoir utiliser le plan de secours n'allait pas vraiment arranger les affaires du nécessiteux. Mais c'était un risque que tous avait à l'esprit, et dont personne ne craignait les conséquences. Le Céruléen allait donc faire tout possible pour le mettre en marche...

Durant sa course, il dézippa la fermeture éclaire de son gilet tactique de combats à poches multiples.

Cette nouvelle manière de combattre pouvait se voir affubléé de quantité d’adjectifs peu valorisants : lâche, fuyarde, insultante ,etc… C’est que les campeurs n’ont jamais eu bonne réputation. Et pourtant, Hayato la trouvait optimale. Il participait à un violent combat sans encourir le moindre risque, grâce aux dizaines de mètres qui le séparait des lieux de la bataille, le tout possible avec une importante précision. C’était ça, l’art de la marionnette dans toute sa splendeur. La formation n’était pas encore optimale, et quelque part, cet affrontement était une sorte de test.

La cible de Shiro généra deux clones qui apparurent clairement dans le champ de vision de la marionnette et très vite, l’une des deux création se jeta sur la marionnette. Hayato fit danser ses doigts de manière à enchainer coups et parades, mais le clone, visiblement bien plus rôdé à l’art du corps-à-corps que la poupée mécanique finit par l’immobiliser au sol, limitant ainsi la vision du marionnettiste. Se concentrant alors sur Kuro, qui venait de pourfendre un clone rudimentaire – énergie gaspillée – Hayato put ainsi voir en direct de deux points de vue différents l’érection d’un dôme, englobant à la fois la marionnette blanche et son agresseur, avant de finalement perdre la connexion avec Shiro, signe que ses yeux artificiels – mais il en était probablement de même pour la grande majorité de son corps – avaient été détruit.

- Okay, t’as des ressources. Round two, fight !

Bien trop absorbé par la tournure des évènement pour remarquer le signal d’alerte qui résonnait bruyamment au sein du camp, Hayato remua l’ensemble de sa main avec force, modifiant temporairement la nature des fils de chakra animant Kuro pour permettre à ce dernier un Dash qui le porterait directement sur sa nouvelle cible : le clone envoyé pour terminer le travail. En effet, selon lui, son adversaire était à l’origine de la création du dôme, chargeant alors son clones d’effectuer ce qu’il avait à faire à dans la réserve – du sabotage, encore fallait-il connaitre la forme, mais ce serait assurément du sabotage. Avant d’atteindre sa cible, le corps de Kuro changea de conformation, bras et jambes le long du corps et bec métallique en avant, puis des lames apparurent un peu partout en surface du corps et la marionnette se mit à tourner sur elle-même.

- Vu ta capacité à esquiver, on va voir comment tu t’en sors face un projectile à tête chercheuse.

En effet, cette toupie ravageuse était manipulable à la guise d’Hayato, qui pouvait l’orienter d’après les informations reçue par l’œil qui lui, ne tournait pas à pleine vitesse comme le reste du pantin. D’abord il embrocherait le clone occupé à courir, puis il irait capturer l’original près du dôme…

Spoiler:

Natsuki n'aperçut pas grand chose du résultat de la diversion, si ce n'est qu'il entendit le Sépulcre se former derrière lui. Son attention, elle, était orientée dans la direction tout à fait opposée : à la place du clone inconsistant qu'il avait crée moins d'une minutes plus tôt se tenait désormais un humanoïde similaire à celui qu'il venait de mettre sous terre. A une différence près. Celui-ci, plutôt que d'arborer un plumage blanc comme le précédent, se drapait d'une parure toute noir qui le fondait aussi bien dans l'obscurité que la tenue de l'héritier Nara, sinon plus. Mais le camouflage ne comptait plus désormais, maintenant qu'un affrontement ouvert venait d'éclater. Et c'était justement ce qu'allait devoir assurer Natsuki. La seconde cloche d'alerte résonnait toujours à travers les bruits de l'affrontement, si bien que les soldats qui n'étaient pas occupés à tuer ou se faire tuer à l'avant du camp n'allaient pas perdre de temps pour retourner de fond en comble les lieux afin de repérer la menace. Aussi, afin de garantir la sécurité relative de ses équipiers, celui qui s'était fait prendre devait s'assurer que les recherches ne durent pas longtemps, et que chacun rapplique sur sa positon. Devenir le dindon d'une farce qu'il avait lui-même cuisiné, en quelque sorte... Mais avant, il devait encore se débarrasser de son gilet.

S'il n'avait pas le même talent à la dissimulation que son homologue, l'homme à l'allure de rapace compensait largement par une vitesse impressionnante, dont il fit la démonstration en se ruant sur Natsuki d'un bond prodigieux. Encore une fois, le Céruléen dû sa survie à la capacité de son corps à faire circuler directement les informations de son œil à ses muscles sans passer par les synapses de son cerveau. Poussé par sa mémoire musculaire acquise et entretenu au prix d'entrainements acharnés, il s'élança subitement en avant pour passer littéralement sous son adversaire dans une glissade au sol à l'image d'un tacle. Mais alors qu'il empoigna d'une main forte la partie où se rejoignaient les deux jambes de son adversaire, et ne se relève brusquement pour casser l'élan de charge de ce dernier, l'humanoïde hérissa une forteresse de lames à partir de son corps et amorça de multiples vrilles à haute vitesse. La main et l'avant-bras lacérés du shinobi masqué furent alors contraints de lâcher prise sans renverser entièrement leur cible. Vu l'angle à 45° en direction du sol qu'elle avait prit et sa vitesse, elle avait de forte chance de finir immédiatement sa charge le bec dans la terre – pour commencer. Le mouvement avait cependant eu un prix...

Habituellement, Natsuki ne regardait jamais ses blessures durant un combat. Non seulement parce qu'il savait que quitter des yeux ses adversaires pouvait s'avérer au mieux très imprudent, mais aussi parce qu'il était capable d'en évaluer très vite la gravité simplement à l'aide du signal douloureux qu'il percevait. Dans sa transe de combat, la douleur n'était plus rien d'autre qu'une information perçut par son cerveau pour lui indiquer que son intégrité physique s'endommageait, et dans le cas où ce n'était pas attendu, qu'il puisse y réagir en fonction. Pour le reste, le filtre appliqué ne laissait rien passer : ni émotion, ni appréhension, ni doute ni peur. Subsistait seule une volonté implacable d'arriver à l'objectif fixé en balayant tout ce qui pouvait se dresser sur son chemin. Mais cette fois-ci, il fut contraint de porter son bras blessé à ses yeux, la brûlure de la plaie étant inhabituelle : ses doigts s'engourdissaient rapidement. Au travers de sa manchette taillée en pièce, qui révélait plus de sang ruisselant et de tissu sale s'en gorgeant que de peau tatouée, il ne mit qu'une seconde avant de comprendre sans réellement voir. Sa chair fut labourée par les lames tournoyantes de son adversaire, et il perdait du sang en conséquence, mais la sensation de froid dans son membre ne venait clairement pas de là. Son bras ne pouvait s'ankyloser si vite après les taillades qu'il avait reçut. Une seule explication donc : des lames empoisonnées...

L'héritier Nara laissa retomber son bras gauche sur le côté, comprenant alors autre chose de l'affrontement : son adversaire n'était pas un être humain. Il l'avait senti au contact particulier quand il avait cherché à l'empoigner sous la ceinture, et en était sûr maintenant qu'il avait vu les lames sortirent de multiples caches. Il affrontait quelque chose qui n'était pas de chair et de sang, un automate ou un pantin. Cela rendait inutile bon nombre de stratégie, mais qu'importe, l'essentiel était qu'il conserve l'attention de tous. Profitant de ses doigts avant que l'engourdissement ne les rendent inutilisable entièrement, il composa à nouveau les signes du clonage, qui contribuèrent à la création de trois nouveaux êtres d'ombre. Organisés comme partageant une pensée commune – ce qui était le cas jusqu'au moment de leur apparition – l'un d'entre d'eux tira en arrière le gilet de l'original qui glissa le long des bras du propriétaire, avant de le lancer vers le second double qui prit la fuite avec le troisième. L'un devait protéger l'autre pendant qu'il se débarrassait quelques part des explosifs restant. Et Natsuki quant à lui devait attirer tout ceux désireux de se battre ici. Son clone ne sera pas de trop pour couvrir ses arrières pendant un temps. Et la première menace dont il devait s'occuper était celle portant un bec et des plumes sombres. Réunissant ses mains à hauteur de hanche, Natsuki l'accueillit dans le round suivant à l'aide d'une technique qui avait plus d'une fois prouvée son efficacité.

La sphère de vents cinglants traça en direction de sa cible.

Il avait l’avantage psychologique. Son adversaire avait dû gérer l’attaque surprise de deux corps mécanique invisibles. A ce niveau-là, il était clairement en position dominante. Par contre, avec le chakra qu’il avait consommé pour retrouver la trace de l’infiltré, il avait entamé cette rencontre avec un certain handicap. Au final, le tout s’équilibrait et le talent naturel déterminerait l’issue de la rencontre. Ainsi, persuadé de faire mouche avec sa toupie ravageuse, Hayato fut surpris de ne soudain plus apercevoir son adversaire. Puis ce fut le champ visuel de Kuro qui bascula brusquement vers le sol.

- Allez, on se redresse !

L’Okizeme était un concept essentiel à maitriser dans le cadre d’un duel. Il désignait l’ensemble de techniques utilisées pour exploiter la chute ou la déstabilisation d’un adversaire. C’était visiblement un aspect maitrisé par son adversaire, qui comptait cueillir la marionnette a la relevé. Le temps perdu par Hayato pour redresser sa création et l’orienter dans la bonne direction lui avait permis de se mettre en position. Le Sunajin eut alors juste le temps de voir le jutsu en préparation pour entamer une rapide série de signes, recopiés par Kuro dont le bec métallique se fendit en quatre ; quart de cercle, poing.

- Shukaku no Naku !

Et dans une impressionnante déferlante de vent et de chakra, les deux techniques Futon se confrontèrent et finirent par s’annuler mutuellement, effet désiré par un Hayato qui se sentait incapable de maintenir la cadence. Soudain frappé par le liquide sombre qui semblait s’écouler du bras de sa cible, il comprit que ce qu’il avait pris pour un clone était en réalité l’original, réalisant alors qu’il lui restait peut-être encore une chance de l’empêcher d’arriver à ses fins avant d’être à court du jus.

-Tu t’intéresses d’un peu trop prêt à cet endroit…

Remuant ses doigts de manière à former un signe bien particulier, Hayato activa un sceau apposé sur le corps de Kuro, duquel apparut alors une faux que le pantin empoigna, avant de charger sur l’infiltrer. Il savait que c’était sa dernière attaque et doutait même de sa capacité à pouvoir maintenir la liaison visuelle suffisamment longtemps que pour en connaitre la conclusion, mais le but ici était surtout d’amocher au maximum un blessé que les autres pourraient tranquillement cueillir pendant que lui recouvrirait des forces. Et pour tirer au maximum profit des attributs de cette arme, l’attaque serait horizontale.

Spoiler:

En réplique à son attaque, la créature mécanique usa d'une technique similaire. Les deux projectiles concentrés en vent se percutèrent de plein fouet l'un et l'autre, avant de s'évaporer tout bonnement. Natsuki enregistra qu'il partageait la même affinité que lui, puis se prépara à la suite de l'affrontement, car son adversaire décida de poursuivre au corps-à-corps à l'aide d'une faux issu d'un sceau. Combattre un adversaire armé ne posait habituellement pas de problème à l'héritier Nara, qui avait passé une bonne partie de son entrainement à se battre à mains nues contre ce genre d'ennemis. Il avait toujours perçut les armes comme des outils plus handicapants qu'autre chose pour un ninja, dans le sens où ceux qui en dépendaient se retrouvaient complètement démuni une fois dépossédés de leur précieuse lame. Et comme les armes nécessitaient une ou deux mains pour être maniées, elles encombraient dès qu'il s'agissait de devoir composer rapidement des mudras. Néanmoins, selon les situations, Natsuki admettait volontiers qu'elles accordaient un avantage non négligeables, même si celui-ci était trop contextuel pour qu'il s'exerce à en manier plus de deux différentes. Dans l'affrontement actuel, avec son bras qui répondait de moins en moins vite à ses commandes, il était forcé de constater que la faux ajoutée dans l'équation n'allait clairement pas jouer en sa faveur.

Rien n'était encore perdu cependant, car le poison ne s'était pas encore répandu dans tout son organisme. Son cerveau et ses jambes fonctionnaient encore au maximum de leur capacité, et il n'allait pas avoir besoin de plus. Comme pour beaucoup d'autres armes, Natsuki connaissait les mouvements courants qu'ils étaient possible de réaliser, et plus encore avec une faux pour s'être exercé lui-même à son maniement. Il connaissait donc parfaitement les avantages que procurait cette lame montée sur long manche, mais aussi et surtout ses défauts. A savoir ici des attaques très amples. Il se ramassa alors rapidement sur lui-même, la lame sifflant au-dessus de sa tête, puis se déploya avec la rapidité sauvage du ressort en acier sur son adversaire qui achevait son balayage. Le monstre avait perdu de sa vitesse, mais le Céruléen ne s'encombra pas du pourquoi : il frappa. D'un bond en avant qui l'amena à tournoyer à la verticale, il leva une jambe et tenta de toucher à quatre reprises son adversaire avec force. Repoussé, celui-ci s'écroula un peu plus loin, et ne donna pas l'impression de vouloir se relever. Mais c'était loin d'être fini pour le vainqueur, si l'on pouvait réellement appeler cela une victoire.

Un mur de terre s'érigea dans son dos, lui signalant qu'il avait de la compagnie supplémentaire. Le clone avait été réactif en dressant une défense appropriée, mais celle-ci ne tarda pas à voler en éclat suite à une explosion. La majorité du choc ayant été encaissé par la technique, Natsuki ne sentit que le souffle de l'explosion le repousser. Le clone, lui, ne s'en tira pas à si bon compte et se volatilisa dans un petit nuage de fumée blanche. C'était mal partie. Son bras gauche ne réagissait presque plus, et il était déjà entouré de trois nouveaux adversaires. Il ne s'attendait plus vraiment à s'en sortir de toute façon, il fallait juste qu'ils les occupent le plus longtemps possible désormais, si les autres ne s'étaient pas fait repérer. Deux se jetèrent sur lui, et Natsuki encaissa plus de coups qu'il ne tint tête.

Durant l'affrontement, une information gagna rapidement son esprit, lui indiquant que les doubles qu'il avait envoyé cacher les derniers sceaux explosifs avaient été interceptés et neutralisés, laissant ainsi son gilet tactique de combat tomber sur place. S'il était fouillé, nulle doute que les sceaux à retardement seront découvert, réduisant ainsi les chances de succès de l'opération. Tout ce qu'il restait à faire, c'était tenir la position pour occuper les shinobis à autre chose que fouiller.

Coupures et ecchymoses s'accumulèrent sur son corps alors qu'il combattait deux autres adversaires coriaces, quand le déluge se calma soudainement. Un des Sunajins s'écroula devant lui, le dos criblé de shuriken. Le second commis l'erreur de se retourner durant un instant, et l'héritier Nara en profita pour le neutraliser d'une frappe puissante du pied. Un autre shinobi, vêtu tout comme lui, se réceptionna au milieu de l'affrontement à l'intérieur du camps, et hocha la tête devant lui. Jamais un membre de l'escouade dans laquelle il était aurait prit le risque de venir, aussi Natsuki comprit aussitôt qu'il s'agissait d'un clone. Mais plus encore, qu'il était temps de partir : les autres avaient terminé leur travail. Le clone prit alors le relais de son équipier bien réel qui lui s'envola rapidement à la verticale pour envelopper sa silhouette dans la nuit.

Quelque part à l'ouest, un dragon enflammé s'éleva lui aussi vers les étoiles dans un hurlement crépitant que personne ne pouvait entendre mais qu'aucun ne pouvait rater. Et c'était précisément son but. Répondant au signal de retraite convenu, les shinobis du Pays du Feu désertèrent le camps des Sunajins. Du moins, ceux dont le cœur battait encore dans leur poitrine après des hostilités qui furent meurtrières pour tous. Alors que les troupes se retiraient avec les blessés en assurant leurs arrières en cas de poursuite, tous n'attendait qu'une seule chose : entendre le bruit d'une déflagration fulgurante déchirer la nuit qui gratifiera ceux qui ont donné leur vie pour une escarmouche de plus.

Épilogue

Natsuki passa une horrible fin de nuit, comme il en avait l'habitude, et surtout comme beaucoup d'autres. La mission ayant été ce qu'elle a été, personne ne se retourna : il fallait déjà penser à la suite. De retour à leur propre campement situé bien plus loin, il n'avait été que brièvement examiné par l'équipe médicale, d'autres – ceux ayant survécu au transport - étant dans une situation bien plus critique. Il ignorait si c'était dû à son maléfice, ou si le poison n'agissait que de façon temporaire, mais au bout de quelques heures, la paralysie de son bras gauche commença à s'estomper. Ce problème réglé, et assuré qu'il retrouvera bientôt la totalité de ses sensations avec, Natsuki n'avait plus qu'à attendre. D'ici une semaine ou deux, il sera probablement à nouveau en état de combattre pleinement.

Un autre sunajin était venu rejoindre Hayato sans que ce dernier ne s’en soit rendu compte. Trop asborbé par l’acte final qu’il était en train de jouer. Malheureusement pour lui, son état de fatigue aancé l’empêcha d’assister au coucher de rideau, il était out. Game Over. Comme émergeant d’un long rêve, il ouvrit les yeux lentement, tout en se massant les tempes, puis tenta de se relever mais fut surpris par la lourdeur de ses membres. Sans l’aide de son collègue, il se serait très certainement affalé sur le sol.

- Hey, ça va ?

- Il est bon, mais reste abordable, j’ai mal joué…

Mal joué. Le choix des mots ici était intéressant, ce détail pourtant anodin en disait long sur la manière dont Hayato pouvait percevoir la vie de Shinobi, la guerre, etc… Etirant son corps tout en s’efforçant de maintenir une respiration constante, le marionnettiste décortiqua les images qu’il lui restait de cet affrontement, histoire de voir s’il pouvait en tirer quelque chose… Mais il fut vite forcé de reconnaitre que son adversaire avait su ne pas s’éparpiller. Taille standard, a facilement recours au Taijutsu, capable d’utiliser le Futon… Pas de nom, pas même de sexe – avant sa rencontre avec Sonoshee, il aurait affirmé qu’il s’agissait d’un homme, mais ça, c’était avant – ou de signe d’appartenance, même si pour ce dernier Hayato avait eu l’intime conviction qu’il avait affaire à un Konohajin.

- C’est Konoha qui nous attaque…

- Nooon ! Pourquoi ça ne m’étonne qu’à moitié ?

Le mépris de la Feuille… Chez Hayato avant d’être rationnel, il était viscéral, « dans les tripes ». Il n’y avait pas de super revanche ou de grande trahison pour expliquer ce sentiment. C’était comme ça, point. Au début, il s’était souvent posé des questions. « Pourquoi la guerre ? » « Pourquoi les ninjas ? »… Puis il avait fini par comprendre qu’on ne lui demandait pas de philosopher. Il n’était qu’un instrument… qu’une marionnette ! Et une fois cette vérité bien acquise, tout devenait bien plus facile à accepter. La mort de proches, le meurtre de masse, la trahison, le vol, …. C’était le moyen trouvé par Hayato pour donner du sens à ce monde.

- Oh ! Reste parmi nous, je t’amène à l’infirmerie !

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