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La nouvelle se répandit sur le campement comme une trainée de poudre, une trainée de poudre prête à s'enflammer.
J'étais en train d'opérer un shinobi gravement blessé lors des combats lorsque j'ai appris la nouvelle. Mon scalper est lourdement tombé sur le sol noirci par la cendre de la tente médicale improvisée que nous avions construite. Mes mains ont été prises de terribles tremblements et seul l'intervention de l'infirmière m'a permit de reprendre l'opération que j'étais en train de faire. Suturer la plaie, la désinfecter et quitter ce lieu plus vite que jamais. J'avais besoin d'air frais.

Quittant le campement plus vite que mon ombre, je me suis isolée en bordure de l'océan. Assise sur un rocher, j'ai profité de la solitude et du bruit provoqué par le fracas des vagues pour réfléchir, analysé tous les échos que j'avais entendus dans le camp.
Tenzo avait été capturé. Il était à la merci des Konohajin ... La guerre était perdue ... Mais plus qu'une guerre, c'était mon frère que j'étais en train de perdre.
Mes poings se refermèrent doucement sur mes genoux et les larmes surgirent de mes prunelles sans que je ne parvienne à les contenir. Le monde était cruel, tellement cruel. Pourtant, je ne pouvais laisser une telle chose se faire !

Attendre ! C'était hors de question !

Sans même réfléchir, je me suis redressée et j'ai couru jusqu'au campement. J'avais une idée précise en tête et il ne m'a pas fallu longtemps pour me changer, me revêtir d'une épaisse cape de voyage bleu nuit et me diriger vers les écuries improvisées que nous avions construites.
Panach était là, en compagnie des autres chevaux, je me suis dirigée vers elle et sans même répondre au palefrenier qui me demandait ce que je faisais, j'ai entrainé ma monture à l'extérieur.
Je l'ai harnaché le plus rapidement possible et sans répondre aux injonctions des soldats m'entourant, j'ai grimpé sur son dos et je l'ai lancé au grand galop vers la mer, écartant de mon passage les laquais faisant barrage à mon échappée.

J'étais décidée à présent, je n'attendrais pas que le nouveau "chef" de Kiri se décide à aller sauver Tenzo. J'y allais de moi-même et sur le champ.

À mon approche, j'ai lancé une technique et la mer s'est gelée sur mon passage, m'ouvrant un passage jusqu'à la terre la plus proche, Direction le pays du feu et sa capitale.

hrp:

Se trouver ici, en plein Pays de la Cendre, était pour Kakeshuou Samui l’un de ses pires souvenirs. C’est ici qu’il avait été frappé en plein danjeon ; le privant ainsi de sa source de chakra et de ses capacités. Dans le temps, notre homme était passé, via une seule attaque, d’un vétéran des guerres kiriennes à celle d’un nourrisson tout juste venu au monde. Un véritable déshonneur pour quelqu’un qui avait gravé sur son corps et sa mémoire les plus glorieuses batailles de ce temps. Un homme qui avait cherché la grandeur et la gloire, pour finalement retomber lourdement comme Icare. Sur ces terres grises et chaudes, il n’avait connu que la honte, et souhaitait ne jamais y retourner. C’était une heure sombre, autant pour lui que pour son Clan. Aussi, se trouver ici pour des raisons hors de sa propre décision – que ces raisons soient officielles ou non – n’était pas de son plaisir.
Peu importe, l’ordre avait été donné. Les choses semblaient se troubler sur le champ de bataille. Et on ne pouvait pas espérer de bonnes nouvelles. Dernièrement, les combats n’allaient pas nécessairement en faveur de l’alliance Kiri-Suna. On ne pouvait finalement que s’y attendre. Bien qu’il estime ne pas avoir son mot à dire, notre quinquagénaire voyait dans cet affrontement une raison absurde. Abandonner les terres conquises, malgré les souffrances et les corps laissés derrière ? Quelle était cette idée saugrenue ? Mais le soldat de l’Ombre n’avait pas son mot à dire. Il était un combattant, et pas un stratège, ni une tête pensante au cœur du Conseil de Guerre. Sa fonction était seule et unique : combattre, tuer, vaincre. Sans être un crédo, c’était la raison même de la vie du Ninja. Peu importe de contester les ordres ; seuls les lâches font ce genre de choses.

De son côté, en prenant part au conflit, notre homme avait dû par deux fois se replier. La première fois pour une question d’allié vaincu et une situation difficile à tenir, la seconde par une tentative de débarquement sur le continent qui l’avait mis hors-champ en peu de temps. Il savait désormais que, pour avancer, il lui fallait reconnaître les choses telles qu’elles étaient. Il avait été battu par un duo Kumo-Konoha, et avait du se replier. Cependant, il ne comptait pas abandonner là ! Il aurait sa revanche, d’une façon ou d’une autre ! Et la prochaine fois, il se jetterait dans la mêlée comme une bête sauvage, afin de faire reconnaître son titre de « Lion des Neiges ».
Comment s’en était sorti les autres groupes d’intervention, cela, il l’ignorait. Et il s’avérait que la situation n’était pas des meilleures. La preuve avec son propre groupe. Il était peu garanti qu’ils soient parvenus à des résultats, mais il n’avait pas non plus retrouvé ses acolytes. Et parmi eux, ses propres élèves. Espérons qu’ils aient survécu à cette première horreur ; ce ne serait pas la dernière. La vie d’un homme se cachant dans l’ombre pour frapper est semée de mort et de désolation.

Et puis, la nouvelle ne tarda pas à se propager. Bien qu’assis sur un tabouret devant sa tente, le vétéran de guerre pouvait entendre les autres soldats en train de discuter. Plusieurs évènements devaient avoir lieu ! Et le plus important de tous : la capture du commandant des armées de Kiri, Tenzö Kaguya en personne ! par les troupes ennemies ! La chose aurait pu en soi déstabiliser toute l’armée du Pays de l’Eau, et pousser à la fin de la guerre. Il n’est pas rare que la capture d’un général entraîne souvent la défaite. En particulier lorsque les armées ne comptent que sur le support et les conseils de l’homme de tête. De nombreuses guerres avaient pris fin d’une telle manière. La seule possibilité que les hommes sur le terrain puisse continuer était la décision de saisir ses couilles, de les presser, … et d’utiliser la douleur pour courir deux fois plus vite et vaincre l’adversaire avec cette rage à la gorge ! Parfois, les hommes doivent se séparer de la force de commandement pour être plus efficace. Ici, c’était visiblement la seule chance qu’ils avaient.
Mais il pouvait y avoir une autre solution, bien plus rare et … soyons honnête, désespérée ! L’apparition d’un homme providentiel, sortant de l’ombre pour redresser la situation de crise et sauver le monde. On a vu dans l’histoire de tels faits devenir réalité. Mais reposer dessus devient pure folie, car sans homme se démarquant véritablement, attendre revient à tendre son coup en espérant que la guillotine a un souci de fonctionnement. Or, les rumeurs couraient sur un homo novus, sorti il y a peu de la main du Daimyo en personne. Kentaro Hattan ? Jamais entendu parler. Un personnage mystérieux venu de l’ombre pour recouvrir les forces kiriennes et mener l’assaut suivant ? Pourquoi pas … . Les têtes se succédaient : seul comptait que l’un d’entre eux mène à la victoire.

Se levant pour se rendre au lieu de rendez-vous qui avait été appointé à l’ensemble du personnel présent, Kakeshuou Samui s’apprêtait à faire marche vers le nouveau centre de gravité. Mais le son d’un galop l’interpela. D’autres nouvelles ? Posant son regard en direction du son, il se figea de stupeur tout comme de colère ! Sur ce canasson, c’était sa propre nièce, Yuki Samui, qui s’envolait. Non pas en direction du nouveau centre de commandement ; mais hors des terres du Pays de la Cendre ! Que faisait-elle, cette petite insouciante … . Pourquoi quitter le camp dans un moment pareil … .
Et tout sembla clair en une fraction de seconde ! Le passé, le relationnel, … la capture de Tenzö ! Cette idiote n’oserait pas tenter une mission de sauvetage à elle seule ! Petite conne, que crois-tu faire, malgré ta force brute ! Vite, un crétin de passage ! Choppant un grouillot par le col, le regard enragé du vieux soldat plongea dans celui du mécréant.

~ Toi ! Avertis les autorités en place que Yuki Samui a quitté le camp et que je me charge de la rattraper et de la ramener avant qu’elle n’atteigne Konoha ! Si tu refuses, gare à toi si je te retrouve !

Et sur cette ultime menace, le membre du Clan Samui courait déjà hors des frontières du camp ! Si tu crois que tu peux mener le Clan Samui à sa perte sur un simple coup de tête, compte sur moi pour te faire perdre la tienne en premier, nièce ou pas !