Un jour, je déclarerais officiellement ce terrain d’entraînement comme ma résidence secondaire. Non mais c’est limite si j’y passe plus de temps que chez moi alors bon. Surtout que je n’y vais pas forcément pour m’entraîner. Quand j’ai envie de manger une glace ou tout autre chose débile dont raffolent des adolescents débiles de mon âge, je passe au magasin qui se trouve juste à côté du terrain et après je viens la manger ici. Ou encore quand j’ai envie d’un peu de calme. Bref, je viens ici pour tout et n’importe quoi.

C’est d’ailleurs le cas actuellement. Ne sachant pas trop quoi faire, je me suis rendu au terrain d’entraînement pour écouter les oiseaux chanter tranquillement. Pour une fois, j’ai même prévu de m’entraîner d’ici une ou deux heures. Si j’arrive à approcher des oiseaux sans les effrayer, je tenterais peut-être de transposer mon esprit dans celui-ci histoire de survoler le village. C’est quelque chose que je fais de plus en plus souvent d’ailleurs. J’ai même transposé mon esprit dans le corps d’un serpent une fois. Je peux vous assurer que c’est une expérience à vivre ! M’enfin, c’est sûrement une sensation que peu de personnes vivront un jour. Il faut dire qu’on a pas tous la chance d’appartenir au clan Yamanaka.

Mais alors que j’étais allongé comme une moule sur la branche d’un arbre. Une douce mélodie me parvient aux oreilles. Je me laisse, pendant quelques instants, bercer par la musique qui s’accorde parfaitement aux bruits de la nature environnante. Après réflexion, je suppose qu’il s’agit d’un violon, mais je n’en suis pas vraiment sûr. Disons que je ne m’y connais pas trop en instrument alors bon.

Au bout d’un certain moment, je décide d’aller voir d’où provient la source de cette belle mélodie. Je descends alors de mon arbre avant d’aller en direction de la provenance du son. Il se trouve que cela semble venir du lac à quelques mètres d’ici. Je traverse alors doucement la forêt à pas de loup pour ne pas gêner le musicien qui nous fait partager son talent. Après quelques minutes de marche, j’aperçois une personne contre un arbre qui joue du violon. Ce dernier possède une couleur de cheveux pour le moins original et simple finement taillé du peu que j’en vois.

Mais alors que je m’approchais encore plus pour entendre mieux sa mélodie, mon pied fit craquer une brindille, alertant ainsi le jeune homme... Dommage, j’aurais voulu entendre encore un peu plus sa chanson. Sans même se retourner, il me demande de donner mon identité et ce que je veux de lui, comme si je passais un interrogatoire. J’entreprends alors de lui répondre d’un ton désinvolte, tout en m’avançant doucement de lui.

- Déjà on dit bonjour il me semble. Sinon, Natsumi pour vous servir, et en ce qui concerne ce que je veux, c’est tout simplement d’écouter votre mélodie. Il ne faut pas s’étonner que des gens viennent à vous alors que vous jouez du violon dans un lieu public.

Affichant un large sourire sur mon visage, je lui demande à mon tour son identité.

- Et puis-je avoir votre identité à mon tour ?

Alors que je lui demande son identité, le jeune homme se tourna légèrement en dans ma direction afin de me regarder dans les yeux. Je peux ainsi remarquer qu’il possède des yeux d’un bleu semblable aux miens, ou du moins, du mien. Pourtant, c’est un tout autre détail qui attire mon attention. Il est… Comment dire… En calçons . Oui, je pense que c’est ça. Sans parler de ses cheveux mouillé qui lui tombe sur le visage, ou encore de son T-shirt humide, collant légèrement à son corps. Non vraiment, j’ai l’impression d’avoir une retranscription d’une scène sensuelle dans un vieux roman pour jeune fille de mon âge.

Cependant, il ne prend même pas la peine de me répondre directement malgré mon large sourire. Comme si c’était une réponse pour lui, il se mit à jouer une nouvelle fois de son instrument. Une douce mélodie s’échappe alors de la caisse de raisonnante, s’alliant encore une fois avec la nature environnante. Je m’adosse alors à un arbre et ferme les yeux pour profiter un maximum de sa musique. C’est dans ces moments-là que je regrette de ne pas jouer d’un instrument. C’est vrai quoi, ça apaise tellement l’esprit… C’est exactement ce qu’il me faudrait après un bon entraînement.

Ce n’est qu’après quelques minutes à écouter mon interlocuteur jouer qu’il prend enfin la parole. Sûrement par rapport à ma remarque de tout à l’heure, il commence par me dire tout simplement bonjour. Puis, il enchaîne en me donnant son identité. Ao Rin… Jamais entendu parler de lui ou même d’une personne de sa famille. Il continue en s’excusant pour sa réaction alors que je remarque un bandeau traînant non loin de ses affaires. Ce jeune homme serait donc un Shinobi . Intéressant.

Mais alors que je m’avance un peu plus pour éviter qu’il chope un torticolis, je le vois devenir tout rouge et détourné les yeux. Il m'annonce être désolé pour sa tenue tout en espérant que sa musique ait rattrapé le coup. Je reste là, à le fixer tout entier avant d’exploser de rire. Je sais que ce n’est pas très gentil de se moquer de lui, mais on dirait un petit enfant. C’est trop mignon, vraiment. Une fois mon éclat de rire terminé, je m’occupe de lui répondre.

- Oh ne t’inquiète pas pour ça. La vue ne me dérange pas, bien au contraire. Je ne vais pas me plaindre de voir un jeune homme charmant dans un caleçon mouillé, bien au contraire même. Je dirais même que je n’en rate pas une miette si tu veux tout savoir.

Que je suis méchante. M’amuser à le mettre mal à l’aise au plus haut point, c’est ce que j’appelle faire joujou avec les sentiments des gens. Mais en même temps, tout ce que j’ai dit est vrai. Je ne suis pas une sainte n'y touche non plus hein. Si on me met un beau garçon sous la main et en caleçon qui plus est, je ne vais pas cracher dessus.

- Acceptes-tu que je me joigne à toi ? Autant profiter de cette journée à deux que tout seul non ?

Sans aucun sous-entendu bien sûr hein !

Le pauvre. Limite je le plains d’être tombé sur moi. Théoriquement, une adolescente tout à fait normale et saine d’esprit, serait gênée face à un tel spectacle. Mais non, moi je ne suis pas normal. Au lieu de détourner le regard en lui demandant gentiment de s’habiller plus, je me contente de me rapprocher pour avoir une meilleure vue, en particulier sur son entre jambes. Moi perverse ? Absolument pas. Je profite juste de ce que la vie me met sous le nez, rien de plus. D’ailleurs, habituellement, les garçons sont contents quand une fille les dévore des yeux. Alors pourquoi lui ne l’est pas ? Voilà une excellente question.

Puis, me regardant le plus normalement possible -même si je vois très bien sa gêne- il répond à ma demande avec surprise. C’est trop mignon comment qu’il n’arrive même pas à aligner deux mots sans bégayer. C’est donc tout naturellement que je m’installe en face à lui en tailleurs. D’ici, j’ai la meilleure vue qui soient sur tout son corps. Son torse, sa tête et même son entre-jambe. Oui je sais je parle souvent d’entre-jambe aujourd’hui. Il reprend alors en me demandant si je désire faire quelque chose en particulier. A vrai dire je n’ai pas vraiment d’idée… Je me serais bien baigné mais je n’ai malheureusement pas pris mon maillot de bain. Bon, je pourrais très bien aller me baigner en culotte juste pour voir la tête qu’il va tirer, mais je ne vais pas le martyriser à ce point.

Cependant, mon cher interlocuteur enchaîne en me faisant un… Compliment ? Oui je ne rêve pas. Rin vient tout juste de complimenter ma… voix. Je dois dire que c’est la première fois qu’on me la fait celle-là. On m’a déjà complimenté sur mon physique, mon visage ou encore la couleur inhabituelle de mes cheveux, mais jamais sur ma voix. Je ne vais pas me plaindre non plus hein ! Il me demande aussi si je ne chanterais pas. Question à laquelle je réponds immédiatement.

- Merci, c’est la première fois qu’on me complimente sur ma voix. Et si tu veux tout savoir, je n’ai jamais vraiment chanté pour quelqu’un ou même pour moi-même. Mes passe-temps se résument plutôt à l’entraînement, l’entraînement, l'entraînement et les missions.

M’enfin, même si je ne chante quasiment jamais, c’est peut-être le temps de s’y mettre non ?

- Mais si tu veux, je peux très bien m’y mettre pour toi. Si ça te fais… plaisir.

Oui, j’ai fait bien exprès d’insister sur le dernier pour le mettre encore mal à l’aise. Ah bah oui hein, je ne vais pas arrêter de le faire chier pour autant hein ! D’ailleurs, en parlant de compliment, sa maîtrise de son instrument est plutôt impressionnante. J’ai déjà entendu des rumeurs sur l’Hokage qui jouait particulièrement bien d’un instrument mais je doute fortement que ce soit lui…

- Dis-moi, ça fait combien de temps que tu joues du violon ? Je dois t’avouer que ta maîtrise m’impressionne !

Ah mais attendez… Il se trouve que les Yamanaka peuvent éventuellement manipuler la mémoire. En effet, je possède un jutsu qui me permet de lire dans le passé de quelqu’un. Et si… Non ça ne va sûrement pas marcher. Enfin je ne sais pas. Tout dépend de tout. Si jamais sa mémoire est verrouillée ou qu’on lui a carrément retiré ses souvenirs, je ne pourrais rien voir. De plus, je ne sais pas si mon niveau actuel me permettra de juger de quel type d’amnésie il s’agit. À la limite, je devrais peut-être lui conseiller d’aller voir ma mère. Elle, elle saura dire exactement quel type d’amnésie il s’agit si par ailleurs je n’arrive pas à lire dans son passé.

Mais laissons ça de côté pour l’instant. Le jeune homme continue en précisant que le violon n’est pas le seul instrument auquel il sait jouer. À son âge, il maîtriserait plusieurs instruments . Impressionnant. Digne d’un prodige de la musique à mon avis. Peut-être qu’il l’est même, mais qu’il ne s’en souvient pas. Il enchaîne en me demandant de chanter. M’ouais, je reste plutôt dubitatif. Je ne sais pas vraiment chanter et je ne me suis jamais entraîné. Si ça se trouve, je vais violemment me ridiculiser. Il me demande ensuite de choisir entre plusieurs partitions qu’il a disposées en face de nous.

Je les regarde rapidement, une à une jusqu’à qu’une m’attire l’œil avec un nom très évocateur pour moi. « Immortalité ». Je ne sais pas si c’est une coïncidence, mais je sais que cette partition me plaira.

- Celle-ci. J’aime beaucoup le nom.

Mais avant que nous commencions à jouer, je me fais un petit plaisir en lui mettant un suspense pour la suite.

- Après cette chanson, j’aimerais essayer quelque chose qui t’aidera peut-être à retrouver la mémoire.

Puis j’attends tranquillement que mon cher Rin commence à jouer de son instrument pour entamer le chant. Le stress monte petit à petit, mais au final redescend d’une flèche quand une seule phrase me traverse l’esprit. Au pire, personne d’autre ne m’entendra à par ce garçon que je connais à peine, alors à quoi bon stresser ?

°w°:

Avant que nous commencions à jouer, mon cher interlocuteur use d’un sceau pour se munir d’une guitare particulièrement belle Il continue en m’expliquant que la plupart des personnes ayant essayé des choses pour sa mémoire n’ont pas réussi à atteindre leur objectif, mais qu’il me laisserait tout de même faire. Ouais, mais ça m’étonnerait qu’il ait déjà eu à faire à un Yamanaka, sinon je serais sûrement aux courantes. Les rumeurs circulent très vite dans notre clan, en majeure partie grâce à notre pouvoir qui nous permet de communiquer à distance rien que par la pensé. Oui je sais, on utilise notre pouvoir pour des choses bien inutiles parfois…

Après m’avoir indiqué les points de respiration et m’avoir mise en garde, le jeune homme aux cheveux bleus s’arme de sa guitare. Un sourire aux lèvres, je respire un grand coup pour pouvoir me donner à fond. Si je le peux, autant l’impressionner non . La musique commence.

Tapant doucement de la main pour prendre les pulsations, je commence à chanter. Je ne pense plus à rien, sauf à chanter. Comme si nous faisions plus qu’un, notre mélodie s’envole dans l’air pour venir se fondre dans la nature. Au fil que les lignes s’enchaînent, je remarque la beauté de la chanson. Difficile de croire que c’est ce jeune homme qui l’a écrit et pourtant c’est bien le cas. Quel garçon étonnant ce Rin. Je n’aurais pas pensé rencontrer quelqu’un comme lui juste en venant glander dans les environs.

Une fois la chanson terminée, je respire un grand coup tout en relâchant mon corps. Pour ne pas me péter la gueule, je m’appuie sur mes bras, tendu vers l’arrière de mon corps. Je ne sais même pas si j’ai bien chanté. Je sais que j’ai buté quelquefois sur des mots mais rien de bien grave. Le reste ça sera à lui de me le dire. Puis, je remarque que le jeune homme a tourné son regard dans ma direction, comme s'il voulait voir ma réaction. Je ne tarde d’ailleurs pas à la lui donner.

- Franchement, j’ai du mal à croire que cette chanson vient de toi tellement elle est bien composé. On dirait qu’elle a été écrite par un professionnel dans le domaine. Tu devrais peut-être montrer tes œuvres à l’Hokage. Je suis sûr qu’il sera ravi de voir ton travail, si on en croit tout ce qu’on dit pour sa passion de la musique.

Peut-être n’est-ce qu’une rumeur ça aussi, mais si ce n’est pas le cas, l’Hokage pourrait carrément lui demander d’écrire pour lui ce qui sera bien sûr un honneur pour toute personne. Ceci étant fait, et dit, revenons-en à son amnésie. Avant de faire quoi que ce soit, je dois d’abord lui expliquer ce que je compte faire pour qu’il me donne son accord ou non.

- Pour en revenir à ton amnésie, je vais t’expliquer ce que je veux essayer.

Prenant un air sérieux et un peu de professeur, je reprends.

- Il ne me semble pas te l’avoir dit mais je fais partie du clan Yamanaka. Notre pouvoir se résume dans la manipulation de l’esprit et dans le transfert de ce dernier. Un de nos jutsu les plus connus consiste à pénétrer dans l’esprit de notre interlocuteur pour voyager à travers ses souvenirs et ses pensées. Dans le cas d’une amnésie, il est possible qu’un Yamanaka puisse accéder à des souvenirs enfouis que la cible elle-même à oublier. Ainsi, nous pouvons enregistrer ces souvenirs dans notre propre esprit avant de le retranscrire dans celui de la personne touché, lui faisant ainsi retrouver la mémoire de façon partielle.

Puis, lâchant un soupire, je fais redescendre la vague d’espoir qui a dû envahir le cœur de Rin.

- Seulement, il y a peu de chances que cela arrive. Soit mon niveau ne sera pas assez grand pour pouvoir accéder aussi profond dans ton esprit, soit ce n’est pas une amnésie « Naturelle ». En gros, si quelqu’un t’as lancé un jutsu qui verrouille ta mémoire, je ne pourrais rien y faire. Il te faudra aller voir des membres de mon clan plus puissant que moi, et encore… Pas sûr qu’ils arrivent à grand-chose.

Puis, je daigne enfin poser mes yeux sur le garçon aux cheveux bleus.

- Alors, tu veux qu’on essaie quand même ?

Spoiler:

Que je m’éparpille ? Ah je vois. Il n’a pas envie que je fouille tous ses souvenirs allant jusqu’à le regarder sous la douche pour voir la taille de son… Bref, vous avez très bien compris de quoi je voulais parler. M’enfin, je suis perverse mais pas voyeuse non plus. Ce que j’ai sous mes propres yeux me suffit déjà amplement. En plus, respecter la vie privée est une règle d’or chez les Yamanaka, au vu de nos capacités. Après, savoir si tout le monde respecte cette règle… c’est tout autre chose. C’est donc tout naturellement que je lui réponds d’un ton taquineur.

- Ne t’inquiète pas, la vue de ton caleçon est déjà largement suffisante à mon goût. Je préfère voir les choses de mes propres yeux plutôt qu’à travers l’esprit des gens, si tu vois ce que je veux dire.

Bref, ce n’est pas vraiment le moment de faire ma chaudasse pour l’embarrasser. Afin de procéder à ma lecture d’esprit, je me mets sur mes genoux avant de m’approcher de lui. En parlant de chaudasse, il se trouve que sa tête se trouve pile poil au niveau de mes seins. Bon, chacun son tour j’ai envie de dire, surtout que je ne peux pas faire grand-chose contre ça… M’enfin, là n’est pas vraiment le sujet. Je pose alors ma main sur son crâne, passant ma main entre ses cheveux aussi humides que son caleçon.

Dès lors, je déverse une quantité prédéfinie de chakra dans son crâne afin que ma technique démarre. Je ferme les yeux et me retrouve projeté dans son esprit. Ses souvenirs défilent dans mon esprit à une vitesse folle, remarquant qu’il a déjà eu à faire à un Yamanaka. J’arrête ce défilement d’image au moment où je tombe sur son souvenir le plus ancien. Il semblerait qu’il ait été très gravement blessé, mais c’’est maintenant que tout va se jouer. Au moment où j’essaie d’aller plus loin, je me retrouve face à un verrou qui émet une mélodie me plongeant dans l'obscurité totale. Je m’approche du verrou, doucement, tout doucement. D’un coup, la mélodie change et je me fais violemment expulser de son esprit.

Je reviens à la réalité avec une grimace sur le visage. J’enlève ma main de son crâne et relâche mes muscles, déçus par ce qui vient de se passer. Une chose est sure, quelqu’un à bloquer ses pensées avec un jutsu très puissant. Le jeune garçon finit par me demander les résultats en me fixant du regard. Je soupire, avant de lui répondre d’un ton neutre.

- Ton amnésie n’est pas naturelle. Quand j’ai essayé de voir tes souvenirs avant ton réveil à l’hôpital, je me suis retrouvé dans un endroit totalement noir avec une musique en fond. J’ai insisté bien sûr, mais la musique à changer et je me suis retrouvé expulsé de ton esprit.

Je finis par conclure.

- Quelqu’un à utiliser un puissant jutsu pour bloquer tes pensées et à mon avis, c’est la même personne qui t’a infligé les blessures que tu avais à ton réveil. Va savoir qui a fait ça et pourquoi... Qui sait, c’était peut-être pour ton bien.

Mais alors que je termine ma phrase, un gros mal de crâne s’empare de moi. Je m’en doutais. Je n’aurais pas dû autant insister… L’expulsion de l’esprit ma repousser trop violemment. Mon propre esprit n’a pas dû trop apprécier si vous voulez mon avis. Je me tiens la tête, avant de fermer les yeux.

- Excuse-moi. Il semblerait que mon esprit n’ait pas trop apprécié de s’être fait expulser aussi violemment. On dirait bien que je vais finir avec un bon gros mal de crâne pour la journée… Ça m’apprendra à autant insister.

Il semblerait que Rin soit plus bouleversé par cela que je le pensais. Peut-être essayait-il de me le cacher au départ ? Possible. Pourtant, c’est surtout ma supposition qui le fait réagir, celle qui parle du fait qu’on ait pu faire cela pour le protéger. Je sais que ça peut-être aberrant, mais c’est une piste à explorer quand même. Rien que le fait que quelqu’un ait utilisé un jutsu aussi puissant sur lui est étrange alors autant viser encore plus haut dans la bizarrerie non ? C’est en tout cas ce que je pense. Cependant, je ne me sens pas la force de lui répondre. Ma tête est sur le point d’imploser.

C’est donc tout naturellement que le jeune homme aux cheveux bleus m’attrape gentiment par les épaules avant de me place contre lui, ma tête posée dans le creux entre sa tête et son épaule. Nous ne nous connaissons quasiment pas et pourtant, j’accepte cette tendresse sans râler. Comme il le dit, je ferais mieux de me reposer et quoi de mieux qu’un jeune homme particulièrement charmant pour vous servir d’oreiller . Rien à mon avis. Une fois installé confortablement contre lui, je me surprends moi-même à fermer les yeux, laissant la mélodie de la nature m’envahir.

Il me semble que je ne me suis pas endormi. J’ai gardé les yeux clos pendant de nombreuses minutes, ajustant ma respiration à celle de mon coussin vivant avant qu’il ne se mette à chanter. J’avais oublié à quel point c’était relaxant de rester simplement dans la nature, je devrais faire ça plus souvent. Dommage que je n’ai pas un coussin vivant à moi et à moi seul… Là, je peux difficilement demander à Rin de venir quand j’ai juste envie de me reposer. En plus il joue de la musique ! Vraiment pratique ce coussin…

Après quelques minutes, le jeune garçon s’arrête de chanter et me ramène à la réalité en me posant une question pour le moins… étrange. Étrange pour quelqu’un qui n’est pas amnésique. De son côté, je suppose que c’est la question qu’il se pose tout le temps. Gardant les yeux clos, je m’occupe de lui répondre.

- On se sent parfaitement normal. Pour quelqu’un qui n’a pas connu l’amnésie, ça ne fait rien… enfin je crois.

Mais alors que nous étions tous les deux confortablement installés, une voix que je connais que trop bien parvient à mon esprit.

- Natsumi. On vient tout juste de nous confier une mission urgente. Dépêches-toi de revenir à la maison pour prendre ton équipement, nous partons dès que possibles.

À la première syllabe, je sursaute d’un seul coup, l'oeil grand ouvert. Génial, une mission avec le mal de crâne que j’ai… Surtout que j’étais bien installé là ! Ils abusent sérieux. Je me tourne alors en direction de Rin, l’air gêné.

- Désolé, mais il semblerait que j’ai une mission urgente à effectuer avec mes parents. Mon père vient de me prévenir par télépathie.

Je me lève donc, pressé, avant de m’étirer comme un chat. Une petite dernière phrase et je m’en vais.

- Ravi de t’avoir rencontré et vraiment désolé de te laisser en plan comme ça ! J’espère te revoir sous peu !