Damnation… J’ignorais si ce fut car j’avais mal lu le rapport, ou si fut qu’ils étaient en avance. La charge de Mizukage portait bien son nom. C’était une charge. Trop d’information pour la journée… Je n’avais pas réussis à gérer Aoji. Quoi que je m’en sortais plutôt bien. Elle resterait en retrait. Quant à la location des chambres. Disons que je m’en bas gentiment les roustons. Je rappelle que c’est aussi chez moi hein. Cela commençait cependant à me les briser. Je venais à peine de calmer la révolte des Samuis, et voilà que le Kazekage se pointe avec notre Nukenin numéro une à ses côtés. Comme si je n’avais pas déjà assez de soucis… A croire qu’ils s’étaient donné le mot pour me faire chier tous. Je n’avais pas la moindre idée de ce qu’ils étaient venus chercher ici. Et fallait quand même un sacré culo pour se présenter de cette façon. Cependant, pas de combat, le Palais était déjà en miette et si je cassais la maison d’Ao, je crois que ce serait le divorce qui m’attendrait. Heureusement je ne comptais pas en arrivée là.

C’est les bras le long du corps, vêtu comme à mon habitude légèrement, comme un vagabond sortit d’un buisson, les cheveux ébouriffés et surtout poussiéreux à cause du court combat que je venais de mener dans le palais… que j’arrivais vers ma propre maison ou attendait à l’entrée Shord et les deux autres machins… Ce qu’on leur fait vivre quand même à nos Kirijins… Au moins cela les endurcit. C’est ce que j’espère du moins… A savoir que je n’avais jamais rencontré de Kage de ma vie. Hormis Yoru une fois il y’a longtemps… Je ne suis pas noble. Je ne suis pas élevé comme une fillette. Alors j’espérais que le mec en face ne serait pas de ce genre à causer comme un bouquin. J’en lisais bien assez comme ça. C’est donc nonchalant que j’arrivais. Comme n’importe quel individu. Ils se tenaient devant la porte extérieure menant à l’aller, elle-même menant à l’entrée. S’y trouvaient les trois gaillards. La première chose que je fis ne fut pas de dire bonjour mais de m’approcher au plus près de la nomade. Sans dire un mot, je la scrutais sous toutes les coutures en la reniflant parfois comme un animal. Reculant alors le visage je m’exclamais sans gêne.

-Putain t’es trop bonne en fait… Un peu vieille mais bon. Parait que tu picoles pas mal ? Ça tombe bien chez moi de la binouze y’en a plein !

Je me retournais alors sur Shord, lui faisant un clin d’œil. Car c’était bien dans la fameuse réserve que j’allais taper et je devançais la moindre remarque de sa part. Je devançais aussi surtout un traquenard de ma cher et tendre !

-Je retirais le prix des bouteilles sur ce que tu me dois hein Shord. Du reste, fait encercler la maison par le Misuto. Si Aoji débarque je ne donne pas cher de ma peau ! J’aimerais autant éviter que la maison finisse comme le palais et qu’on soit surveillé. Hormis si c’est toi bien sûr mais tu as autre chose à foutre je pense.

Je me retournais vers le Kazekage. J’oubliais que je ne m’étais même pas présenté sur le coup. C’est en me grattant la joue que je remédiais à cela. Pour être honnête je ne pensais pas grand-chose du gus pour le moment. Je dirais même que je m’en branlais. Mais, statu oblige, je devais le traité au moins comme un égale. Je ne leur montrais pour autant aucune violence, aucune rancœur ou méfiance. C’était plutôt comme si j’accueillais deux futurs potes à la casba.

-Ouais… Moi c’est Tenzö. Le Mizu. Mais franchement les titres hein on s’en balance. Faut en avoir dans le slip pour oser se ramener avec la meuf qu’on cherche depuis des années. Tu viens offrir un cadeau ou bien ? C’est bon je blague ! Bon, c’est là que vous allez dormir hein, parce que le palais il est en travaux depuis aujourd’hui. J’ai eu une petite dispute avec ma femme… Bref on cause on cause. Allez on rentre. J’ai soif moi en plus.

Je les invitais avec joie à entrer dans la baraque. A l’intérieur nous attendait Teï, petit frère d’Ao âgée de 12 ans. Et Nectus, qui devait pioncer dans notre lit car je ne le voyais pas. Première chose, mettre Teï au pas tandis que j’invitais mes homologues à prendre place dans le salon.

-JE VAIS LE DIRE A AO QUE TU RAMENES DES GENS SANS LE LUI DIRE !
-La ferme ! Elle est prévenue ! Je te préviens ! Pas de connerie hein ! Sinon je brule tous les bonbons que tu as planqués ! Et je raconte à tout le monde tes incidents nocturnes !
-Je vais dire à Ao que tu n’as pas bouché le trou de la chambre de Shord alors !
-File vite avant que je m’énerve morveux !

Teï barré dans sa chambre je prenais enfin place, les pieds sur la chaise comme un singe. Et me grattant la tignasse j’entamais la conversation bien normalement.

-Bon alors, expliquez-moi, pourquoi je ne lâcherais pas le Misuto sur la foldingue là, hormis le fait qu’elle soit bonne je ne vois pas trop pourquoi je la laisserais repartir. On commençait à la croire morte d’ailleurs depuis le coup de Haru machin truc. Ha vous avez soif sinon ? Moi j’ai soif ! Teï ! VA ME CHERCHER UN BOURBON !
-DEBROUILLE TOI VILAIN !
-Ce petit con… Il est pire que sa sœur…

La scéne loufoque de l'entrée du village était finallement terminée. Ils avaient traversé le village de la brume et ce ne fut pas sans un brin de nostalgie de la part de la Nomade. Elle n'avait jamais vraiment pensé jusqu'alors que Kiri avait été sa maison depuis si longtemps, elle qui se considérait partout comme chez elle. Mais il faut avouer que le village de la brume autant que le domaine Jisetsu était chargé de souvenir pour Gabushi, il était donc normal que ceux-ci fassent parler d'eux une fois sur place.

Quoi que le village paraissait bien différent à mieux réfléchir, déjà le palais était complétement fracassé ce qui donnait tout de suite moins de prestance à l'endroit. Puis il y avait un "je ne sais quoi" de différent et elle ne put mettre tout de suite le doigt dessus.
Ils arrivèrent finallement à ce qui allait remplacer le palais pour ce rendez-vous officiel, le domaine du Mizukage. Eh, pourquoi pas après tout, cela faisait bien plus bricolage que ce qu'elle avait pu vivre par le passé mais un peu de changement dans les habitudes était toujours le bienvenue.

C'est donc que Gabushi, Rei et le sous-fifre qui n'avait même pas pris la peine de dire son nom à son intervention aux portes, entraient tous les trois sur ce qui devait être le domaine de l'ombre de l'eau. Quand un individu plus que louche s'avança pour les accueil...
Eh, il faisait quoi là l'mendiant ? Et qu'est ce qu'il pouvait raconter ? Mais c'est quoi ce village de dingue qu'est devenue la brume sanglante pendant sa petite escapade ?
Elle fit un pas en arrière surprise tout autant que dégoutée de la situation qu'elle venait de vivre.

- C'est quoi c'délire ? La plèbe a le droit de chasser les donzelles dans le jardin du Kage ? dit-elle en tournant son regard vers le Kirijin inconnu qui les accompagnait.

Puis le type se mit à donner des ordres... Elle eut du mal à réaliser tout de suite, mais il semblerait bien que cette idiot sans aucun respect pour les autres était le nouveau Mizukage. Il enchaina sur les présentations qui confirmait purement et simplement ses doutes. Tenzö, Mizukage, la meuf, je blague, dormir, dispute avec ma femme et finallement j'ai soif.
Trop d'informations plus dingues les unes que les autres venaient de traverser les oreilles de la Nomade. La meuf ? Il n'avait donc aucun respect pour elle, en sois ce n'etait pas spécialement grave vu qu'elle ne le recherchait pas, mais cela ne signalait rien de bon. C'est un Mizukage qui fait des blagues ? Serieusement ? Et il allait dormir à Kiri ? C'était purement et simplement hors de questions.
Trop de choses qui ne plaisait pas à Gabushi et il commençait doucement à regretté d'avoir suivi le Kioshi jusque là.

Une scéne qui rajoutait encore moins de crédit au yeux de la Jisetsu pour le Mizukage qui se chamaillait avec un môme, mais peut importe, elle reflechissait déjà sur le comment elle allait se sortir de là.
Il se mit à l'aise pour finallement faire son p'tit speech de Kage, enfin presque. Puisqu'à la fin de celui-ci il était question de bourbon.

En sois, c'était pas une mauvaise idée et d'un mouvement de main elle fit apparaitre de nul part une petite flasque d'alcool, qu'elle se mit à vider petit à petit, outre celà elle restait silencieuse, que pouvait-elle bien répondre à la question du rustre en face d'elle ? Pas grand chose. Elle avait toujours son Kinnegan d'activé et ne laissait passer aucun détails de ce qu'elle pouvait voir. Elle était toujours convaincu qu'il faudrait en venir aux mains pour sortir de ce bourbier qu'est devenu le village de la brume.

Pour le moment je baillais. Ils étaient pas super joviales les invités et encore je pèse mes mots. La seule chose intéressante eut été la jarre de la Nomade, que je contemplais alors avec avidité. Même pas elle me proposait une gorgée la morue. Putain la radine quoi, alors que je lui proposais de l'alcool personnel. Ma réserve était pas assez bien pour elle c'est ça ? Tsss... Passons aux choses plus sérieuses. Notre éminent Kazekage qui ouvre la bouche. Ce qui ne m'empêchait pas de bailler. Premièrement, le mec vient avec une des criminelles les plus recherchée de mon village, et genre après impose ses conditions, sous mon propre toit ? Je me grattais la joue sans vraiment le prendre au sérieux au premier abord, la vérité c'est qu’intérieurement je me disais "non mais tu t'es cru chez papi jojo là ou quoi ?". Genre maintenant, mademoiselle est Sunajin, donc on efface ses dettes. C'est normal, comme ça ? Pour le fun ? Et il avait l'air d'y croire en plus ! Je retenais déjà un rire ! Mais passons à la suite qui est encore plus énorme ! Il ne propose rien en contre-partie ! Non non mieux que ça ! Il me menace ! Non mais imaginez ma réaction ? Avec son petit sourire en coin, genre "t’inquiète je sais ce que je fais si je veux te la mettre, je la met". Bah je me suis craqué la nuque et j'ai éternué.... Et c'est nous les Kirijins qui sont des mal poli ! Bon bah du coup, je n'allais pas picoler. Fallait garder tous ces esprits maintenant, en plus genre ma baraque était pas assez bien pour lui, trou du cul va. Passant ma main sur la nuque je perdis de mon air à l'aise et débile pour découvrir un visage désormais tout à fait sérieux et ferme. Et les premiers mots résumaient assez le font de ma pensée.

-Blablabla... On vient pas faire de la provoque sous mon propre toit, Kazekage. J'ai peut-être pas le verbe du diplomate nourrit au yaourt mais je suis loin d'être con. Je vous accueille avec joie et humour, alors que tu me ramènes une criminelle désormais "Sunajin", qui n'a pas daignée retirer son dojutsu en ma présence, et par dessus cela tu la joues dominant ? Je t'explique le tarraux si tu veux bien. Je suis de ce qui veulent bien causer mais qui n'aiment pas les faux semblant. Ta prévention à deux balles tu la gardes. Si tu veux la solution diplomatique tu tentes, si tu veux cogner tu tentes aussi. Ton petit sourire en coin "genre je vais m'en sortir", j'y crois pas, tu es à Kiri là je te rappelle. Ton acolyte j'ai tellement de dossiers sur elle qu'au moins la moitié de ses capacités me sont connu. Tout le Misuto est au courant que vous êtes là. Réellement, je mourrais peut-être en cas de baston, mais vous ce sera à coup sûr. Donc mollo d'avance si tu veux éviter l'irréparable. Un Kage, c'est jamais qu'un mec un peu balèze nommé par un concours de circonstance, avec des intrigues politiques souvent douteuse. Ta propre accession porte à bien des confusions au moins autant que la mienne, parce que moi j'ai tué un Gogyou invocateur de Biju mais toi on ne sait absolument pas d'où tu sors.

Maintenant que les choses étaient aussi clair de mon côté je reprenais avec plus de "docilité". Le but était de lui faire comprendre que les mots avec moi fallait pas les mâcher, juste les lâcher. J'aimais les gens franc et lui avec ses sourires et ces sous-entendu, cela me mettait tout de suite de travers. Mon ton fut alors plus souple, sans menace mais plus sérieux néanmoins.

-Je suppose que tu viens avec une vraie proposition pour que je la laisse partir. Sachant qu'aucune décision aussi importante ne se prend par moi seul à Kiri. On a un conseil Clanique que je dois réunir pour toute décision importante. Lui laisser la vie sauve en fait partis. Donc tu devras rester au moins deux jours. Pour te paraphraser. Ça peut être dans une chambre au chaud sachant que tu repartiras quoi qu'il arrive, parce que j'ai pas été élevé chez les cochons, je butte pas un invité sous mon toit, soit à la dur et tu vois sans doute très bien ce que je veux dire. Ma foi, tournons pas autour du pot. Pour tout t'avouer, qu'elle soit libre je m'en tamponne. On a pas entendu parlé d'elle depuis des lustres. Mais que Suna puisse jouir du Kinnegan ça se paye. Mon Conseil réclamera surement au minimum que ses yeux soient scellés au cas ou l'on voudrait les lui prendre et après sa mort. Et là hormis une menace tu ne m'as rien proposé de concret. Ensuite je comptais t'envoyer quelqu'un. Parce que il apparaît que tu as des soucis avec Kumo. Ce qui m'enchante car je ne tarderais sans doute pas à en avoir aussi. Et du coup on a peut-être moyen de s'entendre. Mais voyons déjà ce que tu as proposer hormis des menaces. Des fois que ce serait intéressant. Juste une chose. Si on se bat c'est dehors. Si je casse la maison ma femme ne va pas apprécier... En parlant de femme, elle en pense quoi Gabushi ?

Le Kyoshi savait parler, c'était flagrant au yeux de tous. Il s'était mit en tête de faire son petit numéro au Mizukage et même si Gabushi pensait que c'était peine perdu, il était évident que lui il y croyait dur comme fer. Il avait fait expres d'exposer les faits et les choses qu'il voulait avant de se justifier, laissant le Kirijin choisir entre la menace et des arguments diplomatiques. C'était très original comme méthode, la Nomade n'avait jamais vu cela.

Bon, l'Mizukage au sang chaud n'avait pas compris ça comme ça et avait surement retenu que le mot "menace" et donc, s'est sentis menacé. C'était bête, car Rei faisait tout pour y aller avec des pincettes apparament et c'était dommage que les manières brutales du Kirijin l'empéchait de le remarquer.

Quoi qu'il en soit, il répondit vivement comme l'attendait la Jisetsu. Des paroles cinglantes, pleines de sous-entendu menaçant pour rappeler sa supériorité en ses lieux, c'était à croire que le numéro du mec sympa d'il y a deux secondes était complétement (sur?)joué et que c'était un tocard comme les autres au fond.
Alors ouais, Gabushi mourrerait surement dans cette dernière bataille comme l'avait fait remarqué Tenzo. Mais elle fit la promesse silencieuse d'emporter la moitié du village de barbare qu'était Kiri avec elle, si celà devait se produire.
Elle fusilla purement et simplement du regard le Mizukage, avant de s'envoyer une gorgé de la flasque d'alcool qu'elle avait fait apparaitre plus tôt. Elle avait l'impression d'être un espéce de jouet que deux chiens essayaient de tirer pour l'avoir pour sois. C'était très dérangeant comme situation et elle ne pouvait pas dire grand chose.
Encore un putain de mauvais moment à passer, se dit-elle.

La brume au courant de la moitié de ses capacités ? Cette phrase était interessante et drole à entendre, elle qui n'avait jamais vraiment partagé ses secrets avec le village. Elle avait passé son adolescence à voyager, elle avait passé une grande partie de son service actif à l'écart dans le secret du Misutô qui était très independant à l'époque. Le domaine Jisetsu savait de quoi elle était capable, mais pas exactement ce qu'elle pouvait faire et ça, c'était une certitude pour elle. Jisetsu Hikolai avait beau être un homme de l'ombre intelligent et apparament, membre du conseil clannique de Kiri, il avait surtout toujours convoité le talent de Gabushi en silence et elle le savait.

Un vote, disait-il ? Elle ne sortirait donc jamais d'ici en vie, c'était une certitude. Le clan des Jisetsu qui était d'ordinnaire à l'écart du village, ferait surement pression de tout son influence pour ne jamais la laisser repartir. Cela justifiait le gamin avec le joli chapeau de Kage aussi, finallement il n'était là que pour amuser la galerie pendant que les grandes decisions se passe en coulisse.
Le village avait vraiment changé, depuis son départ et pas en bien, selon elle.

La seule chose concrète que le Mizukage annonça lui même était l'ombre de Kumo qui planait autant sur Kiri que Suna. Elle pensait bien que c'était surement un des leviers que tirerait son camarade du desert tôt au tard et elle fut surpris que ce sois le Kirijin qui en parle, comme quoi ce n'était peut être pas "complètement" un gamin béliqueux et vindicatif qui était en face d'elle avec de la chance.

- Ce que j'en pense ? Ce n'est pas ma décision ou même mes négociations. Je suis reconnaissante à Rei de m'avoir invité pour écouter, vu que t'as que mon prenom à la bouche Tenzö, mais je ne vois pas comment je pourrai participer... Dit-elle pensive avant de rajouter. Ah, si. Personne ne touchera à mes yeux. articula-t'elle lentement, en fixant le Mizukage de son Kinnegan doré tout en faisant un sourire sincère.

Un sourire étendu sur un visage soudainement relâché. Comme le corps, avachis sur lui-même, preuve d'une tension étouffée. La Nomade ignorait sans doute que j'adorais les femmes de caractère trempé. Aussi ne comprit-elle surement pas qu'elle venait bêtement de me satisfaire quoi qu'allant tout à fait dans le sens inverse de ma demande. Je n'avais qu'une envie. L'affronter. Mais cette foutue charge de Kage m'empêchait de faire ce que je voulais... Je verrais simplement cela plus tard après les quelques questions que je voulais poser. Parce que le Kazekage avait beau s'être montré plus apte à recueillir une attention noble sur lui, il n'en demeurait pas moins que certain passage de son verbe m’interpellait fortement.
Autre chose qui me fit un bref instant craquer un sourcil. Il voulait quoi au final ? Il avait beaucoup parlé mais n'avait encore rien demandé. Il était timide ou bien ? C'était pas faute de lui avoir donné l'occasion de le dire. Mais non, il parle de tout sauf de ce qu'il vient demander. A moins qu'il voulait juste que la Nomade soit désormais libérée de la traque de Mizu no Kuni. Et dans ce cas un simple message aurait suffit plutôt que de prendre le risque de la ramener ici. Ma foi, je souriais un instant en m’ébrouant la tête comme un chien (oui oui), réflexe instinctif prouvant que je me dégageais de la hargne qui m'animait la minute précédente. Le timbre qui allait suivre se montrerait alors joviale. Désinvolte et surtout pourvu presque d'amusement.

-Bon bon bon. Ok pour la Nomade. Je vais lui foutre la paix. Mais j'ai des questions. Parce que y'a deux ou trois trucs que je pige pas des masses. Sur les rapports de Yoru, elle a été emmené de force à Suna après la trahison de Haru truc. Et maintenant elle est des votre de son plein grée ? C'était qui le Kaze à cette époque ? Je sais même plus... Ensuite, le coup des yeux, elle fait chier sans déconner, mon Conseil Clanique va pas aimer ça. C'est moi qui me les tape derrière, vous vous en foutez fous serez rentrer, mais moi les Jisetsu ils vont me souffler dans les bronches.

Oui, je voulais bien la laisser repartir à Suna sans encombre et effacer sa dette. Mais à côté ils devaient mettre un peu du leur. Sinon c'était une simple arnaque et là cela n'allait pas passer. Je venais à peine de régler les problèmes avec les Samui. Ce n'était pas pour en créer un avec les Jisetsu. En plus, imposer leur condition cela restait gonflé, pas moyen que je les laisse repartir sans la moindre contre-partie. Me trifouillant la tignasse je continuais alors.

-Dans tous les cas l'accord ne tient que si elle reste des vôtres. Si elle venait à ne plus être Sunajin. Pour quelque raison que ce soit. La traque reprendrait et j'attendrais de Suna qu'elle y participe. Tu veux pas parler de passé mais quand même. Cette femme a causé bien des torts à mon village et on ne sait toujours pas ou se trouve son acolyte de mes deux de cendre machin truc. Ouais le démon cendré là. Rien ne dit qu'ils ne sont plus de mèches. Je ne peux négliger aucune hypothèse. C'est problématique le coup des yeux sans déconner. Je réglerais bien ça à la manière Kirijin. On est des soldats, on se bat devant le conseil et si il juge qu'elle le mérite elle repart sans sceau sur les yeux. En plus...

Portant mon regard perçant sur elle, sans gêne, je fis un sourire en coin qui en disait déjà long. En effet, une légende pareille, je bandais rien qu'à l'idée que de m'y frotter. Mais il fallait que cela reste diplomatiquement correct. Ce qui n'empêchait pas le clin d'oeil à la fin de la phrase.

-J'avoue que tester la légende m’intéresse. Histoire que les Jisetsu voit de quoi est capable cette légende. Et moi, pourquoi on en a fait une légende aussi. Hein ma belle. mouahahaha

Je savais qu'ils n'allaient sans doute pas accéder à la moindre de mes requêtes ces cons. M'obligeant à user de plus de persuasions pour leur rappeler que Kiri n'est plus une dictature mais bien un village démocratique désormais. La suite allait être plus concrète encore, car je n'allais pas les laisser se barrer sans évoquer cette fameuse paix et surtout le problème de Kumo. Mais curieusement ce ne fut pas au Kaze que je m'adressais alors mais encore à la Nomade, usant cette fois d'un ton plus diplomatique, plus sérieux, une nouvelle personnalité semblable peut-être à celle d'un autre... âge qu'elle aurait connu.

-La paix... Tu en connais quelque chose toi de la paix n'est-il pas ? Le An'teï en parlait beaucoup si je ne m'abuse. Un Kage parlant de paix c'est une plaisanterie à mon sens. Des chiens de guerre qui prônent la paix. La paix, n'est qu'une question d'équilibre... (soupire). J'ai un projet qui me tient très à coeur. Et je comptais vous demander soutien pour celui-ci. Je voudrais libérer les pays conquis, les miens compris, pour les unir sous une fédération indépendante et autonome face à l’autorité des villages Shinobis. Je leur accorderais uniquement l'alliance militaire. Mais tous ces pays fournissant ninja errant et Nukenin n'aurait que d'autant moins à craindre les conquêtes des imbéciles comme nous que nous mettons à la têtes des grandes puissances militaire. Je pensais d'abord libérer les Samurai mais Kumo me posera problème et par extension Konoha aussi. De toute façon je crois savoir que Kumo et vous ce n'est pas tellement l'amour fou non plus. Alors une alliance en vue de la réalisation de ce projet me serait tout à fait bénéfique. Et j'ajoute que surement dans ce cas, avec le soutien d'un personnage illustre comme toi et ton village (a gabushi hein), ni tes yeux ni ton corps ni ton âme n'auront à souffrir de sceau ou de traque. Cela implique la guerre. Mais si la paix venait autrement que par la guerre cela se saurait... De toute façon, les nations connaissent une guerre tous les quatre ans environ. La prochaine ne tardera pas et j'ai comme l'impression que certaines figures oubliées vont ressortir de l'ombre pour se faire entendre.

Je retournais alors mon visage sur Rei. Ne perdant pas de ce sourire en coin je m'exprimais avec moins de vulgarité et plus de souplesse. Comme si le poids de l’éducation et de l'instruction me frappait soudainement de sa culture rhétorique.

-Mon village est un village de barbare. J'en conviens. Mais il est habile et efficace dans un domaine. La guerre. J'ai le désire de l'employer pour la libération des opprimés. Plus aucune conquête ne sera dans les projets de Kiri tant que j'en serais le gardien. Nos forces unis pourraient permettre de changer en profondeur les aspirations des nations et de rééquilibrer leur puissance. Et puis... (me grattant le nez de gêne), être l'ennemi de tout le monde ne me dérange pas, j'en ai l'habitude, quitte à ce qu'un imbécile doive supporter la haine de tous j'aime autant que ce soit moi. Mais avec votre soutien ce serait plus simple à porter.

Pas de menaces qu'il disait Rei, quel rigolo celui-là alors. C'était bien évident que le gusse en face n'aimait pas celà et que le sujet ne tournerait pas à "qui a la plus grosse", pas aujourd'hui selon elle. Et bla et bla et bla, il faut avouer qu'elle avait du mal à suivre le flot de parole des deux Kage. Elle n'aurait jamais eu les épaules pour ce role c'était certain, vu comment il fallait être bavard.
En tout cas, il avait les intentions qu'il fallait, les arguments qu'il fallait et les promesses qu'il fallait pour convaincre la Nomade, etait-ce le cas pour le Mizukage ? Elle en doutait serieusement et c'était à son tour de prendre la parole.

"-Bon bon bon. Ok pour la Nomade. Je vais lui foutre la paix." Cette phrase sonnait fausse et paraissait bien étrange. Cela allait être si facile ? Elle se doutait bien que non. Il avait beau balancer ça comme si de rien était, il en serait surement autrement à l'avenir. Le Kazekage de l'époque ? Elle laisserait celui du moment répondre, c'était les affaires de son village après tout. Et pour ce qui est des Jisetsu, elle pensait un peu la même chose pour le coup. C'était les affaires du village de la brume, elle n'était pas concerné par la politique intérieur de Kiri, s'il proposait une alliance, il devait en assumer les conséquences à son tour.

Elle ne dit mot, malgré ses nombreuses pensées il n'était pas question de débaler ça dans un tel "meeting".

Après cela, c'était les avertissements d'usages, plus de Suna plus d'entente, c'était une évidence. Puis les mefiances d'usage avec ses affiliations à l'An'tei. Jusqu'à preuve du contraire il n'éxistait plus pour la Nomade, celui-ci ne s'étant plus manifesté malgré ses nombreux mois passé à l'extérieur de Suna à sa sortie. Si Teichirô avait voulu la retrouver il l'aurait fait depuis bien longtemps, et sans chef digne de ce nom, la Nomade fait ce en quoi elle croit juste.

- Je ne batterai pas pour les beaux yeux des Jisetsu, ni pour les tiens. Je serais au côté de Suna à l'avenir et selon ce que tu décidera, Mizukage, nous aurons peut être l'occasion de nous battre côte à côte pour étancher ta curiosité.
Sa voix était grave, mais elle avait un sourire franc qui disparut peut de temps après ses dire derrière le cul d'une bouteille de vin qu'elle venait de faire apparaitre suite à la malheureuse fin de sa liqueur précédente. Ce n'était ni une provocation ni quelque chose d'imposé, c'était juste une remarque sur la possible alliance des deux villages pendant une discussion diplomatique entre ses deux chefs, le prendrait-il ainsi ?

Il continua pour parler de paix, cette fois-ci. Là il tenait soudainement un discours bien plus interessant mais qui sonnait bien faux pour la Nomade. Pas qu'il ne le pensait pas ou qu'il jouait les politiciens, il avait l'air bien convaincu de ses dires. Mais la définition de Gabushi au sujet de la paix était bien différente, complexe et similaire à la fois. Elle en avait débatu il y a quelque semaine avec un membre du clan Yamada et ils avaient pu constaté que c'était un sujet infini et très compliqué.

- Si tu veux que je sois franche, Tenzö le Mizu, mes objectifs personnels ne sont pas exactement les mêmes que les tiens ou même ceux de Rei ici présent. Mais je n'ai qu'une parole et quand je dis que je me tiendrais à côté de Suna quand celà sera la guerre, je le serais. Qui plus est, sans pour autant être exactement la même que la mienne, vous défendez une cause juste qui a du mérite.

Elle ne dit pas, par contre, les inconvéniants qui allaient avec une tel alliance et un tel arrangement. Mais il n'était pas le temps d'en discuter pour le moment, tout comme le Mizukage essaira surement de l'assassiner malgré le petit pacte, tel un bon ninja, elle ne dévoilerait pas toute ses convictions aussi simplement, comme une... bonne nomade ?

Elle était tout de même bien étonnée de voir que le Mizukage faisait bien plus appelle à elle dans les négociations qu'elle le voudrait. Elle n'était là qu'en spectatrice pratiquement, et ne prenait aucune décision... Peut être était-ce encore une maneuvre de politicien ?
Tout cela la fatiguait vraiment, et elle se consolait pendant que les deux autres parlaient avec sa bouteille de vin de riz.

Bien des sujets pour une si courte et si petite entrevue me disais-je la tête reposé sur le poing en fixant désormais droit dans les yeux le Kazkage. S’il était étonnant et plaisant de savoir que nous étions sur la même longueur concernant les aspirations et les affaires politique. La fin m’apparaissait moins douce à l’oreille. J’osais espérer qu’il n’essayait pas consciemment de m’endormir. Car dans la finalité. Il repartirait sans m’accorder la moindre faveur si je le laissais faire ? Avec l’assurance que Gabushi ne serait plus traquée en prime. En somme, il prend sans rien donner. Ce que je ne pouvais accepter. Nous n’allions pas nous revoir avant longtemps sans doute. Et je n’aimais pas ce genre de manigance. Soit il acceptait un marcher soit il ne l’acceptait. Il devait donc se décider et c’est dans cette optique que je lui répondis froidement.

-Il n’y aura pas d’après Kazekage. C’est maintenant que les choses se décident. D’homme à homme. Ou jamais. Vous comptez repartir avec la Nomade sans m’accorder quoi que ce soit en retour sauf une promesse qui ne comporte pas la moindre garantie hormis votre parole ? Ai-je l’air si stupide ? Oui probablement. Mais ce n’est qu’une apparence.

Je me craquais la nuque en tombant la tête sur le côté, puis sans la redresser, je passais par-dessus la table en m’y reposant par les poings. Nos yeux se trouvaient alors à quelques centimètres l’un de l’autre. Assez proche pour pouvoir en sonder la profondeur. L’usage de ma technique de reconnaissance du mensonge était à l’œuvre autant que mes différentes techniques pour connaître mes adversaires. Ainsi, j’étais en mesure de lire ce qui se trouvait derrière le son qu’il lâcherait.

-Mon Conseil Clanique n’aimera pas ça. Je me refuse à une nouvelle dissidence dans mon village pour satisfaire l’envie d’un étranger. Alors vous devez maintenant vous décider. Alliance. Ou pas d’alliance, liant le destin de la Nomade ici. Poursuivit, ou laissée en paix.

Je le mettais ainsi dos au mur mais c’était nécessaire. Les pirouettes m’exaspéraient et j’entendais maintenant que des décisions soient prises dans des côtés. Auquel cas il devenait inutile de converser plus longtemps sur le cas de l’un ou de l’autre. Redressant le regard sur le Kazkage je terminais s’une phrase à l’intonation lente et ferme.

-Quelle est votre réponse Kazekage.

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