Siégeant dans l'obscurité des lieux, Akujin, figé tel une statue et dans un calme des plus césariens, plongeait toute son attention sur les innombrables parchemins à sa table. Dans le but de mener à bien ses longs et pénibles projets, il fallait se documenter. Non seulement, savoir qui a fait quoi ces dernières années, mais également cerner le profils de ces types. Comment étaient ils arriver au summum de leur art, comment arrivaient ils à se démarquer du commun des mortels ? Etait ce seulement dû à la folie des grandeurs ? Tant d'interrogations qui le submergeait ne pouvait que l'amener a en connaître les réponses, mais visiblement elles ne se trouvaient pas sur de simples parchemin, ce n'est pas une chose que l'on pouvait trouver étalé sur papier. Désireux lui aussi de rejoindre les hautes sphères, il avait besoin d'un véritable modèle sur lequel s'appuyer et non de pathétiques autobiographies.

» L'idée qu'un abruti de scribe puisse teinter ses parchemins de calomnies religieuses, ou pire, me faire porter le titre de héros, il serait préférable que je m'occupe moi même de la rédaction de mon histoire..

Amplement serein, il en avait terminé pour aujourd'hui. Ce flot d'information n'avait aucunement comblé ses attentes. Voguant de rayon en rayon, il remit à sa place chaque document qu'il avait plutôt emprunté, lorsque brusquement : BOUM ! Choc violent. Un abruti venait tout juste de chuter sur Akujin, il avait probablement perdu l'équilibre d'une échelle. Rouvrant de nouveau ses paupières, le Gekei contempla la ravissante jeune fille qui l'écrasait de son faible poids. Manque de pot, elle paraissait jeune, mais vraiment très jeune. L'aidant naturellement à se relever, il l'analysa ouvertement du regard, grimaçant presque. De nouveau debout et de nouveau placide, une main impérialement amarré le long de sa hanche l'autre main qui se posait sur le sommet du crâne de la fillette, il daigna enfin lui adresser la parole.

» Certaines filles ne peuvent pas résister à ma beauté, mon style, mon charme et ma capacité à rester imperturbable devant les tonnes de ragots qu'elles ont, en bonne pipelettes qu'elles sont.. Mais comme tu as pu le constater, je ne t'ai pas rattrapée.. J'avoue que l'idée est originale mais réessaie dans.. 3 ans, on dira..

Perchais à un peu plus de trois mètres de hauteur, sur une échelle des plus instables, je tentais de remettre avec beaucoup de difficultés l'un des trois énormes volumes sur ma famille que je tenais dans les mains.

Aujourd'hui était en soit un jour ordinaire, vous m'aurez dit. Je ne m'entrainais pas, je ne faisais pas la cuisine, je ne partais même pas en mission. Bref c'était pour moi une journée sommes destiné à faire évoluer mon art. Et c'est ce à quoi je m'étais attelé dés le petit matin, l'ouverture de la bibliothèque.

Pour cela j'avais emprunté cinq livres sur les samuis, parcourut plus de vingt mille pages d'explications et d'histoires en travers et rédigés une vingtaine de feuilles de note décrivant avec précision des techniques de mon clan. J'étais studieuse comme d'habitude. Pourtant au moment de remettre les ouvrages à leurs places, j'avais rencontré un adversaire à ma mesure ! L'échelle dont je m'étais servie auparavant pour aller chercher les livres n'étaient plus là et à la place, c'était son ancêtre qui l'a remplacé. Aussi, j'étais perché assez haut quand, comble du malheur, l'échelle à gagner le premier round et je tombais, les fesses en premier en contrebas, les ouvrages s'étalant autour de moi dans un bruit sourd. Pourtant pas de douleur. J'avais atterri sur quelques choses de relativement confortable. Ou plutôt sur un jeune homme qui avait une vision prenante sur ma culotte ornait de fraise, ma jupe s'étant légèrement soulevait dans ma chute.
Je rougis instantanément en me relevant :


"Oh !!! Excusez-moi, je suis désolée ! Je suis tom ..."


Mais je n'eus pas le temps de continuer que déjà, il posait une main protectrice sur ma tête, geste dont j'avais horreur tout en me déblatérant un exposé de connerie toutes plus monumentale les unes que les autres.
Les yeux grands ouverts, je l'observais en me demandant s'il était débile ou bien ? Finalement, je me dégageais sans ménagement de sa main posait sur le sommet de sa tête et l'arrêter direct dans son long dialogue solitaire :


"Stop stop ! Je suis juste tombée de l'échelle ! Excusez-moi, j'espère que je ne vous ai pas fait mal !"


Puis sans attendre de réponse de sa part, je ramassais mes bouquins en vérifiant rapidement qu'il n'était pas abimé et je remontais derechef sur mon échelle pour tenter une nouvelle fois de les remettre à leur place.

hrp:

Rien à faire, le malheur avait décidément choisi de s'acharner sur moi aujourd'hui. Alors que je gravissais une nouvelle fois les barreaux de la grandes échelles sous le regard désabusé du jeune Gekei, je parvins enfin au sommet de cette dernière, portant toujours dans mes bras mon lourd fardeaux, je m'approchais en équilibre de l'étagère ou je voulais déposer les ouvrages. Mais rien à faire. L'un des barreaux céda et mon équilibre précaire vola en éclat alors que je glissais le long de l'échelle une nouvelle fois avant de partir en arrière direction le sol. J'atterris alors majestueusement et avec toute la délicatesse dont je pouvais faire preuve dans un moment pareil, dans les bras du jeune genin, ce dernier me cueillant alors comme un fleur des champs, accompagnant même le mouvement de ma chute pour que cette dernière ne soit pas trop brutale.
Moi j'avais fermée mes yeux, attendant le choc, mais pas de choc. En sentant le maintiens dans mon dos et sous mes genoux, je finis par ouvrir mes joyaux et à regarder autour de moi pour me retrouver à quelques centimètres du visage du jeune homme. Quelques centimètres qui était définitivement trop petit.
La surprise passait, mon regard se modifia, mon expression changea pour passer de l'ébahissement à l'horreur. Un rictus se dessina doucement sur mes traits, une grimace pour être plus exacte et alors que des mots sans queue n'y tête sortait de la bouche de ce malotrus, j'écoutais, sans oser bouger, tellement j'étais abasourdie par ce que j'entendais. Violement, je me débattis jusqu'à ce qu'il me lâche et le repoussant avec mes mains afin qu'il garde ses distance je m'écriais :


"Le destin n'est définitivement pas avec moi aujourd'hui par contre !"


Je m'obligeais à sourire, mais pas de mon charmant sourire que j'avais pour habitude de faire à ... tout le monde. Non la ça sentait vraiment le sourire forcé et hypocrite à plein nez. Il fallait que je parte d'ici.
Mon regard se posa rapidement sur les livres au sol (encore), et sur l'adolescent pervers et lourd en face de moi, puis une nouvelle fois sur les ouvrages.
Me jetant alors sur eux du plus vite que je pouvais et poussant un lourd soupir devant l'effort que je devais faire pour les porter après cette nouvelle chute, je me forçais à lui faire un petit signe de main :


"Ravie de vous avoir rencontré ! A la prochaine !"


Et je partais le plus rapidement que je pouvais dans une allée juste à coté histoire de mettre un peu de distance entre nous.