Cette matinée était très spéciale, la raison ? J'avais un devoir de senseï à accomplir, je devais me rendre au terrain d’entraînement numéro trente-deux afin d'apprendre une technique à la dernière élève de première génération qu'il me restait à savoir Natsumi Mairu. En effet Kadoria Shion et Tokiiro Yuna était décédé en mission. Je m'étais d'ailleurs fais réprimander par l'ancien Kwon sur la mort du garçon, selon lui on ne pouvait laisser mourir un Kadoria quand on a la tâche de le former et de le surveiller. J'avais eu beau lui expliquer en long en large et en travers que leur mort était dû à une mission plus dure que prévue et à une nécessité de séparation de notre trinôme, il me rétorqua que je n'aurai eu qu'à abandonner la mission si je la jugeais trop difficile pour des bambins. En soit il n'avait pas tord, mais je songeais plutôt à préserver l'alliance que le village avait formé avec les Samouraï, après tout, un coup d'état se préparait et faire quelque chose pour eux permettrait d'instaurer d'emblée un climat de confiance entre nous, enfin à mon sens. Les quelques maîtres du Bushido que j'avais rencontré durant la mission avait d'ailleurs été désolé de la perte de mes élèves et m'avait assuré qu'ils n'oublieraient pas ce geste.

Hormis cela, je devais aussi annoncer à la demoiselle que nous allions intégrer une nouvelle élève dans notre groupe bien malgré moi, la fille adoptive du Raïkage, Bakushô Akisa. J'allais d'ailleurs lui annoncer tout bonnement durant ce bref entretien, que malheureusement la paix intra-muros n'allait pas perdurer encore très longtemps. Je ne lui dirai pas immédiatement ce que les Kadoria comptait préparer, après tous le nombre de gens qui se rallieront à nous serait minime. Nous ne chercherons des alliés uniquement peu de temps avant les préparatifs afin de garantir une efficacité maximale. De toute manière je ne pense pas que Mairu ait l'opportunité de se rebeller contre le pouvoir en place, c'est une ex-partisane, un acte comme celui-ci aurait pour conséquence immédiate de lui ôter la tête des épaules.

Neuf heures tapantes, ce fut l'heure où j'arrivais sur place et ce fut l'heure que j'avais fixé à ma disciple pour se pointer, je la connaissais ponctuelle et une fois encore elle ne me décevait pas puisqu'elle était là, face à moi lors de mon arrivée. C'était assez sympathique de se rendre compte que l'on était attendu, comment vous dire, c'est comme la sensation d'avoir la primeur dans l'emploi du temps d'une personne. Enfin toujours est il qu'elle était là face à moi, il était temps d'annoncer la couleur et surtout de lui expliquer en quoi allait consister son entraînement mais tout d'abord, lui annoncer le pourquoi de la mort de ses collègues.


« Salut Mairu-chan ! Bon tout d'abord et avant de commencer l'entraînement, je voulais te dire quelque chose. Comme tu le sais déjà certainement, Shion et Yuna ont péri durant leur mission sous ma tutelle au pays du fer. Nous étions parvenu à débusquer les coupables, Malheureusement ils nous ont entraîné dans un combat sur deux fronts et je n'ai envoyé qu'un clone afin de les aider. Cela m'attriste légèrement mais nous devons passer outre et continuer à améliorer nos performances afin que cela n'arrive plus à l'avenir. »


Voilà pour ce qui était du discours avant l'entraînement, passons maintenant à la partie pratique, c'est à dire l'apprentissage d'une technique de rang B, le Soul Crushing Strike. Je commençais donc par une simple phrase afin de l'inviter à commencer mais aussi à lui dire le nom de la technique.


« Je vais donc à présent t'apprendre une technique de rang B si tu t'en sens capable. Je souhaite t'apprendre une technique de Taïjutsu nommée Soul Crushing Strike. Pouvons-nous débuter ? »

Six heures pétante, le réveil retentit et aussitôt une main vint le taper sans ménagement pour le faire taire. Une jeune fille se mit sur son séant avant de pousser un bâillement tout en s’étirant. Puis elle glissa en dehors du lit et se dirigea vers la douche. Elle n’était vêtue que d’une petite culotte bien sobre, qu’elle gardait en guise de pyjama. Quelques minutes s’écoulèrent et la voilà de retour dans la pièce principale, sans rien cette fois-ci. Elle fouilla dans ses affaires pour sortir de quoi se vêtir. Toujours à moitié endormie, elle ne cessait de bailler tout en fermant les boutons de sa chemise. Elle avait une tête affreuse, bien plus qu’à l’ordinaire. Une fois habillée, elle prit le temps de préparer un petit déjeuner qui se résumait à une boite de nouilles instantanées. Au fait, elle mangeait cette chose presque tous les jours et matin, midi et soir. Seuls les parfums et la quantité changeaient en fonction de l’heure de son repas et de son état de famine. Elle pouvait se contenter d’une boite comme elle pouvait en descendre jusqu’à cinq quand elle était vraiment affamée. On ne pouvait qualifier son repas d’équilibré, bien qu’elle prenait toujours des fruits en guise de désert car elle raffolait de ces merveilles de la nature, mais étant une grande gourmande mais qui avait horreur de la cuisine, elle se contentait alors de ce genre d’aliments. Quand son porte-monnaie le tolérait, elle se permettait le luxe de manger dans les restaurants abordables du village, d’où elle sortait souvent ruinée si elle ne devait pas de l’argent au propriétaire car elle avait mangé plus qu’elle pouvait payer. A ce rythme, elle allait surement ruiner sa santé mais qui s’en souciait ? En tout cas, surement pas elle bien que cela la concernait ….

Aujourd’hui c’était un jour spécial pour la jeune Natsumi qui allait subir son premier entrainement individuel avec son sensei attitré. Une chose qui aurait pu empêcher certains à fermer l’œil de la nuit tant ils étaient stressés mais ce ne fut point son cas. Elle avait dormie toujours aussi profondément que d’habitude bien qu’avant de tomber dans les bras de Morphée, elle s’était demandé qu’elle genre d’entrainement elle allait recevoir de la part du Kadoria. Maintenant, elle savait que ce nom était celui d’un des clans importants de ce village cahé. Et il semblait même tenir une place importante au sein du clan. En somme, elle n’avait pas donc n’importe qui comme professeur et devrait sans doute s’en réjouir. Mais voilà, lui ou un autre, pour elle ça n’aurait rien changé.

Durant la nuit, elle eut également un moment de pensée envers ses défunts ex-coéquipiers. Elle avait eu vent de leurs morts lors d’une de ses promenades solitaire à travers le village. Elle n’avait ressentit aucun sentiment de tristesse en apprenant le sinistre nouvelle bien que son cœur n’était point en pierre malgré l’apparence. Elle n’était sans doute pas assez proche d’eux pour verser quelques larmes ou avoir le cœur meurtri comme à la mort de son grand frère ou encore de son premier sensei. Elle ne les avait pas assez fréquentés pour dire si elle les avait appréciés mais en tout cas elle ne les avait pas détestés. Et elle ne cachait pas le fait qu’elle aurait bien aimé les connaître un peu plus mais c’était une chose impossible désormais.

Son petit déjeuner prit, elle se leva pour aller tresser ses nattes comme à la coutume avant d’installer toute son artillerie d’apprentie kunoichi, sans oublier de bander correctement le sceau sur son avant-bras gauche et de prendre ses lunettes qui trainaient sur sa table de nuit. Un entrainement rimait souvent avec combat c’est donc préparée à cette éventualité qu’elle partit de chez elle pour se rendre au terrain d’entraînement numéro trente-deux. Elle évoluait à pas réguliers et tranquilles tout en mangeant une pomme qu'elle avait choppé dans le bac à fruits qui traînait sur la table basse de la grande pièce avant de quitter son appartement. Connaissant sa nature «traîne pieds» le matin, elle s’était levée trois heures avant l’heure du rendez-vous fixée et elle arriva avec une bonne demi-heure d’avance. Elle attendit sur le bord du terrain en faisant une série d’exercices d’étirement pour réveiller son corps qui semblait toujours engourdi. Lorsqu’elle aperçut son sensei, elle se précipita au milieu du terrain pour l’accueillir.

- Bonjour sensei.

Elle avait accompagné la parole par la légère courbette de politesse qui devait l’accompagner. Comme elle s’y attendait, le sensei lui parla du décès de ses ex-coéquipiers. Il essaya de lui expliquer la cause de leur mort et la binoclarde l’écouta attentivement, bien que le comment du pourquoi ne l’intéressait pas vraiment. Ils étaient morts tout comme les deux êtres qu’elle avait chéris et leurs proches devaient souffrir tout comme qu’elle l’avait été. Elle connaîtrait peut-être le même sort mais en attendant la vie continuait. D’ailleurs c’était là une chose que son sensei essayait de lui faire comprendre et elle était bien d’accord avec lui. Débuta ensuite les choses sérieuses. Il lui annonça alors qu’il souhaitait lui apprendre une technique, dont elle n'a pas su retenir le nom car trop compliqué pour sa pauvre tête, si elle en sentait capable. Elle hocha la tête en guise d’acquiescement tout en ajoutant un « Oui, je suis prête ! ».

Une légère courbette avait suivie des salutations sommaire, après quoi un « je suis prête » se fit entendre, nous pouvions donc démarrer cet entraînement. C'était en soi quelque chose de fastidieux de vouloir transmettre son savoir à ses élèves, on ne sait jamais ce qu'ils vont faire de ce qu'on leur apprend. Enfin dans son cas, je pense qu'il n'y avait plus rien à craindre, j'avais l'intuition qu'elle s'était pleinement intégrée à Kumo. Je pense qu'avant de commencer l'entraînement, une dose de franchise était de mise, après tout cela aidait à la relation professeur-élève. Je m'exprimais donc de manière concise.


« Juste avant de commencer, je voulais que tu saches que la véritable raison pour laquelle je t'ai pris sous mon aile, c'est parce que le village avait besoin d'un homme pour surveiller une ex-partisane. Si j'avais encore de la méfiance à ton égard, considère qu'elle s'est envolée ! C'est d'ailleurs pour cette raison que j'ai décidé de t'apprendre quelque chose aujourd'hui. »

Voilà, cela allait permettre deux choses, la première, qu'elle soit pleinement au courant de la condition qui l'a poussée à avoir un enseignant, la seconde, cela allait certainement lui donner de l'entrain pour l'apprentissage qui allait suivre. Bien, pas le temps de lambiner, j'allais tout d'abord lui montrer la technique, avant tout apprentissage rien ne vaut mieux qu'une petite démonstration. Je me déplaçais jusqu'à un arbre qui ferait le rôle de cible. Je concentrai donc le chakra dans la totalité de mon bras droit tout d'abord afin d'effectuer une sorte de communion du membre dans le geste, puis au moment de l'impact je déplaçais la masse de chakra uniquement dans le poing. L'arbre se craquela tout d'abord, puis ma main s'enfonça de plusieurs centimètres à l'intérieur. C'était un arbre connu pour sa solidité. Ma technique quant à elle était connue pour pouvoir briser les os. Je reprenais la parole en direction de Mairu.


« Voilà je viens de te faire une démonstration de la technique. De manière précise, il s'agit d'abord d'accumuler le chakra dans son bras droit avant de le concentrer dans la main. On dit que ce coup est capable de briser l'os de ton adversaire. Essaie donc de manipuler le chakra. Le plus dur va être de le maintenir assez longtemps dans ta main. Et c'est à cela que tu vas t’atteler aujourd'hui. »

Voilà globalement je venais de lui donner toutes les clés en main pour réussir cette technique, cela risquait d'être peu évident au début, mais le niveau d'apprentissage de cette technique était B, en somme cela ne devrait lui poser aucun problème particulier du moins en apparence. Comme je le disais juste avant, la réelle difficulté est de maintenir le chakra concentré en un poing, moi-même je ne parviens à le faire de cette manière que pendant deux minutes, ce qui est déjà énorme soi dit entre nous. Je reprenais la parole afin de lui donner l'autorisation de commencer.


« C'est à toi de le faire, maintenant. »

Allait-elle y arriver ?

L’entrainement ne démarra pas de suite alors que l’élève était prête à retrousser ses manches et exécuter à la vitesse de la lumière ce que son sensei lui ordonnerait de faire. Mais au lieu de cela, elle ne fit rien d’autre que l’écouter car celui-ci avait décidé qu’il était temps de mettre les choses au clair entre lui et son élève avant d’aller plus loin. En effet, l’apprentie kunoichi n’était pas une genin comme les autres, ceux qui sont nés dans le pays et qui ont intégré le village caché dès sa création mais elle était plutôt le genre qui venait d’ailleurs et en qui on ne pouvait faire entièrement confiance à cause de son passé. Un passé qui lui valait bien de méfiance, voire même du mépris. Des mauvais sentiments qui auraient pu pousser les plus sensibles dans la dépression ou encore à quitter le village et pourquoi pas à se suicide. Mais si elle avait en effet ressenti le désir de quitter Kumo, ce n’était point à cause des sentiments malveillants qu’elle suscitait. Elle avait également maintes fois éprouvé l’envie de partir dans l’autre monde mais là encore la cause n’était pas ces êtres envers qui elle n’avait aucune considération. Non, elle n’était pas assez généreuse pour leurs laisser gagner ce combat psychique. D’ailleurs, jamais encore elle n’avait laissé quelqu’un gagner à ce type de combat car elle n’était pas du genre à se laisser déstabiliser psychologiquement avec aisance. Malgré l’apparence, elle avait un mental d’acier; son côté « je m’en-foutiste » y jouait certainement un rôle fondamental.

L’exposé de son sensei, qu’elle avait écouté avec toute l’attention qu’elle pouvait accorder, confirma des choses qui lui avaient déjà traversé l’esprit. Que le Kadoria avait un autre rôle que celui de lui transmettre ses savoirs et expériences en tant que Shinobi. Il avait endossé le rôle du surveillant en plus de celui du professeur car on ne lui faisait pas totalement confiance. Chose que même une étroite d’esprit qu’elle était arrivait à comprendre. Ainsi donc elle n’en voulait à personne et si elle était un être qu’on pourrait qualifier de «normal», elle aurait pu éprouver de la reconnaissance envers le Kadoria mais elle était restée de marbre face aux révélations. Cependant, le désir de son sensei de lui enseigner une technique l’avait quelque peu étonnée car jusqu’à présent elle l’avait toujours considéré comme un geôlier plutôt qu’un véritable enseignant. Au moins à présent les choses étaient claires et elle comptait lui prouver qu’elle était prête à suivre ses enseignements avec sérieux et implication. Engagement qu’elle avait d’ailleurs décidé de suivre dès le départ car malgré son côté étourdi et tête en l’air, elle a toujours été une élève, pas modèle sans doute, mais assidue.

C’est dans cette optique qu’elle hocha vigoureusement la tête en guise d’acquiescement lorsque son sensei lui demanda de refaire, du moins essayer, la technique dont il venait de faire une démonstration sous le regard attentif de l’élève. La binoclarde s’approcha d’un arbre, qui se trouvait juste à côté de celui qui avait été pris pour cible par le sensei, et inspira longuement avant d’expirer avec autant de puissance puis elle tendit son bras droit tout en fermant sa main gauche sur le haut de celui-ci. Elle se concentra du mieux qu’elle pouvait pour tenter d’affluer du chakra dans son membre supérieur droit et lorsqu’elle sentit que suffisamment de chakra s’y était concentré, elle ferma le poing puis distribua un violent coup avec sur l’arbre qui se contenta de secouer ses feuilles et branches comme pour narguer son assaillant incapable de lui infliger une simple égratignure. Il semblerait que la Natsumi n’arrivait pas à maintenir une quantité suffisante de chakra dans son poing pour causer le moindre dégât. Gardant tout son calme, elle recommença mais le résultat fut le même. Elle avait effectué quatre tentatives mais l’arbre ne présentait qu’une simple éraflure alors que son poing commençait à saigner. À la cinquième tentative, sans vraiment le vouloir mais sous le coup de l’effort, son poing se couvrit d’une couche noire extrêmement solide au moment de l’impact(1) qui eut pour effet de briser le tronc qui resta debout un moment avant que la partie supérieure ne tomba vers elle. Elle s’éloigna rapidement pour se mettre hors de danger avant de fixer son sensei d’un air embarrassé. Elle venait certes de briser l’arbre comme voulu mais pas avec la bonne technique. Elle venait d’utiliser une de ses propres techniques qui consistait à solidifier son poing avec son pouvoir spécial qui était la manipulation de la cendre.

Description Technique: