La caisse perdue [Tenzö]

Spoiler:

Katsuo arrive et me montre une lettre. D'après le cachet, il s'agit d'une mission. Avant même de l'ouvrir, je sais ce que l'on va me demander. En effet, je suis prêt à parier ce que vous voulez que l'on va m'envoyer à Yuki no Kuni. Pourquoi ? Je ne sais pas. Ça fait juste huit fois en trois mois qu'on m’envoie là-bas – et ce n'est pas une blague, j'ai vraiment compté – alors bon ; je présume qu'il n'y a jamais huit sans neuf. Un de ces jours, je vais vraiment aller voir comment ces bureaucrates font pour affecter untel à une mission. Non parce que là, ou bien j'ai la poisse et je suis condamné à travailler au pays des neiges pour le restant de mes jours, ou bien ils se paient ma tronche et font exprès de m'envoyer là-bas. Sans rire, j'ai dû passer plus de temps dans ce pays qu'à Kiri ce mois-ci. Je décachette la lettre, la lis et … Surprise ! Je vais encore à Yuki no Kuni. Qu'est-ce que c'est surprenant. Je ne m'y attendais pas du tout. Mais alors là, vraiment ! Que je suis heureux de me rendre dans ce vieux patelin. C'était quand la dernière fois que j'y ai mis les pieds déjà ? Ah oui, il y a trois jours : que ce fut long.

Bref, je rage et songe sérieusement à aller m'installer là-bas. Au moins comme ça, je n'aurais pas à faire des allers-retours continuellement. Certes je n'ai pas le mal de mer mais si je peux éviter de prendre sans arrêter le bateau pour aller et revenir de Kiri à Yuki, ce sera au moins ça de gagner. Quoiqu'il en soit passons. La tâche que je suis chargé d'accomplir est simple à première vue. Effectivement, on me demande simplement d'enquêter et de retrouver une cargaison d'arme perdue. Pour effectuer ce devoir, je serai accompagné d'un certain Kaguya Tenzö, un genin du village. Je ne le connais ni d'Êve ni d'Adam mais cela importe peu. Nous apprendrons bien à nous connaître en cours de route. D'ailleurs, je ferais mieux de me préparer car le bateau doit partir pour dans quelques heures maximum. Je range mes affaires, prends ce qu'il faut pour mettre à bien la mission et sors de chez moi sans perdre un instant. Comme toujours, je suis en avance sur l'heure du rendez-vous mais ce n'est pas grave. Comme je le dis souvent, avant l'heure, ce n'est pas l'heure. Mais après l'heure, ce n'est plus l'heure. Comprenez par là qu'il vaut mieux être là plus tôt que trop tard. C'est sur cette pensée ô combien philosophique que je me grouille et arrive avec une bonne quinzaine de minutes d'avance. Je suis à l'entrée du tunnel ouest de Kiri et attends ce cher Tenzö. N'ayant rien de bien mieux à faire, je pars cinq secondes jeter un coup d’œil et m'aperçois que le bateau censé nous amener au pays des neiges est déjà là. Lui aussi est en avance, comme quoi je ne suis pas le seul à avoir cette manie. Pourvu que Tenzö se pointe. Ainsi, nous pourrons y aller avec un peu d'avance – il faut savoir que je n'aime pas attendre. Puis, je ne cesse de le dire mais le temps c'est de l'argent et l'argent c'est important ! Finalement voilà que mon camarade arrive. Je le salue et ne perds pas un seul instant.

« Allons-y. »

C'est parti pour cette mission-enquête où nous devrons retrouver la caisse d'armes !

Une mission de rang B. Avec Shinichi. Rien que ça. Je sentais que cela n’allait pas être une promenade de santé. La première chose que je m’étais dis en lisant le feuillet de mission, c’était pourquoi moi ? Je veux dire, je suis Genin, inconnu au bataillon. Pendant les derniers grands événements, c’est à l’arrière boutique que j’étais si j’ose dire. Alors qu’on me mette moi avec ce type hein…. Aoji m’en avait rapidement parlé. Je vais garder pour moi ce qu’elle m’avait dit d’ailleurs. Mais de base je me sentais pas des plus à l’aise. Comment agir pour pas passer pour un con devant ce type ? D’autant qu’il était ulta-gens-foutiste je me la pette parait-il. Première chose à faire. C’est d’arriver en avance. Histoire de se faire bien voir quoi. Puis, avec de la chance, même avant lui. (Cependant comme vous le savez c’était manqué). Le bateau lui aussi était en avance d’ailleurs. Signe du destin ? Avouez que c’est quand même étrange que tout se déroule comme prévu pour une fois.

Sur le trajet je m’étais remémoré la mission. Une cargaison d’arme à Yuki no Kuni avait disparu. Yuki no Kuni… Mmmh. La conquête de ce pays, je n’étais personnellement pas pour. Il parait qu’une rébellion avait déjà été maté. Personnellement je partais du principe que du coup, elle n’avait pas du être si bien maté que cela… Ce que je devais de toute façon faire, c’était déjà en parler à Shinichi, et le trajet sur le bateau nous le permettrait.

Quand j’atteignais mon capitaine (bah oui, moi Genin, Lui Kage, moi sous-fifre, lui patron), donc quand je vins à sa rencontre, et bien je n’ai alors pas eu le temps de me présenter qu’il m’embarquait direct sur le navire. C’était un homme pressé manifestement. Ou qui préférait l’action à la parlote. Cela tombait moi aussi bien que j’avais quelques questions à lui poser, mais ces questions complètement étaient hors mission, je n’allais pas commencer par cela. Oui, c’est que suite à ma découverte avec Yuki je m’étais mis en tête de trouver certaines réponses. Plus par curiosité qu’autre chose. Mais passons, ce n'est pas le sujet le plus important pour le moment.

Sur le bateau je trouvais enfin le temps de me présenter convenablement et de lui faire part de mon opinion sur la mission. Déjà cela me permettrait de jauger le personnage. Si il allait prendre en compte ce que j’allais dire ou juste m’envoyer bouler pour me rappeler que c’est lui qui a les commandes.

-Enchantez Shinichi. Dire que c’est un honneur ce serait un peu de lèche et pas franchement honnête. Alors je dirais juste que c’est quand même plaisant de bosser avec un ancien. Je suis Kaguya Tenzö. J’espère t’être aussi utile que je pourrais. Personnellement quand on arrivera je propose de suivre l’itinéraire que la cargaison devait prendre et de se renseigner pour savoir si il n’y a pas eu de grosse vente d’arme récemment. Ce qui écarterait la théorie du recel directement dans le cas contraire. Honnêtement, Yuki No Kuni quoi… Pour moi ça sent le coup de rebelle… Même si je sais qu’on ne doit pas juger trop hâtivement.

Nous montons ensemble sur le bateau. Ceci-fait, Tenzö m'aborde et me fait part de ses idées. Celles-ci sont malignes, nous allons donc procéder comme il le propose. Il se permet par ailleurs de faire des suppositions sur la nature des coupables, incriminant ainsi les Yukijins. Bon, okay, ce serait pas la première fois qu'ils se rebellent mais je pense que la pilule est passée depuis le temps. Nous avons fait pas mal de choses pour eux, avons entamés des négociations, crée des infrastructures avantageuses économiquement pour leur pays et mieux, nous avons même aider ces gueux de Suzurane. En effet, dois-je rappeler que sans Kohana et moi, la plupart auraient été exterminés par une bande de religieux fous ? Non. Les membres de ce clan de barbare doivent s'en souvenir. S'ils ne s'en souviennent pas, je me ferai un plaisir d'aller leur rafraîchir la mémoire.
« Content de travailler avec toi aussi. Tu as de bonnes idées, c'est bien. On va sûrement faire ce que tu dis. Et je ne pense pas que ce soit des rebelles du pays. Nous les avons calmés il y a peu, c'est donc peu probable. »

Bha oui quoi. Sans rire, on a tapé les Suzurane, certes mais on les a aussi aidé, on leur a donné des présents, on leur a sauvé les miches et Kiri leur a même apporté de nouvelles perspectives économiques alors faut pas déconner. Si ce sont encore eux qui sont derrière ce coup fumeux, je pète un câble et m'en vais purger cette bande d'ignares. Quoiqu'il en soit, je prends congé de mon partenaire de mission et me rends dans ma cabine, le temps que le voyage se passe. C'est un petit rituel chez moi. J'aime bien être seul, allongé et réfléchir un peu avant de « vraiment » commencer la mission. Puis bon, le plan semble tout trouver alors il est inutile de parler plus longuement. Quelques heures passent et nous arrivons enfin sur les lieux. Nous descendons du bateau et nous arrêtons. La caisse aurait « normalement » dû se trouver dans ce port à un moment donné avant d'être acheminé jusqu'à Kiri. Est-ce là que des gens l'ont volé ou bien est-ce plus tôt ? Nous le saurons bien assez tôt. Je vais voir plusieurs ingénieurs s'occupant des chargements de cargaisons et leur demande à leur tour s'ils ont vu la fameuse caisse. Ils répondent à l'unanimité que non. L'un d'entre eux nous montre même son calepin sur lequel se trouve toutes les charges trouvées et acheminées et je suis forcé de constater que la caisse n'a jamais été là. Affichant une moue déconcertée, je tourne la tête vers Tenzö
« Au moins c'est simple. On est sûr que notre bien n'a jamais été là. Reste à voir les autres maillons de la chaîne. »

J'engage une discussion avec un autre homme. Je demande à celui-ci d'où viennent ces marchandises et il m'explique que la plupart son acheminé par voie ferrées ou par diligence – ce qui est plus rare. On peut d'ores et déjà écarter le vol de diligence car cela se saurait su. En revanche, il est facile de piquer des affaires dans un train et, pour les victimes du larcin, il est difficile de le remarquer. Allons donc voir le réseau de transport le plus proche. Je veux avoir accès à toutes leurs archives. Je veux savoir tout ce qui a circulé dans leurs trains cette semaine. Et quand je dis tout, je dis bien tout : Du caleçon haute couture à la chaussure créée par des enfants de cinq ans. Nous continuons de nous informer et il semble que la caisse ait été signalée dans un train d'une ligne directe pour le port il y a six jours. Cela concorde avec les donnés dont nous disposons.
« Allons parler au conducteur de ce train, voir s'il n'y a pas eu quelque chose d'étrange ce jour-là. »

La chasse ne fait que commencer mais espérons que notre homme nous en apprenne plus sur cette fameuse caisse.

Nous voilà après une seule vérification sur la voie du chemin de fer. En effet, Shinichi décidait de retracer toute la route qu’avait du suivre notre fameuse caisse. Le port n’avait rien donner. Les registres des armateurs étaient vide. Aucune caisse n’y était arrivé. Mais en même cela n’avait franchement rien d’étonnant je pense. Elle avait du être dérobé il y’a bien longtemps, avant peut-être même qu’elle ne soit acheminer dans le train. Mais l’hypothèse selon laquelle c’était durant ce trajet ferroviaire qu’elle avait été dérobé était des plus séduisante.

C’est donc vers un conducteur de train que nous nous dirigeâmes pour en apprendre plus. Celui-ci paraissait aimable et désireux de nous être utile. Nos bandeaux Kirijins paraissant y être pour quelque chose. Pour cette fois, c’est moi qui allait l’interroger. Accompagné de Shinichi évidemment. Je nous présentais donc en lui expliquant quel était le problème. Les caisse disparu entre autre et comme l’avait stipuler Shinichi, essayer de savoir s’il ne s’était rien passer d’étrange durant son voyage ou celui de l’un de ses collègues.

Il nous apprit alors que les caisses furent bien enregistrer parmi les marchandises à transporter et qu’il fut étonné de ne pas les voir à la sortie. Il aurait penser sur le moment qu’il s’agissait d’une erreur au moment de l’inscription. Cela sous entendait d’avance qu’il n’y avait pas eu de grosse attaque pour la dérober. Mais plutôt que cela avait été fait discrètement. Peut-être quand le train s’est arrêter à une étape, cependant ce que le cheminot nous dit me fit penser à autre chose.

-D’ailleurs c’était pas mon train qui en était en charge d’après ce que je lis sur ce registre. Le collègue à noter qu’il y’avait du y avoir une arrêt d’urgence à un moment, car un éboulement avait bouché la voie.

Un arrêt d’urgence ? Voilà qui était étonnant. Je savais que ce pays froid et enneigé devait être souvent sujet à ce sujet de problème certes mais la coïncidence était trop frappante. Je regardais Shinichi pour tenter de deviner s’il pensait la même chose que moi. C’est-à-dire nous rendre directement sur le lieu de cette éboulement. Puis je me retournais vers le cheminot pour savoir si lui pouvait nous l’indiquer. Il accepta volontiers et partis chercher une carte pour nous l’indiquer dessus. C’était pas la porte à côté quand même. Une trentaine de kilomètres au nord, la voie traversait selon les dires de l’employé les montagnes. Rien que ça… De toute façon nous n’avions pas de meilleurs pistes, a moins que Shinichi n’en décide autrement. Alors soit… J’allais sans doute devoir m’habiller chaudement…

Un arrêt d'urgence ? Un éboulement ? En d'autres termes, c'était un piège. Je ne suis pas du genre à voir le mal partout mais là, ça saute aux yeux. Ils ont profité de la diversion pour se saisir de la caisse. Si tel est le cas, ça montre bien des choses sur les voleurs. D'une qu'ils sont organisés et nombreux. Car jusqu'à preuve du contraire on ne peut pas, dans le même temps et si on est seul, détruire un pan de montagne et créer un éboulement, rentrer dans le wagon, chercher la caisse et s'en aller sans être vu. Si comme je le pense, c'est au moment de l'éboulement que la caisse a été volée, alors il y a bien eu préméditation et vol en bande organisée. Ces deux choses sont graves qu'on se le dise. Ces mecs savaient où chercher, comment s'y prendre et comment repartir. De fait, il y a de fortes chances pour qu'ils sachent aussi à qui appartenait cette cargaison. Si tel est le cas, c'est un crime volontaire commis à l'encontre du village de la brume dans son propre sol et ça sans encore plus grave bon sang de bon soir ! C'est passible de pendaison ! … Bon d'un côté vous allez me dire qu'à peu près tout à Kiri est passible de pendaison et je vous répondrai que ce n'est pas faux. Mais ce crime est encore plus odieux que les autres. Bref. Nous allons visiter les lieux. Quelques heures plus tard, nous y voici. J'examine l'endroit et à première vue, rien ne me choque. Le train est passé sous un tunnel mais ce dernier à été temporairement bouché du fait d'un petit glissement de terrain. Ça arrive souvent, surtout en cette saison où les glaces fondent. Je vais regarder la zone et là encore rien ne me semble suspect, jusqu'à ce que je remarque plusieurs trous plus ou moins recouvert par la neige. Ça a sûrement été fait pour fragiliser la zone et la faire s'écrouler lorsqu'on le souhaite. Pour peu qu'il y ait une personne qui plante son sabre, tout tombe. Boom. Heureusement que nous sommes venus tôt. Quelques heures de plus et la neige ainsi que les passants du coin auraient recouvert ces failles créées par l'homme.
« Il faudrait une analyse plus poussée pour être sûr de ce fait mais à première vue ça m'a l'air d'être criminelle. L'éboulement n'avait rien de naturel. Tout devait être organisé. Les gens savaient où attaquer, ils avaient prévu le coup de longue date. Ils devaient aussi savoir que ce bien appartenait à Kiri. »

On a cherché à nous nuire, à nous provoquer ou bien simplement à nous voler car : « Ah ah ah. C'est super de voler le village de la brume ! » ? Je me le demande encore. L'hypothèse du groupuscule révolutionnaire tient de plus en plus la route mais quelque chose me gêne. Je vois mal les Suzurane avoir fait le coup. Ce n'est pas leur genre de procéder … Aussi intelligemment. Sans vouloir les offenser, ils sont plus du genre à foncer tête baissée dans le tas l'air de dire : « Nous sommes pas contents ! Nous venons tout casser ! » Tendre un piège, voler une caisse... Non. C'est trop subtil pour eux. La dernière fois qu'ils ont voulu nous tenir tête, ils ont assassiné un de nos émissaires. Vous noterez que leurs méthodes sont bien plus drastiques que celles utilisées actuellement.
« Il y a un village pas loin. Peut-être qu'ils sont passés par là-bas avant ou après avoir tendu ce piège et voler la marchandise. De plus, qui sait, ils ont sûrement vendu la cargaison au marché noir là-bas. Si ça se trouve, ils ont même dormi à l'auberge la veille. On va s'y rendre. »

Tellement de suppositions. On va devoir toutes les vérifier une à une. Je sens qu'on va s'amuser. Direction, la petite bourgade de Yukinomaru.

L’analyse de Shinichi était sans appel. Il y’avait bien eu sabotage. La méthode était d’ailleurs bien ficelé. Puisqu’aucune trace réellement visible n’avait été laissé, et que le peut existant auraient sans doute vite disparu sous la neige ou le travail des ouvriers. Comme Shinichi sans doute, je concluais qu’il ne pouvait s’agir que d’un groupe organisé. Pour ma cela était la preuve d’une rébellion. On visait clairement Kiri. Pourquoi une seule caisse, appartenant à Kiri ? Alors que le train disposait de tant de marchandise. C’était évident que c’est nous qui était attaqué. Shinichi proposait alors de nous rendre au village le plus proche, pour voir si de la marchandise y avait été vendu ou si un groupe y était passé. Je n’allais pas refusé évidement. De toute façon la nuit commençait à tomber et nous devions trouver un endroit ou dormir. Car passer la nuit dans la neige et le froid moi ce n’est pas mon truc autant le dire. D’ailleurs quand nous avons atteint ce fameux village, perché sur une colline au milieu de nulle part, la nuit tombait déjà sur le pays.

Nous nous dirigeâmes directement sur une auberge qui n’avait pas l’air trop inconfortable. Faut dire qu’on aurait rien obtenue en vagabondant dans les rues vu l’heure tardive. Nous prenions une chambre et je proposais alors à Shinichi d’aller dans le restaurant de l’auberge. Déjà pour manger un bout, parce que j’avais franchement la dalle. Mais aussi pour espérer entendre quelques bruits, voir interroger qui que ce soit de suspect. Et bon prince, pour une fois, c’est moi qui invitait. Une fois assis à la table je lui dis et commençait à faire quelques hypothèses sur le village et sur note mission.

-C’est moi qui paye ce soir, Fais-toi plaisir. Prend ce que tu veux. J’ai pas remarqué la moindre quincaillerie dans le village moi. Je doute que quoi que ce soit fut vendu ici. Entre nous la piste des rebelles me parait de plus en plus plausible. Il faut être organisé pour organiser ce coup et comme par hasard toucher à notre caisse. Parmi toute la marchandise ? Ca ne pouvait pas être des bandits attaquants au hasard. J’ai déjà demandé à l’aubergiste de faire courir le bruits que des shinobis cherchaient des renseignements concernant le train en question. Je doute que cela donne quoi que ce soit mais on ne sait jamais.

Et coup du hasard ? C’est le serveur qui vint apporter le repas qui fut le premier à nous donner un semblant d’indice sur notre affaire. Après avoir posé les plateaux, il nous interpella pour nous faire part de ce qu’il savait (ou croyait savoir). Je retournais mon regard sur lui. Un regard questionneur.

-Qu’avez-vous donc à nous apprendre ?

-Ce n’est pas vraiment une grosse information. Mais pour vous éviter de chercher. Aller un peu plus au nord. Je sais que des gens là-bas viennent s’approvisionner dans notre village en nourriture. Alors que pourtant il ne devrait y avoir aucune habitation dans ces grottes.

-Ces grottes ?

-Oui, c’est une région montagneuse creusés par de nombreuses grottes. Je ne sais pas si cela peut vous aider mais voilà.

Je retournais mon regard sur Shinichi tandis que le serveur s’éloignait. J’étais pour ainsi dire dubitatif. Si c’était vrai, ma natue suspicieuse me conduisait à penser que c’était un piège. Mais entre nous, avec Shinichi, je me sentais plutôt en sécurité disons-le.

-Je veux bien qu’on aille voir. Mais genre comme ça l’info nous tombe du ciel ? Qui nous dit que ce type veut pas nous tendre un traquenard. Si c’est effectivement des rebelles n’importe qui ici peut être notre ennemi.

Il fait nuit quand nous arrivons à Yukinomaru. Étant donné l'heure tardive, nous ne resterons pas traîner dans les rues à interroger des vagabonds ou des passants. Non, notre duo décide de procéder de manière bien plus classique ; direction l'auberge. Là-bas doivent se trouver bon nombre de voyageurs ou de ninjas errants ou déserteurs. Je suis donc sûr que nous pourrions obtenir des informations. Qui plus est, ni lui ni moi ne sommes trop chaud à l'idée de coucher dehors. Peut-être que lui est habitué mais pour ma part, je suis un noble lutin et un noble ne dort pas sous la neige, question de principe. Bref. Nous allons au restaurant et commençons à dîner. D'après ses dires, Tenzö paie. Soit. Je n'en demandais pas tant. En effet, j'ai beau être avare comme une fourmi, je sais aussi faire preuve de noblesse d'âme. Ceci étant et de par la fait que je suis le plus haut gradé ici, cela ne m'aurait pas dérangé plus que ça de raquer. Le Kaguya me fait part de ses pensées. Selon lui, la caisse n'a pas pu être vendue ici et ce vol serait le fait d'un groupe révolutionnaire. M'ouai. Il va un peu vite en besogne quand même. Être aussi catégorique sur le fait que rien a été vendu me semble être une aberration. Les marchés noirs sont difficiles à trouver, il n'y a donc rien de surprenant à ce qu'au premier abord, rien ne paraisse suspect. Malgré ses suppositions un peu hâtives, Tenzö fait du bon travail. Il a demandé au restaurateur de faire passer certaines rumeurs pouvant tourner à notre avantage. Et cette rumeur ne tarde pas à nous donner de nouveaux indices. Paraît-il que des gens vivent dans des grottes et que ces dernières sont suspectes. Hum. Tenzö pense que c'est un piège et cela me paraît aussi assez surprenant d'obtenir ce genre d'information si vite, surtout venant d'un serveur.
« C'est bizarre. »

C'est sur cette pensée que je mange et ne pense plus à rien. Nous verrons bien demain ce qu'il faut faire. À la première heure, nous nous réveillons. On dit que la nuit porte conseil et c'est sûrement vrai.
« On va voir ce qu'il en est de ces fameuses grottes. Tu resteras derrière, j'entre seul. »

Nous marchons quelques heures puis arrivons au fameux endroit. Avant d'entrer, je regarde un peu les alentours. Bon, à priori, rien ne va s'écrouler sur ma tête, rien ne va exploser alors c'est bon, je peux entrer. Dans un premier temps, je ne trouve rien. Si ça se trouve cet idiot a jugé bon de nous faire une farce. Si tel est le cas, je vais lui foutre un bon coup de pied au derrière une fois rentré au village. Avec un peu de chance, je vais même pouvoir le mettre en prison pour obstruction à la justice. Puis je trouve, à ma grande surprise, des traces. Des gens ont vécu ici, ou en tout cas ont séjourné là. L'endroit n'est pas trop loin du lieu où s'est produit le vol alors il est fort probable que ce soit les voleurs. Qui plus est, les marques sont nombreuses. Il devait être quatre ou cinq. Je me retourne et ne vois rien. Ce n'est pas un piège. L'entrée de la grotte ne va pas se refermer et rien ne va céder sous l'impulsion de je ne sais quel facteur extérieur. Je sors d'ici et vais voir le Kaguya.
« Ils étaient bien là. Ils ont levé le camp il n'y a pas longtemps. Quelqu'un a dû les prévenir que nous viendront. »

A moins que ce soit le serveur se soit payé notre tronche. J'ai comme un flash et comprends ce qui a vraisemblablement dû se passer. Sans perdre un instant, je retourne au village voir le serveur. Après lui avoir mis un coup de pression, il nous avoue tout. Des gens présents dans le restaurant lui ont demandé de nous mener là et en échange de son silence, ils leur a donné un bon pourboire. En gros, nous avons perdu facilement une demi journée. Si ça se trouve, ces gus sont déjà loin. Il faut savoir par où partent-ils. Pour ce faire, je demande au serveur de nous donner un signalement des personnes l'ayant payé pour donner ces fausses informations – au passage, notez qu'il ne savait pas qu'elles étaient fausses.
« Il se peut qu'ils aient été sous henge hier et que ce ne soit pas leur véritable identité mais ce n'est pas grave. »

A l'entrée du village – qui est aussi une sortie – il y a un établissement qui propose des chevaux. Je leur demande si personne correspondant au signalement n'a quitté la ville. Voyons voir ce qu'ils me répondent.

Ce qu’avait dit Shinichi n’était pas tout à fait faux. Il n’était cependant pas d’accord avec mon hypothèse de la rébellion. Là-dessus je restais ferme sur ma supposition. Cependant en ce qui concerne la vente d’arme. Je pouvais pas vraiment le contredire. Ceci dit, nous nous rendîmes vers les fameuses grottes. Là, il me laissait dehors pour y enter seul. Mais genre quoi ? Si cela tournait mal, il fallait quelqu’un pour le libérer ? J’aurais plutôt fait l’inverse mais bon. J’attendis donc dehors qu’il fasse son inspection. Pas un bruit. Quedal. Manifestement il allait ressortir seul. Et quand je le vis sortir de la pénombre de la grotte je compris ne pas m’être trompé. Une information inutile ? Une vieille face pourrit ? Non. Il m’affirma qu’il y avait bien eu du monde ici. Mais qu’il n’y avait plus personne maintenant. Le camps aurait été levé il y’a longtemps, et Shinichi partit du principe que quelqu’un avait prévenu ceux qui campaient de notre arrivée. C’était osé comme théorie tout de même. A moins que… La seule personne qui aurait pu nous fournir cette information. C’était le fameux serveur de l’auberge.

De retour au village, en bousculant un peu le serveur nous apprenons finalement que c’est quelqu’un qui lui avait demandé de nous donner de fausses informations… L’intuition de Shinichi avait tapé juste. Bon en même que le serveur soit venu à nous le soir même pour nous donner l’info hein. Ca se voyait comme le nez au milieu de la figure le coup fourré. Bref. Shinichi nous conduisit alors à un marchant de cheveaux. Pourquoi ça ? Je me suis dis sur le moment qu’il a supposé que nos bandits ont surement pris des chevaux pou s’enfuir. Où qu’au pire le signalement aurait pu être reconnu par le marchant. Si tel était le cas je voyais mal des shinobis être parmi ces bandits. En effet, vous imaginez des Shinobis sur des chevaux ? Ce serait une première.

Nous interrogeâmes alors le marchant. Et hô combien étonnamment il nous confirma avoir loué huit chevaux hier soir en hâte. Huit chevaux ? C’était réellement nos hommes qui les avaient loués ? Sincèrement on ne pouvait en être certain. D’autant que le signalement donné ne lui avait absolument pas parlé. Un Henge était donc parfaitement probable. Des Shinobis sur des chevaux… Sans déconner je devais me mettre à la page. Bref. Quand je lui demandais si ils avaient donnés leur destination. Ce à quoi il rétorqua que non. Alors il me vint une idée assez brève et simpliste. Il avait dit loués, pas achetés, cela sous-entendait donc qu’ils devraient les ramener donc ? Je faisais alors immédiatement par de mon idée à Shinichi.

-S’ils doivent les ramener. Plutôt que de leur courir après dans les montagnes. Autant les attendre ici non ? A leur arrivée on leur tombera dessus avec le concours de ce marchant. On a de quoi se préparer et ce sera bien moins fatiguant. Le Marchant n’aura qu’a nous dire si c’est bien eux. D’ailleurs monsieur. Vous savez quand ils doivent repassés ?

-Dans deux jours.

Ils pensent sérieusement que ces brigands vont gentiment ramener les chevaux qu'ils ont loués ? Ma foi qu'ils sont naïfs. Ces ninjas ont volé une caisse d'arme appartenant à Kiri, ils ont défié le village de la brume et se sont joués de nous et ils pensent qu'ils reviendront gentiment rendre des bêtes. Ce n'est pas juste de la naïveté là, c'est de la bêtise. Nos cibles savent que nous les recherchons, ils ne prendront donc pas de risque inconsidérés. Je me mets à l'écart, toujours accompagné de Tenzö et lui dis :

« Ils ne viendront pas. Nous n'allons rien dire à ce commerçant mais ça m'étonnerait qu'ils leur ramènent ses bestioles. Ils ont quitté la ville en se sachant chassés, il paraît donc peu probable qu'ils tentent de revenir. Surtout si c'est juste pour faire preuve d'honnêteté auprès d'un petit loueur de chevaux. »

Je sais par expérience que l'honnêteté n'est pas la vertu principale des voleurs. De fait, nous allons éviter de nous baser sur ça pour leur tendre un piège. L'idée en elle-même est intelligente, il n'y a pas à dire cependant c'est trop aléatoire à mon goût. Je préfère encore que nous les traquions à l'ancienne, c'est-à-dire que nous allions je ne sais trop où dans le but de les intercepter. Ils voyagent à cheval c'est ça ? Bien. Tant mieux j'ai envie de dire. À ma connaissance, elles sont grosses ces bêtes là. Qui plus est, elles ne vont pas excessivement vite. Nous pourrons donc peut-être les rattraper. Mais pour cela, encore faudrait-il que nous sachions où ils vont. Le chef d'entreprise n'a pas pu nous aider et ne sait même pas par quelle direction ils se sont en allés, on va donc devoir trouver quelque chose d'autre que l'aide d'un tiers personne. Vous connaissez le slogan, quand on a pas d'idées, ni de pistes, faut avoir des amis. Dans mon cas, des amis, j'en ai et pas qu'un peu. Afin de les appeler, je croque mon pouce, fait sortir quelques petites gouttes de liquide pourpre puis, après avoir composé une série de signes incantatoires, plaque ma main contre le sol. De là, apparaît une petite bête du nom de Suppai. Je réitère le procédé à de nombreuses reprises et invoque ainsi Aimant Tal, Feh Ta, Brih, et j'en passe. Toutes ces petites créatures de rang C vont m'aider à trouver nos cibles. Tout content, je me tourne vers le Kaguya et lui explique :

« Ils vont se disperser et fouiller les alentours pour nous. Chacun d'eux ira vérifier une zone. Si un d'entre eux vois quelque chose, il rentrera chez lui. Le fait qu'il ait brisé l'invocation et qu'il soit rentré me donnera l'info. Par exemple, Suppai va aller au nord nord ouest. Si il disparaît, alors je saurais qu'il a vu nos cibles. De notre côté, nous allons chercher un peu et nous tenir prêt à foncer dans le cas où nous obtenons des informations. »

La recherche commence et pendant un long moment nous ne trouvons rien. J'ai l'impression de perdre mon temps mais bon. Ce sont les joies de la traque, parfois on cherche sans jamais rien trouver. Ce n'est qu'après quelques heures à poireauter que je sens quelque chose. Aimant Tal a disparu. Celui-ci étant parti vers le sud sud ouest, je m'arrête.

« Ils ont été trouvés au sud sud est. »

Sont-il arrêtés ? Font-ils encore route ? Je n'en sais trop rien mais en tout cas, il faut que nous foncions car nous n'avons pas une seule seconde à perdre. Je presse le pas et espère que le Kaguya saura tenir la cadence. Au passage, je brise le lien qui m'unit aux autres de mes invocations. Inutile de les laisser chercher plus longtemps puisque nous avons trouvés ceux que nous traquions.

C’est là qu’on comprend d’où lui vient cette fameuse réputation d’éleveur à ce Shinichi. L’idée de les attendre au loueur de chevaux ne l’avait pas séduit. Il préférait les traquer… Heureusement il nous épargnait une longue course au hasard en invoquant une armée de petits lézards… Et voilà, c’était tout. Il les faisait se disperser aux quatre coins du pays pour retrouver nos brigands. Genre comme ça ? C’était si simple ? C’est cheater les sennin en fait. Genre il pop comme ça toutes ces bestioles et voilà, on a plus qu’à attendre. C’est limite trop facile mais bon. D’un autre côté, c’était quand même franchement arrangeant. La fegnasse que j’étais ne pouvait qu’adhérer ! Cependant, je fus rappelé à l’ordre. Puisqu’il voulait tout de même que nous cherchions de notre côté. Ce qui, avouons le, ne donnait strictement rien. Je voyais d’ailleurs Shinichi désespérer devant cet état. Puis le miracle. L’une de ses créatures lézardes revint à nous pour nous dire qu’elle avait trouvé nos clients au sud sud-est. Manifestement il n’y avait pas vraiment dix solutions. Nous devions y aller. J’avais hâte de leur tomber dessus entre nous. Il faisait froid, ça faisait trop longtemps que cela traînait. Il fallait qu’on réussisse à avoir quelque chose de concret.

Nous suivîmes le lézard le plus discrètement possible vers le fameux endroit où il les avait repéré. Une crête enneigée, surplombant un passage étroit, coincé et encerclé entre deux petites falaises. Le blizzard se levait, ce qui pour une approche furtive arrangeait nos affaires je trouve. Sauf que du coup, pour ma part en tout cas, j’y voyais franchement plus grand-chose. Je distinguais de notre perchoir une dizaine de bon hommes, montés sur chevaux avançant au pas. Ils étaient, semble t-il, solidement armés, mais ne paraissaient pas être des shinobis, où du moins des shinobis talentueux… Cela se sentait. Ils étaient en désordre. Pas du tout sur leur garde. Pensant certainement que leur petit coup précédant nous avait éloigné d’eux. Je regardais Shinichi un instant. J’ignorais s’il était du genre à rentrer dans le tas ou plutôt du genre subtile. Je fais timidement une proposition.

-C’est un coupe gorge ce truc. Si je prend l’arrière et toi l’avant. Il ne pourront plus fuir. Sinon on peut toujours péter la falaise sur leurs têtes. Mais dans ce cas on est pas certain qu’il en reste un vivant pour l’interroger. A toi de voir je te suis.

C’est couché dans la neige, disons tapis plutôt, que je m’étais adressé à lui. Prêt à le suivre dans son entreprise. Je lui faisais assez confiance de base de toute façon. Après tout, c’était Shinichi. Il était bien plus expérimenté que moi.

Je dois faire un choix difficile. Ou bien je fais sauter un pan de la montagne et pouf : c'est terminé, on rentre chez nous. Ou bien nous encerclons nos ennemis et faisons en sorte de les abattre. Dans les deux cas, nous avons de grandes chances de nous en sortir toutefois dans le premier, il est possible que nous les tuions tous et, de fait, n'ayons pas la moindre information. Cela serait dommage car si ça se trouve, ces gens-là ne sont que des composantes d'une organisations plus grande encore. D'un autre côté, si nous choisissons la deuxième option, nous nous exposons à des risques. Qui sait, en forçant le passage, ils pourraient peut-être s'enfuir ou faire je ne sais trop quoi encore. Je réfléchis et fais fonctionner mes cellules grises. Honnêtement vous savez quoi ? Je m'en fiche. Au risque de paraître prétentieux, peu importe ce que l'on fait, je suis persuadé que nous réussirons la mission. Okay ces pelés sont intelligents et nous ont fait tourner en bourrique pendant pas mal de temps mais ils n'ont pas l'air spécialement fort. La ruse est certainement leur seule arme. Du coup, je ne me méfie pas trop d'eux. Après avoir réfléchis quelques instants, je décide de choisir la seconde solution : celle où l'on encercle l'ennemi. Pourquoi décider de procéder ainsi ? Et bien c'est assez simple à vrai dire. Je pars du principe que nous réussirons la mission quoiqu'il arrive – c'est sûrement un excès de confiance mais bon – du coup, autant faire en sorte que le succès soit total. D'une, nous les arrêterons. De deux, nous aurons la marchandise. Et de trois, nous saurons pourquoi ils ont fait ça. Elle n'est pas belle la vie ? Allez. Je fais part de ma décision à mon camarade Kaguya et nous prenons nos position. Je bloque l'avant, il bloque l'arrière. Pourquoi est-ce moi qui bloque l'avant ? Là aussi c'est simple en vérité. S'ils tentent de forcer le passage, je les arrête en moins de deux. Alors que s'ils tentent de forcer le passage en revenant sur leurs pas, le temps que les chevaux se retournent, je pourrais intervenir et aider Tenzö. Si j'avais pris la position arrière, ils auraient peut-être foncés et – qui sait – le Kaguya n'aurait peut-être pas pu les retenir.

« On s'arrête tout de suite. Rendez-nous ce que vous avez pris et rendez-vous sans résister. Aucun mal ne vous sera fait. »

D'habitude quand je dis ça, les mecs essaient de fuir ou bien de m'affronter mais là rien, aucune résistance. Mieux, ils font tout comme je leur ai demandé. Je suis surpris … A tous les coups, il y a un problème quelque part. On se paie ma tronche, c'est évident. Je me gratte la tête en voyant les criminels se rendre sans opposer de résistance et fais signe de la tête à Tenzö afin qu'il les fouille et leur lie les poings et les pieds.
Il est rare que je dise ça mais c'est trop facile. Je ne sais pas si on peut dire qu'ils avaient prévus notre arrivée mais on dirait presque que c'est le cas. On nous prépare un sale coup c'est évident. Je reste sur mes gardes et espère pour Tenzö qu'il fait de même. Mon petit doigt me dit que quelque chose va se passer et que ce sera clairement en notre défaveur à moi et au Kirijin. Ou bien ils vont tenter quelque chose comme une évasion ou bien ils ont piégés la zone mais il est impossible à mon sens que la mission se termine comme ceci. À moins que … Non. Va forcément y avoir quelque chose. Quoi donc ? Ça, seuls les dieux le savent.
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Voilà qui était étonnant. Ils ne bronchaient pas. Ils se rendaient sans faire d’histoire… Était-ce le nom de Shinichi qui les avait calmés d’office ? J’en doutais très sérieusement. Cela sentait l’entourloupe. Je veux dire, rien, pas même un mot plus haut que l’autre. Pas une seule menace. ¨Pas un seul geste douteux… C’était beaucoup trop facile. Shinichi me demanda alors de venir les fouiller. Les fouiller, moi ? Je ressemblais à son larbin ou quoi ? C’est en soupirant que je m’attelais malgré tout à cette tache. N’omettant pas de rappeler à chacun d’eux. « Gaffe, pas d’entourloupe je t’ai à l’œil ». Je les désarmais donc un à un, sous l’œil inquisiteur de Shinichi dont je devinais déjà l’anxiété. Pour lui aussi, avec son expérience, cela devait sembler vraiment étrange. Il était en attendant bourré d’arme les bougres. Mais chacun des trois que je venais de fouiller c’était totalement laissé faire. Docile comme des agneaux. Cela me foutait un peu la pétoche. Sans déconner j’aurais vraiment préféré qu’ils me rentre dedans de façon net. J’arrivais au quatrième. Lui, comme les autres, ne perdait pas ce sourire en coin taquin, presque provocateur. Sur le moment je prenais cela comme une forme de résistance passive. J’allais déchanter. Il levait les bras en l’air à mon approche comme les autres. Mais j’entendis un bruit étrange. Comme un câble qu’on aurait tiré. Je regardais alors son pouce qui était entouré d’un anneau.

-Enfoiré !

Je courrais sur lui d’instinct. Erreur fatale. Il se laissa défaire la veste sans broncher… La vérité c’est qu’il se savait déjà condamné. Puis qu’en ouvrant la veste je découvrais une ceinture de parchemin explosif… Le voilà le piège. Les choses prenaient une autre tournure. Je n’avais cependant pas le temps de fuir et de l’arrêter. Alors je me contentais de hurler à Shinichi à plein poumons.

-Fou le camps !!!! Ca va sauter !!!

Ce n’était qu’instinctif. Je devais me protéger de l’explosion, mais il fallait penser à la mission avant tout. Alors je déployais le maximum d’os devant moi pour recevoir l’explosion. Elle n’engloba pas tout le groupe. Seulement celui qui les portaient, moi, et deux autres hommes. Ce fut un bruit assourdissant, un nuage de fumé et de neige dans une déflagration impressionnante. Je fus projeté vers l’arrière avec violence, heurtant au passage l’un de nos prisonniers. Mes bras étaient brûlés je l’avais sentis. Vous voyez, quand c’est vous qu’on envoie faire le sale boulot, c’Est-ce qui se passe en générale. C’est vous qui mangez sévère dans la face. J’étais alors quelque sonné et incapable de réagir dans l’immédiat. L’explosion avait sur brisé une partie de ma carapace d’os. C’est dire si ce fut violent. J’espérais que Shinichi arrive alors à en chopper au moins un avant qu’ils ne fuient tous sur le champs.

Ne vous avais-je pas dit qu'il y avait une couille dans le pâté ? Ça se voyait comme le nez sur la figure qu'il y avait un problème. Jamais au cours de ma carrière des gens se sont livrés comme ça sans résister. Du coup, bah voilà. Tenzö gueule que tout va sauter et moi, lâche comme je suis, j'active par réflexe mon armure de lave. Le tout saute sous mes yeux ébahis mais heureusement je ne ressens pas grand chose. Vive mon armure, vive moi. Plus sérieusement, je fais le gamin mais j'ai failli y laisser des plumes et mon armure quant-à elle ne garde pas un bon souvenir de l'explosion puisqu'elle est dès à présent en train de couler comme de la crème glacée au soleil. Mon armure étant foutue, je la fais tomber ce qui me libère d'un poids considérable. Bon, regardons un peu tout ça. On a des mecs morts, des morceaux de membres de chevaux en veux-tu en voilà au sol et Tenzö pas très loin de moi qui semble avoir pris cher. C'était un suicide collectif visiblement. Quant-aux armes, elles n'ont malheureusement pas résistés à la déflagration provoquée par l'explosion. Les saligauds avaient tout prévus. Décidément, ils sont malins comme des singes ceux-là. J'avance un peu et essaie de voir s'il y a des survivants. Vraisemblablement il y en a un. Je vois en noir essayer de s'enfuir. Je devine à sa combinaison qu'il maîtrise le Kinton. C'est sûrement comme ça qu'il a réussit à s'en sortir. En effet, lui aussi a dû user d'une technique d'armure pour éviter de prendre des dégâts. Sachant qu'il est notre seul homme encore vivant dans cette affaire, je ne dois pas le laisser s'en aller. De plus, étant donné le fait qu'il soit le seul survivant, je suppose qu'il est le chef de cette bande de clampin.

Quoiqu'il en soit, je fonce vers lui en utilisant une de mes techniques favorites, j'ai nommé le speed god impulse. Boosté par ces puissantes flammes, je vais bien plus vite et arrive à quelques mètres de lui seulement. Je mets de nouveau un petit coup de jus et passe devant lui en lui bloquant le passage. De là, je dégaine mon arme. Il n'y a plus d'échappatoire désormais, plus de coup fourrés, plus de vieilles combines. Aucun de ses potes ne viendra l'aider ou bien ne se fera sauter pour lui. C'est un combat en duel qui s'annonce et je compte bien le gagner. En fonçant sur le de nouveau, je lui assène quelques coups bien placés qu'il réussit à éviter. Il essaie de mettre de la distance entre nous deux mais cela en vain. Avec mes flammes, je suis plus rapide que lui ; Il faut donc que je le surprenne. Pour ce faire, je n'ai pas trente six solutions, je décide de faire agrandir mon arme d'une bonne dizaine de mètres, cela afin de le transpercer. Certes il a une armure qu'il avait reformé partiellement mais cette dernière est vite brisée. Profitant de l'ouverture et du manque de défense de mon adversaire, je refais transformer mon arme. Celle-ci prend maintenant la forme d'une épée classique et d'un coup rapide, je le poitrail de mon adversaire. Le combat se conclu sur cela et j'interroge par la suite le chef de ce petit gang de malfrat qui, visiblement, n'a rien en commun avec les Suzurane. Il serait capitaine d'équipe d'une organisation plus grande défendant le droit des Yukijins. En gros, c'est un indépendantiste comme un autre. Je me retourne vers Tenzö, toujours bien amoché et lui explique que nous pouvons rentrer chez nous. La mission est terminée. C'est à la fois un échec et en même temps une victoire. Pourquoi cela ? Bah parce qu'on a bien retrouvé la caisse ainsi que les armes mais celle-ci a explosé sous nos yeux. De plus, nous avons ce mec là à interroger. Les membres du Misutô vont avoir du travail. Personnellement je veux en savoir plus sur cette organisation. Sachant qu'il n'est qu'un maillon de la chaîne – et pas le chef ultime du groupuscule – il nous faut des informations car, avec le temps, si nous les laissons tranquilles, ils pourraient nous causer bien des problèmes.

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La caisse perdue [Tenzö]

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