Prologue

Bien, il en avait fini avec son rôle du grand méchant pas très convaincant, le voilà qui tentait alors de retrouver l’image du prince charmant de ses débuts, enfin, façon de parler, car si oui, la phrase taquine passait à l’as et que sa chevaleresque action du portée effaçait la perversité du fouet, la suite allait vite lui attirer des foudres de la belle…  Déjà qu’elle s’était laissée faire pour atterrir dans ses bras, pour le coup avec des bras blessés, elle n’avait pas trouvé ça très futé, mais bon passons puisque cela l’arrangeait, ses commentaires face à un voisin en  revanche la faisaient vite grimacer, rien à dire, c’était très … classe… Aussitôt son regard noir lancé, la brune ne se gênait de lui faire regretter de ne pas avoir perdu l’occasion de se taire…

-Oui et en dame indisposée sur tous points, je vais avoir des sauts d’humeurs à tous niveaux…

Une façon de dire, de prendre cher pour ça… Cependant, par chance, l’humour était salvateur pour lui, un sourire avait rejoint ses lèvres et Hana ne savait plus se montrait méchante quand ça arrivait, du moins,  tant qu’il trônait là… Alors, puisqu’il voulait reparler de cette histoire de serrure…

-Kioshi, moi je ne me contente pas de vérifier leur état en regardant, j’ouvre carrément la porte et si la serrure résiste, je peux toujours passer par la fenêtre pour éviter de la casser, hum ? Tu rentres, il y a des chaises chez moi, mais elles ne sont pas louches, tu ne finiras pas attachées dessus rassure toi.

Petit pic gentilé pour préciser que la diversion n’avait pas marché, non, il allait falloir faire mieux, mais pas pour l’heure, car à peine rentrée, elle signait dans le même registre.

- Regarde, cette fois tu n’auras pas besoin de serrure, je te fais carrément passer la porte, viens que je nous débarrasse de tout ce sang avant qu’il tache plus que nos vêtements.

Alliant le geste à la parole, les voilà passés dans une nouvelle pièce, une chambre, puis à nouveau une porte, une salle d’eau, ah ils ne s’étaient pas arrêté à la même pièce, mais bon, il avait vu dessus malgré tout par l’ouverture  de l’entrée.  Lâchant l’emprise qu’elle avait sur le bras du blond, la brune sortait en quelques secondes d’un placard bandages et autre concoctions médicinales…  Mais avant de les appliquer, elle le poussait pour ouvrir l’eau du robinet et nettoyer tout ça.

-C’est pas sérieux, tu as vu en quel état tes bêtises t’ont mis ? Concernant ta chemise, je doute qu’elle soit récupérable, mais au moins elle sera propre, tu n’auras qu’à rouler les manches pour rentrer et personne ne verra rien. De plus, de ce que j’ai vu, tu n’es pas du genre frileux, elle ne te manquera pas. En revanche, on verra ça demain.

Bah oui, pas question de faire de lessive maintenant, par ailleurs, il ne comptait tout de même pas s’en tirer à si bon compte si ? C’était avec une certaine habitude que la brune passait la pommade sur les fines plaies avant de passer  aux bandages ce qui était assez rapide en soi, mais la demoiselle prennait son temps…

-Sincèrement Kioshi, pourquoi es-tu là ? Me faire taire sur cette stupide histoire de statue… ? Franchement, tu penses bien qu’entre le temps où tu m’as laissé et celui où tu es venu me chercher, Rei m’a demandé des explications. Ton action n’est-elle alors  pas trop tardive… ?  Et si tu n’as pas eu de retomber, c’est qu’il n’a pas eu de moyens de le faire…

D’ailleurs pourquoi le ferait-il ? Parce que tu le provoque… ? Mais là, la vraie question qui m’intéresse, c’est pourquoi…
Pour cause, la brune ne savait pas grand-chose de Suna, elle était arrivée ici en suivant Rei sans même le connaitre juste dans le but de rejoindre les autres, malgré ça, de ce qu’elle avait vu de lui, elle ne comprenait pas vraiment d’où venait toutes ses réticences.  Et pour le mot de la fin, elle le chassait de la salle de bain pour la chambre avant d’attraper un tissus qu’il allait reconnaitre, elle lui avait ouvert la porte avec.

-Il faut croire que la nuit va se passer en discutant des sujets fâcheux, mais avant, moi aussi je me débarrasse des traces de notre escapade si tu veux bien… Hum. Tu veux vérifier cette serrure aussi, ou je laisse ouvert par sécurité ?...

Entre le sérieux et le taquin, il y avait moyen de trouver un équilibre à une soirée encore agréable non. Sur ce dernier point, il ne lui fallait pas plus de quelques minutes pour en finir avec sa besogne, Ketsueki oblige, la miss elle n’avait pas besoin de bandage, son sang ne s’écoulait déjà plus depuis longtemps.

-Je t’écoute.

Par nature, les hommes s’entretuaient, ils aimaient chercher mille excuse pour se faire et les plus sensibles avaient recourt à des excuses pour justifier cela. La brune avait dû échapper à cette nature, car de tous les vices qui étaient siens, la querelle, la rancœur et l’animosité, jamais elle ne les connaissait si ça pouvait faire tort à autrui. Le temps lui avait appris à ne vivre ni pour un futur, ni dans un passé, simplement profitait des instants présents, comme si au lendemain elle n’allait plus exister et jamais, jamais elle ne regrettait, pour cause, rarement elle pensait à ses veilles.  Son esprit s’était formé ainsi, loin des yeux loin du cœur, et aussi loin nul douleur n’arrivait à si infiltrer, pour cause, elle avait donné trop et trop tôt, elle était lassée de vivre de façon compliquée, sa vie se voulait simple et animée, par-dessus tout, à tous moments accompagnée. Hantise de l’enfance qui ne disparaitrait jamais, de tous temps, elle avait toujours été prête à toute pour obtenir une présence près d’elle et face aux interrogations du blond sur sa personne et ne pouvait rester qu’amusait. C’était surprenant sa façon d’être, elle le savait, mais elle jugeait aussi qu’il perdait un temps totalement inutile à chercher à comprendre, cela ne lui servirait à rien, alors simplement elle répondait d’un ton presque las.

-La haine et la colère n’apporte que larme et mauvais moments. Un sourire en attise souvent un autre, le rire est contagieux et l’affection que l’on porte donne à l’autre l’envie de nous conserver. Disons, que je n’aime que les bons moments et que parfois il tient à très peu d’en faire exister même dans la pire des situations. Je suis peut-être masochiste, en n’ayant pas peur de perdre gros pour ne peut-être rien gagner, mais on ne peut pas changer sa nature profonde si… ?

Ce n’était pas important qu’il comprend ou non ce qu’elle voulait dire, être comprise, ce n’était pas ce qu’elle voulait et des choses ce soir elle en voulait beaucoup, pertinemment elle savait que les « happy end » se résumaient parfois à de petits efforts. Mais ce soir, c’était compliqué, car ce n’était pas à elle de les faire, mais comme visiblement le blond était adepte des jeux dangereux, jamais il ne perdrait l’occasion de rejoindre les bras de la rose, même si elle est empoisonnée et c’était là tant mieux. Soit, la brune écoutait, sans toucher à la porte puisque tel était son choix, elle laissait glisser ce surplus de tissus tachés pour dévoiler une silhouette dénudée.  L’action ne lui était pas inconnu, comme la scène, qu’il regarde ou non ne changeait pas grand-chose, ils avaient joués et elle venait de gagner, le comble était qu’il ne savait pas encore.  L’eau qui s’écoulait alors pour la débarrasser du sang qui était sien, le même qu’il avait fait couler, faisait disparaitre avec elle toutes traces de la mésaventure et quand son bruit s’était enfin tut, l’affaire était définitivement classée, elle pouvait en passer à une nouvelle. Et lui qui se disait « réfléchit » du moins dans ses actions, allait voir ses dires mit à dure épreuve.  

-Encore cette vieille histoire ? Dis-toi que sans elle je ne me serais pas dénudée ce soir et affaire classée.

Une taquinerie pour lui faire parfaitement comprendre qu'elle n'était pas dupe dans ses attentes. Partiellement détrempée, elle avait enfilé le tissu propre en satin noir et telle une veuve noire, elle avait tissée sa toile depuis longtemps dans la pièce et sortant de la pièce, encore une fois sans surprise elle découvrait le blond regardant ailleurs. Ça n’allait pas être aussi simple, elle était du genre à toujours assumée ses dires, quelque qu’ils soient…

-Tu parles beaucoup pour ne pas beaucoup agir ensuite, peut-être que tu aurais dû choisir la serrure en couverture finalement ou apprendre à trouver de meilleures utilités à ta bouche. Parce que moi vois-tu, je n’ai ni peur des mots, ni des actes qui s’en suivent.

En finisant sa phrase son visage était à quelque centimètre de l’oreille du jeune homme au regard détourné, facile pour lui de se douter qu’il avait affaire à un face à face direct et à ce jeu-là, la belle était experte et c’était dans « sa » salle de torture à présent qu’il avait mis les pieds. D’un léger souffle, elle l’invitait alors à tourner la tête, le narguant même d’un…

-Je suis habillée là tu sais…

Son sourire était narquois, il parlait de domination, mais là, qui dominait ?

À quoi il jouait? Difficile de le dire, mais sa façon d’être avait vite fait de ramener les hantises du passé de la brune et bien vite défilait ce qu’elle voulait absolument esquiver.  Et le Yamada dont le talent devait être la monté de température lui glaçait subitement le sang, le sourire s’effaçait, il visait juste et trop vite, comment ? Amère, jamais on ne la perçait à jour jusqu’à aujourd’hui et sa divine comédie, elle pouvait la rejouer à l’infini, mais là, quelque chose lui disait que c’était fini et soudain, le jeu n’en fut plus un, car le retour à la réalité, la sortie de sa bulle lui faisait peur, trop peur.  Plus les mots défilaient et plus elle la voyait, elle l’entendait « elle » et comme l’enfant du passé, elle se laissait bercer baissant toutes gardes. Imaginant à tort que le cauchemar prendrait fin si elle s’abandonnait à la mélodie mensongère de ses paroles, « elle » qui était venue la sauver l’avait en fait détruite ou à l’inverse fait se construire telle elle était aujourd’hui. Par chance, joue à joue, il ne pouvait pas voir des yeux qui se trempaient face à un moment de faiblesse, le chat était devenu la souris, à moins qu’au final elle ne l’eut toujours était.

Il s’était trompé cependant, à un moment ses épines elle les avait perdu et aucun frelon n’était venu lui proposer assistance, car à l’inverse de sa légende mesquine, ce n’était pas nécessaire, qu’importe que le jardinier lui coupe la tête, peut-être même que limite c’était ce qu’elle voulait. Mais là encore, ça n’arriverait pas et les yeux dans les yeux elle était mise à nue, mais là ne s’agissait pas de son corps simple instrument de son âme, mais d’elle-même. Ne dit-on pas souvent que les yeux sont la porte guidant à elle ? Le résultat fut sans appel et défensif et la joueuse avait disparu, ses choix, ses actes du moins n’étaient plus à la hauteur de ses dires, en petite joueuse, elle s’esquivait, fin du jeu. La brune se redressait  d’un geste après avoir poussé le blond sur son lit, non ses pétales, elle ne comptait pas les donner et non la danse, elle comptait là encore l’esquiver. Un peu compliqué maintenant, finalement elle était dépassée dans ce qu’elle avait commencé. Et d’un sourire qu’elle voulait, mais qui même en se forçant avait peine à se faire, elle m’était fin au massacre.

-Charmant, il n’y a rien dire, tu sais bien l’utiliser cette maudite langue, autant pour faire mal que dire de jolies choses.

Sans nul doute, sa façon d’être aussi douce soit-elle avait été bien plus redoutable que le fouet ou le kunai, l’expérience, elle ne voulait pas la refaire, mais la face, elle ne voulait pas la perdre non plus, ce n’était pas le roi, mais la reine qui avait été mise en échec  à trop vouloir protéger les intérêts de ce dernier…

-Mon  lit est le tient pour ce soir, comme je t’ai dit, je m’occuperais du reste demain, alors repose toi bien.

Sur ces derniers mots, elle l’avait rejoint aussi, mais en coup de vent, lui volant le coussin sous sa tête avec un sourire malicieux, la demoiselle s’en allait retrouver son nid à elle, celui où elle passait ses nuits, pour dire vrai, son lit ne faisait que joli ici, elle avait eu à l’acquisition de la bâtisse et la brune avait horreur  de ce mobilier-là.  Les lits étaient de mauvais souvenirs eux aussi, elle préférait le confort enlaçant d’un parc de coussins au sol sur sa terrasse à la belle étoile. Comme un courant d’air, elle s’évanouissait dans le noir de l’extérieur, non pas sans reprendre un semblant de poil de la bête.

-Je laisse ouvert, par soucis de serrure réelle cette fois, je ne voudrais pas me retrouver enfermée dehors tu comprends.

Sans se faire prier, elle s’affalait et en fixant le ciel le constat de sa journée était un échec, par chance, demain au réveil, cela serait comme si elle n’avait jamais existé, voilà probablement pourquoi, Morphée put rapidement l’attirer dans ses bras. Au final, elle qui voulait apprendre le fond de l'histoire entre Kioshi et Rei n'avait que le fond de son propre récit, sa vision illusoire de la vie n'avait jamais disparu, elle avait juste changé et même en le sachant, demain elle allait y replonger, par facilité, voilà tout.

On dit souvent que la nuit règle tous les soucis, c’était peut-être vrai au fond, en tout cas, la brune faisait tout comme à chaque réveil et là le sien n’était plus très loin. Se mouvant à peine, si tôt elle pouvait sentir déjà la chaleur en douce caresse sur sa peau du soleil, grâce à lui elle la gardait dorer et se levait toujours tôt, quel que soit de quoi  avait été composé ses soirées. D’un étirement où sa main venait couper les rayons de l’astre de feu vers ses yeux, Morphée l’avait définitivement quitté, qu’importe, elle était sûre de le retrouver bien vite lui au moins.  Un petit sourire s’attisait déjà sur ses lèvres et il ne lui fallait pas longtemps pour quitter sa place à pas de chat pour rejoindre l’intérieur, l’espace d’un instant, la maitresse de maison avait même oublié la présence d’un hôte, mais sa surprise face à une table mise lui faisait office de rappel.  S’approchant de là, elle lorgnait un peu sur tout, avant même de piocher un peu partout aussi, certain goût lui était même inconnu, mais le tout restait bon, très bon même et là elle restait dans une routine en même temps qu’elle en sortait. Illogique ? Bien sûr que si. Jamais la belle n’avait choisi ce qu’elle mangeait, en général, au détour de quelque pas généralement elle trouvait de quoi remplir son estomac au grès du hasard. Des goûts à proprement parler, elle n’en avait pas, si ce n’était un certain goût pour la découverte…

Mais aujourd’hui tout lui était servi. Chez elle-même. Voilà qui n’était plus arrivé depuis ses jours d’enfant, presque avait-elle la nostalgie de voir la porte s’ouvrir son grand-père une surprise dans le dos pour occuper sa journée et la consoler de l’absence de ses parents. C’était vrai qu’il était un homme attentionné, un qui avait le don de ne laisser à la vie que ses bons côtés, un qui lui avait appris à ne la percevoir qu’ainsi.  Un sourire, qui devenait petit rire rapidement, oui elle riait toute seule logique là encore.  Une ou deux bouchées de plus et ses pas la menait à la chambre assez « heureuse » finalement, mais elle eut tôt fait de déchanter face à une pièce vide de présence, avant de penser à l’absence, elle vérifiait tout même la dernière pièce de la maison, vide encore.  Envolé, le blond avait disparu de son univers, soit, c’était là une routine sur laquelle la brune ne s’attardait plus, mais alors qu’elle comptait se changer, son armoire à peine ouverte, quelque chose clochait. Pourtant pour le coup, elle ne s’en préoccupait pas, forcément, le lit ou plutôt sa nouvelle parure attirait son attention, c’était quoi tout ce sable… ? Une blague.. ?

Certes, la môme du désert aimait plus que tout son emprise lorsqu’elle s’allongeait dessus, mais non l’idée de le ramener à la maison ne lui était pas venu. Elle aurait dû s’agacer, elle qui aimait chaque chose à sa place, mais l’envie ne lui venait pas, ni aucune d’ailleurs, elle pivotait alors pour retourner à la besogne qui l’avait mené là, mais un bruit venant d’à côté cette fois l’en empêchait. Dans un élan curieux comme la petite fille d’antan, elle rejoignait le séjour et quand la porte se refermait, une tête familière avait refaite surface, le voilà qui réapparaissait celui-là. Sa mine s’était faite perplexe dans un premier temps, mais très vite  sa tenue et là on ne parle pas de son manque de tenu justement… mais bien de sa posture, il cachait quelque chose dans son dos… ? Réflexe, avant même de réfléchir, elle avait fait quelques pas en sa direction et en petite curieuse cherchait à voir ce qui se cachait derrière et comme une véritable enfant, dans une scène familière et un visage éclairé, elle voulait savoir, une surprise ? Non il ne fallait pas trop rêver, pourtant elle l’avait déjà fait…

-Qu’est-ce que tu caches ?!! C’est pour moi ?...

Autant vérifier et sans lui laisser vraiment le temps de rentrer plus loin, elle voulait s’en saisir et l’effort n’était pas si rude et là, elle sentait en l’attrapant un bocal… ? Oui surement, mais toujours dans le dos du blond elle ne pouvait pas encore voir son contenu…

-Je l’ai ! Lâche. Aller ! Donne-le moi !

Un frelon et l’histoire du jardinier revenait sur le tapis, c’était amusant et curieusement non, elle n’avait pas encore oublié cette affaire de la vieille. Admirant la pauvre bête dans son bocal, un sourire s’esquissait et la brune sans un mot s’éclipsait au balcon, dans un coin à l’ombre du soleil meurtrier de Suna, là des rares fleurs de cette région avaient été planté, par Hana bien sûr.  Par fleur de région, on entendait plutôt la souche de la fleur sur sa tête, la même qui lui dévorait une quantité de chakra non négligeable pour vivre à l’infini à l’aide d’un fuinjutsu. On pouvait en dire autant du pied vers lequel elle s’apprêtait à libérer la bête, mais avant, laissant le bocal un instant sur la terre pour revenir prendre un kunai à l’intérieur, elle s’interpelait sur la dernière remarque du blond tout en reprenant le chemin vers le frelon.

-Ah bon, je croyais que tu n’avais pas regardé trop effarouché pour…Sinon, c’était très bon, je te remercie, demain opte pour plus simple tu veux !

La note d’humour n’allait probablement amuser qu’elle et kunai en main, de plusieurs gestes vifs, elle fissurait son mur pour faire un abri potentiel à son cadeau, qui serait bien difficile de ne pas accepter sa nouvelle demeure. Là encore,  Hana n’y pouvait rien, le choix n’appartenait qu’à lui et elle n’ouvrit le couvercle qu’en face du cœur de la fleur sœur à la sienne, choix sur lequel là en tout cas, il ne se fit pas prier partant butiner.  Et depuis ses mains la maitresse d’œuvre laissait couler une fine rosée sur les deux futurs inséparables histoire que le climat soit parfait, car non, elle ne lui souhaitait le même avenir que celui de son histoire. Mais tandis que sa besogne se finissait, quelques bruits l’attiraient vers la rue… Pourquoi un chahut si tôt… ? Curieuse, de quelques pas elle pouvait se pencher pour découvrir un parterre assez atypique, soudain son esprit s’illuminait, le rat. Seulement, seul un soupir venait, s’énervait pour si peu ? À quoi bon, d’autant qu’il ne l’avait fait que dans ce but, à la place, accoudée sur sa rambarde, elle s’exclamait alors auprès du vieux de la vieille qui radotait visiblement de bonne humeur avec un compère…

-Ohayo ! Il semblerait qu’un courant d’air a été farceur cette nuit ! Je suis désolée, mais là en robe de chambre, si vous pouviez me conserver mes charmantes affaires ou même les ramasser, disons que je vous récompenserez !

Et pour que cela soit plus vendeur, un baiser envoyé d’une de ses mains partait de sa bouche, pauvres vieux, ils se firent pas prier et cela n’en était que plus amusant, autre chose allait l’être et vu les décibels, l’action n’avait pas pû échapper au blond.

-Bien, toi qui est si doué pour piocher à tort et à travers dans mon armoire, je te laisse l’honneur d’aller m’attraper une robe, à moins que là encore j’opte pour une version dénudée pour récupérer mes biens…  C’était le but de la manœuvre, s’il n’y a jamais que ça pour te faire plaisir….

La brune reprenait donc l’air de rien son grignotage tout en le fixant dans le blanc des yeux et accessoirement l’invitant à se nourrir, lui forçant peut-être même la main et accessoirement le garder "là", pour cause. Lui qui était affalé comme ça montrait à quel point sa nuit avait dû être longue, vraiment, quelles idées tordues pouvaient-elles bien lui traverser l’esprit, en tout cas, là il allait payer pour son intrusion mal venue et c’était le cas de le dire… On frappait à la porte et la belle ouvrait pour découvrir les livreurs venu d’en bas, ah oui la récompense, d’un sourire elle s’esquivait pour mettre une tape à la tête de son hôte histoire d’attirer son attention.

-Je vais donc plutôt te faire piocher dans ton porte-monnaie…

Lui murmurait-elle alors.

-C’est monsieur  qui vous rembourse d’une dizaine de  ryos chacune, j’aurais bien récompensé vos efforts d’un baiser par pièce, mais je dois aller me changer, sauf patience…

Elle disparaissait par l’encadrement, pour avant tout voir l’étendu des dégâts dans son armoire, la brune avait une sainte horreur que l’on touche à ses affaires, voilà qu’elle allait devoir tout ranger à nouveau et pour couronner le tout, il n’en avait épargné aucune, bien sûr. Soit, mais il avait oublié un détail, un sac de shinobi posé pourtant bien apparent et oui tout prêt, avec qui plus est des rescapées de l’assaut de l’intrus, pas de chance ! Et oui, ça la faisait rire toute seule face à cette tentative ratée et une trentaine de minutes plus tard, elle revenait l’air de rien toute prêt avec une question essentiel…

-Hum Kioshi, tu comptes rentrer chez toi maintenant ou profiter de mon lit que tu as baigné dans le sable… ?  À moins que tu veux que je te le secoue… ? Je peux le refaire complétement si tu veux tu sais. Quoi qu’il en soit, tu ferais mieux de partir dormir, après ma longue lessive, je partirais travailler pour ma part. À toi de voir.

Une bêtise… ? Du genre ? La brune soupirait, là encore, une présence en plus était loin de la gênait bien au contraire, quant aux autres protagonistes de la scène, tout de suite elle discernait le côté suspect à leur côté rougi et la difficulté qu’il avait à soutenir son regard inquisiteur. Fâchée… ? Là encore non, elle riait plutôt. Les mains sur les hanches et les yeux plissés un à un elle les guettait, avant de lâcher d’une fine et douce voix de ne pas la prendre pour plus naïve qu’elle était…

-Nani ? Vous voulez votre récompense… ? La vue ne vaut pas le toucher, je vous l’accorde et ce n’est pas notre serrurier à la vocation ratée qui nous contredira… N’est-ce pas Kioshi ?

Sur cette question sa tête s’était tournée vers le blond qui était visé, aux premières loges monsieur profitait du spectacle, un simple regard au visage narquois pour lui et la belle se retournait offrir ses récompenses promises, par chance ça ne fut pas longtemps, ses affaires n’étaient pas légions. Bien qu’il soit tordu, ce court instant de bonheur offert moyennant travaux à ses pauvres vieux avaient égaillés sa journée, au point que coude pliés, elle les invitait à l’escorter.

-Je m’en vais travailler, mais disons que la prochaine fois que vous viendriez frapper à ma porte, je me ferais pardonner en jouant les vraies maitresses de maison, pour l’heure, messieurs, que diriez-vous de m’escorter de vos bras virils.

Plus bas certes, mais taquinerie assez forte, elle rajoutait même…

-Il est perdu le temps qui nous offrait à nous demoiselles des courtisans  digne de ce nom, des hommes qui savaient se conduire, sans faire de faire, ni profiter impunément des serrures magiques des chambres des jeunes filles… Hum ?

Un faux air de moral planait, un qui m’était à peine un instant les coupables mal à l’aise, puisqu’au final un sourire joyeux prouvait qu’elle n’était pas fâchée… Ah les hommes, ils étaient si facile à satisfaire, joyeux pour un rien parfois, raison pour laquelle la brune les préférer sûrement, ce côté sans prise de tête. Et d’un dernier regard vers l’intrus de son antre, elle ne jugeait plus nécessaire de dire de faire comme chez lui, puisque monsieur avait déjà pris ses aises. En revanche perplexe, il restait à voir combien de temps elle allait l’avoir dans les pattes, d’un côté, c’était arrangeant pour elle aussi, avec le temps il baisserait la garde, cela surtout avec l’idée farfelue qui lui avait pris de vouloir attraper toutes ses pétales. C’était face au palais Kage que la réflexion qu’elle eut alors lui parut bien cruelle, jouer des sentiments était mal, très mal, mais là encore cela ne s’appliquait qu’aux sentiments sincères et comme toujours Hana arrangeait les règles à sa façon, c’est-à-dire, la plus arrangeante. Et là l’évidence était même, non elle ne voulait pas le fin mot de l’histoire, elle voulait plutôt l’arranger, était-ce bien réaliste là encore… Quel intérêt avait-elle dans une pareille participation. Probablement aucun, mais la demoiselle n’était pas du genre à chercher d’où venaient ses envies, simplement elle les suivait où qu’elle mène et là visiblement c’était entre deux portes fermées cachant leur secrets. Dans ce cas, ne lui restait alors qu’à trouver les clefs ? Mais par laquelle commençait ?

Probablement celle qui est chez soi, à moins d’entre-ouvrir celle d’en face pour faire déverrouiller la serrure du curieux sommeillant chez la première. Et curieusement, cette solution lui semblait bonne, après tout, cette histoire lui devenait plus claire, il jouait l’enquêteur, tâtait le terrain de l’inconnu devenu Kage, tout comme il avait fait avec elle. Là encore la méfiance faisait partie des hommes, une chose chiante qui n’aidait pas à simplifier la vie, mais il fallait composer avec, alors soit, la brune allait le faire. Toutes ses réflexions avaient filés si vite et si longtemps qu’elle n’avait pas vu le temps passé, midi frappait aux portes et avec lui la fin de sa journée courte certes, mais les missions de genin étaient ainsi faites, parfois longues, parfois courte et futile, dans tous les cas, elle ne les choisissait pas. Quant à son premier réflexe en rentrant, se fut de rejoindre la chambre et assise près d’un blond déjà réveillé ou feinté le sommeil, elle commençait alors un monologue en requiem pour ses  oreilles.

-La vie est parfois bien cruelle. J’ai perdu ma famille parce que la rage d’une autre enfant telle que moi me l’a ôté par vengeance et de là, j’ai erré avec elle, pourquoi ? Elle aurait pu aussi bien me tuer, mais elle ne l’a pas fait, jamais je n’ai eu soif ou faim, froid ou peur tant que j’étais près d’elle, malgré le monstre qu’elle avait été un jour sous mes yeux. On pourrait dire, qu’après tout mon joli minois lui rapportait pas mal. Certes, mais là j’étais déjà jeune fille et plus l’enfant qu’elle avait recueilli, alors pourquoi… ?  Peut-être que le plus noir des cœurs fini par vouloir se repentir, mais pour ça faut-il encore lui en donner l’occasion. Risque conséquent qui pousse souvent à souffrir, certes, mais c’est quelque chose que je referais probablement à l’infini, car j’ai aimé cette femme, telle qu’elle était est devenu ou a été et à jamais dans son cœur ce souvenir viendra la hanter. Voilà probablement pourquoi elle m’a abandonnée pour marcher seule avec le souvenir encore bon avant que l’orage de la maturité vienne tout gâcher. En grandissant on a tendance à ne plus savoir faire preuve de ce genre d’innocence, de naïveté, de gentillesse vrai. Et c’est là bien dommage.

Et s’accoudant sur le lit pour s’approcher plus près elle était loin d’avoir fini, non il fallait conclure sa petite histoire, car oui, c’était bien là le détail de sa vie qu’elle venait de donner, sans retenu ou flou dans ses faces peu reluisante, un résumé de toute une vie en quelques phrases, comme si ça avait été aussi insignifiant…

-Et tandis que j’errais perdue, il est venu prendre sa place en tendant une main vers un nouvel  avenir, combien même c’est là encore pour m’utiliser, quelle importance, suis-je à plaindre en ce moment, libre  dans un village et sous une aile.  Même si ça se ne venait pas à durer, ça aura existé et rien que pour ce moment, la chance aura elle aussi eut raison d’exister, d’autant  que le destin se veut farceur, car c’est ton pire ennemi qui m’a mené à toi. D’ailleurs, je ne suis pas sûre que je devrais l’appeler comme ça au fond, vous êtes semblables pour moi. Amer et manipulateur, fermé et probablement blessé, pour couronner le tout vous ne savez pas vous exprimer !

Et malgré  tant de sérieux ça la faisait rire cette situation. Pour cause, ce qu’elle allait dire ce voulait clair à la hauteur de l’avertissement du blond la veille.

-Et dans la nouvelle histoire de la rose, il n’est pas question que le frelon change de cible pour le Roi, ça serait là dommage de la gâcher, tu ne crois pas. Je te prouverais que tu n’as pas besoin de piquer le Roi et si je me suis trompée, soit, je le piquerais moi-même de mes épines et ça sans jamais risquer que mon frelon  meurt éclater dans un claquement de main de jardinier… A table, il est midi !

Dans un tout autre registre, son visage sérieux prenait un éclat joyeux pour totalement passer à autre chose, c’était curieusement ainsi qu’était faite Hana… Et là qui testait qui?

C’était donc la curiosité qui alimentait les actions du blond, la méfiance à l’égard d’un homme soudainement imposé, c’était prévisible en même temps, mais la brune voulait simplement la confirmation, celle où il ne se disait pas opposant, mais simplement interrogateur. Disait-il vrai ? Quelle importance, tout ça la dépassait largement et les choses compliquées ne l’avaient jamais vraiment intéressée, pourtant c’était seule qu’elle s’était mise dans ce guêpier. Pourquoi au juste ? Il n’y avait pas toujours d’explication à tout, la brune aimait simplement faire ce qu’il lui plaisait et cela quand l’envie la frapper, là tout de suite, elle n’avait pas envie de bouger d’ailleurs perdu dans des bras qui la menaçaient la vieille. C’était alors que se faisait un sourire en coin, l’ennemi d’hier était l’ami d’aujourd’hui, l’ami serait l’ennemi d’un autre jour et ainsi de suite. L’humanité était complexe et c’était ce qui faisait son charme, le sien à lui aussi d’ailleurs, il venait pimenter une vie fade et la saveur épicé, Hana ne comptait pas la laissait s’estomper.

-Je vois, tant mieux alors, ça n’aurait ennuyé dans le cas contraire, néanmoins…

Dans un tout autre sujet, tout autre contexte, il prenait une tape sur la tête vive et précise tandis que la Ketsueki se dégageait de l’emprise par la suite. C’était en continuant sa route sans se retourner qu’elle lui faisait part du dernier point à mettre au clair en cette journée…

-Si tu veux rester ici, tu vas arrêter de jeter de mes affaires par le balcon je te prie ! On ne touche pas aux dessous des dames, sale goujat.

Fâchée ? Non du tout, juste que dans toute bâtisse il y avait des règles particulièrement dans celle d’une dame qui n’avait pas spécialement envie d’attirer l’attention plus que ce n’était déjà le cas par chez elle. Loin d’être dupe, la brune savait à quel point toute cette histoire allait lui retomber dessus pour lui coller à la peau par la suite.  Ce n’était pourtant pas une mauvaise chose et présentant une place pour un vrai repas ce coup-ci, elle signalait à son invité de s’installer d’un geste de la main, oui, c’était toujours mieux de parler autour d’un repas. Pour cause, des points à entamer elle n’en manquait pas.

-J’ai des questions moi aussi te concernant figures toi, puis comme tu dis si bien que l’on ne peut pas faire confiance à quelqu’un que l’on ne connait pas, il va falloir que l’on se connaisse non ?

Le sourire était taquin et le regard perçant quand soudainement elle pointait du doigt sa porte d’entrée.

-Tu vas me réparer ça monsieur le serrurier et comprend bien que je ne peux pas te laisser ici si tu me fais une bêtise à chaque absence de ma part, tu es vraiment pire qu’un enfant et je n’ai pas la fibre maternel, prend garde tout de même. Pour les autres je m’en fou quoique, tu dois vraiment t’ennuyer pour occuper ton temps ainsi.

Parce qu’il croyait qu’elle n’avait pas remarqué en entrant le trou béant à la place de sa serrure ? Et il pensait qu’elle allait laisser cela ainsi ? D’ailleurs, il avait d’autre point où elle avait à redire concernant ses façons de faire…

-Le sable c’est dehors, pas dans mon lit aussi, vraiment tu t’es décidé à faire tout pour m’agacer ma foi, c’est ça… ? Eh bien c’est raté, ça n’empêche pas qu’ici il y aurait des règles de cohabitation, j’aime que les choses soient à leur place.

C’était là son côté maniaque qui parlait et bien que la belle soit d’une grande patience, à la longue, elle qui vivait en paix seule chez elle, se doutait bien du risque dû à une saturation face à la perturbation de son quotidien…