Une odeur délicieuse lui caresse les narines. La nuit est passée, il est temps de se réveiller. La demoiselle pousse un petit soupir, et se tourne rapidement, pour faire face à son aimé. Un grand sourire naît sur ses lèvres lorsque leurs prunelles se croisent. Il est là. Tout près. Dans le même lit. Dans la même chambre. Dans le même appartement. Celui de Yoru. Un lieu dans lequel ils habitent tous les deux maintenant, et dans lequel Yuka se sent à son aise, y vivant comme elle vivrait dans son propre cocon.
Sa main se pose tendrement sur sa joue lors du baiser entamé par son ange, et elle s’approche, se serre contre lui. L’étreinte est douce, chaleureuse, tout autant que ce merveilleux contact qui les unit. Leurs lèvres se délient, suite à une danse délectable. Son sourire se trouve toujours sur ses lippes. Elle est heureuse, vraiment heureuse. Et cette nuit s’est bien déroulée. Comme toutes les autres auparavant, et toutes celles qui suivront à ses côtés. Elle hoche la tête en guise de réponse, ne disant rien de plus, pour conserver cet agréable silence.

Yuka rougit doucement sous la caresse de Yoru, baissant les yeux avant de les relever presque automatiquement, pour repartir dans une longue contemplation. Son célicole est là, tout près. Elle peut sentir son souffle se mêler au sien, elle peut le serrer contre elle à volonté, le garder dans ses bras toute la journée. Oui, aujourd’hui, la réalité de leur vie de shinobis ne les atteignait pas. Il s’agit d’un jour libre, où ils n’ont rien à faire, à part profiter l’un de l’autre, tout simplement. Ce moment privilégié, qui fige le temps, leur permet de se retrouver ensemble, juste tous les deux, sans rien d’autre pour les déranger. Pas de Misuto, pas de paperasse pour Yoru, pas de mission, rien. Juste eux deux, rien qu’eux deux. Yuka n’échangerait cela pour rien au monde.

Elle ferme les yeux, et vient se serrer contre sa moitié, passant un bras sous le sien, pour caresser son dos avec tendresse, tandis que l’autre se pose sur son torse, non loin de sa tête. La brune prend une longue inspiration, et ferme les yeux. Son odeur exquise l’enivre, toujours un peu plus. Elle le serre davantage, récupérant ses deux mains pour les balader sur Yoru, avec un appétit démesuré de sa personne. Ses lèvres déposent un baiser candide au creux de son cou, tandis que l’étreinte se défait, bien que le contact existe toujours grâce à sa main, toujours déposée sur sa poitrine. Ses prunelles semblent à nouveau parties pour une longue contemplation de son amoureux. Un sourire gêné naît sur ses lèvres lorsqu’elle se rend compte à quel point cela peut être gênant d’être ainsi épié. Ses rubis dévient, et semblent regarder la couverture avec beaucoup d’intérêt. Ses joues deviennent peu à peu rouges, plus encore que précédemment. Finalement, sa langue se délie, et elle s’exprime enfin.

— Pardon de … De te fixer autant, de te déshabiller du regard chaque fois que tu es tout près et que j’en ai la possibilité mais … Mais ça me fait toujours étrange de me dire que … Que tu es là, à moi, rien qu’à moi, et que tu ne t’en iras pas … Je crois qu’il faut que ça monte jusqu’à mon cerveau, mais le chemin est long.

Rougir encore. Toujours plus. Elle vient cacher sa tête au creux du cou de son chéri, n’osant plus la relever. C’est gênant, terriblement gênant ! Mais pas désagréable. Non, étrangement, cela ne lui deplaît pas, bien au contraire. Elle resserre l’étreinte, dépose un nouveau baiser, sur la joue cette fois-ci, avant de fermer les yeux, blottie contre lui.

— Je t’aime. ♥

Cette fois, c’est un vrai baiser qui les lie. Un baiser plus chaleureux, plus tendre que le premier. Qui les réunit une fois de plus, scellant leur union à nouveau. Yuka se laisse envahir par un bonheur palpable, incroyable. Ce bonheur qui vous attrape et vous donne l’impression de pouvoir toucher le ciel. Il est son Ange, celui qui lui donne des ailes, qui lui permet d’aller plus loin, plus haut, d’être en permanence dans cette merveilleuse sensation d’ataraxie. Elle le serre davantage contre elle, laissant sa main caresser son torse pour remonter jusqu’à sa joue.

De toute ma vie, je crois ne m’être jamais sentie aussi bien. Son souffle contre ma peau, ses lèvres caressant les miennes … Toutes ces sensations merveilleuses, sur lesquelles les mots ne suffisent pas, me comblent toujours un peu plus. J’ai constamment envie de le serrer contre moi, de le garder, de ne jamais le laisser partir. Cette journée est pour moi la plus belle opportunité d’être ensemble, de sortir de ce quotidien violent qu’est le nôtre, qui nous sépare autant qu’il peut nous unir. Je ferme les yeux, me laisse envahir par son parfum, sa chaleur. Je me laisse tout simplement porter, et j’oublie tout le reste. Il n’y a plus que lui. Plus que nous dans ce microcosme paradisiaque. Dans ce monde onirique, qui n’appartient qu’à nous.

Yuka se serre davantage contre son aimé, sa main caressant sa joue avec une infinie tendresse. Sa respiration est lente, régulière. Une sensation inconnue la traverse toute entière, lorsqu’un nouveau contact se noue entre leurs lèvres. Son Ange a souri, et l’a embrassée. Sur ses lèvres se trouvaient la douceur et la candeur. Deux images magnifiques qu’elle adore voir sur son visage. Ces reflets qui n’appartiennent qu’à elle, qu’il ne montre à personne d’autre. Oui, Yoru a souri. De ce sourire radieux et rassurant qui la plonge un peu plus dans son monde onirique. Elle ferme les yeux, pousse un petit soupir, avant que l’étreinte ne soit rompue, et que son chéri disparaisse, au loin.

Une disparition qui lui paraît longue, interminable. Que fait-il ? Yuka n’est pas du genre à s’extasier devant des surprises, encore moins quand il s’agit d’une surprise entre deux êtres amoureux l’un de l’autre. Bon, d’accord, le voir débouler en lapin rose amusé ne figure pas sur la liste, ou alors il en est rayé d’office, mais tout de même. Les surprises ont l’art de … surprendre. Oui, ça paraît parfaitement évident, mais lorsque l’on ne peut s’attendre à quelque chose, cela finit toujours par nous chambouler. Résultat des courses, comment aborder une situation qui tombe de nulle part ? D’une certaine manière, Yuka commence à stresser, à se poser une myriade de questions quant au départ de son aimé.

Quand il m’est revenu, avec son plateau, je me suis sentie … terriblement gênée. Mes joues ont viré à l’écarlate et j’ai carrément tout déconnecté. J’ai cherché activement un point éloigné pour y poser mes yeux, mais chaque fois que j’ai essayé, je suis revenue sur lui. Il m’attire. C’est indéniable. Je ne peux pas m’empêcher de le regarder, de le déshabiller des prunelles chaque fois que j’en ai l’occasion. Il est tellement … sublime. Fascinant. C’est un délice pour mes rubis. Encore plus que tout ce qu’il y a dans ce plateau. Je souris, repose mes prunelles sur le contenu du petit-déjeuner. Des laitages, des pâtisseries et plein d’autres choses encore … Han …

Ses yeux suivent chaque mouvement de Yoru avec une attention non-dissimulée. Pour la première fois de sa vie, elle prend le petit-déjeuner au lit en présence de sa moitié. Cet unique être aimé la surprend tous les jours un peu plus. Pour cette fois, il tape extrêmement fort, en la laissant muette, fascinée. Elle cligne des paupières, puis tourne la tête vers son chéri. De nouvelles rougeurs, de nouveaux sourires timides. Décidément, la jeune femme ne sait vraiment plus où se mettre. Comment réagir, maintenant, hein ? Inspirer, expirer. Certes. Mais ça ne la mènera pas loin. Yuka pousse un petit soupir gêné, et regarde son Ange sans pour autant soutenir le contact entre leurs prunelles.

— Je … Mais … Yoru !

La brune rougit, se mordille la lèvre, et détourne à nouveau le regard. C’est gênant, terriblement gênant. Elle ne sait vraiment, mais alors vraiment pas comment réagir. Puis, l’odeur des pâtisseries, du lait et des fruits viennent caresser ses narines. C’est doux, agréable. Cela ouvre son appétit, peu à peu, dépassant la gêne. Elle ferme les yeux, soupire, avant de replonger ses yeux carmins dans l’océan de Yoru.

— Seulement si on mange tous les deux alors ! Parce que …

Le niveau augmente. C’est gênant, mais il faut être forte. Elle ferme les yeux, prépare son excuse bidon et …

— Parce qu’il y en a beaucoup trop pour que je mange seule …

Et la marmotte ?
Bon, d’accord.

— Et parce que je veux partager encore un de ces moments … Avec toi …

C’est pire. Pire. Toujours pire. Elle tombe dans les limbes de l’embarras, et ne sait plus quoi faire. Alors, pour oublier, d’une petite main, la brune attrape un quartier d’orange qu’elle grignote silencieusement, l’air concentré sur le mur, au fond de la pièce. Aaah, Yoru, Yoru, Yoru … Il la fait à la fois rêver, frissonner, trembler, bref, il maîtrise toutes ses sensations et, en plus de ça, est capable de la faire passer d’un état à un autre d’un seul coup, sans crier gare. C’est actuellement le cas et … qu’est-ce que c’est embarrassant …

Il est dit que l’oiseau est l’animal le plus libre, car il peut s’envoler à sa guise, à la recherche de nouvelles contrées où il se sentira mieux. Je suis d’avis que la liberté n’est pas celle de voler en permanence, mais plutôt celle de pouvoir se poser quand on le désire, et de toujours retrouver un nid quand nos ailes sont fatiguées. À ses côtés, je sais que je ne risque rien, et que je pourrai toujours reposer mes pattes affaiblies par les désagréments du temps, de la guerre. La haine n’encrassera jamais mes ailes, ne brûlera jamais mon plumage, je serai toujours au-dessus. Tant qu’il sera là, je n’aurai peur de rien, hormis de le perdre. Que la haine se propage et vienne me l’arracher. Mais cela n’arrivera pas, car nous serons là, bêtes monstrueuses, déchaînées, prêtes à déchirer la peau de toutes ces créatures ignobles qui nous attaquent. Nous sortirons vainqueurs de tout, même de la pire épreuve. Parce que le phénix est ainsi. Il revient sempiternellement, renaissant de ses cendres, pour ne jamais s’éteindre. Toujours, la lueur brillera, et toujours, elle réduira à néant les ténèbres.

Yuka sourit, et hoche doucement la tête. Beaucoup de songes emplissent son esprit, mais parmi eux, aucune question, seulement des certitudes. La gêne est présente, c’est certain, mais son aimé fait toujours en sorte de la dissiper de son mieux. Manger à deux, dans ce lit, n’est-ce pas … Mignon ? Plutôt qu’embarrassant, c’est adorable, incroyable. Une attention que peu d’hommes peuvent avoir. De petites rougeurs naissent sur ses joues, et la brunette se saisit d’une chocolatine, la coupant à moitié du bout des doigts, avant de se rapprocher de son chéri pour la grignoter, histoire de ne pas trop en mettre sur le lit, pour que tout tombe sur le plateau. Après un petite bouchée de la viennoiserie, la kunoichi relève les prunelles et hoche la tête.

— Oui ! Bon appétit ! ♪

Un sourire enfantin marque ses lèvres. Elle a oublié tout ce qui pouvait la faire souffrir. Ce moment est une brèche dans l’espace-temps, un moyen de figer tout ce qui les entoure pour se concentrer sur eux-même, seulement eux-même. C’est un peu égoïste, mais le monde lui-même s’accordera à dire que même les plus redoutables ninjas – pour Yoru, évidemment, Yuka ne prétendant pas à ce titre par trop grande modestie – méritent une pause. Un moment rien qu’à eux, où ils sont libres de leurs mouvements, capables de faire ce qu’ils désirent, sans se soucier de ce qui peut arriver. Il n’existe que leur couple. C’est tout.

Ce monde est beau. Quoiqu’on en dise, il est tel que le bonheur surpassera toujours la tristesse. Il est fait de façon à ce que les âmes les plus égarées puissent s’en sortir. Parmi la nuit, il y aura toujours un rayon de Soleil, reflété par la Lune. Nous sommes continuellement guidés vers la chance et la félicité, finalement. Rien n’est fatalité, tout est espoir et renouveau. Il n’y a jamais de fin éternelle, le bonheur peut toujours surgir de nulle part. Preuve en est. Nous nous sommes rencontrés dans une prison, nous vivons aujourd’hui sous le même toi, et nous partageons même un petit-déjeuner tous les deux. Si l’on m’avait dit ça un jour, je n’y aurais pas cru. Bien que, finalement, je me dis qu’en ayant perdu Kyurei, il me fallait bien quelqu’un qui illuminerait à nouveau mes prunelles, non ? Pas un remplaçant, mais quelqu’un de mieux, de beaucoup plus extraordinaire. Et je l’ai trouvé. Là, cette merveille, face à moi. Yoru. Un être incroyable, qui se soulève au-dessus du monde lui-même de par sa perfection. Ah. L’amour. Ça m’en fait trop dire. ~

Yuka secoue la tête pour chasser ses songes et se reprend aussitôt. Visiter les alentours, se balader non-loin de la Montagne Bleue. Une balade. En amoureux. Quelque chose de traditionnel, qui semble pourtant tellement bien. Tellement intéressante. La demoiselle acquiesce de la tête, et regarde par la fenêtre. Il fait beau à l’extérieur, ce qui tombe plutôt bien. C’est le moment de plonger et de redécouvrir tous ces endroits, de leur donner un aspect encore plus radieux qu’il ne l’est déjà. Elle sourit, avant de répondre d’une voix douce, empreinte d’énormément de tendresse.

— Je connais plusieurs endroits, là-bas … J’y ai rencontré des personnes formidables, dont une que tu connais certainement … Ou que tu connaissais. Mais ce n’est pas le moment de se rendre triste ! Nous irons, nous irons !

Petite main sur l’un des verres de jus d’orange, et hop. Sourire qui illumine le visage, prunelles brillantes. Bref, Yuka est heureuse, plus heureuse que jamais. Mais malgré tout, il manque un petit quelque chose à cette scène. Après avoir mangé la chocolatine à son rythme, la brune vient se serrer contre son ange, poussant le plateau sur le côté, lui offrant un regard taquin en guise d’avertissement. Oh, oui, elle prépare sa bêtise. Et elle en est heureuse. Vraiment heureuse. Tellement qu’il est impossible d’imaginer à quel point.

Sa main descend furtivement de ses cheveux jusqu’à sa joue, avant de passer par sa lèvre pour se poser sur son torse. Elle lui tire la langue et laisse glisser sa dextre jusqu’à prendre une de ses partenaires. Ses doigts s’y entrelacent doucement, tandis que du regard, elle le provoque toujours un peu plus. Son autre patte s’amuse plus bas, sur l’abdomen, courant joyeusement sur la peau, y laissant de petites caresses, parfois plus appuyées, qui vont parfois sur une zone à risque. Son sourire s’agrandit un peu plus. Ses joues, rosies, finissent par retrouver une couleur normale, à mesure que l’assurance s’immisce en elle.

Et puis tout s’arrête.
La brune vole un baiser à son aimé, lui mordillant doucement la lèvre avant de s’écarter. Elle tire la langue à Yoru, et regarde la porte de la chambre.

— Allez, à la douche ! ~ On ne va pas passer notre journée au lit, hein ! Allez, allez, debout ! ♪

Qu’elle est mignonne, la fausse coupable, qu’elle est mignonne. ~

Ah, la sale bête. À malin, malin et demi. Yuka se retrouve alors vaincue à son propre jeu. Ce contact si doux, si malicieux, rompu par une vive envie de jouer. Retour à la case départ, et le vilain devient celui dont on se moque. Celui qui a perdu. La brune hésite. Le suivre sous la douche, ou le laisser poireauter, seul, sous l’eau qui coule, pour y aller la minute qui suit ? Les deux solutions sont totalement différentes, la première est plus indécente que la seconde et laisse présager certaines activités peu chastes sous la douche, tandis que la seconde semble tendre à une séparation, et un arrêt brutal du jeu. Pourtant, dans les deux se trouve une certaine malice. Si elle le suit, Yuka abdique. Si elle reste là, elle l’ignore, et lui montre une fierté sans égal, peut-être trop élevée pour ce qu’elle est vraiment. La sabreuse reste installée sur le lit un instant, à peser le pour et le contre puis, d’un seul coup, se redresse.

La solution est toute trouvée. Dans sa tête se trouve déjà le cheminement à faire pour relancer la partie, sans pour autant lui montrer qu’il est le meilleur. Cela se manifeste par un gigantesque sourire sur ses lèvres. Pendant qu’elle marche jusqu’à la douche, la Mitsuharu défait un à un ses vêtements, entrant dans la salle de bain dans sa tenue d’Ève. Ses yeux parcourent le corps de son aimé avec une grande gourmandise et, finalement, elle le rejoint.

Premier pas sous la douche, puis un deuxième. Instinctivement, sa tête se pose sur son dos, et ses mains entourent ses hanches. Elle ferme les yeux, respire lentement, doucement. Ce contact est si doux, si chaud, si agréable. Si le temps le lui permettait, Yuka resterait ici pour l’éternité. Perdue dans les bras de son aimé, à n’en jamais bouger. Ce serait le paradis sur terre. Ses mains remontent doucement, et resserrent l’étreinte. La brune se délecte du contact, totalement addict au corps de Yoru, adorant l’embrasser, y balader ses mains … Elle soupire, puis desserre les liens qui le collent contre elle. Du bout des lèvres, elle dépose de tendres baisers sur son dos, avant de tirer sur le rideau. De là, la jolie brunette tire doucement sur le bras de Yoru pour qu’il se retourne. Une fois cela fait, elle balade ses prunelles sur tout son corps, s’arrêtant parfois sur des détails très … aguichants. Un grand sourire illumine son visage. Elle recule un petit peu, et dépose sa main sur son torse. Ses rubis courent derechef tout au long de son corps, et s’arrêtent finalement sur son visage, qu’elle contemple une fois de plus.

— Tu es … Magnifique.

Doucement, Yuka enlace Yoru et se dresse sur la pointe des pieds pour pouvoir l’embrasser. La distance entre leurs deux enveloppes somatiques se fait plus petite, beaucoup plus petite, jusqu’à ne plus exister. Ses mains redescendent doucement, se posant à nouveau sur son torse, sans en bouger. Le baiser semble s’intensifier, devenir plus chaleureux, plus fougueux, jusqu’à être rompu par la malice de la kunoichi, qui mordille la lèvre de son chéri. Elle le relâche, puis recule. Un grand sourire narquois orne ses lèvres.

— Il faut que nous nous douchions, non ? ~

Yuka passe devant son chéri, et se glisse à son tour sous l’eau, se délectant du délicieux contact de cette dernière contre sa peau. Malice, malice … Douce, et tendre malice. ~ Yuka n’abdique pas. Elle met les pieds dans le plat, saute dans le précipice de la bêtise et de la provocation, mais ne plonge pas directement. Quoique. Elle se retourne d’un seul coup et le plaque contre le mur.

— À moins que tu n’aies envie d’autre chose ?

Ses prunelles se posent sur son visage, et des étincelles de défi viennent s’y déposer. Son sourire revient, plus grand, plus vilain que jamais. Yuka ferme les yeux, pose sa tête contre son torse. À nouveau, la distance est réduite, transformée en une proximité presque indécente. La respiration de la kunoichi s’accélère. La chaleur grimpe, et elle ne sait pas véritablement ce qui se passe en elle. Des sensations étranges, inconnues, la secouent de toutes parts. La Mitsuharu se redresse, et l’embrasse à nouveau. Cette fois, le baiser se veut bien plus fougueux et aguicheur que le dernier, malgré une certaine timidité dont elle ne parvient pas à se débarrasser. Pourtant, poussée par une soudaine impulsion, la demoiselle descend lentement, très lentement sa main, avant d’atteindre une zone interdite, considérée comme très indécente. Doucement, sa dextre effectue de petites allées-et-venues sur la peau, jusqu’à sentir le souffle de Yoru s’accélérer brutalement. Elle reprend conscience, et relâche totalement, retournant se doucher. Ses joues deviennent extrêmement rouges, et elle baisse la tête, dos à lui.

— Pardon …

De toutes les façons … Partie comme elle l’est, peu importe ce qui arrivera. Les dés sont jetés. Alea Jacta Est.

Annonce v2:

« Je me suis laissée emporter, et j’ai fermé les yeux. J’ai oublié celle que j’étais, ce que j’avais pu faire. Oui, j’ai fermé les yeux, et je me suis oubliée entre ses bras. »

L’étreinte se veut plus forte, plus chaleureuse. Après la gêne, de violentes rougeurs sur les joues et la peur d’avoir commis une erreur, tout semble se précipiter. L’atmosphère se charge d’une chaleur agréable qui, plutôt qu’être pesante, permet à Yuka de se sentir mieux. Elle n’a plus peur, n’est plus gênée. Les gestes s’enchaînent, son corps s’éveille. Tant de sensations inconnues, qui se succèdent toujours un peu plus vite. Ses mains entourent les hanches de son aimé, et elle penche doucement la tête, lui libérant un accès plus grand. Son enveloppe somatique tremble doucement sous l’envie. Ses paupières se ferment, sa respiration s’accélère. Maladroite, perdue, la kunoichi succombe peu à peu au désir, se laissant dévorer par ces pulsions qui ne cessent de traverser son être.

Ses mains appuient doucement sur le dos de Yoru pour le serrer fort contre elle. Yuka sait parfaitement ce qui arrivera ensuite et, malgré toute la confiance qu’elle place en son ange, elle hésite. Beaucoup de questions percutent son esprit, s’entremêlent, et la laissent perdue dans ses propres songes. L’envie, plus forte que la peur, finit cependant par reprendre son droit. Instinctivement, son bassin vient donner un coup contre celui du borgne. Délicat, mais empreint de maladresse, il est comme un mouvement fait dans le doute. Et si elle n’était pas à la hauteur ? Et si ce corps, cette petite enveloppe somatique qui lui appartient, finissait par la trahir et ne pas lui permettre d’atteindre les étoiles au creux des bras de son Prince ? Et si le rêve devenait un cauchemar ? Son cœur s’accélère. Yuka craint l’échec, craint de ne pas être aussi forte qu’elle le pense. Elle recule doucement, se détachant de l’étreinte. Ses prunelles contemplent Yoru un long moment. Les rubis brillent de deux lueurs totalement différentes. La première est confiante, amoureuse, et pourrait se donner, là, maintenant, sans aucune réflexion. L’autre, à l’inverse, est plus torturée, plus troublée.

Vouloir la perfection, chercher à faire mieux, à être la meilleure, à ne pas rater. Chercher à ce qu’il ne la regarde pas différemment après ça. Craindre son regard, craindre que tout s’efface, et que l’idylle ne devienne un souvenir. Pourquoi toutes ces peurs, alors qu’il la serrait encore dans ses bras il y a quelques minutes ? Pourquoi tant de doutes ? Yuka vient se serrer à nouveau contre son ange, et ferme doucement les yeux. Elle reprend doucement sa respiration.

— Yoru…

Un murmure, presque totalement étouffé sous le bruit de l’eau. Juste un murmure, soufflé du bout des lèvres pour se donner du courage, et se rappeler que tout est vrai, qu’il s’agit là de la réalité. De leur réalité. Et personne ne la rendra laide. Personne n’en fera un cauchemar. Ni lui, ni elle, ni rien. Il y a juste eux. Leur songe, leur merveille. La brune pousse un petit soupir, avant de déposer un baiser sur son torse, remontant jusqu’au cou pour le mordiller à son tour. Sur la pointe des pieds, la kunoichi prend appui sur son aimé pour ne pas chuter. La sensation découverte rien que par ce petit geste est surprenante. Ce n’est qu’une morsure sur la peau, un contact érogène, qui lui suffit à se rappeler qu’il rend son monde beau. Que cet être n’est autre que la perfection, l’idéal. Personne ne lui ressemblera jamais, puisqu’il dépasse tout le monde. Cet homme, c’est le sien. C’est son ange, son aimé. Son bonheur, son avenir. Alors pourquoi avoir peur ? Pourquoi craindre la suite ? Peu importe ce qui arrivera, Yuka sait que Yoru restera. Que ce rêve perdurera, et qu’il résistera à tout, même aux assauts du temps. Elle cesse de mordiller son cou, descendant le long de son torse en titillant sa peau du bout de la langue. Doucement, elle donne un nouveau coup de bassin, tandis qu’en haut, elle s’arrête.

— Je…

Ses mains serrent un peu plus fort, son bassin remue encore, heurtant le sien sans brutalité. L’indécence la dévore, et son désir atteint doucement son apogée. Elle le veut, souhaite que cet amour atteigne son dernier sommet existant. Des rougeurs s’emparent de ses joues, et Yuka relève la tête pour contempler Yoru, mêlant ses prunelles à son unique saphir. Un sourire intimidé se pose sur ses lèvres.

— Je veux t’appartenir…

Son corps parle ensuite de lui-même. Ses lèvres effleurent, caressent celles de Yoru, finissant par entamer un véritable baiser, langoureux, terriblement chaleureux. Derechef, la kunoichi remue des hanches, inconsciemment. Ses mains parcourent le long de son dos pour finalement l’enlacer, et se perdre totalement dans ce baiser.

« Je me suis alors souvenue que je lui appartenais, que je ne voulais être qu’à lui … »

De caresses en caresses, de baisers en baisers, de morsures en morsures, ils finissent par atteindre le sommet. Ses mains sur ses hanches, son dos contre la paroi vitrée. Yuka ferme les yeux. Tout se précipite, s’accélère. Le désir devient insoutenable, étouffant. Son corps appelle, scande le nom de Yoru avec une force inimaginable, brûlante. Les mains autour du cou de son aimé, elle se laisse finalement porter, confiante. Son cœur bat la chamade, si fort qu’il pourrait en rompre ses poumons, puis détruire sa poitrine pour se libérer de ses chaînes.

Vient enfin le moment crucial. Les yeux clos, la brune émet un petit gémissement, plus similaire à une plainte qu’un son de plaisir. Prévisible. L’étreinte se resserre, aussi bien au niveau des bras que des cuisses, et elle remue le bassin lentement pour aider son ange. Insupportable, horrible. Tels sont les mots que lui inspire cette très désagréable douleur. Lançant tout son corps rien qu’à partir de cette zone, cette dernière brise toutes ses barrières physiques et semble la réduire à néant. Pour autant, Yuka sait pertinemment que si elle s’arrête maintenant, la suite sera encore pire. Serrant alors les dents, elle serre à nouveau, comme pour le rapprocher au maximum.

Leurs souffles se mêlent, dansent ensemble sous la vapeur de l’eau chaude. C’est une danse, une valse sulfureuse qui les unit, et qui pourtant les désunit. Pantin désarticulé, victime de ses propres passions, la Mitsuharu tente de vaincre la sensation ignoble qu’elle ressent. En vain. Rien ne peut la faire partir, à part les longs mouvements de bassin de sa moitié. Au bout d’un instant, elle exhale un gémissement, qui cette fois en est un. Ce dernier, timide, faible, symbolise les prémices d’une lutte nouvelle, celle représenté par le plaisir montant, qui lui permettra d’oublier à quel point le dernier palier de l’amour est difficile à atteindre. Au fur et à mesure, son enveloppe charnelle vient d’elle-même chercher les mouvements, remuant doucement, tout doucement.

La tête de Yuka vient se caler au creux du cou de son aimé, s’y cachant sous l’effet de la timidité. Ici, et maintenant, la kunoichi s’offre à son ange, dévoile tout de son être, de son âme. Elle s’offre, décide de lui appartenir, pour maintenant et pour la suite, prête à le suivre à jamais dans n’importe quelle péripétie. Tout cela symbolisé par un « simple acte charnel » ? Non. Cela représente beaucoup plus à ces yeux. Cet échange est l’accomplissement pur de leur union, au final. C’est le moment où ils empruntent tous deux le même chemin pour s’aventurer sur des routes qui leur seront communes jusqu’au bout. C’est un moyen de tout sceller, et de rendre concret leur lien au départ abstrait.

Après un certain moment durant lequel le corps de Yuka suivait le rythme du borgne, la sabreuse décide de s’activer. Elle commence par déposer une petite morsure maladroite au creux de son cou, avant de resserrer l’étreinte et de lancer la suite. Son corps, encore fragile, semble prêt à aller plus loin, à dépasser son ultime limite, et à s’offrir entièrement à cet homme, cet ange, qui est le sien. « Encore … », finit-elle par lui murmurer. Tremblante, frissonnante, affaiblie, il semble pourtant que Yuka y prenne goût, et apprécie ce plaisir nouveau dont elle ne connaissait rien jusque-là.

Décontractée, parfaitement décidée à suivre le rythme, la brune souhaite au plus haut point dépasser le seuil de la douleur pour atteindre autre chose, ce fameux paradis qui attend les amoureux au bout du couloir. Y parviendra-t-elle ? Pour ça, elle fait confiance à Yoru. Elle sait que, même si la douleur est présente, il fera en sorte de la chasser, de la rendre obsolète face à la vague de frissons et de plaisir qui suivra. Oui, Yuka peut se laisser porter. À ce stade du jeu, il ne lui arrivera que de bonnes surprises …

Faible, mais heureuse. Son corps lui échappe, devient incontrôlable. Le brasier la consume, la dévore. Elle se sent partir, disparaissant dans les bras de la luxure. Eros vient la récupérer, et emmène avec elle sa moitié. Le phénix prend alors un aspect différent, mais tout aussi plaisant. Un aspect d’union sacrée, brûlante, mais aussi d’une union plus que charnelle, se basant majoritairement sur un lien amoureux entre les deux êtres. Chacun d’eux forme une partie de l’oiseau, et les deux ensemble prouvent alors que peu importe ce qui arrivera, ils se relèveront. Rien ne les arrêtera jamais, tant ils sont forts, et tant la puissance de frappe de leur couple dépasse tout le reste. Rien n’est plus fort. Ils sont juste eux, une seule et même entité, capable de prendre les armes même contre la plus grande armée.

Une chose est certaine, maintenant. Yuka ne partira plus jamais. Elle est là, et le restera. Cette manière de s’offrir à Yoru permet de sceller définitivement leur union, comme si elle passait un pacte charnel avec son ange. Pacte qui se voit honoré par l’accélération des coups de rein, et la force mise en eux.

Les gémissements se mêlent, les souffles aussi, les cœurs battent toujours plus fort, dans une course à la rapidité. La douleur s’efface, et laisse place au plaisir intense lié à l’érotisme de cette scène. Yuka serre un peu plus son aimé, passant une main dans ses cheveux pour le rapprocher davantage. Sa respiration est haletante, courte, extrêmement saccadée. Son corps brûle de l’intérieur, et elle ressent des sensations toujours plus différentes les unes des autres, mais qui mènent toujours à un même point : le dernier pallier avant le plaisir suprême. Elle en est si près, si près, maintenant … Si près que c’en est presque frustrant de se voir à la fois si proche, et si incapable d’y arriver.

Le dernier murmure lui donne un long frisson, qui lui permet de revivre, encore une fois. Elle soupire de plaisir, exhale un petit gémissement, et vient lui murmurer, à son tour « Tu es le plus beau présent que la vie m’ait offert … », avant d’être coupée par un nouveau gémissement, plus fort. Elle reprend, difficilement, entre deux souffles « Je t’aime … ». De longs spasmes viennent alors la secouer, la rendre beaucoup plus faible, pour finalement la transporter au maximum. Ses yeux se ferment, et sa tête vient automatiquement se caler au creux du cou de son ange. Sa voix porte plus haut, est plus aiguë. Son corps est bien plus faible, beaucoup plus sensible à chaque mouvement. Ses mains serrent fort son dos, le rapprochant d’elle au maximum. Ses hanches bougent d’elles-même, mues par ce besoin incontrôlable de s’envoler totalement. Yuka serre, serre fort, avant que son corps ne décide de relâcher. Ses jambes se contractent, et l’étreinte autour des hanches de Yoru se veut plus puissante, alors que ses bras semblent être beaucoup moins serrés.

Après une longue série de tremblements, Yuka finit par exhaler un gémissement plus puissant, puis un autre. Un petit « Yoru … » se faufile entre deux cris, et la jeune femme vient se cambrer contre lui, désormais incapable de faire quoi que ce soit. Essoufflée, elle se reprend doucement, bien que son plaisir ait atteint son apogée. Elle ouvre les prunelles, et contemple son aimé avec un sourire faible, mais sincère. Cette fois, la kunoichi vient embrasser son ange avec passion, toujours en remuant des hanches pour l’inciter à continuer, qu’ils puissent s’envoler tous les deux, qu’il n’y ait pas qu’une moitié qui soit complètement satisfaite. Ses mains resserrent leur étreinte, et elle relâche le baiser, calant sa tête contre son épaule. « Je t’aime tant, Yoru … ». Son souffle revient doucement, bien qu’elle se sache prête à l’avoir de nouveau coupé, surtout si sa moitié décide d’aller … jusqu’au bout.

Une douche. Tout est parti d’une douche, finalement. Les corps de ces deux êtres se sont mêlés et n’ont fait qu’un dans cet endroit, sous cette douche, sous l’eau chaude. Étrange ? Original, plutôt. Leurs cœurs ont battu à l’unisson, leurs voix sont montées jusqu’aux plus hautes notes possibles, et leurs corps ont atteint l’apogée du plaisir ensemble. Leurs mains se sont nouées, et ensemble ils ont gravi ces marches qui mènent au paradis. Atteintes pour un instant extrêmement court, il n’empêche qu’ils sont allés jusqu’au bout tous les deux. Ensemble. Plus unis que jamais.

Désormais, Yuka est détentrice de quelque chose de nouveau, d’inconnu. Un présent que personne n’aurait pu obtenir à part elle, et que personne n’aurait compris. Pour cette raison, la kunoichi redescend doucement, et vient prendre son aimé dans ses bras. Elle le serre fort contre elle, la tête posée contre son torse. Sa respiration est lente, saccadée, mais se reprend doucement. Tendrement, la Mitsuharu dépose un baiser sur la joue de son ange. L’eau chaude ruisselle alors sur leurs deux corps et, étant la plus active des deux, puisqu’elle est probablement la moins exténuée, la brune s’affaire à masser le dos de son chéri. Son corps récupère doucement, tandis que celui de sa moitié se trouve là, au creux de ses bras, si frêle, si chétif. Étrangement, sous cet aspect, Yoru est très mignon. Un petit sourire naît sur les lèvres de la kunoichi. Ce dernier est tendre, délicat. Son célicole est merveilleux.

— Ma perfection …

Un murmure, presque inaudible, comme une confidence. Elle lui masse toujours le dos, avant de le pousser contre le mur, se saisissant d’un gant de toilette et du savon, pour continuer sur sa lancée. S’occuper ainsi de la deuxième partie du phénix lui fait très plaisir, et lui permet de redécouvrir, une fois encore, l’enveloppe charnelle de son aimé. Cette si jolie silhouette, entretenue par tout son travail de shinobi … Yuka se surprendrait presque à se rincer l’œil. Rougissante, elle se remet au travail, baladant le gant de toilette un peu partout. Puis, prise d’une pulsion taquine, la kunoichi mordille le nez de Yoru. Il a l’air tout mignon, tout fragile dans cette position. Cependant, il n’est pas tant que ça mort. Au contraire. Il peut toujours bouger, il est juste un peu vide. Mais juste un peu. Il se relèvera rapidement, c’est une certitude.

Laissant alors tomber le gant de toilette, Yuka amène son ange avec elle sous l’eau, pour le rincer, et en profiter pour se serrer contre lui. Une douce étreinte, après une envolée rapide au paradis. Quelque chose de tendre, après le feu. La brune respire lentement, doucement. Heureuse. Elle est plus heureuse que jamais. Dans les bras de son ange, elle se sent vivante, capable de tout réaliser rien que pour lui en mettre plein la vue. Tout faire pour lui, et uniquement pour lui. Rien que pour son saphir. Pour son plaisir. Pour son bonheur.

— Je resterai avec toi jusqu’au bout mon amour …

Elle ferme les yeux, et se laisse doucement porter, baladant ses mains sur son dos, tendrement. Il est la plus belle chose qui lui soit arrivée. Il est son plus beau présent. Il est son existence-même. Sa vie. Celui pour qui elle fera tout. Même les choses les plus folles.

Un frisson. Quand il se relève et vient la serrer contre lui, avant de l’embrasser sur la joue, la demoiselle frissonne. Un grand sourire naît sur ses lèvres. Elle rougit suite à sa remarque, qui la rend plus heureuse que jamais. L’étreinte se fait plus chaleureuse, plus insistante, avant d’être rompue par un Yoru malicieux, bien décidé à rendre la pareille. Timide, légèrement embarrassée, la brune se laisse faire, non sans rougir comme une enfant. Ses joues s’empourprent, mais elle ne bouge pas et profite des caresses, ainsi que du délicieux massage qu’il lui procure. Ses muscles se détendent à nouveau, et la kunoichi se laisse totalement envoûter. Le contact des mains de son aimé contre sa peau lui plaît au plus haut point. À sa question, Yuka répond par un vif hochement de tête. Peu de personnes l’avaient déjà massée auparavant, surtout que Kyurei – l’un des rares à le faire – prenait toujours un malin plaisir à lui ratatiner le dos à chaque passage. De ce fait, un massage fait avec autant de délicatesse et de dextérité ne pouvait que lui plaire, indéniablement.

Une fois la douche terminée, la brune sort expressément de la cabine de douche et se sèche rapidement, frileuse. Ce fut … une douche absolument inoubliable. Étrangement, la kunoichi sait qu’elle s’en rappellera durant toute son existence. Certains souvenirs ne s’effaceront jamais, celui-ci en fait partie. De toutes les façons, la plupart des souvenirs qu’elle partage avec Yoru sont inoubliables. Le temps ne les effacera pas, pas comme il a pu le faire avec beaucoup de morceaux de sa vie. Ceux-ci résisteront à tout, tellement ils l’ont marquée.

Guillerette, la brune finit de se préparer et rejoint son aimé. Avec tous ces événements, la balade originelle de la journée semble être passée à la trappe. Pourtant, elle revient aussi vite au galop. La montagne bleue. Comment laisser passer ça ? Bon, cela risque de finir en une balade rythmée par de nombreux mots d’amour et des conversations longues, à propos de tout et de rien … Quelque chose que font tous les couples, en somme. Cette idée plaît beaucoup à Yuka. Cela lui rappelle que derrière sa lourde vie de kunoichi, il existe toujours cette partie humaine et amoureuse. Cette particularité qui la relie à Yoru, et fait que quand ils ont une journée rien que pour eux, même le plus petit rien prend une importance colossale.

Alors qu’ils ne fassent rien, qu’ils profitent. C’est tout ce que la demoiselle désire, au final. Simplement être avec son aimé, durant toute la journée, mais aussi la nuit. Jamais séparés, ils reviennent toujours au même point, ensemble. Ah, que c’est bon, comme situation …

Yuka attrape le bras de son chéri, et marche à ses côtés, sereine, heureuse. Peut-être que c’est ça, le bonheur ? La capacité de le partager, de l’être avec quelqu’un. Peut-être qu’au final, chercher à être heureux seul ne mène à rien ? Ainsi, Yoru permet à Yuka d’être heureuse, et vice-versa … Cette hypothèse ravit l’esprit de la kunoichi, qui songe à ce que cette dernière ne soit pas qu’une idée, mais bien une réalité. Avant Yoru, rien n’était pareil. Depuis … Tout semble aller mieux, beaucoup mieux.

Happiness is real when it’s shared.