Cela faisait maintenant quelques mois que j'étais revenu au village. Mais ce ne fût que aujourd'hui que je pris la décision de m'autoriser à prendre des élèves. J'allais d'ailleurs à la rencontre du premier là. Un membre de mon clan, j'avais survolé les fiches des nombreux Genin du village et celui-ci avait retenu mon attention ! Pourquoi cela ? Eh bien disons simplement qu'il faisait déjà parti de la même famille que moi et puis dans un second temps, il avait le même age que moi lorsque j'ai appris à utiliser la gravité avec l'Ancien Kwon. Heureusement la ressemblance s'arrêtait là car physiquement j'étais quand même beaucoup plus beau que lui. Non je ne me jetais pas de fleur, il s'agissait là simplement d'une vérité absolue. Enfin, mon devoir en tant qu'instructeur allait être de transformer ce torchon en serviette. Ou alors cette larve en papillon si vous n'aimez pas ma métaphore sur l'art de la table.

Mis à part cela quelque chose me préoccupait au niveau du village en lui-même. Le clan Kadoria était au plus bas. Très peu de représentant dans l'élite du village ou même au Satoru, la disparition de Uriô. Sans les anciens et moi-même notre famille serait au plus mal. Il y a aussi cet homme, celui qui a porté le déshonneur sur notre famille, ce Shuji puisqu'il s'agit là de son nom. Il était impardonnable que le village ne soit pas parti en traque contre cet énergumène. Mais cette manière de diriger laxiste est celle d'un Bakushô cela ne m'étonne guère. Enfin peut être qu'au fond la rage m'aveugle peut être un peu trop. Il n'est pas bon pour moi de ressasser cette haine constante entre nos familles. Mais je suis un pilier de notre clan et pour le moment je m'efforce de maintenir le statu-quo pour le bien du village que Uriô a tant souhaité. Je ne peux affirmé que cela sera le cas pendant encore longtemps.

Finalement après de longues minutes d'introspections, je finissais par arriver là où je souhaitais être depuis le début. Le terrain d'entraînement numéro trente quatre, connue aussi comme la vallée des roches instables. C'est pas compliqué en soit. Il s'agit d'un grand plateau parfaitement plat situé donc au sommet d'une montagne. Mais la base de celle-ci a été complètement rongée par le temps et de ce fait des morceaux de roches cèdent constamment pour s'écraser sur le sol cent mètres plus bas. Rassurez-vous il n'y a pas d'habitation en dessous. Ce terrain est idéal pour tester ce gamin puisqu'il va devoir faire attention à ce qu'il fait tout en répondant à mes questions de manière la plus franche possible. Je cherchais du regard un endroit près du bord où il y avait un assez grand rocher pour m'asseoir. Une fois trouvé, il ne me restait plus qu'à l'attendre.

Je lui avais envoyé une missive lui apprenant que j'étais son nouveau professeur, dans ce courrier je lui avais dévoilé mon nom donc par conséquent il était au courant que nous étions du même clan. Je lui avais aussi donné mon grade, afin qu'il sache que je n'étais pas un petit rigolo qu'il pourrait faire chier impunément. Finalement après quelques minutes d'attentes, je voyais le jeune homme arrivé. Il était à l'heure, c'était déjà un bon point pour lui. Une fois qu'il fut devant moi je m'exprimais de la manière suivante :


« Bien morveux, à partir d'aujourd'hui je suis ton professeur, avant même que tu l'ouvres, je veux que tu saches qu'il n'y a que moi qui te tutoies, je ne te permets pas d'en faire de même. Ensuite, je t'invite à me dire quelles sont tes attentes en tant que ninja et si tu as un objectif précis dans la vie, balance-le aussi. C'est moi qui ait demandé à être en charge d'une équipe, mais je veux des gars qui en veulent, alors si je vois que tu te relâches, attends-toi à ce que je te défonce l'oignon à coup de pieds à t'en faire regretter les trempes que ton père te mettais quand tu étais jeune. T'as des questions ? »

Il était là, assis sur un muret. Non loin du terrain où il avait rendez-vous, Shion s'évertuait à imaginer chacune des scènes qui pouvaient se passer. Il imaginait un professeur plutôt âgé, au vu de son grade, vieux et sage un peu à la manière des chefs de clans. Se passant en revu les projections qu'il se faisait de son futur senseï, le genin balançait avec amusement ses jambes dans le vide. Une question lui traversa alors l'esprit : Est-ce que les professeurs choisissaient leurs élèves, les membres de leur équipe ou étaient-ils imposés ? Dans le premier cas, il serait bénéfique pour lui d'avoir un maître motivé pour lui enseigner son savoir, d'autant plus que son grade n'était pas des moindres. Mais dans le cas contraire, il pourrait être réticent à bosser et ne rien foutre de toute la journée. Cette idée lui fit bouillir le sang avant qu'il ne change immédiatement de pensée. Dans la missive qu'il avait reçu, le nom inscrit n'avait tout d'abord pas vraiment attiré son attention. Pour être franc, il avait tellement l'habitude de voir le nom de son clan inscrit sur les papiers qu'il remplissait qu'il n'avait en premier lieux pas réagit.


Depuis que Shion était arrivé au village, il n'avait pas rencontré un seul membre de son clan. En même temps, il n'avait pas rencontré grand monde tout court. Replié dans son coin, comme la plupart du temps, son prénom devait être inconnu pour la majorité de sa classe. Seul à une table, il avait passé la grande majorité de ses journées à lire des bouquins et à s'entraîner. Ses pouvoirs de Kadoria ne s'étant qu'à peine réveillés, il ne pouvait pas encore en faire bon usage. Ce devait être la raison principale de sa solitude : Pour lui, il ne représentait rien d'autre qu'un déchet de cette société. Dans son esprit, personne ne méritait réellement de côtoyer une sous-merde comme lui. Sans avoir développé ses capacités ces dernières années, il devait sûrement être le plus faible Genin de sa promotion. Qu'importe, se disait-il, tant qu'il avait eut son diplôme.


Fermant les yeux, il se dit soudainement que l'heure approchait. Sautant du muret, ses deux pieds touchèrent le sol entourés d'un halo de poussière. Puis, pas après pas, il se rapprocha de plus en plus du lieu de rendez-vous. Oscillant la tête de droite à gauche, il sondait le paysage afin de avoir si son professeur était là. Une seule personne se situait dans les parages, et ce ne devait sûrement pas être lui au vu de son physique. Ne dépassant sûrement pas la trentaine, il serait bien surprenant qu'il soit aussi bien gradé. Pourtant envahit d'un doute, le blondinet tenta quand même sa chance, avançant vers ce dernier. Avant même de dire un quelconque mot, ce dernier s'adressa soudainement à lui. Entamant un petit monologue, aussi hautain que égoïste. Ne relevant pourtant pas les petites attaques, un simple sourire béat sur le visage, Shion était aux anges d'avoir un tel maître. Son interlocuteur avait l'air plutôt motivé et sûr de lui, ce qui encourageait notre Genin à en vouloir encore plus.

« ▬ Hum ... Pour faire court, je suppose que j'ai tout simplement envie de progresser, de devenir meilleur. Je veux être reconnu par le monde entier et pouvoir protéger mes amis. Mon but principal ? ... Et bien ... tout simplement éliminer quiconque osera toucher à notre clan. Que celui qui critique le nom des Kadoria périsse de ma main. »

Marquant un temps de pause, Shion fixait à présent son maître dans les yeux. Sans sourciller, il pensait chacun des mots qu'il venait de dire. Il n'était ni prêt à lâcher, ni prêt à abandonner.

« ▬ Une seule question. Quand est-ce que l'entraînement commence ? ... »

Cet enfant était époustouflant non pas par son potentiel mais par le fait que ses réponses soient parfaitement attendues. Excusez-moi, le type m'a quand même sorti une phrase signifiant qu'il souhaitait être fort pour être reconnu par tous le monde ! C'est quoi ce prétexte à la con. Il était loin le temps des guerres claniques où les gens devenaient fort uniquement pour survivre ou les personnes ne vivaient que pour espérer voir demain se lever. La vague de jeune actuel était une bande de rêveur, prônant la paix à outrance et énonçant des phrases sans grand intérêt. La plupart avaient aussi des rêves idéalistes comme ce gamin. Pensait-il qu'un simple Genin allait pouvoir être reconnu de tous simplement avec de l'entraînement ? C'est impossible, pour que ce soit le cas, il faut être unique, avoir du talent. Et malheureusement ça, ce n'était pas bradé sur le marché le dimanche matin.

La seconde parole que prononça le gamin fut plus terre à terre puisqu'il demandait quand est-ce que commencerait l'entraînement. Au moins une partie de mon discours n'était pas tombée dans l'oreille d'un sourd puisque il avait compris que je souhaitais que les membres de mon équipe soient déterminés. C'était l'atout principal que je souhaitais. Je le fixais de mes prunelles dorées pendant une dizaine de secondes avant de répondre d'un ton qui paraissait le plus sincère possible.



« Un entraînement ne se cantonne pas à des actes, dialoguer fait déjà parti de l'entraînement. Ceci étant dit, nous allons effectivement commencer à travailler l'aspect pratique de la chose. »


Je regardais où nous étions, ça devrait faire l'affaire. Un shinobi est confronté à la mort pendant toute sa vie, que ce soit la sienne ou celle d'autrui. Pour vérifier si ce gamin avait l'esprit je ne voyais qu'une seule manière de le tester. S'il réussissait le test, j'accepterai de lui enseigner. S'il ratait, il ne serait plus de ce monde pour se plaindre et je dirais qu'il a fait le con en sautant dans le vide. Je reprenais donc la parole.



« Ceci dit, il faut que je vérifie si tu as l'esprit d'un combattant. Et pour cela, il n'y a qu'une seule manière de procéder. »


En un instant j'augmentais drastiquement le poids de mon corps une fissure et une seconde plus tard un morceau de la falaise cédait sous mon poids. Je sautais simplement en arrière en réduisant à nouveau mon poids à la normal. Pour un Kadoria comme lui, il y avait mille façon de s'en sortir. J'étais curieux de savoir laquelle il allait choisir.

Spoiler:

Ainsi donc, ce personnage plutôt loufoque, à la limite du risible était on ne peut plus sérieux. Souriant à pleines dents, Shion venait de trouver son bonheur dans cet être aussi énigmatique que puissant. En fin de compte, n'était-il pas un des piliers du clan ? Sûrement le personnage de chaire le plus puissant qu'il avait rencontré jusqu'à présent. Il sentait son sang entrer en ébullition comme jamais. Tout ce qu'il désirait à présent, c'était s'entraîner encore et encore afin de gagner en puissance. Certes, il ne contrôlait pas encore son pouvoir de Kadoria, et il lui faudrait sûrement plusieurs années avant d'y parvenir. Néanmoins il n'était pas dans ses attentes de prendre autant de temps. Redoubler d'efforts : Voilà quel était son projet principal. Fixant toujours son senseï de ses yeux ronds, le Genin regardait aussi autour de lui. Heureusement, nos deux protagonistes étaient seuls sur ce bout de falaise. Le terrain d'entraînement avait beau ne pas être très vaste, il avait comme avantage de contenir plusieurs types de terrains. De plus, les montagnes et piliers de roches qui entouraient la zone pouvaient être utiles afin de s'entraîner aux esquives et à augmenter sa dextérité. Mais pour le moment, peu importait tout ces détails, notre blondinet était clairement concentré Chunwoo. Finalement, ce fut de paroles sages et sincères qu'il s'abreuva, malgré qu'il ne fut pas tellement d'accord avec celles-ci. Comment le dialogue pouvait-il faire partie de l'entraînement ? Certes, la théorie était un point fondamental dans la vie d'un ninja, seulement rien ne valait la pratique il en était certain.

Toujours dans ses pensées, il ne vit pas le moins du monde ce qui allait arriver. La roche se fissura soudainement sous les pieds de son maître juste avant que le bout de montagne sur lequel il était positionné ne cède. Juste à temps, son professeur parvint à reculer, ce qui ne fut pas vraiment son cas. Dans son esprit, tout était clair : Il voulait le tester. Ses réflexes, ses compétences, ses capacités. Tout d'un coup. Pourtant, quelque chose avait du lui échapper : Shion n'avait jamais combattu et encore moins eut été dans une telle situation, alors comment était-il sensé réagir ? Pris de panique, il sentit alors le sol s'effondrer sous ses pieds. Le terrain se mit alors à glisser et menaçait grandement d'entraîner Shion dans sa chute, ce qui fut d'ailleurs le cas. Cramponné au bord du plateau qui chutait, les larmes lui montèrent aux yeux. Pas vraiment la peur, puisqu'il ne craignait pas vraiment la mort, mais la vitesse de la chute. Les vent lui fouettait le visage avec violence et l'empêchait de voir correctement. D'un autre coté, qu'est-ce qu'il y avait à voir dans sa simple mort ? Fermant les yeux, ne voulant pas lâcher le gros caillou, Shion se disait que c'était la fin. Avant même d'avoir pu faire ses preuves, avant même d'avoir pu devenir une personne réputée, avant même d'avoir pu former une famille, il s'était retrouvé en situation de mort imminente. En même temps, qu'avait-il espérer à son simple niveau ? Non, il ne voulait pas que ça se termine comme ça. Il voulait vivre. Il voulait continuer à monter les échelons. Et il voulait par-dessus tout devenir Raikage.

Toujours dans un noir obscur, il attendait patiemment le bruit du choc de sa monture contre le sol. Un bruit de fracas qui aurait déja du parvenir à ses oreilles. Seulement, rien n'arriva. Son coeur battait dès lors à tout rompre, et il sentait son énergie lentement s'évader de son corps. Mais aucun choc ne parvint. Rien du tout. Tout d'abord hésitant, il décida de soudainement ouvrir les yeux. Quelle fut sa surprise lorsqu'il se retrouva à quatre pattes, les mains contre le morceau de roche, tandis que ce dernier était en lévitation au dessus du sol. Etait-ce là le réel pouvoir d'un Kadoria ? Les yeux écarquillés, il ne parvint néanmoins pas à les garder très longtemps ouverts. Sa vision se troublait au fur et à mesure que le temps passait. Cette situation lui bouffait bien trop de chakra pour qu'il puisse la maintenir très longtemps. Non loin du sol, il se permit alors de bondir hors du champ d'action du rocher pour atterrir – non pas dans mal – et s'appuyer contre le reste de la montagne qui était encore rattachée au sol. Haletant, complètement vidé, il venait de soulever un caillou de plusieurs tonnes. Attendant alors la venue de son professeur, il sentait l'adrénaline quitter son corps à son tour. Qu'allait-il devenir ? Il se le demandait bien ...

J'étais assis sur le bord de la falaise entrain de contempler la chute de mon disciple. En somme dit de cette manière, je passerai pour un Senseï indigne, mais dans ce monde où la force était le facteur le plus important, sa survie ne dépendait pas de moi mais bien uniquement de lui. De ce faite je ne pouvais pour le moment qu'assister à sa chute. Le rocher tombait à une vitesse vertigineuse. Parviendrait-il à survivre à la chute sans rien faire ? Espérait-il cela ? Il me fallait suivre l'action d'un peu plus près puisque la scène commençait à s'éloigner de mes yeux petit à petit. Je sautais donc du rebord où je m'étais assis afin de tomber moi aussi dans le vide. M'enfin, je suis un Kadoria maîtrisant parfaitement ses pouvoirs je ne risque théoriquement pas grand chose, voyez-vous.

Finalement durant ma descente je pouvais voir que le rocher s'était arrêté et avait commencé à planer. Bien. Il maîtrisait donc la base de l'essence des Kadoria, c'était une bonne chose et plus que ça, c'était ce que je souhaitais voir durant cette exercice. Bien entendu que s'il n'avait pas fait parti de notre prestigieux clan, je ne l'aurai pas envoyé à la mort de cette manière, je ne suis pas assez vicieux pour ça. J'utilisais alors ma technique nommée Samoonryong me permettant de voler en utilisant mon pouvoir clanique. Je récupérai le jeune homme accroché maintenant sur le bord de la montagne. Puis tout en remontant vers le sommet de la montagne je m'adressais à lui.


« Visiblement tu as donc appris les bases de notre pouvoir clanique, c'est une chose que je souhaitais vérifié avant de te prendre comme élève. Je suis donc ravi de t'annoncer qu'à compter de ce jour, tu es mon disciple, Kadoria Shion. Porte fièrement le nom de notre clan. »


Nous arrivâmes au sommet du plateau, à l'endroit où nous étions tout à l'heure, je pense que j'avais vu tout ce que je souhaitais voir aujourd'hui. Je déposais donc le jeune homme sur la terre ferme et le fixais pendant une petite minute sans rien dire. Je réfléchissais légèrement à comment j'étais lorsque j'avais son âge. Je me souviens que je n'étais pas si faible mais cependant le contexte était fondamentalement différent. Je reprenais donc la parole afin de lui annoncer la fin de cet entraînement.


« J'ai vu tout ce que j'avais à voir pour aujourd'hui, tiens-toi prêt pour notre prochaine rencontre, je pense que même si tu n'es actuellement qu'un métal brut, il y a là une possibilité de créer une belle lame. »

Citation :

Fin du rp, pour ma part