Another day, another time [PV]

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Quelle poussière. Il serait temps que tu fasses du tri dans ce grenier. Combien de babiolles pourrais-tu jeter ? Beaucoup trop. Et puis, il reste tant de vestiges du magasin... Toutes ces marchandises invendues dont tu devrais te débarasser. Mais dont tu ne te sépareras peut être pas. Parce que nombre d'entre elles sont porteuses de souvenirs. Et, attaché comme tu es à toutes ces anecdotes, tu ne les jetteras pas. Oui, cet éventail poussiéreux, tu le conserveras. Cet arc de chasse aussi. Tout comme cette épée courte. Ah, cette épée. Longue histoire que la sienne. Tu l'avais obtenue à l'époque où tu marchandais encore. Tu n'avais pas eu le courage d'abandonner le commerce de ta défunte épouse. Alors que tu aurais pu te reconvertir, c'est vrai. Avec l'arrivée de la guerre et le besoin de soldats, tu aurais pu t'engager dans l'armée. Mais comment élever un fils en étant constamment sur le champ de bataille ? Tu n'aurais pas pu. Alors oui, tu avais décidé de continuer tes activités marchandes.

C'était il y a maintenant quatre ans. Tu avais emmené Kaido pour t'aider. Il n'avait que quatorze ans après tout. Le laisser seul alors que tu partais aussi loin aurait été une mauvaise idée. Tu te souviens de ce voyage commercial vers le pays de la Foudre. Vous étiez tout un convoi. Une dizaine de caravanes parties du pays de l'Eau, pour une expédition d'au moins un mois, peut être deux. Vous ne saviez pas vraiment combien de temps vous seriez absents au moment du départ... Et qui de vous aurait pu deviner qu'un an et demi plus tard, la guerre éclaterait entre vos deux patries ? Tu souris encore en y pensant. Quelle ironie du sort...

Tout s'était bien passé. Votre trajet s'était déroulé sans accrocs, et vous étiez enfin arrivés sur les terres de la Foudre. Vous comptiez vous rendre dans les principales villes du pays, sans oublier de passer par Kumo. Le village des nuages vous semblait une bonne destination pour écouler votre stock. Si toutefois il vous en restait une fois arrivés là bas. Les premiers jours de ventes avaient été fructueux. Un peu trop même. C'est ainsi que, trois jours après votre passage dans la première ville du pays, votre convoi fut arrêté par un groupe de brigands... Les pauvres. Ils ne s'imaginaient pas qu'une partie d'entre vous savaient manier les armes. Oui, tu en as blessé une paire. Mais aucun mort ne fut à signaler. Vous leur avez simplement donné une rouste suffisante pour les pousser à ne plus revenir. Mais leur plan était bon, ce n'est pas le problème. C'est juste que... Tu ne représentes pas vraiment l'image du marchand vulnérable, incapable de tenir une arme et juste bon à compter ses bénéfices... Enfin, à part ce petit incident, vous avez fait bon voyage, jusqu'à finalement arriver aux portes de Kumo...

Je sortis de chez moi quand j'aperçus trois personnes, assez bien amochées, parlant de la mauvaise rencontre qu'ils avaient fait lorsqu'il était dans les alentours du village. Des brigands, apparemment. Ils avaient voulu piller un marchand de passage mais hélas pour eux cela ne s'était pas passé comme prévu. Quelle idée de s'attaquer à un marchand d'armes aussi. Faut complètement être con quand même. Tandis que les trois personnages se lamentaient sur leur sort, je les observais, de loin, l'air de rien. Cela ne restait pas un secret très longtemps, car je sentis les trois pairs d'yeux se fixer sur moi comme si j'étais une criminelle.

"Tu regardes quoi pétasse ?"

"Oh moi ? Rien de bien particulier. Seulement vos sales tronches de pauvres types qui n'ont pas l'air assez futés pour se rendre compte des conneries qu'ils font et qu'ils disent."

"Répète moi ça un peu pour voir ?"

"Je pourrais oui, mais je préfère te raconter la façon dont je vais découper ton corps et expédier chacun de tes membres dans les quatre coins du monde si toi et tes petits copains vous ne déguerpissez pas du village dans la minute qui suit. C'est assez clair comme ça où tu veux qu'on "discute" un peu plus en profondeur ?"

Oui, c'était le genre de ton que je prenais régulièrement. En même temps, je n'y pouvais rien. Cette manière de parler avec les autres étaient naturels chez moi. Ils étaient tous si dégoûtants que je ne pouvais faire autrement. À peine eus-je fini ma phrase que les trois imbéciles partirent en courant, sans prendre la peine de me répondre quoi que ce soit. À croire que j'étais vraiment flippante. Réflexion faite, oui, ça devait être quelque chose de ce genre là. J'esquissai un sourire du coin de mes lèvres. Je n'aurais peut-être pas dû les faire fuir, ils auraient pu m'occuper pendant un moment parce que je n'avais rien de bien intéressant à faire. Enfin bref.

Tandis que je me posais des questions sur mes activités futures pour remplir ma journée, je me dirigeais vers le marché. En effet, beaucoup de marchands étaient présents ce jour-là, peut-être parce qu'il faisait beau et que c'était une bonne occasion de sortir sa marchandise pour l'étaler aux yeux de tous les kumojins. C'était complètement stupide. Je passais devant un premier stand : des sucreries. Parfait pour attirer ses idiots de gosses qui vont ensuite emmerder leurs parents pendant des heures pour avoir une barbapapa. De quoi foutre la haine à pas mal de gens. Le stand suivant était un stand de tissu, pas très original. On s'en fiche de l'apparence d'une maison, t'y vas que pour dormir, manger et te laver. La vraie vie, c'est à l'extérieur, à l'air libre. Bon après, y'a les vêtements, mais ça, c'est une autre histoire. Je passais devant ces différents stands quand soudain je vis quelque chose de plutôt intéressant.

En effet, le stand était un peu plus petit que les autres, mais il était beaucoup plus intéressant. Un homme ayant quelques années de plus que moi le tenait, et il ne semblait pas avoir énormément de clientèles pour l'instant. Je m'approchai donc de l'endroit afin de voir ce qu'il vendait et c'est là que je découvris, pour la première fois, quelque chose qui excita ma curiosité. Un stand d'armes. Je regardai le marchand plus longuement et je remarqua qu'il avait quelques égratignures sur le visage, rien de bien méchant.

"Vous, vous vous êtes fait attaquer en chemin on dirait."

Je ne le regardais pas dans les yeux car j'étais trop occupée à observer sa marchandise. Il y avait de belles épées, probablement d'une qualité admirable. De plus, je ne pouvais retirer mes yeux d'un arc en bois noir qui semblait être fait pour moi. Je le caressais, comme si je cherchais à savoir s'il m'était destiné ou non. Tandis que je contemplais cette arme, je ne pouvais m'empêcher de lâcher un petit commentaire sur les brigands que j'avais croisé quelques instants plus tôt.

"Avec quelle arme vous avez amoché les voleurs que vous avez croisé sur votre chemin ?"

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Papa, t'as du sang sur la joue !

Tu arques un sourcil, tout en passant un index sur ton visage. En effet, tu sens le liquide sur ton doigt, que tu t'empresses d'essuyer. Même si tu l'étales plus qu'autre chose au final. Mais ce n'est pas le plus important. Tu continues à déballer tes marchandises, préparant ton étal. Les armes d'un côté, et... Le "reste" d'un autre. La quincaillerie quoi. La différence entre les deux parties de ta marchandise est frappante. Mais bon, tant pis. Tu vends tout et rien de toutes façons. Et puis, vu l'affluence d'aujourd'hui, tu n'auras aucun mal à te débarasser de quelques babioles inutiles et encombrantes...

Tu termines d'installer tes derniers articles, laissant Kaido se reposer dans votre charette, alors qu'un première cliente se présente, visiblement attirée par les armes exposées. Tu remarques son allure quelque peu... Inhabituelle. Les cheveux noirs et blancs, et les vêtements de la même teinte... Avec pour seule touche de couleurs ses yeux. Rouges. Enfin, tu ne peux pas vraiment appeller cela une bizarrerie. Après tout, tes pupilles sont bien dorées... Tu écoutes sa remarque alors qu'elle commence à détailler ton arsenal. Oui, tu avais donc bel et bien des traces de sang sur le visage...

Tu la laisses prendre l'arc en main et l'examiner, alors qu'elle reprend la parole. Tu croises les bras un instant, avant de te décider à sortir ta faucille, la dégageant de ta ceinture d'un geste sec et assuré, en retirant la gaine dans le même mouvement. Tu la poses alors sur ton étal, tandis que la chaine enroulée sous ta manche fait entendre son habituel tintement. Tu souris légèrement tout en répondant à la jeune femme.

Voilà. C'est principalement avec ceci. Mais ce n'est pas vraiment le genre d'armes que je vends vous savez...

De toutes façons, si elle s'intéresse aux armes, ton chariot contient encore quelques articles plus ou moins rares. Mais cette faucille doit être la seule que tu transportes. Donc tu ne pourrais lui céder, même si elle te le demandait. Si cela l'intéresse, tu peux tout à fait lui vendre un arc, une lance, une épée, ou encore un lot de sabres semblables à ceux que tu portes à la ceinture. Mais ta faucille est une arme à laquelle tu tiens un peu plus qu'aux autres. Et puis, ce n'est pas comme si elle n'avait aucune valeur sentimentale.

Enfin, vous excuserez ma curiosité mais... Pourquoi une jeune femme comme vous s'intéresse-t'elle aux armes ?

Après tout, elle est encore jeune. Pourquoi risquer sa vie sur un champ de bataille ? C'est une des choses que tu n'arrives pas à comprendre... Pour toi, les femmes ne devraient pas s'exposer au danger au point de monter en première ligne...

Tandis que le marchand qui se trouvait en face de moi était en train de sortir l'arme dont il s'était servi pour se protéger du groupe de brigands de tout à l'heure, j'observais son stand d'un petit peu plus près. Un enfant était installé dans un chariot, sûrement son fils. Il semblait épuiser, probablement le voyage. Il dormait paisiblement, comme si rien ne pouvait lui arriver, mais c'était totalement faux. Tout pouvait arriver. Il suffisait d'une minute d'inattention et en quelques secondes plusieurs vies peuvent être supprimées, plusieurs vies peuvent être gâchées. Ce gamin pourrait mourir ou devenir complètement hystérique en quelques secondes, mais cela n'avait pas l'air d'inquiéter son père. Je glissais donc un petit mot, style de rien, montrant un semblant de compassion, même s'il s'agissait plutôt de colère.

"Faites attention à votre fils. Il y a déjà eu des grosses attaques dans le coin, plusieurs personnes sont mortes sans qu'on ait rien pu faire."

Bref, j'avais dit ce que j'avais à dire et l'homme sortit une faucille. Il me l'avait expliqué juste avant que je lui sorte ma remarque, mais je n'attendais pas de réponse, alors j'ai tout de suite enchaîné sur la suite, comme si je n'avais rien dit. Il s'agissait donc de son arme, ce qui était assez intéressant. Ce n'était pas le genre d'arme qu'on utilisait généralement dans les combats mais c'était tout aussi efficace, voire plus efficace même. De plus, ça donnait un effet de surprise. Qui s'attendrait à se faire attaquer par... ça ?

"Intéressant. Je peux ?"

Je pris l'arme dans les mains pour l'observer de plus près. On pouvait encore apercevoir quelques gouttes de sang sur l'objet, signe d'un combat récent, apparemment. J'essayais de m'imaginer le style de combat à adopter avec une telle arme. C'était quelque chose d'incroyable dans mon esprit. Mais je ne m'attardai pas là-dessus. Le combat au corps à corps, ce n'était pas mon truc. Je reposai donc l'arme et regarda à nouveau mon interlocuteur qui venait de me poser une question.

"Tout le monde a ses propres convictions, et tout le monde a les mêmes droits. Une femme autant qu'un homme. Je me bats pour mon village mais aussi pour moi. Je pourrais abattre de sang froid, sans aucune pitié, tous les Hommes qui méritent de mourir. Et, vous pouvez me trouver horrible, mais j'éprouve une grande satisfaction au meurtre. Il ne s'agit que d'une vengeance après tout. Tout le monde mérite de souffrir pour une raison ou une autre. Chacun sa dose."

Je baissai les yeux vers l'arc que j'avais aperçu quelques instants plus tôt et le prit à nouveau dans les mains. Je pris également une flèche et m'écarta du stand. Juste à côté, il y avait un espace vide. L'occasion idéale pour tester les performances de l'arme. Il y avait un grand arbre, et personne à l'horizon. Je pouvais donc décocher ma flèche sans trop de soucis. Quand bien même il y avait quelqu'un qui risquait d'être blessé, ce n'était pas vraiment un problème. Ca mettrait un peu d'action dans cette journée si horriblement ennuyeuse.

Un, deux, trois. Go. La flèche partit à toute allure et alla se planter dans l'arbre, au niveau de l'endroit où il manquait un bout d'écorce. Bien visé. Cet arc avait un énorme potentiel. Je revins alors vers le stand et le posa devant moi.

"Cet arc m'intéresse. Comment vous l'êtes vous procuré ? Simple curiosité."

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Tu la laisses observer ton arme, l'écoutant d'une oreille alors qu'elle te dit de faire attention à ton fils. Tu te tournes légèrement pour jeter un œil à ton chariot, le voyant sommeiller. Tu ne t'en fais pas trop pour lui. Même s'il donne l'air de sommeiller, tu sais très bien qu'il est capable de bondir en un instant si la situation le demande. Tu as beau vouloir l'en dissuader, tu sais très bien qu'il s'engage petit à petit sur la voie guerrière. Les apparences peuvent être trompeuses, et sous l'eau qui dort se cache parfois un véritable dragon... D'autant que même si une tuile venait à arriver, tu sais suffisamment manier ton Dôjutsu pour lui laisser le temps d'aller se mettre à l'abri... Il n'y a donc aucune crainte à avoir. Et même si les excès de confiance peuvent se montrer dangereux, tu sais mesurer les risques. Et il n'y en a pas vraiment à l'horizon. Pas de suffisamment important pour vous inquiéter. Tu te contentes alors de sourire à la remarque de la jeune femme tout en ajoutant un léger :

Vous n'avez pas d'inquiétudes à avoir sur ce point... Mais votre sollicitude me touche.

Tu la laisses ensuite manipuler ta faucille alors que tu regardes les alentours. La foule est au rendez-vous. Mais personne ne semble vraiment s'intéresser à tes marchandises. Tant pis, tu te rattraperas au prochain marché. Tu la regardes observer ta faucille, avant qu'elle ne réponde à ta question. Tu la fixes avec sérieux alors qu'elle te fait son laïus. Tu aurais presque été tenté de rire à son petit discours. Sans doutes l'aurais-tu fais si tu n'avais pas vu cette expression de froid sérieux sur le visage de la demoiselle. Tu te contentes de sourire doucement, un air un peu désolé sur le visage, alors que tu reprend la parole pendant qu'elle repose ton arme pour prendre un arc en main.

Chacun son point de vue, c'est surtout cela... Après, la violence ne faisant qu'engendrer la racoeur, et par là même la soif de violence... Est-ce une très bonne idée de la perpétrer ? Enfin, les mots et les actes... Je suis assez mal placé pour aborder ce sujet, au vu de mes marchandises.

Oui, tu vends des armes. Les instruments de cette violence cyclique dont tu parles. Tu reprends le silence, et tu l'observes faire quelques pas de côté, encocher une flèche et ajuster sa visée. Tu es curieux de voir comment elle se débrouille avec une telle arme. Et il faut reconnaître qu'elle s'en sort plutôt bien. Voire même très bien. Tu es assez surpris par une telle précision dans le tir. Tu arques un sourcil, légèrement amusé en la voyant revenir près de ton étal.

Une vrai Amazone hein... Cet arc est une pièce unique, venant du pays du Feu. L'homme qui façonnait ces armes n'est malheureusement plus de ce monde... Il m'en avait offert quelques un il y a quelques années, lors d'une de mes visites annuelles. Voilà toute l'histoire de cet arc...

Tu pourrais lui en vanter les capacités, c'est vrai... Mais elle a déjà dit que l'arme l'intéressait. Et puis, elle t'a simplement demandé d'où il vient, rien de plus. Pas la peine de palabrer des heures. De toutes façons, tu as bien compris que ce n'était pas le genre de la jeune femme... Et tu ne veux pas t'éterniser sur une vente non plus...

Cet arc semblait être fait pour moi. J'avais appris avec mes parents à manier les armes, en particulier l'arc comme je préférais l'attaque à distance plutôt que le corps à corps. La flèche que je venais de décocher s'était planté exactement à l'endroit où je voulais qu'elle aille se nicher. C'était comme si j'étais en parfaite harmonie avec cet objet qui ne m'appartenait même pas. Enfin plus pour très longtemps. Mais tandis que j'avais eu le loisir de pouvoir voir ce dont j'étais capable avec cette arme, je répondais à mon interlocuteur qui ne semblait pas comprendre mon avis à propos de la violence.

"Il y a une quinzaine d'années, quand j'étais enfant, je vous aurais peut-être dit que la violence est la pire chose qui puisse exister et qu'il ne fallait absolument pas la perpétrer. Mais là, maintenant, avec tout ce que j'ai vu et tout ce que je vais probablement encore voir, je ne dirais jamais une chose pareille. Des choses horribles arrivent, même quand on a rien demandé à personne, c'est la vie. Il faut aller de l'avant et faire avec et, un jour viendra où tu pourras renvoyer toute la souffrance que tu as toi-même subi. Moi je vis ça au quotidien et ce n'est pas prêt de s'arrêter."

D'après ce que m'en avait dit le vendeur, cet arc venait du pays du feu, pays que je n'avais encore jamais visité jusqu'ici. Peut-être en aurais-je l'occasion plus tard d'y faire un tour mais pour l'instant j'étais très bien ici. Ou pas. À vrai dire je m'ennuyais à mourir dans ce trou et même ce cher Hiryü n'arrivait pas à me faire aimer ce village pourri où il n'y avait jamais rien d'intéressant à faire.

"Bon, eh bien je vais vous prendre cet arc et un carquois de flèches. Si jamais je voulais vous racheter des armes, qui devrais-je demander ?"

J'aimais bien l'idée d'avoir plein d'armes à utiliser pour pouvoir tuer toutes les personnes peu intentionnées qui se mettraient sur mon chemin, mais je n'avais pas particulièrement envie de les acheter aujourd'hui. Cet arc me serait amplement utile avant que je revois ce marchand, si jamais je le revoyais un jour.

Après réponse, je fis un signe de main au petit garçon pour montrer un semblant de compassion, bien que cela voulait plutôt dire "te fais pas trop d'espoir, petit, la vie est dure alors prépare toi à souffrir tout le long". Puis je partis avec ma nouvelle marchandise, prête à pouvoir aller le tester sur un quelconque champ de bataille. Ou peut-être même sur Hiryü, s'il m'emmerdait encore.

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Tu restes silencieux devant ce discours. Aveuglée par la haine. Voilà ce qu'elle semble être. Toi qui prêches la non violence, tu ne peux adhérer à ses idées. Même si tu comprends ce qu'elle a pu vivre, tu tiens à ne pas donner ce genre d'exemple. Même malgré les épreuves et les difficultés, renvoyer sa propre souffrance aux autres n'amènera rien... Elle semble assez fermée en somme. A moins que tu ne puisses comprendre. Après tout, chaque individu a sa propre façon de penser. Et les vôtres sont trop différentes et éloignées pour pouvoir s'accorder. Ce que tu trouves dommage, en effet. Tu n'as pas à répliquer à ça. Tu pourrais, oui. Mais à quoi bon ? Cela ne t'avancera à rien. Sauf peut être à t'attirer une certaine animosité. Ce que tu ne souhaites pas vraiment.

Tu te contentes alors de sortir les armes qu'elle t'a demandé, allant chercher le carquois accompagnant l'arc. Tu remplis ce dernier de flèches empennées de plumes noires. Corneille ou corbeau ? Tu ne sais plus. Mais quelle importance, tant qu'elle arrive à tirer avec ? Elle te demande alors qui demander la prochaine fois qu'elle voudra acheter des armes. Mais qu'est-ce qui lui dit que tu vas continuer ce commerce ? Rien, strictement rien. Tu lui réponds tout de même, au moins par politesse.

Vous n'aurez qu'à demander Fubuki. Tenez.

Tu lui tends alors le carquois contenant l'arc, ce dernier soigneusement rangé parmi les flèches. Tu ne lui indique que le prix de l'arc. Oui, tu lui offres le carquois et les munitions. Pourquoi ? Tu ne saurais guère le dire. Peut être simplement par pitié. Parce qu'elle n'a pas eu de chance. Ou peut être est-ce simplement son talent à l'arc que tu juges bon de récompenser. Bah. De toutes façons, cela ne fera pas de trou dans tes bénéfices. Et puis ce n'est pas comme si tu allais te servir de cette arme un jour. Alors autant qu'elle soit utile à quelqu'un d'autre. Tu la salues alors, pendant qu'elle s'éloigne, accordant un signe de main à Kaido.

Au plaisir de vous revoir un jour. Et puisse l'avenir vous être favorable...

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