Cela faisait deux jours que j'étais à Konoha, autant dire que l'effet « l'herbe est toujours plus verte ailleurs » ne s'était pas estompé, tout me paraissait magnifique, que ce soit l'architecture, les femmes, la joie de vivre, les cafés, le décor, l'ambiance. Enfin toutes ces choses qui font les caractéristiques d'une ville. Je me sentais bien, même si c'était l'hiver et qu'il faisait un temps de chien. M'enfin ce n'était là qu'un simple détail, j'ai envie de dire. Quand je repartirai d'ici, ça serait le début du printemps théoriquement. C'est dommage, j'aurais bien aimé connaître cette patrie durant la belle saison.

Enfin, toujours est-il que j'étais là pour communiquer un peu avec les gens de ce village afin de faire ce que j'ai dis que je ferais à Hayashi Daiki, de l'échange culturelle. Il ne me restait plus qu'à choisir ma victime euh je veux dire la personne à qui j'allais taper la causette. Soudain je vis une jeune demoiselle avec des cheveux roses en face de moi dans la rue. Elle portait le bandeau de Konoha, il s'agissait donc d'une ninja. Conclusion de malade je sais, ne me félicitez pas. Il ne me restait plus qu'à choisir le type d'approche que j'allais utiliser.

L'approche directe du style «  j'aimerai bien qu'on discute ensemble c'est pour un stage. », l'approche gourmande « Tu m'as l'air délicieuse toi, ça te dirais qu'on discute ? » l'approche primitive *rugir bestialement* ou bien encore plein d'autres manière. C'était toujours délicat d'aborder quelqu'un du sexe opposé car les réactions pouvaient être multiples allant d'un rougissement infantile à une paire de baffe dans ta gueule. Personnellement allez savoir pourquoi je tombais toujours sur celle qui aimait cogner à en faire jouir un masochiste. Enfin bref une fois de plus il était temps que le fauve que je suis se jette dans l'arène j'approchais la jeune fille et lui lançait amicalement.


« Bonjour, je suis un ninja de Kumo, on me nomme habituellement la grenouille, je suis à la recherche d'un restaurant, si vous m'indiquez une bonne adresse je vous y invite ! »


Oui là vous avez compris, j'ai choisi la méthode «  c'est le destin qui nous a fait nous rencontré du coup je te paye le restaurant » enfin une de ses dérivées en tout cas. Ceci dit j'étais pas réellement persuadé du résultat mais bonne sous-estimons jamais une femme, des fois leur crédulité est légendaire et j'en sais quelque chose, ma mère en est une ? Oui, oui sans déconné !

Amertume. Tu as ouvert les yeux ce matin avec ce goût sur la langue. C’est immonde, brûlant, comme si tu allais vomir, mais rien ne sort, tout reste là, comme des tourments. Oui, des tourments, qui ne s’en iront jamais. Ils sont là, en boule, dans tes entrailles. Ils tournent, tournent, secoués par le vent du changement. Mais est-ce que tu changes, toi ? Non, tu ne changes pas. Tu n’évolues pas. Tu restes figée, cloîtrée dans ta bulle, incapable d’en sortir. Tu es figée. À jamais. Sauf si tu te décides enfin à bouger tes fesses, pour voir le monde, et surtout, le connaître un peu mieux.

Basée sur des suppositions, tu n’as jamais pu le comprendre. Jamais, parce que finalement, tu n’en sais rien. C’est bien beau de connaître toutes les maladies que l’Homme peut contracter, c’est surprenant d’avoir une pléthore de connaissances à dispositions, mais à quoi cela te sert-il ? Bravo, tu es médecin et incapable d’avoir un seul contact avec un homme. Si ça ce n’est pas un paradoxe. Tu es censée aimer ton prochain, et le préserver de la mort. Pourtant, toi, tu le détestes, tu le repousses, et tu attends qu’il s’en aille. Tout ça pour un seul être. Il t’a traumatisée de tout le monde, finalement. T’auras beau dire, tu n’es qu’une petite fille perdue dans un univers qui ne t’appartient pas.

C’est fini, c’est fini, c’est ce que tu te tues à te répéter tous les matins, mais rien ne change. C’est toujours la même ritournelle, le même refrain incessant qui te transforme en poussière. Tu contemples ton triste sort en pleurnichant. Ne grandiras-tu donc jamais ? Tu es restée figée au stade d’enfant, à fixer la mort avec un petit sourire apeuré. Tu as peur mais tu souris. C’est un paradoxe assez intéressant. Encore une fois, ta condition de médecin te permet de dire que tu l’acceptes, parce qu’elle est inévitable, c’est ce qui attend tout le monde. Indéniablement, tu mourras, le voisin aussi. Le plus fort des hommes également. Personne ne survit, personne ne revient. Ou alors ils reviennent, mais pas en chair. C’est bien ce qui est dommage pour eux. Mais même si tu acceptes la mort, tu en as peur. Parce que tu ne veux pas mourir. Tu as tant de choses à accomplir, tant de projets qui n’ont pas même une esquisse …

Des rêves. Ce ne sont que des songes, une poignée d’espoirs dissimulés sous une énorme dose de peur. Qu’attends-tu, Hime ? Que le train s’en aille sans toi ? Il est temps de l’attraper, de te saisir de ton propre destin. Sinon, il ne t’arrivera rien.

Et tu sais qu’il faut agir vite. Alors ce matin, tu es sortie avec la ferme intention de te battre, de tout retourner. De transformer cet Enfer en un univers plus calme, moins difficile à vivre. Ça te laisse rêveuse, d’imaginer une telle possibilité. Qui sait, tu y arriveras peut-être, avec un peu d’efforts. Un peu ? Non, beaucoup. Un nombre faramineux. Incroyable. Exorbitant. Qui te laisserait pour morte avant même que tu aies le temps d’accomplir ton objectif. Sauf si tu prends les armes un peu plus brutalement tous les jours, pour finir par gagner.

Finalement, tu te dis que tu as une chance. Une chance infime de gagner cette sempiternelle lutte contre la vie. Mais vraiment infime, parce que tu as commencé tard. Néanmoins, tu as de l’espoir. Une quantité infinie d’espoir, qui ne s’épuisera jamais. Parce qu’il y a un être qui fait battre ton cœur. Pas de la bonne manière, mais il le fait suffisamment se soulever pour que tu aies la patience de remonter jusqu’à lui pour le détruire. Et là, il n’y aura plus rien qui te fera souffrir. Tu auras tout éradiqué.

Gagnante. C’est ce que tu seras. Une combattante ayant lutté encore et encore contre tout, même contre ses cauchemars, pour en arriver à une victoire difficile, laborieuse, mais reconnue de tous. Parce que dès lors, tu auras perdu ta faiblesse et une nouvelle coquille t’entourera. Tu seras puissante, Hime. Plus puissante que jamais. Tu attends ce jour avec une impatience terrible. Et quand il arrivera …

Haaaaa … Bonheur, bonheur, bonheur. Ce sera merveilleux ! Cependant, pour l’heure … Tu dois avancer. Tu marches dans Konoha depuis un certain temps et tu ne te rends compte de rien. Pas même de cette homme non-loin de toi. Jusqu’à ce qu’il t’interpelle, et te parle d’un restaurant. Au premier abord, tu frissonnes, un long frisson qui te dérange, mais tu combats. Tu luttes pour ne pas partir en courant.

Il se fait appeler « La Grenouille ». Ce n’est pas banal, clairement, mais cela ne te suffit pas. Un type venu d’ailleurs qui ne te donne qu’un surnom, ça n’a rien d’amusant. Alors tu te tournes, tu lui souris. Une cicatrice sur la joue, de belles prunelles jaunes. Un visage pas franchement menaçant, même si tu n’arrives pas à mettre ta méfiance de côté. Il est étrange, tu ne trouves pas ? Mais. Ce n’est pas le moment de te la jouer farouche. Non, il faut faire preuve de force mentale.

Justement, puisqu’il s’agit d’un inconnu, c’est encore mieux. Tu sauras te méfier, sans pour autant coller des pains à tout ce qui bouge. Ce qui est franchement pas mal, tu ne trouves pas ? Ne pas dégommer tous les hommes de ce monde te semble une épreuve incroyable, mais tu t’en sais capable. Tu n’as pas tué Yokuro, ni d’autres, alors rien n’est perdu, il y a encore un espoir.

Konoha est pavé de voyous en tous genres, Kumo l’est peut-être aussi, tu n’en sais rien et tu ne veux pas le savoir. Pour une fois, tu veux forcer la donne et essayer. Essayer d’en savoir plus sur quelqu’un, surtout qu’il s’agit d’un homme. Alors tu acceptes mentalement la demande, et tu t’approches.

Les bras croisés sur la poitrine, tu lui adresses un regard provocateur, ainsi qu’un large sourire. Tu pourrais presque lui tirer la langue, mais tu n’as pas l’assurance pour. Pour l’instant, tu veux surtout mettre un vrai prénom sur l’appellation de « Grenouille », qui ne te convient pas. C’est trop vague.

— Ma chère Grenouille, sachez que … Appelez une personne par ce nom n’est pas très conventionnel ! Pour ma part, je m’appelle Hime. Je suppose qu’après ça, vous devez, à votre tour, me donner votre prénom, n’est-ce pas ?

N’est-elle pas embêtante. ~ M’enfin, au moins, tu as jeté la première pierre dans la mare et tu espères que ce ne sera pas un gros flop. Cela te dérangerait au plus haut point, étant donné que tu mises gros sur cette rencontre. Et puis hey. Il y a tout de même un restaurant à la clé, tu ne peux pas refuser et perdre ça maintenant ! Bon, il faut tout de même y aller doucement, ne pas le traîner dans un vilain restaurant de luxe où les prix sont à mourir sur place. Tu sais qu’il faut être gentille avec les visiteurs.

Ou pas …

— Pour ce qui est du restaurant, j’en connais beaucoup, et il y en a pour tous les goûts. Cela ne dépend que de vous, ma chère Grenouille.

Quoique. Puisque finalement, celle qui décide, c’est toi. Tu es une reine. Une sacrée guide ! Mais comme tous les guides touristiques, ton but premier est de lui montrer toute la beauté de Konoha, pas ses défauts ! Alors tu ranges les baraques à sushi, les gentils donneurs de barbe-à-papa – ce sont des pédophiles, mais c’est un secret – et tout ce qui ressemble à ça.

Ranger délibérément tous les endroits comme « Les Nouilles d’Ichiraku », et tout ce qui ressemble à un fast-food. Faire en sorte que cet homme soit bien, et qu’il ne paye pas trop cher. C’est un sacré casse-tête pour toi, hein ? Toi qui n’en as rien à faire des baraques coûteuses, et de toutes ces choses-là, vu que tu ne te prends jamais le chou pour choisir où tu mangeras. Toujours le même endroit, jamais le même menu. Emmener un homme que tu ne connais pas dans un lieu aussi banal, par contre, n’est absolument pas une bonne idée.

Sortir de tes habitudes, de ton petit train-train, tout transformer. Ç’a l’air dur, dit comme ça, mais ça ne l’est pas. Il suffit juste de réfléchir. Faire travailler ton cerveau. Aussi fort et vite que possible. Pour trouver rapidement, ou du moins, pendant qu’il s’affaire à chercher ce qu’il attend.

Tu lui adresses un gentil sourire, avant de reprendre, histoire de le guider un peu.

— Un restaurant pas cher, un restaurant chic et coté, un restaurant où l’on se sent bien … J’en ai pour tous les goûts, cela dépend seulement de ce que vous voulez, finalement.

Vouloir. Désirer. Ah, si le monde tenait à des souhaits, ce serait merveilleux. Ton univers en deviendrait différent tout de suite. Quoique. Il n’aurait jamais été tel quel, finalement, si tu l’avais maîtrisé. Si tu avais tout décidé, ce serait tellement plus beau. Tellement plus vivable. Mais ! Tu n’as pas le temps de t’appitoyer.

Well. Il faut trouver un endroit cool, maintenant. Un endroit qui lui plairait, et qui ne lui trouerait pas trop son porte-feuille. Tu tournes la tête à droite, à gauche. Tu regardes un peu partout ce qui t’entoure. Et là, tu croises le pire du pire. Ce qui te gênera toute ta vie plus que n’importe quoi. Ce qui te rendra folle un jour. Tes joues deviennent absolument pivoines, et tu détournes le regard.

X. Oui, dit comme ça, ç’a l’air de rien, mais ce X, ce putain de X, t’a marquée toute ta vie. Le magasin au nom le plus simple et le plus idiot du monde, qui finalement, appartient à un type qui n’a pas toute sa tête. Ce qu’il désire, ce qu’il attend du monde ? La servitude. Et pour ça, il les fait boire comme des trous. Il les rend complètement ivres, jusqu’à les virer pour qu’il reviennent le lendemain. Tu te demandes s’il n’y a pas de la drogue dans leurs verres pour qu’ils l’aiment autant. La dernière fois que tu t’y es rendue, un homme t’a caressé la cuisse. Depuis, ta présence y est proscrite.

Y a pas à dire, tu fais parfois vraiment peur Hime. Vraiment, vraiment très peur. Mais bon, tu oublies tout ça, tu te dis que cette fois, tu es prête à te battre, à prendre les armes pour en faire de véritables pièces à conviction pour le meurtre que tu vas perpétrer.

Zut aux peurs, zut aux contraintes. Tu plonges, tu n’as plus peur. Plus peur de rien. En fait, si, tu trembles comme une feuille à l’intérieur, comme si tu allais défaillir d’un moment à l’autre. Comme si tu allais mourir. Mourir ?! Mais non. Tu es forte, toi. Une vraie battante. Une vraie chiffe molle qui devient un monstre. T’en fais pas, va. T’y arriveras.

— Alors, ma chère Grenouille, vous êtes-vous décidé ? Je peux vraiment vous emmener n’importe où, ce n’est absolument pas un problème !

La jeune femme ne semblait pas vouloir accorder de crédit à un étranger, c'était tout à son honneur, après tout, la majorité des gens auraient réagi pareil. Même si dans mon cas, les paroles que j'avais dîtes étaient réellement ce qu'elle était. Je souhaitais me restaurer et en contre-partie je lui offrais le repas. C'était plutôt charitable de ma part, surtout quand on sait comment il m'arrive de pinailler sur des dépenses pouvant être évitées. Mais là j'étais en vacance et il me semblait normal de dilapider mes économies qui se révélaient être vraiment conséquentes. Elle me demandait mon prénom, bien entendu, toujours une réaction typique du commun des mortels, cela ne me surprenait pas. Qui ferait confiance à un homme nommé « la grenouille » sérieusement ? Ceci dit le Hokage avait bien comme surnom « le renard » d'après le jeune homme que j'avais rencontré il y a peu à l'arène de Konoha. Bien si elle souhaitait que je lui dévoile un peu plus de ma personne, je n'avais rien contre, j'évitais cependant de dire mon nom de famille dans le cas où je la recroisais plus tard.


« La grenouille est la manière dont me nomme la plupart de mes collègues mais si vous insistez... Je me nomme Azar. Chûnin du villages des nuages, enchanté de faire votre connaissance, demoiselle. »


J'étais quelqu'un de particulièrement civilisé, surtout lorsque j'étais face à une femme. Comme tous les hommes, elles pouvaient parfois s'avérer être mon point faible même si je savais prendre un point de vue externe si nécessaire et de ce fait, j'étais capable de neutraliser quelqu'un de nocif pour les intérêts de mon village. Enfin ne parlons pas de malheur après tout comme je venais de dire intérieurement tout à l'heure, je suis en vacances ! La jeune femme continua en annonçant qu'elle connaissait beaucoup d'adresses et que cela dépendait de mes choix. Le problème c'est que sans aucune suggestion de sa part, je ne savais vraiment pas m'aiguiller, c'est comme demander à un touriste de se diriger sans savoir ce qu'il cherche, c'était complètement illogique. Heureusement pour moi, elle rectifia le tir un peu après en m'indiquant une information supplémentaire. La gamme de prix. Je trouvais cela un peu vulgaire, à croire qu'elle mesurait mes moyens financiers et savoir quel montant elle allait y gagner. Si nous avions été à Kumo, je me serais sans doute vexer avant de partir précipitamment mais ici j'étais perdu sans guilde donc bon. Elle renchérit encore un peu plus en me pressant pour ma décision. Je ne pus m'empêcher de ce fait de lui faire la remarque suivante.


« Enfaîte, plus que le niveau de classe social correspondant à chacune de vos propositions, j'aurais bien aimé être renseigné sur les spécialités. Ceci dit, je vous propose de vous rendre dans ce restaurant chic et côté que vous avez mentionné, j'ai assez de ressources pour nous deux, j'imagine. »


Il est vrai qu'au vue de mes économies je possédais un véritable petit pactole et rien que ce que j'avais sur moi me permettait de me nourrir dans le type de restaurant évoqué au moins une dizaine de fois sans sourcillé donc je ne voyais vraiment aucun problème à m'y rendre. Nous nous mettions donc en marche vers ce préparateur de victuailles et tout en nous déplaçant je m'exclamais à l'intention de la femme qui m'accompagnait :


« Je m'excuse par avance d'être un peu abrupt, mais seriez-vous une ninja à tout hasard ? Je ne vois pas de bandeau, mais j'ai la sensation que vous êtes du métier ! »


Là c'était l'instant de vérité pour voir si elle était cruche et si elle était ce que je pensais qu'elle soit au vue de ses mains assez travaillées. Elle pourrait tout aussi bien être une artisane, mais l'intuition me disait que non. De plus son regard provocateur lors de notre premier échange n'était pas celui qu'une civile ferait à un étranger. Enfin, je verrais bien au moment de sa réaction. Ah et pour la vérification afin de savoir s'il s'agit d'une cruche ou non, eh bien c'est tout simplement de voir si elle allait sortir la vanne tant attendue ou pas.

Azar. Un prénom simple, qui ne te sortira pas de l’esprit en plein milieu d’une conversation. C’est déjà pas mal. Au moins tu n’auras pas à chercher ta route et à retracer tout le chemin pour retrouver ce prénom. Il restera, ce qui te donne un avantage. Quatre petites lettres. Juste quatre petites lettres. Il ne te semble pas spécialement méchant, ni même présent ici pour causer du tort à Konoha. Ça aussi, c’est un bon point. Pour lui, tout comme pour toi. Tu as beau faire des efforts, tu ne te sens pas encore prête à te heurter à quelqu’un de civilisé. Les brutes assoiffées de sexe, pourquoi pas, mais pas lui. Étrangement, il a l’air assez sympathique. Tu hausses les épaules et hoches la tête. La réponse te convient, il n’est nul besoin de chercher à en savoir davantage.

Tu l’écoutes un peu plus, laissant l’esquisse d’un sourire naître sur tes lèvres. Ah, ces histoires de classe sociale … C’est vrai que tu ne t’es pas montrée très polie sur ce point, et que tu aurais pu t’y prendre autrement. Tu notes ça sur la liste des éléments à corriger. Ne pas attaquer les visiteurs sur le terrain de l’argent, ça peut les mettre mal à l’aise. Et puis, merde, c’est un voyageur, qui ne connaît pas ce que l’on mange de si bon à Konoha, alors lui parler des prix et uniquement des prix … N’oublie pas, Hime, c’est un Kumojin, pas un Konohajin, il n’a pas ton expérience des restaurants de ce village. N’oublie pas. Tu soupires, et finis par acquiescer.

— Pardon, je ne croise généralement pas d’inconnus, alors j’oublie toujours que mes connaissances à propos de la Konoha ne sont pas partagées … Désolée. En tous les cas, ils proposent un peu de tout, là-bas, alors vous serez sûrement satisfait !

C’est embarrassant. Tu souris, en gardant tes pensées pour toi. Eh ouais, tu as coulé. Cette fois, il faut que tu te rattrapes, autrement il va te voir assez bizarrement, et ce n’est pas très agréable. Surtout quand tu fais le maximum d’efforts pour ne pas lui sauter à la gorge et lui trancher la jugulaire, haha. Que de brutalité, que de violence, pour une femme telle que toi ! Il faut admettre que ce n’est pas un détail plaisant à propos d’une personne … Mais comme tu te contiens, il ne devrait pas le voir. Tu forces un peu plus sur toi-même pour maintenir ton self-control et tu avances, en route vers ce restaurant côté et chic, qui propose tant de délices pour les papilles.

En chemin, le jeune homme se lance sur un sujet qui ne te surprend pas. La seule chose assez amusante, c’est qu’il t’ait flairée de cette manière. Il se hasarde sur un sujet qu’il semble bien connaître, et c’est à la fois dérangeant, et fascinant. Être aussi lisible qu’un livre écrit en gros caractères te gêne, mais savoir que tu n’auras pas tout à dire et que ce type est capable de deviner deux-trois choses par lui-même promet. Tu regardes alors le verre à moitié plein, et tu te dis que ça ira, oui, ça ira.

— Je dois avouer que vous avez l’œil ! Vous visez juste, je suis effectivement une kunoichi.

Tu lui souris, avant de t’arrêter face à une grande enseigne au design épuré, à l’enseigne aux grandes lettres qui n’a pourtant rien de choquant. Tu tends le bras, comme invitation à entrer dans ce fameux restaurant, qui est un véritable palais de la gastronomie. Tu sens les effluves délicieuses d’ici.

— Nous y sommes. Après vous, bien sûr !

Les joies de la politesse. Ça ne tue personne, ça reste juste … Extrêmement conventionnel. Mais bon. Pour l’instant, ça te permet de garder les pieds bien ancrés sur la terre ferme, et ce n’est pas plus mal. Azar entre dans le restaurant, et tu le suis. Directement, un serveur, extrêmement élégant, vient vous accueillir pour vous mener à une table pour deux, dans un coin tranquille. Tu hoches la tête en guise de remerciement, le gratifiant d’un joli sourire, avant de prendre place. Tes yeux se baladent un peu partout, à la recherche de tous ces détails qui illuminent toujours tes prunelles. C’est magnifique. Et en plus, ça sent diablement bon. Mais ! Ce n’est pas le moment de baver sur la décoration, il faut rester concentrée.

— Mmh … Pardonnez mon indiscrétion, mais pourquoi vous trouvez-vous actuellement à Konoha ?

Comment relancer une conversation sans être trop brusque. Tu fais des progrès, Hime. C’est bien !

La jeune femme se confondait en excuses devant moi, ce n'était pas réellement important au final, un simple rire aurait suffit je n'en demandais pas temps, surtout au vue des explications qui avaient vite fait de la passer à mes yeux pour une gentille fille mais un peu cruche. Enfin, comme je n'aimais pas réellement juger un livre à sa couverture, je ne me faisais pas d'à priori et je vérifierais lors du repas si elle était qualifiable de gourde ou non. Quant à ses paroles je me contentais de lui répondre avec un simple sourire.


« Ne vous excusez pas ! »


Pendant le trajet avec mon interrogation lui demandant si elle était kunoichi ou non, je fis visiblement mouche puisqu'elle me répondit par l'affirmative, j'aimais bien avoir raison quand je me posais une question, c'était mon petit défaut, être satisfait de moi lorsque j'avais juste. Enfin pour le moment je ne répondais rien, j'allais en garder un peu pour le repas, après tout quelque chose me disait que ça allait être d'une longueur sans équivoque. Lorsque nous arrivâmes, elle me tint la porte afin que je puisse entré, j'ironisais en affirmant la chose suivante :


« Les invités et les dames d'abord, c'est vrai que dans notre cas, cela rend la chose délicate ! »


Malgré tout j'acceptais donc volontiers le signe de politesse offert si gracieusement par mon exquise invitée du jour et je pénétrai donc dans l'établissement suivi de près par cette dernière. Un hôte d'une remarquable élégance vint à notre encontre afin de nous diriger vers une table précise. La table était située vers l'arrière du restaurant et la baie vitrée donnait sur la rivière parcourant Konoha. La nappe était en tissu brodé et les serviettes de tables étaient en satin, autant dire que pour du jetable ça devait douillé un maximum. Le serveur nous apporta rapidement les cartes avant de nous laisser un peu plus d'intimité pour choisir le menu. J'aimais bien les serveurs qui savaient ne pas se faire trop imposant même si je n'avais rien contre des petites piques d'humour de temps à autre. Voilà que Hime coupa net le blanc qui s'était installé en me demandant les raisons de ma venue à Konoha. Je m'empressais donc de répondre à ses paroles.


« Cesse de t'excuser tous le temps, si je t'invite à manger, tu te doutes bien que je m'attends à ce que tu me poses des questions, haha ! Pour te répondre, je suis ici car il y a de grandes chances qu'une annonce officielle soit faîte concernant une alliance entre le village des nuages et celui du feu. Je suis ici pour favorisé les pactes entre nos pays. »


Enfin du moins c'était la théorie, en pratique, c'était surtout pour prendre du bon temps et me reposer dans un environnement inconnu où je suis bien loin du stress quotidien et des missions confiées pendant les jours de repos parce que soi disant « il n'y a pas d'effectif disponible » ! Là au moins je passe de vrai vacances, c'est plutôt sympathique. Je prenais la carte et je parcourais les différentes lignes tous en me rendant compte à quel point ça allait douillé. Heureusement même si elle prenait le menu le plus cher de la carte, j'avais largement de quoi payé. Il était temps pour moi aussi de poser des questions j'imagine. Je lançais donc dans la joie et la bonne humeur les paroles suivantes :


« Alors dis-moi tout, quel âge as-tu et depuis combien de temps as-tu embrassé la carrière ? Es-tu fière de faire ce que tu fais ? Que penses-tu du Hokage et enfin quelle est ton avis sur la géopolitique du village. Non la dernière c'est une blague, mais tu peux répondre quand même si tu t'en sens l'envie ! »

Bienvenue dans le restaurant le plus cher du monde ! Bon. Peut-être pas le plus cher, mais un des plus luxueux qui existe. Tu avais presque oublié à quel point manger ici fait mal au porte-monnaie. En fait, c’est sûrement pour ça que tu n’y mettais plus les pieds jusqu’à aujourd’hui. Mais le jeune homme face à toi en a décidé ainsi, et il ne semble pas hésitant quant au prix à mettre. Peut-être que ses poches sont pleines à craquer d’argent ? Et que dépenser autant dans un seul repas, et surtout avec une inconnue, ne le dérange pas ? Il est bien généreux. Très très généreux. C’en devient presque déroutant. Néanmoins, tu t’es promis de ne pas faire voler la table au travers du restaurant, et de ne pas être vilaine. Tu dois garder ton calme. Rester la plus zen possible. Pour ne pas faiblir. Ne jamais faiblir. Surtout que … Bah eh. Tu ne peux pas renvoyer quelqu’un qui se trouve à Konoha pour une alliance ! Ça te met encore un peu plus de pression sur les épaules, et te contraint à ne pas lever la patte. Tu dois être gentille, bien élevée. Et parler. Parler longuement. Répondre aux questions. Être courtoise, agréable. Pas difficile à vivre. Tu ne dois pas non plus céder à ta bipolarité. Mais malgré tout ça, tu acceptes le challenge. Ce sera un grand pas pour toi. Un très grand pas.

— Oh, je vois ! Ce doit être une fierté d’être envoyé pour un tel objectif. C’est remarquable ! J’espère que ce sera possible, étant donné que ce sera profitable à tous.

Un espoir de paix. C’est un peu ce qu’il représente, en un sens. Certes, une paix qui s’avérera frêle face à la guerre qui fait rage presque partout, mais cela garantit une chance d’avoir un équilibre, et un partenaire. À deux, on est indéniablement plus fort, à moins de se lancer des bâtons en plein champ de bataille. Ça ne peut qu’être une bonne idée, vraiment. Tu lui souris, avant de le lâcher des yeux pour regarder la carte. C’est vraiment, vraiment très cher. Tu te demandes même si les prix n’ont pas augmenté depuis ton dernier passage. Cependant, tous les plats proposés te mettent l’eau à la bouche. Les intitulés charment les yeux, et chatouillent les papilles rien que par les images qu’ils renvoient. C’est un délice pour l’imagination. Cher, mais appétissant. Au moins, ils se rattrapent.

Puis, tu es contrainte à relever les yeux. Il parle. Te pose des questions. Beaucoup de questions. Il te demande, d’une certaine manière, de t’ouvrir à lui. De lui raconter qui tu es. Avec des questions qui ne sont pas trop personnelles, certes, mais voilà. Après ça, il en saura un peu plus. C’est assez gênant, d’une part. Mais comment lui dire non ? Comment te retirer et partir en courant ? Allez, Hime ! Du nerf ! Tu ne dois pas te laisser abattre. Jamais ! Tu es plus forte que ta terreur. Ou presque.

— Alors … J’ai 19 ans ! Quant à ma carrière ninja, disons que je ne suis qu’une moitié de kunoichi. En clair, je suis surtout médecin, et j’étudie depuis deux ans. Récemment, ils m’ont affiliée à un médecin plus compétent, pour booster les exercices. Je suis heureuse d’être ce que je suis, et de faire ce que je fais. Être médecin est un rôle qui peut avoir beaucoup d’importance, sur le terrain.

Fière de ce que tu es, hein. Seulement à moitié. Tu restes quand même monstrueuse pour toi-même. Mais bon, ceci n’est qu’un détail. Tu réfléchis un instant, et reprends.

— Le Hokage … Disons que je ne m’y intéresse pas plus que ça et, surtout, je ne le connais pas vraiment. Il est Hokage, une tête de plus sous le grand chapeau du pouvoir, c’est tout. Je sais qu’il fait du bon travail, c’est tout ce qui compte. Par contre, la géopolitique, euh … Ce n’est pas vraiment mon domaine !

Un petit sourire gêné naît sur tes lèvres. Tu ne t’excuses pas, pour une fois. Tu restes … presque naturelle. Faussement naturelle. Tu es tracassée mais ne le montres pas. Tu restes la plus sereine possible.

— Et toi ! Quel âge as-tu ? Depuis quand es-tu shinobi ? Mais surtout, peux-tu me parler de Kumo ? M’en dire un peu plus ? Parce que, vois-tu, je n’y suis jamais allée, et ça reste plutôt intriguant, pour une casanière comme moi !

S’intéresser, s’intéresser, s’intéresser. Tu ne trouves pas ça trop difficile ? Allez, courage ! Tu vas y arriver.

Une fierté d'être envoyé ici afin d'accomplir un objectif pour la paix ? Oui en somme c'est le cas. Mais l'importance de prendre des vacances l'était bien plus. Après tout de nombreux évènements s'étaient déroulés. La rencontre avec l'équipe Sunajin dans les forêts de Ta. Le combat avec cette dernière, la rencontre avec le Kazekage et l'argumentation qui s'en suivit et surtout, la mort d'Ao Kuroi qui avait marqué mon esprit au fer rouge. Je pense qu'aucune personne ne peut se douter de la sensation que l'on éprouve lorsque que l'on tue quelqu'un qu'on ne souhaitait pas voir mourir, cette sensation d'acte manqué et de tristesse mêlée à une remise en question de sa personne. Oui en effet j'étais heureux d'être ici.

Je continuais d'écouté la jeune femme lorsqu'elle déclara avoir dix neuf ans et être une médecin dans l'armée de Konoha. C'était déjà la deuxième que j'avais rencontré, il s'agissait là d'une information intéressante encore une fois. Elle me parla ensuite du Hokage, m'expliquant qu'elle ne s'attardait pas à essayer d'en apprendre plus sur le chef de son village. Je trouvais cela dommage car c'est en apprenant sur le chef, qu'on peut apprendre plus sur son village, du moins c'était mon point de vue sur la question. Enfin, la jeune femme me retourna les questions posées précédemment à savoir mon âge et depuis combien de temps j'étais shinobi et aussi de lui parler du village de la foudre. Je pris un instant afin de rassembler mes pensées avant de répondre.


« J'ai vingt-quatre ans et je suis shinobi depuis mon enfance, étant membre d'une grande famille de ninja. Quant à Kumo c'est un village majestueux où les montagnes touchent les nuages. Il y fait un peu frais puisqu'il est situé en montagne et si je devais le décrire je dirais que le jaune prédomine un peu partout. Comme si on avait voulu représenté la couleur de la foudre un peu partout. Nous sommes aussi le seul village à avoir une académie pour aspirant ninja. Sans doutes que les trois autres grands villages suivront cette démarche à l'avenir quand ils verront l'importance de former les jeunes. »


Juste au moment de commander, un homme regarda dans la vitre avant de se précipiter dans le restaurant en m'appelant par mon titre enfin le titre que je m'étais prétendument donné.


« Vous êtes l'émissaire de Kumo ? Une lettre pour vous ! »


Je parcourais la lettre de mes yeux avant de m'exclamer vers la jeune femme.


« Désolé je vais devoir écourté notre repas je suis attendu ailleurs, ne vous inquiétez pas, je vous laisse l'argent pour deux repas entier, au cas où vous auriez un gros appétit, dans le cas contraire, gardez la monnaie, ce fut un réel plaisir de vous rencontrer. »


Après ces quelques mots je disparu dans un éclair de fumée, Shunshin no jutsu. Mais je n'avais toujours pas mangé.

Citation :

Fin du rp pour moi [Je vais changer de perso]