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 02 - Smokin' Weed Every Day [Hime]

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Akuzu Dante
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Message(#) Sujet: 02 - Smokin' Weed Every Day [Hime] 02 - Smokin' Weed Every Day [Hime] EmptyJeu 28 Mar 2013 - 19:49



    Aujourd'hui, je commence la clope.
    C'est décidé, c'est mûrement réfléchit. Sans mon masque, ce sera la cigarette qui sera ma marque de fabrique ! Qui est-il ? L'homme au masque, l'homme à la cigarette, une blonde, de préférence.

    Et puis non, pas la cigarette. C'est devenu trop commun. Pourquoi pas du cannabis ? Je deviendrai l'homme au pétard. Avec un peu de chance je trouverai même quelqu'un capable de me confectionner un système pour mon masque, ensuite je place ma conso dedans et je peux tirer autant que je veux, gardant même la fumée pour qu'elle me monte à la tête et qu'elle la fasse tourner. Aquarium. Il fallait trouver la plante, ou quelqu'un en vendant dans la forme que je désirais. Les marchés de Hi no Kuni possédait ce genre de marchand. Un mec bien.

    Je n'avais jamais fumé de cannabis de ma vie. Si mes parents l'apprenaient, je prendrai sûrement la plus grosse raclée possible. Et plus je me disais que c'était dangereux, plus j'avais envie d'essayer. Une force invisible, celle du défi ?, me poussait inexorablement vers la beuh. J'avais envie de danger, j'avais envie de foutre la merde, de défier les lois et de dire merde au monde entier. Mais où fumer ? Et quand ? De plus, elle n'est disponible qu'ici, à Hi no Kuni. C'est à dire que dès lors que je passerai les frontières, impossible de m'en procurer. Et si maman tombait dessus un jour en fouillant mes affaires ? Quelle affaire.

    Si ça s'trouve, j'vais même pas aimer. Tu sais, y'a vraiment des gens qui raisonnent comme moi. Ils n'ont pas le recul de se le dire, mais ils ne sont que des pantins, des pauvres marionnettes d'une adolescence qu'ils cherchent à affirmer. Je veux fumer pour me donner un genre, pour pouvoir me rapprocher de certaines filles, pour pouvoir m'intégrer et les draguer plus facilement. Et je le sais. Eux, ils ne savent même pas pourquoi, ils rient quand tu leur pose la question. Ils n'ont pas de recul, pas de cerveau. Ils sont incapable de porter un jugement sur eux-mêmes et sur la futilité de la chose. Ce sont des épaves, des pauvres merdes qui finiront par dire à leurs enfants de pas faire les mêmes erreurs et qui à 40 ans n'auront toujours pas compris quelle est la vraie erreur. Risible.

    Me voilà déjà face à un marchand, amigo. Un cousin m'a un peu briefé sur la manière d'obtenir le précieux sésame. Il suffisait de demander un peu d'romarin, une once d'pissenlit et de dire qu'on aimerait bien voler tels des oiseaux, parfois. Ensuite, il fallait préciser la quantité voulue. Pour la déterminer, c'était assez simple puisqu'il suffisait de dire clairement combien vous avez dans votre porte-monnaie. Les fleurs vous sont donnés, et dans le pot, sous la terre, voici votre commande. Il me donnait aussi une clope que je mettais au-dessus de l'oreille.

    Je m'écarte du marché. Jamais, je n'ai roulé un joint. Et en plus, j'ai oublié de chopper une cigarette, parce qu'on ne met pas que de la drogue dans la feuille. J'avais les boulettes dans la main, et je ne pouvais pas revenir sur mes pas. J'étais pourtant sûr qu'il m'avait donné une cigarette, mais impossible de mettre la main dessus. Juste là, je voyais une jeune femme, seule. Peut-être avait-elle ce que je cherchais ?
    Je m'approchais donc.

    " Hey Biouty (Beauty), t'aurai pas une cigarette. J'étais en train de rouler et j'ai perdu la mienne. Si tu veux j'te faire tirer sur mon joint en compensation ! "

    Putain, elle me regarde bizarre. Les mecs, j'espère que c'est pas une flic.
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Amasa Hime
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Message(#) Sujet: Re: 02 - Smokin' Weed Every Day [Hime] 02 - Smokin' Weed Every Day [Hime] EmptyVen 29 Mar 2013 - 18:07

Les marchés sont toujours bondés de monde. Tu détestes ça, surtout que maman te traîne souvent sur des stands bizarres avec des vendeurs qui lancent des regards déplaisants. T’as envie de leur foutre la tête dans la marchandise, mais tu ne peux rien faire, parce qu’elle se tue à te dire qu’ils sont gentils et qu’ils ne font que leur travail. M’ouais. T’aimerais lui faire comprendre qu’elle se trompe, mais elle va encore te dire que tu as tort, qu’ils ne sont pas méchants. Mais ils le sont tous ! Ça t’énerve tellement que tu finis par lui dire que vous vous retrouverez après. Et puis, vu la liste de courses, ton aide ne lui sera pas bien utile. Maman sait encore se débrouiller toute seule. Enfin, tu l’espères.

Après t’être écartée, tu furettes joyeusement dans le marché, jetant un œil à droite, à gauche. Il y a deux trois choses intéressantes, comme quoi tout n’est pas inutile ici. Tu vois quelques livres sur l’art de la médecine, des outils en plastique. Ça te fait sourire. Ah, que d’innocence. Si seulement ça ne tenait qu’à ça. Ce serait beaucoup plus simple. Mais tellement moins amusant, aussi. Tu passes ton chemin, continuant ta petite balade. Au loin, tu vois un vendeur de plantes aromatiques. Tu t’approches et humes le parfum de l’herbe. Y a quelque chose qui cloche. Et pourquoi y a ce type bizarre à côté de toi ? Bouarf. Tant pis. Toute façon, des mecs louches dans un endroit louche, qui parlent à d’autres gens encore plus louches, bein … pour toi, ça n’a plus rien de louche. C’est juste banal. C’est triste à dire, mais c’est comme ça.

Tu finis par laisser tomber, et tu avances quand quelque chose rebondit sur ton nez. Ç’a une odeur désagréable, ça aussi. Mais c’est pas pareil que les herbes. Tu baisses la tête, avant de voir un truc cylindrique. Tu le ramasses. Une cigarette. Magnifique. Et ça tombe d’où, ça ? Tu lèves les prunelles et vois le type croisé précédemment. Bah c’est bien ta veine, tiens. Tu fais comment maintenant ? Tu lui parles ? Quelle blague. Tu es incapable d’adresser la parole à un sombre inconnu. Surtout qu’il s’agit d’un homme et que tu es dans un terrain inconnu. Tu viens souvent, certes, mais tout change tout le temps. Alors tu ne t’y fais jamais. Bon, tant pis. Tu fais comme si tu n’en savais rien et tu passes ton chemin, avant de contourner le bonhomme pour aller plus loin.

Sauf que. Quand tu te crois libre, tu te retrouves finalement face à lui. Il t’aborde, en te parlant un peu bizarrement. Un énergumène un peu bizarre. Pas étonnant qu’il papotait avec l’autre herboriste. Ça ne te surprend plus du tout, maintenant. Tu sors la cigarette de ta poche et tu la regardes longuement, avant de poser tes prunelles sur l’inconnu.
    — Vous l’avez fait tomber. Sur mon nez. Enfin je crois que c’est vous. Tenez, j’en ai pas besoin.

Après tout, tu ne fumes pas. Toutes ces conneries ne t’intéressent pas. Même le joint qu’il t’a proposé. Tu n’en veux pas. Tu ne sais pas ce que c’est, puisque personne ne t’en a jamais parlé, mais tu te doutes qu’il n’y a rien de licite là-dedans, vu la puanteur qui se trouve dans sa main. Il te propose de tirer sur … ça ? Quelle horreur. Tes tripes vont se tordre dans tous les sens si tu fais ça. Tu le sais et, quand bien même tu te forcerais, ce serait pire. Et même si tu ne connais pas les effets de ce … truc, tu hésites beaucoup.
    — Eum … Non merci pour le reste, j’m’en passerais.

Tu quittes sa main du regard, t’intéressant à … lui. Il est bizarre. Tu ne l’as jamais vu ici. Tu ne sais pas qui il est. Bon, tu vois à peu près pour quelle raison il se trouve dans ce marché, à ce moment précis, mais bon.
    — Par contre …

Et là bam. Tu bloques. Ta bipolarité reprend le pas sur ta conscience et l’écrase. Tes instincts deviennent plus forts que le reste.
    — Ouais, finalement j’veux bien. Ç’a l’air marrant.

Tu risques d’être grillée. Mais c’est pas grave, va. C’est pas grave du tout.
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Akuzu Dante
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Message(#) Sujet: Re: 02 - Smokin' Weed Every Day [Hime] 02 - Smokin' Weed Every Day [Hime] EmptyVen 29 Mar 2013 - 19:16

    J'ai pu finir de rouler. Ce n'est pas joli, le pétard fait la gueule, j'aurai pu mieux tasser le tout, mais au moins, le résultat et là, et la jeune fille m'a filé une clope. Je lui ai fais tombé dessus apparemment. Je m'en souviens même plus. Je mets le pétard dans ma bouche, et j'allume plusieurs fois le bout avec un briquet. Quand la drogue commence à se consumer, je tire une première bouffée, une longue bouffée.



    C'est fort, très fort et je me retiens de tousser pour ne pas me ridiculiser devant la jeune fille. Elle n'a pas envie d'essayer, selon ses propres dires. Je retire une seconde fois, très fort, pour que le toussotement passe plus facilement, tout en ajoutant un petit " oh c'est d'la forte celle-ci ! " pour me donner une allure de connaisseur. C'est dégueulasse. Je comprends pas pourquoi les gens fument ça. J'ai un sale goût dans la bouche. Pourtant, j'ai entendu de nombreuses choses à propos de cette herbe. Il faut que j'aille au bout, que je m'assure qu'il n'y a pas de doute à avoir quant à l'inutilité de cette chose.

    La jeune fille commence à m'dire un truc. J'avais pas percuté qu'elle était mignonne, et j'le remarque un peu mieux. Sauf qu'elle se coupe d'elle-même, avant de se raviser et de se laisser aller au plaisir du pétard. Finalement, elle s'est décidée à goûter. Soufflant la fumée qui reste dans ma bouche, je lui tends le joint. Come on baby, you only live once.

    L'expression YOLO est lâché, la première fois de tout les temps, ce jour-là.

    " Tu voulais me dire quelque chose de spécial ? T'as commencé en m'disant par contre et ensuite tu m'as demandé de te laisser tirer. Y'a un lézard ? T'es pas une flic par hasard hein ? "

    Non, définitivement, elle ne pouvait pas être de la police. Sinon elle m'aurait déjà arrêté. Quoiqu'ils sont humains, eux aussi, alors ils ont leurs vices, ils ne peuvent représenter la justice parfaitement. Si ça se trouve elle est pas en service et elle se laisse aller au plaisir de ce qu'elle est censé chasser. Après tout, il faut connaître son ennemi aussi bien que soi même pour s'assurer la victoire.

    Comme j'vous l'ai déjà dis, elle est vraiment pas mal. J'en ferai bien mon 4h. Il suffisait que la douce fumée et les substances contenues dans cette plante fassent leurs effets, et doucement, la garde se baisserait. Tour à tour, nous tirions sur ce joint, mal roulé. Si bien que je fus bientôt obligé d'en rouler un second. J'avais trouvé le premier trop fort. C'est vrai, je n'étais pas un vétéran, mais en toute logique, augmenter la quantité de tabac et diminuer celle de cannabis rendrait le tout plus doux, non ? Et puis, on se cherche toujours les premières fois. Trouver le bon dosage est compliqué, ça prend du temps et de la pratique.
    Me voilà donc en train de rouler le second joint. Et j'en veux plus. C'est vrai que celui-là était fort, mais j'ai envie de me défoncer, rapidement. Très rapidement. Au milieu du processus, me voilà à augmenter l'herbe et le pétard devient alors assez imposant. Heureusement, rien ne déborde et il semble tenir. Le coup de langue, j'ai toujours rêvé de faire ça, est parfait, et voilà le tout qui tient, voilà ma fusée pour l'espace.

    " On devrait pas rester ici, si mes parents me choppent avec ça, je suis un homme mort. J'te suis, tu dois bien savoir où on peut être à l'abri des regards indiscret! Oh et moi, c'est Dante, du clan Akuzu, enchanté! "

    Il y avait plusieurs niveaux de lectures à ma demande. C'est vrai qu'en priorité, il me fallait un endroit où fumer en sécurité. Mais en plus, je pourrai contempler son arrière train, et si tout se passait pour le mieux du mieux, cet endroit verrait une autre de mes premières fois. J'ai un peu trop cette habitude de m'emporter dans des histoires, pour finir déçu lorsqu'on se quitte sur un bisou sur la joue.
    T'as juste à profiter bordel de merde. Mec, profite, fume cette merde, détends toi, et en plus t'as quelqu'un avec qui partager. Ne fous pas tout en l'air.

    " L'odeur de ce machin est horrible bordel. Alors, Madame, qu'est que t'en dis ? J'ai aussi un peu d'alcool, dans ma gourde. Enfin, un peu, genre, un litron quoi."

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Amasa Hime
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Message(#) Sujet: Re: 02 - Smokin' Weed Every Day [Hime] 02 - Smokin' Weed Every Day [Hime] EmptySam 30 Mar 2013 - 17:25

Tu es tourmentée. Tu ne sais plus quoi dire, quoi faire. D’un côté, ton esprit te dit de jouer avec cette substance étrange ; de l’autre, ta raison et ta bonne conscience te dictent de partir en courant. Du coup, tu te perds dans des songes emmêlés, avant de totalement plonger. Le plus fort des deux gagne. Malheureusement, ce n’est peut-être pas le meilleur. Finalement, tu te laisses porter. Après tout, deux lattes sur un joint, ça ne te tuera pas, n’est-ce pas ? En réalité, tu ne sais absolument pas dans quel état tu seras après ça, mais, pour une fois, tu t’en contrefiches. Tu suis le rythme et ne cherches pas à comprendre.
La remarque du jeune homme te fait plutôt marrer. Toi, une représentante de l’ordre ? Quelle énorme blague. Tu es terrifiée par le sexe opposé, alors te jeter dans ce genre d’aventures, où tu dois te heurter directement à eux ? Hahahaha ! Ça te fait doucement rire, mais tu te contentes de lui montrer sa bêtise avec un sourire narquois.
    — Rien à voir. Je suis juste une apprentie médecin.

L’odeur immonde du pétard t’est montée jusqu’aux narines. Tu ressens une violente envie de vomir. Le contenu de ton petit-déjeuner traverse rapidement ton œsophage et redescend, faisant plusieurs yoyos, pour finir par se calmer définitivement. Aaah, t’as bien failli rendre les délicieux petits beignets de ce matin. Toute cette crème fouettée par terre. Brr, ça t’en fait frissonner. Quelle sensation désagréable. Mais ça s’en va, et tu finis par tirer sur le joint. Tu tousses sur la première taffe, sentant ce goût ignoble qui traverse ta gorge. C’est dégueulasse, c’est dégueulasse. Tu as envie de recracher, de pourrir le marché de salive pour que ça s’en aille. Mais tu sais que quoi que tu fasses, ça restera.
Alors tu prends une nouvelle bouffée, beaucoup plus longue. Tu t’étouffes à nouveau, mais ton monde s’adoucit. C’est moins compliqué, c’est plus rose. Et le mec à tes côtés ne te fait plus véritablement peur. Présent ou non, tu te contrefous de ce qu’il peut bien faire. Tant que ses pattes ne viennent pas se poser sur ton corps, ça ne t’importe que très peu.

Puis la réalité revient. Ah, les parents. Ouais, les parents. Si ta mère te voit avec ça entre les mains, elle va te hurler dessus comme jamais. Et ça en va de même pour lui, apparemment. Tu hausses les épaules et avances lentement, prenant la tête de la marche. Tu traverses deux-trois ruelles, avant d’atterrir non-loin d’un endroit ombragé, où la végétation domine tout, y compris les êtres humains. Ici, personne ne pourra vous voir. Même si tu ne penses pas que tu vas fumer davantage. Cette connerie te nique trop la gorge. Mais il a de l’alcool. Et ça, ça peut être drôle. Couplé à la drogue, tu ne sais pas ce que ça te fera, mais bon. Tant pis. Une fois partie …
    — Je m’appelle Hime. Je n’appartiens pas vraiment à un clan. D’ailleurs, Akuzu, ça ne me dit rien. Tu ne dois pas venir d’ici, je fais fausse route ?

Tu pousses un long soupir et tu repenses au goût de la drogue. Tu fermes les yeux, contemplant un joli monde plein de petits poneys. C’est rigolo, c’est mignon. Tu te laisses tomber contre l’épaule de Dante et, derechef, tu soupires.
    — Franchement … C’est drôle. Mais c’est ignoble. J’en ai encore les tripes retournées.

Oui, oui, et puis de toute façon t’es tellement retournée que tu approches un homme. La drogue t’a complètement couchée, tu dis et fais n’importe quoi. Tu n’es plus toi-même. Alors c’est ça, les substances illicites ? Ça fait quelque chose d’aussi merveilleux ? Ne plus ressentir de peur, ne plus avoir cette part bipolaire de ton être qui te tourmente … C’est tellement bon, que tu te demandes si tu existes vraiment. Ça tient tellement pas debout que … C’en est troublant. Mais tu es éveillée. Tu ne rêves pas et tu n’es pas immatérielle. C’est fou, hein ?
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Akuzu Dante
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Message(#) Sujet: Re: 02 - Smokin' Weed Every Day [Hime] 02 - Smokin' Weed Every Day [Hime] EmptySam 30 Mar 2013 - 19:45

    " Effectivement, je ne suis pas originaire d'Hi no Kuni. Je n'ai pas de patrie, pas de terre, je suis un nomade. Médecin, dis-tu... jouons donc au docteur ?"

    Voulait-elle jouer au docteur avec moi ?

    J'ai complètement zappé l'apprentie qu'elle a placé avant médecin, je m'en fous de ça. Elle est médecin, elle peut me soigner, et qui n'a pas ce fantasme de l'infirmière au chapeau avec un + rose, aux formes délicieuses qui viendrait niaisement vous dire qu'elle sait ce qu'il vous faut.

    Elle avait tiré plusieurs lattes supplémentaires avant de nous dégoter un endroit apparemment sans danger. Ici, pas de risque que les parents viennent me chercher. Je pouvais m'envoler définitivement, quitter cette terre quelques instants, oublier mes problèmes et me sentir léger, vider. Le cannabis aiderai-t-il à méditer ? J'y crois, fermement. Je n'ai plus envie de calcul, plus envie de chercher à m'embrouiller l'esprit avec des choses inutiles; rester là, partager le bonheur de planer avec quelqu'un, ça me suffit amplement.

    Me voilà bientôt assis, avec Hime. Elle pose sa tête sur mon épaule, quel sentiment formidable. Une joie envahit mon coeur alors que je sens ses cheveux chatouiller mes bras, et qu'elle me dit qu'elle trouve ça drôle. On se sent puissant, on se sent intouchable. Si je pouvais mourir maintenant, ce serait parfait. Je n'ai pas envie de partir, pas envie de quitter cet état d'extase. Je lève les yeux au ciel, joint en main. J'ai toujours rejeté ça, considérant que la drogue rendait les gens mauvais, que ça pourrissait les relations, que ça faisait changer. Et me voilà à fumer, pour la première fois, me voilà en extase, la tête dans les nuages, me voilà en compagnie de quelqu'un qui n'a pas l'air habituer non plus, me voilà à espérer secrètement pouvoir rester ainsi jusqu'à la fin des temps.

    " Si t'es médecin... je ferai probablement un cobaye intéressant. Nous autres, les Akuzu, nous pouvons développer nos membres grâce à une élasticité parfaite. "

    C'est vrai. Ce pouvoir était bizarre. Je l'avais toujours cantonné à un artifice, une facétie pour impressionner ici et là sans jamais l'accepter en tant que partie intégrante de mon moi.

    Fumer, ça vous donne la pâteuse. C'est cette sensation désagréable dans la bouche, quand vous manquez de salive par exemple. Pour régler ce problème, j'ai donc l'alcool. La bouteille en main, je la regarde plusieurs secondes sans rien faire. Un autre vice, que j'ai toujours détesté, et aujourd'hui, que se passe-t-il ? Je vais me descendre une bouteille en compagnie d'une inconnue. C'est pas l'aventure mais j'aime ça. C'est une fabuleuse péripétie, un doux enchaînement de coïncidence qui m'amène là, avec cette jolie fille qui a posé sa tête sur mon épaule, avec cette bouteille d'alcool que je ne vais pas tarder ouvrir, avec cette nouvelle sensation parfaite.

    C'est bon de s'évader parfois. On est fait pour être libre, et on vit en captivité. Elles sont invisibles, ces lianes qui vous retiennent à la vie, qui vous obligent à vous priver de votre liberté, qui vous conduisent à faire des choix contraires à vos pensées.
    Fuck this shit.

    Je bois un coup. C'est fort, très fort. Je sens ma gorge qui brûle, je tousse, et je lui tends la bouteille. Je ne compte pas noyer mes rêves là-dedans. J'aurai toujours pied dans une bouteille d'alcool.

    " On est bien, n'est-ce pas ? Nos problèmes s'évanouissent, plus rien ne semble perturber l'harmonie. On devrait toujours être ainsi, tu ne penses pas ? J'ai pas envie d'grandir quand j'y pense. Hime, tu fais quoi par ici toi ? "

    Je pousse un soupir qui libère les dernières impuretés de mon esprit.
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Amasa Hime
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Message(#) Sujet: Re: 02 - Smokin' Weed Every Day [Hime] 02 - Smokin' Weed Every Day [Hime] EmptyLun 1 Avr 2013 - 17:17

Tu ne connais pas cette sensation étrange qui te transporte. Elle est délirante, te rend heureuse, te permet d’oublier tous tes problèmes. Tu ne sais pas s’il s’agit de bonheur ou juste d’une illusion, mais tu t’y sens bien et tu n’as pas envie d’en sortir. Tu ne relèves même plus aux remarques étranges de Dante, cela ne t’atteint pas le moins du monde. Jouer au docteur est quelque chose que les hommes aiment bien, généralement. Il paraît que les petites infirmières aux blouses trop courtes et aux gros seins les excitent. Étant une de ces femmes, tu ne comprends pas trop. Dans ton état, tu comprends encore moins. Tu te moques de tout, rien ne t’importe. Tu as juste envie de fermer les yeux et de te laisser porter par cette extase tranquille.

Il t’explique que son corps est élastique et que, grâce à cela, il ferait un excellent cobaye. Il n’a pas tort. Des étincelles passent dans tes prunelles et tu le regardes, souriante, fascinée. Ton air de droguée rend ton visage bizarre, à mi-chemin entre la candeur d’une enfant et la destruction latente d’une suicidaire. C’est assez particulier, mais, une fois encore, tu ne t’en soucies pas. Tu attrapes sa main et la serres doucement. Ton sourire s’agrandit.
    — Tu … Me montrerais ?

Le contact de sa dextre contre la tienne te semble inexistant. Tu ne sens absolument rien. Ton corps est lourd, ou léger, tu n’en sais pas grand chose. Tu sais juste que, s’il te mettait une claque, tu rirais à en pleurer, sans rien sentir. Aucune douleur. Pas même de chaleur ou autre. Rien. C’est vide. Aussi vide que ton être à l’heure qu’il est. C’est gênant, brûlant, mais apaisant. Tu n’as plus aucune crainte, tout s’est envolé.

Il boit. Ç’a l’air immonde. Et ça dégage une odeur nauséabonde, qui t’irrite la gorge sans même que tu y aies trempé les lèvres. Tu ne veux pas y toucher, par contre. L’alcool, non. La drogue, pourquoi pas, même si tu as l’impression que ta langue colle. Oui, ça colle et c’est pâteux. C’est dégueulasse. Repoussant. Mais tant pis. Tu arrangeras les choses plus tard, tu n’as pas envie de te prendre la tête pour l’instant. Tu as juste envie de te laisser porter, de planer comme tu le fais déjà si bien. Et puis, viennent les discussions philosophiques. L’alcool et la drogue permettent d’oublier les problèmes, de les noyer pour une durée courte. Cependant, ces deux substances – nocives, qui plus est – n’annihilent pas les problèmes. Ces derniers restent, ils ne s’envolent pas. Il y a juste cette merveilleuse sensation de ne plus toucher la Terre et de pouvoir tout faire. Tout, sauf résoudre les crises. Et ça, ça te gêne. Finalement, tu n’aimes pas cet état. Il te fait trop réfléchir.

Tu tentes de te raisonner pour rester là et ne pas bouger, mais tu le lâches totalement et tu recules. Tu le dardes d’un regard dédaigneux et tu soupires. Toi, tu n’as pas eu le choix. On t’a obligée à grandir. Et même enfant, tu es une adulte. Tu connais tous les vices de ce monde. Les urgences. Les pires problèmes auquel chaque être vivant est confronté. Tu sais à quel point il est dur de vivre sans flancher. Et tout ça t’exaspère : la faiblesse humaine, celle qui rend incapable de lutter contre tout, qui force à flancher. Tu ne veux pas plonger. Tu veux te battre, toi. Parce que tu as encore beaucoup à faire, contrairement à d’autres. Malgré tes craintes, tu as une ambition démesurée. Tu veux accomplir de grandes choses et, surtout, tu veux changer. Mais ce n’est pas en restant là que ça changera. Tu chopes le joint et tire une énorme bouffée dessus pour te calmer, mais ta lucidité est toujours là. Moins violente, mais présente.
    — Il n’y a aucune harmonie, juste l’amas de problèmes que les êtres humains ne veulent pas se figurer. En fait nous sommes tous aussi cons et faibles les uns que les autres. C’est drôle. Ou pitoyable. J’sais pas trop.

Tu tires encore. Maintenant que tu es partie, autant te défoncer jusqu’au bout. Les conséquences ne te font pas peur. Au pire tu pleureras comme une madeleine tout au long de la descente, mais ça n’ira pas plus loin. Les larmes, d’ailleurs, ne te font pas peur. C’est bien de cracher toute la peine d’un seul coup, de surenchérir pour que tout s’en aille. Comme quand tu ouvres le robinet, que tu effaces avec de l’eau et qu’il ne reste plus rien. C’est la même chose. Exactement la même.
Tu redescends d’un seul coup, quand il finit par te demander ce que tu fais là. Ah, ce que tu fais là. La meilleure question à poser, sûrement. La plus amusante, et la moins intéressante, étrangement.
    — Ma mère m’a traînée de force au marché, parce que je ne sors pas assez, apparemment. Je me suis écartée parce que ça m’ennuyait trop. Je me suis approchée des herbes parce que ça sentait trop fort à mon goût. Et voilà. C’est pas intéressant, hein ?

Nan, c’est vraiment pas intéressant.
    — Et toi ? T’es seulement là pour la drogue ou … C’est autre chose ?
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Akuzu Dante
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Message(#) Sujet: Re: 02 - Smokin' Weed Every Day [Hime] 02 - Smokin' Weed Every Day [Hime] EmptyLun 1 Avr 2013 - 18:55

    Le poids de la culpabilité qui s'effondre sur vous. Vous regardez vos erreurs. Vous vous voyez, incomparable, pitoyable à des seuils jamais atteint. Oui, elle a raison, nous essayons de nous cacher nos problèmes, en réalité. Incapable des les affronter, on s'enferme dans la voie du sang, de l'alcool, de la drogue, en mimant de n'avoir aucun problème. On donne une image de gens heureux, appartenant à une communauté, mais la souffrance n'en n'est qu'encore plus grande. Vous appartenez à cette communauté, certes, cette tribu que vous avez rejoint en acceptant de leur ressembler, mais personne ne se comprend à l'intérieur même. Chacun possède ses problèmes, parfois avec d'autres membres, on en souffre et on dit que tout va bien. On se plait dans notre course à l'oubli, mais la vérité est la tortue, elle n'a pas besoin de carburant et elle finit par vous frapper. Le lièvre s'effondrera, en même temps que les rêves.

    Toutes ces pensées, comme un poids sur mes épaules. Je suis Atlas, et je tiens mes fautes avec la force de mes épaules, mais sa réflexion venait de me faire poser un genou à terre. C'est dur. C'est la vie.

    Je retrouvais un peu de réconfort quand elle me tenait la main, souhaitant que je montre mes pouvoirs d'élasticité. C'était une maigre consolation, mais elle me donnait du baume au coeur. La main qu'elle tenait toujours se mit doucement à gigoter, avant de s'extirper de l'étreinte pour s'agrandir jusqu'à atteindre un fruit, percher, là-haut. J'ai toujours eu l'impression d'être un monstre avec ce pouvoir. J'en ai honte. Il m'a valu tant de reproche, tant de moquerie. Il faisait partie intégrante de ces poids qui, doucement, écrasaient mes épaules et faisaient céder ma détermination. Il était là, pour toujours, frappait dans mon égo dès qu'il le pouvait, s'alliant de mes souvenirs pour me rappeler que si j'avais été inventé par les Saibogu, ça serait pareil. Un démon, donc.

    J'ai l'habitude de penser que les détails sont les choses les plus intéressantes. C'est justement leur manque d'intérêt qui les rends si puissant. Oui, la raison de sa présence n'est pas aussi mouvementé et captivante que Die Hard, mais justement. Ces petites choses, ça vous rend humain. Nos différences ne sont pas si grandes, et j'ai l'impression qu'il y a une égalité, entre chacun de nous, quand ces petites situations anecdotiques se présentent. Je ne plane plus, je médite.

    " Tu as raison, on cherche à fuir nos problèmes. Mais ce n'est pas pitoyable, je ne peux pas avoir pitié de nous. On mérite ce que l'on a, la vie ne laisse que rarement une seconde chance. Si on ne combat pas un problème dès ses prémices, alors il nous ronge et on finit par être obnubilé. Mais au moins, j'ai conscience de mes faiblesses. "

    Faiblesse d'esprit, faiblesse de vie. Faiblesse tout court.

    " Je n'ai qu'été un oiseau en cage depuis ma naissance. Je suis contraint de suivre ma famille car sans elle, je ne peux subvenir à mes besoins. Si je ne les suis pas, je finirai par mourir de faim, de soif. Si je suis ici, c'est parce qu'ils l'ont décidés. Nous sommes ici en voyage. J'ai l'impression que ça ne s'arrêtera jamais. Impossible d'avoir de relation fixe, de grandir normalement ; même ma femme me sera promise sans que je puisse en dire un mot. "

    Elle semblait dépendante de sa mère, comme je l'étais de mon clan. C'était un intéressant parallèle. Très intéressant.

    " Tu as raison de ne pas boire. Je suis une pauvre épave qui goûte au vice de la vie pour se donner un genre. Moi, je suis bel et bien pitoyable. Mais je ne m’apitoie pas sur mon sort. "

    " Ce pouvoir, Akuzu, celui de l'élasticité de mes membres, m'a valu des moqueries tout au long de ma vie. J'ai toujours eu honte de posséder ce corps et personne ne m'a jamais apporté le soutien nécessaire pour l'accepter. Si il peut être utile à un médecin, c'est le début d'une reconnaissance. "


    Mais Dante, ce n'est pas que ça !

    Je suis un homme fier, heureux, et ça ne changera pas. Même si j'ai conscience des problèmes qui me rongent, je ne veux pas les voir devenir des chaines à mes chevilles. Jamais.

    " D'ailleurs, Hime, tu accepterai de faire un voyage avec moi ? On ne bougera pas d'ici, ce serait un autre style de voyage. Rejoindre les étoiles quelques instants, narguant le soleil à son zénith. À force de fumer et discuter, j'en ai même oublié de te draguer, c'est embêtant; alors autant ajouter un artifice pour que je me rattrape ? "
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Message(#) Sujet: Re: 02 - Smokin' Weed Every Day [Hime] 02 - Smokin' Weed Every Day [Hime] EmptyDim 7 Avr 2013 - 17:31

Son pouvoir te fascine. Tu lui adresses un gigantesque sourire et prends le fruit au creux de sa main sans même lui demander la permission. Pourquoi se moquer de ces gens aux capacités absolument incroyables ? L’élasticité permet énormément de choses, conférant une pléthore de possibilités. Mais certaines personnes ne peuvent comprendre cela, parce qu’elles se basent essentiellement sur la différence. Si un homme est élastique, alors il n’est pas comme les autres. S’il n’est pas comme les autres, il mérite qu’on lui jette la pierre. C’est n’importe quoi. Tu soupires, mais ne relèves pas. Ce n’est pas le moment de cracher sur les autres. Non.

Les discussions philosophiques s’enchaînent, et débouchent sur la thématique que tu as lancée précédemment. Oui, tout le monde plonge dans la souffrance et se laisse emporter par ses problèmes. Mais tu n’es pas d’accord sur le fait qu’on n’a que ce que l’on mérite. Tu n’as pas mérité ton sort. Tu n’as pas mérité ta bipolarité. Tu n’as pas mérité d’avoir un père qui vous tapait régulièrement dessus. Tu n’as rien mérité de tout cela, et te défaire de tes traumatismes te semble impossible. Même si tu te bats, même si tu fais une véritable épreuve de force pour ne plus vivre là-dedans, tu sais que t’échapper du tourbillon t’est, encore aujourd’hui impossible. Derechef, tu exhales un petit soupir.
    — Nous ne sommes pas coupables de nos souffrances, et il est parfois plus dur de s’en sortir qu’on ne peut le croire. Mais passer par l’alcool et la drogue est la pire connerie existante face à ce genre de problèmes.

Sur le reste, Dante est comme toi. Il suit sa famille sans pouvoir dire quoi que ce soit, parce que sans elle il n’est rien. Bon, d’accord, tu ne vas pas être la cible d’un mariage forcé, m’enfin. Pour le reste, c’est similaire. Ta mère est un peu ton meilleur moyen de te rattacher à la réalité. C’est un peu dommage de dépendre d’elle, mais pour l’instant tu n’as pas le choix. Tu relèves les yeux et les poses doucement sur lui. Un nouveau voyage ? Pourquoi pas. Au point où tu en es, tu ne risques plus rien. Voir des éléphants en tutu rose ne te choquerait même pas. Mais avant, tu finis le joint. Tu tires encore quelques taffes dessus, ce qui te donne la nausée.

C’est violent, dégueulasse, désagréable, immonde. Tu as envie de vomir, de dormir. C’est étrange. Ça te procure énormément de sensations, mais elles sont toutes plus ignobles les unes que les autres. Tu sens une boule se former dans ton œsophage. Es-tu sûre de vouloir voyager ? Non … Tu inspires lentement, avant de reprendre la parole.
    — Non, pas pour cette fois, je vais finir par tourner de l’œil, sinon.

Tes craintes reviennent à la charge brutalement. De toute façon tu ne peux pas prendre ce genre de substances, autrement, tu risquerais de finir vraiment mal. Qui sait ce qui peut advenir de toi si cela dégénère ? Non tu ne peux pas laisser ça arriver, surtout pas maintenant. Ce serait quelque chose d’irréparable. En plus, c’est un inconnu. Intéressant, mais inconnu. Alors tu t’arrêteras là pour cette fois.
    — Bordel ce que j’ai soif … Et j’ai tellement envie de cracher mes tripes.

C’est tellement appétissant dit comme ça. Oh, oui, tu es follement appétissante, Hime. Une vraie sucrerie à laquelle on ne peut pas résister.
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Message(#) Sujet: Re: 02 - Smokin' Weed Every Day [Hime] 02 - Smokin' Weed Every Day [Hime] EmptyDim 23 Juin 2013 - 20:10

S'enfermer dans les substances qui floutent la réalité c'est pas la meilleure chose à faire hein ?
On en sait trop, on regarde les autres, on voit leurs erreurs et on ne veut pas faire les mêmes, mais en même temps on s'empêche de réellement grandir. On ne peut pas apprendre que des erreurs des autres, il faut expérimenter, s'essayer et faire ses propres erreurs. L'échec n'est pas une fatalité, c'est notre souhait de le contourner qui lui donne ces formes peu attrayantes. Regarde les autres, ils n'y pensent pas, ils y vont naïvement, à l'instinct, tandis que toi, tu restes à quai parce qu'il y a un dixième de risque. Pathétique.

Trouverons-nous pied à terre un jour ?

En tout cas, elle se refuse à aller plus loin dans l'expérimentation. Tant que j'y suis, autant pousser à l'extrême. Mon esprit est bien amoché par tout ce que j'ai déjà consommé, j'ai la tête qui tourne, les oreilles qui sifflent, et une sensation de douleur infâme. C'est une douleur singulière à laquelle on ne peut s'habituer, ce que je vis est atroce, et les signaux que mon corps et mon cerveau m'envoie seront toujours aussi intense. On ne peut pas se retourner sur cette douleur et dire " je l'ai passé ", c'est elle qui décide quand elle vous laisse tranquille. Bien évidemment, ces effets sont courants et connus quand on consomme des substances telles que celles auxquelles je me suis essayé, mais c'est tellement fort. On passe des airs aux abysses en une seconde, et le nombre de G que l'on prend est incroyable.
A chaque fois, on se dit que c'est la dernière, et que la prochaine fois on ira mollo.

Et puis le néant s'immisce. Les oreilles sifflent comme jamais, on est désorienté, on titube assis, et notre corps se met en veille. Non, pas maintenant, aujourd'hui, pas de trou noir. Et demain non plus d'ailleurs; j'ai pas envie de goûter à ça. On est même pas maître de son propre corps, dès lors que celui-ci décide de prendre le contrôle et d'imposer des limites, on s'effondre.

" Mais tu conviendras que crever en étant bourré, ça doit être pas mal. On a qu'une vie, qu'une seule chance, faut pas rater sa mort. "


Dans les vapes, ouais, mais pas encore vaincu. Elle veut vomir, et toi tu te refuses à le faire, alors même que ton estomac s'exclame. Oui, ça brûle, et tout irait mieux en passant par cette phase délicate du vomissement. Du rejet.

Ce que tu vis ne ressemble pas à un simple trou noir, c'est pas normal, la sensation est trop désagréable. Je sais que ça sent la rose. Il me faut de l'eau. Que je me rince le gosier, et vite. J'attrape son bras, maladroitement, sûrement avec plus de force qu'il n'en faut.

" 'Faut que je boive un truc, et vite. "

Et puis, le néant, ici pas de lumière au bout du tunnel. End of the Road.
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