J'avais décidé d'entreprendre un voyage diplomatique ? J'avais décidé ça tout seul ? Oui, oui parfaitement bien que dans mon cas, étant schizophrène, seul n'est pas réellement un terme de vocabulaire que j'emploie très souvent, surtout pour me désigner. M'enfin comme je n'étais pas vraiment un rustre, je me devais d'envoyer une lettre à mon Raïkage pour qu'il ne s'inquiète pas trop de la disparition d'un de ses élèves. Le papier sur lequel j'écrivis contenait donc à la fin, un message exprimant précisément cela :


«  Cher Senseï, comme vous eussiez certainement remarqué, votre humble serviteur vient de s'en aller du village, j'ai l'audace de croire que vous ne souhaitez pas m'envoyer une escorte au cul, alors je vous dis promptement la raison de ce départ. Je m'en vais à Konoha afin d'enrichir encore un peu plus nos relation avec nos amis de la feuille. N'attendez pas mon retour avant quelques bonnes semaines, mais je vous enverrai une lettre avec la signature et le cachet de konoha pour vous rassurer.

Seki Azar. »


Globalement hein. Au départ je voulais aussi lui écrire d'arroser les plantes, mais je suis pas certain que cela soit son style d'humour ! J'ai bien entendu apposer ma marque fétiche au dessous du message, à savoir une grenouille souriante et toute mignonne, avec ça aucun doute sur l'authenticité de cette lettre. Il était maintenant temps de partir pour le pays du feu et plus particulièrement le village de Konoha !

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Les jours se succédèrent avant que je ne puisse atteindre les forêts de Konoha, il n'avait pas fait très chaud, normal c'est l'hiver me direz-vous, mais heureusement chez moi, c'est ma connerie qui me tient chaud. Malgré tout à l'aube du quatrième jour me voilà arrivé devant les grands remparts du village de Konoha. Il y avait une raison supplémentaire pour venir ici dont je n'avais pas fait part dans ma lettre. J'avais besoin de vacance après ma mission à Ta no kuni et je sais pas pourquoi mais je sentais qu'ici c'était le bon lieu pour ça. Bon comme je ne m'attendais pas à pouvoir rentrer sans rien faire, je m'asseyais en tailleur devant la porte et j'attendais simplement que quelqu'un vienne à ma rencontre, quelque chose me dis, que ça n'allait pas prendre trop trop de temps. L'intuition, ça devait être ça !

Spoiler:

Trois sucettes. Les choses les plus importantes dans la vie. Petites sucreries, doux péchés, il fallait savoir apprécier chaque abandon. Les abandons, Raki connaissait bien. Il se laissait aller, résistant à peine à tout désir qui naissait dans son esprit. Juste pour s'amuser, il s'abandonnait aux idées les plus farfelues.

Ce jour-là ne faisait pas exception, il faisait froid, on était en hiver, mais comme chaque jour de l'année, les idées fleurissaient. Dans sa tête, le printemps ne s'arrêtait jamais. Enfin, l'hiver était un peu déprimant à son goût. Il faisait plus froid, la nature semblait morte. Et si la nature mourait, cela retirait beaucoup de possibilités qu'il voulait mettre étudier. Certes, il en restait des intemporelles, mais de là à s'en occuper, il y avait une certaine marge. Après tout, ce qui fascinait plus que toutes autres choses, c'était l'éphémère. Quelque chose qui ne dure qu'un instant ou que l'on ne peut contempler qu'un instant avait beaucoup plus d’attraits qu'un phénomène excessivement commun et régulier. A quoi bon étudier la gravité alors qu'on peut l'étudier n'importe quand ?

Au contraire, certaines choses le fascinaient en hiver. La neige, c'était assez rare, car cela n'arrive que pendant trois mois de l'année, et encore, il fallait être assez optimiste. Malheureusement pour eux, la neige n'appréciait pas le village en ce moment, encore une source de divertissement à rayer pour quelques temps.

Pour l'instant, Raki avait décidé de s'entraîner un peu. Il choisirait après parmi son large panel. Poisons, matières synthétiques, êtres synthétiques aussi. Il avait commencé à essayer de transformer un poisson en cyborg. Malheureusement, le poisson n'avait pas survécu quand il s'était réveillé l lendemain matin.

Marchant sur les mains, le Chûnin essayait avant tout de se concentrer sur ses mouvements. A chaque fois que son esprit divaguait, il tanguait dangereusement. Cela ne lui aurait pas coûté grand chose de chuter. C'était simplement un jeu, sans gagnant ni perdant, juste un petit défi pour ne pas trop s'ennuyer.

Cette partie entraînement allait l'ennuyer et le fatiguer, mais plus il s'entraînait dur, plus il aurait de temps pour étudier. Son sujet du jour serait une étrange énigme. Il ne savait pas encore exactement laquelle puisqu'il ne l'avait pas trouvée, mais après l'avoir trouvée il s'y attellerait.

Son objectif était de faire un peu d'exercice hors du village. Il en avait un peu marre de rester coincer, et sortir lui ferait du bien. Assez lentement, il s'approchait de l'entrée du village, toujours sur les mains. Il allait vraiment devoir se les laver, cette idée méritait un prix de stupidité. En plus, tout le monde le regardait faire ses idioties. Pour ça, c'était un champion.

Arrivé à l'entrée, Raki bascula. Ce n'était pas un accident, il voulait se remettre droit. Sa maladresse avait par contre décidé de lui jouer un petit tour. Maintenant, il était allongé sur le sol, le regard perdu dans des hauteurs très hautes. Le ciel était beau, mais il ne le voyait pas, il le trouvait quand même beau. Après tout, nul besoin de voir un objet pour en apprécier les formes. Patientant quelques secondes que sa tête cesse de faire tourner de monde autour de lui, Raki comprenait maintenant pourquoi les humains marchaient sur les pieds et non sur les mains.

Se redressant, il vit quelqu'un. Un type assit en tailleur, la dégaine un peu loufoque. Il paraissait déjà à moitié barge celui-là. Remarquant un bandeau autour de son bras, Raki pencha la tête sur le côté pour mieux le distinguer. Kumo ? Qu'est-ce qu'il faisait là celui-là ? Et pourquoi restait-il assis en tailleur à la porte au lieu de rentrer ?

Toujours assis, Raki s'avança vers le Kumojin en se traînant avant de s'arrêter à environ deux mètres de lui.

« Mais... T'es qui toi ? »

Spoiler:

Bizarrement personne ne vint dans les minutes qui suivirent, au point que je me demandais si je ne m'étais pas présenté devant une mauvaise porte ou quelque chose d'autre. M'enfin dans un autre contexte ça doit pas être rassurant en tant que villageois de ne pas voir passer une ronde en un laps de temps telle que celui-ci. M'enfin en soi ce n'était pas mon problème, Konoha était certes un village qui était en passe de devenir un allié, mais il ne s'agissait en aucun cas du miens. Et puis je pense qu'il serait malvenu de ma part de leur faire un cours sur le rythme de patrouille au sein d'un village shinobi, à moins de vouloir finir au pilori presque immédiatement.

Enfin pendant que je rêvassais sur la non-intervention des forces du pays du feu, voilà que je vis arriver quelqu'un qui marchait sur les... mains. Hum plus ridicule tu meurs ? C'est quoi ce gars, un genre d'équilibriste ? Il tente de battre le record shinobi de poirier ? Il s'est dit qu'on regarderait moins son physique ingrat s'il passait pour un con peut-être ? Enfin bref, je devais arrêter de dénigrer ce genre de personne le temps que j'étais ici. Nous venions d'entamer un pacte avec ce pays ce n'était certainement pas pour que je le foire pendant les quelques semaines où je vais rester ici. Le quidam s'adressa à moi sans même se présenter, une forme d'impolitesse m'enfin après tout j'étais chez lui donc, je n'avais pas grand chose à dire hormis me présenter.


« Seki Azar, surnommé par beaucoup la grenouille. Je suis ici afin de renouveler nos engagements de paix envers votre nation et aussi pour profiter de votre hospitalité le temps de mon voyage. Je ne devrais vous faire supporter ma présence que quelques semaines, rassurez-vous ! »


J'avais annoncé la couleur globalement, bon la raison la plus importante était que je venais prendre des vacances après la mission qui s'était déroulée contre des Sunajins dans le pays de Ta. Mais ça ils n'avaient pas réellement besoin de le savoir. Tout ce que je demandais c'était de pouvoir rentrer me reposer, faire quelques rencontres et repartir, ce n'était en soi rien de véritablement méchant. Mais est-ce qu'ils allaient me laisser faire ou bien me restreindre une certaine liberté de mouvement ou encore m'attaquer. Dans ce monde plus rien ne peut me surprendre je pense, certainement pas des gardes trop zélés. Je fixais le jeune homme dans les yeux avant de reprendre amicalement.


« Pendant qu'on y est, pouvez-vous me conseiller une bonne auberge en ville, histoire que je puisse me restaurer et trouver une chambre ou dormir, je dois avouer qu'après plusieurs jours de marche, je ne serais pas contre une bon matelas ! »


j'accentuais mon côté chaleureux au possible pour qu'il voit bien que je n'étais en aucun cas hostile, même si bizarrement j'avais un mauvais pressentiment pour la suite. Enfin, il ne faut pas juger un livre à sa couverture dit-on, je vais attendre patiemment qu'il me réponde.

Huum. Il fait beau aujourd'hui. Pourtant, le froid de l'hiver se fait encore ressentir ce qui ne me donne pas vraiment envie d'aller m’entraîner. Mais du coup je n'ai rien à faire moi... Pas de mission en vue, ni de Sensei d'ailleurs, pas d'entrainement du coup non plus. Je ne sais pas vraiment ce que je vais faire aujourd'hui mais ça m’ennuie d'avance. M'enfin, faudrait déjà que je lève moi vu l'heure... Ouais mais non en fait. Je vais rester encore quelques minutes. Ce n'est pas comme si quelqu'un m'attendait. Ou alors je ne suis pas au courant, ce qui est fort con pour lui.

Enfin prête, je sors de ma chambre et me dirige dans la cuisine où doit se trouver ma mère. C'est risqué d'aller dans la cuisine à cette heure... Mon père peut très bien y être avec elle et tout le monde sait que je préfère mourir que de croiser son regard remplit de haine. Ce regard qu'il m'adresse comme si je n'étais qu'un tas de merde fumante aux soleils, pas comme si j'étais sa fille. Mais c'est avec un plaisir non dissimulé que je découvre uniquement ma mère dans la cuisine. Aucune trace de mon père.

- Man' tu sais pas ce que je pourrais faire aujourd'hui? Pas envie de m’entraîner, pas envie de voir Aku...

- Eh bien... Que dirais-tu d'aider les gardiens aux portes du village? J'ai entendu dire qu'il en avait vraiment besoin en ce moment.

Pas bête la bête... Peut-être qu'avec un peu de chance je vais intercepter un gros gibier comme l'a fait une de mes collègues récemment. Un certain Shuji il me semble... Oui c'bien ça, il est en taule si on en croit les rumeurs. Enfin bref. J'enfile un manteau en vitesse et part en direction des portes du village.

Une fois arrivé là-bas, je vois directement deux silhouettes non loin de là. Huhu ~ Qu'entend-je? C'est le doux bruit de la prison! Enfin non pas encore... Il faut d'abord que j'aille voir qui c'est quand même, histoire que je n'enferme pas un allié. Déjà que je fous la merde partout où je vais alors je vais éviter de foutre la merde dans les alliances de mon village.

Je m'avance donc en direction des deux inconnus... Ou pas en fait. J'aurais espéré ne pas le reconnaître mais bon... J'ai tellement vu sa sale gueule que je le reconnaîtrais entre mille. Toujours là cet enfoiré de raki... Attends voir le jour où je te ferais goûter le sol toi. Mais là n'est pas vraiment le sujet. Je tourne mon regard vers la deuxième personne et remarque qu'il se trouve exactement comme Raki. Oui oui, ils sont tous les deux en tailleur je ne rêve pas. Je re-regarde l'étrangère histoire de vérifier que ce n'est en fait pas un clone de l'autre débile mais Nan. C'est autre chose que je découvre. Cet homme est un kumojin. Kumojin qui demanda à raki de lui indiquer une bonne auberge du village pour dormir. Huum... Très drôle.

- Minute papillon. Une de mes collègues c'est déjà fait avoir par un mec qui se prétendait Kumojin et Kadoria alors que ce n'était qu'un déserteur et tout ça a cause d'un bandeau. Je préfère donc prendre des précautions tu vois? Si tu veux rester ici tu vas devoir faire un petit passage par le bureau de l'Hokage, ok?

Je n'eus aucune réponse à mes propos cependant une deuxième personne arriva sur les lieux, il s'agissait d'une jeune femme assurément plus jeune que moi au vue de son faciès. Elle n'était ni très grande ni très grosse, bref en somme, bonne à mariée dans quelques années, peut-être à l'autre Konohajin se trouvant à ses côtés qui sait. Elle s'adressa directement à moi m'expliquant qu'il y a peu, un Kadoria déserteur avait essayé d'entrer dans le village en utilisant l'insigne de Kumo. Il s'agissait certainement de l'autre là, c'était quoi son nom. Shuji je crois ou un truc du genre. M'enfin la situation est complètement différence et je peux prouver d'une manière très simple que je ne suis pas un déserteur. Il me suffisait de dire ce qui allait suivre.


« Vous parlez certainement de Kadoria Shuji, c'est un fripon qui s'est détourné de la voie de paix de Kumo en plus d'avoir un réel soucis de communication. Ceci dit je suis très différent de lui, je suis l'élève du troisième Raïkage, Bakushô Soroshiya et j'ai réellement foi dans la vision que mon senseï a d'un avenir commun pour nos deux nations. Mais je comprends parfaitement vos craintes et je me plierai donc à vos exigences, je vous suivrai jusqu'au palais du Hokage, si telle est votre volonté ! »


Je me levais alors puisque depuis le début de cet entretien j'étais assis sur le sol, je remettais mon sac à dos que j'avais ôté en arrivant par la même occasion. Celui-ci ne contenait qu'un fruit ainsi qu'un sac de couchage, le reste avait été dilapidé durant le voyage. Au loin on pouvait apercevoir le légendaire mur de Konoha orné des visages des différents Hokage, c'était réellement impressionnant, nous n'avions rien de tel chez nous. On pouvait voir que la construction de la cinquième tête était encore en cours. Je me remémorai l'annexion de Konoha par Suna enfin du moins ce qui avait été perçu comme tel par la grande majorité du continent, et de là découlait une série d'interrogation que je poserai dans mon voyage, bon pas immédiatement car je n'allais pas risquer ma liberté pour le moment, mais plus tard, une fois que je serai installé et que j'aurai quelques contacts. Sinon je me rappelle d'un Konohajin qui était venu à Kumo un peu avant mon départ pour Ta, c'était quoi son nom déjà, Seijirô je crois, oui ça doit être ça. Donnons-leurs du grain à moudre, c'est toujours mieux que rien.


« Ah, hum, au cas où ça vous intéresse madame, Seijirô est passé par notre village et la dernière fois que je l'ai vu, il se portait très bien ! Il doit toujours y être d'ailleurs ! »


Oui il s'agissait encore là d'une preuve de bonne foi pour lui montrer qu'elle n'avait pas besoin de douter de ma bonne parole et que j'allais coopérer pour la suite des manœuvres, bref j'attendais donc qu'elle commence à marcher vers le bureau pour la suivre.

Raki fixait étrangement l'inconnu. Ce type était vraiment curieux. Sa tête était assez étrange, et ses yeux aussi. Dorés. Il connaissait beaucoup de personne qui avait cette couleur. Pourtant, il n'en avait jamais réellement entendu parler. Peut-être devrait-il lui arracher un œil pour l'étudier ? Juste une plaisanterie, il aurait la bonté de les récupérer sur son cadavre.

Le phénomène se présenta. Seki Azar. Quel hasard ! (Sorry) Raki n'avait pas grand chose à faire d'un nom, ça allait, ça venait, ça changeait parfois. Un nom, on le garde rarement toute une vie, sauf pour les plus ennuyant. Certains parlent de surnoms dans ces cas là, mais finalement, c'est juste une manière de désigner quelqu'un. Quand Raki regardait cet étranger, il pensait à un miroir. Probablement parce qu'il lui faisait face dans l'exact même posture, comme un reflet, un égal. Oui, Miroir, ce serait son surnom, cela lui allait bien. Enfin, l'autre venait présenter les respects de son pays et passer quelques temps au village. Intéressant, mais sans plus. Il n'esquivait pas consciemment la question du Konohajin, il ne la comprenait pas. De la stupidité ? Non. Raki n'avait jamais été quelqu'un de très facile à comprendre au premier abord. Pour un étranger, comme pour un ami, une question pareille ne serait que rarement comprise.

T'es qui ? Un nom ? Non, ce type n'était pas un nom. Il était plus profond, mais quoi donc ? Oui, s'il ne savait pas qu'il était quoi, ce type avait un sérieux problème. Raki se moquait bien que ce soit un allié ou un ennemi. Il voulait savoir qui était cette personne, et ce qu'elle représentait. En se fiant à ce qu'il voyait devant lui, ce type ne paraissait pas exceptionnellement fort. A peu près autant que lui ? Non, certainement un peu plus fort.

Une auberge, une chambre ? Oui, certainement, il y avait à peu près l'essentiel. Pourtant, Raki aurait plutôt eu tendance à lui proposer un bain. Son voyage n'était vraiment pas à ce que l'on apprécie le charme sauvage de sa transpiration et d'autres odeurs plus étouffées. Cela n'avait rien de très fort, mais suffisamment pour être dérangeant.

Pendant que Raki songeait à une manière polie de signaler son odeur à l'inconnu répondant au nom d'Azar, quelqu'un d'autre vint les gêner. Au début, Raki ne prit même pas la peine de chercher à savoir si quelqu'un d'autre était présent. Cela n'avait que peu d'intérêt. Ce fut à la voix, et non à l'odeur qu'il reconnut l'irritante jeune femme. Sazena.

Aku ne pouvait-il pas jouer à la baby-sitter aujourd'hui pour éviter qu'elle se retrouve dans ses pattes ? Franchement, il fallait songer à mettre une muselière à cette fille, peu importait avec qui, elle était incapable d'avoir le moindre charme, le moindre respect, et le moindre tact. La suspicion elle connaissait, mais la stupidité aussi. Si ce type était un ennemi, l'emmener directement à la plus belle cible du village était de très loin la chose la plus stupide à faire. Enfin, Raki n'attendait vraiment rien d'elle. Équipe ou pas, elle n'existait que dans un recoin lointain du monde de l'inutilité.

Le type se montrait docile, bien gentil, poli, il répondait à tout sans rien demander en retour. Peut-être ne voulait-il pas connaître leurs noms ? Après tout, cela le regardait s'il ne daignait pas vouloir les entendre. Il n'y avait qu'une chose dans ce toute ses belles paroles qui gênait Raki. Un nom, Seijirô. Cela lui rappelait quelque chose, mais quoi ? Seules quelques secondes furent nécessaires à se rappeler le cuisant embarra que ce type lui avait donné. En même temps, se retrouver à moitié nu couvert de peinture devant Seijirô, cela n'arrangeait rien. Heureusement, ils ne s'étaient pas revus par la suite, et Raki misait toujours sur la chance : il ne serait pas reconnu à leur prochaine rencontre.

Le type semblait tellement pressé de faire bonne impression qu'il se releva, et en profita pour remettre son sac sur son dos. Il avait plutôt la classe, il fallait bien l'avouer. Cela dit, lui ne pouvait décemment pas laisser ce type passer si simplement. Il ne pouvait pas l'emmener en prenant le risque qu'il prenne le tête du chef. La seule chose à faire ici, était de s'assurer d'une véritable bonne foi.

Se redressant à son tour, le Chûnin savait quoi faire. Lentement, le jeune homme s'approcha de l'autre. Il ne voulait pas faire de geste brusque pour ne pas laisser croire à une attaque. Seul un demi-bras les séparait désormais. Raki préférait totalement ignorer Sazena, elle n'avait aucune valeur à ses yeux. Ce n'était qu'un objet à protéger en cas d'attaque, et pour le moment, il n'y en avait pas. Raki posa sa main droite sur le cœur d'Azar. Il n'avait donc qu'une question à lui poser.

« Si tu ne sais pas qui tu es, sais-tu au moins ce que tu es ? »

Raki avait une étrange lueur dans les yeux. Il avait envie de s'amuser un peu soudainement. Quelque chose en lui insistait pour qu'il poursuive un peu cette conversation. Avec un peu de chance, ils se recroiseraient plus tard. Quelques semaines seraient plus que suffisantes pour trouver ce qui l'intriguait.

Il semblerait que la cession interrogatoire ne soit pas encore terminée puisque nous ne bougeâmes pas le moins du monde. Aucun des deux Konohajins ici présent ne réagissaient à mes remarques pas même lorsque j'énonçais la venue à Kumo d'une personne de leur village, c'est comme si le sort des leurs ne les préoccupaient pas, comme si le seul intérêt qu'il y avait à cet instant précis était de savoir à quelle sauce je devais être mangé. Mais voilà que le jeune homme se releva lui aussi et s'approcha de moi, il tendit sa paume au niveau de mon cœur, obligatoirement et ce même si j'étais un ninja, il se mit à battre plus vite et une sensation de danger m'envahit. Je ne laissais rien transparaître mais un organe ne mentait pas lui, même un expert n'était pas capable de camoufler ses sentiments à la perfection.

L'homme me posa une question anodine en apparence mais qui soulevait énormément d'interrogation, si je ne savais pas qui j'étais, savais-je au moins ce que j'étais. En voilà une question difficile surtout pour moi, schizophrène diagnostiqué, qui je suis et ce que je suis sont des questions auxquelles je n'avais jamais eu beaucoup de réponses à ce sujet là mais j'allais bien devoir en formuler une pour ce jeune homme qui me faisait face, je réfléchissais un instant, puisqu'il me fallait quelques secondes pour formuler une réponse adéquate à ses propos. Une fois l'image concrètement implantée dans mon esprit, je lançais alors.


« La notion du qui et la notion du que ne sont en réalité qu'une simple facette de l'interrogation nommée identité. On ne peut définir l'une sans forcément aborder la seconde. Cependant dans mon univers l'évidence même se camoufle en énigme et la question se voile sous un masque n'étant pourvu ni d'os, ni de chair, ni de sang, ni de peau. Alors monsieur, une seule réponse se résout à parvenir jusqu'à mes lèvres, la bonne, je suis celui que je veux être et celui-ci ne vous souhaite que du bien. »


Le style était certes un peu ampoulé mais il s'agissait du mien et il correspondait précisément à ce que je voulais qu'il soit à l'heure actuelle. J'avais cette faculté à changer de langage en fonction de mon interlocuteur, c'était une aisance orale qui pouvait parfois me jouer des tours, mais dans le cas présent, je doute que cet homme ne me veule plus de mal que je ne lui en veux. Je poursuivais donc.


« Maintenant que vous avez vos réponses, me laisserez-vous entrer ou m'accompagnerez-vous au palais que vous mentionniez plus tôt ? »


je l'espérai en tout cas, j'avais énormément marcher jusqu'à l'épuisement je n'avais pris que deux douches en quatre jours et je l'avais fais dans une rivière, je sentais la sueur, j'étais exténuer et j'avais faim. C'était des choses qu'ils devraient comprendre, je suppose. Surtout que visiblement j'allais encore avoir le droit à un interrogatoire une fois à ce palais.

Raki avait la main sur le cœur. Pas le sien, celui de l'autre, celui que le hasard avait mis sur son chemin. Bon, il était peut-être généreux, ce n'était pas à lui d'en juger. Dans un sens, il s'en moquait complètement de ce que les autres pensaient de lui. Ce type ne faisait pas exception. S'il le prenait pour un fou, tant pis, pour un ennemi, tant pis, après le reste, même mélioratif, cela ne changerait pas sa vie. Cet autre ne resterait qu'un miroir, une image façonnée par la lumière pour tromper les sens.

Par chance, Azar se tînt à carreau. Tranquillement, il se laissa approcher, et même toucher. Soit, c'était un bon début. On cœur battait plutôt fort au début, mais se calma par la suite. Pouvait-il dire honnêtement qu'il ne désirait faire aucun mal au village ? Cela suffirait à Raki. Qu'il soit un déserteur de Kumo ou un vrai ninja, cela ne le concernerait pas. Même si la réponse fut bonne, c'est-à-dire qu'il affirmait ne vouloir que du bien à Konoha, ce type disait d'étranges choses. Un peu de philosophie hein ? Dommage que lui-même n'ait pas été très attentif aux paroles du Kumojin, il aurait peut-être pu retenir quelques choses intéressantes et enrichir la conversation. Mais non, Raki s'était visiblement un peu trop concentré sur son rythme cardiaque, sa respiration, sa transpiration. Cette dernière était d'ailleurs presque insupportable d'aussi près. Enfin, tout cela pour dire qu'il avait peu écouté la majorité des paroles.

Lentement, le jeune homme retira sa main et recula d'un pas. Soit, il pouvait passer, et l'autre concentré d'inutilité pouvait même servir de fausse escorte jusqu'au bureau de l'Hokage. Cela n'avait plus d'importance maintenant.

« Vous pouvez allez où bon vous semble, je m'en moque un peu. Mais si vous êtes ici, passez tout de même voir le Godaime pour lui présenter vos respects. »

Raki commença déjà à partir, pas très rapidement, détendu. Il ne savait toujours pas s'il devait lui dire de prendre un bain ou pas avant d'aller voir l'homme le plus prestigieux du village. Son hésitation fut d'assez courte durée. Il ne le dirait pas, pour deux raisons. Si le Kumojin voulait prendre un bain, Sazena l'y autoriserait probablement en le reniflant. La deuxième était qu'il trouvait ça hilarant d'imaginer Daiki supporter l'odeur dans son bureau clos. Il ouvrirait probablement les fenêtres, essayant de ne pas froisser son hôte, ou pas. Enfin, le jeune homme aurait donné cher pour assister à une scène pareille.

Après s'être éloigné un peu sur le chemin, il se retourna et adressa un dernier message à son futur cobaye.

« Au fait, pour moi ce sera Chance, car si tu es le Hasard, alors j'ai eu beaucoup de Chance de te croiser ! »

Sur ces belles paroles, Raki partit, jetant juste un regard derrière lui, voyant Sazena repartir avec le Kumojin. Le pauvre ne savait vraiment pas trouver les bonnes personnes. Ou plutôt, il n'avait vraiment pas de chance.

Au final les choses s'étaient déroulés de la meilleure manière qui soit puisque l'un des Konohajin m'autorisais l'accès à leur village comme bon me semblait, ce qui signifiait que je n'allais même pas être escorté enfin théoriquement, quelque chose me dit que la petite fille n'allait pas me lâcher de si tôt. La voilà qui partait donc devant pour le palais du Hokage. Soit il semblerait que le chemin soit tracé. Soudain j'entendais un jeu de mot pourri derrière moi, le jeune homme qui m'avait mit sa main sur le cœur afin de relever mes pulsations tout à l'heure sans doute, je me retournais rapidement et je lui adressais ces quelques mots, ils vaudront bien plus qu'un long discours.


« Au plaisir de te revoir par la suite, jeune quidam ! »


Puis je tournais à nouveau des talons afin de rattraper la jeune fille qui continuait à marcher droit devant elle. Sur le chemin je profitais du temps que j'avais pour regarder un peu l'architecture des lieux, après tout c'était la première fois depuis ma naissance que je venais dans cette partie là du continent et la totalité des choses que je voyais me fascinais. C'était comme si je redécouvrais le monde alors que bon je me doute que peu importe où l'on se situe sur la carte, il y avait les mêmes trou du cul à chaque coin de rue hein. Mais soudain je repensais à mon odeur. Elle m'avait été reprochée implicitement tout à l'heure lors de notre bref rapprochement, du moins les grimaces qu'il y avait eu sur son visage me le laissais suggérer. Je stoppais donc la jeune fille et lui expliquait que j'avais besoin de me doucher, je ne pouvais être présenté à l'Hokage avec un tel manque d'hygiène ce n'était vraiment pas poli.

Elle hésita pendant plusieurs minutes, effectivement, elle semblait être la plus réticente à mes propos et ce depuis le départ, mais je pense que son odeur lui fit comprendre qu'il ne s'agissait toujours pas un mensonge pour l'endormir mais bien d'une nécessité absolue. Je pus donc me rendre rapidement dans une auberge afin de m'astiquer proprement chaque partie de mon corps. Je remettais mes vêtements après les avoir parfumer avec des fleurs. J'en achèterai d'autres dans le village après mon rendez-vous avec le godaime afin d'avoir du rechange, chose que je n'avais pas pensé à prendre en venant ici. Oui il m'arrivait d'être distrait et alors ? Une fois sortit de l'auberge, je lançais un sourire à ma « garde rapprochée » avant de reprendre ma route en sa compagnie jusqu'au palais du chef de la feuille où elle me laissa après avoir expliquée la situation à une secrétaire.

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