Une silhouette féminine s’avançait lentement sur un sentier perdu entre deux montagnes rocheuses. Zoom sur le faciès du protagoniste : cheveux noirs, paire de lunettes … yeux rouges. Cette dernière observation n’échapperait pas à des nombreux shinobi, de rang de genin au kage, car il existait jadis dans ce monde un être qui avait fait parler de lui, et pas qu’en bien, et qui arborait les même yeux sanguins. D’ailleurs en regardant bien, la jeune femme possédait d’autres traits qui rappelaient cet être sauf qu’une chose flagrante les différenciait : la lueur de ce regard si singulier. Contrairement aux yeux de celui qui avait fait tant jaspiner sur sa personne, le regard de la jeune fille semblait vide. Il n’y avait là aucune lueur de vie, aucune flamme de la volonté mais un simple vide que rien ne semblait pouvoir combler.

La jeune fille aux lunettes gardait son regard mort fixé devant elle mais elle ne semblait rien voir car par moments, elle trébuchait contre des rochers qui pointaient dangereusement hors du sol comme s’ils cherchaient à piéger les passants qui cherchaient à les piétiner. L’état de ses vêtements témoignait que quelque chose de désagréable avait dû lui arriver. Le bas de sa jupe était déchiqueté par endroits, la manche gauche de sa chemise blanche, parsemée de poussière et des taches de saletés non identifiées, était à moitié déchirée et pendouillait lamentablement. Dans ses cheveux s’ornait une petite branche avec trois feuilles encore bien vertes. Elle ne ressemblait à rien mais elle n’apparaissait pas se préoccuper de son état bien qu’elle semblait être en âge de la coquetterie. Peut-être cherchait-elle à faire fuir les gens qu’elle croiserait avec cette apparence qui la faisait ressembler à une folle ?

Malgré son état déplorable, l’absence de sang faisait supposer qu’elle ne s’était pas battue, à moins qu’elle n’avait offert aucune chance à son adversaire de lui infliger le moindre dégât physique; ce qui était pourtant peu probable vu son état. En effet, elle ne semblait ne prêter aucune attention à ce qui l’entourait et était donc une cible facile à atteindre. On pourrait bien l’affliger d’une pluie de kunai qu’elle ne semblait même pas avoir la force ni la volonté de les esquiver.

Mais qui était donc cette vagabonde solitaire au regard perdu ? Que faisait-elle à la porte d’un village où elle pourrait bien perdre toute liberté ou pire encore, où elle pourrait trouver la mort ? Une chose d’ailleurs qu’elle semblait chercher bien que dans son fort intérieur, une flamme de la volonté de vivre vacillait dangereusement. Une partie de son être désirait rejoindre l’être qu’elle avait tant aimé mais qui avait quitté ce monde bien trop tôt alors que l’autre moitié désirait continuer de vivre. La tristesse et le désespoir la rongeaient mais son âme criait l’envie de vivre car au fond d’elle, elle se disait que c’était la meilleure façon d’honorer l’être qui était à l’origine de son déséquilibre émotionnel. Elle aspirait continuer de vivre pour eux deux et peut-être qu’un jour son âme trouverait la paix. Mais comment s’accrocher à une vie alors que celle-ci n’avait plus aucun but ? Jusqu’à présent elle avait toujours vécue dans l’espoir de revoir son grand frère mais la mort venait de le lui arracher mais une lueur d'espoir s'était ravivée en elle lorsqu'elle a entendu cette rumeur qui l'avait conduite jusqu'ici …

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Alors qu’elle continuait d’avancer lentement et péniblement, manquant parfois de perdre l’équilibre, une ligne de ce qui semblaient être des gardes de l’endroit qu’elle venait de violer, se dressa brusquement devant elle pour lui bloquer le passage. Surprise, la jeune fille aux yeux sanguins s’arrêta et les fixa un court instant d’un air désintéressé avant de poursuivre son chemin toujours avec la même lenteur. Elle s’apprêtait à frayer un chemin à travers le mur de shinobis alors que pas un seul mot n’avait franchi ses lèvres. Était-elle réellement folle ou bien tout simplement suicidaire ? Ne réalisait-elle pas donc sa situation plutôt délicate ?

Lorsqu'elle n’était plus qu’à quelques mètres du shininobi le plus avancé, un nouveau venu bondit de nulle part pour l’empêcher d’aller plus loin. Elle s’arrêta net une fois de plus et fixa de son regard vide celui qui semblait être le chef de la petite troupe. L’expression de la vagabonde n’avait pas changé. Elle ne semblait ni apeurée, ni en colère; son visage semblait recouvert d’un masque d'une neutralité totale. Pourtant en temps normal, un air de défi aurait peint sa bouille de binoclarde avec un sourire mi- sadique en commissure des lèvres avant de laisser échapper quelques mots de provocation, chose qui semblait être sa spécialité.

Le jeune homme lui parla gentiment et lui proposa même de l’aide avant de lui demander de décliner son identité. En guise de réponse, le ventre de la jeune femme lâcha un bruit de réclamation de quelques victuailles. Et là encore, sa réaction ne fut pas habituelle. En temps ordinaire, elle aurait rougit et aurait essayé de justifier maladroitement le cri de la famine incontrôlable de son corps mais présentement, elle se contenta juste de poser sa main droite sur son ventre comme pour essayer de le soulager de sa souffrance. Combien de jours n’avait-elle pas avalé quelque chose ? Elle n’en avait aucune idée mais si elle tenait encore débout, cela ne devrait pas remonter à plus de deux jours car elle était du genre à perdre connaissance après trois jours de jeûne.

Ne souhaitant pas être secourue, surtout pas par des parfaits inconnus, même si elle était à la frontière de la mort, et n’ayant plus la force de parler, elle entreprit de reprendre son chemin, contournant le jouvenceau vers la gauche. Finalement, chercherait-elle donc à le provoquer malgré son piètre état ou bien n’avait-elle pas réellement conscience de son acte à cause de son état fébrile qui l’empêcherait d’analyser la situation avec lucidité ? Il faut dire, qu’en plus d’avoir faim, son corps était épuisé, son âme était en désespoir et son cœur était en pleure … Mais qui se ficherait réellement de sa situation ? Les deux êtres qui en étaient capables n’étaient plus de ce monde. Le jeune shinobi tentait surement de la secourir par pitié, chose qu’il pourrait bien garder pour quelqu’un d’autre car la jeune femme préférait mourir plutôt que de se laisser attendrir par un quelconque geste de bonté …

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La jeune fille continuait sa progression vers le village malgré mon interrogation, il semblerait qu'elle soit à peine consciente et peut-être ne savait-elle même pas où elle se trouvait. J'étais tiraillé entre deux solutions, la première, celle qui m'imposerait normalement de la tuer ou de la neutraliser pour qu'elle ne porte pas atteinte à mon village. La seconde, appelons donc cela mon côté humaniste ou bien mon côté con, au choix... A savoir l'assommer et la ramener à notre hôpital sous bonne garde en prenant le risque qu'elle soit possédée par une technique ou tout autre chose du genre. Tandis qu'elle continuait de s'approcher dangereusement de l'entrée j'entendais déjà les autres gardes discuter entre eux. Que fait-on ? Mais que fait-elle ? Pourquoi le chef ne fait rien ? Voilà quelles étaient les interrogations récurrentes. Au bout d'un moment même Gamasuitou s'exclama à mon encontre.


« Eh bien têtard-kun ? Tu as prévu de la laisser faire sans rien dire, toi qui est d'habitude si difficile à taire, je te trouve bien silencieux. »


Oui je sais bien que ce genre de comportement idiot ne me correspond pas du tout, mais que voulait il que je fasse, je n'avais strictement aucune information, et je n'étais pas le genre d'homme à tuer des innocents, moi et ma gentillesse, franchement... Pourtant je n'avais plus le temps. En un éclair je frappais un coup sec sur sa tête afin de lui faire perdre connaissance. Une fois qu'elle fut inconsciente et étendue sur le sol mes compagnons me demandèrent :


« Et maintenant ? »


Je ne pu que répondre cela.


« A l’hôpital. »


J'embarquais la jeune fille sous mon épaule et je m'élançais dans la direction de l'hôpital, je n'avais guère le temps elle se réveillerait sans doute dans quelques minutes. Je débarquais avec force dans l'établissement et un médecin vint directement à ma rencontre. Je lui expliquais brièvement la situation et je conduisis cette jeune femme dans la chambre qu'il m'indiqua. Je plaçais quatre shinobis au quatre coins de la pièce, l'un d'eux étant spécialisé en fuinjutsu afin de sceller son chakra si nécessaire. Ainsi que deux à l'extérieur afin de garder la porte. Enfin j'envoyais un dernier prévenir le Raïkage afin de lui demander de rappliquer ici le plus rapidement possible, je ne voyais que ce type louche aux yeux d'émeraude pour démêler la situation.

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