Le Lutin et la Samui [B ~ Kitase Shinichi]

Comme chaque matin, la Samui était au terrain d'entraînement, en train de s'entraîner pour progresser de plus en plus et il fallait dire que son travail ne faisait qu'améliorer ses capacités physiques, mais pas seulement. Grâce aux différentes missions qu'elle avait faites jusqu'à là, elle était devenue un peu plus rusée et plus intelligente, pouvant prévoir certaines actions,agir en conséquence et aussi établir de meilleures stratégies selon les situations, même les plus difficiles. Elle pouvait être fière d'elle, d'avoir acquis autant d'expérience depuis qu'elle était à Kiri, ce n'était pas une mauvaise idée, en fin de compte, de venir dans ce village caché.

Après avoir rempli son ventre, assez pour tenir jusqu'à midi au moins, elle avait filé au terrain pour commencer à s'exercer au combat, faisant des coups dans le vent puis avec un kunai. Elle commença ensuite à lancer des shurikens sur des cibles qu'elle a dessinées sur les arbres, tout en courant, réussissant du premier coup le parcours. Elle s'accorda une petite pause, assise en tailleur, respirant calmement, fermant les yeux puis dégustant une pomme, profitant de la situation pour réviser les mudras de ses techniques, allant rapidement. Elle les appris appris tous par coeur.

Très vite, le Soleil était très haut dans le ciel, réchauffant l'air autour, cela voulait dire qu'il était l'heure d'aller déjeuner, après une bonne session d'entraînement, il n'y avait rien de mieux. Elle commença alors à marcher vers un petit restaurant du coin pas cher et où elle venait souvent, la bouffe y était délicieuse, mais à peine qu'elle allait ouvrir la porte afin d'y entra, un messager débarqua à côté d'elle, lui donnant un parchemin, une mission de rang B qui avait l'air importante. Juri la lit rapidement et alla chez elle pour se préparer et filer au lieu de la rencontre, près d'un marais où se trouvait la cible, prenant des pommes au passage et dégustant une pour calmer sa faim, on dirait qu'elle n'allait manger que ça toute la journée, jusqu'à la fin de la mission.

La jeune shinobi arriva assez rapidement et se présenta au Nukenin. Ils devaient maintenant attendre un deuxième ninja qui allait les accompagner dans leur mission, son identité lui restait inconnu encore, même si elle se posait des dizaines de questions à ce propos. Elle espérait juste qu'il soit fort pour ne pas échouer dans la mission. Quand ils seront tous les trois, la mission pourra commencer.

Spoiler:

A croire que certaines personnes n’ont rien d’autre à faire qu’à compliquer les situations les plus simples. A croire aussi qu’il est plus logique de demander à un nukenin de renom d’effectuer une tâche que de demander à un shinobi du village de s’en occuper. Je ne sais pas ce que vous en pensez mais pour ma part, je dois avouer ne pas très bien comprendre ce qui motive les instances du village. Pourquoi procéder de la sorte ? Si encore, nous recevions trop de missions de l’étranger, je pourrais comprendre que l’on délègue quelques travaux aux nukenins mais là, ce n’est pas le cas puisqu’il nous envoie surveiller ledit errant. Pourquoi donc l’assister ? Nous avons largement la capacité de mettre fin au jour de la fameuse cible vivant dans les marais seul, sans aide de personne. M’enfin. Ne cherchons pas à comprendre. Après tout, ça fait des années maintenant que les hautes sphères de Kiri enchaînent connerie sur connerie. Par ailleurs, je dois l’avouer, je me plains, et méprise, trop souvent le travail des autres. Partons du principe que ceux qui sont chargés de donner les missions savent ce qu’ils font et taisons-nous. En effet si on assiste un nukenin, c’est qu’il doit y avoir une raison. Laquelle ? Alors là je n’en sais fichtrement rien ! Mais quoiqu’il en soit, rendons-nous au point de contact. C’est là-bas qu’est censé nous attendre le fameux chasseur. A noter au passage que pour effectuer je ne serai pas seul. D’après ce que j’ai cru comprendre un genin du village sera mon partenaire, une certaine Samui Juri.

Très vite je me rends au lieu fixé sur la missive. Le nukenin est présent, la kunoichi aussi. D’un simple geste de la tête, je salue le ninja que nous devrons épauler puis rejoins ma partenaire d’infortune. Envers celle-ci je me montre un peu plus courtois. On va éviter les hochements de tête en guise de « salut » et faire les choses avec bien plus d’élégance. Et oui, la noblesse c’est bien plus qu’un titre, c’est un art de vivre, de pensées et d’agir. A défaut donc d’être vraiment « noble » au sens propre du terme, je le suis dans mes actes … Du moins de temps en temps.

« Salutations. Juri je suppose ? Kitase Shinichi. Enchanté de faire ta connaissance. »

J’en ai peut-être un peu trop fait ? Peut-être bien. Quoiqu’il en soit, nous pouvons partir. Les présentations ont été faites – j’ai laissé un court laps de temps à Juri pour se présenter ou parler – il n’y a donc plus de temps à perdre. Je fais signe au nukenin d’y aller et comme convenu, nous le guiderons. En effet le bougre ne connaît pas les environs. De fait nous devons l’y amener … Ah lala … De ma vie c’est la première fois que je vais servir de taxi – on ne peut même pas dire qu’on l’escorte vu qu’il n’y a semble-t-il aucun danger. C’est quand même assez déshonorant je dois l’avouer.

La Samui attendait tranquillement la troisième personne qui devait les accompagner dans cette mission d'escorte et d'assassinat si on pouvait dire ça. Il fallait dire que la jeune femme aux cheveux gris n'était pas du genre bavarde avec les gens, elle restait debout tranquillement, regardant autour, ne pensant à rien en particulier, elle regarda simplement l'homme qui devait tuer sa cible. Il était un peu vieux, il devait être très expérimenté et avait une allure assez mystérieuse, autant dire que ça ne servait à rien de lui parler, comme tout shinobi qui doit être discret, il n'allait pas partager des informations aussi facilement, c'était une règle de base dans ce monde cruel où toute phrase de travers peut mettre en péril tout le monde. Elle se concentra donc sur autre chose pendant ce temps, ouvrant ses étuis en cuir pour vérifier si elle avait bien le matos nécessaire pour mener à bien sa mission comme des kunais, des kunais explosif ou des shurikens, ce qui était le cas, elle avait tout, c'était bon.

Elle entama une autre pomme au passage, croquant à pleine dent et mâchant bien avant de voir enfin la troisième personne arriver enfin. Elle faillit s'étouffer avec les morceaux de pomme qu'elle avait dans la bouche, ayant presque avalé de travers. Elle reconnut tout de suite Kitase Shinichi, celui qui fut le Nidaime Mizukage, une des personnes les plus puissantes du village. Pourquoi était-il là ? Pour la mission ? Sérieusement ? Pour ne pas être méchante, Juri se demandait s'il n'avait pas quelque chose de mieux à faire qu'une stupide mission B d'escorte. La jeune femme, en guise de respect envers un shinobi de haut rang, comme on lui avait enseigné, posa un genou à terre et s'inclina devant Kitase, regardant par terre. Il se présenta, même si Juri le connaissait déjà, il faisait comme s'ils étaient déjà proches, ce que la jeune femme ne devait absolument pas faire pour son cas. Il fallait qu'elle se montre très respectueuse :

« C... C'est un honneur pour moi d'être accompagné par une grande personne telle que vous... Même si cela m'étonne beaucoup de vous voir ici... »

Mais bref, il ne fallait pas s'attarder, il fallait partir pour remplir la mission, ce que Kitase fit comprendre en faisant un signe, Juri se leva, elle était prête, le Nukenin aussi, la jeune femme dit :

« L... Laissez-moi passer devant, c'est mieux que ça soit moi la première à me faire avoir par les pièges... »

La jeune femme entama la marche, commençant à courir ensuite en suivant la direction où se trouvait la cible, ce n'était pas loin de là, une quinzaine de minutes pour y arriver, des minutes pendant lesquelles Juri ne dit rien, se concentrant sur la mission, peut-être un peu trop. Ils s'approchaient petit à petit de leur objectif quand la jeune femme aux cheveux gris stoppa net, faisant signe aux deux autres de faire pareil, elle avait un mauvais pressentiment et son instinct ne la trompait jamais. C'est là qu'elle les aperçut, des fils très fins ont été tendus entre les arbres, c'était un piège, simple mais très efficace, Juri le leur montra, se retournant ensuite :

« Soit il faut trouver un autre chemin, soit il faut désactiver le piège, on choisit quelle solution ? »

Elle avait encore sa pomme qu'elle avait commencée, elle la sortit au cas où il fallait désactiver le piège, ça serait un bon moyen, attendant la réponse du Nukenin et surtout de Kitase-sama, elle était sûre qu'il allait dire la bonne solution à adopter.

C'est un honneur pour elle de me voir ici, bla bla. Elle est étonnée bla bla et j'en passe et des meilleures. Quoiqu'il en soit allons-y. Juri propose de passer devant afin de se faire piéger la première. Ce n'est pas très noble de ma part mais soit ; laissons la faire. Si ça lui tient à cœur, je ne vais pas dire non après tout. De plus, elle a peut-être des dons de senseur. Si tel est le cas alors autant lui laisser le privilège d'ouvrir la marche car elle sera la plus à même de voir ce qui à nos yeux restera caché. M'enfin trêve de spéculations. Ce n'est pas parce que Kyoji a des dons sensoriels qu'il en est de même pour tous les membres du clan Samui. Au fond, il est fort probable qu'elle se soit proposée pour passer devant plus parce qu'elle se sentait obligée par la situation que parce qu'elle est à l'aise dans les exercices de détection. Quoiqu'il en soit, nous avançons et personne ne parle durant toute la durée du trajet. Le silence est d'or comme on dit chez moi et ma partenaire semble absorbée par la mission. À croire que c'est la première fois qu'elle part effectuer un travail de rang B. Après quelques longues minutes, nous voici à l'entrée du marais. Et quelle n'est pas notre surprise en voyant qu'à peine arrivé, un piège est posé. Comme quoi, la cible du chasseur est un homme prévenant. Il veut savoir qui entre et qui sort du lieu qu'il doit considérer comme son « chez lui ». Juri me demande si nous devons passer par un autre endroit ou bien s'il est préférable de désactiver le piège. Je réfléchis quelques instants et prends finalement ma décision :
« Je vais désactiver le piège. On pourra vérifier mais je suis quasiment sûr qu'il y a des fils un peu partout alors bon. Qu'on passe par là ou par ailleurs, ça ne doit pas changer grand chose à nos affaires je pense. »

Sur ces mots, je prends un caillou et le jette sur le fil. Cela imite à peu de choses près le pied d'un homme. Le fil se tend et de la boue tombe d'on ne sait trop où à l'endroit où était le fil, c'est-à-dire à quelques mètres de nous. Dieu merci, la boue ne nous atteint pas. Je n'aurais pas aimé être touché par cette matière sale et visqueuse.
« De la boue... On a vraisemblablement affaire à un petit plaisantin. »

Mais ce n'est pas tout. En plus du liquide marron, la pression sur le fil à activer par je ne sais trop quel miracle un système faisant ouvrir une cage qui se trouve à quelques mètres de nous. Ainsi, un oiseau sort de ladite prison et se dirige on ne sait trop où. Je ne sais pas pourquoi, quelque chose me dit que nous devrions prendre cet oiseau. C'est sûrement un moyen pour le trappeur de savoir que nous sommes là. Je m'explique : selon moi, le piège est censé nous gêner, voire nous immobiliser. Quant-à l'oiseau, il doit sûrement se rendre dans la demeure de son maître, cela afin – dans un certain sens – d'avertir ce dernier de notre présence. Enfin moi c'est ce que je ferais si j'étais lui. À chacun de mes pièges, je pose une cage qui s'ouvre automatiquement. Et selon le piège, je mets un oiseau ayant un signe distinctif assez précis. Ainsi si l'oiseau X vient, je sais qu'il correspond au piège Y. Si en revanche, c'est l'oiseau A qui vient me voir alors c'est au piège B que je dois aller. Vous avez compris ? Bon, il se peut aussi que je me fasse des films mais quoiqu'il en soit, je préfère stopper le volatil. Il ne faudrait pas qu'il prévienne son hypothétique maître. Sans plus tarder, je sors mon sabre et le fait s'allonger d'une bonne vingtaine de mètre, ce qui a pour effet de transpercer l'aile du piaf. Celui-ci tombe alors comme une simple pierre.
« Il allait sûrement prévenir son maître de notre présence... Si tel est le cas, la cabane de notre homme se trouve plus à l'ouest d'ici. »

Je propose qu'on aille par là. Après ce n'est qu'une proposition.

Juri attendait avec patiente la décision qu'un des grands ninjas de Kiri allait prendre. On pouvait, à coup sûr, compter sur lui, au vu de sa grande expérience en mission, il allait sûrement donner la solution la plus juste qu'il soit pour les mener vers l'achèvement de l'ordre qu'ils avaient eu, c'est-à-dire, tuer une personne qui avait de l'expérience en combat. La jeune kunoichi suivait bien tout ce qui se passait après avoir dit qu'il y avait des pièges, car cela allait enrichir son expérience, elle avait beaucoup à apprendre de son partenaire de mission qui était beaucoup plus gradé qu'elle. C'était aussi un moment pour briller si une occasion se présente, comme dire qu'il y a des pièges. Mais apparemment, ce n'était pas suffisant pour impressionner Kitase, on dirait qu'il fallait encore plus, débusquer des pièges était une chose simple à vrai dire. Peut-être un combat contre le mec qu'ils devaient traquer suffirait pour prouver que la shinobi avait un grand potentiel en elle et qu'elle pouvait servir sans problème son village, qu'elle était forte, intelligente et non inutile.

L'heure n'était pas à se battre encore, il fallait aller jusqu'à la cible tout en traversant un champ de pièges dissimulés partout sur le chemin qui s'étendait devant eux. La distance n'était pas si grande, juste les fils tendus, des flèches et autres attrape-nigauds qui sont dangereux. Mais pour cela, ils avaient un grand ninja dans leur équipe pour prendre des décisions importantes. D'ailleurs, l'une d'elle fut de désactiver les pièges, d'accord, sans problème, surtout que c'est le décisionnaire, lui-même, qui se propose de faire la tâche. Aucun soucis non plus, d'autant plus qu'il savait mieux le faire qu'elle, à coup sûr.

Juri regarda Shinichi mettre hors d'état de nuire les pièges, prenant un objet afin de le lancer sur les fils tendus, ce qui fit tomber de la boue tout simplement, quelque chose d'apparemment inoffensif, mais il fallait se méfier tout de même, tout pouvait exister dans ce monde. D'après le plus expérimentée du groupe, c'était plus une plaisanterie qu'autre chose, peut-être bien, en tout cas, cette boue n'allait tomber sur personne. Un autre piège fonctionna, libérant un piaf qui s'envola, mais il ne partit pas très loin, il fut tué par le kirijin qui supposa que l'oiseau allait prévenir son maître. Il n'avait pas aussi tort, c'était une hypothèse à prendre en compte et c'était surprenant que Kitase y a pensé, car ce n'était pas le cas pour la chûnin qui allait laisser faire simplement. La shinobi avait encore beaucoup de choses à apprendre, surtout à se méfier de certaines choses, elle avait retenu la leçon du lutin, hochant la tête pour dire qu'elle comprenait tout.

Il fallait continuer la route, vers l'Ouest, ce qui fut confirmé par le troisième homme du groupe, celui qu'ils devaient accompagner. Juri voulait toujours garder la tête du groupe, faisant un pas en avan. C'est là qu'elle entendit un bruit venant de devant eux. On dirait que quelque chose de lourd était en train de rouler à toute vitesse en leur direction, ça n'annonçait rien de bon, elle dit rapidement en voyant une grande ombre s'approcher :

« Sautez vite très haut ou sur le côté ! »

Ce qu'elle fit, allant sur le côté, atterrissant sur une grande branche d'arbre, voyant une grosse boule de pierre rouler à côté d'elle à toute vitesse, longeant la route, détruisant tout sur son passage. Ils ont eu chaud, espérant que tout le monde est sauf, elle se retourna et demanda :

« Tout le monde va bien ? »

Et bien, ils auront, on dirait, du mal à arriver jusqu'à leur cible qui n'était pas un débutant, il a pu mettre un piège dangereux derrière un piège qui paraissait très inoffensif, en faisant croire que c'était un comique, bravo.

Après la boue, voici venir la boule géante censée nous écraser. Fort heureusement, nous parvenons à esquiver l'engin de pierre en nous propulsant vers le haut ou bien sur les côtés. En ce qui me concerne, j'ai choisi la voie du haut et j'ai utilisé une de mes techniques favorites – le pet de flamme – pour parvenir à esquiver la boule géante sans souci majeur. Notre homme s'étant agrippé à moi, je lui évite de trop se fouler. Ce piège là était bien plus dangereux que le précédent. À peine le temps de nous remettre de nos émotions qu'un énième piège nous tombe à la tête huit cent à neuf cent mètres plus loin. Nous esquivons les projectiles de peu. Je lève la tête vers le ciel ; Encore un piaf... Celui là est d'une couleur bien singulière oscillant entre le vert et le jaune. Ni d'une ni de deux, je le bute et on en parle plus. Je pense que mon hypothèse concernant le rôle de ces volatiles est vérifiée. Ce n'est pas un hasard si ces choses là s'envolent de la sorte dès qu'un piège s'active. Cette fois-ci, le rapace est parti vers le sud. Je suppose donc qu'il faut aller par là-bas. Nous suivons la direction indiquée par l'oiseau et tombons bientôt nez à nez avec une petite cabane. Sûrement celle où vit la cible de l'homme que nous escortons. Nous nous arrêtons à une bonne centaine de mètres de la demeure et nous cachons via les feuillages. Il est temps pour Juri et moi de nous éclipser et de laisser la vedette à notre chasseur. C'est à lui que revient la lourde tâche de tuer la cible alors qu'il fasse. Nous ne sommes là que pour l'épauler, l'aider à trouver le lieu de résidence de notre homme et nous assurer que le travail a bien été fait. En ce qui concerne nos deux premiers objectifs, je pense que nous les avons réalisés avec succès. Pour ce qui est du dernier, nous resterons là et observerons la scène.

« Nous restons là à couvrir vos arrières, faites donc ce pour quoi vous êtes là. »

En d'autres mots : « Sers à quelque chose dans cette mission, sombre bouse ». A titre personnel, je n'ai toujours pas compris le but de notre travail mais soit, je ne dis rien et attends. Le Rambo que l'on a accompagné se dirige seul vers la maison et déclenche un piège. L'homme tombe dans un trou ultra profond mais parvient à s'accrocher aux parois de la crevasse et à remonter sans trop de problèmes. Ouf. Pendant un instant, j'ai cru qu'il allait crever. Ça aurait été balo. En tout les cas, on voit bien que notre chasseur a un minimum d'aptitudes. Il est en effet parvenu à se sortir seul d'un piège qui, certes n'est pas incroyable, mais aurait pu lui causer bien du souci. Je soupire, soulagé et reste avec Juri. Il doit accomplir sa tâche seul. Nous voyons l'homme entrer et voici le moment de vérité, l'affrontement final entre ces deux personnes. Malheureusement, nous n'aurons pas le loisir d'observer le combat cependant cela ne m'empêche pas de gueuler très fort un : « Battez-vous ! » Ce n'est qu'après dix à quinze minutes d'attente que celui que nous accompagnons sort. Il a réussi ? Je ne vois pas la tête du nukenin. Un peu sceptique, je m'avance et lui demande ce qu'il s'est passé. L'homme nous explique que le criminel n'était pas là et qu'il doit donc être dans le marais. Uh uh. Et merde. Je me tourne vers Juri et lui explique :

« On est reparti pour un tour. »

De retour dans le marais, on doit trouver un homme dans ce lieu d'une grandeur infini. C'est un peu comme trouver une aiguille dans une meule de foin en fait. Bonne chance à nous, nous en aurons bien besoin !

Les pièges se déclenchaient les uns à la suite des autres, tous plus ou moins dangereux, tantôt, le groupe échappait à la mort de peu, tantôt il faisait face à une farce de la part de leur cible. C'était une tâche quand même éprouvante pour les shinobis et cela avantageait à coup sûr leur adversaire, car la fatigue est vraiment un ennemi lorsqu'on combat. Dans tous les cas, il était vraiment fort, on dirait que les trois personnes sont tombées dans cent pour cent des pièges tendus, était-ce aussi simple de prévoir leur mouvement vers leur objectif ? C'était moche qu'on puisse lire sur eux comme dans un livre ouvert. Dans tous les cas, ils n'avaient pas affaire à n'importe qui, d'où le rang de la mission sûrement. Mais il y avait, on dirait, une sorte de point faible dans les pièges. Chaque fois qu'un s'activait, un oiseau s'envolait toujours vers une direction, comme l'un des premiers pièges qu'ils avaient rencontrés et le piaf allait toujours dans une direction, comme l'avait supposé Shinichi, vers son maître, donc il fallait suivre cette direction là, en tuant ces animaux pour ne pas prévenir de l'approche.

Ce fut un long chemin avant d'arriver enfin à destination, il ne restait rien pour achever l'objectif, le troisième homme devait juste tuer maintenant leur cible, en espérant qu'il soit dans la maison. Juri doutait de cela, les environs étaient vraiment calmes et la maison aussi, son instinct lui disait que l'homme avait déjà fui. Elle laissa faire, restant juste debout et attendant que l'on tue le piégeur qui avait encore mis un piège mortel devant le bâtiment. Heureusement, celui qui devait tuer l'objectif avait de bons réflexes et était assez fort pour s'accrocher et se hisser hors du trou, c'en était fallu de peu. C'était maintenant l'histoire de quelques minutes pour qu'ils rentrent chez eux, la Samui avait d'ailleurs faim, elle prit une pomme et commença à la déguster pour faire passer le temps.

En vérité, ils n'allaient pas rentrer de si tôt, l'homme sortit de la maison, les mains vides ni traces de blessures, ni rien d'autre qui pouvait leur confirmer que la cible était morte. Normal, puisque c'était la vérité, l'adversaire avait abandonné sa cachette, sachant sûrement qu'ils étaient proches de lui. La chûnin soupira d'aise, finissant sa pomme, on dirait que c'était parti pour un nouveau tour, comme le dit si bien le plus gradé. Mais où aller vraiment ? Leur objectif pouvait avoir fui de tous les côtés, les marais étaient grands. Elle regarda autour d'elle et vit des traces de pas qui s'éloignaient de la maison, les seuls aux alentours et indiqua le chemin aux deux autres :

« Je pense qu'il est parti par là, non ? »

La shinobi était prête à se remettre en route pour finir rapidement la mission, mais c'est là qu'on entendit un craquement avec une ombre passer pas loin des traces de pas. A coup sûr, c'était celui qu'ils devaient tuer. Sans se poser de questions, la jeune femme poursuivit cette ombre :

« Il est là. »

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