Quelle large population réside sur un territoire aussi vaste que le village de la brume, capitale du pays de l’eau. En pleine journée, les citoyens abondent les rues commerciales et une ruée de nouveau-venu passe par les Longs Tunnels, seul moyen de pénétrer à l’intérieur du village et même d’en quitter. Du moins, seule méthode connue publiquement. Mais enfin, ne nous écartons pas du sujet vital. Aujourd’hui est un grand jour pour Kirigakure no Satô. Ouais bon, pas pour tous à bien y penser, seulement pour les hommes aux oreilles pointues. Eh oui, car aujourd’hui est le jour où tous les Lutins du monde se rassemble au palais du Mizukage pour assister à la toute première soirée entre Lutins, intitulé : « Soirée Apéro Obake » !! Et c’est le Régent du village qui a permis aux animateurs de la soirée de tout préparer chez lui. Quel grand cœur, quelle générosité ! Mais bien sûr, le Régent est également un Lutin, pourquoi refuserait-il une proposition comme ça ?

Il n’était pas rare de voir ces créatures qui se différencient des humains de leurs oreilles au sein du territoire de l’eau, mais ces derniers jours, ils affluent dans les ruelles et les échoppes ! C’est une situation similaire à l’assimilation anglaise sur les français en Nouvelle-France, abandonnés par le Roi. Ouais bon, ils ne sont pas ici pour assimiler qui que ce soit vu que les deux derniers dirigeants du village ont été, eux-mêmes, des hommes aux longues oreilles. Alors, pour le coup d’assimilation, ce n’est plus à prouver. Bref, le narrateur s’égare une fois de plus. La nuit tomba, une voûte étoilée accompagnée par un joli clair de lune étincelant remplaça le ciel grisé lambda parsemé de nimbus coutumier. Un amas d’homme, femme et enfant se dirigèrent vers le palais du Mizukage, bastion du dirigeant actuel du village et ce, depuis la création de ce dernier. Au-dessus du magnifique portique par où tous les Shinobis au service de la capitale passent pour se rendre vers les bureaux administratifs, l’on pouvait y lire sur une gigantesque pancarte où seulement deux mots y sont inscrit : « Obake Only ». Dit également : Lutins exclusivement. « Quiconque ne respectant pas cette règle et tente d’entrer via infraction se mérite la peine de mort », est-il écrit en minuscules lettres sous le titre.

Spoiler:

De ces prunelles de charbon, le jeune Natsu regardait la foule pénétrée l’assemblée, fier de l’organisation de la soirée. Car oui, ce fut ce petit garnement qui a pensé à tout. La joie qu’il ressentit lorsque Yoru-sama a accepté d’accorder le temps d’une soirée son illustre manoir. Alors que les Lutins commencèrent remplir au grand complet l’immense auditorium, le Lutin Malin fit enfin son apparition devant la foule. Un microphone égal à sa taille était déjà mis en place. Sa petite voix de gamin retentit dans l’amphithéâtre, faisant taire tous autres sons.

• Peuple saint des terres d’Israël, je vous salue. Je me nomme Natsu, membre de la bienheureuse confrérie des Lutins, tout comme certain d’entre vous présent ici ce soir. D’ailleurs, je porte le surnom de Lutin Vert/Malin. Mais bref, ne nous attardons pas sur les détails. Tout d’abord, je vous remercie d’être venu aussi nombreux, cela est un plaisir de constater que notre race est si populeuse –

• On a faim, bordel !

• Hélicobite !

• Sécurité ! Castrez-moi ce branleur dans le cul de sa putain de génitrice ! À l’extérieur, je vous prie.

Sans attendre, trois hommes baraqués de muscles saisirent l’importuné ainsi qu'une vieille femme à ses côtés et disparurent en une nuée de fumée. La raison du pourquoi ils emportèrent la femme reste un mystère même aujourd'hui. Enfin... La foule, choquée, assista au spectacle, muette. Qui allait oser dire une connerie, maintenant ? Natsu racla sa gorge et toussota un peu avant de reprendre sur un énorme sourire malicieux.

• Je vous prie de nous excuser pour cet incident. Sur ce… Je déclare cette putain de soirée OUVERTE !!! Pour le Mizukage, y’a le lait à droite de la pièce.

Après s’être esclaffé un bon coup suite à cette petite blague de mauvais goût, un brouhaha de clappement et de hurlement s’ensuit l’ouverture de la cérémonie à présent annoncée. Le peuple se rua telles des bêtes dans la salle d’à côté, c’est-à-dire une gargantuesque pièce rectangulaire où un buffet les attendait. Viande, légume – hell no, pas de vert ici ! Je disais donc : viande, alcool et cochonnerie, voilà le menu de ce soir. C’est ce qui était sûr, c’est que si quelqu’un de l’extérieur adhérerait à ce cirque, les Lutins auraient le lendemain de cette fête une réputation belliqueuse. Tout comme Kiri, quoi.

De ses perles de jade et de sang furtives, Yuuki Setsuna, plus connu sous le pseudonyme de Lutin Martyr ou encore, l’Épéiste Noir, balaya l’énorme pièce où la fête avait débutée. Des gens montaient sur les tables, bière ou saké sous la main. Quelques fois, l’on pouvait voir de la nourriture voler d’une extrémité à l’autre. À l’entrée, les concierges contemplaient ce massacre, avec affolement. Une chance qu’ils sont bien payés ces bougres. Adossé sur un mur en recoin de la salle, le garçon à la scarification écarlate ne pouvait que se demander pourquoi a-t-il fallu qu’il participe à cette soirée. Drôle d’idée de croire que peut-être ce serait bénéfique d’y venir. Se plaignant, il murmura quelques mots dans sa barbe, d’ailleurs enfoui sous les cris de ses confrères.

• Ils sont bruyants…

Passant une main dans sa chevelure d’argent hérissonnée, il chercha du regard une quelconque silhouette familière dans cet enfer. Puis, quelques secondes de recherche plus tard, il en vit une : Kitase Shinichi. Haussant les sourcils, il se demanda s’il était au courant de cette récente nouvelle qui parcourait depuis hier les Épéistes. Se relevant, il se dirigea en direction du chef des sabreurs d’élite en détachant sa boucle d’oreille. Une fois à son niveau, il l’interpella en lui montrant bien la boule rouge muni d’une tresse.

• Shinichi-sama, je vous annonce que votre deuxième Épéiste est à présent au rang de troisième.

Qu’avait donc de spécial cette boucle ? Rien en effet, mis à part le kanji qui y est gravé, si ce n’est que cela. On pouvait y lire le numéro « deux ». Cela signifiait, pour tous Épéistes qui se respectent, le rang de chacun au sein de cette unité spéciale. Eh oui, notre protagoniste atteint d’hétérochromie avait botté le derrière à chaque quidam de la dernière fois, comme il se l’était promis. Ce fut coriace, mais il y était parvenu. Peut-être qu’il vise la première place, mais cet objectif sera pour plus tard. Il venait de sauter cinq rangs en moins de deux semaines, n’est-ce pas un exploit ? Rebouclant sur son oreille gauche l’objet, il constata finalement qu’un deuxième individu était avec son supérieur hiérarchique. Il le reconnu aussitôt, il s’agissait du Lutin Pourpre en personne. Le Yuuki s’empressa de reculer d’un pas et d’incliner la tête en guise de respect et surtout, pour masquer son embarras.

• Mes excuses de vous avoir dérangé, là n’était pas mon intention.

Belles oreilles pointuuues~

Aujourd’hui, je prends soin de les mettre en valeur. Je dégage mes cheveux tombants qui les dissimulent d’habitude, pour les faire ressortir. Faire ressortir cette pointe d’originalité devenue « mainstream » au sein de Kiri. Les lutins. Ces petits d’hommes aux orillons déformés, communauté dominante au sein de l’hydrométéore. Lutin Malin, sénile, vieux, pervers, poney, y’en a pour tous les goûts ! Mais bien sûr, que serait la sainte congrégation sans son illustre Jisetsu, alias le lutin érudit, moi même !

Certes, je ne suis pas un « authentique » Lutin, mon père appartenant bien sur à la caste des nobliaux au dôjutsu flavescent, mais peut être que ça tire vers les gênes de ma mère. Ou alors c’est tout simplement une déformation à la naissance, comme je l’ai toujours cru. Quoiqu’il en soit, ce n’est pas mes origines qui vont changer quelque chose, je suis convié à un pseudo-gala dédié aux kobolds. Bientôt, l’havre de la brume sanglante, le palais du Mizukage, se transformera en une bringue géante en l’honneur des seigneurs que nous sommes. Trève de bavardage, ça commence bientôt, héhé.

Oubliant mon grade, mes responsabilités, mon clan et tout ce qui va avec, je sors de ma maison sapé d’un kimono contre lequel j’avais troqué mon habituelle chemise depuis quelques temps. Plus prompt à mon rôle de ninja, mais tout aussi classe. Je flâne dans les rues qui sombrent dans le crépuscule, et m’attarde quelque peu à regarder les différents magasins du centre ville. J’aurai certes pu me téléporter, mais depuis quelques temps, je prends plaisir à contempler les différentes venelles de Kiri. En plus de regorger d’une agglomération espiègle que j’ai longtemps considéré comme plèbes, la brume surabonde de paysages aussi agréables à l’œil qu’une belle donzelle sortant de la douche.

Je pénétrais dans le ksar aménagé en hôte à célébration géant pour Obakes. Du haut d’une pseudo estrade, un kobold sapé de vert, s’étant présenté sous le nom de Natsu, alias le lutin Malin, apparemment organisateur de ce festin, déclara la réjouissance ouverte, lançant une boutade ouverte au Mizukage.

J’éclatais d’un rire chaud, puis me dirigeais vers les breuvages en même temps que d’autres lutins, pour ainsi me servir quelques gouttes de précieux saké. Plus ou moins abreuvé, je cherchais de mon monoglobe une compagnie qui pourrait se montrer plaisante, pour tomber sur trois têtes que je connaissais plus ou moins bien. Yuuki Setsuna, comparse d’une mission de rang S, Kitase Shinichi, qui m’avait bien sur adoubé, et... Ryûzoji Yoru, le régent en personne avec le qui j’avais déjà eu l’honneur de discuter.

Tandis que le lutin sombre inclinait sa tête envers ses supérieurs hiérarchiques, je m’avançais à mon tour pour venir à leur hauteur, enfilant mon verre cul sec avant de dire :

• Eh bien, on dirait bien que l’élite des Lutins a prit part autour de cette table. Puis-je me joindre à vous ?

Je n’étais pas adepte des codes de respect qu’imposait le monde ninjas entre supérieur et subordonné, et ce même lorsque j’étais un genin pas plus haut que trois pommes. Senseï, Sire, Senpaï, Monsieur, « kun », voilà des mots qui n’étaient jamais entrés dans mon dictionnaire. Que l’on fasse de même ne me dérangeait pas plus que ça d’ailleurs. Alors bon, s’incliner, ça va trop loin. Je m’étonne des fois à quel point les gens font les léches bottes. Soit on les éduque trop, soit pas assez, et ils s’abaissent à un niveau si bas en courbant l’échine. Pour moi, c’est clair. Ce que vient de faire le sabreur est un acte de faiblesse que je ne ferais jamais, même un kunaï sous ma tempe.

Moi, j’étais plutôt du genre « Bonjour, comment allez vous, puis-je prendre part à cette table ». Le mec poli et respectueux, mais direct. Et le fondateur de la confrérie des Lutins était de même. Apparemment, il avait appris à vanner depuis la dernière fois. Enfin, c’tait pas des vanne de ouf, mais il faisait déjà mieux que Bigard. C’est bien. Ou pas. Bref, pour faire simple, il me traite de moche. Mais bon, même si j’ai milles façons de répondre, je ne vais pas « insulter » mon supérieur hiérarchique direct, surtout pour une petite boutade inoffensive. Après tou, j’aurai beau lui rappeler que c’est un FAUX NOBLE, tout Lutin qui se considère en tant que tel doit le savoir. Donc, comment lui renvoyer sa vanne sans passer pour un insolant ...

• Nidaime, il me semble que vous êtes entrain de regarder le miroir.

Dis-je avec ton plein de respect, dont se dégageait une légère hypocrisie.

Parce que si il y’avait un moche et pas noble ici, c’bien lui. Faut juste voir comment il est sapé. On dirait un enfant violé, pas un kage.

Mais passons, il est sympa en fait, puis lui et notre comparse nous invitent à nous joindre à table, moi et l’épeiste. De suite, l’autre borgne de la fête, Yoru, nous informe qu’un Lutin Travelo venait de faire son apparition à la « teuf ». Faut surveiller la populace qui entre, bordel de merde !

M’enfin, Shinichi va apparemment prendre les précautions nécessaires. Alors, il devrait en faire de même pour le Lutin Drôle. Ou alors, c’est bon, l’assemblée se charge déjà de son cas. En même temps, c’est normal, on peut pas dire qu’il mérite son titre le bougre.

Mais bref, passons, nous ne sommes pas ici pour nous juger, mais bien pour fêter l’essor de notre communauté ensemble. Prenant une bouteille de saké et un verre, je me servis du liquide et bu cul sel.

Que la soirée commence.

La boutade – du moins, s’en est une pour notre protagoniste au demi regard de braise et de jade – passa inaperçu à l’œil azur – n’oublions pas que nous parlons bien ici d’un borgne – du Régent. Son attention était plutôt axée sur l’alcool présent en cette discothèque au sein de son propre palais. Il avait eu vent que son supérieur hiérarchique est un adorateur de ce fluide de vie, mais ne pensais pas que l’illustre Ryuzôji Yoru aurait apporté avec lui une bouteille à lui-même pour fêter sa mort dignement, comme l’a-t-il sous-entendu. D’ailleurs, le Lutin Argenté s’interrogea sur le sens de cette phrase, mais sa réflexion fut écourtée par le manque d’intérêt qu’y apportaient ses deux autres comparses. Si le second dirigeant de la brume sanglante n’y prête aucune attention particulière, alors soit. Le Lutin Ambré s’approcha du trio sous bon nombre d’insulte de la part du chef des Épéistes afin de s’y mêler au final. Ce dernier n’avait certainement aucune connaissance sur la véritable identité de notre héros à la chevelure opaline, cela doit être un choc de voir un ancien camarade avec une toute nouvelle apparence de celle qu’il a vu lors de la précédente mission classé de niveau supérieur.

Setsuna croisa les bras et prêtait une oreille discrète à la conversation du Lutin Pourpre, Bleu et Érudit. Je précise bien discrète car avec la musique de boîte qui retentit dans les tympans tels des tambours agressants et la foule qui s’égaye au-delà des expectations du Malin aux longues oreilles, déjà immergé dans un état qui n’est pas ne serais-ce qu’un tantinet proche de l’oisiveté. N’ayant jamais réellement participé à une fête de cette ampleur, l’activité, si vous me permettez de la nommer ainsi, donnait la chair de poule au second Épéiste. Le gala de victoire de a guerre face à la capitale du pays de la foudre n’était en point similaire à cet Enfer d’alcool. Dieu ciel, le Yuuki entend déjà les concierges pleurés leurs descendances. Le sujet du moment qu’entretenait le quatuor, sans que notre héros y participe, tournait autour d’un homme de la même race que nos personnages, travestit, qui a réussi à s’infiltrer en ce lieu sacré pour participer à la cérémonie. Au bout du compte, pour des raisons que l’Épéiste Noir ne réussira jamais à comprendre, le cyclope à la tête de la brume a jeté le travelo dehors dans les poubelles. Ce qui est fait est fait, quoi que cela lui paraisse un peu excessif.

Ivrognes et nourritures s’envolèrent au-dessus des têtes de la petite troupe. Le spadassin sentait l’irritation accroître dans son esprit. Visiblement, dormir aurait été la meilleure option de la soirée au lieu de participer à un rassemblement qui n’a aucun sens au final. Maudit soit ce nain vêtu de vert pour l’avoir convaincue que cette réunion serait de la plus grande importante, « pour le futur de notre ethnie », avait-il proclamé haut et fort. Intérieurement, l’androgyne déglutit. Il s’était fait berner par un gamin, il mérite bien son pseudonyme, doit-on avouer malgré nous. Puis, une tirade signée Lutin Fou passa par l’une de ses oreilles mais ne réussit pas à se frayer un chemin hors de sa boîte crânienne. Une sueur froide coula le long de son épine dorsale. Faire équipe de manière permanente ? Avec ces trois… sauvages ? Déjà qu’il est dur pour le natif du pays de la neige de digérer le travail d’équipe tout court, alors participer avec trois idiots, bien que compétents, lui donne tous les droits pour perdre connaissance. Il inclina la tête vers le bas, cachant une grande surface de son faciès troublé. Il ferma les paupières un instant, histoire de reprendre son calme. Trop, c’est trop. Mieux vaut suivre le fil des événements à son rythme.

Un Fou commença à lui parler. Loin de devenir schizophrène ou d’être victime d’une névrose, soit un commencement de perte avec la réalité, c’était bien le timbre du Régent de Kiri qui lui communiquait ses pensées via télépathie. Il donnait en charge au Jisetsu, à lui-même ainsi qu’à notre héros glauque de soûler le Noble Lutin à l’alcool de méthode discrète. Ouf, ça va faire mal, ça. Comme on dit chez moi, quand on te fait un sale coup comme ça, c’est comme si un gitan t’enculerai, donc t’es plus vierge (du cul, je précise. Non, cela n’arrive point au Qc.). Le Noble ne sera plus qu’un paysan. Yoru confia la tâche la plus compliquée à Setsuna, à savoir garder son attention. Un blanc subsista dans son esprit, un dilemme s’empara de lui. En tant qu’Épéiste, sa sale besogne consiste à protéger le dirigeant de cette cité et assurée sa sécurité. Or, là est la question bien flagrante : qui doit-il obéir ? Le Mizukage ou le Régent, bordel ? Oh, et puis, si le Régent confie une mission, il est sage de ne pas négliger cette responsabilité. Passant une main dans sa coiffure hérissonnée, il chercha de l’œil un Kokiri.

• Oh, Natsu, vient ici, s’exclama-t-il en faisant signe au nain de s’approcher. Tu n'avait pas dit plus tôt que tu voulais faire un tour de magie spécialement pour le Nidaime ?

• Hm ? Ah oui, regardez-moi ça !

Arrivé à leurs hauteurs – sans mauvais jeu de mot – et une fois après s'être assuré que l'Attention de Shinichi était bien ancré sur lui, Natsu visa de ses perles de charbon une section de la salle rectangulaire bondée de Lutins. Sans crier gare, il effectua quelques signes incantatoires et cracha un énorme jet de flamme qui remplit l’immense pièce d’une haute chaleur, rien que pour augmenter les effets de l’alcool déjà présent dans les veines des ignares.

• Mouhahahaha ! Agonisez, crevez, chiez face à ma « connarditude » ! La déferlante de feu se dissipa en un moins que rien, faisant taire les cris de frayeur qui avaient débutés en l’espace d’un instant. En effet, c’était une technique de Ninjutsu qui ne fait point mal, un leurre que notre héros avait appris au petit enfoiré qu’est Natsu. Les Lutins se retournèrent vers l’origine de ce désastre, blême comme un drap, alors que le Lutin Vert agita ses petits doigts en direction des victimes tout en regardant le président de la confrérie avec un sourire fendu aux oreilles. Tadaaaaaaaa !

• Oh putain, mes vêtements !

• C’est bien, soupira le Yuuki en tapant gentiment la tête du cracheur de feu avant que celui-ci prenne la fuite pour éviter de se faire attraper puis emmener sur le bûcher par une foule en délire.

Espérons seulement que ce fut suffisant pour divertir l’espace de quelques secondes le premier Épéiste. Car Setsuna ne refera pas un truc pareil avant un millénaire.

Le Régent, après avoir évoqué que ce serait très certainement sa dernière fête en tant que leader de la brume, acquiesça la proposition du Lutin bleu, ajoutant même que l’on pourrait former une équipe de Lutins.

Une équipe ? Pourquoi pas. Mais, il y’a un petit truc qui cloche. J’ai décliné la proposition de Shinichi pour rejoindre son équipe il y’a de cela un ou deux mois. J’ai un emploi du temps un peu moins chargé, et puis la proposition est assez alléchante. Nonobstant, autant dire que je me trouve assez mal à l’aise d’accepter la proposition devant le Sabreur. Espérons du moins qu’il soit compréhensif, j’attendrais qu’il ait accepté de se joindre à Yoru pour en faire de même.

La fête tout autour de nous tournait à l’ivresse plus ou moins générale. On pouvait dire que sur dix Lutins, il y’en avait neuf d’ivres. Et que sur les neuf ivres, il y’en avait trois affalés sur une table ou directement sur le parquet du Palais. « Petites Natures », avais-je pensé. Un vrai Lutin, un Lutin viril, ça doit supporter l’alcool, et surtout, s’abreuver avec toute la classe qu’il se doit. Regardez-moi par exemple, j’ai vidé toute une bouteille et tout est encore bon dans ma cavité encéphale. THIS IS OBAKE ! Et puis, il ne faut pas oublier que j’ai les gênes de Gabushi. C’te ivrogne de merde.

Enfin, si y’en avait un qui ne pouvait pas devenir ivre, c’était bien Mr Faux Noble. Quand je disais que c’était un enfant violé, il boit du lait pour se reconstituer les os de l’a... Ouais, j’vais m’taire. Vous aurez compris quoi. Mais tandis que je fermais ma gueule d’aristo à peine saoulée, ce fut la voix de Yoru qui retentit dans mon esprit, par la force de la télépathie. Le régent, dont l’alcool avait apparemment éveillé le côté farceur –enfin, je savais grâce à notre dernière rencontre que le Lutin pourpre était bien un farceur de nature- nous proposa de détendre Shinichi, en présentant ceci ludiquement sous la forme d’une mission classée de rang S. Soulage de Nidaime Mizukage.

*CE tour de magie, haha.*

L’artifice avec lequel on avait berné la plèbe présente dans la bibliothèque de Kiri, pseudo-antre des instruits. Désormais, aux yeux-à-lunette des liseurs de livres, Ryûzoji Yoru, régent de Kiri, était un Jisetsu, ceci grace à un petit tour de passe-passe organisé par nos soins. Mes portails étaient un art tangible, que les genjutsus de Yoru, aussi puissants soient-ils, n’arrivaient pas à reproduire.

C’est ainsi que, pendant que le Lutin Argenté demandait l’aide de Natsu, alias le Lutin Malin, afin de distraire le chef Epéiste, le Lutin Fou se dirigeait vers le bar, prétextant le fait qu’il veuille à nouveau s’abreuver. Tandis que Natsu envoyait une déferlante de flammes, Yoru finissait de concocter la boisson. Je n’eus alors plus qu’à intervertir les deux verres grâce à mes petits portails d’espace temps.

*Et un Lutin Bleu ivre, un !*

Je regardais la foule de Lutins poursuivre le jeune sabreur aux penchants pyromanes, faisant mine de rien. Pour que le plan réussisse, il va falloir faire comme-ci de rien n’était. Entre temps, le Lutin Bleu confirmait la proposition du régent, et chargea d’un pseudo-ordre le second épéiste de la brume des tâches bureaucratiques.

Et puis, le moment fatidique. Shinichi prends le verre. Shinichi porte le verre à sa bouche. Shinichi boit, et... Shinichi recrache.
Shinichi recrache le lait. Mais fait plus important. Il recrache le lait, sur. Une personne. Celle la plus proche de lui. On aurait pû croire que c’était Setsuna mais non. Il a recraché sur moi.
CE PLEBE CE SALAUD A RECRACHE SUR MOI ! SANG DE BOURBE ! KAGUYA ! FAUX NOBLE ! OH JE VAIS LE NIQUER MAIS JE VAIS LE NIQUER LUI ET SON PALAIS LAAAA !

Le pire, c’est que je n’ai même pas eu le réflexe d’ouvrir un portail, et que je suis maintenant tout trempé. Mon visage, mais surtout. Mais surtout... MON KIMONO PUTAIN ! J’AI FARME DEUX MISSIONS DE HAUT RANG DONT L’UNE OU J’AI FAILLI DEVENIR TOTALEMENT AVEUGLE POUR ME LE CHOPPER ! Et ce barbare, ce barbare viens de me le bousiller, totalement.

Je me retiens de me jeter sur lui et l’étrangler ou encore de le traiter de faux noble. Mais non, ce n’est pas digne de mon rang. De ma classe. Même si... Elle est un peu entachée là. Mais que nenni, j’aurai ma revanche, bientôt. Le Lutin, s’étant auparavant pris au serveur, demanda si le lait n’était écrémé qu’à 35%, avant de me présenter ses excuses, suggérant une bonne douche.

• Bonne idée, je reviens de suite.

avais-je dit légérement exaspéré


Avant de téléporter, j’avais encore une fois usé de la télépathie avec Yoru pour lui dire :

• *A mon tour d’essayer, si tu pouvais le distraire quand je reviendrais... Et fait attention aux jets de lait.

Concentrant mon chakra Jisetsu, je me téléportais rapidement vers ma maison. Jettant mon Kimono au sale, je passais rapidement sous la douche, enfilant quelques vêtements avant de me diriger vers mon laboratoire, sortant la plus forte bouteille de saké que j’avais à ma disposition. De quoi faire devenir ivre un éléphant en un seul verre.

Ce qu’il faut à Shinichi, ce n’est pas du lait alcoolisé. Ce qu’il lui faut, c’est de l’alcool avec le goût et l’apparence du lait, et pour ça, j’ai besoin de deux expériences chimiques, espérons que ça ne me tienne pas trop la main, dans le cas échéant je pourrais bien rater une bonne partie de la fête. Je prends mes produits chimiques, commence à diluer les deux potions dans des recipients différents. Quand tout est prêt, je ressors le même type de verre que celui qu’il y’a à la fête, et verse les trois cocktails dedans. Je m’en verse moi même dans un verre et goûte. Ca a le goût et l’apparence d’un lait, pourtant même moi qui tient bien l’alcool commence à en ressentir les effets.

Je me retéléporte alors que Yoru crie à l’oreille de Shinichi, invertit les deux verres grâce à mes portails.

VENGEANCE !

Un frisson glacial parcouru l’épine dorsale du Lutin Argenté. Avait-il bien entendu ce que venait de déclarer son supérieur hiérarchique ? Lui, Yuuki Setsuna, à la tête d’une équipe en tant que chef ? Ces mots retentirent dans les tympans de notre protagoniste comme des lames, cette malédiction raisonnait sans fin dans son esprit comme une illusion. Mécaniquement, sa tête dériva brusquement vers celui qui s’autoproclame le Noble Lutin, alias le président de la sainte confrérie des hommes aux longues oreilles. Son faciès exprimait clairement son désaccord ainsi que son bouleversement. Pourquoi affiler un Shinobi qui combat en solo à une équipe, c’est tout simplement insensé ! Et mettre un loup solitaire en tant que Senseï, qui plus est, deux ombres et un Jônin expérimenté, c’est encore plus illogique et complètement absurde ! Réveillez-moi de ce cauchemar, supplia intérieurement le jouvenceau à la scarification écarlate alors qu’il sourcillait sans arrêt tout en fixant avec une certaine intention de meurtre ledit Shinichi qui cracha le fluide alcoolisée sur le surnommé Érudit. Opération bourrée la tronche du patron est un échec. Néanmoins, cela servait également de vengeance personnelle pour notre sombre héros qui ne put s’empêcher de savourer le spectacle qui s’offrait à lui : le manipulateur inné de l’espace et du temps douché par une régurgitation de lait puis le possesseur du sabre à liquéfaction arborant une expression d’horreur au goûté de ce breuvage.

Shinichi Holmes porta son accusation sur le serveur du bar où le Fou de la brume sanglante avait préparé méticuleusement la boisson. Ce dernier feignis d’ailleurs l’ignorance pour éviter que son camarade se doute de quoi que ce soit. La mission a bien passée inaperçu, mais c’est bien la dernière fois que le glauque spadassin nantie pas les ténèbres participe à ce genre de travail. Encore choqué par sa nouvelle tâche fraichement attribuée, l’incontrôlable fête des Lutins cessa un instant alors qu’un nouvel individu se présenta sur l’estrade où le Kokiri Malin a annoncé la cérémonie ouverte plus tôt. Un drôle de personnage, à vrai dire, à tel point que même de loin, il effrayait notre héros. Non, aucune homophobie, je vous assure. Seulement que ce clown abordait un accoutrement loin de la définition de virilité que connait le Yuuki. Ce qu’annonça le supposé illustre Lutin Clown – car n’oublions pas que Setsuna, associable comme il est, ne connait aucunement cet être aux goûts vestimentaires exécrables – blasa le Lutin Martyr. Le bouffon reconnu comme étant une rock star, accompagnée par ses guitaristes aux allures de prostituées, débuta son morceau. Et Dieu ciel, les oreilles de l’adolescent à la crinière argentée saignaient à flot ! Comment nommer cela de la musique, c’est tout le contraire ! La chorégraphie est immonde et par-dessus tout, le peuple adore !

Alors que la foule délirait encore plus que précédemment, ivrognes et nourritures virevoltant en quantité au-dessus des têtes du groupe d'élite, l’androgyne décida que c’était la fin de la soirée pour lui. L’air d’un macchabé, vide d’émotion, il tourna les talons mais vit juste à temps Xaldin revenir, complètement changé de tenue, et convertir de nouveau deux verres grâce à des portails pour mettre au piège une fois de plus le pauvre Kitase. L’épéiste laissa échapper un long soupir enfoui sous les hurlements de son peuple. Deux fois, c’est simplement trop. La même blague ne donnera que le même résultat que précédemment. Étonnamment, Shinichi prit son verre et appela le Lutin Malin pour lui donner avant de quitter. Les prunelles céladon et de braise, absent de lumière et son esprit vide de vivacité, Setsuna se contenta simplement d’observer le nain vêtu de vert renifler le breuvage avant de mettre une main pour couper l’odeur de ses narines. Un retournement vers la gauche puis la droite avant que le connard vint se mettre au niveau du sabreur d’élite – sans mauvais jeu de mot – pour lui toucher quelques mots.

• Setsu, tu sais qui a donné ce verre à Shinichi ? Je suis certain que c’est du poison !

• … Jisetsu Xaldin, laissa-t-il échappé, toujours l’air inanimé.

• Sécurité ! Enculez-moi la sous-race de merde qu'est l’Érudit dans les macabres geôles de Kiri !

L’instant d’après, une dizaine d’hommes apparurent de la vingt-quatrième dimension et se jetèrent sur le Lutin arborant la couleur de l’ambre, sans lui laisser le temps de s’échapper ni de disparaître à l’aide de sa capacité spéciale. On lui appliqua immédiatement un sceau qui neutralise son chakra puis l’en enchaîna pour le trainer par la suite tel un vulgaire chien, face première au sol, à l’extérieur. La foule s’esclaffa à la vue de cette seconde humiliation pour le Lutin Érudit pendant que Setsuna traîna les pieds jusqu’à la sortie. Quelle soirée d’enfer, et non dans un sens positif ! Les bras abattus, il chemina tel un mort-vivant jusqu’à son logement, laissant derrière-lui les Lutins continuer leur fête avec un nouveau morceau de Dr. Rockso jouant dans le tapis. Une réception de malheur auquel il aurait bien mieux fait d’éviter. Quel infortuné, ce Yuuki Setsuna. Obligé de travailler en équipe puis mit à la tête du quatuor, de force je précise. Ah, j'ai plus de peine pour lui que j'en ai pour Xaldin !

Maintenant que j’ai intervertit les verres, je dois m’éloigner de Shinichi. En effet je n’ai pas envie qu’il me recrache à la gueule encore une fois, parce que je pourrais bien le tuer de mes propres mains dans ce cas. Et puis, si il fait un coma éthylique ou quelque chose du genre et qu’une personne informe la sécurité que j’ai moi même mis ce verre, je suis bien barré pour passer ma nuit au cachot. Après tout, ceux qui n’ont jamais bu supportent très mal l’alcool c’est connu. Je me clone donc et va sur la piste de tandis que mon clone prends place auprès de mes comparses Lutins. Putain j’ai envie de me défouler moi ! Et ce mec là, Dr Rockso, il est tout juste génial ma gueule ! Ah ce concert de Rock-Néo-Trash-Apocaliptic-Heavy-Metal est tout simplement orgasmique. Et il y’a des Lutines mignonnes aussi. Comme la Lutine-Geisha assise à ma gauche. J’aimerai bien avoir son numéro celle-là. Via un mini portail je fais apparaître un stylo un bout de papier et une rose près d’elle. Le charme à la Jisetsu, tout en romance. Ca c’est du style !

Maintenant que j’ai réglé son compte à la gamine, il est temps d’aller m’abreuver. Un verre de Vodka à la main, en mode dégustation accoudé à l’hectopièze, je vois Shinichi se lever sans boire son verre. Bon, raté encore cette fois. Putain, ce connard ne cédera décidément pas, et je n’aurai pas ma vengeance. Légèrement dégoûté, je vois le Nidaime quitter la soirée tout en confiant son verre à Natsu. Oh je le sens mal. Enfin, mal pour lui, if u know what I mean. Mais apparemment, le jeune genin est alerté et renifle le verre avant tout, demandant ensuite qui a donné le verre à Celui-qui-Braie. Setsuna réponds de suite par mon nom.

Le Lutin vert demande alors de m’enculer dans les geôles macabres de Kiri ou un truc du genre. Suite à ça, la sécurité vient arrêter mon clone et lui apposer un sceau très certainement destiné à l’empêcher d’utiliser son chakra et le traine dehors tel un chien battu.

Afin de préserver ma réputation, je me téléporte là où tous les regards de la foule son tournés et d’où tous ces rires sont la source. Moi, entrain de me faire emmener dehors et Natsu. Toujours tandis que les Lutins rient, je me téléporte vers le gosse. Une bonne partie des présents affiche une moue ébahie, même le Dr Rockso et sa troupe s’étant arrêté de jouer, et dit en lui ébouriffant les cheveux d’un air nargeur :

• Je suis sur que tu feras une bonne tantouze en grandissant ! Et boude pas trop, t’as affaire au Lutin Erudit après tout, t’as cru que j’allais pas prendre mes précautions ? -me tournant vers le Lutin Clown je crie VAZY ROCKSO ALLUME LE FEU ! –en faisant le signe de satan de ma main, just like a rebel teenager sisi.

Tandis que les rires s’accaparent pour cible Natsu, la Lutine Geisha vient me glisser le papier dans ma poche. Suite à ça je me téléporte instantanément. Ouais, ça aura été une soirée d’enfer.