Le pays de l'eau s'avéra être bien plus grand que prévu. Voir gigantesque. Je ne m'attendais pas à ça. Dans ma tête, l'île de cendre, c'était trop. Après tout, la traverser entièrement prenait presque une journée. Tandis qu'ici, l'on pouvait imaginer que l'horizon avait autre chose à nous offrir que de l'eau et encore de l'eau. Le sol n'était pas chaud et Seiichi n'avait pas souvenir avoir touché quelque chose de si agréable depuis des années. Maintenant, ça revenait à son esprit. Alors qu'il était errant lors de la grande guerre ninja, il adorait batifoler dans les bois et jouer avec les autres membres du clan des abeilles. Une habitude qui il l'espérait, serait au rendez-vous lorsque le Gogyou trouverais d'autres enfants pour jouer avec lui. En attendant, il essayait d'amasser un peu d'information sur cette endroit. Entrer dans Kiri était très certainement la pire chose à faire pour un novice dans son genre. Ça aurait été signer son arrêt de mort. Du haut d'un arbre, le partisan avait pu apercevoir le village et c'était tout simplement époustouflant. Il y en avait des bâtiments là-dedans, parfois dix ou vingt fois plus gros que sa petite maison de cendre.

Il avait envi d'y vivre. Tout était génial ici. Les gens semblaient calmes et posés, seuls certains ninjas gardaient un stress constant dans leur visage. Et lui, il était là, en plein milieu de la forêt, à ne rien foutre de sa vie et à observer ces gens vivrent à fond la leur. À vrai dire, ce qu'il vivait en ce moment était incroyable, même s'il était loin de s'en rendre compte. Seiichi aviat quitté son île pour un voyage rempli d'aventures et de problèmes. L'orage du trajet avait déjà été un bon début. Ce qui avait suscité son intérêt dans cette forêt, c'était le gros bâtiment qui semblait ne rien avoir à faire là. Il s'était rapidement mit en tête que l'exploration de cet endroit serait bénéfique à son apprentissage de la vie dans les pays du monde ninja. Le bâtiment s'avéra être un temple, ou quelque chose s'y rapprochant fortement. Des sculptures d'un horribles monstres dans diverses positions et situations se retrouvaient un peu partout dans l'endroit. C'était assez vide, seul cinq ou six hommes, mais pas aucune femme y séjournaient. Visiblement, c'était un lieu de culte puisque les hommes - probablement des prêtres - s'adonnaient à la prière. Mais la prière envers quoi? Envers cette grosse bête? Répugnant, une autre raison de plus pour ne pas aimer les kirijins.

Soudain, Seiichi aperçu une silhouette se former depuis la forêt. Une femme, mais ses traits se rapprochaient aussi beaucoup des animaux. C'était la première fois qu'il voyait quelqu'un avec un physique de ce genre. Ça pouvait lui paraître étrange, mais il était qui pour juger les autres? N'était-il lui-même pas un monstre élémentaire? En tous cas, si cette femme avait le droit de vivre ici, il pourrait aussi. La discrimination c'est le mal, Makka tâcherait certainement d'y mettre fin. Le Kage qui dirigeait se village se devait d'être un crétin. Ne pas accepter les Gogyou, c'est se priver d'une force militaire incroyable et aussi, de se les mettre à dos. Makka saurait faire les bons choix, oh oui, elle saurait. Dans un éclair de génie, le jeune garçon alla parler à la demoiselle, surtout dans le but d'avoir des informations sur le temple. Il lui fallait tout savoir sur tous les bâtiments du village.

- « Bonjour, mademoiselle! Je suis Seiichi, apprenti-ninja en provenance du pays de la neige. Je suis un peu en touriste ici, vous pouvez m'expliquer ce qu'est ce bâtiment? »

Elle allait lui dire. Et après? Il partirait. Pour ensuite revenir et la mettre à ses pieds. C'était ça la doctrine des partisans, vaincre par tous les moyens. Makka serait contente. C'était si facile de trouver des informations, personne ne soupçonnait un gamin de dix ans d'être un traître à la solde du pays de la cendre. Personne.

Nooooon. Pas un combat. Je ne voulais pas combattre moi. Je voulais vraiment savoir ce qu'il y avait dans ce temple, ça m'intéressait vraiment? Comment faire pour l'éviter? Aller Seiichi, réfléchi! Je n'avais pas beaucoup de temps devant moi. Elle éprouvait certainement le désir de me transpercer le coeur et je pouvais lire une certaine rage mélangée à de la tristesse dans ses yeux. Elle avait perdu un être cher, une corde sensible. Oh oui, quelle chance. C'est sur cette corde que je devrais jouer, sur la corde de la sensibilité et de la mort. Puisqu'elle avait perdu un proche, elle comprendrait certainement la raison bidon que j'allais lui fournir. En fait, ça ne serait pas si bidon. Ça serait faux mais pensée, ça refléterait plus ou moins mon opinion sur le sujet. Ok, c'est bidon...

Ce qui m'alarmait réellement, c'était qu'elle m'est reconnu si facilement. La prochaine fois, je me promènerais avec une capuche sur ma tête et je tâcherais d'être bien plus discret. Heureusement, nous étions isolés dans la forêt et elle ne pourrait pas avertir les siens très rapidement. J'espérai au plus profond de moi-même que cette femme n'était pas une ninja de haut niveau. Je me serais fait littéralement bouffé par un jônin, j'aurais pu me défendre contre un chûnin et je croyais être apte à détruire un genin de mon niveau. Être Gogyou avait le désavantage majeur d'être détesté, mais le corps nous offrait des facultés incroyables que tous soupçonnaient. Plutôt que de rester la encore à rien faire, je décidai de commencer mon dialogue, ou plutôt mon discours pour ne pas qu'elle s'en prenne à moi.

- « Tu as donc perdu un être cher? C'est bien triste pour toi. Le sentiment que tu ressens en ce moment, c'est celui que je vie tous les jours. Je n'ai pas connu mes parents, ni même mes frères ou mes soeurs. J'ai toujours dû compter sur moi et personne d'autre. Tu ne sais pas ce que je serais prêt à faire pour devenir comme toi. Être tout comme toi, un kirijin ou membre d'un village ninja, c'est mon rêve. Je suis peut-être Gogyou, mais je ne suis pas un monstre. Je ne peux pas me cacher et quand j'essais de tisser des liens, les gens m'attaquent. Tu pourrais me comprendre au moins? »

C'était profond et j'espérais du plus profond de mon coeur que ça serait suffisant. Dans le pire des cas, je devrais combattre. Mais comme dis plus haut, je n'aimai vraiment pas cette option. Si j'avais possédé le moindre pouvoir de senseur, j'aurais pu facilement déceler la puissance de cette femme et savoir à quoi m'attendre. Dans la situation actuelle, je devais attendre de la voir attaquer pour savoir ce qu'elle valait. Mais bon, elle n'avait pas encore attaqué et mes précédents paroles étaient tout de même convaincantes. Si la femme qui se dressait devant moi avait autre chose qu'un coeur d'animal insensible, elle comprendrait. Je réitérais donc ma demande pour paraître sincère et désireux d'en apprendre plus.

- « Je veux simplement savoir à quoi sert cet endroit? Je ne suis pas de la région... À vrai dire, je n'ai pas de région, pas de chez-moi, pas d'amis. »

Allez, accepte. Je parais confiant, mais j'ai peur. Je suis droit, mais j'aimerais être assis. Mon regard ne présente pas la crainte, mais mon cerveau est rempli d'émotions qui me disent de courir le plus vite que je peux et ce le plus loin possible. Allez, vite, es-pitié de moi.

Spoiler: