Yuki, yuki... Cela me disait vaguement quelque chose; un pays froid, enneigé; d'après ce que j'avais pu entendre et apprendre; et c'est là bas que je devais aller! Je ne savais comment un contrat avait pu me parvenir d'un pays aussi lointain, je savais juste que je n'étais pas la seule personne à la quelle on demandait assistance. Personne donc ne pouvait leur venir en aide ? J'étais basé à Kusa quand même... Et l'autre personne qui devait m'accompagner; y était elle déjà ?? Qui était ce ? Étrange, c'est ainsi que je qualifiais cette requête; enfin, la somme proposée pour l'aide apportée était assez conséquente, suffisamment pour me faire bouger; pas que j'étais fainéante, mais il y avait quand même quelques bornes. Donc, le mieux à faire était de partir dés maintenant; le temps était compté. Je ne savais pas où rejoindre l'autre personne chargée du contrat, je ne savais pas à quoi ce shinobi pouvait ressembler; je n'aimais avancer dans le brouillard comme ça...

Départ le soir même; la nuit tombait, avec elle l'habituelle fraicheur et humidité de la saison; cela ne me dérangeait pas. Je devais couper par le pays du feu et rejoindre le port d'un petit pays au nord est de la nation.. Rien que pour y parvenir, j'en aurai pour au moins une grosse journée de marche; alors pour arriver à Yuki... Je quittai Kusa assez rapidement, et m'enfonçait dés à présent dans le pays du feu; je circulais dans une zone assez surveillée; frontalière de plusieurs autres petits pays; mais la traversée se déroula sans accroc, sans rencontres; la chance était avec moi; c'était toujours délicat devoir traverser ce pays du feu, mais à force... Quelques heures d'écoulées et j'arrivai enfin à destination, enfin, presque; il me faudrait encore deux ou trois heures pour rejoindre le port; mais au moins, maintenant que j'avais quitté le territoire des seigneurs du feu, je pouvais avoir l'esprit tranquille.

Le temps passa, le paysage défila; et j'arrivai finalement à Balfoheim; petit port d'un petit pays sans gros moyen. Je préférai passer par ici pour une seule raison : aucun contrôle d'identité; là on ne vous pose aucune question, vous voulez traverser; vous payez; c'est tout, et c'est ce que je fis; on pouvait même embarquer de nuit! Je n'avais pas dormis depuis un moment; alors le voyage entre le continent et Yuki serai pour moi une longue accalmie. Le navire de modeste taille ne comptait pas beaucoup de passagers; peu de personnes connaissaient, ou du moins ne voulaient utiliser ce moyen de transport; pas assez ''sûr'', pas assez classe.. Ce qui faisait finalement mon bonheur; j'avais eu le droit à une petite cabine équipée d'un lit et d'une douche.

Une douche.. l'un des matelots qui s'occupait apparemment de l'accueil des éventuels voyageurs m'informa qu'il n'y avait pas d'eau chaude avant de me laisser seule; une broutille. Je lâchai mon arme sur le lit, ôta mon kimono et défis chacun de des bandages couvrant certaines parties de mon corps, et sautai sous la douche, je fis couler l'eau, effectivement froide; solution au problème : je posai ma main sur la tuyauterie et en quelques secondes l'eau se réchauffa; c'était réellement agréable; moi qui depuis plusieurs mois n'avait pu profiter que d'un simple évier.. Même si je ne ressentais pas la chaleur avec la même intensité que la plus parts des êtres vivants, je n'en appréciai pas moins les bienfaits; bref, après une heure de décontraction absolue je décidai de m'offrir le repos du ''guerrier''; allongée, étalée sur le ventre, la tête plongée dans un énorme oreiller, je glissai.. J'avais vraiment besoin d'une longue nuit de sommeil, surtout avec ce qui m'attendait à l'arrivée au pays de la neige.

Je me réveillai le lendemain, la lumière du jour éclairant ma cabine par le hublot; je me levai et regardai par la petit vitre; le ciel était bleu, un peu nuageux, et je voyais les côtes se rapprochaient; tout était blanc, jamais je n'avais vu tel spectacle, et en même temps, je n'étais jamais venu dans ce pays. Je fus prête à partir en peu de temps; en pleine forme. Je m'aventurai sur le pont du navire et me rendis compte que le planché était complétement gelé, des stalactites pointaient sous les câbles électriques reliant chaque lampadaires; le passage bien que congelé avait été dégagé de son épais manteau dont les vestiges subsistaient sur les bords. En m'avançant vers la proue, je senti le vent glacial fouetter mon visage et pour la première là aussi je sentis le froid; sensation, effet qui ne perdurèrent pas, j'auto-régulais déjà ma température interne, et surtout, externe; ce qui pour autre effet de faire fondre la glace sous mes pieds; c'était bien mieux ainsi.

Le navire accosta lentement mais sûrement, et s'immobilisa enfin; la dizaine de passager quitta le bord alors que l'équipage finalisait l'amarrage; et je descendis finalement; la neige arrivant juste en dessous des genoux, elle mit peu de temps à fondre; et je commençais ma progression facilité vers l'abri le plus proche qui s'avéra être une taverne. J'entrai, elle était bondée, je cherchai du regard le ninja en question; peut être n'était il pas encore arrivé. En tout cas, je faisais assez tâche au milieu de toutes ces personnes habillées si chaudement; je vis des yeux se poser sur moi; me dévisageant : qu'une personne soit si légèrement vêtu dans un pareil endroit ne devait pas passer inaperçu; ou alors je portai un écriteau sur le front : « ETRANGER ».

« Ha ha.. ça va être marrent... » dis je à voix basse, en cherchant une table libre où m'asseoir..

Pour moi un nouveau contrat rimait souvent avec nouvelles angoisses car laisser mes deux cadets seuls m'inquiétait toujours autant. C'était comme laisser deux tiers de mon cœur derrière moi cependant cette fois-ci je préférais les emmener avec moi et pour cause : Mon travail se déroulait dans le pays de Yuki no Kuni, pays de la glace éternelle et ce voyage promettait d'être intéressant en tant qu'originaire du Pays du vent, baigné dans la chaleur du désert de sable, le choc des cultures allait être assez impressionnant pour ma jeune sœurette. Il semblait que cette mission se réaliserait en coopération avec un autre ninja ce qui me facilitera totalement la tâche. Pour la première étape je devais trouver un moyen d'atteindre le point de rendez-vous et départ de cette mission. Le problème c'est que les iles gelées étaient justement ... Des iles. Je devais trouver un bateau mais d'abord marcher jusqu'à un port le long de la côte, il fallait compter deux bonnes journées de marche vu que je me trainais mes deux amours.

Aucun problème si ce n'est peut être l'intervention de bandits de grand-chemin non-shinobi qui furent balayés par le Shôton de ma petite sœur. Elle progressait et ça en devenait flippant ! Elle gagnait en puissance à chaque technique lancée, sur cette voie elle allait me dépasser. Nous arrivions enfin à une petite bourgade au nom inconnu mais possédant un port, je portais le jeune Yato sur mes épaules car le pauvre dormait, épuisé par les efforts consentis lors de cette longue journée de marche. Je parvins à trouver un jeune navigateur à qui j'offrais une coquette somme pour nous mener sur le rivage opposé et lorsque il sous pesa la bourse de pièce, il comprit que c'était plus que tentant. Nous voici donc sur les flots et tandis que le plus jeune se reposait j'emmenais avec moi sur le pont supérieur la petite Lily pour quelques exercices tandis que le soleil tombait rapidement à l'horizon. Après quelques heures de pratique, je décrétais l'heure du repos.

Le jeune chef de pavillon vint nous réveiller avec un chocolat chaud chacun et des manteaux nous évitant le froid le plus terrible tout en nous prévenant que ce pays était diabolique de part le nombre de personnes mortes de froid. Arrivée pieds à terre un frisson me parcouru l'échine, je me tournais vers Lily qui ne trouva d'autre chose à faire avec son Shôton que de se fabriquer des patins à glace. Et la voilà parti en glissade totale, suivi de près par notre frère qui tomba lourdement sur le sol dans un rire collectif. Reprenant mon calme je les faisais approcher d'un signe de la main alors que nous entrions dans l'auberge totalement remplie où tout les visages se tournèrent vers moi et ma petite famille. Je partis de suite au comptoir pour m'adresser au gérant de l’établissement.

_ Euh ... Bonjour, excusez-moi mais je souhaiterais une chambre pour ma sœur et mon frère. Sur une durée de deux jours, cela me semble parfait.
_ Et bien d'accord, votre nom s'il vous plait mademoiselle ?
_ Euh ... Leara, Hariyama Leara.
_ Bien, voici la clé de la chambre et la note.

J'observais la note et souriais : Ça rentrait parfaitement dans mes dépenses prévisionnelles. Je déposai la bourse sur le comptoir avant de me tourner vers les deux enfants attendant derrière moi et de les embrasser tendrement avant de remettre la clé à Lily en agrémentant le tout d'un clin d’œil que seules elle et moi connaissions le sens. Observant la salle je remarquais une jeune fille bien trop dénudée pour être de la région, sans aucun doute ma collaboratrice : Une fille, encore un point parfaitement positif ! Je m'approchais au plus près de la femme avant de lui adresser quelques mots.

_ Hum ... Excuse-moi, je peux m'asseoir ? T'es là pour le travail non ? Leara de Kaze no Kuni, enchantée.

e surveillais l'entrée de l'auberge, les minutes s'écoulaient, et un serveur vint à ma table pour me proposer à boire ou à manger, je savais très bien que si je ne demandais rien, on ne me laisserai peut être pas rester assise ici, même si devoir dépenser de l'argent ne m'enchantait pas en ce moment, je ne me voyais pas refuser, à contre cœur donc je demandais un grand café noir; et en fait, le pire dans cette histoire n'était pas de dépenser de l'argent pour un café chaud mais plutôt de ne pas avoir ''besoin'' d'une boisson chaude pour me réchauffer.. Bref. La porte s'ouvrait laissant entrer tour à tour des bûcherons, des voyageurs; personne ne représentant un quelconque intérêt jusqu'à l'arrivée de trois nouveaux, j'observais la scène amusée et étrangement, attendrie; cela me rappelait douloureusement que j'avais eu mou aussi une famille par le passé; à cette pensée je tournai frénétiquement l'anneau que m'avait donné ma sœur il y a de ça deux ans. Avec la foule je ne pus voir ce que la petite troupe faisait; et je me désintéressai de leur présence quand à ma surprise la plus vielles des trois se présenta à ma table, c'est bien ce que j'avais vu; c'est cheveux étaient long et.. rose!

« Oui biensur.. c'est donc toi que j'attendais ?.. Cool! Zanshi, de Kusa. Kaze no Kuni ? C'est loin, encore plus que chez moi. Tu veux quelque chose à boire ?»

Là, je me demandais autre chose : mais comment ce contrat avait il pu parvenir à quelqu'un qui venait de ce pays ? Pas que ça me dérangeait, loin de là; mais on habitait pas à côté de Yuki quoi.. Je l'observai en buvant mon café, vraiment, elle était belle. J'espérais que son utilité serait à la hauteur de sa beauté; je travaillais seule habituellement et avoir quelqu'un qui m'encombre plus qu'autre chose me rendrait folle. Enfin, au moins elle ne semblait pas inintéressante, je savais au moins une chose, elle avait le sens des responsabilités et peut être plus que moi à vrai dire. Bref avant de partir avec elle en vadrouille dans un pays inconnu et en cette saison, passablement dangereux, fallait que j'en apprenne un peu plus; pour y parvenir je devais me dévoiler un minimum. Et je reposai ma tasse encore fumante, brûlante.

« Les deux petits sont ta famille ? une vrai chance quelque part, mais beaucoup de responsabilités.. Enfin, pour le contrat; j'influe sur la chaleur, maîtrise le Katon et un peu le fuinjutsu, je suis formée au combat, j'ai participé à la guerre et à la chute des Uchiwa... Au moins, on ne souffrira pas du froid »

Beaucoup de personnes ont participé à la guerre, et beaucoup ont participé à la chute d'un des deux clans responsables; ce n'était pas d'une grande importance, mais ça montrait que j'avais une certaine expérience du combat. Mais dans cette situation, je doutais fortement qu'on ait besoin de se battre, à moins que la disparition des adolescents ne soit dû à des tiers... Enfin, on verrai bien.

« Et toi, que peux tu faire ? » conclus je.

Cette charmante jeune fille se révéla être comme je le pensais ma camarade de contrat, cette dernière sirotait tranquillement un petit café bien chaud que j'enviais largement à ce moment-ci. La froideur de l'hiver de ce pays m'avait piqué à vif et de multiples douleurs plus ou moins importantes commençaient à apparaitre un peu partout, moi qui était habituée à l'aridité j'étais bien servie dans cette mission. Elle se prénommait Zanshi et provenait de Kusa no Kuni, intéressant. Elle me questionna ensuite sur ma sœur et mon frère m'ayant accompagné, me rappelant la chance de les avoir mais la lourde responsabilité qui allait avec, d'un signe de la tête je confirmais cette parole. Elle me demanda si je souhaitais boire quelque chose, je refusais simplement car ce n'était pas juste que moi je puisse boire tandis que ma famille devait rester dans un chambre d'auberge, il n'était pas vital que je boive alors pour le moment je déclinais l'invitation poliment avant de répondre aux interrogations.

_ Enchantée Zanshi de Kusa. Et oui tu as vu juste, c'est ma sœur et mon frère et ça fait depuis environ trois mois qu'ils me suivent car nous nous sommes fait bannir de notre propre clan ... Mais oui revenons-en à nos affaires ! Ton don est assez surprenant mais néanmoins très utile dans ce milieu gelé tu as bien raison. Pour ma part j'ai la capacité nommée Shôton ou maniement du cristal, je maitrise également l'affinité du Fûton et enfin je me débrouille bien en Taijutsu et en ninjutsu. J'ai toujours l'habitude de réfléchir avant d'agir et chaque décision devra être prise après avoir pesé le pour et le contre, pas question de verser le sang si cela s'avère non nécessaire, je n'ai pas envie d'être cheftaine mais comprend moi bien, je dois élever deux enfants, si je montre le mauvais exemple ...

Je faisais un signe de la tête vers les deux petits bouts d'chou qui grimpaient dans la chambre louée le temps de la mission en leur faisant un petit signe au passage de la main, comme un au revoir ... ça me faisait toujours un petit pincement au coeur de les voir ainsi livré à eux même tandis que je fracasse des méchants pour avoir de l'argent pour pouvoir recommencer ce cycle interminable ... Jusqu'à ce que mon rêve se réalise. Je revenais tout à coup à mes esprits, un atterrissage douloureux certes et sans lésions irréversibles . Nous devions mettre en commun nos réflexion sur notre travail, ça me servirait surtout pour savoir si mon interlocutrice était idiote bien que pour moi la méfiance soit absurde envers cette femme qui me semblait tout ce qu'il y avait de plus honorable.

_ Bon on va exposer d'abord nos a priori et nos suggestions quand au futur de ce travail. Que tu as reçu la lettre, tu l'as un minimum étudié ? Si oui dis moi ce que tu trouves d'intéressant et ce qui te déplait. Pour ma part je pense que l'on ne doit pas penser de suite à un meurtre ou une autre connerie du même genre, ce pourrait être simplement une randonnée qui tourne mal étant donné qu'il ne sont pas ninja, Cependant le fait que ce soit tout un groupe qui disparait ... C'est ça qui est étrange, comme si il n'avait pas pu se défendre ... Je propose de nous rendre à la montagne la plus haute et la plus proche de cette bourgade, je sus certaine qu'ils sont là bas car par instinct et si j'étais eux, c'est là bas que j'irais. À ton tour, qu'est ce que tout ceci t'amène comme sentiments.

Je plaquai ma main gauche sur la table et laissai échapper ma poudre de Shôton qui traça un croquis de cette montagne vu lors de notre arrivée en bateau.

On voyait les choses de la même manière à quelques détails prés. Ce qu'elle reflétait, ce qu'elle disait correspondait parfaitement à ce que j'attendais d'un coéquipier digne de ce nom. J'étais très agréablement surprise finalement; et cela me donnait envie de développer notre entente, et pourquoi pas de bâtir autre chose qu'un partenariat; mais ça l'avenir me dirai si oui ou non. Je la voyais alors dessiner une petite montagne, certainement celle que j'avais vu avant d'arriver à Yuki, une esquisse cristalline fascinante; un don inouïe qui lui collait parfaitement à la peau; on était en quelques sortes , chacune à sa manière, des exemples d'harmonie. Enfin...

« Aucun des deux cas de figures ne peut être jugé comme le plus ou le moins pertinent.. Je n'ai eu que des informations très vagues sur la disparation des adolescents; Yuki n'est pas un petit pays; et un tel événement ne doit pas avoir passé vraiment inaperçu; on peut déjà essayer de se renseigner sur l'origine des adolescents... Excuse moi, mais je trouve; quelque part, cette demande d'aide assez pitoyable; mais si on a fait appel à nous, ma foi... »

Ce détail, plus qu'un détail en fait, me tracassait vraiment; je n'avais jamais vu une demande aussi nébuleuse; on savait juste deux choses : un groupe d'adolescent perdu à Yuki; faits et lieu; et par lieux j'entends ''un pays'', ni plus ni moins, c'était comme chercher une aiguille dans une meule de foin; enfin, non plusieurs aiguilles toutes au même endroit; fallait pas occulter la distinction surtout. Je me gardais d'être aussi sarcastique et ne gardais ces remarques que pour moi; sans en avoir l'air j'avais un esprit et une réflexion très, trop, critique, sarcastique et parfois crue voir cruelle. Il nous fallait donc un plan, le feeling c'est bien mais trop hasardeux.

« Je ne veux rien t'imposer; mais je pense qu'on devrait demander à quelqu'un comme le patron de l'auberge; quelqu'un qui voit des cinquantaines de personnes tout les jours doit tout entendre. Ton idée d'aller à la montagne me convient, mais je ne veux pas y aller avant d'avoir explorer une autre issue... »

Je n'imposais rien, mais ne laissais pas vraiment de choix non plus, j'espérais qu'elle comprendrait ma façon de faire. Alors, je me levais et laissai sur la table les quelques ryos correspondant à ma consommation, je passais à côté de Leara et m'arrêtais pour regarder la salle; vraiment très chaleureuse, quelques regards se tournèrent vers moi, et quand je les croisais; ils se détournèrent; il fallait que je passe d'autre vêtement que ceux ci, je pouvais presque entendre les gens se poser des questions; mais utiliser mon fuinjutsu ici... Posant ma main sur le dossier de la chaise de ma coéquipière, je m'adressais d'une voix douce mais agacée à cette dernière,

« Je reviens dans un instant »

L'instant passa, et je fus de retour; dans des vêtements différents, plus chaud, plus à la convenance de ce pays. Nous étions tous différents mais il paraissait de manière flagrante qu'à un certain point cela provoquait une gène et pour moi, et pour les autres. Bon, les yeux se posèrent une nouvelle fois sur moi, ils étaient certainement surpris cette fois de me voir habillée ''normalement''. Et je fus au niveau de la jeune femme dont la chevelure agissait dans la pièce comme un phare, la lumière en moins.

« Voilà, je suis en tenue de camouflage; je crois qu'on peut y aller »

Et je me tournais de nouveau, cette fois vers la sortie; j'avançais, et rejoignis le comptoir derrière le quel se tenait l'aubergiste, une tête sympathique; l'endroit lui ressemblait. Et je l'abordais, le questionnais; espérant qu'il collabore et qu'il ait des informations.

« Vous avez entendu parler d'un groupe d'adolescent qui a disparut... ? »
« Oh.. Oui, biensur on ne parle que de ça depuis quelques jours, pas mal de personnes m'ont posé cette question ces derniers jours. »
« Avez vous entendu dans quel secteur auraient ils pu disparaître; un chemin de randonnée ou... ? »
« Oui, aussi; vers les montagnes en arrières pays.. Et si ça peut vous aider, ils étaient quatre, tous originaires du même villages, deux filles, deux garçons entre dix huit et dix neuf ans... C'est tout ce que je sais! »
« D'accord, je vous remercie infiniment » finis je en me retournant vers Leara.
« La montagne, comme tu as dit! » en souriant...

Tenue de camouflage hein ? Ouais remarque c'est vrai qu'au niveau de la discrétion pour elle s'était totalement raté. Elle avait de tout petits vêtements pour le pays où nous étions ... Même si son faible habillage pouvait être justifié par son pouvoir vraiment spécial, pour le regard des autres elle paraissait totalement folle. Après une brève disparition, elle revint dans un habit régional, un long manteau. Souriante je l'observais questionner le barman et atterrir sur la conclusion que je pensais depuis le début : Les montagnes de l'arrière pays. Quand elle se retourna vers moi pour m'annoncer la nouvelle, je riais en fermant les yeux.

_ Je te l'avais dit ! Mon instinct ne se trompe jamais, ou presque ...

Je me levais, allais embrasser ma famille avant de m'extirper du bâtiment accompagnée de l'autre jeune femme dans un calme religieux. Je pointais la montagne comme pour indiquer le point d'arrivée de notre périple. Le trajet fut rapide et bientôt nous arrivions au pied de la masse rocheuse gelée. Levant la tête j'admirais l'ampleur de la tâche qui nous attendait : L'ascension de ce pic montagneux. Je déviais alors mon chakra dans mes pieds avant de courir sur le flanc rocheux à toute vitesse, bientôt j'arrivais sur un petit plan plat où plusieurs chemins de randonnées se séparaient.

_ Bon ... Je sais pas me cloner donc on va faire du basique : Je prend le chemin qui monte, j'ai l'impression que quelque chose est passé là haut. Tu fais ce que tu veux mais d'ici une demi-heure on se rejoint et on fait le point, si je reviens pas viens me chercher, j'en ferais de même. Si les gosses ont besoin d'aide immédiate il faudra essayer de gagner du temps le temps que le deuxième arrive et à mon avis avec le déchainement de chakra qu'il y aurait, nous n'aurions aucune difficulté quand à le repérer. Fait attention à toi surtout.

J'effectuais un Shunshin et disparaissait de ma dernière position avant d'atterrir sur une place bien surélevé d'où la vallée paraissait minuscule, de là une grotte s'ouvrait à moi, j'y rentrais rapidement tout en gardant tout mes sens ouverts au maximum : Aucun mouvement détecté je pouvais donc pénétrer dans cette dernière. Je sortais un briquet de ma poche, l'allumant pour m'offrir ne serait-ce qu'un éclairage de fortune puis avançant dans la pénombre, pour le moment aucune raison de s'alarmer, aucun bruits, rien. Je devais pousser mes recherches un peu plus profondément.

_ Bon et bien, continuons cette recherche un peu plus en profondeur. En plus il y aura peut être un yéti ? Si j'en trouve un je le cristallise pour ma petite sœur ! ça lui fera de la compagnie.

Et me voilà maintenant ... Je parlais toute seule ... ça allait vraiment mal parfois dans ma tête, il fallait réellement que je me calme.

Et suivant le plan, je parti seule de mon côté suivant le sentier de gauche, j'usais de mon pouvoir à profusion pour avancer sans glisser sur le sol gelé sur plusieurs centimètres d'épaisseurs; plus j'avançais plus il y avait de neige atteignant par endroit un mètre de haut; neige qui ne ralentissait pas ma progression; de la condensation se dégageait autour de moi, entre mon corps, le froid et la glace. Cette montagne, ces sentiers, étaient silencieux, paisibles, reposants. Je continuais d'avancer observant attentivement le décor, l'environnement; sur ma droite se dressaient d'immenses épineux formant un épais et impénétrable mur naturel; et sur la gauche; le vide, me forçant un continuer tout droit. D'ici j'avais une vue imprenable sur la vallée; emmitouflée dans son manteau blanc, ce pays était vraiment beau, vraiment différent du continent, de Kusa. J'avançais, parcouru une cinquantaine de mètre et m'arrêtai, je ne pouvais plus avancer; une partie du sentier manquait, laissant juste un mince rebord rocailleux en guise de d'unique passage. Ils n'avaient pas pu passer par là; moi aurais eu beaucoup de difficulté; même en utilisant des jutsu. Et je m'approchai alors du rebord, regardant vers le bas, voyant l'endroit où la pierre, la terre du sentier s'était écrasé. En regardant avec insistance j'aperçus quelque chose visiblement coincé entre les rochers; un tissu ?

*Pas le choix, je vais devoir descendre et ça me prendra certainement plus d'une demie heure, je dois prévenir Leara!*
« Bunshin no Jutsu » prononçais je en me concentrant un quart de seconde; et une réplique apparu, conforme.
« Tu retournes au point de rendez vous pour prévenir Leara, si elle n'est pas là à temps, tu pars de son côté; et tu la retrouves. Fais attention! » continuais je; la clone acquiesçât et parti.

Je savais que mon clone arriverait à destination sans encombre. Et j'entrepris la descente vers l'éboulis à quelques mètres en contre bas, la parois que je devais affronter était complétement congelé et extrêmement escarpée, irrégulière, je ne pouvais utiliser la technique me permettant de marcher sur les surfaces; jamais mes pieds ne se retrouveraient suffisamment à plat pour équilibrer convenablement et régulièrement mon chakra, je pouvais risquer le faux pas à tout moment, alors je pris la décision d'employer ma capacité à son maximum. Je me concentrai quelques minutes afin de faire monter ma température corporelle, une minute, je vis mes vêtement commencer fumer, j'entendais la glace et la pierre craquer; une poignée de secondes de plus et je vis toute ma tenue s'enflammer; gros manteau, bonnet, botte... Tout y passait sauf les quelques bandages spéciaux recouvrant ma poitrine, une partie de le mes avant bras, mes parties génitales et mes cuisses; et je restais dans cette tenue, ici personne ne pouvait me voir, aucun pervers du moins, je l'espérais.

Mes pieds semblant pourtant normaux firent se disloquer le sol, c'est alors que je descendis la parois; le contrôle que j'exerçais sur tout ce que je touchais me permettait de ne pas tomber, d'éviter que tout la parois ne se disloque et surtout me permettait de descendre sans trop de difficulté; chaque pique de pierre, chaque rochers qui dépassaient; entrèrent en fusion au contacte de ma peau, se transformant en magma que malheureusement je ne pouvais pas encore contrôler. Et au bout de quelques autres minutes, je fus sur le tas de rochers effondrés. Et je fis redescendre ma température corporelle à un seuil moins ''chaud''. Je regardais au dessus de moi; la façade était criblée de trou fumant; idéale pour remonter facilement; un genre d'échelle..

Je me retournai, et vis le fameux tissu, une écharpe rayée noir et rose, un morceau manquant; je l'extirpai, elle était rigide, gelée, abusant une nouvelle fois de mon pouvoir; je la réchauffai, de l'eau tiède, translucide s'en écoula, pas de sang donc, j'en déduis que celui ou celle qu'il l'avait laissé ici ne s'était pas blessé, enfin, je le supposais. Un étourdissement, je passais ma main libre sur mon visage et eu la bonne idée de m'asseoir, je me penchai en arrière; pour respirer; c'était étrange; et je senti une goutte d'eau; de sueur ? Perler au niveau de ma tempe et couler le long de ma joue; aussi loin pouvais je remonter, je ne me souvenais pas avoir déjà transpirer, le seul m'ayant déjà vu verser une telle goutte était M.Pang, il y avait de cela une quinzaine d'année... Je me souvenais qu'il m'avait raconté cette anecdote la dernière fois que je l'avais vu. J'essuyai la dite goutte d'un revers de main, et fut surprise de pouvoir sentir la chaleur que dégageait ma peau; brûlante, je n'avais jamais senti une telle température auparavant.. Qu'avais je ? Je me relevais et fut parcourue d'un frisson, et fus prise par une nouvelle sensation : le froid. Et en un mouvement réalisai un mûdra; et fus revêtu.

« Et merde.. »

Je voyais alors les limites de mon pouvoir. Enfin, j'allais bien, je pouvais marcher; mais je me retrouvais au milieu de la neige sans pouvoir influer sur ma chaleur, ressentant le froid avec une fièvre naissante. J'observais aux alentours; une crevasse plongeante sur plusieurs mètres de profondeur dans une forêt blanche; et sur ma droite une fissure dans le mur suffisamment large pour laisser passer un homme. Je m'y engouffrai; c'était la seule issue possible pour ceux qui étaient tombé ici. Et finalement je vis une lueur éclairer faiblement le bout de ce long et étroit couloir de pierre, et j'arrivai à la source de cette lumière; l'embouchure me dévoila un feu, des emballages jonchant le sol. J'avançais vers le feu et perçu la présence de deux autres personnes assises côte à côte; ils m'observaient, l'air surpris; en effet, quelqu'un venait d'arriver là, comme si de rien était alors qu'ils avaient disparu depuis assez longtemps.

« Vous êtes là pour nous aider ?! »
« On est sauvés...! »

J'écoutais les deux adolescents, un garçon une fille; se réjouir de ma présence, mais je présentais que les réjouissances allaient vite laisser place à une certaine angoisse. La sueur coulait plus qu'avant, plus abondamment, j'oscillais entre hyperthermie et l'impression d'avoir froid, frissonnant, m'essuyant le front; je leur souriais me voulant rassurante; et j'ajoutais quelques mots..

« Va falloir attendre un peu avant d'être sauvés.. Vous.. Vous vous êtes séparés en deux groupes... Je suppose.. » Leur dis je en m'asseyant en face d'eux
« Oui et nous avons étaient pris dans un blizzard, on a été prit dans une avalanche... ça fait depuis.. » Il s'arrêta de parler la fille reprit à sa place;
« Vous allez bien ? Vous êtes malades ? »
« Je crois bien, oui; ça m'apprendra à présumer de mes forces; je... Je vais m'allonger en attendant.. Leara. » Terminais je avant de sombrer;

Et comme annoncé, je me laissais tomber en arrière, m'allongeant sur le dos; submergé par une lourde envie de fermer les yeux, une irrésistible envie de dormir, mon poing se desserra libérant l'écharpe bariolée; et avec mon sommeil, mon fuinjutsu se dissipa, faisant disparaître chacun des vêtements qui me couvraient; laissant juste, comme toute à l'heure, les fameuses bandes de tissus blanches, et mon katana.

Les deux jeunes gens s'approchèrent alors de Zanshi, le garçon voulu poser sa main tremblante sur son front, pour jauger sa température, mais n'alla pas jusqu'au bout.

« Je ne peux pas la toucher, sans la toucher je peux sentir sa température.. »
« C'est une ninja, elle a un katana, regarde. Elle transpire, et frissonne.. Elle doit avoir une espèce de fièvre; et elle est ''brûlante''; il faut la refroidir » Termina t elle en se dirigeant vers l’extérieur.

Cette cavité avait mal été étudié par mes soins vu la longueur incroyable qu'elle possédait. Plus j'avançais plus le froid se faisait affamé, mordant volontiers quelques un de mes muscles et je ne savais réellement pas comment me sortir de ce traquenard naturel, je continuais à avancer, ne sentant rien aux alentours. Après un petit embronchement je pu trouver du regard un espèce de feu, je m'y déplaçai alors tant bien que mal et là seul un sourire vint garnir mes lèvres : Les enfants recherchés, ils étaient là.

Cependant sur les quatre seul un semblait encore en mesure de parler mais même lui, de mon point de vue, il semblait vouloir dire quelque chose mais le froid bloquait ses paroles, jusqu'à ce qu'enfin des sons sortirent d'entre ses lèvres au moment où je m'asseyais près du feu pour reprendre un peu de chaleur.

_ Tu ... Viens nous sauver ? C'est ça ? On a encore des amis sur cette montagne ... Il faut les retrouver hein ! Faut pas les laisser !

Je fermai les yeux de suite après sa déclaration, accompagnant ce mouvement par un hochement affirmatif de la tête : Il ne m'apprenait malheureusement rien cependant je pensais en trouver un voir deux de plus ici, sans doute étaient-ils avec Zanshi, ou du moins je l'espérais profondément. M'asseyant quelques secondes en m'adossant contre un mur je le regardais, interloquée : Combien étaient-ils précisément et surtout est-ce qu'ils s'étaient tous simplement perdus ou il y avait autre chose entrant en cause ?

_ Excuse-moi, oui je suis les secours, Leara, ninja errante, ma collègue est plus bas sur la montagne, on va aller la rejoindre, on continuera les recherches par la suite, cependant vous êtes-vous juste perdus ou quelque chose d'autre est également à l'origine ?
_ Je ... Je m'en souviens plus très bien, juste que certains ont crié puis plus rien, le noir total, je me suis réveillé ici, dans cet ... endroit lugubre et froid, heureusement j'avais encore quelques allumettes alors j'ai fais bruler quelques morceaux de tissus.

Des cris ? Hum aucune piste n'était donc à écarter : Tempête de neige, enlèvement, tout avait pu se produire ici ... Forte du réchauffement procuré par le jeune garçon et ses camarades je me relevais tout en les aidant à mon tour dans leur marche, notre direction ? Ma coéquipière. Bientôt j'arrivais au lieu de rendez-vous que j'avais fixé mais là pas la moindre trace de Zanshi si ce n'était ce clone qui me disait qu'il allait me conduire jusqu'à la Kunoïchi. Alors que nous approchions selon le clone, celui-ci disparu purement et simplement dans un nuage de fumée et ça ne voulait dire qu'une chose : Il était arrivé quelque chose à Zanshi. Devant le précipice où le clone voulait nous emmener j'effectuai plusieurs signes incantatoires et bientôt un escalier de cristal nous menait jusqu'en bas sous des chuchotements intrigués de la petite escouade. Au pied des marches cristallines s'ouvrait deux chemins : un gouffre ou un trou dans la roche, le choix fut rapide et, accompagnée des jeunes, je m'engouffrais dans cette nouvelle grotte mais cette fois-ci une chose m'alerta automatiquement : Une chaleur étrange, suspecte.

Sans frémir je couru dans la direction que m'indiquait cette sensation et je trouvai, près d'un nouveau feu les deux jeunes adolescents disparus qui rapidement vinrent serrer dans leurs bras les amis les ayant accompagnés tandis que moi je tapotais doucement le visage de Zanshi mais celle-ci était tellement bouillonnante ... son pouvoir ... Elle ne le contrôlait pas encore ? Je tentais les appels vocaux jusqu'à ce qu'elle réponde, que pouvais-je faire ?

_ Zanshi, Zanshi ! Tu m'entends ? Dit moi ce que je peux faire pour calmer ta chaleur corporelle. Zanshi parle !

Malgré l'irrépressible envie de dormir qui me dominait depuis un moment maintenant; le contacte, aussi futile fut il, de la peau froide d'une autre personne sur mon visage parvint à me ramener à la conscience, j'entendais la voix d'une femme; ma vision tentant de se rétablir parvint deviner des teintes rosées, et la voix se fit plus clair, moins résonnante; je reconnu alors Leara. Ma main droite tata le sol comme à la recherche de quelque chose;je comprenais finalement ce qui m'arrivait; et je répondis à ma coéquipière à voix basse.

« Seï Ruseï.. »

Ma propre peau me brûlait, j'avais l'impression qu'un feu me consumait de l'intérieur; quand d'autres ressentaient le froid au travers de fièvre et au delà d'une certaine température, mourrait; et bien moi, à l'inverse je ressentais la chaleur habituellement sans effet et quelle que put être ma température, je continuais de souffrir sans échappatoire possible, et c'est là qu'intervenait Seï Ruseï.. Je le sentais, là, à quelques centimètres, je n'arrivais pas à le saisir; mon salut, je n'arrivais même plus à penser à autre chose qu'à ça, n'arrivait pas à demander qu'on me le donne. C'est alors que je le senti entres mes doigts. Un des adolescents avait certainement du voir mes doigts osciller sur le sol poussiéreux de terre séchée et de cailloux, se tendre vers lui; et l'avait glissé dans ma main; le Katana de mon père.

Je senti dés lors la sensation de brûlure s'estomper progressivement, je serrai la poigne de mon sabre avec force, je tournai la tête, posant le regard sur la lame; elle brillait de mille feux, j'entendais son métal se détendre, se distordre; me donnant l'impression qu'il était vivant. Je ne sentais plus de brûlure, ni même de chaleur; la douleur avait disparu et je me senti revivre, reprendre pleine possession de mes moyens. Je me doutais de ce que pouvait penser la Kazejin; et je devais, je supposais; donner quelques explications, alors je parlai, sous les regards passablement incrédules des occupants de la grotte, d'une voix ténue; marquée par ce que nul d'autre que moi avait put ressentir : brûler de l'intérieur.

« Désolée.. pour ce contre temps » Je soulevai mon katana et le plantai dans le sol, m'apprêtant à me relever. « Comme tout le monde.. Je ne suis pas sans limite.. Et je crois que je les ai atteinte aujourd'hui.. Je ne maîtrise pas ce pouvoir comme je devrais » M'excusais je d'une voix empreinte de dépit et de culpabilité. Tenant debout à l'aide de mon sabre, j'observais. « Seï Ruseï, c'est le nom de mon katana, il me permet d'évacuer ''la surchauffe''; tant que ne me maîtrise pas. Bref. Je vois que tout le monde est là, non ? »

Je plaçais une main devant moi, et fus habillée d'une tenue ninja banale. Je me tenais en appuie sur Seï Ruseï; reprenant mon souffle silencieusement, évitant les regards, malgré le soulagement de ce retour à la normal, je ne pouvais nier que j'avais souffert et que je souffrais encore, même à moindre échelle. Plus qu'une chose m'importait maintenant, ramener nos rescapés de la montagne, et me reposer.

La jeune femme bouillonnait et communiquait en deux mots formant comme un nom tout en cherchant quelque chose de la main. Un jeune adolescent vint lui poser le Katana dans la main et celui-ci sembla agir comme un canalisateur envers la fièvre de Zanshi qui se stoppa comme par magie. Un "ouf" de soulagement se fit entendre dans les rangs tandis que la nukenin se remettait de ses émotions et d'ailleurs elle s'excusa, chose totalement futile car comme tout le monde elle avait ses faiblesses et c'était une preuve de son humanité, qu'elle n'ai pas honte de ceci. Elle expliqua son problème avant de demander si tout le monde était là. Rapidement je visualisai toutes les personnes présentes du regard en n'en relevant qu'une, ne semblant pas aussi ravi de tout ceci. Doucement je me plaçais à ses côtés en posant la main sur son épaule.

_ Que se passe-t-il ? Tu as un problème ?
_ C'est ... Ma petite-copine ... Akane, elle n'est pas revenue, elle était partie chercher les secours et rien ... Elle a disparu !

Il fondit en larmes dans mes bras et la troupe, attirée par ce vacarme se retourna vers nous. Je regardais Zanshi qui était totalement épuisée, elle ne devait vouloir que rentrer mais laisser cette fille perdue dans ces montagnes voulait dire que notre mission était un échec. Pas le choix, je me relevai en un instant avant d'approcher de ma camarade en lui glissant quelques mots.

_ On ne peut pas laisser cette gamine ... Apparemment elle s'est déplacée vers le village pour chercher des secours, donc on ramène les petits et si on cherche au passage, il n'y a pas d'autre choix de toute manière. Je regardais ensuite la foule puis m'éclaircissant la voix je prononçai quelques mots. Bon, pour faire simple, on rentre mais avant on va séparer le groupe en deux avec dans l'un d'euxx moi et l'autre Zanshi et on va rechercher Akane, allez c'est parti, je prends euh ... Toi, le copain d'Akane et toi, dites moi vos noms s'il vous plait et on part. Zanshi, on se retrouve en bas de la montagne, ne te perds pas et fait attention de pas retrouver ta chaleur bizarre.

Je partais rapidement en compagnie des jeunes que j'avais choisi : Il y avait le copain de la fille disparue qui se nommait Benkei, un autre garçon nommé Emon et une demoiselle nommée Azami. Ensemble nous descendions doucement et prudemment le flanc de la montagne vers le village tout en ouvrant les yeux par rapport à n'importe quel indice mais pour le moment rien, jusqu'à ce que Benkei ne trouve un morceau de tissu appartenant à la veste de sa copine, j'observai alors les alentours mais rien, ça devait encore être plus bas, en route, je faisais passer les jeunes devant moi ainsi je pourrais surveiller calmement le chemin disparaissant derrière nos pas tout en nous enfonçant dans le brouillard dominant la vallée. Je ne le disais pas mais les chances de retrouver cette gamine se faisaient infimes, malgré la bonne dynamique du groupe.

Avançant encore un peu nous tombions sur quelques traces de sang allant en direction du chemin qu'était sensé prendre Zanshi ... Étrange étant donné que le trajet de la petite se faisait vers le village, tant pis, je fis signe au groupe de me suivre et nous prenions alors le chemin marqué par le liquide vital, avec de la chance nous retrouverons la petite ainsi que le groupe de ma coéquipière.

Reprenant peu à peu des forces, de la vigueur je me mis en route, de mon côté avec mes deux protégés, redescendant vers la vallée, je vis dans la neige des tâches d'une couleur qui en rien ne s'accordaient avec le paysage : du rouge, du sang; à coup sûr. Ne pouvant occulter ce que je venais de voir, tout comme les deux miraculés; je décidai de suivre les traces qui semblaient d'une fraicheur alarmante, peut être me conduiraient elles vers le dernier objectif de notre mission, ou peut être me mèneraient elles vers quelque chose de plus ''compliqué''. Je gardais mon corps à température acceptable, ni plus ni moins; juste de quoi ne pas avoir froid ce qui n'était pas pour faciliter mon avancée, et encore moins celle des deux qui m'accompagnaient, quand justement l'un des deux me fit une remarque à ce sujet :

« Vous produisez de la chaleur, pourquoi ne pas faire en sorte que la neige fonde un peu.. ça nous faciliterai... »
« Non, ce n'est pas une bonne... idée »

D'un revers de main je lui fis signe, espérant qu'il comprenne; de se taire, je pouvais voir devant moi à quelques mètres une masse assez sombre penchée sur ce qui semblait être un corps inerte. La silhouette semblait occupée; ne m'avait pas remarqué; je reculais dés lors d'un pas; et parlai, d'une voix presque inaudible aux deux adolescents, leur demandant de se cacher et de ne faire aucun bruit, il ne leur fallut pas plus de temps pour s'exécuter; surement avaient ils vus ce qui se tenait à quelques pas en contre bas. Moi, j'étais une shinobi, née vraisemblablement pour se battre; malgré mon état quelque peu ''bizarre'' comme disait Leara; je n'avais pas vraiment d'autre choix que d'intervenir, je m'avançais alors discrètement vers l'obstacle vivant et pus dessiner plus précisément ses formes, son apparence. Bestiale était le mot qui convenait le mieux à la.. bête. Un pas de plus, de trop; peut être étais je trop prés, qu'en savais je ? Et la chose se retourna brusquement, je le ou la dérangeait; visiblement.

Là, ce fut encore plus net; et je m'exclamais, à moi même; ''Est ce possible ?''; ressemblant à un loup, se déplaçant sur deux pattes ? Ce genre de phénomène n'existait que dans les livres, dans les comptes; comme ceux que me lisait ma sœur quand j'étais plus petite; mais non, cela se tenait devant moi et ça n'avait pas l'air amical. Lorsqu'il fut complètement retourné; redressé; je pus voir le corps à ses pieds d'une fille, les vêtements en lambeau; écorchées, griffées probablement, je ne pouvais en dire plus d'ici; cependant je perçu un infime mouvement, une vibration ou peut être une impression; enfin, le doute n'était pas permit soit elle était morte, soit elle était vivante; et à cette pensée me vint une autre : ''heureusement que son copain n'est pas dans mon groupe''.

Le moment de calme dû à mon arrivée fut rapidement dépassé, transformé en tempête; ce que je me refusais à admettre comme réel me fit rapidement prendre conscience du danger qu'il représentait; en une fraction de seconde il fut à ma hauteur, je vis les griffes fondre vers mon visage, heureusement, je n'étais plus une vulgaire débutante aux arts du katana, et dans le même temps j'interposais Sei Rusei entre les quatre crochets aiguisés et moi activant dans la foulée, malgré mon instabilité, le pouvoir de ma famille : « Kin Iro; Seï Ruseï! »

La température grimpa brusquement; faisant fondre la neige et la glace dans un rayon de dix mètres autour de moi; et les griffes du... … se tranchèrent sans résistance, et dans la seconde qui suivi, la chaleur extrême s'estompa, mon sabre reprit sa teinte métallique; et j'assénais un coup vers l'endroit où pouvait se situer son cœur.. L'avais eu ? J'espérais; la vie de la jeune fille en dépendait...

Nous avancions dans ce qui semblait être le repère d'une bête sans nom, les adolescents avec moi étaient d'ailleurs assez terrifiés et ne pensaient à rien d'autre qu'à se protéger, l'un d'eux sorti d'ailleurs un Kunai. Intriguée je l'observais d'un air surpris et il m'expliqua qu'il était à l'académie car il avait voulu, certes tardivement, s'orienter vers la voie ninja. Me retournant vers la suite de notre périple, je pu distinguer dans le silence horripilant de la zone quelques bruits de choc ainsi qu'une vague de chaleur peu répandu dans cette partie du monde. J’accélérais le pas sans me soucier des personnes avec moi, je tendis mes deux mains vers les extérieurs et modelai deux dagues de cristal avant de sauter sur l'épicentre de mes perturbations et là : Je vis Zanshi et son sabre planté dans une créature velue, un corps de jeune fille à côté. Derrière moi l'un des adolescents commença à parler puis couru vers le corps.

_ Hayame ? ... Hayame ! Oh mon Dieu ! Que lui est-il arrivé ? Répondez !

J'attrapai tant bien que mal le jeune homme et l'éloignai de la zone, le confiant à ses amis tandis que je partais inspecter. Premier réflexe inspecter le pouls qui, par miracle, répondait encore. Me relevant je fis un simple sourire vers le garçon qui compris de suite ce qui arrivait. Cependant je ne pu qu'observer avec stupéfaction la blessure ouverte au ventre de la jeune femme. Je n'étais pas médecin et loin de moi les talents de ces derniers mais nous devions trouver le moyen de bloquer hémorragie et de la faire tenir jusqu'au village. Je pouvais la placer dans une couche de cristal, en état de stase total, ainsi elle ne souffrirait pas et tiendrait jusqu'en bas. Il y avait la possibilité de fermer la plaie grâce à la chaleur du fer de Zanshi mais la fille risquait de crier et qui sait si d'autres monstres étaient encore dans les parages ? Je me relevai et approchai de Zanshi rapidement pour lui faire part de ma décision qui serait sans appel.

_ Bon ... Elle a besoin d'un médecin, je l'enferme dans une prison de cristal, elle passera dans un état de stase et son organisme ralentira assez pour la laisser vivre. On va devoir se dépêcher.

Je me tournai tout à coup, étant déjà totalement concentrée envers la fille et j'exécutai mes mudras avec une précision chirurgicale. Rapidement de la poussière de cristal étant sorti de mon sceau au bras vint recouvrir le corps de la mourante, la transformant en véritable statue cristalline à la beauté sans pareil. J'appelais alors deux de ses camarades pour qu'ils portent l'adolescente cependant ils semblaient tétanisés à l'idée qu'elle tombe et se brise, je dû les rassurer.

_ Ne vous inquiétez pas, le seul moyen de détruire cet chose c'est que j'annule mon jutsu. Il y en a une autre mais nous n'avons pas à en parler.

Je faisais signe à toute la troupe d'amorcer la descente, enfin. Tout semblait rentrer dans l'ordre et il ne nous restait plus, à Zanshi et à moi, qu'à les remettre aux autorités en charge de notre contrat. Délicatement je passais mon bras par dessus les épaules de ma coéquipière, fière de moi mais néanmoins inquiète sur son état.

_ Ça va ? Il faut absolument que tu t'entraines hein. C'est dangereux ton pouvoir sinon... En tout cas, voilà une bonne chose de faite, vivement qu'on rentre, j'en peux plus de ce froid !

Spoiler:

Nous n'avions plus qu'à redescendre dans la vallée, remettre les rescapés aux autorités et quitter ce pays d'une beauté que seul le danger pouvait égaler. La dextérité de Leara dans la manipulation du cristal m'impressionnait, elle savait ce qu'elle faisait et connaissait, visiblement; les limites de ce pouvoir; contrairement à moi; enfin elle devait être certainement plus sérieuse que moi sur le point des entrainements. Quoi qu'il en fut, nous laissâmes la dépouille de l'infâme créature derrière nous et cheminèrent jusque bon port. Étrangement avec la résolution de cette histoire, le ciel se dégagea laissant le soleil se refléter dans la neige rendant le paysage encore plus magnifique qu'il ne l'était déjà. Puis je répondis à ma collègue qui semblait se soucier de mon état.

« Oui ça va, je manque effectivement d'entrainement, entre la sécurité des villageois demeurant à Kusa et les contrats.. Mon père pouvait faire entrer en fusion n'importe quel matériau sans faire attention à... Bref, je te remercie. »

En fait j'avais retrouvé un état plutôt stable, la neige n'entrait plus en contacte avec moi; je ne sentais plus le froid; la seule, première et dernière fois que je le sentais d'ailleurs! Par contre, la kunoichi à mes côtés devait certainement l'endurer; je pouvais certainement y faire quelque chose. Tout en marchant je me concentrai, j'augmentai ma température légèrement.

« Tu auras moins froid, comme ça.. »

Il ne se fallut que de deux heures pour rejoindre le village portuaire; et de quelques minutes pour trouver ce que j'appelais ''les autorités'', en fait un dispensaire réunissant quelques médecins. Ils accoururent en nous voyant arriver; c'est alors que Leara rompit son jutsu; le cristal se désagrégea et le corps de la jeune femme se reposa délicatement sur la civière; les autres furent pris en charge et conduit à l'intérieur. On salua les jeunes, leur souhaitant bonne chance, et fîmes demi tour, rejoignant l'auberge d'où nous étions partis en ce début de journée. Leara put ainsi retrouver sa petite famille et moi... Enfin, je terminai la journée quoi..